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Rowan Sexe : Féminin
Esquisse
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MessagePosté le : 12 Oct 2004 21:31
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La suiteeeuuuuhhhh !!! :D

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Chapitre 4 : Réactions épidermiques

Poudlard, novembre 1996

Le cours de Potions très matinal du vendredi 1er novembre fut déplacé compte tenu de la fête d’Halloween qui avait fait veiller les élèves tard, ce qui n’empêcha pas Hermione de se lever tôt au petit matin et de décider d’aller étudier à la bibliothèque en prévision du cours reporté dans l’après-midi. Elle ne fut pas surprise de trouver le château désert et apprécia ce calme matinal où elle ne pouvait entendre que le bruit du vent qui essayait de s’engouffrer sous les portes de Poudlard. Un mauvais blizzard venant du nord soufflait en effet depuis quelques jours amenant avec lui un air glacial et sec qui avait fini de faire tomber toutes les feuilles des arbres dans les alentours. Le temps particulièrement maussade, pour ne pas dire exécrable, pour un début du mois de novembre laissait entrevoir un hiver qui promettait d’être rude et qui avait conduit Hermione à reprendre ses activités de tricot. Elle prit pour une fois son temps à la salle de bain et descendit en chantonnant les étages menant au rez-de-chaussée. Elle pénétra dans la Grande Salle et ramassa en souriant une petite citrouille orange qui avait de toute évidence échappé au sort de rangement de la nuit. Elle prit place à la grande table des Gryffondors et posa la petite citrouille sur la table allumant une bougie à l’intérieur et elle regarda la petite flamme danser la tête appuyée sur sa main droite. Draco fit à son tour son entrée dans la Grande Salle et s’arrêta net en apercevant Hermione assise le regard dans le vide, il retint un instant sa respiration et commença à reculer en silence. Mais Hermione leva la tête et cligna des yeux en le voyant raide comme un piquet hésitant à faire un pas de plus.

-Malfoy ? Tu es bien matinal dis donc…
-Toi aussi…, répondit-il en entrant finalement essayant de paraître décontracté, tentative qui échoua lamentablement vu son niveau de nervosité mais Hermione ne sembla pas le remarquer.

Il fit le tour de la table des Serpentards afin de s’asseoir de façon à tourner le dos à Hermione. Le petit déjeuner apparut alors pour chacun d’eux, ils commencèrent à manger silencieusement et on n’entendit que le bruit de la vaisselle qui résonnait dans la Grande Salle quasiment vide. Quelques minutes plus tard, Hermione faillit s’étouffer et éclater de rire devant le ridicule de la situation et elle décida de faire le premier pas.

-Euh… Malfoy ?
-Hmm… Il se retourna la bouche pleine.
-Tu… tu ne veux pas venir manger ici ? demanda-t-elle hésitante.
-Quoi ?? Il se demanda si il avait bien entendu et avala tout rond sa cuillerée de céréales.
-Tu te rappelles que je suis censée t’intégrer chez les Gryffondors et toi de m’intégrer chez les Serpentards ? Ca pourrait être un début, pas trop difficile…, expliqua-t-elle tout en se demandant si il s’agissait vraiment d’une bonne idée ou si elle était en train de commettre la plus grosse bêtise de cette matinée.
-Ok…, répondit-il après y avoir réfléchi quelques secondes en réalisant qu’après tout, ils étaient seuls. Il attrapa son bol et son verre, et prit place en face d’elle à la table des Gryffondors.
-C’est vrai que la vision est différente vu d’ici…, déclara-t-il platement essayant de faire la conversation alors qu’il n’avait fait que s’asseoir sur le banc en face du sien.

Elle acquiesça par politesse et ils replongèrent leurs nez dans leurs bols respectifs évitant de se croiser du regard, décidément plus que mal à l’aise. Hermione termina rapidement son petit déjeuner et se leva afin de faire cesser ce petit jeu ridicule digne d’une mauvaise pièce de théâtre jouée par des acteurs débutants.
-Je vais bosser à la bibliothèque… A plus tard Malfoy !
-Attends !
-Quoi ? demanda-t-elle surprise se retournant et s’attendant au pire qui ne tarda pas à lui tomber dessus quand il ouvrit à nouveau la bouche.
-Tu… tu ne veux pas venir bosser dans la salle commune des Serpentards plutôt ? Je suppose que tu vas réviser pour le test de cet après-midi, moi aussi je dois revoir mes notes… Et comme je dois t’intégrer chez les Serpentards…

Elle se laissa retomber sur le banc tout en se maudissant d’avoir suggéré la première d’appliquer la partie du contrat de Dumbledore qu’ils s’étaient pourtant jurés de ne jamais mettre en œuvre.
-Pourquoi pas…, se résigna-t-elle en soupirant, mais je te préviens Malfoy que tes petits copains n’ont pas intérêt à faire le moindre commentaire sur ma présence parmi vous…
-Pas de problème, répondit-il un sourire en coin.

Ils descendirent dans les souterrains de Poudlard, et Draco s’arrêta devant un mur en pierre prononçant le mot de passe, « Lotus corniculatus ! », qui dessina une entrée dans la pierre blanche. Dans le petit couloir où ils pénétrèrent, des torches brûlaient sur les murs rappelant d’anciens cachots et l’atmosphère fit frissonner Hermione qui, inconsciemment, se rapprocha de Draco afin de marcher près de lui. Ils descendirent quelques marches et se retrouvèrent dans la fameuse salle commune des Serpentards qui lui sembla nettement plus grande que celle des Gryffondors. Une immense cheminée réchauffait la salle froide et humide, de larges fauteuils et canapés en cuir étaient disposés un peu partout et des lampes vertes accrochées aux murs donnaient à la pièce une ambiance surnaturelle qui ne lui déplut pas malgré le fait que l’atmosphère étrange régnant dans les parages ne lui donnerait en aucune manière l’envie de revenir seule ici. Il la fit asseoir à une table en acajou ronde et ils sortirent en silence leurs affaires.
-Alors… Comment trouves-tu l’endroit ? lui demanda finalement Draco.
-Différent…, répondit-elle d’une manière énigmatique alors qu’elle ne trouva aucune autre réponse plus explicite à lui fournir à ce moment précis.

Il n’insista pas et ouvrit son manuel tout en se munissant de son bloc et de sa plume pour prendre des notes. Hermione, quant à elle, ouvrit à son tour son manuel, sortit elle aussi des feuilles et prit un stylo à bille quatre couleurs essayant d’occulter l’endroit bizarre pour se concentrer sur ses révisions.
-Qu’est-ce que c’est que ça ?? lui demanda quelques minutes plus tard Draco.
-Quoi ?
-Ca, ce truc avec lequel tu écris…, poursuivit-il désignant son stylo bille.
-Oh, ça… C’est un stylo Moldu, mes parents me l’ont acheté avec d’autres fournitures scolaires Moldues… Ca a la même utilité qu’une plume mais c’est plus simple d’utilisation, pas besoin d’encre, elle est déjà intégrée au stylo et en plus, celui-ci peut être utilisable avec quatre couleurs différentes, bleu, rouge, noir et vert ; en appuyant là tu vois, tu peux choisir…, expliqua-t-elle digne d’une vendeuse chevronnée du télé-achat.
-Ah… Draco parut fasciné par ce simple objet ce qui fit sourire Hermione qui continua sur sa lancée en fouillant dans sa trousse.
-Ca, c’est une stylo plume… L’encre n’est pas sèche comme le stylo bille mais elle est stockée dans une cartouche à l’intérieur du stylo, tu vois… Il est plus proche de nos plumes…
-Je peux les essayer ?
-Bien sûr !

Hermione fit un énorme effort pour ne pas éclater de rire quand elle vit Draco essayer les stylos comme un gamin qui découvre le bac à sable.

Les élèves de Serpentards ne tardèrent pas à se lever et défiler dans la salle commune observant tout en murmurant le couple qui travaillait. Hermione ne remarqua pas vraiment le va et vient incessant, elle avait en effet réussi à se concentrer sur ses révisions et occulter complètement l’endroit hostile qui ne voulait de toute évidence pas d’elle. Blaise Zabini s’arrêta perplexe quand il aperçut Hermione attablée avec Draco. Il s’approcha du feu de cheminée et s’appuya contre la poutre observant le tableau inhabituel un sourire en coin. Draco leva les yeux et l’aperçut se sentant soudainement légèrement mal à l’aise. Blaise leva un sourcil interrogateur suggestif et fit signe à Draco de venir le rejoindre un peu à l’écart.

-Tu as invité ta petite amie à réviser avec toi chez nous ? demanda Blaise l’air moqueur.
- Ce n’est pas drôle, vieux... Elle m’a collé toute la matinée et je suis bien obligé de faire un effort vis-à-vis de Dumbledore si tu vois ce que je veux dire...
- Tout le monde vous a vus au bal hier soir Draco... Ca discute beaucoup tu sais...
- J’ t’en prie ! Je me suis montré charitable devant son regard de chien battu, elle venait de se faire larguer par Potter... Je ne voulais pas d’une Mimi Geignarde à longueur de journée, je te rappelle que je suis obligé de me la coltiner deux heures tous les jours !! Ce n’est qu’une sang de bourbe...
- Ouais... Je te crois, vieux... Mais les rumeurs persistent..., termina Blaise en s’éloignant vers la sortie.

Draco soupira et retourna s’asseoir près d’Hermione décidé à faire cesser les rumeurs les plus folles le plus vite possible, chose qui n’allait vraisemblablement pas être évidente et il s’effondra sur la table en voyant entrer Pansy Parkinson dans la salle commune. Cette dernière s’approcha d’eux tel un félin rampant vers sa proie et se posta près de Draco les bras croisés, le regard sombre et neutre, la voix presque aussi glaciale que le blizzard ambiant quand elle ouvrit la bouche.
-Qu’est-ce qu’elle fait là ?
-Elle est là parce que c’est comme ça et elle n’est pas sourde…, répondit Hermione ne levant pas le nez de son livre.
-Draco, qu’est-ce qu’elle fait là ?? commença à s’énerver Pansy tapant du pied.
-Je… je suis obligée de bosser avec elle, je l’aide en Potions…, répondit Draco brièvement se maudissant à son tour d’avoir suggéré cette mauvaise idée.
-Je te demande pardon ?? explosa Hermione levant cette fois les yeux vers les deux Serpentards. Tu m’aides en Potions ??! Tout ce que tu as fait depuis qu’on est arrivé ici, c’est jouer avec mes stylos, faire semblant de lire tes notes, corner les pages de ton bouquin et discuter avec ton copain !!
-Et alors ??! Je suis chez moi, je fais ce que je veux !! Je n’ai pas de souci à me faire en Potions contrairement à toi Granger ! Et je te rappelle que c’est toi qui as suggéré cette idée d’intégration dans nos Maisons respectives !!! commença à crier Draco.
-Quoi ??!!! explosa à son tour Hermione. Qui m’a invité à venir réviser ici ??! J’ai entendu des voix peut-être ?! J’ai interprété faussement la proposition, « tu ne veux pas venir bosser dans la salle commune des Serpentards » ??! Elle inspira profondément, se calma avant de se lever et rassembler ses affaires : je crois que je ferais mieux d’y aller… Tu as vraisemblablement des choses à régler avec toi-même et ta petite amie Malfoy… Salut !
Sur ces mots, elle ne daigna même pas jeter un regard à Draco et Pansy et sortit d’un pas rapide de la salle commune des Serpentards.
-Draco ?
-La ferme Pansy !! répondit Draco rangeant lui aussi ses affaires et plantant Pansy au milieu de la pièce.

***

Le Professeur Snape faisait les cents pas dans la salle de cours, arpentant les rangs et jetant quelques coups d’œil sur les chaudrons des élèves, à l’affût d’une éventuelle maladresse qu’il avait peut-être planifiée de signaler malgré le fait que ces derniers étaient en train de subir un petit test sur les cours qu’il leur avait enseignés depuis le début de l’année. Hermione soupira profondément et observa indécise les deux éprouvettes qu’elle avait devant les yeux. Elle prit celle avec un liquide jaunâtre qu’elle reposa aussitôt pour prendre celle avec des petites billes roses dans une espèce de gelée verdâtre. Elle reposa finalement cette dernière aussi et reposa à plat sur sa feuille de papier la formule qui était censée lui donner la clé pour allier un mélange censé arborer une couleur rouge et être utilisé par les anciens sorciers du siècle dernier pour bloquer la circulation sanguine, breuvage dont elle se posa finalement la question de l’utilité et si elle avait lu quelque chose qui mentionnait ce questionnement dans ses lectures.

- Mademoiselle Granger, faites un peu attention à ce que vous faites..., déclara Snape penché sur son pupitre avant de continuer sa lancinante danse autour de la classe.

Elle raya sa formule d’un air rageur et essaya de se rappeler la couleur du liquide qu’elle avait pourtant vue une bonne dizaine de fois ce matin dans son manuel. Elle se retourna et jeta un œil à Harry qui était en train de remuer son breuvage avec précaution alors que Ron était toujours en train d’écrire ce qu’elle pensa être son raisonnement. Elle se tourna de l’autre côté de la classe et aperçut Draco qui regarda autour de lui avant de lui montrer la fiole contenant les petites billes roses.

- Quoi ??! Malfoy est en train de m’aider ?? songea-t-elle perplexe et dubitative, à moins qu’il m’ait montré la mauvaise fiole pour m’induire exprès en erreur...

- Qu’est-ce qui me prend ?... songea Draco, je suis en train d’aider Granger... N’importe quoi... Si je veux m’en débarrasser l’année prochaine, c’est pas le meilleur moyen...

Les deux heures de supplice arrivèrent finalement à leur terme et Hermione rangea ses affaires plutôt satisfaite de son travail bien qu’elle fût consciente qu’il allait lui falloir travailler davantage dans cette matière si elle voulait obtenir de meilleurs résultats.

Elle retrouva Harry et Ron dans le couloir qui étaient en train de discuter du devoir.
- Hey les gars, si vous pouviez éviter d’en discuter, ça m’arrangerait..., les coupa la jeune sorcière.
- Comme tu veux ‘Mione..., déclara Ron en haussant les épaules.
- Je crois que je vais aller manger quelque chose avant l’entraînement de Quidditch, décida Harry un sourire aux lèvres.
- Bonne idée, j’ai faim aussi ! approuva Hermione suivant les garçons. Qu’est-ce qu’elle a à me regarder comme ça elle ?... Hermione se retourna soutenant le regard d’une élève de Serpentard dont elle ne connaissait même pas le nom.

Harry et Ron se regardèrent alors sans relever et oser aborder le sujet de conversation épineux de cette fin de semaine.
- Quoi ?? insista Hermione voyant qu’il se passait de toute évidence quelque chose qu’elle ignorait et dont elle semblait être concernée.
- C’est au sujet du bal Hermy..., expliqua finalement Harry, tout le monde t’a vue danser avec Malfoy hier soir et ils ne parlent plus que de ça depuis ce matin... Je suis personnellement plutôt content d’avoir manqué ça...
- Et alors quoi ??! commença à s’énerver Hermione, ce n’était qu’une danse !! Il me l’a demandé, j’ai dit oui, juste pour une danse, point barre ! Pas de quoi réécrire la chute de vous-savez-qui !! Sur ces mots, elle tourna brutalement sur sa droite.
- Tu vas où ?? lui cria Ron.
- J’ai plus faim, vous m’avez coupé l’appétit ! finit-elle disparaissant dans les étages.
- J’ai pas vraiment faim non plus moi..., annonça finalement Ron faisant la grimace, entre Luna, Ginny et Hermione, elles m’ont retourné l’estomac depuis hier soir... Les filles… Je te retrouve sur le terrain...
- Ok... Harry soupira et se dirigea vers la Grande Salle.

Tout allait tellement vite depuis septembre, il n’arrivait pas à croire que le mois de novembre venait de s’installer avec sa pluie, son vent, son ciel gris et bientôt la neige... Il détestait l’hiver, il détestait le froid, il détestait en particulier cette période de la fin de l’année, période de révisions intenses, tests en tous genre et bientôt le déballage des fêtes et leur cortège de bons sentiments qui lui donnaient parfois la nausée. Dumbledore, vu les récents événements, avait décidé de renvoyer le maximum d’élèves chez leurs parents pour les fêtes, ils n’étaient donc plus qu’une poignée à rester au château, et il avait accueilli cette nouvelle avec soulagement, il n’aurait au moins pas besoin de jouer un jeu et pourrait tranquillement broyer du noir si l’envie lui en prenait. Il voyait un peu moins ses meilleurs amis par rapport à l’année dernière et cet état de fait l’avait chagriné, mais il songeait aux moments partagés depuis cinq ans, aux fous rires, aux épreuves, à leur amitié et s’était rendu compte, avec un petit sourire triste, qu’ils n’étaient plus des enfants et bien que pas encore tout à fait des adultes, il en prenait le chemin et ça l’effrayait un peu. Ron était amoureux et Luna semblait partager ses sentiments, il en était ravi pour lui mais son meilleur ami ne se précipitait plus pour jouer aux échecs avec lui dès qu’ils avaient un moment de libre et préférait courir rejoindre sa petite amie. Hermione passait trop de temps avec Malfoy selon lui et il maudissait intérieurement Dumbledore d’avoir infligé à sa petite sœur, comme il aimait l’appeler, une compagnie si peu agréable et d’autant plus si elle ne manquait pas un instant pour l’insulter… Hermione semblait s’en accommoder, et il ne se faisait pas trop de souci pour elle à vrai dire, elle n’avait pas la langue dans sa poche et savait frapper là où ça pouvait faire mal elle aussi, sans pour autant avoir à se servir de sa baguette magique. Elle lui manquait quand même terriblement… Mais heureusement, il y avait le Quidditch et Ginny, Ginny et le Quidditch et Ginny jouait au Quidditch dans son équipe… Il pensait de plus en plus à la petite sœur de son meilleur ami et de moins en moins en tant qu’amie, et ce depuis quelques temps déjà, mais surtout depuis la veille où Dean avait rompu avec Ginny laissant cette dernière à nouveau célibataire. Il ne manquerait pas une occasion de l’aider à retrouver le sourire dans les jours à venir, il se l’était promis. Le Quidditch les rapprochait également ; Ginny, après avoir remplacé l’année dernière pendant un temps Harry, collé systématiquement par le Professeur Ombrage, avait été au début de l’année recrutée en tant que poursuiveuse. Harry avait repris son poste d’attrapeur et espérait bien l’année prochaine, après le départ de Poudlard d’Angelina, être nommé Capitaine de l’équipe. Ron était toujours gardien et tenait son rôle assez bien, quand il se concentrait suffisamment et ne pensait pas à Luna… Les premiers matchs de rodage inter-maisons organisés en début d’année avaient vu gagner les Serpentards avec une large avance, victoire que l’équipe des Gryffondors avait expliqué en raison des bouleversements au sein de leur équipe entre l’année dernière et cette année, mais à présent qu’ils étaient à nouveau organisés et soudés, et qu’ils s’entraînaient régulièrement chaque semaine, ils espéraient bien faire un meilleur score voire remporter le prochain tournoi prévu au mois de décembre, et pourquoi pas la coupe en fin d’année…

Il allait arriver à la Grande Salle quand il entendit une bribe de conversation au détour d’un couloir qu’il lui fit monter instantanément la moutarde au nez. Il écouta un instant pour voir si il ne s’était pas trompé avant d’agir.

-… pauvre fille pendue à mes basques pendant toute la soirée ! Qu’est-ce que vous pensiez ?! Granger ! Soyez sérieux les gars, cette sang de bourbe affreuse et stupide !

Il ne s’était pas trompé… Evidemment… Malfoy accompagné de ses deux crétins de gardes du corps, Crabbe et Goyle…

-Tu peux répéter Malfoy ? Je crois que je n’ai pas bien entendu…, s’approcha Harry la voix dangereusement basse et menaçante.
-Potter ! Tu as très bien entendu il me semble… On parlait justement de toi…et de ta petite amie… ou devrais-je dire, ton ex petite amie… Tu as finalement réalisé qu’elle n’était qu’une sang de bourbe, tu remontes un peu dans mon estime si tu veux savoir…
-Enlève ça Malfoy ! Hermione n’est pas ma petite amie… mais elle est mon amie et je t’interdis de parler d’elle comme ça… Enlève ça tout de suite…
-Ou sinon quoi Potter ??! Je n’ai pas à obéir à tes ordres, et tu n’as certainement pas à m’interdire de faire quelque chose ! Granger n’est qu’une sang de bourbe et tu le sais !!

Ce fut trop pour Harry, il sortit sa baguette magique en un temps trois mouvements alors que Malfoy s’apprêtait à faire la même chose mais il fut plus rapide que lui et cria brandissant sa baguette dans les jambes de son ennemi :
-Crampios dolorem !

Draco tomba à genoux en se tordant de douleur, les crampes lui paralysant les jambes tandis que Crabbe et Goyle reculèrent en tremblant. Il n’arrivait pas à croire ce qu’il venait de faire, même si Malfoy l’avait poussé à bout, il ne pensait pas qu’il serait capable d’en arriver là, au sein même du château… Hermione, plus impulsive que lui, aurait pu réagir de la sorte, mais pas lui, pas comme ça, pas sur un tel emportement… Il serrait toujours très fort sa baguette dans sa main et elle était toujours pointée sur Malfoy. Ce dernier se leva en faisant une grimace de douleur et regarda Harry, haletant, des éclairs dans les yeux tout en levant à son tour sa baguette.
-Qu’est-ce que tu vas faire maintenant Potter, tu as l’intention de me tuer pour ça ??!
-Et toi, qu’est-ce que tu vas faire Malfoy ? Utiliser un sort de magie noire dont tu as le secret ?!
-Me tente pas…

Ils ne se quittaient pas des yeux, attendant que l’un des deux agisse pour que l’autre réagisse.
-Retire ce que tu as dit sur Hermione, Malfoy…, tenta à nouveau Harry.
-Tu peux toujours rêver Potter !

Harry fit un pas supplémentaire en direction de Draco qui lui même s’avança un peu en clopinant légèrement. Malfoy allait agir, Harry le savait, il n’allait pas rester sur une telle humiliation. Ils prononcèrent le sort d’une même voix :
-EXPELLIARMUS !

Ils furent projetés tous les deux trois mètres en arrière et leurs baguettes volèrent à l’autre bout du couloir. Ils se relevèrent en respirant bruyamment, surpris d’avoir réagi de la même façon et s’avancèrent à nouveau l’un vers l’autre.
-Et maintenant quoi Potter ??
-Retire ce que tu as dit…, hoqueta Harry encore sous le choc de la violence du sort.
-Change de disque Potter… Tu me fatigues ! Pas question ! Dans quelle langue veux-tu que je te le dise ??! Il faut que je te le mette pas écrit ?! Alors quoi, qu’est-ce que tu vas faire maintenant ?

La réponse à cette question fut plus simple que Malfoy ne l’aurait pensé. Harry se jeta sur lui et ils commencèrent à se battre à mains nues.

-Potter ! Malfoy ! Ca suffit ! hurla tout à coup une voix derrière eux et avant qu’ils ne réalisent ce qui se passait, Snape les sépara en les attrapant par le collet. Qu’est-ce qui vous prend tous les deux ?? 20 points en moins chacun ! Chez Monsieur le Directeur, maintenant !!

Ils eurent droit à une bonne remontrance de Dumbledore et 20 points encore en moins pour leurs Maisons respectives, les Professeurs McGonagall et Snape affichant clairement leur déception devant de tels agissements par deux élèves ayant de l’influence au sein de Poudlard. Draco boitillait toujours un peu et avait le nez qui saignait et Harry avait récolté un joli œil au beurre noir à l’œil droit, mais ils refusèrent tous les deux de se rendre à l’infirmerie se contentant d’accepter une potion que leur remit Snape en guise de remède. Ils sortirent en silence, la tête basse, prenant chacun une direction opposée, ne prononçant aucune parole et ne se regardant même pas.

***

Poudlard, novembre 1977

Novembre s’installa confortablement avec son froid, sa pluie glaciale et son vent tourmenté qui était si fort parfois que le souffle, à travers les voûtes et les recoins du château, ressemblait à des hurlements. Eléa adorait cette saison et encore plus la saison qui arrivait et se réjouissait d’avance de la neige à venir.
L’ambiance de l’école, depuis le bal d’Halloween, était toute aussi glaciale que la pluie, les repas se faisaient en silence et la participation aux cours tournaient facilement à l’affrontement, la guerre pour la coupe de la maison était plus importante que jamais, surtout qu’après le champ de bataille du bal, tous les sabliers avaient été remis à zéro.

Dans cette atmosphère haineuse, Eléa et Lucius filaient le parfait amour et ne s’inquiétaient pas du lendemain. Avec l’aide de son amant, de Severus et Rodolphus, Eléa suivait une formation profonde en magie noire, et elle développa rapidement une grande faculté à la pratique de celle-ci, en l’espace d’un mois, elle avait déjà dévoré des dizaines de livres, créé des cercles de protection et de confinement, invoqué les points cardinaux et commencé à travailler la maîtrise des éléments, ce qui était de la haute magie. Au début, elle était un peu effrayée des pouvoirs dont elle disposait mais plus ses amis l’initiaient, moins elle voyait de limite à ses dons et la peur fit place à l’amour du pouvoir… Lucius l’encourageait dans cette voie et lui disait sans cesse de ne pas bloquer ses pouvoirs, de leur laisser libre court, ce qu’ils firent en sa présence aussi, ainsi elle put se rendre compte que son amant, son meilleur ami et celui qu’elle considérait comme son grand frère étaient beaucoup plus puissants qu’elle ne l’imaginait et que le plus grand des pouvoirs était la confiance en soi.

Le niveau d’Eléa en cours était toujours aussi élevé, sauf, au grand damne de Snape, en potions, d’après lui elle était une véritable calamité.
Lors d’un cours de Divination, Lucius avait lu dans sa main un avenir confus et la naissance d’une fille, son unique enfant, dans un futur proche, et dont il ne serait pas le père, ce qui refroidit un peu leur idylle, un bref instant… mais lorsqu’elle apprit de Bellatrix que les Malfoy avaient de grands dons de voyance de père en fils, elle se surprenait à y penser de temps en temps, en se demandant sans cesse qui pourrait être le père.
Eléa n’imaginait pas pouvoir tomber amoureuse d’un autre homme, ils étaient faits l’un pour l’autre et leur première nuit ensemble le lui confirma, ainsi que les suivantes. Jamais elle n’avait eu autant de plaisir, leurs corps réagissaient comme si ils n’avaient attendu que cela, ils bougeaient au même rythme, s’enflammaient et jouissaient ensemble, le contact de la peau de Lucius sur la sienne la rendait folle et l’ardeur de son amant ne semblait jamais s’éteindre.
Comment pourrait-elle tomber enceinte d’un autre homme ? C’était inconcevable. Lucius avait vu son trouble et lui avait dit de ne pas s’en inquiéter, mais le regard de celui-ci lui indiquait qu’il mentait et peut-être savait-il qui serait le père… elle ne lui posa jamais la question.

***

Le week-end fut enfin là, après une semaine laborieuse et fatigante. Elle avait encore échoué en potions, ce qui avait mis en colère Severus qui lui avait passé un savon monumental au sujet de sa concentration dirigée plus vers le postérieur de Lucius que sur son chaudron. Les cours en compagnie des Gryffondors étaient de loin les plus fatigants, il fallait se concentrer et répondre aux questions des professeurs pour les empêcher de gagner des points, mais cela voulait dire en faire gagner à Serdaigle, ce qui n’était pas non plus le but d’Eléa, sans parler de l’arithmancie qui, bien que passionnante, était vraiment très difficile, même pour un esprit comme le sien.

Ce samedi était particulièrement ensoleillé et doux pour la mi-novembre et toute l’école était dehors pour profiter de ce qui serait sûrement les derniers rayons de soleil avant un hiver annoncé rigoureux. Après un détour de deux heures par la bibliothèque, elle rejoignit enfin Lucius pour une promenade dans le parc.
Arrivée au niveau du grand hêtre qu’occupaient en général James et ses acolytes, elle fut attirée par des éclats de voix. Elle s’approcha et vit Sirius, Peter, Rémus et Lily, menés par James en conflit direct avec Bella, Rodolphus, Lucius et menés, à son étonnement, par Severus. Des élèves se dirigeaient de toute part vers eux pour assister à ce qu’il semblait être un nouveau duel. Elle pressa le pas, elle n’entendait pas leurs paroles mais les expressions sur leurs visages en disaient long.
Soudain ils sortirent tous leurs baguettes et des éclairs de stupéfixion jaillirent dans tous les sens, ainsi qu’un sortilège d’entrave, et un de désarmement. Elle sortit également sa baguette, au cas où. Ils n’y allaient pas de main morte, les sortilèges étaient puissants, des deux côtés. Elle arriva enfin à leur niveau et ils stoppèrent net en la regardant, baguettes levées.

« Eléa », sourit Lucius, « te voilà enfin ».
« Qu’est ce qui se passe ? »
« Ton petit ami est un mangemort, est-ce que tu le réalises ? » siffla James en la regardant dans les yeux.
« C’est une place de choix en ce moment », elle souriait d’un air narquois, provoquant les sourires des Serpentards et l’étonnement de ses « anciens » amis.
« Eléa ! Non, tu ne peux pas faire ça ! » supplia Lily, « tu es trop intelligente pour faire ce choix, ne les rejoins pas, je t’en prie, reviens avec nous… »

Eléa la regarda, perplexe. C’est la première fois que Lily lui parlait de la sorte et cela l’intrigua. Mais elle n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps.

« Tu ne vas pas te laisser embobiner par cette sang de bourbe », articula Severus sèchement, un sourcil levé.
« Mais ne t’inquiète pas, Severus, elle ne se laissera pas avoir. » La voix de Lucius était douce et séductrice, et Eléa comprit que c’était à son attention.
« En effet », elle se tourna vers Lily, « comme tu le dis si bien, je suis trop intelligente. » Elle se dirigea vers son amant qui lui tendait la main, elle la lui prit, la serrant fort et dirigea son regard vers Lily et James : « C’est pour cela que j’ai choisi mon camp depuis longtemps ».

Ils levèrent tous leurs baguettes, Lucius et Eléa toujours main dans la main et les deux camps s’écrièrent « EXPELLIARM… »

« IMPEDIMENTA »

Eléa ne comprit pas de suite ce qu’il se passa, ils furent tous projetés à quelques mètres, les uns sur les autres. Elle fut la première à se relever, prête au combat lorsqu’elle se rendit compte de la présence de son père. Il était au milieu d’eux, son regard enflammé, observant chacun des « camps ». Lorsqu’ils furent tous debout, ils se contenta de ces simples mots : « Tous dans mon bureau, immédiatement ».

***

Dumbledore avait littéralement foncé dans son bureau, suivi des deux « camps », et accompagnés par les trois directeurs des maisons impliquées.
Une fois arrivés dans le somptueux bureau du Directeur, les élèves se toisaient, l’atmosphère était électrique et un lourd silence se fit. Dumbledore s’approcha de son bureau, surélevé, son aura remplissait la pièce, Eléa pouvait la ressentir plus que les autres, elle avait l’impression que son propre sang allait bouillir. Il était vraiment furieux. Son regard parcourait chaque personne présente, ses yeux se posèrent sur les mains d’Eléa et Lucius, toujours entrelacées, Eléa lâcha subitement la main de son amant qui en fut très surpris. Dumbledore était toujours silencieux et bien qu’Eléa ne le connaissait pas beaucoup, elle savait qu’il essayait de se calmer.

« Vous êtes », sa voix venait de briser le silence et plusieurs avaient sursauté, « tous autant que vous êtes les meilleurs élèves de Poudlard ». Il s’interrompit quelques secondes et les observa à nouveau.
« Bien que je me doute fortement du sujet de votre dispute, je ne veux pas en savoir plus , ce que vous devez savoir par contre, c’est que vos actes sont observés par la majorité des élèves et que de VOS agissements découle l’atmosphère de l’école entière. C’est pourquoi, le prochain acte de violence, magique ou non, sera sanctionné par un renvoi. Pour ce qui est d’aujourd’hui, vos parents recevront une lettre relatant les faits, vous écopez tous d’un avertissement qui figurera dans votre dossier… Disposez. »

Ils sortirent un par un et Eléa s’apprêtait à quitter le bureau à son tour lorsque son père lui demanda de rester, ce qu’elle fit à contrecœur. Il lui fit signe de s’asseoir.

« Je n’approuve pas ta relation avec Lucius Malfoy », dit-il sérieusement.
« Je m’en doutais… mais je suis vraiment amoureuse de lui, désolée de te décevoir… »
« Tu ne me déçois pas », s’étonna-t-il, « j’ai bien remarqué vos sentiments, qui s’apparentent plus à la passion qu’à l’amour d’ailleurs… je me fais surtout du soucis, par rapport à son influence. »
« Il ne m’influence pas », le coupa-t-elle, « j’ai fait mes propres choix. »
« Dans ce cas, tes choix m’attristent », dit-il à voix basse, « ton soutien aux idées de Voldemort, tes amis, la magie noire… »

A ces mots, elle releva la tête brusquement, comment pouvait-il le savoir ? Ou peut-être le sentait-il tout simplement… Comme si il lisait dans ses pensées, il ajouta : « Je l’ai senti. Je peux sentir la magie noire à des kilomètres… ne te laisse pas aveugler par tes sentiments pour Lucius, ni par ta haine envers les Moldus, même si je la comprends, tu les as mal jugés. »

Eléa avait les larmes aux yeux, des larmes de colère, de frustration et de douleur, elle ouvrit la bouche et un flot de paroles se déversa alors qu’elle ne s’y attendait pas. Ses sentiments pour Lucius, le bien être qu’elle ressentait à ses côtés, l’évolution de ses pouvoirs, Lily, James, Sirius et Rémus, la « famille » qu’elle s’était constituée au sein de Serpentard, les larmes sillonnaient son visage pâle lorsqu’elle évoqua sa mère… Dumbledore était lui aussi ému et s’approcha de sa fille, il la prit dans ses bras, la consolant. Si seulement il avait été plus proche d’elle, plus proche de sa mère… mais il ne pouvait pas l’aider, comment donner des conseils à son enfant, alors que lui même avait fait tant d’erreurs dans sa vie ?

« Ecoute seulement ton cœur… », avait murmuré le vieil homme, alors qu’une larme se noyait dans sa barbe argenté. Cette phrase, il le savait, éloignerait son unique enfant du chemin qu’il avait espéré pour elle, mais peut-être un jour la sauverait-elle...

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MessagePosté le : 12 Oct 2004 21:33
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ouais ouais ouais !!!!!!!

::saute de joie partout dans son salon sous les yeux ahuris de son chat et de son copain::

Bon, c'est pas le tout, mais là, c'est un peu tard...En tout cas, je lis ce chapitre à la première heure demain matin ! (je vais me lever aux aurores exprès !!!)
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MessagePosté le : 12 Oct 2004 21:36
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La fin du chapter !! :D

Citation :

Little Hangleton, fin novembre 1996

Le soleil était levé depuis longtemps en cette mi-novembre, promenant ses rayons dorés sur l’herbe verte du parc et sur la fontaine, l’eau miroitant de petits reflets argentés alors que tout était paisible dehors. Il tira doucement les rideaux, laissant la lumière envahir la chambre sombre qu’elle avait décorée de la couleur qu’elle aimait le plus, un rouge sombre, couleur du sang. A présent le soleil baignait de ses reflets le corps nacré de sa maîtresse. Ces semaines loin d’Azkaban lui avaient rendu le corps qu’il avait connu il y a seize ans. Elle semblait ne pas avoir vieilli, les seuls témoins du temps passé étaient de légères rides au niveau des yeux et son regard qui avait changé, il était plus mystérieux qu’autrefois mais elle le laissait toujours lire en elle.

Il pouvait la regarder dormir des heures entières, elle paraissait enfin calme et après des nuits entrecoupées de cauchemars et de larmes, elle enfin avait retrouvé cette fougue et cette confiance en elle qu’il aimait tant. La veille, il avait adoré la voir se retenir de trucider Bellatrix, elle était sorti comme une furie, explosant dans le jardin les statues et tout ce qui se trouvait sur son passage, uniquement par télékinésie, il l’avait observée de la fenêtre, admiratif et réjoui de retrouver ce caractère impulsif. Face à elle, il avait l’impression de redevenir un adolescent. Le Maître le savait et étrangement, cela avait l’air de l’amuser.

Elle ouvrit doucement les yeux et sourit.
- Tu es réveillé depuis longtemps ?
- Quelques heures, murmura-t-il, j’allais te réveiller, le Maître veut nous voir d’ici une demi heure .
- Je vais me préparer.

***

Une demi-heure plus tard, le « noyau » des Mangemorts entra dans le bureau de Voldemort. Après s’être agenouillés, il se relevèrent en attendant qu’il parle. Il les regarda et sourit.

- Il est temps de passer à la première attaque qui marquera aux yeux de tous mon retour. Il ouvrit un des tiroirs de son bureau et en sortit une fiole, dans laquelle s’agitait un liquide légèrement bleuté et il poursuivit posant le récipient sur le bureau : Ceci est une potion contenant un léger poison… Un rictus s’afficha sur ses lèvres minces. Libéré dans le monde Moldu, il en résultera une maladie contagieuse et mortelle, quand elle n’est pas soignée à temps… Connaissant leur incapacité à trouver des remèdes rapidement, nous pouvons nous attendre à de nombreuses morts. Il laissa échapper un petit rire aigu.

Il s’arrêta et se dirigea vers Eléa, la fiole dans les mains.
- J’ai pensé qu’après ces années d’enfermement tu aimerais sortir… Il lui donna la fiole. Je te charge de cette mission.

Un pâle sourire se forma sur les lèvres d’Eléa, elle observa le petite bouteille qui dégageait une faible chaleur.

- Voici l’adresse où tu devras l’ouvrir…

Elle prit le papier qu’il lui tendit et lut. Son visage se figea et elle blêmit. Ce n’était pas possible, il n’allait pas faire ça… Elle ne pourrait pas…

- Il y a un problème ?
- Je… mais Maître c’est une école… Je ne comprends pas…, bredouilla-t-elle.
- Une école de Moldus, oui… Son sourire se fit plus large.
- Ce ne sont que des enfants, ils sont innocents…

Elle sentit une douleur à l’arrière de la tête. Il pénétrait ses pensées, elle détestait ça.

-Je ne vois pas où est le problème, tu obéis aux ordres, c’est tout, siffla Bellatrix.

Eléa se retourna vers elle vivement et lança :
- Seule une mère peut me comprendre.

Bellatrix devint très pâle. Eléa venait de la blesser profondément, elle savait qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfants. Furieuse, Bellatrix se dirigea vers elle, baguette à la main, mais Eléa fit seulement un geste de la main, et elle se trouva projetée au sol.

- Assez ! coupa Voldemort. Il dévisagea Eléa. Depuis quand dois-je justifier mes ordres ?
- Excusez-moi, Seigneur, dit Eléa, je mènerai cette mission. Voldemort afficha un sourire satisfait.
- Bien. Lucius t’accompagnera, vous le ferez cette après-midi, je veux que les enfants soient présents.

Ils prirent congés et se retrouvèrent dans le salon, où un repas les attendait.
- Un jour Eléa, dit une voix derrière elle, un jour je te tuerai, et il n’y aura ni Lucius, ni Rodolphus pour te sauver… Son regard reflétait de la démence. Eléa sourit en coin.
- Tu n’en as pas le pouvoir… Elle tourna les talons et sortit dans le jardin, où elle passait beaucoup de temps depuis sa sortie d’Azkaban.

Assise dans l’herbe elle était pensive. Il vint s’asseoir à ses côtés.
- Tu ne manges pas ? s’inquiéta-t-il.
- Comment veux-tu que j’avale quelque chose avec ce que je vais faire tout à l’heure ? Elle avait les larmes aux yeux… Il a lu mes pensées, il sait que ma fille est ma faiblesse et il me demande de tuer tous ces enfants… Un fin sillon humide descendit jusqu’à ses lèvres, que recueillit Lucius dans un doux baiser.
- Si tu ne le fais pas, Il te tuera, tu le sais…
- Je sais.

Un silence empreint de culpabilité et de doute s’installa. Soudain elle se tourna vers lui.
- Où est Severus ? lui demanda-t-elle alors qu’il la regarda, pris de court.
- Pourquoi me poses-tu cette question ? demanda-t-il à son tour, surpris.
- Ne me dis pas que tu ne t’y attendais pas, répondit-elle sèchement, tu m’as parlé de lui, de son poste à Poudlard, mais je ne l’ai jamais vu ici… c’était mon meilleur ami, je veux savoir où il est...
- Il…il nous a trahis, il travaille pour ton père…, soupira Lucius. Une ombre d’incrédulité traversa le regard d’Eléa.
- Severus Snape ? Expert en magie noire et grand défenseur de la cause du Seigneur des Ténèbres ? Dans l’Ordre du Phénix ? demanda-t-elle effarée.
- Tu as bien entendu, murmura-t-il. La déception se lisait dans ses yeux, Severus avait toujours été son bras droit, son ami.
- Comment est-ce arrivé ?
- C’est assez obscur, il n’a pas l’air d’avoir abandonné toutes ses convictions, mais pour une raison que j’ignore, il travaille pour l’Ordre.
- Il a peut-être fait le bon choix…

Sans ajouter un mot, elle se leva et rentra au manoir, laissant son amant seul avec sa conscience.

***

Londres n’avait pas beaucoup changé, se dit-elle en remontant l’étroite rue qui menait à son but. Lucius et elle avaient très peu parlé de cette mission, mais elle était résolue à la mener à bien. Elle devait prouver sa loyauté et elle savait qu’il avait sûrement envoyé d’autres Mangemorts pour l’épier et faire un rapport. Si elle échouait, Lucius prendrait la relève, il avait moins de scrupules à faire ce genre de choses, mais le Maître la tuerait, sans aucun doute, elle ne savait pas si à ses yeux elle était aussi importante qu’elle l’avait été dans le passé.

Ils arrivèrent devant l’école. Une école maternelle, éloignée du centre ville. Les enfants jouaient avec joie en ce début d’après-midi, emmitouflés dans leurs manteaux de laine, leurs écharpes remontant pratiquement jusqu’à leurs nez. Elle ne put s’empêcher de sourire, un triste sourire. Sa fille avait dû sûrement s’amuser aussi de la sorte et elle n’avait pas été là pour la voir.
Lucius la regarda et lui fit un signe de la tête. Résolue, elle entra dans la cour, quelques enfants se tournèrent sur son passage, la montrant du doigt et lui souriant. Elle se plaça au centre de la cour, des adultes, inquiets se dirigèrent vers elle mais, sa baguette levée, elle cria : « IMMOBILUS

Une vague d’air chaud envahit l’espace jusqu’à l’entrée, d’où l’observait Lucius. Les enfants et les adultes se figèrent. Elle inspira profondément et sortit la fiole de la poche de son manteau, elle la regarda quelques secondes et enleva le fin bouchon de liège qui la fermait. « Liberare », dit-elle dans un murmure.
Le liquide bleuté se transforma en une sorte de gaz pailleté et s’échappa de la fiole, se dirigeant, comme des fines rivières vers chaque enfant et adulte immobilisés. Une fois le liquide entièrement évaporé, elle se dirigea vers Lucius, les larmes aux yeux et il la prit par la main. Elle saisit sa baguette et dit : « Finite », et ils transplanèrent en direction du manoir.

Dans la cour, les enfants et leur instituteurs reprirent, un peu déboussolés, leur mobilité, cherchant Eléa du regard, puis abandonnant pensant qu’ils avaient dû rêver. Dans le fond de la cour, près d’une balançoire, un petit garçon blond, les cheveux en bataille, s’arrêta de courir et toucha sa nuque douloureuse. Soudain une enfant brune surgit près de lui et toucha son bras : « CHAT !»

***

Les jours défilaient, le mois de novembre était bien entamé et laisserait bientôt place à décembre. Hermione attendait impatiemment qu’il neige, elle aimait l’hiver, son froid, les feux de cheminée qui crépitaient joyeusement dans toutes les pièces, les chocolats chauds préparés par les elfes de maison qu’elle remercierait encore cette année en leur offrant des vêtements tricotés par ses soins. Elle aimait la neige, sa couleur laissant à l’environnement une blancheur presque irréelle, réellement paradisiaque, son craquement quand on marchait dessus, et ses flocons quand ils tombaient devant ses yeux, dansaient autour d’elle et qu’elle courrait pour essayer de les saisir. Tous les matins, elle se précipitait à la fenêtre pour voir si il n’y avait pas eu pendant la nuit l’instant magique qui lui éclairerait sa journée, mais jusqu’à maintenant la voie lactée ne semblait pas vouloir accéder à ses désirs.

Elle avait eu du mal à pardonner à Harry son geste envers Draco, même si c’était pour sauver son honneur. Elle était devenue plus raisonnable et avait expliqué à Harry qu’il aurait dû laisser courir au lieu de provoquer cet imbécile. Elle était plus que froide avec Draco, ne lui adressant la parole que durant leurs heures obligatoires à passer ensemble. Elle ne comprenait pas sa réaction et cette façon dont il l’avait insultée et humiliée derrière son dos à de nombreuses reprises. Elle avait pourtant pensé qu’il avait changé, que le temps qu’ils avaient passé ensemble avait contribué à ce qu’il la voit sous un jour différent et autrement qu’une sang de bourbe qui n’aurait jamais dû être acceptée à Poudlard. Elle s’était trompée et s’en était voulue d’avoir été aussi naïve et d’avoir cru qu’il aurait pu évoluer vis-à-vis d’elle. Comment en aurait-il pu être autrement finalement ? Il était un Malfoy et un Serpentard… Les deux semaines qui suivirent ce premier novembre furent affreuses pour elle, elle avait été en colère contre Harry et ne supportait pas de voir Draco tous les jours, se demandant si elle n’allait pas devenir folle au bout du compte, jusqu’à un samedi après-midi de mi-novembre où alors qu’elle révisait en plein soleil sur le parvis de l’école, une ombre lui avait tout à coup caché le soleil qui se reflétait dans ses cheveux et lui réchauffait quelque peu le visage. Elle avait levé la tête et découvert avec stupeur Malfoy devant elle, se demandant quel mauvais plan il avait encore manigancé avant de tomber des nues en entendant les mots qu’il avait prononcés d’une voix faible mais claire :

-Je suis désolé… Pour ce que j’ai dit le lendemain d’Halloween, je suis désolé, c’était stupide…

Et il s’était éloigné n’attendant pas sa réaction ou un quelconque pardon. Il était venu lui dire ce qu’il avait à lui dire et ce qu’il avait sûrement répété des centaines de fois, sa conscience certainement tiraillée par ce besoin d’aveu alors qu’il la regardait tous les jours ou presque dans les yeux. Elle était restée abasourdie. Il avait sûrement dû faire un effort surhumain pour venir lui faire des excuses. Draco Malfoy, fils de Mangemort, Prince de Serpentard, s’était excusé… Il s’était excusé pour son comportement envers elle, une sang de bourbe… Le monde tournait décidément à l’envers depuis quelques temps. Elle était restée plusieurs secondes interdite, la bouche entrouverte, son stylo suspendu, son livre glissant de ses genoux pour tomber sur le sol dont le vent avait fait tourner les pages à toute vitesse, et quand elle l’avait ramassé, la page retenue au hasard du manuel sur les Arts Divinatoires correspondait au chapitre 38, Le Tarot de Marseille, et elle avait alors souri avec une idée en tête.

Ils n’avaient pas évoqué ce samedi après-midi et ses excuses, le temps s’était sûrement suspendu pendant ce moment, mais elle sentait que depuis ce jour, les choses s’étaient apaisées entre eux. Elle n’allait plus à leurs rendez-vous à contrecœur et il essayait de lui parler moins sèchement lorsqu’il lui expliquait quelque chose ayant trait à la magie noire. Ils s’étaient même surpris à éclater de rire parfois ; et souvent, après ces moments irréels et impensables il y a encore quelques mois, elle voyait sur son visage un regard différent et des expressions bizarres qui la troublaient et il baissait alors les yeux, visiblement troublé lui aussi. Elle découvrait un Draco Malfoy qu’elle ne connaissait pas jusque là et elle se demandait si il jouait un jeu, si il était lui-même et elle était un peu effrayée par ses multiples personnalités mais intriguée aussi et elle voulait plus que tout creuser davantage le personnage et faire tomber complètement sa carapace.

Ron était heureux, elle le voyait dans son regard, et il souriait toujours bêtement pour un rien, même quand le Professeur Snape lui avait remis son devoir guère brillant. Elle n’avait pas non plus eu une note merveilleuse mais elle avait limité les dégâts et au moins, elle ne s’était pas trompée de potion et avait jeté un regard reconnaissant à Draco qui lui avait souri en retour. Harry avait eu une note tout à fait satisfaisante et il s’était lui-même surpris du résultat, n’arrêtant pas d’en parler tout l’après-midi et fatigant Hermione et Ginny qui avaient fini par lui demander poliment mais fermement de changer de sujet de conversation. Il avait fait une moue boudeuse et Ginny lui avait alors pris la main avant de lui déposer un tendre baiser sur la joue qui l’avait fait bafouiller et devenir rouge comme son polo. Les filles avaient alors éclaté de rire et Hermione s’était aperçue qu’une certaine alchimie et magie se produisaient entre ces deux-là et que les choses ne tarderaient pas à se concrétiser, à sa plus grande joie.

***

Elle entra dans la Tour d’Astronomie et trouva Draco qui l’attendait déjà en train de jouer avec le mobile des planètes et reproduire la Guerre des étoiles alors que les planètes se détachaient et rebondissaient sur le sol et qu’il s’amusait à les faire léviter sa baguette à la main prononçant « Wingardium leviosa » un sourire au coin des lèvres. Il ne l’avait pas vue entrer et elle prit une chaise en silence s’asseyant tout en sortant le matériel nécessaire et qui allait les occuper pendant deux heures. Elle posa volontairement son livre sur la table en le tapant assez fort pour qu’il l’entende et il se retourna surpris tandis que les planètes tombèrent sur le sol et roulèrent aux quatre coins de la pièce.

-Tu m’as fait peur ! Je ne t’ai pas vue entrer…, déclara-t-il venant à sa rencontre.
-J’ai vu oui… Tu t’es bien amusé ? demanda-t-elle un large sourire aux lèvres. Il la regarda apercevant son air moqueur et haussa les épaules prenant une chaise et s’asseyant en face d’elle.
-Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? demanda-t-il à son tour changeant de sujet de conversation.
-Tarot de Marseille !! annonça-t-elle avec entrain sortant le jeu de cartes de sa boîte et ouvrant son livre au chapitre correspondant.
-Oh, super…
-Tu le connais déjà ?
-Non…, mentit-il alors que son père lui en avait offert un jeu pour ses six ans.
-Super, on va le voir ensemble alors !
-Ok… Il soupira un peu, plutôt content qu’elle ne sache pas trop lire les cartes divinatoires qui pourraient lui révéler des choses à son sujet qu’il ne voulait pas qu’elle connaisse.
-Bien, il y a plusieurs manières de tirer les cartes, on peut faire plusieurs jeux possibles mais on va commencer par le plus simple, et on va faire ton prénom…, expliqua-t-elle tout en battant le jeu de cartes avant de le lui tendre : DRACO, cinq lettres, tu tires cinq cartes…
-Ok… Il étala faces cachées cinq cartes devant Hermione et cette dernière ferma un instant les yeux inspirant et expirant à intervalles réguliers.
-Qu’est-ce que tu fais ?? lui demanda-t-il perplexe.
-Chut Malfoy ! Je me concentre…, répondit-elle gardant les yeux fermés. Il fit un énorme effort pour ne pas éclater de rire. Elle ouvrit à nouveau les yeux et commença à retourner les cartes énonçant les figures.
-L’Amoureux, La Maison-Dieu, L’Etoile, Le Monde, Le Diable… La troisième carte au milieu de ton prénom est celle qui est la plus importante, elle te représente en quelque sorte ou représente ce qui occupe tes pensées, et là, c’est L’Etoile, la carte n°17… Elle feuilleta les pages de son livre et parcourut un instant la page qu’elle avait devant les yeux. Draco, en voyant les cartes correspondant son prénom, avait eu du mal à déglutir et s’était enfoncé un peu plus sur sa chaise.
-Alors, ça donne quoi ? demanda-t-il innocemment connaissant déjà les nouvelles qu’annonçaient les cartes.
-Attends… L’Etoile, c’est une jeune fille…, dit-elle levant la tête pour le regarder.
-C’est toi sûrement, tu es en face de moi…, tenta-t-il.
-Je ne pense pas… C’est quelqu’un qui occupe tes pensées et qui est très important pour toi, que tu apprécies énormément…
-Ah… alors non, ce n’est pas toi…, déclara-t-il un sourire narquois.
-Ca va, n’en rajoute pas Malfoy… L’Amoureux, le 6, ben c’est l’amoureux quoi… Tu es amoureux Malfoy ?? demanda-t-elle ironiquement.
-Donne-moi ce bouquin ! dit-il lui arrachant le livre des mains. Ce n’est pas que ça, « L’Amoureux désigne un choix que je sujet aura à faire dans un avenir proche », finit-il de lire lui rendant son livre.
-Oui, un choix… concernant une jeune fille…, ajouta-t-elle alors qu’il leva les yeux au ciel. Ensuite… La Maison-Dieu, le 16, c’est un bouleversement, une colère, un coup de foudre… On va dire plutôt un coup de foudre dans ton cas hein Malfoy…
-TU as décidé ça… Tu interprètes finalement les cartes dans le sens que tu veux les interpréter, ce n’est pas de la voyance ça, c’est du n’importe quoi Granger…
-Le Monde, continua-t-elle ignorant sa remarque, le 21… Oh, c’est une excellente carte ! Une des meilleures du tarot, elle annonce la réussite dans tout ce que tu entreprendras !
-Super, content de l’apprendre…
-Tu as donc toutes tes chances avec cette fille…, dit-elle volontairement un large sourire aux lèvres dans le but de l’agacer. Et enfin, le Diable, le 15… Ouh…
-Quoi ??
-Euh…
-QUOI ??!
-« Le Diable incite aux plaisirs de la chair… », lut-elle légèrement mal à l’aise.
-Et ça dit quoi d’autre ? soupira-t-il plus qu’agacé.
-« Il ouvre les yeux au sujet, annonce une alternative de satisfactions et de déceptions et peut entraîner un manque de contrôle… »
-Ouais…
-Bon, si on additionne les cartes, 6+16+17+21+15, ça fait 12. 12, c’est le Pendu… « Peut annoncer le blocage et l’immobilité d’une situation ou au contraire son déblocage, à interpréter avec les autres cartes l’entourant… » Donc, dans ton cas, vu que tes cartes sont plutôt bonnes, on peut dire que ta situation va se débloquer… dans le domaine sentimental…

Il la regarda perplexe, elle était plutôt bonne finalement, mais il se félicita mentalement qu’elle n’ait pas davantage de prédispositions pour mettre des images sur le support de voyance qu’elle avait sous les yeux.

-Ok, Granger, à ton tour !! décida-t-il prenant à son tour le jeu tout en le battant et la regardant d’un air amusé.
-Quoi ? Ah non, Malfoy, JE devais TE tirer les cartes, pas l’inverse…
-Oui, et tu as brillamment mené ta mission à son terme… A mon tour maintenant… Quoi ? Tu as peur que ce qu’on pourrait découvrir…, la provoqua-t-il.
-Non, je n’ai rien à cacher, dit-elle d’un air supérieur, et puis de toute façon, tu as déjà vu mon avenir dans les lignes de ma main, n’est-ce pas ?… Son visage se ferma l’espace d’un bref instant et il lui tendit le jeu.
-HERMIONE, 8 lettres, 8 cartes… Elle s’exécuta en levant les yeux au ciel et il retourna les cartes absorbant leurs figures, leurs chiffres et les associations qui lui venaient.
-Alors ? demanda-t-elle tout en étant surprise de voir une intense concentration sur le visage de Draco.
-L’Impératrice, le 3, et la Maison-Dieu, le 16, sont les deux cartes qui te représentent… Passe-moi le bouquin…, déclara-t-il dans le but de lui donner davantage une contenance plutôt que de tirer une réelle utilité du manuel.
-Maison-Dieu, tu l’avais aussi… ce n’est pas terrible ça, hein ?…, s’inquiéta-t-elle.
-C’est un bouleversement dans ta vie… par rapport à une femme…
-Une femme… Quelle femme ? C’est ma mère ? Il va arriver quelque chose à ma mère ?? Malfoy !!
-Hey, du calme… Je ne sais pas, je pense pas que ce soit quelque chose de négatif mais en tout cas, quelque chose de décisif, c’est certain… On pourrait dire qu’elle représente une figure maternelle, c’est peut-être McGonagall, dit-il un large sourire.
-On ne peut pas dire que tu sois très explicite non plus Malfoy…, lui fit-elle remarquer en soupirant. Il leva un sourcil mais ne lui répondit pas.
-La Papesse, le 2, annonce la chance et le Monde, le 21, qui suit, une réussite totale.
-Pas mal… Ce n’est donc pas négatif avec cette femme alors, hein ?
-Je n’ai pas dit ça… La femme est entourée de la Maison-Dieu et du Jugement, le 20. Tu devras prendre une décision déterminante par rapport à cette femme, décision qui aura des conséquences cruciales…
-Tu me fais peur Malfoy…, avoua-t-elle finalement d’un air sérieux. Il vit son regard sincère et annonça les trois cartes restantes un sourire en coin et d’une manière plus détendue.
-L’Amoureux, le 6, le Bateleur, le 1, la Lune, le 18… On dirait qu’il y a de l’amour dans l’air aussi ici… L’Amoureux, tu connais… Le Bateleur, c’est un jeune homme et la Lune annonce un changement précédé d’une réflexion et d’une certaine patience… Tu as quelque chose à m’avouer Granger ??
-Très drôle…
-On additionne : 2+21+20+3+16+6+1+18 nous donne… 15. Et 15, c’est le Diable…

Elle leva des yeux ronds comme des billes vers lui, il lui jeta un regard choqué plus que forcé suivi d’un sourire en coin entendu, et ils pouffèrent de rire. Elle était remontée dans sa chambre songeuse, elle l’avait vue, l’image s’était superposée, dans le jeu de Malfoy, sur l’Etoile, elle avait vu le visage de la jeune fille. C’était elle… Malfoy était amoureux d’elle et cette pensée la laissait songeuse, et anxieuse. Malfoy était si imprévisible… Elle n’avait pas pu lui dire, pas pu lui avouer une telle chose, elle n’osait imaginé sa réaction si elle lui avait dit ce qu’elle avait vu… Il aurait nié, se serait énervé, l’aurait encore traitée de sang de bourbe avant de claquer la porte derrière lui, elle en était sûre… Elle le pensait tout du moins… Et ce garçon qu’il avait vu dans son jeu, est-ce que lui l’avait réellement vu ? Il paraissait bon en matière de divination mais elle en doutait, il n’aurait pas manqué une telle opportunité pour se moquer d’elle… Elle était amoureuse de personne, donc si leurs jeux se recoupaient et qu’elle avait vu juste, le jeune homme dans son jeu pouvait très bien être Malfoy lui-même et dans ce cas, si il s’était reconnu, il ne lui aurait certainement pas dit ! Malfoy était amoureux d’elle, elle l’avait vu en lui tirant les cartes. Malfoy était incontestablement amoureux d’elle, il apparaissait même dans son propre jeu... Elle décida de cesser de penser à tout ça sur le champ pour éviter une implosion mentale et recouvrit sa tête avec son oreiller.

***

Ils étaient groupés devant la porte de l’infirmerie, murmurant et essayant d’écouter à la porte le moindre indice qui pourrait leur expliquer le remue ménage matinal et la probable urgence médicale qui avait fait transplaner les plus grands médecins de Ste Mangouste. Rien ne filtrait pourtant et malgré l’intervention à de nombreuses reprises de Mme Pomfresh priant les élèves de regagner la salle commune de leurs maisons respectives, ils n’avaient pas bougé et essayaient de comprendre ce qui paraissait être grave.

-Si ça se trouve, ce n’est que Londubat qui a glissé sur le verglas ce matin et s’est cassé la jambe ! plaisanta Draco ce qui fit pouffer de rire Crabbe et Goyle.
-Tais-toi Malfoy ! intervint Parvati Patil, ça a l’air sérieux, ce n’est pas le moment de plaisanter !

Draco leva les yeux au ciel, il était sur le point de répliquer quand il vit Hermione, Harry et Ron approcher et il préféra se taire.

-Qu’est-ce qui se passe ?? demanda Harry à l’assemblée agglutinée devant la porte. Personne ne semblait l’avoir entendu et les murmures continuaient de plus belle.
-Parvati…, tenta à son tour Hermione, qu’est-ce qu’il y a ??
-Certains disent avoir vu quelqu’un amener un élève en courant à l’infirmerie…, commença Parvati, ensuite il paraît que des médecins de Ste Mangouste sont arrivés en nombre…
-C’est une élève…, rectifia Kévin Whitby l’oreille collée contre la porte.
-Il paraît que c’est Lisa Turpin…, annonça une voix dans la foule.
-Lisa Turpin ?
-Une élève de Serdaigle…
-C’est vrai, personne ne l’a vue ce matin…, acquiesça Luna rejoignant Ron.
-Qu’est-ce qui se passe ? demanda à son tour Ginny qui venait d’arriver.
-Une élève est malade…, expliqua Harry s’approchant d’elle.
-C’est Lisa Turpin, ajouta Luna.
-Oh… la nouvelle petite amie de Dean…, déclara platement Ginny le regard dans le vide. Harry la prit par les épaules et elle posa sa tête contre lui.

La porte de l’infirmerie s’ouvrit soudainement et les élèves reculèrent laissant sortir Dumbledore et les médecins derrière lui. Son regard bleu légèrement voilé balaya l’assemblée et il s’éclaircit la voix annonçant solennellement aux élèves présents.

-Je vous prierais tous de regagner vos salles communes respectives et d’y rester jusqu’à nouvel ordre, je n’autorise personne, et je dis bien personne à quitter le château, sous aucun prétexte. Toute contravention à cet ordre sera lourdement sanctionnée… Je vous donne tous rendez-vous dans une heure dans la Grande Salle, veuillez avertir vos camarades, vous pouvez disposer…

Les murmures reprirent alors que les élèves regagnaient leurs salles communes par petits groupes. Les théories commençaient à être échafaudées et les rumeurs commençaient à circuler, faisant bourdonner les oreilles d’Hermione qui n’appréciait pas ce genre de discussions stériles et inutiles. Ils avaient accompagné Luna jusqu’à sa Maison avant de rejoindre la leur non sans avoir eu à subir avant de pouvoir entrer dans leur salle commune la théorie farfelue de la grosse dame du portrait. Harry, Ron et Ginny étaient assis à une table tandis qu’Hermione se tenait près de la fenêtre regardant le ciel gris avec inquiétude. Surprise, elle sursauta quand elle vit Hedwige pointer son bec derrière la fenêtre. Elle ouvrit au hibou qui vola directement vers Harry.

-Je crois qu’Hedwige a une lettre pour toi Harry…, déclara Hermione tout en s’asseyant à côté de son ami.
-Tu as raison… Il décrocha la lettre de la patte de son hibou non sans lui avoir fait une petite caresse amicale et déplia la lettre avec appréhension.
-Alors ? demanda Ron n’y tenant plus.
-C’est pour nous tous… C’est de Dumbledore… L’Ordre du Phénix se réunit dans une semaine…


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MessagePosté le : 13 Oct 2004 09:44
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Je veux la suite !!!!!
(si j'vous donne tout plein de kinder, je peux l'avoir dites ?)

Alors alors...Que dire...Déjà, que c'estt oujours aussi bien, mais ça va de soi !
Ensuite, si Lucius n'est pas le père de la fille d'Elea...qui qui que c'est son papa ? (j'ai une petite idée sur la question...)
Et qu'est ce qui est arrivé à l'élève de Serdaigle ? C'est à cause du poison de Voldy ? Non, je pense pas...
Et Hermione et Draco ont l'air de se rapprocher...On dirait qu'ils reproduisent plus ou moins ce qui s'est passé entre Lucius et Elea !
Et que vas devoir choisir Hermione à propos de la mysterieuse femme qu'elle voit dans le tarot (c'est bien Elea cette femme hein ?)

Non serieux, il me faut des réponses là !!!!!!!!!
Pitié, la suite, sinon, ma tête va exploser ! :crazy:
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MessagePosté le : 13 Oct 2004 16:50
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Oh my god, le dernier chap que je viens de lire, j'en suis encore toute retrournée, je m'en remettrais sans doute jamais :evil:
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MessagePosté le : 13 Oct 2004 19:36
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:irony: oui sista, je suis sûre que ce chap 4 t'a toute émotionné ....:evil:

@ Eilane: :lol: ça va ?? tu tiens le coup ??...la suite la semaine prochaine...:evil: à moins que poulette se sente l'âme de mère noyel.... :mock:
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MessagePosté le : 13 Oct 2004 21:52
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Nan, la suite la semaine prochaine !!! :evil:

On écoute tes théories eilane !! :D
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MessagePosté le : 13 Oct 2004 22:51
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elea a écrit :
ça va ?? tu tiens le coup ??...


Non...Ma tête vent d'exploser et je vois même plus l'écran parce que toutes les idées qu'elle contenait ont été projetée dessus ! :aieu:

rowena a écrit :
Nan, la suite la semaine prochaine !!!


Avoue Rowy... tu veux ma mort, c'est bien ça hein ?

rowena a écrit :
On écoute tes théories eilane !!


quoi ? Moi, j'ai dit que j'avais des théories ? Ah ben oui, en fait...

Donc :

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On sait que le pôpa de la fille d'Elea (qui, à mon avis n'est autre qu'Hermignone), ce n'est pas Lucius !
Or Elea, elle cotoye aussi Severus, Rodolphus, Crabbe et Goyle...
(Bon, j'exclus tout de suite les deux derniers...Je me demande déjà comment ils ont fait pur avoir leurs gamins, vu que je suis pas certaine qu'ils savaient comment faire!)
Rodolphus, d'après ce que j'ai compris, il était déjà plus ou moins avec Bellatrix:
"Puis, jetant un dernier regard en direction d’Eléa, il s’éloigna vers un couple."
Il nous reste donc Severus, qui devient très vite ami avec Elea, mais à priori, il n'y rien de plus entre eux :
(Severus dit : "Elle ne m’intéresse pas Lucius")
Mais bon, comme l'amitié évolue parfois, il reste néanmoins possible que ce soit lui le père.

Ensuite, Elea avait d'abord flashé sur James qui la plaque un peu plus tard et fini avec Lily. Peut-être aurait-il un jour trompé Lily vu que Harry la considère comme une soeur :
"il maudissait intérieurement Dumbledore d’avoir infligé à sa petite sœur, comme il aimait l’appeler"

Enfin, une idée saugrenue m'a traversée l'esprit en lisant le dernier chapitre... Hermione est une fille extremement intelligente, studieuse, plongée dans ses bouquins... Or qui donc a déjà été décrit comme ça de par le passé ? Tom Jedusor alias Lord Voldemort !
En fait, j'ai pensé à lui à cause de cette phrase :
"mais le Maître la tuerait, sans aucun doute, elle ne savait pas si à ses yeux elle était aussi importante qu’elle l’avait été dans le passé. "
J'ai d'abord cru qu'elle parlait de Lucius, mais maintenant, j'ai un doute... Pour qui pense-t-elle être moins importante maintenant qu'autrefois ?

A et puis, une dernière question : qui dit ça ?
"- Un jour Eléa, dit une voix derrière elle, un jour je te tuerai, et il n’y aura ni Lucius, ni Rodolphus pour te sauver… Son regard reflétait de la démence."
Parce qu'elle me perturbe cette phrase !


Voila, maintenant vous comprenez pourquoi je vais devenir folle...Cette satanée tête veut plus arreter de marcher ! C'est l'horreur !
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MessagePosté le : 14 Oct 2004 20:09
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:lol: :lol: :lol: ma pauvre Eilane !!! :o tu n'as ce que tu mérites, ta fic nous fait travailler les méninges aussi :tourni:

bon, pour le pôpa de la fille d'Eléa :
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:o tu peux te brosser Eilane ! *sadique inside*


par contre pour la phrase, voui, c'était pas trés explicite, c'est Bellatrix qui dit ça ...j'vous ai déjà dit que je déteeeeestait Bellatrix ?? :boude:

:kiss: Eilane !
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MessagePosté le : 14 Oct 2004 21:50
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:clap: :clap: Les filles !!! :smile:

Moi, je sais qui est le pôpa d'Eléa ... :irony:
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MessagePosté le : 14 Oct 2004 23:07
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elea a écrit :
ma pauvre Eilane !!! tu n'as ce que tu mérites, ta fic nous fait travailler les méninges aussi


maieuh...Tu te rends pas compte, j'en ai un mal de crane atroce !!!

elea a écrit :
j'vous ai déjà dit que je déteeeeestait Bellatrix ??


Je crois que oui...Puis ça nous fait un point commun, je l'aime pas vraiment trop non plus !

lizzie a écrit :
Moi, je sais qui est le pôpa d'Eléa ...


ben oui, moi aussi je le sais ça ! C'est Dumbledore le papa d'Elea !!! (arf, enfin un truc que je sais !!)
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Lizzie 
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MessagePosté le : 19 Oct 2004 18:07
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eilane a écrit :
lizzie a écrit :
Moi, je sais qui est le pôpa d'Eléa ...
ben oui, moi aussi je le sais ça ! C'est Dumbledore le papa d'Elea !!! (arf, enfin un truc que je sais !!)
... Oui, euhhh... j'avais pas bien lu en fait .... Oupsie :oups: :D
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MessagePosté le : 19 Oct 2004 18:50
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:rolleyes: Tu voulais pas dire que tu savais qui était le pôpa de Mione :D
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MessagePosté le : 19 Oct 2004 21:24
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Et voilàààààààà !!!! :D

Citation :

Chapitre 5 : Un fantôme du passé

Poudlard, décembre 1996

Ils étaient tous installés dans la Grande Salle, chaque élève à la table de sa Maison, comme s’apprêtant à écouter une cérémonie solennelle. Ils n’en étaient pas loin à vrai dire, tous les Professeurs de Poudlard étaient également présents, assis en silence, l’air grave, attendant que le Directeur fasse son entrée. Les murmures étaient faibles, ils n’osaient pas trop élever la voix en voyant le mutisme des Professeurs. Hermione était assise entre Ron et Ginny, Harry se trouvait en face d’elle, ils n’avaient pas beaucoup parlé depuis la réception de la lettre de Dumbledore les conviant à une réunion de l’Ordre du Phénix. Plus que le discours qu’ils s’apprêtaient à entendre, c’est surtout la réunion à Grimault Place qu’ils attendaient avec impatience.

Dumbledore fit enfin son entrée dans la Grande Salle suivi de trois médecins de Ste Mangouste. Les Professeurs se levèrent, bientôt imités par les élèves et le vieux sorcier fit signe à tout le monde de s’asseoir et prit place devant son pupitre sur lequel il sembla poser tout le poids de son corps et de la nouvelle qu’il avait à annoncer en posant ses mains de chaque côté de ce dernier, comme saisissant l’aigle à bras le corps. Il sembla prendre une grande respiration, sa poitrine se gonfla sous sa robe et il regarda l’assemblée par dessus ses petites lunettes en demi-lune.
-Tôt ce matin, une élève a enfreint le règlement, cette infraction a malheureusement entraîné des conséquences dramatiques et d’une gravité extrême…

Des murmures commencèrent à s’élever parmi les élèves. Hermione, Harry et Ron se jetèrent des regards interrogatifs.
-Je vous en prie…, reprit Dumbledore. Je pense que vous savez tous qu’il s’agit de Lisa Turpin. Elle a transplané ce matin depuis Hogsmeade jusqu’à Londres, en plein cœur du monde des Moldus.

Un « oh » de stupeur résonna dans la Grande Salle. C’était effectivement très grave, ils le savaient tous. Depuis l’évasion des Mangemorts, Dumbledore avait interdit aux élèves de quitter le château, sous aucun prétexte, alors se rendre dans le monde des Moldus… C’était inconcevable en temps normal alors en cette période de tensions extrêmes, la nouvelle avait de quoi surprendre. Et tout le monde savait qu’il était formellement interdit de transplaner durant les six premières années à Poudlard, et puis de toute manière, l’enseignement de cet art difficile à maîtriser, surtout concernant le point de chute, n’avait lieu qu’en septième et dernière année. Or, Lisa n’était qu’en sixième année, et la manière dont elle avait appris à transplaner importait peu à ce moment-là…

Harry avait froncé les sourcils. Ils n’allaient quand même pas se réunir pour discuter de la petite escapade de Lisa ?!!… Ca devait être plus grave… Elle était à l’infirmerie, avait-elle été attaquée par les Mangemorts en plein cœur de Londres ? Hermione semblait avoir lu dans les pensées d’Harry et ils se regardèrent l’air inquiet. Dumbledore attendit que la vague de réactions se calme et il ne tarda pas à donner la réponse à la question que tous devaient se poser.

-Au-delà de son geste grave et inconscient, Miss Turpin a aussi mis sa vie en danger… Elle a contracté une maladie très grave, une méningite, qui a déjà tué beaucoup de Moldus… Sa vie ne semble plus en danger à présent, les médecins spécialisés dans les maladies Moldues sont intervenus à temps. Elle demeure cependant intransportable et devra rester à l’infirmerie encore quelques jours, sous étroite surveillance. C’est une maladie très contagieuse et même si il y a peu de chance pour qu’un de vous ait été en contact avec elle depuis ce matin, je vous demanderais tous, par petits groupes dont je vais appeler les noms, de vous rendre en silence et dans le calme jusqu’au bureau du Professeur Snape pour y ingérer un remède préventif.

***

Une maladie Moldue… Les mots de Dumbledore résonnaient dans la tête d’Hermione alors qu’elle se rendait comme une automate jusqu’au bureau du Professeur Snape pour y recevoir la potion. Le terme était lâché, il n’était pas inconnu pour Hermione, elle n’avait pas échappé durant son enfance au cortège des maladies infantiles Moldues et se souvenait en particulier de la méchante rougeole qui l’avait clouée au lit pendant une semaine alors qu’elle avait six ans et elle avait alors raté par la même occasion une sortie scolaire qui aurait dû l’emmener au Musée de l’Homme. Elle avait regretté de n’avoir pu apercevoir les répliques grandeur nature des dinosaures et en avait voulu à Danny, son meilleur ami à l’époque, de ne pas lui avoir ramené quelques souvenirs. Elle se souvint même lui avoir fait la tête pendant trois jours, elle pouvait se montrer rancunière parfois, mais elle lui avait finalement pardonné quand, un dimanche matin particulièrement enneigé, il était venu lui apporter des marrons à faire cuire dans la cheminée et ils avaient alors passé le meilleur des dimanches d’hiver dont elle pouvait encore se souvenir, entre les batailles de boules de neige, les bonhommes de neige, et le goûter au coin du feu avec les marrons brûlants sortant du feu et le chocolat chaud que leur avait préparé sa maman. La méningite… Elle connaissait cette maladie, elle en avait entendu parler dans son enfance également, c’était extrêmement grave. Elle était petite, elle devait avoir quatre ans, mais elle s’en souvenait encore… Sa cousine, Jodie, alors âgée de deux ans, avait contracté cette maladie et était restée entre la vie et la mort très longtemps à l’hôpital. Elle se souvenait des pleurs de sa mère, de l’inquiétude de ses parents toujours pendus au téléphone, des allers retours chez ses grands-parents et à l’hôpital. Jodie n’était heureusement pas morte, elle était forte, elle s’en était sortie, mais non sans séquelle, elle était à présent sourde d’une oreille et avait perdu la moitié de l’audition de son autre oreille. Les médecins avaient dit qu’elle s’en était bien tirée, les séquelles pouvaient être bien plus importantes que ça, et pouvaient même toucher le cerveau…

Après avoir bu sans réfléchir et le regard légèrement embrumé, perdue dans ses pensées, la potion couleur or de Snape, Hermione remonta lentement jusqu’à sa chambre comme leur avait ordonné Dumbledore. Elle était fatiguée, exténuée, elle n’arrivait pas à garder ses paupières ouvertes, elle décida de s’allonger un moment et ne mit pas longtemps à sombrer dans un profond sommeil.

-Professeur Dumbledore…, intervint Snape qui avait fini la distribution, ils doivent à présent tous dormir et la potion doit avoir fait son effet…
-Je vous remercie Severus. Vous pouvez lancer le sort de désinfection de l’école…

***

Poudlard, décembre 1977

Des petites étoiles blanches et étincelantes… non, des bouts de coton tourbillonnant, s’enchevêtrant et se posant délicatement sur le sol, non… décidément, elle n’arriverait pas à trouver une comparaison assez juste pour décrire le spectacle auquel elle assistait depuis la fenêtre de la bibliothèque. Il neigeait depuis deux jours déjà et elle ne se lassait pas de regarder la neige tomber. Elle adorait l’hiver, tout semblait empreint de pureté. La veille, elle était sortie se promener dans le parc, et le silence l’avait frappée, on entendait juste la neige se poser, le château sous ce manteau blanc était vraiment splendide.
Elle n’avait pas avancé du tout sur son devoir de Métamorphose, elle n’arrivait pas à se concentrer, elle ne cessait de penser à la conversation qu’elle avait eu le matin même avec Lucius. Il ne serait pas là pour les vacances de Noël, il partait dans sa famille pendant quinze jours.
Quinze jours. Cela semblait interminable, il lui avait proposé de venir avec lui, mais elle avait refusé, elle n’aurait pas l’autorisation et elle avait bien pensé demander à son père de bien vouloir lui accorder cette faveur, « Papa ! Je pars en vacances chez les Malfoy ! » Elle en rigolait encore, elle avait imaginé la tête de Dumbledore… certes, il lui avait laissé faire ses choix, mais il ne fallait pas exagérer.
Peu d’élèves resteraient cette année, avec ces temps de guerre, les parents souhaitaient avoir leurs enfants près d’eux. Severus resterait, ce qui était déjà une bonne chose… « Sauf qu’il voudra absolument me faire travailler la potion », pensa Eléa, « ce type est un acharné, il suffit qu’il essaie de m’apprendre quelque chose pour que je sois terrifiée ».
Bon sang, quinze jours… « Il va falloir que j’accélère les choses pour son cadeau…» Elle avait trouvé un cadeau très particulier pour Lucius, qu’il apprécierait sûrement, seulement il demandait un rituel très particulier et il fallait qu’elle se prépare. La sortie prévue au Pré-au-lard ce week-end là lui permettrait d’acheter ce qu’il lui manquait et ensuite elle attendrait le bon matin, juste après la pleine lune, pour accomplir le rituel.

Eléa parcourait les allées de la bibliothèque à la recherche d’un livre tout en se parlant à elle-même lorsqu’elle se rendit compte qu’une silhouette l’observait… Lily… elle souriait légèrement.
« Toujours à te parler toute seule ? » déclara Lily.
« On ne perd pas ce genre d’habitude », marmonna Eléa, puis elle se retourna vers Lily : «Il n’est pas avec toi ? Il est rare de vous voir séparés », dit-elle d’un ton sarcastique.
« Non je devais finir le devoir d’arithmancie pour demain matin ». Elle regarda Eléa quelques secondes puis reprit : « Eléa… tu me manques… Pourquoi ne pas essayer de nous réconcilier ? »
Eléa leva un sourcil interrogateur : « Tu veux que nous redevenions amies ou tu as simplement peur de me voir dans un autre camp que le tien ? »
« Non, bien sûr que non, je veux vraiment redevenir ton amie », s’étonna Lily.
« Mais bien sûr », pensa Eléa, « et puis tous les samedis soirs on fera une sortie à quatre et on jouera aux échecs ». Elle reprit son sérieux : « Je ne sais pas si c’est une bonne idée Lily… ça ne sera jamais comme avant… et Lucius ne serait pas d’accord. »
« Lucius… oui, évidemment… »
« Qu’est-ce que tu entends par là ? » demanda-t-elle brusquement.
« Que tu aurais pu trouver quelqu’un d’autre que Lucius… » Elle continua, tristement : « Je pensais que tu te serais tournée vers Sirius… »
« J’aimais beaucoup Sirius… et il m’a toujours plu. Mais il était trop proche de James, je ne pouvais pas… »
« Je comprends, c’est juste… dommage. » Un silence gêné s’installa que brisa Eléa.
« Je te laisse, je dois rejoindre Rodolphus. » Elle lui tendit un livre : « c’est le livre dont tu auras besoin pour ton devoir, chapitre quarante sept. »
« Oh », s’étonna Lily, « merci beaucoup ».


***

Poudlard, décembre 1996

Certaines journées semblaient se dérouler au ralenti à Poudlard, et plus particulièrement depuis quelques semaines. Les élèves agissaient parfois par automatismes, comme des machines, toujours les mêmes gestes, les mêmes regards hagards en cours, le bruit de la vaisselle qui s’entrechoque durant les repas. Dumbledore paraissait réaliser que la vie commençait à s’éteindre au château et il s’en sentait un peu responsable, mais pouvait-il réellement faire autrement ?… Autoriser les élèves à sortir de l’enceinte de l’immense bâtisse protectrice était trop dangereux et depuis l’incident causé par l’inconscience de Lisa, il avait même interdit l’accès au parvis et au parc, si bien que les élèves étaient enfermés toute la journée quand ils ne s’entraînaient pas au Quidditch ou ne prenaient pas l’air sur l’immense balcon de la Tour d’Astronomie. Même Hagrid n’avait plus la permission de leur faire découvrir leur environnement animal et végétal, et la Forêt Interdite n’avait jamais aussi bien porté son nom…

La réunion de l’Ordre du Phénix aurait lieu dans deux heures à présent, ils allaient certainement discuter de cette situation, il fallait trouver une solution, pour le bien-être des élèves mais aussi pour leur sécurité.

***

Poudlard, décembre 1977

La sortie à Pré-au-Lard le week-end suivant fut assez agréable. Se promener sous la neige, la sentir crisser sous ses pieds, accompagnée de l’homme qu’elle aimait et oublier un peu les tensions de ces derniers mois lui avait fait beaucoup de bien. Lucius, conscient du besoin qu’elle ressentait de s’évader un peu, avait accepté de l’accompagner à la sortie, c’était un sacrifice pour lui, elle le savait, il détestait la neige et le froid.
Elle avait pu faire ses achats pour le rituel en compagnie de Rodolphus, qui garderait son secret, en contre partie, elle avait dû l’aider à choisir un cadeau pour Bellatrix, malheureusement il n’avait pas opté pour sa proposition de biscuits au vitriol, et il avait donc choisi une bague ancienne, en or blanc et pierre de lune bleutée, qui apporte chance et passion. Quant à Eléa, elle choisit pour Lucius un pendentif avec une magnifique émeraude qu’elle enchanterait dans la nuit. Ils étaient ensuite tous allés boire un verre au Trois Balais avant de rentrer pour se réchauffer autour du feu de cheminée de la salle commune des Serpentard. Elle alla se coucher assez tôt, puis à minuit elle se releva pour enchanter le pendentif, le sort était assez simple et très rapide, ensuite elle se recoucha et dormi d’un sommeil de plomb, elle avait prit une potion à base de valériane et de passiflore qu’elle avait fabriqué avec l’aide de Severus, « si je ne t’aide pas, tu ne te réveilleras jamais » lui avait-il dit un sourire aux lèvres. Ce breuvage l’aiderait à bénéficier d’un sommeil plus que réparateur, jeudi matin, à l’aube, elle accomplirait le rituel et elle avait besoin de force.


***

Little Hangleton, décembre 1996

Le soleil ne brillait plus depuis quelques jours, le temps était à la neige, il allait neiger, il le sentait et il détestait la neige, le froid, cette humidité, cette blancheur trop pure pour lui. Il soupira en ouvrant la porte de la chambre. La pièce était encore plongée dans l’obscurité et l’absence du soleil la rendait encore plus morne et triste. Elle était toujours couchée, les rideaux étaient tirés et il ne distinguait que ses cheveux noirs étalés sur l’oreiller blanc. Il tira d’un coup sec les rideaux et ne constata pas un grand changement vu le temps décidément très sombre et le ciel bas et gris. Elle ne protesta même pas, elle ne protestait plus depuis quelques jours et cela l’inquiétait, elle qui avait pourtant une certaine propension à exprimer son mécontentement mais aussi une certaine joie de vivre depuis sa sortie d’Azkaban. Elle n’avait plus cette lumière dans ses yeux, plus de vie dans son corps et plus d’âme dans sa voix, et il s’était demandé durant un instant de panique si le Maître y était pour quelque chose avant de réaliser que non, et il connaissait la raison de l’extinction de sa flamme…

-Eléa…

Pas de réponse, pas un mouvement, rien. Rien que le silence et l’inertie. Il s’approcha lentement du lit et se pencha vers elle. Il balaya du revers de sa main ses cheveux qui cachaient son visage. Ses yeux étaient fermés, sa peau n’avait jamais été plus blanche. Il en aimait la couleur laiteuse laissant deviner sa douceur, sa souplesse et sa senteur mais à présent, il était inquiet, elle était trop pâle… Il se pencha davantage sur elle et lui déposa un baiser dans le cou qui la fit enfin réagir et elle se retourna ouvrant doucement les yeux. Leur bleu était presque délavé, ils reflétaient son âme et ils étaient si tristes.

-Il faut que tu manges Eléa… Je peux te faire apparaître ce que tu veux, dis-moi ce qui te ferait plaisir…, tenta-t-il avec toute la douceur qu’il ne réservait que pour elle.
-Je n’ai pas faim…, répondit-elle faiblement le regard vitreux et dans le vide semblant fixer le plafond.
-Il faut que tu manges ! ordonna-t-il un peu plus fermement. Tu n’as rien mangé hier et tu as rendu avant hier tout ce que tu avais réussi à avaler ! Regarde-moi Eléa…

Elle tourna son visage sur sa gauche et le léger mouvement fit couler sur sa joue les larmes qu’elle retenait. Ses yeux en étaient inondés, on aurait cru un lagon en plein cœur du Pacifique.
-Ils sont morts Lucius… Tous ces enfants sont morts, j’ai tué des enfants…, souffla-t-elle bouleversée, la gorge serrée.
-Ce n’était que des Moldus… Les ordres étaient clairs, la mission est réussie, point barre, pas de quoi épiloguer !
-Ma fille aurait pu se trouver parmi eux, j’aurais pu tuer ma fille…
-Ne raconte pas n’importe quoi je t’en prie… Ta fille a seize ans aujourd’hui et ne vit probablement pas dans le monde des Moldus.

Elle se redressa soudainement prenant une position assise et ses yeux s’éclairèrent alors semblant redonner quelque peu de luminosité dans la chambre.
-Il faut que j’aille voir mon père Lucius ! Il sait lui ! Il faut que je la retrouve, que je la vois, que je sache…
-C’est trop risqué, il te fera enfermer à nouveau… Et c’est également risqué pour le clan et nos projets…
-Non, je ne lui dirais rien, je lui prouverai que j’ai changé…
-Il sait tout de toi, tu ne peux rien lui cacher et tu le sais. Et non, tu n’as pas changé… Tu es là avec moi, avec nous, comme avant…
Elle se tut un instant avant de reprendre plus que déterminée :
-Il faut que j’essaie quand même, il faut que je le fasse. Il ne pourra pas me reprendre, pas dans un lieu avec tant de monde, tant de témoins, nos forces sont comparables et la mienne s’est décuplée durant ces années de captivité, fais-moi confiance…
-Qu’est-ce que tu vas faire, surgir à Poudlard ?
-Non, à une réunion de l’Ordre du Phénix…
-L’Ordre du Phénix ?! Tu es encore plus folle que je ne le pensais… Qu’est-ce que tu crois, qu’ils vont t’accueillir les bras ouverts ??
-Je veux savoir Lucius… Fais-moi confiance, ne m’en empêche pas…, murmura-t-elle. Où sont-ils ? Où se déroulent leurs réunions ? Tu peux savoir quand aura lieu la prochaine ?
-Oui…. Je vais me renseigner pour savoir quand aura lieu leur prochaine réunion..., soupira-t-il finalement avant de reprendre d’un air las : Et elles se tiennent dans la maison des Black, à Grimmauld Place. Elle était protégée Eléa et ton père a dû appliquer d’autres sorts dessus…
Il la regarda, elle semblait pensive et déterminée.
-Sirius… Elle avait la gorge serrée. Sirius m’avait parlé de sa maison, je connais les protections, elles sont basiques…
-Et celles de ton père ? Comment vas-tu trouver les contre sorts ?
Elle le regarda dans les yeux, un sourire aux lèvres :
-Je n’ai pas besoin de contre sorts amour, j’ai son sang… Je t’ai déjà dit que le sang était la clef de tout…
Il avait l’air si inquiet.
-Fais-moi confiance, souffla-t-elle, la tête basse.
-J’ai confiance en toi, pas en eux… Je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit, et que tu sois déçue de ce que tu pourrais apprendre et découvrir…, expliqua-t-il doucement lui relevant la tête et lui caressant la joue.
-Qu’est-ce qui pourrait me décevoir ? Je n’ai rien… à part toi… Ne m’en empêche pas…
-Tu as déjà fait ton choix et tu sais très bien que je ne pourrais pas t’empêcher de faire ce que tu veux, tu es libre à présent Eléa…, termina-t-il baissant à son tour les yeux.
Ce fut son tour de lui prendre le visage dans ses mains et elle plongea son regard dans le sien alors que la tête lui tournait légèrement.
-Je reviendrai…

Ils commencèrent à s’embrasser doucement et tendrement, et elle sentit que ses forces commençaient à lui revenir alors qu’il avait entrepris de délacer son bustier. L’étreinte devenait de plus en plus passionnée et elle commença à le mordiller dans le cou et comprit qu’elle venait de marquer dans le mille en sentant son corps se durcir sous ses mains tandis qu’elle lui caressait le dos. Il était venu à bout du bustier et lui caressait doucement les seins, les pétrissait, les pinçait doucement pour finalement les lécher.
-Embrasse-moi…, supplia-t-elle presque comme si sa vie en dépendait.

Il ne se fit pas prier pour s’exécuter et captura ses lèvres alors qu’ils glissaient tous les deux sur le lit. Il s’allongea sur elle, encore tout habillé, et voyant qu’elle tremblait légèrement, il s’efforça de se calmer, soucieux de ne pas la brusquer vu sa faiblesse et sa sous-alimentation. C’était trop la sous-estimer et elle décida qu’il n’avait décidément pas besoin de tous ces vêtements sur lui. Ils se retrouvèrent nus, l’un contre l’autre et il ne put s’en empêcher, la question était folle, stupide, mais il ne put s’empêcher de se demander alors que son corps allait dans le sien si il n’était pas en train de lui faire l’amour pour la dernière fois…

***

Poudlard, décembre 1977

Ce jeudi arriva plus vite qu’elle ne l’aurait pensé, mais elle était prête, elle le sentait. Elle était reposée, calme. Le jour se levait à peine alors qu’elle était dehors, emmitouflée dans son long manteau noir agrémenté d’une longue cape en cachemire. Le froid mordait son visage mais elle ne se pressait pas, elle profitait de ce moment de calme et respirait l’air pur, elle adorait l’odeur de la neige. Armée de sa baguette, elle se dirigea vers la Forêt Interdite, elle devait se retrouver de l’autre côté du lac pour effectuer le rituel dans la bonne orientation.


***

Le saule cogneur secoua ses branchages, retirant la neige accumulée pendant la nuit, soudain, un museau noir sortit du tronc, suivi d’un grand chien noir qui étendit ses pattes sur un nœud du tronc, immobilisant l’arbre gigantesque. Puis, du même trou, sortirent trois garçons dont un à l’air particulièrement fatigué et le chien s’élança vers eux libérant l’arbre, furieux d’avoir été maîtrisé.
Le chien noir prit une forme humaine et donna une tape dans le dos à son ami, aux cheveux ébouriffés. James, Sirius, Rémus et Peter s’apprêtèrent à regagner le château lorsqu’ils distinguèrent une silhouette noire se diriger vers la forêt.

« A cette heure-ci ? » interrogea James, « qui ça peut bien être ? »
« On devrait aller voir », suggéra Sirius, « Dumbledore n’est pas là, on ne sait jamais ».

Ils se consultèrent tous du regard, puis d’un signe de la tête, James fit signe aux trois autres et ils se dirigèrent vers la forêt, suivant la silhouette à bonne distance.


***

Elle arriva enfin à la bonne position. Le spectacle qui s’offrait à elle était merveilleux, le lac gelé reflétait les douces couleurs du soleil qui se levait tout en scintillant de petits éclats de glace. Elle sursauta, ce n’était pas le moment de rêvasser. Elle sortit sa baguette et d’un geste souple et gracieux, un air chaud en sortit, faisant fondre la glace sur un cercle de quatre mètres de diamètre. Elle enleva sa cape et la posa sur le sol humide, un peu plus loin, elle sortit de son sac une grosse poche et une dague.
Elle creva la poche et du sel en coula, elle se déplaça alors dans le sens contraire des aiguilles d’une montre et traça un cercle. A l’intérieur du cercle, elle murmura « claudate » et le sel émit une faible lueur blanche. Elle sortit de son sac cinq petites bougies noires qu’elle plaça dans le cercle, contre le sel formant un pentagramme, au centre elle plaça une coupelle en or et psalmodia quelques vers en latin, le pentagramme s’illumina à son tour d’une couleur verte. Elle s’agenouilla, sortit sa baguette : « serpent sortia » et un serpent aux écailles noires et dorées sortit de sa baguette. Elle le saisit par la tête, et d’un geste rapide, prit la dague et lui coupa la tête, laissant son sang couler dans la coupelle, elle le trancha dans la longueur et prit son cœur, qu’elle disposa aussi dans le récipient.
De sa baguette, elle écrit dans le vide en lettres de feu plusieurs mots, au Nord «terra», à l’Est « aura », au Sud « ignis » et à l’Ouest « aqua » tout en psalmodiant d’une voix plus forte les vers latins. A peine avait-elle fini d’écrire la dernière lettre, que le pentagramme s’éleva dans une fumée rouge au dessus d’elle, de petits éclairs se formaient le long des branches de l’étoile. Concentrée, toujours à genoux, elle sortit un cristal de son sac, elle le posa dans la coupelle, gardant un doigt dessus et leva sa dague vers le pentagramme « POTENTIA CONDUCTO ».


***

James, Sirius, Rémus et Peter, accroupis dans la neige, n’en croyaient pas leurs yeux, ils se regardèrent, éberlués par le spectacle qu’ils avaient devant eux. Ils n’avaient jamais vu un tel rituel se dérouler, c’était magnifique et terrifiant à la fois, ils se sentaient impuissants devant une telle magie et incapables d’en deviner le but. Soudain, celle qui était encore il y a quelques mois leur amie étrangère et timide cria : « POTENTIA CONDUCTO ».
Une vague électrique se propagea jusqu’à eux, leur dressant les cheveux sur la tête, ils se redressèrent, les éclairs sur les branches de l’énorme étoile s’étaient concentrés sur la dague et Eléa faisait conducteur jusqu’au cristal, elle ne criait pas mais elle semblait se vider de toute énergie. Soudain, le sol se mit à trembler et de la coupelle jaillit une sorte d’explosion rouge qui les aveugla, puis plus rien.
Tout était devenu étrangement silencieux. Ils se tournèrent vers Eléa, écroulée à l’intérieur du cercle, ils hésitèrent à s’approcher d’elle pour voir s’il ne lui était rien arrivé lorsqu’elle se mit à genoux à nouveau , épuisée, sa respiration était saccadée. Elle se pencha sur la coupelle et sourit saisissant quelque chose dans la petite assiette, elle prit alors une petite boîte de la poche de son manteau et l’y déposa. Elle se mit debout et ramassa lentement ses affaires, elle prit sa baguette et dit :« evanesco » mais le sort de marcha pas, elle soupira et sembla se concentrer un maximum et reprit plus fort « EVANESCO » et toute trace de rituel disparut aussitôt.
Elle se dirigea alors vers la forêt pour regagner le château, s’appuyant sur les arbres pour l’aider à marcher.

Les quatre amis se jetèrent un regard.
« Elle est complètement vidée, ça devait être un rituel difficile de magie noire, voire de la haute magie », dit Sirius.
« Il faut en parler à Dumbledore dès qu’il rentre, ce n’est pas anodin si elle a attendu son absence pour le réaliser », s’inquiéta James.
« Rentrez, je vais envoyer un hibou à Dumbledore, je vous rejoins en haut ,» décida Rémus.

Ils acquiescèrent et regagnèrent à leur tour le château.


***

Poudlard, décembre 1996

-Je sens qu’il ne va pas tarder à neiger ! exulta Hermione en enfonçant davantage son bonnet sur ses oreilles.
-Ouais… le plus tard possible sera le mieux…, marmonna Ron en regardant Hermione de travers. Où tu crois aller comme ça ? Tu ne penses tout de même pas qu’on va aller jusqu’à Grimmauld Place à pieds ‘mione ??!
La jeune sorcière haussa les épaules en lançant un regard supérieur à son ami.
-Mais bien sûr Ron, parce que toi, tu crois peut-être que Dumbledore va nous y faire transplaner ! Surtout après ce qui s’est passé !
-Je n’ai pas dit ça…, se défendit le rouquin en prenant le même air supérieur. Inutile en tout cas de s’habiller comme si on allait aux sports d’hiver ! On ne va pas non plus y aller en balais !
Sur ces derniers mots, le rouquin pouffa de rire en tirant sur le pompon du bonnet d’Hermione avant de courir avec de l’autre coté de la table.
-Ron ! Rends-moi mon bonnet !! Maintenant !
-Ou alors quoi ??! Je tremble de peur ! se moqua Ron en rigolant davantage.
-Harry ! Aide-moi ! râla Hermione. Ron est en train de se conduire comme un gamin !
-Et vous êtes en train de me donner le tournis ! s’énerva subitement Harry laissant tomber sa plume sur la table.
-T’énerve pas, vieux… Inutile de stresser… Les examens ne sont pas pour maintenant…
-Peut-être pas, non. Mais les tests ont déjà commencé et j’ai bien l’intention d’avoir de meilleurs résultats cette année si je veux avoir un infime espoir d’être une Auror plus tard…, expliqua Harry en refermant son livre de Potions.
-Harry a raison… Sans oublier le fait que les collaborations inter-maisons comptent pour les examens et entrent dans le contrôle continu…, ajouta Hermione. Vous, vous n’avez aucun souci à vous faire avec Hannah et Luna, mais moi avec Malfoy, ce n’est pas gagné si vous voyez ce que je veux dire…
Un silence gêné s’installa entre les trois amis avant qu’Harry ne reprenne, un sourire au coin des lèvres :
-Personnellement, je vote pour la poudre de cheminette…
-Je crois que nous avons un grand gagnant ! répondit Ron qui se mit à sourire à son tour bientôt imité par Hermione.
-On ferait bien d’y aller, la réunion commence dans un quart d’heure, Dumbledore doit nous attendre…, décida Harry se levant de la table. Neville et Luna doivent déjà faire les cents pas en nous attendant je vous parie…
-Je suis trop contente d’y aller aussi ! surgit tout à coup Ginny presque autant habillée qu’Hermione ce qui fit lever les yeux au ciel à Ron.
-Oui, tu es surtout également invitée Ginny parce que papa, maman et toute la famille seront là-bas…, déclara Ron.
Le petit groupe se dirigea vers la sortie de leur salle commune et Hermione arracha des mains du rouquin son bonnet qu’elle fourra dans la poche de son manteau.
-Ne l’écoute pas Ginny, ton frère est particulièrement agaçant aujourd’hui…, la rassura Harry lui passant un bras autour des épaules et prenant la tête de la marche laissant Ron et Hermione se chamailler à nouveau, cette fois sur la manière dont Ron venait de parler à Ginny.

Ils en étaient finalement, des membres actifs de l’Ordre du Phénix et ils étaient sur le point d’assister avec excitation à leur première réunion. Dumbledore avait songé à cette éventualité suite au carnage commis au Département des Mystères et avait convoqué dès la rentrée Harry dans ce sens, lui proposant cette alternative, avec un choix à faire en toute conscience et toute liberté. Il venait d’avoir seize ans, un âge assez mature pour choisir et prendre position et compte tenu de tout ce qu’il avait vécu jusqu’à présent, c’était le moins que puisse faire Dumbledore. Harry allait devoir choisir, son destin était tracé et lié, aucun échappatoire, aucune porte de sortie, il allait devoir affronter Voldemort, une fois de plus, et choisir, tuer ou être tué avec une même finalité : la mort. Mais elle était familière à présent, elle avait trop croisé son chemin et l’affronter à nouveau était ce qu’il attendait le plus… Il n’avait pas hésité et avait accepté sur le champ sans avoir besoin du délai de réflexion qui lui proposait le vieux sorcier. Il y avait autre chose aussi, et le cœur d’Harry avait bondi dans sa poitrine, Sirius lui avait laissé la maison de Grimmauld Place, il avait fait des papiers dans ce sens au cas où il lui arriverait quelque chose et Harry était maintenant propriétaire de la vieille demeure avec pour consigne de la laisser à disposition de l’Ordre ce qu’il avait bien évidemment accepté, la voix chevrotante et émue, sans y réfléchir, comme un fait normal et naturel. Harry avait cependant émis quelques réserves et quelques conditions qui lui paraissaient plus d’indispensables : Hermione, Ron, Ginny, Neville et Luna devaient aussi avoir ce choix à faire. Ils avaient été là durant la bataille au Département des Mystères, ils méritaient plus que personne le droit d’appartenir également à l’Ordre, ils avaient prouvé leur loyauté, leur courage et leur dévouement. Dumbledore avait alors souri en entendant la requête, il le savait, il s’y attendait, évidemment qu’Harry voudrait ses amis auprès de lui et évidemment qu’ils allaient avoir le choix eux-aussi, et évidemment qu’ils allaient accepter l’intégration… Neville avait hésité, il était un peu méfiant et peureux mais il avait pris beaucoup d’assurance et avait finalement remercié une vingtaine de fois Dumbledore pour la confiance qu’il lui témoignait. Luna avait pris la nouvelle d’un air détaché, elle s’attendait à tous sauf à ça, et avait trouvé l’idée « plutôt cool ». Ron et Hermione étaient prêts à suivre Harry n’importe où pour l’aider et avaient accueilli la nouvelle avec enthousiasme, surtout Hermione qui en avait parlé une semaine entière, énervant par la même occasion Ron. Quant à Ginny, elle était ravie de suivre les traces de ses parents et de ses frères et de n’être plus considérée comme le bébé de la famille qui n’a pas le droit de faire comme les autres. Les dés étaient donc jetés, la machine était lancée et ils étaient en route vers leur nouvelle responsabilité.

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MessagePosté le : 19 Oct 2004 21:27
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Poudlard, décembre 1977

Ils se demandèrent comment elle allait survivre à cette journée dans l’état où elle se trouvait. Elle devait assister aux cours de sortilèges et de métamorphose et elle était à peine capable de marcher. Quand ils arrivèrent au château, elle s’était dirigée vers sa salle commune, ils l’avaient revue au petit déjeuner trois heures plus tard, livide, tremblante. Malfoy la regardait d’un air inquiet toutes les deux minutes, se penchant à son oreille sûrement pour lui demander si ça allait.
Plus tard, au déjeuner, Lily leur raconta qu’Eléa était un véritable zombie pendant le cours de sortilèges, elle arrivait à peine à réaliser les sorts les plus simples, et s’absentait régulièrement pour aller vomir dans les toilettes les plus proches. Ils lui racontèrent alors ce qu’ils avaient vu le matin même et elle parut horrifiée.
« La magie noire a des effets secondaires comme ça ? » s’étonna-t-elle.
« Dans certains cas oui », répondit Sirius, « quand une grande énergie est déployée, comme dans ce rituel, ça bouleverse l’équilibre intérieur du sorcier, et ça met un peu de temps à se rétablir », dit il d’un ton monocorde.
« Je ne savais pas… » Elle s’interrompit en leur faisant signe vers la table des Serpentard.

Severus Snape venait d’arriver et se dirigeait d’un pas résolu vers sa table. Il arriva derrière Eléa, se pencha à son oreille, lui donna une fiole, lui chuchota quelque chose à l’oreille et l’embrassa sur le front. Elle se leva et quitta la Grande Salle.

« Suis-la, Lily ».

Obéissant à James, elle se leva à son tour et suivit Eléa.


***

« Je vais vomir…oh non c’est pas vrai… » Elle se leva et quitta la salle de cours à nouveau et s’enferma dans les toilettes pour en ressortir quelques minutes plus tard, tremblante et faible. Elle se regarda dans le miroir, jamais elle n’avait été aussi pâle, remarqua-t-elle, puis elle regagna la salle de cours, cours qui n’allait pas tarder à se terminer. Elle avait été incapable de faire quoi que ce soit, ils l’avaient tous remarqué. Elle ne survivrait jamais à cette journée, heureusement que son père n’était pas là… Bon le déjeuner maintenant… Elle se dirigea vers la Grande Salle sans réfléchir, suivant le flot d’élèves qui se dirigeait dans cette direction. Elle s’assit à sa place les yeux dans le vague et remarqua à peine l’arrivée des autres élèves. Lucius prit place et l’embrassa tendrement, ce qui fit sourire Rodolphus. Lucius ne montrait que ce côté tendre et attachant qu’en présence d’Eléa, jetant ce qu’elle appelait le « masque Malfoy » aux oubliettes.
« Tu vas un peu mieux ? » s’inquiéta-t-il.
« Pas vraiment… » Elle sourit faiblement.
« Tu sais ce qui t’a rendu aussi malade ? Ce n’est pas normal… »
« Je ne suis pas sûre. »

Les aliments apparurent sur la table diffusant leurs odeurs d’habitude si alléchantes, mais aujourd’hui c’était un véritable supplice. Elle devait se concentrer pour maîtriser ses nausées. Soudain quelqu’un se pencha à son oreille, entouré d’un parfum doux et épicé à la fois. Severus. Il lui mit dans sa main une fiole au contenu rosé.
« Bois-ça d’un trait, ça ira beaucoup mieux », se contenta-t-il de lui dire, puis avant de gagner sa place il l’embrassa sur le front.

Elle se leva alors et se dirigea vers les toilettes les plus proches, ils étaient vides. Elle déboucha la fiole, elle ne prit même pas la peine de sentir le contenu, elle la vida d’un trait. Elle ferma les yeux, s’appuya le dos au mur, soudain elle sentit comme des papillons dans le ventre et une douce chaleur se diffusa en elle, accompagné de petits fourmillements, puis atteignant sa tête, son crâne, elle fut emplie d’un sentiment de bien-être. Elle ouvrit les yeux et se regarda dans le miroir, elle avait pris des couleurs, elle se sentait vraiment très bien et les forces commençaient à lui revenir. La porte des toilettes s’ouvrit brusquement.
« Ça va aller Eléa ? » s’inquiéta Lily.
« Oui, ça va beaucoup mieux merci…Sev est vraiment un dieu en potion, il est incroyable », répondit-elle en lui montrant la fiole vide.
« Tant mieux, je commençais à me faire du soucis », mentit Lily.

Eléa sourit et retourna dans la Grande Salle, pour terminer le déjeuner et surtout remercier Severus.


***

Grimmauld Place, décembre 1996

Harry avait en effet été le plus perspicace et Dumbledore avait décidé de transporter tout le monde jusqu’au cœur de Londres par la poudre de cheminette, moyen plus discret ne risquant pas d’éveiller les soupçons sur leurs réunions secrètes. La grande maison cachée entre les numéro 11 et 13 de Grimmauld Place paraissait toujours aussi sombre, et Harry remarqua les mêmes rideaux violets tirés afin de dissimuler les portraits de toute la famille Black. Retourner dans la maison appartenant à Sirius lui serra le cœur et Ginny mit sa main dans la sienne quand elle aperçut son regard triste, ce qui lui redonna quelque peu le sourire. Ils descendirent en silence les escaliers menant jusqu’à la cave là où une pièce aménagée dans une ancienne cuisine leur servait de salle de réunion et leur permettait de discuter sans risquer d’être entendus ou de réveiller les portraits endormis. Ginny serra davantage la main d’Harry alors qu’ils semblaient s’enfoncer dans des ténèbres d’où ils ne pourraient peut-être jamais revenir. Elle poussa un soupir de soulagement quand ils entrèrent dans la salle de réunion et qu’elle vit tous les membres déjà présents dont ses parents et ses frères en train de discuter bruyamment un verre à la main autour d’un feu de cheminée qui crépitait joyeusement. Les discussions baissèrent d’un ton quand les membres s’aperçurent que Dumbledore venait de faire son entrée et Mrs Weasley s’approcha du petit groupe un grand sourire aux lèvres.

-Harry, tu as l’air d’aller bien mon grand, surtout ne prends pas froid, tu me parais à peine couvert…, commença la volubile matriarche des Weasley en remontant le col d’Harry et celui de Ginny au passage avant de se tourner vers Ron et Hermione. Ronald Weasley ! Tu ne pouvais pas mettre autre chose que cette affreuse chemise verte ! Hermione, chérie, comment vont tes parents ? Tu as pu avoir de leurs nouvelles ?
-Oui, je leur ai envoyé un hibou hier. Ils vont bien et ont été rassurés d’apprendre que tout allait bien pour nous aussi… Ils sont assez bouleversés par la tragédie. Papa avait soigné pour une carie la semaine dernière un petit garçon qui est décédé de la maladie. Maman a été beaucoup choquée…
-Oh, pauvre chérie. Je comprends, c’est si terrible… Neville, tu transmettras mes amitiés à ta grand-mère, qu’est-ce que tu as encore grandi !! Et je suppose que tu dois être Luna… Soyez les bienvenus les enfants !
-Merci ! répondirent en cœur la joyeuse bande qui regardait son nouvel environnement d’un œil mêlé autant d’inquiétudes que de curiosité et avide d’en apprendre davantage.

Neville fixait Tonks qui se trouvait à l’autre bout de la pièce et dont il était sûr d’avoir vu à l’instant les cheveux changer de couleur. Ginny, Ron et Luna avaient été entraînés par Mrs Weasley afin de saluer tout le monde sous les regards amusés de Harry et Hermione qui n’osaient pas trop bouger. Hagrid leur avait fait de grands gestes en mimant quelqu’un prêt à se pendre alors qu’il faisait de toute évidence semblant d’écouter Maugrey Fol Œil. Tout comme Snape, un verre à la main, qui lui aussi faisait semblant d’écouter McGonagall alors qu’il ne pouvait détacher son regard de Harry et Hermione. Cette dernière s’en rendit compte et soutint un instant son regard avant de rejoindre Ginny, Ron et Luna qui étaient en train d’écouter Fred et George leur expliquer le déroulement d’une réunion avec un humour qui faisait s’esclaffer de rire Luna. Harry scruta une fois encore l’assemblée et son regard s’illumina quand il aperçut un de ses anciens professeurs près de la cheminée. Il vint alors à sa rencontre n’en croyant pas ses yeux.

-Professeur Lupin !
-Harry ! Ca me fait vraiment plaisir de te revoir ! le salua avec enthousiasme le professeur.
-Comment s’est passé votre voyage ? J’ai reçu votre lettre cet été, merci !

Harry s’était attendu à tout en venant, sauf à cette heureuse surprise. La réunion qu’il redoutait un peu n’allait peut-être finalement pas si mal se passer, et l’ambiance détendue et amicale régnant dans cette atmosphère particulière et presque irréelle ne fit que contribuer à le détendre complètement.
-De rien Harry. Le Tibet est vraiment un pays magnifique et l’enseignement y est si riche si tu savais … J’ai appris beaucoup de choses sur ma condition et la manière de l’utiliser et la contrôler. Les mondes des Moldus et des sorciers sont à peine séparés là-bas Harry, la cohabitation semble si facile et naturelle, nous avons des leçons à en tirer…
Harry écoutait le récit du professeur Lupin avec des étoiles dans les yeux, il n’avait jamais connu autre chose que Privet Drive et déjà le fait d’être venu étudier à Poudlard l’avait fait voyager au-delà de ses espérances.
-Il faudra que tu y ailles Harry, c’est un pays qui te plairait j’en suis sûr, poursuivit Lupin.
-J’y compte bien ! Mon plus grand souhait est de voyager, j’aimerais faire le tour du monde !
-Je te le souhaite, c’était aussi le vœu le plus cher de Lily tu sais…
-Je l’ignorais… Je ferai tous ces voyages pour elle alors… Merci Professeur.

Le Professeur Lupin acquiesça un sourire aux lèvres et serra amicalement en signe de soutien et de compréhension l’épaule d’Harry avant de lui proposer quelque chose à boire qu’il accepta avec joie en voyant plusieurs cocktails aux couleurs différentes sur la table. Harry eut un petit sourire triste, encore une chose qu’il ignorait au sujet de sa mère, il ne savait finalement presque rien sur ses parents, et qui aurait pu lui en parler… Certainement pas les Dursley et Sirius était parti trop vite et lui en avait dit si peu…

Dumbledore invita finalement tout le monde à s’asseoir autour de la table ovale et désigna des places à côté de lui à Harry, Hermione, Ron, Ginny, Neville et Luna. Il se racla la gorge et en tant que Président de l’Ordre du Phénix, il prit la parole.
-Je voudrais tout d’abord vous exprimer ma gratitude pour votre acceptation de nouveaux membres au sein de l’Ordre et souhaiter la bienvenue à Mesdemoiselles Granger, Weasley, Lovegood et Messieurs Potter, Weasley et Londubat. Neville, vos parents auraient été fiers de vous…

Leur accueil fut suivi par des applaudissements sincères et Dumbledore poursuivit la réunion.
-Comme vous le savez tous, il était prévisible que le système de sécurité de la prison d’Azkaban connaisse des défaillances depuis le départs des Détraqueurs. Les Scrutards ne sont malheureusement pas aussi efficaces et manquent cruellement de moyens d’action même si j’ai reçu leur rapport moins d’une heure après l’évasion des prisonniers… Cornelius Fudge a mis en place une coordination chargée d’examiner une refonte du système à Azkaban mais malheureusement un peu tard…
-S’il n’était pas parti un mois aux îles Fidji cet été, on n’en serait peut-être pas là…, remarqua avec amertume Dedalus Diggle.
-L’heure n’est pas aux récriminations Dedalus mais à l’action… Voldemort est probablement en ce moment-même en train de reconstituer son armée et rassembler ses Mangemorts. L’évasion de Lucius Malfoy et ses acolytes n’est que le déclencheur à la guerre qu’il s’apprête à déclarer, poursuivit Dumbledore jetant un œil inquiet à Harry. Vous savez aussi qu’il a commencé à agir, dans le monde des Moldus, et ce n’est qu’un avertissement et un échantillon de ses sombres plans…

Harry, Ron, Hermione et Luna échangèrent des regards abattus tandis que Neville et Ginny semblaient à peine réaliser ce qu’ils étaient en train d’entendre.
-Mon souci est de protéger les élèves, continua le vieux sorcier. Ils sont plus que jamais en danger.
-En nous parquant et en nous interdisant de sortir ?! intervint Luna qui ne put résister.
Tous les regards se tournèrent vers elle. Ron la regardait avec des yeux exorbités tandis qu’Hermione semblait acquiescer devant la remarque fort judicieuse.
-Vous soulevez un des points à l’ordre du jour Miss Lovegood, sourit le vieil homme visiblement ravi que les jeunes membres novices soient si attentifs et si concernés par les récents évènements.
Ron sembla avoir repris une respiration normale. Hermione, Harry, Neville et Ginny scrutèrent le Directeur de Poudlard attendant une réponse.
-Je ne crois effectivement pas qu’il soit judicieux d’interdire aux élèves de sortir…, annonça-t-il alors que six pairs d’yeux s’illuminèrent.
-Vous n’êtes pas sérieux Professeur ! intervint Mrs Weasley qui se leva presque de sa chaise.
-Molly…, souffla son mari en tirant sur sa manche.
-Qu’est-ce qu’il y a Arthur ?? Nous avons encore deux enfants au sein de cette école ! Et Harry a besoin plus que quiconque d’être protégé contre la folie de cette… cette chose ! s’énerva Mrs Weasley.
-Je comprends votre point de vue Mrs Weasley, croyez-moi que nous sommes tout autant que vous soucieux de la protection des élèves mais des restrictions entraînent des violations d’où un danger tout aussi important, sinon plus…, expliqua Dumbledore doucement.

Hermione leva subitement la main devant les regards interloqués et surpris, et Dumbledore reprit la parole en étouffant un petit rire.
-Miss Granger, vous n’êtes pas en cours ici ; vous êtes libre de prendre la parole quand vous l’estimez nécessaire. Je vous écoute…
Elle se mit à sourire à son tour, rougissant légèrement.
-Je propose des heures de sortie durant lesquelles la surveillance pourrait être accrue et l’obligation de sortir au moins à deux sans violer le périmètre du parc, tenta-t-elle plutôt sûre d’elle.
- Je crois que l’idée n’est pas mauvaise..., répondit Dumbledore se tournant vers les Directeurs des Maisons présentes.
- Je suis contre, déclara le Professeur Snape le regard glacial. La protection ne peut être efficace que si les élèves se trouvent tous au sein du château.
- J’aurais tendance à être contre, commença le Professeur McGonagall, mais ce qui est arrivé à Lisa Turpin nous prouve qu’il s’agit d’enfants avant tout et que les « parquer », pour reprendre l’expression de Miss Lovegood, n’est pas la meilleure solution.
- Bien, procédons au vote à présent. Que ceux qui sont pour laisser des permissions de sortie aux élèves lèvent la main..., déclara solennellement Dumbledore.

Hermione compta rapidement les mains levées et arbora un sourire de satisfaction mêlé de fierté alors que Snape se renfrogna davantage, si tenté qu’une telle chose était possible.

- Motion adoptée ! J’autorise donc deux heures de sortie en semaine après les cours, les élèves devront être au minimum par deux. Le week-end, les sorties seront autorisées une heure le matin avant le déjeuner et deux heures l’après-midi entre 15 et 17 heures. Hagrid, la sécurité doit être renforcée dans le parc et ses alentours. Et je compte sur chacun de vous pour être responsable, énonça Dumbledore en regardant plus particulièrement Ron et Hermione. Les Préfets de chaque Maison devront également faire preuve d’une vigilance toute particulière et les limites ne s’étendront pas au-delà du parc.

Les six élèves présents échangèrent des regards satisfaits, et Ron se mit à songer que cette mission au sein de l’Ordre du Phénix n’était peut-être pas si négative, elle lui permettait de savoir les choses en avance et avant tout le monde, lui qui était toujours au courant de tout en dernier...

- Quelle est la ligne de conduite alors concernant vous-savez-qui ? demanda finalement Maugrey.
- La même. La surveillance persiste. Je garde mes contacts dans le monde des Moldus et nous avons à présent six agents supplémentaires et actifs au sein de Poudlard, répondit simplement Dumbledore souriant aux adolescents. Miss Granger, vous qui faites équipe avec Monsieur Malfoy dans le cadre des collaborations inter-Maisons, je vous demanderais d’être particulièrement attentive à ses faits et à son comportement. Son père va certainement tenter d’entrer en contact avec lui et je tiens à ce que l’Ordre en soit averti. C’est d’ailleurs une bonne chose qu’il reste au château durant les vacances de Noël.
- Il ne sait rien, déclara Hermione spontanément, peut-être un peu trop rapidement au goût de Ron et Harry qui lui jetèrent un regard surpris.
- Je crois..., ajouta cette dernière essayant de se rattraper.
- C’est très bien, mais gardez un œil sur lui...

Qu’est-ce qui lui avait pris de répondre si spontanément et avec autant de véhémence concernant Malfoy ?... Peut-être gardait-elle en mémoire son regard et son abattement quand il avait appris l’évasion de son père de la prison... Elle était sûre que Lucius n’était pas entré en contact avec son fils, Draco aurait été perturbé et particulièrement désagréable, or depuis quelque temps, c’était tout le contraire et elle ne reconnaissait plus le gamin insupportable qu’elle avait connu il y a cinq ans.

***

Drapée dans une longue cape noire, elle s’avançait sur le sol glissant recouvert de neige. La lune était déjà haute et cachée par les nuages bas qui habitaient le ciel plus noir que jamais. Elle s’avança vers le 12 Grimmauld Place, la place était vide et rien ne laissait indiquer qu’une maison se cachait entre les deux hôtels particuliers. Elle se répéta mentalement l’adresse et soudain la vieille maison apparut devant elle.
-Bien, murmura-t-elle, bien …
Elle sortit un petit sachet de tissu et vida la poudre qu’elle contenait dans sa main gauche, elle tendit son bras droit, en direction de la barrière magique, elle souffla la poudre argentée et dit « liberate », la barrière tomba d’un coup. Maintenant le plus dur était à faire, elle devait être rapide, la protection de son père ne tomberait pas discrètement et à l’instant où elle se dissiperait il sentirait sa présence.

Dans sa cape, elle saisit une dague et prit une profonde respiration. D’un geste rapide elle tailla l’intérieur de ses deux mains et les recouvrit entièrement de son sang, elle se concentra, réunissant sa force, leva ses mains et d’un grand coup frappa la barrière. Un bruit sourd se fit entendre et des ondes sur la barrière magique s’élevaient jusqu’au sommet de la maison.

***

La maison trembla, au sous sol, Dumbledore s’arrêta soudainement de parler. Il se leva, baguette à la main, bientôt imité par Snape et Lupin. Le directeur semblait à l’affût, le silence qui régnait à présent était angoissant. Hermione se rapprocha instinctivement d’Harry, inquiète et essayait de lire sur le visage de Dumbledore, insondable.

Eléa recommença, plus fort cette fois et la barrière tomba dans un fracas assourdissant. « Alohomora !! » s’écria-t-elle . La porte s’arracha de ses gonds et elle entra. Elle fut très rapide, elle avait étudié le plan de la maison que lui avait fait Lucius qui connaissait les lieux pour y être venu à de nombreuses reprises à l’époque où les habitants étaient encore de ce monde. En une seconde, elle se retrouva nez à nez avec la porte du sous-sol qu’elle fit exploser entrant magistralement dans la salle de réunion. En la voyant, Dumbledore ne baissa sa garde mais fit signe à Snape et Rémus de s’asseoir et ces derniers s’exécutèrent sans discuter. Elle s’avança vers la table ne prononçant aucune parole et Harry perçut ses grands yeux bleus de la place où il était assis.

- Qui est-ce ? chuchota Hermione se penchant légèrement vers Harry.
- Aucune idée..., répondit sincèrement Harry intrigué par la nouvelle venue à la beauté froide mais envoûtante.
- Probablement un membre de l’Ordre en retard..., tenta Ron en haussant les épaules à peine convaincu de sa théorie.
- Je ne crois pas Ronny..., déclara à son tour Luna.
- Ronny ??! réagirent en même temps à voix basse Hermione et Harry.

La femme qui ne paraissait pas avoir plus de trente cinq ans selon l’estimation d’Harry s’avança alors légèrement et il s’enfonça sur sa chaise quand il vit qu’elle le regardait intensément.

- Par Merlin... Harry Potter je présume ?! La ressemblance est frappante, et les yeux traîtres mais révélateurs..., ronronna-t-elle avant de regarder les visages présents autour de la table. Remus, tu as vieilli... Sev’, tu me déçois énormément...
- Ca suffit ! Dumbledore haussa la voix faisant sursauter l’assemblée. Ce n’est ni le lieu, ni le moment Eléa...

Le vieux sorcier était très menaçant, et son regard aurait suffi à faire détaler n’importe qui un minimum censé, mais au lieu de ça, Eléa leva sa main dans laquelle elle tenait sa baguette et Harry ferma les yeux au moment où elle déclara tendant sa baguette à Dumbledore :
- Je ne suis pas venue pour me battre, tu peux la prendre si tu doutes... Je veux savoir, j’ai le droit de savoir...
- Tu ne devrais pas être là et tu le sais Eléa... Tu ne fais plus partie de l’Ordre du Phénix depuis longtemps ! cria Dumbledore en se saisissant rapidement de la baguette au cas où elle changerait d’avis.
- Je ne bougerai pas d’ici tant que je n’aurais pas les réponses à mes questions...
- Ce n’est pas toi qui poses les questions, tu n’es pas en position pour avoir ce privilège !

Les regards allaient de l’un à l’autre et c’est alors que Snape se leva.
- Severus, restez assis..., le pria Dumbledore d’une voix calme ne quittant pas des yeux Eléa. Je crois que nous allons passer à l’étage supérieur... Si vous voulez bien m’excusez un instant, je reviens, je ne serai pas long...

Dumbledore attrapa Eléa par le bras et ils sortirent de la pièce. A la seconde où il referma la porte, les discussions s’animèrent tandis que Lupin et Snape se jetèrent un regard qui n’échappa pas à Harry.

- Mais qui est cette femme ??! demanda à nouveau Hermione plus que confuse.
- Apparemment, elle ne devrait pas être là en tout cas..., déclara Harry. Vous avez vu la tête de Dumbledore ??!
- Je demanderai à ma grand-mère, elle est peut-être au courant de quelque chose..., proposa Neville en haussant les épaules.

Un vent léger fit soudainement trembler les bougies éclairant la pièce et un parchemin enroulé apparut au milieu de la table. Le Professeur McGonagall s’en empara, le lut puis déclara :

- C’est un message du Professeur Dumbledore. « La séance est levée. La prochaine réunion aura lieu après les fêtes. Le Professeur Lupin se chargera d’escorter pour leur retour les élèves jusqu'à Poudlard. » Il est à nouveau votre professeur de Défenses contre les Forces du Mal les enfants, le Directeur voulait vous l’annoncer lui-même en clôturant la réunion... « Hagrid, faites en sorte de déblayer le parvis de l’école. Vous pouvez disposer. »

Les regards joyeux des six élèves s’étaient tournés vers le Professeur Lupin qui paraissait aussi enchanté que ces derniers. C’est alors qu’Hermione se leva d’un bond réalisant un détail.

- Déblayer ? Déblayer ?!! Il a neigé !! s’exclama-t-elle avant de monter quatre à quatre les marches conduisant au rez-de-chaussée de la maison.
- Je crois que nous pouvons y aller, Miss Granger a l’air d’être prête ! déclara Lupin presque en riant.

Hermione ouvrit la porte de la maison et n’en crut pas ses yeux. Durant la réunion, le miracle s’était produit, il neigeait à gros flocons et une bonne couche de poudreuse recouvrait déjà les routes. Elle courut jusqu’au milieu de l’allée et s’immobilisa fermant les yeux, écoutant le silence de la nuit et sentant les doux flocons lui caresser le visage.

- Qui a bien fait d’avoir mis un bonnet Ronny ??! railla Hermione en voyant la troupe sur le perron.

Ron ne répondit pas et se contenta de hausser les épaules en faisant une moue boudeuse.

- Qui était cette femme Professeur ? demanda alors Harry tandis que Ginny avait rejoint Hermione pour danser sous les flocons qui tourbillonnaient autour d’elles.
- Un fantôme du passé..., répondit Lupin en soupirant d’une voix traînante et sur un ton mystérieux.


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MessagePosté le : 21 Oct 2004 15:46
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arf, non !!!!!!!! Mais vous m'en voulez les filles ! :-x Je veux la suite, j'en peux plus de tout ce suspens !!!

Alors deux ou trois tout petits commentaires :D :

Citation :
Sev est vraiment un dieu en potion


je sens que Hama va approuver :D (même en enlevant le "en potion")

Citation :
Le Tibet est vraiment un pays magnifique et l’enseignement y est si riche si tu savais … J’ai appris beaucoup de choses sur ma condition et la manière de l’utiliser et la contrôler.


Tiens, je savais pas que Lupin se prenait pour Oz (faut que j'arrète Buffy, faut que j'arrète Buffy :-x :-x )

Citation :
Harry a besoin plus que quiconque d’être protégé contre la folie de cette… cette chose


Ca serait pas Voldy que Mrs Weasley vient de traiter de "chose" ??? :aw:
Il me vient une grande envie de baffer Mrs Weasley avec une tapette géante :evil: :lol: :crazy:

Bon, pour revenir serieuse, cette histoire ets vraiment passionnante et j'attends ave cune impatience chaque fois grandissante la suite de votre fic !

Eilane

PS : faudrait qu'on fasse rencontrer nos deux personnages, Eléa et Eilane un jour...Je suis sure qu'elles s'entendraient bien ! :D
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MessagePosté le : 21 Oct 2004 21:22
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eilane a écrit :

PS : faudrait qu'on fasse rencontrer nos deux personnages, Eléa et Eilane un jour...Je suis sure qu'elles s'entendraient bien ! :D

:lol: :lol: :lol:

Spa con... :aw2: Elles ont des prénoms avec un peu une même consonnance en plus ! :D
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MessagePosté le : 22 Oct 2004 17:31
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Eily a écrit :
Tiens, je savais pas que Lupin se prenait pour Oz (faut que j'arrète Buffy, faut que j'arrète Buffy :-x :-x )


Faut que poulette arrête Buffy :-x :-x

:-D

Eily a écrit :
PS : faudrait qu'on fasse rencontrer nos deux personnages, Eléa et Eilane un jour...Je suis sure qu'elles s'entendraient bien ! :D


:oups: j'y ai déjà pensé.... :evil: ça serait interressant de faire un cross-over....ou un spin off :x

Pour ce qui est de Lily: uhm...Lily est une fille bien oui... :rolleyes: mais bon, tu verras par la suite..."l'amitié" qui les lie est ambigue....pis qui se ressemble s'assemble comme on dit et James est un con !
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MessagePosté le : 26 Oct 2004 21:16
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Citation :

Chapitre 6 : La trêve de Noël

Poudlard, décembre 1996

Dumbledore était assis face à Eléa, dans la cuisine et essayait de se calmer. Elle l’observait calmement, il avait vieilli, mais ses yeux bleus dont elle avait hérité avaient toujours cette étincelle, et sa force n’avait pas faibli.
-Quelle entrée spectaculaire… Comment as-tu brisé ma protection ?
Elle lui montra ses mains couvertes de sang et leurs blessures.
-Le sang…
-Bien sûr le sang… C’est comme cela que tu es sortie d’Azkaban n’est-ce pas ? Avec l’aide de Lucius Malfoy ?
-Heureusement, il passait dans les parages, répondit-elle ironiquement… Qui sait combien de temps j’y serais restée, jusqu’à ce que je meure peut-être ?? Elle haussa le ton.
-Jusqu’à ce qu’il me semble bon que tu puisses sortir ! répondit-il sur le même ton.
-Heureusement, lorsque j’ai accouché j’ai pu te regarder ouvrir et fermer ma cellule, j’ai pu mémoriser tes paroles…, dit-elle amèrement. Dis-moi où est ma fille…
-Comment va Lord Voldemort ? Est-il satisfait de toutes ces morts infantiles de ces derniers jours ?
Eléa se figea et des larmes remplirent ses yeux, mais rapidement, elle se reprit, elle ne devait pas baisser sa garde, il ne devait pas lire en elle.
-Les plans du Seigneur des Ténèbres ne m’intéressent pas…
-Tu habites pourtant avec eux, tu as choisi de cohabiter avec les Mangemorts.
-Où aurais-je pu aller ? souffla-t-elle. Ils m’ont libérée, je les ai suivis.
-Tu aurais pu reprendre contact avec moi, je ne t’aurais pas rejetée…
-Ah vraiment ? Elle eut un petit rire moqueur. Je veux savoir où est ma fille.
-Non.
-J’ai le droit de savoir, je suis sa mère ! Je ne l’ai eue que quelques minutes dans les bras, j’ai besoin de savoir… Elle va bien ? Où est-elle ?
-Non.
-Papa, je t’en supplie, j’ai le droit… Tu ne peux pas, tu ne peux pas m’enlever ma raison de vivre, j’ai passé seize ans à attendre , SEIZE ANS !! le supplia-t-elle, des larmes coulant sur ses joues blanches. C’est mon enfant, je ne ferai pas de mal à mon enfant, je t’en prie, dis-le moi…
-NON. Je ne te fais pas confiance, tu ne sauras rien.
ll se leva et lui tendit sa baguette qu’elle reprit tremblante de colère et de désespoir.
-Ne remets plus jamais les pieds ici… Et sans lui accorder un regard, il sortit de la pièce.

Eléa resta assise, contemplant la table de chêne comme si elle allait lui donner des réponses, elle pleurait et sa vision était trouble. Elle se leva et sortit à son tour, elle trouverait un moyen, elle n’avait pas dit son dernier mot… Elle traversa le salon et elle le vit se tenir près de la fenêtre, dans la pénombre. Elle ralentit le pas et la tête haute le regarda dans les yeux, « comment as-tu pu ? Mon meilleur ami… notre ami. » Elle savait qu’il lirait dans ses pensées et elle le vit se troubler .
Elle sortit de la maison des Black et le froid gela les restes de larmes sur ses joues, elle jeta un dernier coup d’œil à la fenêtre d’où l’observait Severus et elle transplana vers le Manoir des Jédusor, où elle trouverait le réconfort dans les bras de son amant.

***

Poudlard, décembre 1977

Le grand bureau brillait de mille feux, plongé dans la lumière ambrée du soleil couchant. L’endroit était paisible et seul Fumseck, faisant sa toilette, rompait le silence reposant. Ils entrèrent et regardaient autour d’eux. Rémus, les mains dans les poches, contemplait les ouvrages poussiéreux disposés sur les innombrables étagères, Sirius s’était assis dans un des fauteuils confortables près du bureau, la tête renversée, observant les peintures du haut plafond qu’il n’avait jamais remarqué, James regardait de plus près les divers instruments argentés disposés sur les tables et essayait de manipuler une sorte de toupie entourée d’anneaux argentés, Peter quant à lui s’amusait à lire les noms sous les différents portraits qui peuplaient les murs du bureau, feignant d’être endormis. La porte s’ouvrit, les faisant sursauter.
« Excusez-moi du retard, Peeves a encore fait des siennes au quatrième étage… », dit Albus Dumbledore, en regagnant son bureau. « Asseyez-vous », il fit signe à Peter, James et Rémus en faisant apparaître des fauteuils semblables à celui qu’occupait Sirius.

Il les observa au-dessus des ses lunettes en demi-lune et un silence se fit. Les occupants des tableaux étaient attentifs et attendaient que le directeur parle.
« J’ai été surpris de recevoir votre hibou ce matin, c’est pour cela que je suis revenu plus tôt que prévu », dit-il sérieusement. « Dans votre message, vous parliez de Mademoiselle Demeteriem et d’un rituel qu’elle aurait fait au sein même de l’école. »
« C’était quelque chose de très puissant, je dirais avec le recul de la haute magie », expliqua Sirius.
« Ce rituel l’a complètement épuisée », continua Rémus, « elle a été assez malade jusqu’à ce que Snape lui procure un remède… connaissant l’étendue de ses pouvoirs… », il regarda le directeur dans les yeux, « nous avons trouvé cela assez inquiétant ».

Dumbledore le regardait dans les yeux et semblait assez inquiet de ce que venait de dire le préfet de Gryffondor. La force que possédait sa fille était énorme et même si elle n’avait pas l’habitude de faire ce genre de rituel, les effets secondaires n’auraient pas dû être aussi importants. Elle avait fait quelque chose d’important, voir de dangereux. Il reprit la parole.
« Décrivez-moi en détails le rituel, l’heure, l’orientation, tout ce dont vous vous souvenez. »

James prit alors la parole et raconta tout ce qu’ils avaient vu, s’arrêtant de temps en temps pour demander confirmation à ses amis. Peter avait prit un parchemin et dessinait pendant ce temps le cercle, le pentagramme et la place des divers objets et instruments. Il savait que tout avait une importance. Lorsqu’ils finirent enfin, ils se rendirent compte que Dumbledore était pâle et véritablement inquiet. Il regardait les parchemins avec attention et semblait perdu dans ses pensées.

Ce n’était pas possible. Elle n’avait pas pu réussir, elle était beaucoup trop jeune, cela demandait trop d’énergie, ce serait un exploit. Il était partagé entre la fierté et la peur. A qui le destinait-elle ? Pour elle ? Pour Malfoy ? Il se rendit compte tout à coup qu’il n’était pas seul dans le bureau, les quatre élèves devant lui l’observaient d’un air soucieux.

« Un extrait de pouvoir, voilà ce qu’elle a obtenu. » Il se leva, faisant les cents pas derrière son bureau, pensif. « C’est un ancien rituel qui demande en effet beaucoup de force et de concentration. Lorsque le rituel est correctement effectué, la puissance consume le cristal, n’en laissant qu’un minuscule fragment, pas plus gros qu’une puce. Placé dans une pierre précieuse enchantée avec le sort approprié, il apporte énormément de pouvoir….» Il s’arrêta.
« Elle a acheté un pendentif serti d’une pure émeraude le week-end dernier », l’interrompit Rémus, « un cadeau pour Malfoy… »

Dumbledore se rassit dans son large fauteuil et réfléchit. Puis un éclair traversa ses yeux bleus perçants.
« Lucius Malfoy rejoint sa famille pour les fêtes de fin d’année », dit-il un sourire aux lèvres, « j’ai remarqué que vous vous entendiez mieux depuis quelques semaines… essayez de vous rapprocher d’elle, de regagner son amitié, il faut la récupérer… »
James le regardait, incrédule : « vous nous demandez de regagner l’amitié d’Eléa… par intérêt ? »
Dumbledore respira profondément, puis reprit tristement : « Nous sommes en guerre, James… je ne peux pas laisser quelqu’un comme Eléa, avec autant de pouvoir passer chez Voldemort. Il ne fait aucun doute que Mr Malfoy essaiera de l’entraîner chez les Mangemorts dès sa sortie de Poudlard. »

Rémus observait le directeur en face de lui. Il savait, il était le seul à savoir. Dumbledore venait véritablement de prendre conscience qu’il perdait sa fille et qu’elle avait un pouvoir bien supérieur à ce qu’il pouvait penser. Il s’était trompé, il l’avait sous estimée ainsi que son amour pour Malfoy, elle allait être un atout majeur pour Voldemort si elle gagnait ses rangs...

« Je m’en occupe », dit soudainement Sirius.

Ils se tournèrent tous vers lui.
« J’ai toujours eu un faible pour elle », dit-il en rougissant légèrement, « et je ne la laisse pas indifférent , je le sais.», rajouta-t-il.
« Non, pas question, Sirius », trancha James.
« Pardon ? »
« Qu’est ce que tu crois ? Qu’elle va te tomber dans les bras comme ça ? » Il était inquiet : « tu vas souffrir, vieux… »
« Il y a des chances oui…mais si ça peut l’éloigner de Malfoy, ça vaut le coup… », dit-il sérieusement, mettant fin au débat.


***

Poudlard, décembre 1996

Les vacances de Noël sont traditionnellement un moment joyeux de l’année, la clôturant sous une avalanche de bons sentiments, de gaieté, de joie de vivre et quelque peu d’insouciance. Or, l’ambiance à Poudlard n’était pas à la fête alors qu’on était à trois jours du réveillon de Noël. Harry broyait du noir du matin au soir, et il faisait sérieusement concurrence à Hermione en étant plongé dans ses bouquins pratiquement à longueur de journée. Ron n’était pas là pour jouer aux échecs avec lui et Ginny lui manquait terriblement. Il n’était pas très bavard avec Hermione et s’empoignait souvent pour des bêtises avec Malfoy, qui en ce qui le concerne, ne savait pas quoi faire de ses dix doigts alors qu’il se retrouvait seul et qu’il ne connaissait aucun des Serpentard de première et deuxième années restés pendant les vacances. Hermione était ravie de pouvoir travailler et réviser avec Harry mais elle avait également envie de détente et son meilleur ami ne semblait pas enclin à vouloir s’amuser. Etrangement, elle croisait fréquemment Draco dans les couloirs du château quasi déserts et ils discutaient alors quelques minutes presque amicalement et cet état de fait n’était pas pour lui déplaire. Au moins, elle n’était plus insultée à tout bout de champs par ce dernier.

En début d’après-midi, alors qu’elle s’apprêtait à rejoindre sa salle commune après avoir tenté en vain de convaincre Harry de faire un rami Moldu avec elle, elle croisa à nouveau Draco qui traînait sa solitude dans les couloirs du château, les mains dans les poches de sa cape, un bonnet sur ses oreilles et une écharpe verte autour du cou.

- Hey..., la salua-t-il sans conviction.
-Hey ! Qu’est-ce que tu fais ? lui demanda-t-elle souriante.
- Rien... J’ai l’air de faire quelque chose là ?? répondit-il sur un ton plus dur et agressif qu’il ne l’aurait voulu.
- Pas vraiment non..., accorda-t-elle avant de poursuivre voyant son accoutrement : tu allais sortir ? Malfoy, tu sais que tu n’as pas le droit de sortir seul..., soupira-t-elle d’un ton las.
- Tu n’as qu’à venir avec moi alors..., tenta-t-il un sourire en coin en se radoucissant.

Elle sembla réfléchir à la proposition, elle n’avait rien de mieux à faire après tout... Harry refusait de lever les yeux de ses bouquins et de se détendre avec elle et il n’avait encore moins envie de sortir, arguant du fait qu’il faisait trop froid pour lui et qu’il n’y avait de toute façon rien à faire d’intéressant par un temps pareil. Il s’agissait de Malfoy malgré tout et la promenade n’aurait rien à voir avec leur collaboration dans le cadre des cours et c’était une situation étrange et inhabituelle…

- Ok, allons faire un tour ! décida Hermione se dirigeant vers la sortie. Draco parut satisfait de la réponse vu le regard malicieux qu’on pouvait lire dans ses yeux et le sourire en coin qui s’était élargi sur ses lèvres. Il la regarda de haut en bas levant un sourcil interrogateur.
- Tu ne vas pas sortir comme ça ?
- Non ! se mit-elle à rire en sortant sa baguette et dessinant un arc de cercle autour d’elle. En moins de temps qu’il faut pour le dire, elle avait sur elle un manteau rose pâle, un bonnet, une écharpe blanche autour de son cou et des gants assortis.
- Wow ! souffla Draco. Je ne t’ai même pas entendu prononcer de formule !
- Certains sorts basiques n’ont pas besoin qu’on énonce une formule à haute voix, expliqua-t-elle d’un air supérieur.
- Et ça marche dans l’autre sens ? demanda-t-il intéressé.
- Malfoy..., soupira Hermione levant les yeux au ciel.
- Et on peut le faire sur quelqu’un d’autre ? insista-t-il un regard coquin.
- Malfoy ! Hermione prit un air faussement choqué en se retenant de rire et en lui donnant une petite tape sur le bras d’un revers de la main.

***

- Qu’est-ce qu’on fait ? Où est-ce qu’on va ? demanda Hermione une fois qu’ils se trouvèrent sur le parvis où un franc soleil se reflétait dans la neige et leur faisait cligner les yeux.
- La forêt Interdite ? proposa en plaisantant Draco.
Hermione lui jeta un regard qui en disait long sur la stupidité de la proposition et il tenta alors une autre destination :
- Et si on allait voir si le lac est gelé ?
- Il est gelé..., répondit-elle lui jetant le même regard.
- Propose alors ! s’exclama-t-il baissant les bras.
Elle réfléchit un instant puis n’ayant pas davantage d’idée, elle acquiesça :
- Ok pour le lac !
Il fut sur le point de lui retourner une remarque perfide sur les filles et leurs indécisions quand il se ravisa et se mit à courir en direction du lac lâchant à la volée :
- Le premier arrivé !
- Quoi ? Malfoy, attends-moi ! Tu triches !!!

Mais il ne l’écoutait plus et avait déjà pris une bonne longueur d’avance. Elle le rejoignit essoufflée au bord du lac.
- Dix points pour Serpentard ! exulta-t-il d’un air de triomphe.
- Tu as triché..., bouda-t-elle reprenant son souffle.
- Tu as des témoins ?
Elle haussa les épaules et ils tournèrent leurs regards vers le lac.
- Il est gelé…, constata Hermione avec une évidence qui semblait la désespérer. Dix points pour Gryffondor !
- Quoi ? En quelle honneur ?!
- J’avais raison...
- Je n’ai jamais dit le contraire ! se rebella-t-il outré.
- Tu as des témoins ?Je l’ai dit la première d’abord !

Ils se mirent à éclater de rire, puis Malfoy scruta à nouveau le soleil se protégeant d’une main des rayons éblouissants.
- Tu veux que je te montre un sort ? proposa-t-il redevenant sérieux.
- De magie noire ? demanda-t-elle tout à coup intéressée.
Il lui répondit par un regard significatif et elle sembla hésiter malgré sa curiosité.
- Ce sont les vacances tu sais, tu n’es pas obligé...
- Tu n’étais pas non plus obligée de m’accompagner dehors... Alors ?
- C’est d’accord !
- Bien. Le sort nécessite le froid et la chaleur pour être efficace, on a tout ce qu’il faut là, les conditions sont idéalement réunies...
- Chaleur ? Le froid, je veux bien, mais pour la chaleur, on repassera je crois Malfoy...
- Non, le soleil est une source de chaleur suffisante, même si on est en hiver, et on va en tirer partie à l’aide de ceci..., expliqua Draco sortant un petit miroir de sa poche. Creuse un petit trou dans la neige...

Elle s’exécuta alors qu’il plaça le miroir face au soleil de façon à ce que les rayons se réverbèrent et enflamment le petit bout de tissu rouge qu’il avait au bout des doigts. Ils s’agenouillèrent dans la neige et attendirent que le soleil fasse son effet, puis quand le bout de tissu commença à fumer, Draco agita une main et ce dernier s’embrasa complètement sous les yeux attentifs d’Hermione. Il jeta rapidement le tissu embrasé dans le trou, et il mit ses mains comme prêtes à recevoir l’hostie bénite invitant Hermione à en faire de même.

- Mets tes mains comme moi...

Autour du morceau de tissu qui était en feu, la neige sembla elle aussi s’embraser tandis qu’Hermione sentit une chaleur contre ses mains qui lui fit le plus grand bien. Le tissu changea de composition et une petite boule, d’une couleur orangé, de la taille d’une boule de billard, formée d’énergie et de chaleur, se matérialisa devant les yeux fascinés d’Hermione. Draco, tout en l’effleurant, fit remonter la boule et sans qu’elle touche ses mains, il la guida au-dessus de celles d’Hermione. Elle se releva ne quittant pas des yeux la petite boule qui flottait au-dessus de ses mains. On ne pouvait pas réellement la saisir mais elle pouvait être guidée apparemment par la seule force de l’esprit et Hermione ne pouvait détacher ses yeux de la boule magique qu’elle contrôlait.

- C’est super..., souffla-t-elle. Et ce n’est même pas chaud, le halo qui l’entoure est si froid... A quoi elle sert ?
- C’est une arme, tu peux la projeter sur ce que tu veux, répondit Draco.
Elle scruta les alentours puis ses yeux se posèrent sur lui alors qu’un petit rictus en coin apparut sur ses lèvres.
- Tu pourrais me tuer..., l’avertit-il sérieusement.
- Ne me tente pas ! plaisanta-t-elle avant de fixer un arbre qui devait se trouver à trois mètres d’elle. Je vais le détruire complètement ? Je ne veux pas le détruire...
- Ca dépend de la volonté, de la force et de la conviction que tu vas y mettre pour la lancer. Tout est une question de mesure et de maîtrise...

Elle se concentra et fit un petit geste en avant lançant la boule à une vitesse qu’elle espérait modérée. La boule roula sur elle-même tout en rejoignant sa destination et s’écrasa sur le tronc de l’arbre n’y laissant qu’une écorce arrachée.
- Ouf, ça va, j’y ai été assez dou-

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase et sursauta quand une branche se cassa soudainement et tomba sur le sol suivi de toute la neige que l’arbre avait accumulé dans ses branches depuis des semaines. Elle resta un instant interdite avant de se tourner vers Draco.
- Wow ! Impressionnant !

Draco lui adressa un large sourire, assez fier de son effet avant de se tourner vers le château et se mettre à nouveau à courir dans sa direction.
- Le premier arrivé !

Hermione marqua un nouveau temps d’arrêt avant de réaliser qu’elle venait encore une fois de se faire avoir et elle se lança à la poursuite de Draco tout en criant :
- C’est pas juste, tu triches !
Elle eut subitement une idée et sortit sa baguette pour la pointer en direction de Malfoy tout en énonçant distinctement avec hargne : « Accido ! »

Draco s’étala de tout son long dans la neige comme s’il venait de recevoir une balle dans le dos. Elle courut jusqu'à lui et voyant qu’il ne bougeait plus, elle commença à paniquer.
- Malfoy, ce n’est pas drôle, lève-toi... Malfoy ?
Elle s’agenouilla près de lui et posa une main sur son dos :
- Malfoy ?! Draco !!!
Il se retourna alors en riant et cracha de la neige.
- Ce n’est pas drôle, tu m’as fait peur, ce que tu peux être stupide quand tu t’y mets ! Elle se leva de rage et commença à marcher vers le château d’un pas rapide.

Il se releva et la rattrapa.
- Hey ! C’est toi qui as commencé !!
Elle ne répondit pas et ne daigna même pas le regarder, se concentrant sur ses pas pour ne pas glisser dans la poudreuse.
- Je suis désolé..., Hermione. C’était stupide..., avoua-t-il finalement voyant qu’elle ne plaisantait pas.
Elle ralentit un peu, tourna la tête vers lui et vit dans son regard qu’il était sincère.
-Et je suis désolée pour le sort…, déclara-t-elle finalement.

Ils rentrèrent en silence jusqu’au château. Il l’avait appelée par son prénom, s’était excusé et lui avait fait passer un excellent après-midi… Elle fut incapable de dire si elle était ravie ou inquiète par cet état de fait, mais elle eut un début de réponse quand ils entrèrent dans le hall et qu’elle vit Harry, adossé au mur, les mains dans les poches de son jean. Son regard devint noir quand il se rendit compte qu’elle était avec Malfoy. Ce dernier jeta un regard tout aussi noir à Harry et prit le couloir de gauche afin de rejoindre son dortoir. Hermione le regarda s’éloigner puis se tourna vers Harry qui la fixait, interrogatif et légèrement en colère.

-Je te cherchais…, déclara-t-il froidement alors qu’ils prirent la direction de leur salle commune.
Elle choisit la décontraction et le naturel, et s’efforça de prendre un air enjoué et détaché.
-On est allé jusqu’au lac… Et oh Harry, tu verrais le sort que Malfoy m’a montré ! On a fabriqué une espèce de petite boule de feu qui tuerait un troupeau d’éléphants !
-Tu n’es pas obligée de passer du temps avec lui Hermy, on est en vacances, c’est Malfoy ! déclara Harry alors qu’ils pénétrèrent dans la salle commune des Gryffondor.
-Oui, ce sont les vacances ! commença à s’énerver Hermione qui ne réussit pas à garder son calme. Des vacances que tu passes à broyer du noir, tu m’adresses à peine la parole et je m’ennuie ! Malfoy était là, fin de la discussion. Je vais me changer, à tout à l’heure au dîner, termina-t-elle en se dirigeant vers le dortoir des filles.
Harry soupira et voyant que quelques premières années présents dans la salle le regardaient avec insistance, il prit lui aussi la direction de sa chambre.

***

Poudlard, décembre 1977

Le temps lui paressait long assise seule à la bibliothèque, pourtant lieu qu’elle adorait, mais elle ne sentait aucune motivation pour travailler. Soudain quelqu’un s’assit brusquement à ses côtés la faisant sursauter.
« Je t’ai fait peur ?? » s’amusa Sirius.
« Oui », sourit Eléa, « j’étais ailleurs. »
« Qu’est-ce que tu fais de beau ? »
« Je voulais travailler, mais je me suis rendue compte que j’avais déjà tout fini, hier… sauf la potion… » Elle leva les yeux au ciel, « j’ai pas le droit de faire une potion sans Severus, il paraît que ça serait dangereux. » Elle se mit à rire. « Et toi ? Que fais-tu ici ? »
Il fit semblant de réfléchir : «Hmmm… Je suis venu proposer à une jolie demoiselle une promenade sous la neige, mais je ne suis pas sûre qu’elle accepte…»
« C’est vrai tu veux aller dehors ?? » dit-elle toute excitée avant de se reprendre, « c’est bien de moi qu’il s’agit hein ? »
Il éclata de rire : « mais oui, qui d’autre est assez tordu pour vouloir se promener par ce temps ??! Allez va te changer, on se rejoint dans dix minutes dans le hall ».

Elle ne se fit pas prier et dix minutes plus tard elle rejoignit Sirius, emmitouflée des pieds à la tête. Ils se baladèrent jusqu’au lac, en firent le tour en parlant de leurs vies. Elle lui demanda pourquoi il n’avait jamais mentionné ses liens de parenté avec Bellatrix, il lui avait alors parlé de sa famille, de leur idéologie, de ce qu’il détestait chez eux, de leur maison à Londres, hors de la vue des Moldus par un sort de dissimulation et protégée par divers petits sorts. Ils parlèrent des heures, ils mentionnèrent les incidents passés, mais il ne lui parla pas de Lucius ni des Serpentard. Elle s’approcha du lac gelé et mit un pied dessus, elle avait une folle envie de le traverser.
« Ne fais pas ça, Dumbledore l’a interdit depuis que Peter est tombé dedans… »
« Ah oui ? » Elle prit un air de défi : « empêche-moi de le faire alors ! » Elle se retourna et fit un autre pas.
« Très bien… » Il s’approcha d’elle et…
« Awwwwwwweuhhhhhh… mais t’es dingue ?! »
Il venait de lui jeter une grosse boule de neige et il s’amusait avec une autre, prêt à la lancer : « tu reviens ? »
« Hmmmmm… non ! » Elle sourit en prenant un air faussement hautain.
Il haussa les épaules et lui lança une autre boule, qu’elle stoppa net d’un geste de la main, immobilisée en plein vol.
« Non tu triches Eléa… »
D’un revers de la main, dans le vide, la boule de neige repartit avec puissance vers son expéditeur et l’atteignit à l’épaule.
« Oooh ça tu vas le payer ! »
Il s’élança en courant vers elle alors qu’elle prenait la fuite, se dirigeant vers la terre ferme. Elle courut mais elle glissait sur la neige, il la rattrapa par la taille et la fit basculer sur la neige, sur laquelle ils roulèrent sur quelques mètres, ils riaient aux éclats, comme deux gamins qui découvraient la neige. Ils s’arrêtèrent, leurs visages à quelques centimètres seulement, elle pouvait sentir son souffle chaud et son regard sombre et profond en disait long…
« Il est temps de rentrer je crois », dit-elle gênée.
« Oui, tu as raison. »
Il se leva et aida Eléa à se lever à son tour.
Sur le chemin, ils plaisantèrent sur la tête de Peter quand la glace s’était brisée la semaine passée, ils arrivèrent dans le Grand Hall pris d’un fou rire, les quelques élèves présents se retournaient sur leur passage.
« Bon je vais me changer, je suis trempée… » Elle lui sourit.
« Ok… je suppose que tu dîneras avec Snape ? »
« Euh… oui, ensuite il me donne un cours de potion… », lui dit-elle à regret.
« Bon… à demain alors ? On pourrait se revoir, à la bibliothèque par exemple… »
« Oui, d’accord… à demain ».

En chemin, elle croisa Severus, elle lui sauta au cou et l’embrassa sur la joue. Il sourit puis, la regardant leva un sourcil.
« Tu as l’air de bonne humeur… »
« Ouiiiii j’ai passé une bonne journée !» dit-elle enjouée.
« Tu es trempée… »
« Oui j’étais dehors, une promenade sous la neige », rigola-t-elle.
« Seule ? »
« Non, avec Siii… » Son sourire s’effaça lorsqu’elle croisa son regard noir et glacial.
« Avec Black ? » demanda-t-il doucement.
« Oui, euh enfin… c’était juste une promenade… », dit-elle gênée. « Bon je vais me changer… je te retrouve pour le dîner. » Et sans un mot de plus, elle partit, se maudissant d’avoir paru si heureuse d’avoir passé du temps avec Sirius, ennemi juré de Severus.


***

Poudlard, décembre 1996

Le lendemain matin, Harry s’était efforcé d’être une compagnie plus agréable et avait même accepté de faire une partie de rami Moldu avec Hermione après les révisions du cours de Potions qu’ils avaient fait ensemble dans la Grande Salle. En fin de matinée, Malfoy avait fait à son tour son entrée dans la Grande Salle en évitant copieusement de croiser le regard d’Harry et même celui d’Hermione. Harry, quant à lui, ne s’était pas gêné pour le suivre du regard jusqu’à ce qu’il s’assoit à sa table, leur tournant le dos. Hagrid avait suivi de peu Draco portant à bras le corps un lourd sapin qu’il avait déposé précautionneusement avant de désigner les élèves présents en charge de sa décoration, « sans magie », avait-il précisé se remémorant le triste souvenir d’une année où les élèves avaient dû se passer de sapin à Noël. Il n’avait pas voulu entrer dans les détails du funeste destin du conifère…

Hermione s’était attelée à placer des petits anges un peu partout, tandis qu’Harry se débattait avec les guirlandes emmêlées et que deux élèves de troisième année de Serdaigle avaient attaqué l’arrière du sapin armés de boules multicolores. Draco s’était joint au groupe en restant à une distance raisonnable de Harry et vu qu’il était le plus grand, il se chargeait de décorer le haut du sapin. Il remarqua une guirlande à ses pieds et se baissa pour la ramasser. Elle lui résista et il tira dessus doucement tout en faisant le tour du sapin en faisant attention de ne pas la casser. Il trouva finalement à l’autre bout Harry et ils marquèrent un temps d’arrêt.

-Je m’occupe des guirlandes Malfoy…, déclara froidement Harry en tirant davantage sur la guirlande. Toi, occupe-toi des cloches, ça t’ira très bien, marmonna-t-il la tête basse.
-Je te demande pardon Potter ? répliqua Malfoy qui n’était pas sourd. Qu’est-ce qu’il y a ? La guirlande t’a échappé ? T’es trop nabot pour pouvoir l’accrocher en hauteur ?! Tu veux que je t’aide peut-être ou un escabeau te serait-il nécessaire ?!!
-La ferme Malfoy !
-Stop… STOP ! STOP !!! hurla soudainement Hermione faisant sursauter tout le monde y compris Harry et Draco. Vous deux, par là… maintenant et vite ! ajouta-t-elle entraînant les garçons à l’écart.
Ils ne discutèrent pas et la suivirent en silence.
-J’en peux plus, j’en ai marre… Harry, tu es particulièrement bizarre depuis le début des vacances, pour ne pas dire désagréable. Les autres me manquent aussi, la situation est tendue et n’est drôle pour personne, mais des fois c’est tout juste si tu m’adresses la parole de la journée… Malfoy est là lui au moins, et il me parle… Il est seul aussi durant ces vacances et je sais que vous ne vous supportez pas mais je veux une trêve, une trêve de Noël… Mes parents me manquent et j’ai l’impression que ça va être le Noël le plus catastrophique que je n’ai jamais vécu et je ne veux pas de ça… Vous faites un effort, vous vous débrouillez comme vous pouvez, mais vous faites un effort, je veux une trêve de Noël… Demain, c’est le réveillon et dans deux jours, c’est Noël, ça ne va pas vous tuer, deux jours ! On passe les fêtes ensemble, débrouillez-vous pour ne pas vous entretuer ! Et on se fait des cadeaux…
-Quoi ?! hoqueta presque Harry.
-Oui, des cadeaux Harry ! C’est la tradition, c’est Noël ! On se fait tous les trois des cadeaux !! On se retrouve ensemble pour ces vacances et pour Noël, et je veux un vrai Noël !! Je vous préviens que vous avez intérêt à collaborer ou je ne vous adresse plus la parole ni à l’un, ni à l’autre ; et Malfoy, tu te débrouilleras pour aller expliquer toi-même à Dumbledore qu’il faut que tu changes de partenaire pour le reste de l’année… C‘est compris ? J’ai été suffisamment claire ?!
-Compris…, marmonna Harry.
-Très clair ! acquiesça Draco un sourire en coin pensant que la situation allait être plus intéressante qu’il ne l’aurait cru.

Ils finirent de décorer le sapin en silence, et Hermione commença à réfléchir sérieusement sur ce qu’elle allait bien pouvoir offrir à ces deux idiots…

***

Hermione se réveilla particulièrement fatiguée en ce matin du 24 décembre 1996, la journée promettait d’être longue et elle n’était pas sûre de pouvoir tenir jusqu’à ce soir, à moins qu’elle se repose dans l’après-midi. Ces vacances n’étaient pas vraiment reposantes et au contraire, elles étaient épuisantes et les révisions n’en étaient pas les seules responsables. Elle ne regrettait pas son coup de colère de la veille et était plutôt curieuse de découvrir ce qu’allaient bien pouvoir s’offrir mutuellement Harry et Draco. Du moment que ce n’était pas un échange d’armes pour pouvoir s’entretuer le lendemain de Noël…

Elle se leva finalement et ouvrit les rideaux, découvrant en souriant qu’il s’était remis à neiger. Un Noël sous la neige, un cliché mais une image qu’elle ne se lassait pas de voir. Elle mit un temps infini à se préparer et resta une bonne heure dans la salle de bain, à s’observer dans le miroir et à réfléchir sur les cadeaux pour ce soir…

Elle n’avait toujours pas pris son petit déjeuner et en fin de matinée, elle trouva Harry dans la salle commune, assis dans un fauteuil, près du feu de cheminée et elle fut quelque peu soulagée de découvrir qu’il lisait la Gazette du Sorcier et non un de ses livres de cours.
-Les nouvelles sont bonnes ? demanda-t-elle souriante en s’asseyant en face de lui.
-Beaucoup d’articles inintéressants dans ce torchon si tu veux mon avis… Et les théories échafaudées concernant l’évasion des Mangemorts et les plans de Voldemort font davantage sourire qu’autre chose…, répondit-il lui souriant en retour. Tu as l’air fatigué…
-Un peu, oui, c’est vrai… Je crois que je me reposerai cet après-midi avant d’affronter le réveillon…
-J’ai reçu une lettre de Ginny ce matin…, annonça Harry un large sourire jusqu’aux oreilles et elle comprit alors la raison de sa bonne humeur.
-Ah oui ? Tout va bien ?
-Oui, plutôt ! Les Weasley sont au complet et ça se passe très bien, elle a l’air ravi d’avoir tous ses frères près d’elle.
-Des nouvelles de Ron ?
-Ginny dit qu’il nous embrasse et qu’il enverra certainement un mot demain…
Elle esquissa un sourire en visualisant le hibou des Weasley, incapable d’apporter plus de deux lettres le même jour. Elle s’enfonça davantage dans son fauteuil et scruta Harry avant de se lancer.
-Alors Harry, tu as terminé tes cadeaux ? demanda-t-elle innocemment.
-Oui, finalement ! Et toi ?
-Même pour Malfoy ? insista-t-elle un peu inquiète.
-Même pour Malfoy…, soupira Harry. Et toi Hermy ?
-Oui, oui ! Tout est prêt de mon côté aussi, mentit-elle. Qu’est-ce que tu as trouvé pour Malfoy ?
-Tu verras… Ne t’en fais pas, le paquet ne va pas lui exploser à la tête, même si l’idée m’a traversé l’esprit je te l’accorde… Mais tu sais, concernant cette magnifique idée de trêve de Noël, je crois qu’il serait plus sage qu’on laisse tous les trois nos baguettes dans nos chambres respectives ce soir…
-Tu as raison, je le dirais à Malfoy…, accorda-t-elle en se levant. Je vais manger quelque chose, à tout à l’heure !

Il était près de midi quand elle descendit finalement dans la Grande Salle et malgré le fait qu’elle n’avait pas vraiment faim, elle se força tout de même à avaler quelque chose. Draco ne montra pas le bout de son nez et elle décida de partir à sa recherche. Après avoir fouillé la plupart des salles de cours du château, la salle sur demande, la bibliothèque, la tour d’astronomie pour finalement revenir à son point de départ sans succès, elle prit le chemin conduisant dans les souterrains de Poudlard. Les sombres couloirs étaient décidément plus qu’angoissants et elle se surprit à prier pour que Malfoy vienne à sa rencontre. Elle prit une profonde inspiration devant le mur blanc conduisant à la salle commune des Serpentards et prononça le mot de passe qu’elle n’avait pas eu de mal à retenir. Elle fut relativement soulagée de voir le passage s’ouvrir et elle entra prudemment dans le couloir menant au centre de la salle. Il faisait froid dans ce qui avaient été les anciens cachots de Poudlard, bien qu’elle se demanda si l’endroit ne servait pas encore de salle de torture ou d’emprisonnement vu les chaînes qu’on pouvait encore voir sur les murs. Elle ne voulut finalement pas le savoir et se jura de ne jamais poser la question à Malfoy. Elle s’aperçut que le feu dans l’âtre n’était pas entretenu et qu’il était en train de mourir, expliquant le froid glacial qui régnait dans la grande pièce. Elle scruta les environs et aperçut enfin Malfoy. Il était assis dans un des canapés en cuir au fond de la salle, dans la pénombre, et il avait l’air de broyer du noir, comme Harry, songea-t-elle en levant les yeux au ciel. Elle soupira et toussota légèrement pour signaler sa présence. Il leva la tête, se leva du canapé, enfonça ses mains dans les poches de son pantalon et s’approcha d’elle lentement. Elle n’était pas vraiment rassurée, il n’avait encore rien dit et semblait venir vers elle pour l’étrangler, enfin elle ne l’espérait pas mais c’est l’impression qu’elle avait alors qu’il avait le regard dur et menaçant. Elle recula instinctivement d’un pas et il ouvrit enfin la bouche.

-Qu’est-ce que tu fais là ?
Le ton n’était pas amical et elle eut le sentiment de n’être pas vraiment la bienvenue.
-Je… je te cherchais…, bafouilla-t-elle en reculant encore. Je n’aurais pas dû venir, je suis désolée, je m’en vais…
Elle n’avait qu’une envie, fuir de cet endroit au plus vite et ne surtout pas être attachée au mur !! Il fut plus rapide et lui attrapa la main la faisant sursauter.
-Viens t’asseoir un moment, proposa-t-il sur un ton dont elle se demanda si il s’agissait d’une proposition ou d’un ordre.
-Je… je ne veux pas te déranger… Et surtout ne pas être torturée ! songea-t-elle en se demandant si l’endroit n’était pas en train de la rendre folle.
-Viens t’asseoir…, insista-t-il en se radoucissant s’apercevant qu’elle tremblait.
-D’accord…
Elle prit place dans le canapé où il se trouvait quand elle était entrée et vit qu’il jeta une bûche dans la cheminée avant de la rejoindre.
-Tu as l’air d’avoir froid…, expliqua-t-il tout en s’asseyant.
-C’est vrai qu’il ne fait pas très chaud ici…, répondit-elle essayant de se détendre.

Ils restèrent silencieux quelques minutes, elle avait la tête baissée, il était affalé sur le canapé regardant le plafond. Il se redressa subitement et attrapa une boîte qui était sur la petite table devant eux avant de la lui tendre.
-Tiens, je te les donne, je n’aime pas ça…, expliqua-t-il amèrement.
Elle prit la boîte d’un air interrogatif et lut l’étiquette, « Jovani Cioccolato – Roma- ».
-Tu n’aimes pas le chocolat ??! demanda-t-elle surprise.
-Non… Et celui-là me donne particulièrement la nausée…, déclara-t-il des éclairs dans les yeux.
-C’est ta mère qui te les a envoyés ? demanda-t-elle alors qu’elle regretta d’avoir posé la question quand elle vit son regard.
-Pourquoi es-tu venue au fait ? demanda-t-il à son tour changeant de sujet de conversation.
-Ah, oui… Euh, avec Harry, on a discuté un peu de la soirée et on a pensé qu’il serait peut-être plus judicieux qu’on laisse tous les trois nos baguettes dans nos chambres ce soir…
-Je n’avais pas l’intention de la prendre de toute manière, c’est Noël, déclara-t-il alors que sa réponse la laissa bouche bée.
-Ah… Comme ça, c’est réglé alors… Elle n’arrivait pas vraiment à se réchauffer dans l’ambiance plutôt glaciale de la salle commune des Serpentards et elle tira davantage sur les manches de son polo avant de croiser les bras.
-Tu as encore froid ? Tu veux que j’aille te chercher un pull ? Tu veux boire quelque chose de chaud ?? demanda Draco essayant visiblement d’y mettre du sien pour qu’elle se sente à l’aise.
-Non, ça va aller… Je vais y aller de toute manière, j’ai encore des choses à faire avant ce soir…
-Je pourrais te faire un thé bien chaud si tu veux…, insista-t-il n’ayant visiblement pas envie de se retrouver seul.
-D’accord, un thé chaud…, accepta-t-elle un peu à contre cœur.
-Un pull et un thé chaud… Ne bouge pas, je reviens…

Sur ces mots, il quitta la pièce la laissant seule au milieu de la salle commune des Serpentards. La salle commune des Serpentards… Elle était venue directement se jeter dans la gueule du loup, de son plein gré… Elle songea un instant à s’en aller, il serait simple de prendre ses jambes à son cou et quitter l’endroit lugubre pour rejoindre la lumière bienveillante qui devait filtrer à travers les grands vitraux du château. Ce ne serait pas très poli, certes, et il risquait de lui en vouloir énormément, mais elle pourrait trouver une excuse bidon de dernière minute, un oubli à réparer sur le champ, un devoir urgent à faire, sa chambre à ranger, une sieste à faire… Elle se mit à bailler se demandant ce qu’il était en train de fabriquer. Il était en train de lui tricoter le pull ou quoi ??! Cette pensée la fit presque rire alors qu’elle s’imaginait Malfoy des aiguilles à tricoter entre les mains. Elle s’enfonça davantage dans le canapé et constata avec un bien-être quelque peu retrouvé que le feu de cheminée était en train de faire son effet et qu’elle se réchauffait progressivement. Ses yeux papillonnaient et elle décida de les fermer juste un instant, se reposant en attendant qu’il revienne. Elle sombra alors dans un profond sommeil et elle ne l’entendit pas revenir un pull sur l’épaule et un plateau avec deux tasses de thé.

Elle dormait, il n’y avait aucun doute là-dessus. Il faut dire aussi qu’il avait mis un temps fou à trouver un pull à lui prêter dans le joyeux désordre de sa chambre. Il s’efforça de ne pas faire de bruit pour ne pas la réveiller et posa précautionneusement le plateau sur la petite table avant de lui déposer sur elle son pull pour ne pas qu’elle ait froid, bien que ses joues avaient repris quelques couleurs. Il avait remarqué tout de suite qu’elle était fatiguée et il se mit à maudire intérieurement Potter qui ne devait pas être étranger à cet état. Elle avait l’air plutôt paisible, une des mèches de ses cheveux tombait sur ses yeux et il eut envie de la lui remettre derrière son oreille mais il risquait de la réveiller alors il ne bougea pas. Granger dormait sur le canapé de la salle commune des Serpentards. Si on lui avait prédit ça il y a encore quelques mois, il aurait certainement éclaté de rire avant de sortir une de ses remarques acides et méchantes la concernant. Non à présent, Hermione dormait près de lui et il la trouvait belle alors que la lumière des torches illuminant la pièce projetait des ombres dansant sur son visage et éclairait ses cheveux légèrement ondulés. Il était amoureux. Il était amoureux d’une sang de bourbe et il s’en moquait. Son père n’était pas là de toute manière, il n’avait même pas essayé d’entrer en contact avec lui et ça lui donnait la nausée. Ca et le fait que sa mère l’avait lâchement laissé pour aller s’amuser vraisemblablement en Italie avec Dieu sait qui et il se fichait de le savoir finalement, elle n’était pas là et ce simple fait suffisait à le rendre fou de rage… Il se sentait abandonné, tout avait dérapé après l’arrestation des Mangemorts et Potter en était le seul responsable, sa vie était devenue misérable par sa faute. Et il n’arrivait pourtant pas à détester Hermione… Pire, il en était tombé amoureux… Il soupira et s’approcha davantage d’elle. Elle sentait bon, un parfum légèrement ambré, et sa peau paraissait si douce. Il avait envie de l’embrasser, juste sur la joue, elle ne sentirait rien… sur la main alors… Il ne fit rien, il la regarda dormir encore un peu et la rejoignit dans les bras de Morphée rapidement.

Elle se réveilla finalement en s’étirant et se demanda dans un premier temps où elle pouvait bien se trouver. Elle replaça les évènements dans leur contexte et soupira en se rappelant qu’elle était dans la salle commune des Serpentards. Elle aperçut Draco qui dormait lui aussi à l’autre bout du canapé et esquissa un sourire trouvant le tableau plutôt amusant. Elle se rendit compte également qu’il s’était montré prévenant en lui apportant un pull et elle sentit une étrange vague lui retourner l’estomac. Elle était bien ici, près de lui, elle avait envie de s’approcher de lui et de poser sa tête contre lui, mais elle se demanda tout à coup s’il ne l’avait pas hypnotisée ou autre chose pour avoir de telles pensées. Elle serra son pull contre sa poitrine et inconsciemment elle le sentit s’imprégnant de son odeur. Elle jeta un coup d’œil à la pendule au-dessus de la cheminée et constata avec effroi qu’il était déjà 17h. Elle avait dormi deux heures alors qu’elle n’aurait dû s’assoupir que cinq minutes !! Elle se leva d’un bond, songea à réveiller Draco mais y renonça n’ayant étrangement pas envie de discuter avec lui. Elle hésita un instant et prit tout de même son pull, elle n’aurait qu’à lui dire qu’elle avait toujours eu froid pour expliquer qu’elle l’avait emporté. Elle décida de laisser la boîte de chocolat, il était en colère tout à l’heure et serait peut-être content finalement de la trouver à son réveil. Elle s’éloigna sur la pointe des pieds pour ne pas le réveiller et une fois dans le couloir des souterrains, elle se mit à courir espérant de ne pas avoir raté le Professeur Lupin.

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MessagePosté le : 26 Oct 2004 21:24
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Poudlard, décembre 1977

La pierre brillait de mille feux verts, éclairée de deux éclats blancs, depuis qu’il lui avait offert il y avait maintenant trois jours, la veille de son départ, elle ne cessait de l’admirer et de penser à cette soirée qu’ils avaient passé ensemble, dans la salle sur demande.

Le lit gigantesque qui y était installé, les centaines de bougies qui éclairaient la pièce, leurs corps entrelacés, haletants, la douceur de sa peau et son parfum, ses baisers parcourant son corps, ses mains habiles et fortes qui trouvaient toujours comment lui donner du plaisir et son regard si troublant….
Allongée à ses côtés, la tête enfouie dans le creux de son épaule, elle aurait voulu que cette nuit ne finisse jamais, il avait alors prit quelque chose par terre, un petit paquet qu’il lui avait donné, accompagné d’un baiser, elle s’était empressée de l’ouvrir pour découvrir un magnifique bracelet en or blanc, aux entrelacs celtiques. Sur le dessus brillait une émeraude, allongée et entourée de diamants… il était superbe, elle lui avait sauté au coup, il était vraiment magnifique. A son tour elle lui avait donné son cadeau, un pendentif en argent massif, serti lui aussi d’une émeraude, il était ravi.
« Ce n’est pas tout, Lucius », avait-elle dit d’un air malicieux. Devant son air interrogateur, elle avait continué : « je l’ai ensorcelé… pour qu’il puisse recevoir… », elle avait prit une petite boîte, « ceci. »
Il avait ouvert la boîte, contemplé le minuscule fragment de cristal et était resté perplexe. « Qu’est-ce que c’est ? »
« Ca, amour », elle s’était approchée de son oreille et avait chuchoté, « c’est un extrait de pouvoir ». Elle s’était reculée, satisfaite de son effet, il l’avait regardée, incrédule, « un extrait de pouvoir ? » Il n’y avait pas cru « comment ? Où l’as-tu trouvé ?? »
« Je l’ai fait… pour toi », avait-elle répondu d’une voix sexy, caressant son torse de son index.
« Mais c’est impossible…» Il l’avait regardé.
Elle avait esquissé un sourire en coin, ce regard qu’elle avait lorsqu’elle était sûre d’elle, brillant, dur et défiant. Elle n’avait pas menti, elle l’avait bien fait.
« Quand ? Ca a dû te demander une énergie incroya…. » Il avait comprit.. « D’où tes malaises et ta fatigue de la dernière fois… »
Elle s’était contentée de sourire, c’était un cadeau que peu de personne se voyait offrir et qui plus est, très utile. Il l’avait remercié, à sa façon… ils avaient quitté la salle sur demande au petit matin, à regret.


***

Poudlard, décembre 1996

L’heure du repas du réveillon arriva enfin et les élèves découvrirent qu’une table avait été dressée pour qu’ils soient tous réunis ce soir. Harry et Hermione prirent place l’un à côté de l’autre tandis que Draco hésita un instant avant de s’asseoir en face d’Hermione. Dumbledore semblait satisfait de voir qu’aucune animosité ne régnait parmi le groupe et prononça un petit discours dans l’esprit de Noël avant d’inviter tout le monde à se restaurer et s’amuser. L’ambiance eut quelque peu du mal à se détendre. Hermione faisait des efforts pour s’adresser autant à Harry qu’à Draco tandis que les deux garçons évitaient de se parler et même de se croiser du regard. Ils se lâchèrent cependant un peu après qu’Hermione leur ait envoyé à chacun un bon coup de pied sous la table. Harry réussit même à sourire quand Draco raconta comment pour son huitième anniversaire, il avait réussi à faire exploser les toilettes des Goyle !

Minuit arriva finalement et les douze coups retentirent, annonçant Noël. Il neigeait abondamment à l’extérieur et la voûte céleste servant de plafond dans la Grande Salle se mit, elle aussi, à déverser d’épais flocons qui paraissaient plus vrais que nature, ce qui émerveilla Hermione. La jeune sorcière, pensant en avoir plein les cheveux, secoua énergiquement la tête et de petites étoiles scintillantes en jaillirent, laissant Harry et Draco bouches bées. La magie cessa, Dumbledore se leva, fit à nouveau un petit discours en souhaitant un joyeux Noël aux élèves et aux professeurs présents, avant d’inviter tout le monde à regagner ses dortoirs respectifs.

Hermione, Harry et Draco se retrouvèrent dans le hall tous les trois, en cercle, silencieux et se regardant d’un air indécis.
-Vous proposez quoi ? demanda Draco.
-La salle commune des Gryffondor ? tenta Hermione connaissant déjà la réponse concernant Draco.
-Certainement pas ! répondit le Serpentard.
-Quoi Malfoy ? Tu ne proposes tout de même pas la salle commune des Serpentard ?? railla Harry.
-Pourquoi pas ! Vous êtes deux, je vous le rappelle !
-Il n’a pas tort Harry…, fit remarquer très justement Hermione.
-Hors de question que je mette les pieds chez les Serpentard ! continua Harry restant fermement lui aussi sur sa décision.
-Très bien, je vais me coucher, vous n’avez qu’à passer la fin de la nuit tous les deux, bonsoir…, termina Hermione tournant les talons.
-Hermione, attends !! énoncèrent d’une seule et même voix Harry et Draco avant de se jeter un regard à la fois surpris et menaçant.
Elle se retourna attendant que l’un des deux cède et qu’ils se mettent d’accord.
-C’est d’accord pour la salle commune des Serpentard…, soupira Harry croyant à peine au sacrifice qu’il était en train de faire pour faire plaisir à Hermione.
-Génial ! exulta Hermione revenant en sautillant vers eux avant d’embrasser Harry sur la joue. Harry et moi, on va chercher deux trois trucs, et on t’y retrouve Malfoy !
-Ouais, c’est ça…, marmonna Draco en regardant s’éloigner Harry et Hermione d’un air sombre.

***

Poudlard, décembre 1977

Le temps passait beaucoup plus vite avec Sirius, ils se voyaient régulièrement, le plus souvent à la bibliothèque ou dans le parc, ils passaient leur temps à parler, en prenant bien soin d’éviter certains sujets, ils riaient beaucoup. Eléa se sentait coupable de passer autant de temps avec lui, elle se demandait qu’elle serait la réaction de Lucius lorsqu’il apprendrait cela… elle savait très bien comment il réagirait, il n’était pas, contrairement à elle, impulsif, tout passait dans son regard et elle angoissait déjà à l’idée de le croiser. La veille, dans le Grand Hall, Sirius l’avait prise pas la main afin de l’emmener chez les Gryffondor, elle l’avait lâchée subitement en voyant Severus la fusiller du regard. Sirius avait compris et lui avait chuchoté à l’oreille : « viens, on ne fait rien de mal » et elle l’avait suivi, un pincement au cœur.
Le soir, lors de son cours de potion, Severus lui avait passé un savon, comment pouvait-elle traîner avec Black ? Et devant tout le monde ? Il avait trahi son sang, il n’était pas digne d’elle… elle s’était contentée de baisser la tête et s’était tue, en attendant que sa colère passe, elle avait été deux fois plus concentrée que d’habitude sur la potion ce soir-là, pour ne pas risquer encore plus.

Noël arriva enfin, avec son repas fastueux qui se passa relativement bien, considérant le fait que les élèves présents étaient réunis à la même table car ils n’étaient pas nombreux. Ils avaient ri et mangé ensemble, le repas s’était même éternisé ce qui était plutôt rare. Ensuite elle avait rejoint les Serpentard dans leur salle commune pour un dernier verre et s’échanger quelques cadeaux. Elle regagna enfin sa chambre où l’attendait un dernier paquet, une jolie boîte, elle se doutait de qui il était, c’était sûrement son père. En effet, sur la carte qui accompagnait le présent, elle reconnut son écriture.
« Ta mère m’avait offert ce cadeau il y a bien des années, j’ai pensé qu’elle serait heureuse que tu l’aies, avec toute mon affection… »

Elle contempla la boîte en bois, elle était gravée de dessins gaéliques dont l’intérieur était doré, elle hésita un peu, puis l’ouvrit fébrilement… une longue chaîne en or y était disposée avec un pendentif ovale…il semblait s’ouvrir… délicatement, elle pressa un minuscule bouton… une photo souriante la regardait, elle lui ressemblait, les mêmes cheveux bruns bouclés, la même forme de visage, mais ses yeux étaient noisettes, profonds. Elle n’arrivait pas à détacher ses yeux du portrait de sa mère et les yeux rougis, elle s’allongea sur son lit, serrant le pendentif elle s’endormit profondément.

***

Elle s’était levée de bonne heure le lendemain, afin de pouvoir rencontrer son père, elle avait pour lui un cadeau et tenait à lui apporter en mains propres. Elle entra dans le bureau du Directeur et alla dire bonjour à Fumseck.
« Vous êtes bien matinale jeune fille ! » s’exclama un portrait derrière elle.
Elle sourit « oui, je voulais voir mon père… j’ai un cadeau pour lui…»
« Tu n’étais pas obligée Eléa…» dit soudainement une voix près d’elle.
Il s’avança et la prit dans ses bras.
« Joyeux Noël... papa. » Sa voix tremblait un peu, elle avait vraiment envie de passer quelques minutes avec son père et de sentir ses bras affectueux autour d’elle. « Merci pour le cadeau, il est magnifique, jamais je ne le quitterai… » Elle serrait le pendentif qui tombait dans sa main un peu plus bas que sa poitrine. Il lui sourit.
« Elle était tellement belle, tu lui ressembles beaucoup tu sais. »

Elle prit un paquet dans sa poche, il était lourd et le papier qui l’entourait brillait dans la lumière matinale. Elle lui offrit, il semblait très ému de cette marque d’affection et il l’emmena dans un petit recoin de son bureau où deux fauteuils trônaient et fit apparaître du thé ainsi que des petits gâteaux aux amandes. Eléa en croqua un, tandis que son père déballait son présent.
Sous le papier aux tons dorés se cachait une jolie boîte de bois de rose, il l’ouvrit et ses yeux s’agrandirent. Il en sortit une sphère de cristal, posée sur un socle de bois, à l’intérieur de la sphère un merveilleux spectacle s’offrait à leurs yeux : une sorte de spirale blanche, éclatante s’y étendait, ses extrémités étaient rosées et bleutées par endroits, elle était habitée par des milliers d’étoiles, de volutes de gaz et semblait tourner lentement sur elle-même.
« La Galaxie d’Andromède », s’émerveilla-t-il, « c’est vraiment splendide… où as-tu trouvé cela ? »
« Une sorcière française, AiMa, est connue pour étudier les astres, leur dynamique et réussit à les reproduire à petite échelle… Maman m’avait dit que tu étais passionné d’astronomie… »

Ils restèrent un bon quart d’heure, dans le silence, à contempler la galaxie, c’était presque hypnotique. Puis il rompit le silence.
« Je te vois souvent en compagnie de Sirius Black », dit-il malicieusement.
« Oh…euh….oui, oui, on s’entend… bien », bredouilla-t-elle, mais elle ne put s’empêcher de rougir.
« Y aurait-il un début de romance entre vous deux ? »

La question l’interloqua. Elle ne savait pas quoi répondre. Pourquoi lui demandait-il ça ? Oui, Sirius ne la laissait pas de marbre, il était plutôt attirant, très même… bon d’accord elle avait déjà eu envie de l’embrasser… mais il y avait Lucius et pour rien au monde elle ne le tromperait.
« Non… tu sais bien que je suis amoureuse de Lucius », soupira-t-elle. « Evidemment je sais bien que tu préférerais avoir Sirius comme gendre… »

Il la regarda dans les yeux : « Oui, c’est évident. »
L’ambiance si chaleureuse qui s’était installée, semblait retomber lourdement et un silence gêné s’installa.
« Tous les professeurs sont très contents de toi, tu es la meilleure élève de l’école », dit-il fièrement, « mis à part la potion bien sûr… » ria-t-il, « tu as quand même réussi à décrocher un A à ton dernier exercice… »
Eléa sauta pratiquement de joie « C’est vrai ???? Oh par Merlin c’est Severus qui va être content !!! »
« Oui, il a l’air d’être un très bon professeur. »
« Tu plaisantes ? Il est effrayant ».

Ils passèrent un petit moment à parler de Snape et ses méthodes pour faire progresser Eléa, puis il parlèrent de l’avenir, de ce qu’elle souhaiterait faire, mais elle en avait qu’une vague idée, elle avait envie de travailler pour le ministère, peut-être dans la justice et espérait que son dossier scolaire ne lui en porterait pas préjudice.
Elle avait envie de lui parler des expériences qu’elle avait fait, mais elle n’avait pas envie de briser le semblant de complicité qui s’était installé entre eux. Pourquoi parler de magie noire et de choses qu’il n’approuvait pas ? Cela ne changerait rien, seulement à creuser un peu plus la distance qu’il y avait entre eux. Alors elle se tut et profita de cet instant agréable qu’elle passait avec son père.

***

Les cinq jours qui la séparaient du retour de Lucius passèrent assez vite grâce à Sirius et Severus. Elle passait beaucoup de temps avec l’un et l’autre et elle s’amusait beaucoup. Severus lui avait appris quelques sorts maléfiques assez drôles, ils étaient basiques, mais elle ne s’était pas attardée sur eux lors de son initiation, elle avait immédiatement voulu expérimenter des choses plus puissantes.
Grâce à Severus, elle avait pu utiliser le sort « de l’oreiller ensorcelé » qui donne des cauchemars à une personne, et avec son aide elle avait même pu pénétrer ses rêves et les modifier en cauchemars. La pauvre Dolorès n’avait pas dormi de trois jours et Eléa s’était amusée comme une petite folle. Sirius, elle ne sait comment, avait compris qu’elle était à l’origine de ces mauvaises nuits et l’avait assez mal pris. Elle avait eu beau lui dire que ce n’était qu’un jeu et qu’il n’y avait rien de méchant là-dedans, il s’était contenté de la regarder d’un regard noir. Bizarrement, Eléa s’était sentie coupable et avait ressentie un pincement au cœur, lorsqu’il l’avait regardée de cette manière.

Le lendemain, elle l’avait rejoint à la bibliothèque et essaya de le faire parler.
« Sirius, je t’en prie, parle-moi… s’il te plaît… »
Il la regarda puis se mit dos à elle. Elle fit le tour de la table et s’agenouilla devant lui, prit son livre et le jeta par terre.
« Sirius… j’ai pas envie que tu me fasses la tête pour ça… je ferais n’importe quoi
pour me faire pardonner. »
« Ah oui ? N’importe quoi ? » dit-il d’un air coquin.
« Sirius ! Je croyais que tu étais sérieux ! » se vexa-t-elle.
« Mais je le suis, crois moi ». Il la regarda d’un air sombre : « Je n’aime pas quand tu joues avec la magie noire, surtout au détriment des autres. » Il prit son visage dans sa main puis reprit sèchement « C’était méchant… cela plaît peut-être à Malfoy, mais pas à moi ». Il ramassa son livre et se replongea dedans.

Eléa ne savait pas comment réagir. Dolorès ne lui avait rien fait, elle en était consciente, elle ne s’en était prise à elle seulement parce qu’elle la trouvait stupide. Il est certain que cela aurait fait beaucoup rire Lucius et pas que lui d’ailleurs. Dolorès était une sang mêlé et de plus pas très douée, elle n’avait pas sa place à Serdaigle. Mais cela ne valait peut-être pas ces trois nuits de cauchemars que lui avait fait vivre Eléa… Elle venait de se rendre compte qu’elle était restée agenouillée, à côté de Sirius, interdite. Elle s’assit alors et posa la tête sur sa cuisse.
« Tu as raison Sirius, je n’aurais pas dû faire ça, je suis désolée… »
Il ne quitta pas sa lecture, mais caressa doucement ses longs cheveux, un sourire aux lèvres.

Il lui tardait le retour de son amant mais elle était aussi attristée, car elle ne pourrait plus voir Sirius, et Severus l’avait remarqué.
« Que me vaut cet air maussade ? Lucius rentre bientôt, tu devrais être heureuse… »
« Je le suis Sev, mais je ne sais pas, je dois couver quelque chose », mentit-elle.
« Ou bien l’idée d’être séparée d’un certain Black te rend triste et angoissée ? »
Elle le dévisagea et laissa tomber sa plume blanche sur son parchemin.
« Sev si jamais tu as osé lire dans mes pensées… »
« Pas besoin de Legelimancie pour voir ça, même un Poufsouffle l’aurait deviné ». Il posa rageusement sa plume et se rapprocha d’Eléa, « ne me dis pas que tu es tombée amoureuse de lui, par pitié ».
« Je ne suis pas amoureuse de lui, tu sais bien que je suis totalement accro à Lucius… » soupira-t-elle.
« Mais il ne te laisse pas indifférente n’est-ce pas ? »
« Oui, ben, il faudrait être aveugle pour l’être… Où veux-tu en venir ? »
« Nulle part, j’essaie seulement de te comprendre Eléa.. Tu es la petite amie de Lucius Malfoy… Tu sais ce que ça veut dire ? Tu crois qu’en rentrant il ne va pas savoir tout de tes faits et gestes ? Comment crois-tu qu’il va réagir ? »
« Je sais… je sais », dit-elle ennuyé,e « mais il ne s’est rien passé, on est juste amis », insista-t-elle.
« Si ce n’est ces petits gestes qu’il a pour toi… Si je les ai vus, d’autres ont dû les remarquer. »
« Ça ne veut rien dire, Rodolphus et toi avez les mêmes gestes envers moi. »
« Euhhh… non Eléa… », sourit-il.
Un petit silence gêné s’installa, puis elle reprit en changeant de sujet :
« Des projets pour ce soir ? Sinon on pourrait dîner ensemble… »
« Bonne idée, j’espère que Dumbledore n’aura pas la merveilleuse idée de nous refaire le même coup que pour le repas de Noël. »
« Ça s’était plutôt bien passé », s’amusa-t-elle en voyant sa tête renfrognée.

Au grand désespoir de Severus, le Directeur avait eu la même idée et ils passèrent la Saint Sylvestre tous ensemble et le repas s’était passé aussi bien que la première fois, mis à part les marmonnements de Severus que seule Eléa pouvait entendre et qui la faisaient éclater de rire.
Eléa n’aimait pas cette fête, elle trouvait cela stupide de fêter la nouvelle année en grandes pompes. Juste après le dessert elle embrassa Severus et regagna sa chambre, laissant les autres s’amuser. Elle avait presque atteint la salle commune des Serdaigle lorsqu’elle entendit quelqu’un courir derrière elle.
« Eléa… attends ! » Sirius s’arrêta devant elle, essoufflé : « Je….voulais… » Il essayait de reprendre sa respiration, « te parler… » Il s’appuya contre le mur, la main à son côté droit.
« Ça va aller Sirius ? »
Il leva son pouce : « Super… vraiment super… »
« Tu veux t’asseoir à l’intérieur ? »
Elle l’amena dans la salle commune et ils s’assirent. Sirius se sentait mieux et ils furent pris d’un fou rire. Une fois calmé, il se rapprocha doucement d’elle.
« Il rentre demain n’est-ce pas ? »
« Oui, vers midi », sourit-elle faiblement.
« Ce qui veut dire qu’on pourra plus se voir autant… » Il était triste.
« On pourra toujours faire équipe dans les cours qu’on a en commun… et à la bibliothèque », répondit-elle d’un ton faussement enjoué.
« Oui, je suppose » dit-il amèrement. Il lui caressa la joue et y déposa un baiser. « A demain alors… »

Il sortit de la pièce et Eléa resta seule devant le feu de cheminée, elle se sentait triste et avait envie de pleurer. Elle ferma les yeux, essaya de faire le vide. Demain il serait de retour et tout reprendrait son cours normal, il lui raconterait ses vacances et elle les siennes, ou du moins une partie, et les cours reprendraient, tout serait normal, elle ne devait pas avoir peur, elle ne voulait pas commencer la nouvelle année dans la peur…


***

Poudlard, décembre 1996

Harry et Hermione étaient repassés rapidement par leurs chambres respectives pour prendre leurs cadeaux et descendaient à présent dans les souterrains de Poudlard pour rejoindre la salle commune des Serpentard.

- Je n’arrive toujours pas à croire qu’on va finir la soirée de Noël chez les Serpentard en compagnie de Draco Malfoy..., soupira Harry en traînant les pieds.
- Ca va Harry ! On n’est quand même pas invités à la table de Voldemort pour partager sa dinde et ses marrons ! s’énerva un peu Hermione accélérant le pas.
- C’est pareil..., marmonna Harry se demandant où pouvait bien se trouver cette fichue salle alors qu’il ne voyait qu’un long couloir devant lui qui semblait mener nulle part.
- C’est ici..., souffla Hermione s’arrêtant subitement.
Harry regarda d’un air perplexe le mur blanc qu’Hermione fixait.
- Lotus corniculatus ! prononça distinctement cette dernière ouvrant le passage.
- Tu connais le mot de passe des Serpentard ?! hallucina Harry alors qu’ils entrèrent dans la salle commune. Comment ça se fait que tu connaisses le mot de passe des Serpentard ??!

Hermione lui jeta un regard menaçant lui indiquant qu’il ferait bien de se taire alors que Draco vint à leur rencontre les invitant à s’asseoir autour d’une petite table en acajou.
- J’ai emmené un jeu de cartes Moldu, déclara Hermione sortant une boîte rouge qu’elle posa sur la table.
- « Uno »..., lut Draco sur la boîte. C’est bien un jeu Moldu pour porter un nom aussi ridicule !
- Ah oui ? Parce que « Abracadabra », c’est un nom intelligent peut-être pour un jeu de sorciers ??! rétorqua Harry sur le même ton ironique, et ils se jetèrent un regard meurtrier.
- Oui bon, et si on passait aux choses sérieuses..., les coupa Hermione choisissant d’ignorer leur querelle une fois encore stupide. Les cadeaux ! Qui commence ? demanda-t-elle avec excitation.
- Toi !! répondirent en cœur les garçons.
- Non, je suis plutôt curieuse de voir ce que vous vous êtes offerts mutuellement tous les deux... Vous commencez ! ordonna Hermione partagée entre la curiosité et la crainte d’un désastre.
Harry et Draco obéirent en silence et hésitèrent un instant à ouvrir le paquet qu’ils avaient devant les yeux avant de finalement s’exécuter sous le regard attentif d’Hermione. Ils semblaient tous les trois avoir retenu leur respiration pendant ces secondes cruciales.

- « Le Quidditch pour les nuls »..., énonça l’air dépité Harry en découvrant le livre que lui avait offert Draco.
- Qu’est-ce que c’est que ça ?? demanda à son tour Draco en ouvrant un petit boîtier carré et sortant une petite galette plate avec un trou au milieu.
- C’est pas vrai..., soupira Hermione qui, s’attendant au pire, fut quand même quelque peu soulagée. C’est un CD Malfoy, il y a de la musique Moldue dessus, c’est Muse, le groupe que tu as entendu à la soirée d’Halloween, il faut un appareil Moldu spécial pour pouvoir l’écouter... Vous êtes fiers de vous ? On peut continuer ?

Ils esquissèrent un sourire en coin et Harry sortit le cadeau qu’il réservait à Hermione.
- Pour toi...
- Et voici le mien, déclara à son tour Draco.
- Merci. Hermione regarda les deux paquets qui avaient exactement la même forme et comprit un sourire aux lèvres que les garçons avaient pensé à la même chose.
- « Potions : techniques et pratique simplifiées », commença-t-elle lançant un sourire entendu à Malfoy. « Défenses contre les Forces du Mal, défi du temps » ... Wow, Harry, c’est une édition très rare, elle est superbe, comment as-tu fait pour la trouver ?
- Près de six mois de recherche, expliqua Harry visiblement content d’avoir réussi à impressionner sa meilleure amie.
- Merci beaucoup... Merci à tous les deux ! A mon tour, ça c’est pour toi Harry et ça, c’est pour toi Malfoy !

Ils ouvrirent leurs cadeaux dans un silence religieux et Draco ne put s’empêcher d’éclater de rire en découvrant la parure de stylos Moldue que lui avait offert Hermione. Cette dernière lui fit un clin d’œil en retour avant de se tourner vers Harry qui était resté silencieux. Il était comme tétanisé alors qu’il ne pouvait détacher ses yeux de la photo qu’il avait sous les yeux. Une émotion l’avait envahi et il n’osait plus bouger ou parler de peur d’éclater en sanglots, surtout devant Malfoy.
- Comment... comment tu as eu ça ? réussit-il à articuler maîtrisant ses émotions.
- Le professeur Lupin..., expliqua Hermione simplement. Ca te plaît ?
- Si ça me plaît ? ! Hermione, c’est le plus beau cadeau de Noël qu’on m’ait jamais fait ! La promo de 1977 au grand complet, mes parents réunis dessus, pendant leurs études à Poudlard... Ils ont notre âge Hermione, c’est extraordinaire que tu aies pensé à ça...
- Je suis contente qu’elle te plaise, le professeur Lupin était très heureux de me la donner. C’est un peu son cadeau aussi...
- La promo de 1977 ?? Hey, mon père doit être dessus ! Je peux voir ? demanda Draco.
- NON ! aboya Harry ne voulant pas lâcher son trésor.
- Harry... c’est Noël...
ll soupira et fit glisser la photo sur la table en direction de Draco qui regarda la photo en silence, n’osant pas faire le moindre commentaire, et n’en ayant pas envie pour tout avouer...

- Bon ! Et si on s’amusait guys !! C’est Noël après tout, arrêtez de faire ces têtes d’enterrement ! Je vous apprends le Uno ??
-Pourquoi pas..., répondit Draco en haussant les épaules. Je sens que je vais prendre le cours sur les Moldus l’année prochaine, je serai imbattable sur le sujet...

Ils avaient vite compris les règles et s’amusaient depuis plus de deux heures, un duel semblant d’être installé entre Harry et Draco sur celui qui ramasserait le plus de cartes. Hermione commençait à fatiguer, ses yeux papillonnaient et elle était de moins en moins attentive, ayant envie d’aller se coucher après cette journée finalement éreintante. Draco posa une des deux cartes qui lui restait en criant « Uno » et Hermione cligna plusieurs fois des yeux s’assurant qu’elle ne rêvait pas.
-Tu triches Malfoy… Les deux 6 jaunes sont déjà passés, tu as changé la couleur de cette carte…
-Mais pas du tout ! se défendit le Serpentard de mauvaise foi.
-De toute façon, je fatigue…, déclara Harry, et puis j’ai triché aussi…
-Quoi ?? On ne peut pas vous faire confiance tous les deux !
-Ne me dis pas que tu n’as pas triché au moins une fois Hermy…, répondit Harry. Tu ne pouvais pas le faire avec tes amis Moldus, mais je suis sûre que tu as triché ce soir…
-N- non… d’accord, peut-être une ou deux fois…, avoua-t-elle en se levant. Je crois qu’on devrait y aller Harry, j’en peux plus. On a intérêt à raser les murs si on ne veut pas que Rusard nous surprenne…
-Aucune chance, il a trop bu ce soir. Dumbledore n’arrêtait pas de lui remplir son verre ! déclara Draco.

Harry et Hermione quittèrent finalement la salle commune des Serpentard et prirent le chemin du retour jusqu’à leur salle commune.
-Alors, cette soirée finalement ? demanda Hermione à mi-voix alors qu’ils montaient les étages du château.
-Pas mal, ça aurait pu être pire… Je te préviens, Malfoy ne sera jamais mon ami pour autant ! répondit Harry d’un ton ferme.
-Il n’est pas le mien non plus je te rassure… Disons que je suis obligée de faire équipe avec lui et que ça se passe mieux de semaines en semaines, je ne vais pas me plaindre…, répondit-elle peu convaincue par sa réponse mais elle sembla convenir à Harry.
-Merci encore pour la photo en tout cas Hermy…
-Ca me fait plaisir qu’elle te plaise autant, je savais qu’elle te plairait de toute manière…

Ils se souhaitèrent une bonne nuit dans leur salle commune et prirent chacun la direction de leur dortoir. Hermione se laissa tomber sur son lit sans prendre la peine d’enlever son manteau. Elle était vraiment épuisée mais elle fit un effort pour se relever et se déshabiller quelque peu. Elle enleva son manteau et alors qu’elle le jeta sur une chaise, elle vit une petite boîte tomber de la poche extérieure. Intriguée, elle la ramassa et l’examina au creux de sa main alors qu’elle n’avait aucune idée d’où elle pouvait provenir malgré le fait qu’elle était tombée de son propre manteau. Elle était enveloppée dans du papier cadeau et elle décida après tout de l’ouvrir, elle était dans son manteau donc ça lui était certainement adressée. Elle enleva délicatement le papier cadeau et s’aperçut qu’il y avait un mot d’écrit à l’intérieur, elle le lut et le souffle lui manqua alors qu’elle comprit qui était le destinataire du cadeau surprise. Sur le papier, étaient inscrits ces simples mots : « Joyeux Noël. DM ». Elle n’arrivait pas y croire, elle ne voulait pas y croire, elle ne voulait pas ouvrir ce cadeau mais la tentation fut plus grande et elle cessa de respirer complètement quand elle ouvrit en tremblant la petite boîte. Elle en sortit une chaîne vraisemblablement en or blanc avec un pendentif en forme de goutte d’eau orné d’une pierre précieuse verte, une émeraude. Elle porta une main sur sa bouche et étouffa un « mon Dieu… » en ayant encore du mal à croire ce qu’il avait fait.

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