Chapitre 5 : Parcours initiatique
Eilane rouvrit soudain les yeux et contempla l’assemblée qui l’écoutait avidement. L’âge avait beau s’être emparé d’elle à présent, les souvenirs qu’elle conservait de son adolescence n’en était pas moins vivaces et le retour à la réalité lui sembla affreusement désagréable.
-C’en est assez pour aujourd’hui ! s’exclama-t-elle, le regard subitement embué, alors que de toute évidence, son public attendait impatiemment la suite qui tardait à venir.
Malgré un grand nombre de protestations, elle se leva avec lassitude avant de se diriger, sans un regard en arrière, vers le Roc’h Ar Mor, un hôtel moldu surplombant la baie de Lampaul, où elle avait élu domicile.
Elle continuerait son récit demain…Ils pourraient bien attendre jusque là !
Il était dur pour elle de faire remonter autant de souvenirs en si peu de temps, non pas que sa mémoire fut tout à coup défaillante, mais repenser à Tom était l’épreuve la plus cruelle qu’elle connaissait.
Elle le détestait… pour ce qu’il était devenu, pour ce qu’il avait fait…pour avoir préféré la mort à elle…
Mais elle l’aimait tant aussi… Cela faisait des années maintenant qu’elle l’avait perdu et cet amour était pourtant toujours aussi intense, toujours aussi douloureux…
Cependant, maintenant qu’elle avait commencé son récit, elle souhaitait plus que tout aller jusqu’au bout… un poids depuis longtemps devenu trop lourd à porter semblait s’évader petit à petit de ses épaules et sans en ressentir un réel bien-être, elle s’en trouvait soulagée…
Evidemment, préférant épargner les oreilles encore innocentes de ses jeunes interlocuteurs, elle avait tus certains faits, se contentant de se les rappeler pour elle-même, tout comme elle ne mentionnerait pas non plus nombres de choses qui était arrivées par la suite…
Ce soir-là, en s’endormant, son esprit vagabondant continua le voyage dans le passé qu’elle avait entreprit et sa mémoire la ramena à nouveau plus de cinquante années en arrière.
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Eilane, allongée à plat ventre sur un confortable et curieusement large canapé, avait posé devant elle "bases et théories de magie noire" et tentait d’en lire le premier chapitre. Normalement, aucun cinquième année n’aurait du être autorisé à emprunter de tels livres à la bibliothèque, mais Tom et elle avaient réussi à obtenir une autorisation spéciale auprès de leur professeur de Défense Contre les Forces du Mal, prétextant un besoin de connaître mieux le sujet pour ensuite pouvoir en parler durant le club d’aide aux devoirs. Il était étonnant d’observer à quel point les enseignants de Poudlard faisaient aveuglément confiance à Tom… à croire que tous le prenaient pour un véritable élève modèle.
Le vieux livre paraissait atrocement compliqué et inintéressant. Même les principes de base de la magie noire semblaient difficiles à assimiler. Mais Tom voulait à tout prix voir la jeune fille s’intéresser au sujet, ne cessant de lui répéter qu’elle avait un potentiel incroyable et qu’elle devait apprendre à le maîtriser.
Il s’était assis à côté d’elle sur le canapé et lisait par-dessus son épaule, faisant tournoyer sa baguette entre ses longs doigts fins.
Bien entendu, il n’y avait pas toujours eu de canapé dans la Chambre des Secrets. Tom l’avait fait apparaître d’une simple formule magique, quelques secondes seulement après avoir proposé d’étudier dans cet endroit plutôt qu’à la bibliothèque, évitant ainsi les regards indiscrets. Eilane avait accepté, malgré la crainte que lui inspirait ce lieu et cela faisait bientôt deux heures qu’elle tentait d’apprendre quelques renseignements sur la magie noire.
La jeune Vélane, qui relisait pour la troisième fois la même ligne sans en avoir compris le sens, poussa un soupir agacé et se mit à mâchonner nerveusement sa baguette magique. Elle leva les yeux vers Tom, cherchant un peu de réconfort. Il la contemplait pensivement, son regard turquoise posé sur la baguette qu’elle tenait toujours dans sa bouche. Contente de s’apercevoir que lui aussi se désintéressait du livre trop rébarbatif, elle continua ce geste à présent plus tout à fait innocent. Elle aurait donné n’importe quoi pour quelques baisers plutôt que de devoir continuer sa lecture si ennuyeuse. Cela faisait à peine cinq jours qu’ils s’étaient embrassés pour la première fois et dès que leur bouches se séparaient, ce qui arrivait assez souvent étant donné que Tom ne souhaitait pas se faire remarquer en public, elle ressentait un énorme manque.
-Tu ne devrais pas faire ça, lui conseilla-t-il.
Eilane redressa la tête, les sourcils froncés.
-Pourquoi ? Je ne fais rien de mal !
-Non… Au contraire… Mais si tu continues, tu vas finir par l’abîmer ! Peut-être…pourrait-on trouver quelque chose d’un peu moins… fragile… à mettre dans la bouche !
Eilane se tourna vers lui et lui lança un regard interrogateur. Le jeune homme l’observait toujours, un sourire malicieux accroché aux lèvres. Il lui prit soudain sa baguette et la jeta sur le sol à côté du canapé. Puis il posa son index sur les lèvres de sa compagne et le glissa doucement dans sa bouche à la tiédeur grisante. Tandis qu’Eilane, comprenant mieux où il voulait en venir, s’attaquait à lui sucer docilement le doigt, Tom laissa son autre main glisser le long du chemisier de la jeune fille, passer sous sa jupe avant de se mettre à caresser lascivement le bas de son ventre.
Eilane, d’un geste fébrile, retira sa main, alors qu’il s’apprêtait à explorer encore une fois plus profondément son intimité.
-Voyons Eily… Ca va devenir vraiment lassant si tu me repousses à chaque coup…
-Je sais où tu veux en venir ! rétorqua la jeune fille.
Une certaine frayeur se lisait au fond de ses yeux ambrés.
-Ah oui ? Où ça ? demanda Tom avec un sourire malicieux qui ne présageait rien de bon, tout en reposant sa main entre les cuisses de sa compagne.
-Je t’ai dit que je n’étais pas prête… ! reprit Eilane.
Elle secouait frénétiquement la tête et repoussa à nouveau Jedusor. Puis, voyant que ça ne l’arrêterait pas, elle se remis sur le ventre, essayant de cacher en partie ses formes.
-Et je t’ai répondu que j’allais y remédié ! susurra Tom à son oreille.
-Arrêtes… S’il te plait ! répliqua la Vélane. Je ne peux pas… Je n’ai jamais… Je suis…
Elle rougit, incapable de dire le mot adéquat.
-Vierge ? Je sais ! répondit Tom. Ce n’est pas grave. C’est peut-être même mieux ainsi ! Ne t’inquiètes pas, je suis sur que tu vas être tout à fait à la hauteur…
-Mais… On dit que parfois, la première fois pour une fille est assez douloureuse !
-Sans doute, oui… mais cela peut s’avérer délicieusement bon d’avoir mal !
Tout en disant ces paroles, il entreprit de faire descendre sa propre baguette le long du dos de la jeune fille. Eilane, qui ne savait comment interpréter sa dernière phrase, le laissa faire un instant. L’objet magique était étonnement brûlant et le sentir à travers le fin tissu de son chemisier devenait de plus en plus agréable. Mais lorsque celui-ci arriva au niveau du bas de ses reins, elle voulut à nouveau arrêter Tom en le tirant par la manche. Voyant qu’elle ne se laissait toujours pas faire, le jeune homme plaqua violemment la main de sa compagne contre le canapé.
-Il va falloir remédier à cela ! s’exclama-t-il avec un air amusé.
D’un geste nonchalant, il fit jaillir de sa baguette une petite corde, rapprocha les deux poignets de la Vélane au dessus de sa tête et les attacha fermement ensemble. Bizarrement, alors que n’importe quelle autre fille aurait pensé que Tom allait trop loin, Eilane, elle, se sentit émoustillée par le court que prenait les choses.
-Laisses-toi faire, d’accord ?
Tom recommença à rouler sa baguette le long du dos d’Eilane et lorsqu’il la laissa s’aventurer entre les cuisses de la jeune fille, y décrivant de doux et érotiques va et viens, les liens qui maintenaient les mains de sa compagne l’empêchèrent de protester une troisième fois. Elle sentit alors une énorme vague de chaleur l’envahir, partant de son bas ventre, remontant doucement le long de son échine, envahissant tout son corps pour finir par se transformer petit à petit en frisson de plaisir.
-Voila qui me parait bien mieux ! Mais je suis loin d’en avoir fini… J’ai très envie de jouer avec toi ! chuchota le jeune homme. Solidaqua ! rajouta-t-il dans un murmure.
Eilane ne comprit pas tout de suite à quoi pouvait servir cette formule. Elle réalisa que Tom avait fait apparaître un glaçon grâce à la sorcellerie seulement au moment où elle en sentit le contact froid contre sa nuque. Elle réprima un bref cri de surprise, presque aussitôt suivi par un nouveau soupir de contentement. Tom se mit à dessiner de petits cercles dans son cou à l’aide de l’objet à la fois étrangement gelé et tout aussi brûlant puis se baissa au dessus d’Eilane et lécha sa peau, suçant l’eau froide que le glaçon y avait déposé. Dans le même temps, il remonta le chemisier de la jeune fille avant de redéposer le petit cube de glace sur elle, au creux de ses reins. Il stoppa ses baisers, descendit lui aussi, prit le glaçon dans sa bouche et le balada sur Eilane, le promenant le long de sa colonne vertébrale qu’il avait préalablement dénudé, lui arrachant des gémissements de plaisirs, explorant la moindre parcelle de son corps à laquelle il pouvait accéder. Lorsque la glace eut totalement fondu au contact de la peau embrasée de la jeune fille, Tom se releva à nouveau et, d’un geste enfiévré, la fit se retourner face à lui et l’embrassa à pleine bouche. Leur deux langues s’offrirent de fougueuses caresses tandis qu’il détachait délicatement les boutons par lesquels le chemisier blanc de sa compagne se trouvait encore retenu, dévoilant une poitrine généreuse recouverte par un soutien-gorge blanc et plutôt aguicheur.
-Si je te libère… tu seras sage ? demanda-t-il à Eilane en souriant.
La jeune fille resta muette, mais la flamme qui brillait au fond de ses yeux prouvait qu’elle n’avait plus l’intention de le stopper à présent. Tout en posant un autre baiser sur les lèvres pulpeuses de sa camarade, Tom dénoua la cordelette qui lui retenait toujours les poignets et la posa à côté d’eux.
-Qui sait…Elle pourrait peut-être nous servir encore ! dit-il à l’attention de la Vélane.
Il entreprit alors de la débarrasser de son chemisier et de ses sous-vêtement. Il contempla quelques instants la perfection de ce corps qui s’offrait à lui et avec un sourire satisfait, prit dans ses mains la poitrine ferme d’Eilane. Il commença à la caresser avec sensualité avant d’en pincer légèrement les tétons qui se dressèrent sous ses doigts habiles. La Vélane soupirait de plus en plus fort, ayant du mal à retenir le ravissement apportée par ce nouveau monde voluptueux que Tom lui faisait découvrir. Tout en continuant ses caresses, le jeune homme s’approcha encore et s’installa au dessus d’elle. Il l’embrassa à nouveau puis posa ses lèvres dans son cou, descendit sur son torse et enfin, se mit à lécher fiévreusement ses seins, mordillant leur extrémité durcie par le plaisir. Sa bouche conservait encore une partie de la froideur que le glaçon y avait laissé et ses baisers en devenaient jouissifs. Alors que ses lèvres s’attardaient encore sur la poitrine de la jeune fille, l’une de ses mains, elle, releva sa courte jupe. Il sourit en sentant l’humidité qui se dégageait de cet endroit si convoité. Ses doigts s’amusèrent quelques instants avec le clitoris déjà gonflé de plaisir, mais rapidement attirés par un acte plus intense, l’un d’entre eux se glissa sensuellement dans la moiteur de l’antre intime de la Vélane. Il le fit pénétrer le plus profondément possible et le remua tout doucement. Eilane se sentit parcourue d’un intense frisson, trembla de la tête au pied et poussa plusieurs gémissements accrus par les mouvements que Tom accélérait.
Lorsqu’il retira son doigt, la jeune fille émit une exclamation courroucée en se relevant subitement, mais Tom lui fit signe de se taire.
-Si je t’ai détachée Eily, ce n’est pas pour que tu me laisses tout faire ! lui reprocha-t-il en prenant ses mains dans les siennes et en les attirants jusqu’à son bas ventre.
Légèrement gênée, elle obtempéra tout de même, détacha la ceinture de son compagnon et passa la main sous ses habits où elle sentit la raideur de sa virilité. Elle l’effleura d’abord timidement, ne sachant pas vraiment comment s’y prendre… Mais elle comprit très vite ce qui plaisait le plus à Tom et quelques secondes plus tard, elle le débarrassait de son pantalon et de ses sous-vêtements. Elle saisit son sexe entre ses doigts et le caressa en un lent va et viens, prenant bien soin d’observer les réactions de son partenaire. Il semblait bercé dans une extase totale et elle sut qu’il aimait largement ce qu’elle lui offrait. Elle accéléra un peu et le jeune homme grogna de plaisir avant de lui retenir la main.
Il la repoussa en arrière et elle se retrouva à nouveau allongée sur le canapé, Tom au dessus d’elle. Il prit encore une fois ses seins dans sa bouche, puis continua ses baisers sur son ventre, suçotant son nombril… Relevant la tête, il lui ôta sa courte jupe de collégienne qu’il fit glisser le long de ses jambes minces et douces avant de reposer ses lèvres sur sa peau tremblante. Il descendit tout doucement, arrivant enfin à la hauteur du fruit défendu. Il leva un instant les yeux vers Eilane et vit qu’elle l’observait avec un mélange de crainte et de béatitude. Il se mit alors à recouvrir de baisers la fine toison d’argent qui protégeait sa partie la plus sensible, explorant finalement avec sa langue l’intimité chaude et déjà amplement humide de la jeune fille. Sa langue s’attarda sur le clitoris de la Vélane, la faisant gémir de plus en plus fort, tandis que ses mains, dans le même temps, frôlaient sensuellement ses seins. Eilane ferma les yeux, jamais elle n’avait ressentit quelque chose d’aussi puissant, d’aussi intense.
Lorsqu’elle rouvrit les paupières, Tom venait de s’arrêter et remontait vers elle. Leurs deux visages se touchaient presque et leurs souffles s’entremêlaient. Sans dire un mot de plus, sans une seule parole réconfortante, il s’introduisit soudain en elle, la ramenant brusquement à la réalité.
Dire qu’elle ne souffrit pas serait un mensonge, mais Tom n’avait pas eu totalement tort. En effet, une intense douleur se dispersa dans le bas ventre de la jeune fille, telle une brûlure survenue à l’intérieur d’elle-même. Mais, alors que la virilité de Tom entrait plus profondément dans son intimité, le mal, sans pour autant disparaître, devint petit à petit source de plaisir et elle comprit à cet instant que plus jamais elle ne pourrait se passer d’une telle sensation.
Des gémissements s’échappèrent de la bouche d’Eilane, s’intensifiant au rythme des va et viens de son compagnon.
Voyant qu’elle paraissait réellement apprécier, Tom accéléra la cadence de ses mouvements, allant de plus en plus loin, de plus en plus vivement. Ils roulèrent soudain sur le côté sans pour autant se séparer et les mains du jeune homme se mirent à se balader sur les cuisses de sa compagne recouvertes par une pellicule de sueur. Ses doigts remontèrent entre ses fesses où ils s’attardèrent un long moment, excitant un endroit un peu plus insolite que Tom n’avait pas encore pris le temps d’explorer. Eilane ne broncha pas lorsqu’elle les sentit la pénétrer par derrière et ses soupirs en furent même encore amplifiés.
Elle posa elle aussi ses mains sur le corps de Tom, caressant son torse à travers la chemise qu’il portait toujours, plantant ses ongles dans sa nuque, griffant ses épaules.
Il grogna de délice et empoigna violemment les cheveux de la jeune fille tout en l’embrassant à nouveau. Il ne semblait pas presser d’en finir et paraissait même vouloir plus que tout faire durer le plaisir jusqu’à ses derniers instants. Ils tournèrent encore et Eilane se retrouva tout à coup sur Tom alors que leur corps restaient toujours unis l’un à l’autre. Tom, voyant qu’elle ne se sentait pas à l’aise pour prendre les choses en main elle-même, se remit à lui donner des coups de reins, caressant en même temps ses seins qui se trouvaient à nouveau à sa portée. Puis il s’arrêta, posa un baiser sur les lèvres pulpeuses de sa camarades et lui chuchota à l’oreille :
-A ton tour, maintenant.
Il lança à la Vélane, un peu embarrassée, un sourire engageant tandis que ses doigts passaient sur ses tétons raffermis et entreprenaient de les pincer, d’abord doucement, puis un peu plus fort, jusqu’à ce qu’elle ne puisse s’empêcher d’en haleter de plaisir.
Elle entreprit alors de bouger comme il le lui demandait. Ses gestes, dans un premier temps trop saccadés, devinrent rapidement de moins en moins incertains, jusqu’à se transformer en un véritable ballet charnel dont Tom, les yeux rivés sur elle, ne perdait aucune miette. La vitesse à laquelle elle apprenait chaque mouvement était incroyable et Tom en venait à sincèrement penser que son corps avait été fait uniquement dans le but d’apporter du plaisir aux hommes. A présent entièrement sûre d’elle, elle hâta la cadence tout en tirant à elle la main droite de Tom, prenant dans sa bouche son index qu’elle suça goulûment, le léchant ensuite de haut en bas, renouvelant cet acte de nombreuses fois, tandis qu’elle continuait de remuer agilement au dessus du jeune homme. Enfin, elle libera le doigt humidifié qu’elle posa dans son cou et dirigea vers sa poitrine, le faisant glisser le long de sa peau. Tom l’effleura à nouveau avant de refaire basculer leur deux corps dans l’autre sens. Revenu au dessus d’Eilane, il recommença à aller et venir en elle, mais le rythme de ses mouvements devenait à chaque coups plus effrénés. Les gémissements d’Eilane se transformèrent bientôt en cri et ses mains agrippèrent le corps de Tom, le poussant vers elle, comme si elle voulait le forcer à entrer encore plus profondément dans son intimité.
Les vas et viens du jeune homme se firent soudain extrêmement violents et tandis que les doigts d’Eilane se crispaient sur la housse du canapé, elle sentit tous ses muscles se relâcher en même temps et elle s’abandonna toute entière à l’exaltation. Tom, lui aussi, avait ralenti brusquement et soupirait d’extase. Ils avaient joui au même instant.
Le jeune homme se retira presque aussitôt et s’allongea à côté de sa compagne.
Eilane ne sentit qu’à ce moment là les perles de sueur qui gouttaient sur son front, ses cheveux trempés, ses jambes courbaturées. Son esprit reprenait petit à petit conscience du monde qui l’entourait, mais son corps, lui, continuait de trembler de plaisir.
Elle semblait incapable de se lever, ni même de bouger. Elle ne voulait qu’une chose : savourer cet instant durant des heures. Elle se fichait bien du froid qui lui remémorait soudain que le mois de novembre était à peine entamé, ni du liquide chaud et ensanglanté qui s’évadait de son intimité et rappelait qu’elle venait tout juste de perdre sa virginité, ni même de ce fichu livre de théorie sur la magie noire qu’ils devaient étudier ou du lieu dans lequel ils se trouvaient.
Tom se redressa finalement, contemplant la nudité de la jeune fille, baladant ses yeux le long du corps de sa compagne, souriant à la vue de ses formes excitantes.
-Tu es vraiment très belle ! la complimenta-t-il en récupérant ses vêtements éparpillés un peu partout autour d’eux.
Elle ne lui dit rien. Elle avait encore l’impression de flotter sur un petit nuage et ne pouvait s’empêcher de penser que la parole la ferait redescendre instantanément sur terre. Pour seule réponse, elle lui lança un sourire de remerciement. Une fois ses habits ramassés, Tom revint vers elle, s’agenouilla à côté du canapé et posa ses lèvres sur les siennes.
-Alors ? Toujours persuadée que tu n’étais pas prête ? demanda-t-il lorsque leurs langues se furent séparée.
-J’avais peur, Tom ! rétorqua-t-elle. Tu peux le comprendre, non ?
Le jeune homme acquiesça et lui donna un autre baiser.
-Tu as toujours peur ? lui demanda-t-il d’un air charmeur.
Eilane tourna la tête face à lui, les sourcils froncés, un air interrogateur sur le visage.
-Pourquoi… ?
-Parce qu’on pourrait peut-être exorciser encore un peu tes craintes !
La Vélane se redressa d’un bond, le regarda droit dans les yeux, incapable de parler et encore moins de penser. Poussée par une soif de désir insatiable qu’elle se découvrait à peine, elle attira Tom vers elle sur le canapé. Quelques instants plus tard, oubliant passablement les préliminaires, il la pénétra à nouveau, plus brusquement et férocement encore qu’auparavant. Il lui fit une deuxième fois l’amour, sauvagement, glissant dans le sang de la virginité, sans aucune interruption jusqu’à la jouissance charnelle suprême.
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Lorsqu’ils remontèrent de la Chambre des Secrets, Tom et Eilane n’en savaient guère plus sur la théorie de la magie noire. Ils n’avaient quasiment pas étudié et quelqu’un d’assez expérimenté pouvait facilement deviner comment ils s’étaient occupés durant leur temps libre. En effet, il n’était pas bien difficile de remarque la roseur de leurs joues et la lueur qui brillait dans leurs yeux.
Eilane avait l’impression d’avoir pris plusieurs années en quelques heures. Elle se sentait mieux qu’elle ne l’avait jamais été. Elle s’était adonnée à l’exploration de son corps et de ses sens et venait de découvrir à quel point elle appréciait les plaisirs de la chair. Le plus étonnant dans tout cela était que, non seulement elle n’en avait aucune honte, mais elle était même très fière d’avoir adoré passer ce cap.
Tom, quant à lui, ne disait rien. Il devait très certainement lui aussi encore penser à ce qu’ils venaient de faire… Avait-il autant aimé qu’elle ? Elle le croyait, mais pour en être certaine, il aurait fallu lui demander, et elle ne voulait pas en discuter avec lui… en parler aurait enlever tout le charme que possédait l’acte d’amour. Cet instant devait rester intact.
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Sur l’île d’Ouessant, plus de cinquante années après, Eilane se réveilla d’un rêve encore trop vivace à sa mémoire.
Elle se leva de son lit et ouvrit la fenêtre de sa chambre d’hôtel. Le soleil se réfléchissait sur l’océan atrocement calme. Si la mer avait reflété les sentiments de son cœur, les tempêtes se seraient sans doute déchaînées. Mais à présent, elle se sentait trop faible et trop désespérée pour commander encore aux éléments.
Ses yeux se mouillèrent de tristesse, embuant son regard, des perles salées dévalant ses joues. Se repliant sur elle-même, les mains jointes sur son ventre, elle fut soudain parcourue de sanglots désordonnés et éclata finalement en pleurs. Incapable de s’arrêter, elle s’effondra sur le sol, la poitrine secouée par le chagrin, la voix cassée d’avoir trop pleurer.
Il fallait que tout cela s’arrête… Il le fallait, elle n’en pouvait plus…
Lorsqu’elle aurait fini son histoire, alors, elle réaliserait ce qu’elle aurait du faire depuis longtemps… Elle n’avait plus peur à présent !