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MessagePosté le : 17 Déc 2004 19:01
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Alors, après une longue attente, j'ai enfin lu ce nouveau chapitre ! :smile:

J'ai beaucoup aimé... Les choses se mettent en place, Hermione en sait plus sur Eléa et le couple Hermione/Draco est assez "cute" je trouve !
Par contre, quelques petites remarques :

Eléa bien que toujours là sous la forme de chat, m'a semblé moins présente que d'habitude (elle me manque quand on la voit moins ! :( )

Je veux du NC-17 :o

Et même si le couple Sirius/Eléa est sympa...Je reveux plus de Eléa/Lucius !!! :o

(je suis pas chiante du tout hein ! :D )
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MessagePosté le : 17 Déc 2004 22:37
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eilane a écrit :

Eléa bien que toujours là sous la forme de chat, m'a semblé moins présente que d'habitude (elle me manque quand on la voit moins ! :( )

Dans le présent, elle est en chat ouais, donc moins bavarde !! :lol: Dans le passé, elle est bien présente par contre !! :evil:

Citation :
Je veux du NC-17 :o

:shock: Ispice di perverse !!! Chocked, I'm chocked !!! :D Tu seras servie par la suite, fais-moi confiance... :rolleyes:

Citation :
Et même si le couple Sirius/Eléa est sympa...Je reveux plus de Eléa/Lucius !!! :o

Bon chuis partagée moi, je suis shipper Eléa/Sirius, mais j'adore Lucius/Eléa too, pô facile... :-/

Citation :
(je suis pas chiante du tout hein ! :D )

Nah !!! Si peu ! :lol:

:bisou:
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MessagePosté le : 17 Déc 2004 23:30
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:o .....piré chuis trop crevée :tired:

réponse à tout : ça va viendre .... :mock:
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MessagePosté le : 22 Déc 2004 00:18
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:o ATTENTION, DOUBLE WARNING !!!! NC-17 POUR SCENE EROTIQUE ET SCENE VIOLENTE POUVANT CHOQUER LES PLUS JEUNES LECTEURS ! :o

Citation :

Chapitre 11 : La rencontre

Poudlard, mars 1978

Alors que toute l’école se préparait à fêter la Saint Patrick, les septièmes années attendaient avec impatience les résultats des ASPIC blancs.
Dumbledore les réunit un matin pour leurs annoncer le classement, l’effervescence régnait dans la salle et le classement réservait des surprises.
Eléa aperçut une étincelle de fierté dans le regard de Dumbledore lorsqu’il prononça son nom en tête du classement, elle sourit alors, bien qu’elle savait depuis le début qu’elle serait première. En deuxième position, les Serpentards firent une ovation à Severus Snape dont les yeux noirs étincelèrent, mais son sourire s’effaça à l’annonce de la troisième position, Lily Evans, « comment une sang-de-bourbe avait pu obtenir de tels résultats », pouvait-on lire sur son visage, comme sur la plupart des visages des Serpentards et même Eléa eut cette pensée. James et Rémus étaient quatrième et cinquième et Eléa pouvait lire avec plaisir la déception sur le visage de James, son orgueil venait de prendre une claque. Lucius était cinquième. Elle savait qu’il travaillerait encore plus pour être dans les trois premiers du classement. Ensuite venaient Sirius et Franck Londubat, fiers d’eux, Eléa était heureuse pour son compagnon et lui sauta au cou en l’embrassant. Rodolphus était neuvième pas très enchanté d’être classé après les Gryffondors, puis Narcissa en dixième position, qui aurait pu faire mieux et Bellatrix était onzième. Onzième jubila Eléa, loin, très loin de la première place. Elle lui sourit ironiquement et elle sentit Bellatrix fulminer auprès de Rodolphus.
Le reste des résultats, Eléa ne l’écouta pas, cela ne l’intéressait pas, elle ne s’intéressait qu’à l’élite, qu’au pouvoir, qu’à ses amis ou ennemis.

Lorsqu’il eut fini, Dumbledore décréta que les septièmes années méritaient un peu de repos et leur donna congé des deux jours qui les séparaient du week-end, nouvelle qui les enchanta et Dumbledore quitta la pièce sous les applaudissements et les cris de joie. Ils pourraient fêter la Saint Patrick dignement sans avoir à se lever vendredi matin pour suivre leurs cours.
Le directeur était dans le couloir lorsque Eléa sortit de la Grande Salle, il la regarda et elle comprit qu’il voulait s’entretenir avec elle. Elle s’avança donc vers lui, radieuse, il lui sourit et la félicita pour ses résultats exceptionnels, elle avait rendu des copies parfaites et exécuté chaque sort sans erreur, même sa potion.
Ils continuèrent tout en marchant dans les larges couloir du château. Lorsqu’ils furent assez loin des autres élèves, il s’arrêta pour lui parler plus sérieusement.
« Eléa, j’aimerais te mettre en garde, » dit-il gravement.
« Contre quoi ? » s’étonna-t-elle.
« Des résultats comme les tiens ne vont pas passer inaperçus au Ministère et je crains que quelques esprits malveillants fassent en sorte que tu choisisses de te battre du côté de Voldemort. » Il l’observa alors qu’elle était pensive. « Je sais, » reprit-il, « Que tu partages un bon nombre de ses idées. Je veux que tu réfléchisses à deux fois avant de t’engager de ce côté-là, car je sais que tu es partagée. Une fois engagée, tu devras assassiner des gens, les torturer, pas seulement des Moldus, des sorciers aussi, ceux qui ne se soumettront pas à lui. Voldemort te promettra beaucoup de choses, mais il ne s’intéresse qu’à une chose. A lui, lui et son pouvoir. Ne l’oublie jamais. »
« Tu me renieras ? »
Il la dévisagea, interdit par la question.
« Si je m’engage, tu me renieras ? » Ses yeux embués regardaient son père tristement.
« Non, je ne te renierai pas Eléa… je serai déçu c’est certain, mais si nous nous retrouvons face à face lors d’un combat, je ne t’épargnerai pas, sache-le ». Son regard bleu avait pris une couleur plus sombre, une expression plus dure. « Néanmoins, je serai toujours là si tu ressens le besoin de me parler, même si tu es… de l’autre côté. »

Ils achevèrent la conversation alors que les élèves sortaient bruyamment de leurs salles de cours. Eléa regagna sa salle commune pour souffler un peu et réfléchir à la conversation qu’elle venait d’avoir. Pourquoi voulaient-ils tous qu’elle choisisse ? Elle ne voulait pas choisir ! Elle se jeta sur son lit et serra sa vieille peluche contre sa poitrine en y enfouissant sa tête, ce vieux nounours portait encore le parfum de sa mère, cette odeur qu’elle aimait tant, poudrée, douce, légèrement fleurie.
Pourquoi était-elle si faible ? Elle se disait forte mais elle ne l’était pas. Elle se laissait manipuler par ses sentiments, par ses émotions, elle n’était pas maîtresse d’elle-même et elle détestait ça.
Sirius.
Lucius.
Le jour et la nuit.
Quoi qu’elle fasse, elle en perdrait un, même si elle ne faisait rien. Elle regrettait presque d’avoir écouté son père et d’être venue en Angleterre. Mais depuis qu’elle était à Poudlard, elle se sentait… vivante.
Lentement, prise dans ses pensées, elle s’endormit paisiblement.

***

Lily la réveilla pour le déjeuner tout étonnée de la voir endormie. Eléa descendit avec elle, vaseuse et ne mangea pas beaucoup, dormir comme ça ne lui réussissait pas du tout.
Elles passèrent l’après-midi ensemble, ce qui finalement était assez agréable. Eléa était partagée par rapport à Lily. Elle l’aimait bien, elle aimait sa compagnie, mais elle était vraiment exaspérante parfois, elle était bornée, trop sérieuse et qui plus est, elle n’était qu’une « sang-de-bourbe ». Eléa la soupçonnait de la surveiller, par rapport à ses liens avec les Serpentards en particulier, mais ironiquement elle était sa seule amie, la seule femme à qui elle pouvait confier certains secrets, même si elle ne se confiait pas souvent et qu’elle préférait la compagnie des hommes.
Les garçons les rejoignirent au dîner, après une séance de Quidditch épuisante, puis ils descendirent dans la Grande Salle décorée de vert et de trèfles, où il eurent la surprise de voir un orchestre Irlandais jouer une balade. Le repas fut agréable avec ce fond musical, puis une fois le repas terminé, les professeurs firent disparaître les tables et un bal s’improvisa au son des gigues irlandaises dont la bonne humeur était communicative.
Eléa rentra tôt pour aller se coucher, bizarrement elle avait une baisse de régime et avait besoin de sommeil, cela n’arrivait pas souvent, elle irait voir madame Pomfresh le lendemain pour lui demander un remède. Sirius voulut l’accompagner, mais elle refusa, il avait l’air de si bien s’amuser, elle ne voulait pas l’en priver.
Alors qu’elle se dirigeait vers l’étage de la salle commune des Serdaigles, elle rencontra Severus. Ils se sourirent et s’arrêtèrent pour discuter un peu, ils avaient eu rarement l’occasion de se retrouver seuls ses derniers temps.
« Tu as l’air fatiguée », lui dit-il en lui caressant la joue. « Tout va bien ? »
« Oui, ça va bien, mais c’est vrai que je suis fatiguée, j’irai à l’infirmerie demain… Et toi ? Comment vas-tu ? »
« Je vais bien, je voulais te voir, ça tombe bien ! » sourit-il.
« Ah oui ? »
« Vu que tu n’as plus besoin de cours de potions, vu tes excellents résultats », dit-il avec fierté, « J’ai pensé qu’on pourrait approfondir l’occlumancie, si je me souviens, tu n’en as pas fait beaucoup en France… »
« Oui, on l’a juste survolé… Tu crois vraiment que j’en ai besoin ? »
« Oui, c’est important, surtout en cette période… critique ».
« Lucius m’avait dit que tu étais très fort en légélimencie et en occlumancie… » Elle continua en essayant d’être détachée « Comment va-t-il ? »
« Moins bien que toi » répondit-il sèchement. Eléa baissa les yeux, regrettant d’avoir posé LA question. « Tu lui manques beaucoup. »
« Il me manque aussi », murmura-t-elle. « Je vais me coucher » reprit-elle. « Je suis vraiment crevée. »
« Bien moi aussi, Sarah m’attend. » Il avait un sourire malicieux.
« On se voit ce week-end pour la première séance ? »
« Oui, je pense, je te dirais ça demain. » Il l’embrassa sur le front « Bonne nuit ».
« Bonne nuit à toi aussi ».

Elle se rendit enfin dans sa chambre et se mit en nuisette d’un coup de baguette magique, elle eut juste la force d’un passage rapide à la salle de bain, avant de s’endormir, sous une énorme couette douillette, sa vieille peluche contre elle.


***

Poudlard, mars 1997

Le bureau du professeur Dumbledore était chargé d’électricité. Le temps pourtant clair dès l’aube de ce début du mois de mars s’était tout à coup assombri et de gros nuages noirs et menaçants dansaient au-dessus de Poudlard.
Eléa avait repris sa forme humaine mais ses pupilles étaient toujours légèrement dilatées et avaient gardées leur forme allongée lui donnant un regard mystérieux et presque surnaturel alors que leur bleu d’habitude si clair était à présent plus foncé, presque noir.

- Tu peux t’asseoir, proposa poliment le vieux sorcier lui désignant un fauteuil au coin du feu. Mais elle resta debout, les poings serrés, la mâchoire crispée. Elle bouillonnait de l’intérieur et la vapeur n’allait de toute évidence pas tarder à s’échapper de la soupape de sécurité.
- Comment va Lucius Malfoy ? demanda finalement Dumbledore sur un ton calme qui se voulait sarcastique.
- Comment as-tu pu la confier à un couple de Moldus ?? rétorqua-t-elle les dents serrées.
- Et Voldemort ? Le Seigneur des Ténèbres tient toujours la forme ?
- Je ne suis pas dangereuse pour ma propre fille ! continua-t-elle s’efforçant de contenir la rage qu’elle pouvait ressentir à cet instant. Je n’aurais pas détruite ma fille ! Si tu m’avais laissé une chance, j’aurais pu l’aimer et l’élever parmi les siens, les sorciers, et non dans ce monde de larves !
- Oui, je suis persuadé qu’élever une enfant dans une cellule de la prison d’Azkaban aurait été salutaire et bénéfique pour elle, et très équilibrant…, railla Dumbledore sur un ton toujours aussi calme.
- En tout cas, ça aurait été mieux que parmi ces Sang de bourbe ! cria Eléa.

Les trois pots de terre posés sur la poutre de la cheminée éclatèrent alors et les portraits s’étaient immobilisés et figés dans leurs tableaux.
- Calme-toi, Eléa… Tu vois bien que tu es incapable de te contrôler…, fit remarquer tristement Dumbledore.
- Comment veux-tu que je garde mon calme en apprenant que ma fille a été élevée par des Moldus ?! Tu dis que tu ne m’as pas élevée et peu connue mais tu as reproduit la même chose avec ta petite fille en te défilant et en te débarrassant d’elle, la laissant à ces gens-là !
- Ne renverse pas les rôles Eléa ! dit-il élevant un peu la voix. Tu as fui tes responsabilités ! Tu as décidé de faire un enfant dans ce climat de guerre ! Il fallait y réfléchir à deux fois avant d’accéder à la requête de ton Maître ! Tu savais qu’il y avait un risque, et tu savais qu’il y avait une chance pour que ça se termine comme ça ! Tu ne croyais tout de même pas sérieusement que j’allais donner cette enfant à Voldemort ?!
- Tu as gagné de toute manière, déclara-t-elle amèrement. Elle me déteste maintenant, bien joué papa… Mais tu sais que ce n’est pas terminé, je ne m’avouerai pas vaincue, jamais !
- C’est à Hermione de décider à présent, elle a toutes les cartes en main. C’est une enfant intelligente, Eléa, elle sait faire la part des choses mais elle aime bien entendre les choses de vive voix. Elle viendra te voir et je ne l’en empêcherai pas mais je te mets en garde, Eléa… Je ne te laisserai pas manipuler Hermione et ne t’avise pas de l’approcher de Voldemort, termina Dumbledore sur un ton dangereux.
- C’est à elle de décider, tu as raison. Et son choix risque d’être intéressant !

Sur ces mots, Eléa jeta un dernier regard de défi à son père et ouvrit la porte d’un geste de la main, sortant du bureau du directeur, la tête haute et martelant les dalles en pierre de ses bottes à hauts talons. Elle atteignit le Grand Hall et fit ouvrir les lourdes portes du château laissant entrer le vent froid dans Poudlard, sous les regards médusés des élèves qui se rendaient dans la Grande Salle pour déjeuner. Quand elle mit un pied sur le parvis, un éclair transperça les nuages trop nombreux et une forte pluie se mit à tomber. Elle rabattit d’un geste vif et rapide la capuche de sa cape sur sa tête et commença à descendre le chemin l’éloignant de Poudlard où elle pourrait transplaner librement.

***

Little Hangleton, mars 1997

Les bourrasques de vent faisaient claquer les volets du Manoir alors qu’une pluie battante inondait les fenêtres. Une détonation, suivie de quelques éclairs, fit sursauter la dizaine de Mangemorts réunis dans le salon.
La porte-fenêtre du salon s’ouvrit à la volée laissant entrer le froid et la pluie. Eléa surgit, dégoulinante d’eau, le regard sombre baignant dans des yeux rouges de larmes et se dirigea sans dire un mot vers l’escalier qu’elle monta en courant.
Rabastan leva un sourcil interrogateur.
- Tu ne la suis pas Lucius ?
- Oh non ! s’exclama-t-il. Je vais attendre quelques minutes…, ajouta-t-il avant de se replonger dans les parchemins qui jonchaient la table massive.

La porte de la salle de bain s’ouvrit, laissant s’échapper une épaisse fumée. Dehors, l’orage s’était calmé et une fine pluie tombait sans bruit. Elle sortit de la petite pièce, enroulée dans une serviette blanche, les cheveux mouillés collant à sa peau diaphane. Lucius l’attendait, près de la fenêtre, il la prit dans ses bras dans lesquels elle éclata en sanglots, il la consola, la berçant, la câlinant.
Après quelques minutes, elle se recula légèrement et leva la tête vers lui.
- Je l’ai retrouvée Lucius, j’ai retrouvé ma fille.
- Vraiment ? dit-il étonné, qui ?
- Tu avais raison, c’est Hermione.
- Granger ? Il réfléchit quelques secondes. Je savais bien qu’une sang de bourbe ne pouvait être aussi intelligente !
Elle sourit faiblement, puis se détacha des bras de son amant, avec un long soupir.
- Il l’a confiée à des Moldus, dit-elle avec dégoût, MA fille Lucius ! Et si tu savais toutes les choses qu’il lui a dites sur moi !! Elle ne voudra jamais me rencontrer, s’énerva-t-elle. Manipulatrice, je t’en foutrais des manipulatrices, il peut parler !
- Calme-toi chaton…
- Mais qu’est-ce que vous avez tous à vouloir que je me calme !! cria-t-elle.
Lucius serra les dents et essayait manifestement de ne pas s’énerver à son tour.
- Je connais un peu Grang… Hermione, se reprit-il en voyant le regard féroce de sa maîtresse. Elle est très curieuse… elle te contactera.
- Tu crois ? implora-t-elle.
- Oui, j’en suis sûr. Tu devrais te reposer maintenant, tu as l’air fatiguée.
- Tu as raison… Je tombe de sommeil… Elle se dirigea vers le lit et laissa tomber à ses pieds la serviette humide.

Lucius lui jeta un dernier coup d’œil tout en ouvrant la porte et voyant son corps dénudé, se retint de lui sauter dessus. Il se raisonna et descendit retrouver les autres pour le déjeuner. Il irait la réveiller avant la tombée de la nuit, il lui réservait une petite surprise.

***

La nuit commençait à tomber lorsque Lucius entra dans la chambre plongée dans la pénombre. Il resta un moment à la contempler endormie, si paisible, ses longs cheveux d’ébène éparpillés sur l’oreiller. Il s’assit à côté d’elle et lui caressa doucement le visage, la tirant de ses rêves profonds.
- Eléa, amour… réveille-toi.
Eléa soupira profondément et ouvrit un œil.
- Déjà ?
- J’ai une surprise pour toi… habille-toi.
- Une surprise ? s’étonna-t-elle.
- Oui… allez dépêche-toi ! Je t’attends en bas.

Elle se hâta donc de s’habiller, d’une robe noire, tranchant avec sa peau pâle, et d’un simple manteau, en se demandant ce que son amant avait prévu pour elle, il savait toujours ce qui lui faisait plaisir.
Elle le retrouva en bas, dans le parc, l’enlaça pour l’embrasser tendrement, cela faisait plus de trois semaines qu’ils n’avaient pas fait l’amour et il lui manquait terriblement.
- Tu es prête ? demanda-t-il une étincelle d’impatience dans les yeux.
Elle acquiesça, curieuse. Il la serra dans ses bras et ils transplanèrent.

Ils se retrouvèrent dans un autre parc, devant une grande demeure d’où s’échappaient des voix et des rires.
- Où sommes-nous ?
- Près de Londres, dit-il en la prenant par le bras pour se rapprocher d’une fenêtre, chez un couple de notables Moldus… des médecins.
A ce dernier mot, Eléa sursauta
- Des médecins ?
- Qui fêtent leurs dix ans de carrière en compagnie de quelques amis, continua-t-il sur un ton doux, à l’oreille d’Eléa, alors qu’un sourire commençait se dessiner sur les lèvres de celle-ci. Il me semble, reprit-il, que tu as besoin… d’action.

Ils sonnèrent à la porte et un homme de haute stature, les cheveux grisonnants, leur ouvrit la porte d’un air enjoué, un verre de vin à la main.
- Bonsoir… Que puis-je faire pour vo…
Eléa le poussa sur le côté et lui prit son verre de la main, suivie de Lucius qui claqua la porte, faisant sursauter la dizaine de convives présente. Une femme blonde, élancée, s’avança vers elle hésitante et inquiète.
- Qui… qui êtes-vous ?
- Je dirais… Eléa eut un sourire sadique, …la mort.

La femme la regarda incrédule.
- Si c’est une blague ce n’est pas très marrant !
- Ça peut l’être… enfin ça dépend pour qui…
- Prenez tout, notre argent, les bijoux, se précipita l’homme qui leur avait ouvert la porte.
- De l’argent ? Elle eut un petit rire moqueur, mais l’argent ne représente rien !

Lucius leva sa baguette dans un geste circulaire, « insonnorium », puis la tourna dans l’autre sens, et sous les yeux éberlués de invités, volets et portes se fermèrent dans un bruit sourd et sec. Puis il monta visiter les étages pour vérifier si personne ne se cachait plus haut.
- Alors que voulez-vous ? cria l’homme à Eléa qui regardait son amant monter.
Eléa leva un sourcil et pointa sa baguette sur lui.
- Ce que je veux ?? Endoloris !
L’homme s’écroula au sol, hurlant de douleur. Les invités étaient figés d’horreur et la femme blonde s’approcha de lui pour savoir si il allait bien.

Restée seule avec les « otages », Eléa les réunit tous dans le salon où était servi l’apéritif. Elle les fit s’asseoir sur les canapés et fauteuils, ils étaient effrayés et s’échangeaient des regards d’incompréhension. Elle demanda alors qui étaient les propriétaires de la maison et l’homme qu’elle venait de blesser et la femme blonde levèrent des mains tremblantes. Avec un sourire carnassier, Eléa les fit asseoir sur deux chaises et les ligota avec des liens magiques.
- Je ne comprends pas, dit l’homme d’une voix hésitante, que nous voulez-vous ? Pourquoi vous en prendre à nous ?
- Pourquoi ? Elle les fixa durement, regardez-vous ! Vous vous prenez pour les maîtres du monde alors que vous devriez ramper devant nous, vous êtes pires que la vermine, des parasites qui ne méritent pas de vivre, je vomis votre race et tout ce qu’elle apporte ! Et vous ! Elle pointa le couple ligoté de sa baguette. Vous encore plus que les autres, médecins… Pour qui vous prenez-vous ? Vous voulez sauver des vies ? Essayez donc de sauver vos amis !

Elle empoigna par les cheveux une invitée et la jeta à terre devant eux. Elle pointa sa baguette vers la gorge et elle fendit l’air d’un bref mouvement horizontal qui laissa une traînée de fumée rouge. La femme eut un air surpris alors qu’un fin filet de sang s’échappait de son cou, puis elle s’écroula, sa tête roulant dans la direction opposée de son corps. Lucius l’arrêta de son pied.
- Tu aurais pu m’attendre, la charma-t-il, ignorant les cris et les pleurs des convives.
- Je me suis laissée emporter…
Elle se retourna pour observer la dizaine de personnes qu’il restait.
- Bien… Par qui va-t-on commencer ?

Elle jeta des « endoloris » à profusion, ils hurlaient de peur, de douleur, Eléa prenait un malin plaisir à les voir souffrir, sa haine des Moldus n’avait jamais été plus forte depuis la mort de sa mère.
Les têtes tombèrent, déversant leur sang dans une marre sombre et épaisse, puis elle s’approcha du seul couple qui restait en vie, mise à part les médecins.
- Je vous en prie, implora l’homme, je vous en prie, laissez-la partir !
- C’est ta femme ? demanda-t-elle sournoisement.
- Oui… oui, c’est ma femme, pleura l’homme.
- Bien… Elle leva sa baguette « Imperio ».
L’homme se calma, les yeux dans le vague. Eléa fit apparaître un long couteau qu’elle lui tendit.
- Tue-la, ordonna-t-elle.

La femme qui était à côté de lui recula instinctivement devant le regard vide de son mari qui se tourna vers elle, levant son couteau qu’il enfonça dans sa chair à plusieurs reprises arrachant des cris à sa femme. Le couple ligoté hurla, la femme vomit devant la violence du geste.
Eléa mit fin au sortilège d’Imperium et laissa l’homme un instant seul avec sa conscience devant ce qu’il venait d’accomplir. Il devint fou de chagrin et soudain il leva son couteau dans l’intention de se suicider, mais Eléa le prit de vitesse et fit disparaître l’arme.
- Ah non ! se vexa-t-elle.

Lucius s’approcha d’elle et la prit dans ses bras, lui murmurant des mots doux à l’oreille, puis il longea son bras et prit sa main dans laquelle elle tenait sa baguette et tout en l’embrassant dans le cou la leva vers l’homme et prononça les mots « Avada Kedavra ». Le jet de lumière verte le frappa en plein cœur et il mourut sur le coup.

Lucius continuait d’embrasser sa maîtresse dans le cou, lui caressant la poitrine d’une main et remontant sa jupe de l’autre. Eléa gémit, elle se retourna pour lui faire face, ils s’embrassèrent passionnément et il la serra violemment contre lui. Il débarrassa le canapé d’une victime et de sa tête ensanglantée, y jetant Eléa dont les cheveux s’imprégnèrent du sang du cadavre alors qu’elle s’allongeait pour s’offrir à son amour.
Il la prit là, sauvagement, comme deux animaux s’accouplant au milieu de leurs proies, car en cet instant c’est ce qu’ils étaient, des prédateurs, et leur plaisir en fut décuplé.

Ils se rhabillèrent et s’embrassèrent langoureusement, leurs pieds baignant dans l’énorme tâche visqueuse, ils n’arrivaient pas à se détacher l’un de l’autre, encore parcourus d’ondes de plaisir.
- Toi seul sais comment me satisfaire, ronronna-t-elle.
- Ce fut un plaisir chaton, susurra-t-il. Que veux-tu faire d’eux ? Il désigna les deux médecins qui étaient livides et à bout de nerfs.
- J’hésite entre les laisser vivre avec ce traumatisme ou les tuer…

Ils échangèrent un regard et les tuèrent ensemble. Avant de quitter la maison, Eléa se retourna pour avoir une vue d’ensemble, puis elle rejoignit Lucius qui allumait une cigarette aux volutes de fumées mauves. Ils restèrent quelques secondes sur le parvis, à savourer la fraîcheur de la nuit. Eléa se tourna vers lui, encore grisée de tous ces événements, elle lui sourit largement.
- A toi l’honneur, amour…
- Merci… Elle reprit sa baguette, Morsmordre !

De sa baguette s’enfuit une longue fumée verte qui imprima dans le ciel la Marque des Ténèbres. Ils la contemplèrent quelques secondes avant de transplaner vers le manoir, où ils prirent une douche brûlante, leurs corps unis à nouveau, alors que sur eux, l’eau faisait glisser les traces de sang frais dont ils étaient tâchés.

***

Ils arrivèrent à destination un quart d’heure après l’alerte donnée par Tonks. Elle était apparue dans la cheminée du Directeur vers vingt-deux heures, la Marque des Ténèbres était inscrite dans le ciel d’une banlieue paisible à l’ouest de Londres. Elle s’y était rendue, accompagnée de Shackelbolt, mais la scène était tellement horrible qu’elle n’avait pu rester. Ils demandaient la présence de Dumbledore, ils avaient besoin d’aide. Le Directeur demanda à Severus Snape de l’accompagner.

Lorsqu’ils arrivèrent, ils trouvèrent Shackelbolt devant la grande et luxueuse maison, il avait l’air choqué et légèrement tremblant. Il les fit entrer et dès l’instant où leurs pieds franchirent la porte, ils comprirent l’origine de son trouble. Un véritable massacre s’étendait devant leurs yeux. Ils pénétrèrent dans le salon, marchant dans la marre de sang, Severus regardait les victimes, perdu dans ses pensées, ce n’était pas la première fois qu’il voyait ce genre de choses, autrefois il avait même participé à de telles actions.
- Severus ? l’appela le Directeur.
- Oui, Monsieur ?
- D’après vous, quel Mangemort est à l’origine de tout ceci ?
- Malheureusement, Monsieur, je ne connais qu’une sorcière qui exécute de cette manière, dit-il le regard sombre. Je suppose que le fait que les propriétaires de la maison soient médecins ne vous a pas échappé…
- Non, en effet, soupira le vieil homme, elle n’a pas changé… elle ne changera jamais…
- A qui la faute ? siffla Severus, s’étonnant lui même de cette réflexion.
Le Directeur s’était retourné vivement vers lui et le dévisageait durement.
- Que voulez-vous dire Severus ? Me reprochez-vous ce qui arrive ?
- Je dis simplement que les choses auraient pu se passer autrement.
- Précisez votre pensée ! ordonna Dumbledore.
- Il y a seize ans, si vous aviez occulté votre colère, vous auriez vu lorsque vous avez forcé ses pensées qu’Eléa était morte de peur. Tout ce qu’elle voulait, c’était protéger l’enfant ! Elle voulait quitter le clan, elle voulait s’enfuir. Vous auriez dû le voir et la protéger et cette pauvre gamine ne serait pas née en prison !
Dumbledore venait de prendre vingt ans d’un coup. Il fixait Snape, qui n’avait jamais osé lui parler sur ce ton ni parler du passé, de quelque chose qu’il ne savait pas.
- Je l’ignorais, Severus. Tout ce que j’ai pu lire en elle ce soir là, mis à part les images de sa trahison, n’était que haine et colère. En aucun cas je n’ai pas ressenti de la peur ou de l’amour pour l’enfant.
- Elle l’aimait, soupira le professeur, elle l’aimait tellement qu’elle était prête à quitter Lucius, à risquer sa vie et s’enfuir pour attendre la fin de la guerre.

Les deux hommes restèrent quelques minutes en silence, chacun pensant à ce qu’aurait changé cette révélation si elle avait eu lieu seize ans plus tôt. Cela aurait tout changé.

Ils quittèrent le lieu du crime en silence, des journalistes étaient présents et harcelaient les Aurors de questions. L’histoire ferait les gros titres des presses moldues et sorcières. Shackelbolt se chargea de prévenir la police moldue.

Ils rentrèrent au château et une fois dans le bureau du Directeur, celui-ci remercia Severus de l’avoir accompagné et de l’avoir éclairé sur le passé, certes cela ne changerait rien au présent mais il avait apprécié sa franchise.
Le professeur se retira et se dirigea vers ses appartements, laissant Dumbledore seul, une larme silencieuse se perdant dans sa barbe. Sa relation avec sa fille avait été un véritable échec avec des conséquences importantes, n’avait-il pas ressenti sa peur ou n’avait-il pas voulu la ressentir ? Il se sentait las de remuer tout ces souvenirs et il s’assit dans un fauteuil, près de la cheminée, se laissant envahir par la douce chaleur du feu.

***

Poudlard, mars 1978

Eléa se réveilla tard le lendemain en pleine forme. Après un long moment passé dans la salle de bain, elle rejoignit les autres élèves pour le déjeuner, fraîche et reposée.
Elle vit Lily et les quatre garçons, attablés discutant gravement. Elle embrassa Sirius, ravi qu’elle aille mieux, puis les interrogea sur la cause de leurs tristes mines. Lily lui expliqua alors qu’un attentat avait eu lieu en Irlande du Nord, faisant des centaines de victimes, elle avait de la famille là-bas et se faisait beaucoup de souci, elle attendait un courrier de ses parents pour la rassurer. Eléa essaya de sembler ennuyée, lui adressa des mots de réconforts sous le regard glacial de James et ils déjeunèrent en silence.

Eléa relisait pour la douzième fois la même phrase de son livre sur l’occlumancie. La bibliothèque était pratiquement vide, elle jeta un œil distrait à la fenêtre et remarqua que Sirius la regardait d’un air bizarre. Elle soupira et se replongea dans son livre, mais le regard insistant de son compagnon la dérangeait plus qu’autre chose.
« Sirius », dit-elle d’un ton agacé. « Qu’est-ce qu’il y a ? Tu veux me parler de quelque chose ? »
Il plissa les yeux et posa son livre poussiéreux.
« Ça ne t’a rien fait, n’est-ce pas ? Quand Lily t’a annoncé pour l’attentat de cette nuit… et pour sa famille. »
« Pourquoi me demandes-tu ça ? »
« Réponds-moi simplement. »
Eléa hésita un petit moment puis reprit sèchement « Non. Ça ne m’a rien fait. »
« Pourquoi lui as-tu dit que tu étais désolée alors ? »
« Je ne sais pas… par politesse, c’est mon amie après tout. »
« Tu aurais dû t’abstenir. Cela sonnait complètement faux et tes yeux t’ont trahie. » Il la regardait à présent assez durement.
« Si je n’avais rien dit, tu me l’aurais reproché aussi… A moi de te poser une question maintenant. » Il leva un sourcil interrogateur « Cela te gêne que je ne ressente rien pour la mort de ces Moldus ? »
« Oui, ça me dérange », avoua-t-il après quelques secondes de silence.
« Tu sais très bien ce que je ressens pour les Moldus, tu devrais plutôt me remercier pour les efforts que je fais. »
Ils se toisèrent quelques secondes puis reprirent chacun leur activité, comme s’ils n’avaient jamais eu cette conversation.

Un peu plus tard dans la journée, elle parla à Rémus de tout et de rien, de cette discussion qu’elle avait eue plus tôt avec Sirius, il s’était contenté de l’écouter, sans lui donner de réponses. Puis elle lui parla des cours d’occlumancie qu’elle allait prendre avec Snape, matière qu’elle ne maîtrisait absolument pas. Il fut surpris et à la fois inquiet. Severus Snape était très fort en la matière et il craignait qu’il découvre le secret d’Eléa sur sa filiation. Mais elle le rassura, son père avait pris ses précautions, nul ne pouvait accéder à ses souvenirs, ou ses pensées sur son père. Dumbledore lui avait jeté un sort quand elle était plus jeune, dès que Voldemort avait prit du pouvoir, par mesure de sécurité.

Le reste de la journée se passa dans une ambiance assez froide et triste. Lily broyait du noir, attendant des nouvelles de sa famille, James la réconfortait comme il pouvait, Peter et Rémus travaillaient sur un devoir compliqué de runes anciennes. Quant à Sirius, il n’avait pas eu de gestes d’affection après la conversation de la bibliothèque et Eléa n’arrivait pas à le cerner, à savoir ce qu’il pouvait penser quand il la regardait. Regrettait-il leur relation ? Voulait-il la quitter ?
Elle ignorait tout cela et ne voulait pas lui en parler, elle ne voulait pas connaître la réponse.


***

Poudlard, mars 1997

Le lendemain matin, Harry et Ron furent soulagés d’apprendre de la bouche du directeur qu’Hermione allait mieux et ils furent ravis quand le vieil homme ajouta qu’ils étaient autorisés à lui rendre visite après leur cours matinaux. Le cours d’Histoire de la Magie passerait plus vite et serait moins ennuyeux, et ils n’en étaient pas mécontents. Ils se retrouvèrent dans la Grande Salle pour prendre le petit déjeuner et Harry se hâta d’apprendre la bonne nouvelle à Ginny, Luna et Neville. La bonne humeur matinale fut grandement entamée quand Luna leur fit part des nouvelles peu réjouissantes qu’elle venait de lire dans la Gazette du sorcier. Un massacre perpétué chez des médecins Moldus leur coupa l’appétit et l’idée que les Mangemorts avaient encore frappé et d’une manière si cruelle en faisant ensuite apparaître la Marque des Ténèbres les inquiéta grandement. Ils décidèrent cependant à l’unanimité de ne rien dire pour le moment à Hermione. Elle n’allait déjà pas très bien, autant physiquement que psychologiquement, et ils trouvèrent judicieux et sage de ne pas en rajouter une couche. Elle le saurait de toute manière tôt ou tard, mais le moment était à présent mal choisi. Harry exprima son étonnement concernant le fait que sa cicatrice ne l’avait absolument pas fait souffrir malgré les exactions répétées des Mangemorts depuis quelques temps et la présence discrète mais pesante de Voldemort dans les alentours. Hermione aurait, il en était sûr, une théorie là-dessus, mais Harry répéta bien à ses amis de l’épargner pour le moment, ne voulant pas l’inquiéter et la surcharger de boulot supplémentaire vu qu’elle voudrait immanquablement faire des recherches concernant ce phénomène.

Hermione s’était levée et avait quelques pas dans l’infirmerie, tôt dans la matinée, mais elle avait toujours aussi mal au dos et quand elle avait senti que la migraine était en train de s’installer insidieusement dans son crâne, elle s’était recouchée et s’était rendormie. La pluie qui martelait les grandes vitres l’avait bercée et elle avait sombré rapidement dans un sommeil qui, elle l’espérait, lui ferait oublier sa mauvaise chute et les douleurs lancinantes qui en résultaient.

Quand elle ouvrit à nouveau les yeux en fin de matinée, elle fut soulagée de voir qu’elle n’avait plus mal à la tête mais elle sursauta quand elle découvrit la silhouette qui l’observait, le visage inquiet, à quelques pas d’elle.

- Draco ! Tu m’as fait peur ! Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi les rideaux sont-ils tirés ?

Il esquissa un sourire et s’approcha du lit avant de s’y asseoir doucement.
- Je ne suis pas censé être là..., chuchota-t-il lui faisant un clin d’œil.

Elle fit en sorte de se relever un peu et il approcha une main de son visage, lui tournant légèrement la tête pour mieux voir sa blessure.

- Et bien, tu ne t’es pas ratée dis-moi ! dit-il en découvrant que tout le contour de son œil était encore jaune.
- Embrasse-moi au lieu de jouer les Médicomages au rabais...
- Hey ! se mit-il à rire avant de s’exécuter sans se faire prier davantage.

Elle passa ses bras autour de son cou et entreprit d’approfondir le baiser qui se voulait trop sage. Il posa finalement sa tête sur sa poitrine sentant son cœur qui battait et sa respiration régulière. Elle caressait ses cheveux lentement, le regard perdu dans le vague mais heureuse de sa présence pendant qu’il jouait machinalement avec les cordons du corsage de sa chemise de nuit.

- Comment tu t’es fait ça bébé ? demanda-t-il finalement.

Elle marqua un temps d’arrêt et son cœur fit un bond dans sa poitrine, surprise par le surnom par lequel il venait de l’appeler. Elle se mit à sourire, trouvant l’attention touchante et mignonne tout en réalisant que Draco Malfoy n’était finalement qu’un incorrigible sentimental si on se donnait la peine de voir derrière le masque d’arrogance qui caractérisait si bien la Maison à laquelle il appartenait.

- J’ai raté une marche la nuit d’avant et je suis tombée dans les escaliers, expliqua-t-elle brièvement.
- Qu’est-ce que tu faisais dans le château en pleine nuit ?
- J’avais perdu mon chat...

Il leva un œil moqueur vers elle.
- Dis plutôt que tu allais rejoindre ton amant !
- Oui, c’est vrai, j’avoue..., dit-elle entrant dans son jeu avant d’ajouter voyant qu’il ne souriait plus : mais je n’ai jamais atteint les sous-sols de Poudlard pour me rendre dans la salle commune des Serpentards... Le destin en a décidé autrement et il m’a fait comprendre que ce n’était pas une chose convenable pour une prude jeune fille de Gryffondor.

Il retint un fou rire et l’embrassa dans le cou, commençant à la chatouiller. Elle se mit à crier et il posa une main sur sa bouche lui indiquant de se taire. Elle le poussa finalement avec une grimace de douleur.
- Tu me fais mal Draco... J’ai mal au dos.
Il se dégagea un peu d’elle.
- Je suis désolé, excuse-moi bébé, dit-il sincèrement déposant un tendre baiser sur ses lèvres.

Elle se décala un peu sur sa gauche, lui laissant un peu de place pour s’allonger à côté d’elle et lui prêta un bout de son oreiller. Il prit sa main dans la sienne et ils restèrent un moment silencieux à regarder le plafond.

- Tu veux apprendre une bonne nouvelle ? demanda-t-il finalement.
- Ouais...
- J’ai fini mon rapport sur les runes !
Elle eut un petit rire et se retint de lui faire remarquer qu’elle avait bouclé le sien depuis longtemps.
- Tu le reliras ?
- Bien sûr, tu peux me le laisser si tu veux.
- Hors de question, tu dois te reposer. On verra ça quand tu iras mieux.
- S’il te plaît, laisse-le moi, je m’ennuie à mourir ici..., insista-t-elle une moue boudeuse.
- Comme tu veux, soupira-t-il.

Il se releva, sortit son parchemin de son sac et le posa sur la table de chevet.
- Je vais devoir y aller bébé, dit-il finalement.
- Non, reste... Elle lui jeta un regard implorant.
- Je ne peux pas, et la vieille souris va finir par se rendre compte de quelque chose, dit-il désignant le paravent.

Il l’embrassa à nouveau tendrement sur les lèvres, et se figea quand il entendit une voix derrière les rideaux.
- Mione ? Tu es là ? On peut venir ?

C’était la voix de Ron, et ils eurent un instant de panique alors que Draco s’était relevé d’un bond.
- Oui..., oui, bien sûr, répondit-elle finalement.

Les rideaux s’ouvrirent, et Ron et Harry restèrent interdits en découvrant Draco.
- Malfoy ? déclara Ron surpris.

Draco lança un regard mauvais aux deux Gryffondors avant de se tourner vers Hermione.
- Voilà tes deux chevaliers servants Granger, dit-il d’une voix traînante avant d’ajouter sur un ton plus agressif : et ce n’est pas parce que tu es incapable de mettre un pied devant l’autre que je sois obligé de tout me taper tout seul !
- Dégage Malfoy..., répliqua Hermione d’une voix fatiguée et sans conviction.

Draco ramassa son sac et bouscula Ron avant de quitter d’un pas rapide l’infirmerie.

- Est-ce qu’il faut toujours qu’il soit dans tes pattes celui-là ? râla Ron.
- Ne me dis pas qu’il te donne ses devoirs à faire Hermy…, déclara Harry dont l’antipathie envers Malfoy était plus que perceptible.
- Non, il voulait juste que je revois son rapport, répondit-elle désignant le parchemin sur la petite table. Et je ne me laisse pas faire par Malfoy, rassurez-vous…
- Comment est-ce que tu te sens ? demanda finalement Harry changeant de sujet de conversation.
- Il est gonflé quand même…, continua à marmonner Ron prenant une chaise pour s’y asseoir alors que Harry s’était installé sur le rebord du lit d’Hermione.
- J’ai mal à peu près partout, surtout au dos, et je suis plutôt fatiguée, avoua-t-elle s’efforçant tout de même de sourire à ses amis.
- Mais qu’est-ce que tu fichais en pleine nuit dans les couloirs mione ? demanda Ron abasourdi.
- Je cherchais mon chat…, mentit-elle à nouveau. Je suis tombée voilà tout, c’est une mauvaise chute, bête et stupide, pas de quoi épiloguer dessus pendant cent sept ans…
- Tu aurais pu te faire plus mal…, fit remarquer Harry en scrutant l’œil bien amoché de la jeune sorcière.
- Je sais, c’est aussi ce que m’a dit Mme Pomfresh, j’ai eu de la chance… Mes parents doivent veiller sur moi de là où ils sont…, dit-elle tristement.
- Ils sont avec les miens alors, comme ça tu as eu une protection renforcée, ajouta Harry un large sourire qui ne put qu’illuminer le visage fatigué d’Hermione.
- J’espère que Mme Pomfresh me laissera sortir avant le week-end…
- Tu veux connaître la bonne nouvelle ? demanda Ron dont la mine laissait un doute quant à l’opportunité de cette nouvelle et son caractère réjouissant.
- Ron ! râla Harry. N’embête pas Hermy avec ça, laisse-la se remettre…
- Oui, et bien je veux connaître la bonne nouvelle moi maintenant…

Harry lança un regard noir à Ron qui fit une mine cramoisie.
- On connaît la date pour le test d’astronomie Hermy…, expliqua Harry. Sinistra nous a fait savoir qu’il aurait lieu le 21 mars, à 23h, dans la Tour d’Astronomie et qu’il fallait prévoir des vêtements chauds. Il faut revoir le système solaire, les planètes, les étoiles, les constellations, les phénomènes comme les trous noirs, les novas, les comètes, les météorites, les éclipses… Je t’ai tout noté, ne t’inquiète pas…
- Mais c’est dans moins de deux semaines ! s’exclama Hermione en se redressant avec une grimace de douleur. C’est plutôt logique, ce sera l’équinoxe de printemps. Il faut vraiment que je sorte d’ici avant le week-end…
- Bravo Ron…, lança une fois encore Harry en soupirant.
- Arrête Harry, vous avez bien fait de me le dire… Si je suis encore coincée ici pour deux jours, tu pourras m’apporter quelques livres pour que je m’avance ?
- Bien sûr, répondit Harry.
- A part ça, j’ai manqué quoi ? demanda Hermione un sourire aux lèvres.
- Rien de bien passionnant…, répondit Harry en réfléchissant. Je t’ai pris les devoirs à faire, McGonagall nous en a encore donnés une tonne mais elle a dit qu’on pouvait les faire ensemble puisque tu es souffrante.
- Ah si, très important, ajouta Ron. Neville a failli mettre le feu à la salle commune hier soir !

Ron raconta la mésaventure de Neville et ses maladresses légendaires et les trois amis rirent de bon cœur pendant quelques minutes avant que Mme Pomfresh ne vienne les interrompre.
- Il faudrait penser à laisser cette jeune personne se reposer, déclara l’infirmière.
- Est-ce que je pourrais sortir vendredi ? demanda Hermione pleine d’espoir.
- Si vous êtes suffisamment en forme, je n’y verrais pas d’inconvénient… Si vous finissez vos repas, vous augmentez vos chances Miss Granger, répondit Mme Pomfresh avec habilité et un petit sourire.

Harry et Ron s’étaient levés et écoutaient la conversation avec intérêt. Ils lui déposèrent chacun un baiser sur la joue et Harry déclara avant de prendre congé :
- Tu as bien évidemment des bisous de prompts rétablissements de la part de Ginny et Luna.
- Et même de Neville ! ajouta Ron, ce qui fit rire Hermione qui regarda partir ses amis avec le moral quelque peu retrouvé.

***

Poudlard, mars 1978

Sa première séance d’occlumancie avec Severus ne fut pas une partie de plaisir, bien au contraire. Ils s’étaient retrouvés dans une des salles de classe, face à face, il avait alors levé sa baguette et prononcé la formule magique. Eléa essaya de former une sorte de muraille psychologique, qu’il détruisit en une fraction de seconde tandis qu’un flot de souvenirs envahissait sa tête. Son entrée à Beauxbâtons, son premier flirt, les disputes avec sa mère, la mort de sa mère, son enterrement, le cercueil… elle se sentit défaillir et perdit connaissance. Severus la réveilla quelques minutes après.
« Tu vas bien ? » s’inquiéta-t-il en l’aidant à se relever.
« Ça va, ça va », mentit-elle.
« Ecoute-moi bien, tu vas faire le vide en toi, ne penser à rien… »
« Je ne peux pas Sev », le coupa-t-elle. « Je ne peux pas, je ne suis pas assez forte. »
« Tu es la sorcière la plus puissante que je connaisse », dit-il avec douceur, « Tu peux y arriver… On recommence, prépare-toi. »

A contrecœur, elle se redressa et le regarda dans les yeux. « Legelimens » . Elle résista quelques secondes, puis elle sentit qu’il accentuait son « attaque » et elle céda, le corps de sa mère pâle et sans vie, le sang qui avait coulé au coin de sa lèvre, l’homme qui se tenait face à elle , elle fut envahie par la rage qu’elle avait ressentie jadis et qu’elle ressentait toujours au fond d’elle, il força encore, elle faiblit.
Un violent mal de tête l’assaillit et il décida de mettre fin à la séance. Il lui conseilla de s’entraîner à fermer son esprit, à construire un mur autour d’elle, elle ferait des progrès rapidement.

Le mal de tête la suivit encore toute la soirée, inquiétant Sirius –ce qui était bon signe- et ses autres amis. Elle décida d’aller se coucher tôt, se passant avec plaisir d’une conversation sur les différentes équipes de Quidditch et leur avenir. Elle embrassa Sirius tendrement avant de s’absenter, puis une fois dans son lit, elle essaya de suivre les conseils de Severus, mais le sommeil était plus fort qu’elle et elle s’endormit sans s’en rendre compte.


***

Poudlard, mars 1997

Hermione fut à sa plus grande joie autorisée à quitter l’infirmerie le samedi matin. Elle se sentait tout à fait bien, n’avait plus mal nulle part et la plaie à son arcade sourcilière était complètement refermée, laissant n’apparaître à présent qu’une petite cicatrice à peine visible dans le coin de ses sourcils.
Elle fut surprise d’être accueillie sous un tonnerre de cris et d’applaudissements dans la salle commune de Gryffondor. Son euphorie retomba d’un coup quand elle s’aperçut du retard qu’elle avait à rattraper dans ses cours et ses devoirs. Elle passa donc la plus grande partie du week-end à la bibliothèque à travailler studieusement. Elle se laissa tout de même emmener par Draco dans la Tour d’Astronomie le dimanche après-midi et en redescendit rougissante ayant du mal à réaliser qu’elle l’avait autorisé à la caresser comme il venait de le faire. C’était après tout agréable et il était plutôt doué, sachant prodiguer des caresses dans des endroits débordants de volupté.

Les dix jours qui suivirent furent un véritable marathon compte tenu du test d’astronomie qui s’apparentait à un véritable examen final.

Le vendredi 21 mars arriva trop vite aux yeux d’Hermione et elle passa la journée à répéter qu’elle allait rater le test, sous l’exaspération de Ron et Harry. Même Draco prétexta un devoir urgent à faire pour ne pas avoir à la supporter elle et son défaitisme, lui promettant quand même mais d’une manière prudente de la retrouver dans la Tour, tard, après son examen.

Elle se relaxa en fin d’après-midi dans le parc en compagnie de Ginny, appréciant d’apercevoir les bourgeons sur les arbres et les oiseaux qui chantaient, accueillant avec gaieté le printemps qui venait enfin d’arriver. Le soleil avait fait une timide apparition et elles étaient assises sur un banc emmagasinant les premiers rayons lumineux de la nouvelle saison.

- Ca fait longtemps qu’on ne s’est pas retrouvées toi et moi Gin’…, déclara soudainement Hermione.
- Tu as raison, et tu m’as manqué…, avoua la rouquine sincèrement. Il y a Harry et je m’en veux de te délaisser pour lui…
- Ne dis pas de bêtises, Gin’… C’est normal et puis Harry est heureux, ça se voit, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu comme ça. Vous le méritez et vous allez super bien ensemble, déclara Hermione avec un large sourire.
- Merci. Ca me touche beaucoup mione… J’aime vraiment Harry tu sais.
- Je le sais ! se mit à rire doucement Hermione. Tu es amoureuse de lui depuis la première fois où tu l’as vu et même peut-être avant !
- Je ne le connaissais pas ! se défendit Ginny. Là, c’est différent, je l’aime pour lui et pas juste pour ce qu’il a vécu et toute la célébrité qu’il en a retiré malgré lui…
- Je suis heureuse de te l’entendre dire ! Je peux te poser une question indiscrète Gin’ ?
- Vas-y, je t’écoute…
- Est-ce qu’avec Harry, vous avez… enfin, je suis sûre que vous avez… enfin, tu vois quoi… Comment est-ce que c’est ? demanda Hermione légèrement embarrassée.
Ginny se mit à rougir en baissant la tête.
- Si tu ne veux pas en parler, je comprends Gin’, s’empressa d’ajouter Hermione. C’est vrai que c’est plutôt embarrassant et Harry est mon meilleur ami…
- Non, non, ça va… C’est juste que je n’ai pas l’habitude de parler de ça. Je n’ai pas de sœur et puis bon, je ne me vois pas en parler à ma mère…, expliqua Ginny. J’aime vraiment Harry et je crois que je n’ai pas hésité parce que j’étais sûre de mes sentiments. Dean avait bien tenté mais je n’ai jamais voulu. Avec Harry, c’est différent. Bon, ce n’est pas une partie de plaisir la première fois mais je m’attendais à pire, et puis Harry a tellement été prévenant que je peux dire que ça s’est très bien passé. Maintenant, c’est génial ! termina la rouquine.
- Tu es vraiment ma meilleure amie tu sais Gin’ ! s’exclama Hermione et Ginny ne put s’empêcher d’éclater de rire.
- Y’a intérêt ! Je n’aurais pas raconté ça à n’importe qui ! Pourquoi est-ce que tu me demandes ça mione ? Il y a quelqu’un ? demanda Ginny à son tour d’être curieuse.
- Non, non, il n’y a personne, mentit Hermione en haussant les épaules.
- Tu peux me le dire si tu as quelqu’un, je sais garder un secret…
Hermione regarda Ginny et hésita une seconde, sur le point de lui révéler la vérité, mais elle ne pouvait pas. Il s’agissait de Draco Malfoy. Elle ne pouvait tout simplement pas le lui dire.
- Il n’y a personne Gin’…, mentit-elle à nouveau et son mensonge lui creva le cœur.
- Il y a quelqu’un qui te plaît alors ? insista Ginny avec un petit sourire en coin.
- Non, même pas… Si je te dis un secret Gin’, tu promets de ne rien dire à personne ?
- Je te le jure ! s’exclama la rouquine s’asseyant en tailleur sur le banc.
- Il m’est arrivé de penser à Ron autrement qu’en ami…, avoua Hermione.
- Tu rigoles ??! Je m’en doutais un peu en fait…
- Ah bon ?
- Oui, vous aviez parfois une attitude bizarre tous les deux. Ron était amoureux de toi, j’en suis sûre. Maintenant, il y a Luna mais je suis persuadée que tu restes spéciale pour lui. Tu as des regrets ? demanda Ginny un peu inquiète.
- Non, aucun regret, sincèrement. Ron est un ami, je voulais juste que tu le saches, c’est tout. Bon, j’avoue que j’ai été un peu jalouse au début de sa relation avec Luna, mais Ron est définitivement un ami.
- Il faut vraiment qu’on te trouve quelqu’un mione…
- Je n’ai besoin de personne ! se mit à rire Hermione.
- Tu ne sais pas ce que tu perds ! déclara Ginny, un sourire coquin.
- Ginny ! s’exclama Hermione faisant mine d’être choquée.

Leurs rires résonnèrent dans le parc alors qu’elles remontaient en direction du château, bras dessus, bras dessous.

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MessagePosté le : 22 Déc 2004 00:24
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Poudlard, mars 1978

Le début de la semaine se passa plutôt bien. Lily reçut enfin de bonnes nouvelles de sa famille, qui avait été épargnée par les attentats, elle retrouva enfin le sourire ce qui soulagea James, qui fut du coup beaucoup plus agréable. Tout était redevenu normal entre Eléa et Sirius, il était même très affectueux ce qui réconforta Eléa, qui se délectait de retrouver enfin, les bras – et le corps- de son amant.

Suite aux résultats des ASPIC, ils recommencèrent à apprendre la fin du programme de septième année, dont le niveau était assez difficile, surtout en théorie, puisqu’il s’agissait la plupart du temps de décortiquer les différentes étapes d’un sort. Ainsi, en Sortilèges, ils durent comprendre le fonctionnement de la pensée et des émotions et comment ils agissaient sur la baguette, ainsi que sur la puissance du sortilège en lui-même. Le même processus de compréhension et d’analyse était demandé dans la plupart des matières, c’était très intéressant mais long et soporifique. Plusieurs élèves prenaient même une potion anti-sommeil pour ne pas s’endormir en cours car ils souffraient de manque de sommeil à force de travailler, le soir et souvent une partie de la nuit, sur les différents travaux qui leur était demandés.

Le jeudi, avant que le déjeuner ne soit servi, Dumbledore avait fait taire tous les élèves en se plaçant devant son pupitre, d’un air grave, se tenant fermement au volatile doré. Le silence régna alors, chargé de questions et d’étonnement.
« Vous savez tous, maintenant, que la nuit de la Saint Patrick a été particulièrement sanglante en Irlande du Nord, faisant des centaines de victimes.»
Des murmures d’approbation s’élevèrent des quatre gigantesques tables.
« Mes enfants… J’ai le regret de vous annoncer que ces attentats ont été revendiqués par les Mangemorts de Lord Voldemort… »
Des cris d’étonnement et d’effroi se firent entendre dans la Grande Salle. Eléa n’écouta pas le reste du discours, elle observa les réactions. Ses amis avaient le visage sombre et résolu, buvant les paroles de Dumbledore, certains Gryffondors étaient apeurés, d’autres avaient les larmes aux yeux. De la place qu’elle occupait à leur table, à la gauche de Sirius, elle tourna légèrement la tête vers la table voisine, celle des Serpentards et accrocha le regard de Lucius. Il était déjà au courant de cette nouvelle et souriait légèrement. Severus, Rodolphus, Bellatrix, Narcissa, ils savaient tous et restaient de marbre face au discours anti-mangemort et sécurisant de son père.
Le repas se passa dans un silence lourd et angoissé, Lily mangea peu, ainsi que James qui ruminait dans son coin. En fait, seul Eléa mangea normalement sans se soucier de l’atmosphère pesante. Elle s’attendit plusieurs fois à ce que James fasse des remarques acides sur ses relations avec les Serpentards et sa haine des Moldus mais il ne fit rien, sûrement à cause des coups de pieds de Sirius qu’il reçut dans les tibias.

Ainsi se passa la fin de la semaine, dans la morosité, les regards sous-entendus, le silence. Eléa en eut rapidement marre et entraîna plusieurs fois Sirius pour des balades amoureuses, ou coquines, lui faisant oublier tous ces tracas. Ils parlèrent aussi beaucoup, sans aborder les attentats. Elle sentit quand même une petite distance entre eux, elle ressentit un pincement au cœur quand il la regardait dans les yeux. Ce n’était pas le même regard, il n’y avait plus la même étincelle.

***

Le dimanche suivant, Eléa eut à nouveau une séance d’occlumancie. Elle s’était beaucoup entraînée et considérait ce « cours » comme un défi. Elle réussirait, elle était la meilleure élève de Poudlard, elle ne faillirait pas. Severus se rendit compte de ses progrès dès le premier exercice, elle résista plus longtemps et il redoubla l’intensité de ses « attaques ». Elle ressentit une violente douleur, elle avait l’impression que sa tête allait se diviser en deux. Une fois encore, elle fut submergée par les souvenirs. Elle se revit jeter un sort très puissant à douze ans, le visage de ses professeurs étonnés et inquiets de ses pouvoirs, elle ressentit ce sentiment de puissance qu’elle découvrait puis elle vit sa mère charmant un Moldu et le cercueil ouvert sur celle-ci endormie pour l’éternité. Elle sentit couler les larmes chaudes de colère sur ses joues et la haine qui circulait dans ses veines, son sang tapait contre ses temps, mêlé à la douleur, elle s’écroula sur le sol, en larmes.

Severus s’accroupit à côté d’elle et la prit dans ses bras, la consolant.
« Je ne veux pas revivre ça Severus, je ne peux pas », dit-elle dans un sanglot au bout de quelques minutes. « C’est au-dessus de mes forces ! »
« Non, tu vas y arriver. » Il la serra encore plus fort, lui donna un baiser sur le front. « Tu es assez forte pour ça… écoute moi… » Elle redressa la tête et le regarda dans les yeux. « Tu dois te servir de cette douleur pour faire barrage à l’intrusion. La douleur et la souffrance te permettront de rejeter l’attaque avec deux fois plus de puissance, il suffit de les transformer en force. Tu comprends ? »
Elle eut quelques secondes de réflexion, puis son visage s’éclaira. « Oui, je crois que j’ai compris. »

Ils se relevèrent alors et reprirent leurs positions. Severus attaqua. Elle résista, il accentua son sort, elle résista encore, puis il redoubla d’intensité, elle sentit ses défenses lâcher et les images commencèrent à envahir son esprit. Elle serra ses poings et elle prit toute la souffrance qu’elle ressentait comme pour la plaquer devant elle, les images s’enfuirent. Elle avança d’un pas, Severus recula puis essaya de forcer encore ses pensées, le même mal de tête s’insinua lentement, mais elle passa outre et renforça ses défenses. Une aura de puissance s’émana d’elle. Il céda. Un sourire victorieux se dessina sur les lèvres d’Eléa.
« Bien… excellent même, » s’étonna-t-il.
« C’est grâce à tes conseils ».
« Nous ferons une autre séance la semaine prochaine… », décida-t-il, « histoire de voir si ce n’était pas un coup de chance », siffla-t-il.
« Severus ! » Elle le frappa gentiment à l’épaule, puis éclata de rire. Elle porta sa main à sur sa tempe droite. « J’ai mal à la tête… »
« C’est normal, je n’y suis pas allé de main morte, j’ai un début de migraine aussi… »

Ils quittèrent la salle de cours pour se diriger tous les deux vers l’infirmerie, se demandant ce qu’ils allaient inventer comme explication pour justifier leurs violents maux de tête.


***

Poudlard, 21 mars 1997

Hermione tombait de sommeil quand Harry la secoua dans la salle commune afin qu’ils se rendent dans la Tour d’Astronomie pour le test prévu par le professeur Sinistra.

- Bien ! commença le professeur sur un ton énergique afin de réveiller sa classe quelque peu endormie. Voici comment vont se dérouler les épreuves ! Vous allez d’abord passer une demi-heure à répondre à une série de questions, il y en a quarante, puis-
- Quarante questions en une demi-heure ! s’exclama Padma Patil alors que plusieurs élèves acquiescèrent.
- Je ne vous demande pas d’écrire un roman pour chaque réponse, et puis les vingt dernières sont sous forme de QCM, expliqua le professeur. Je disais donc, après cette demi-heure de questions, une autre demi-heure sera consacrée à l’établissement d’une constellation sur vos ardoises magiques, dont vous tirerez le nom au hasard, avant de la reproduire en trois dimensions dans l’air à l’aide des sorts que nous avons vus jusqu’à présent. Et enfin, pour la dernière demi-heure, nous monterons sur le balcon et à l’aide des télescopes à votre disposition, vous serez chargés de me montrer votre constellation. Des questions ?

Quelques murmures s’élevèrent mais personne ne posa de questions en particulier. Hermione trouva les questions du test plutôt faciles ce qui la soulagea quelque peu, surtout quand elle découvrit le nom de la constellation qu’elle allait devoir reproduire et trouver dans le ciel. Ce n’était vraiment pas la plus simple des constellations existantes dans la galaxie mais elle pensa tout de même s’en sortir honorablement. Le test se termina à minuit et demi et les élèves ne se firent pas prier pour rejoindre leurs dortoirs respectifs, réellement exténués. Heureusement, ils allaient pouvoir rattraper leur sommeil et profiter du week-end qui s’offrait à eux.

Hermione était toujours assise, le regard perdu en direction des étoiles.
- On a de la chance qu’il n’ait pas plu en tout cas, déclara Ron.
- Ron, dans ce cas, je crois que le test aurait été tout bonnement annulé, répondit Harry sur un ton amusé.
- Ouais, bon, on va se coucher ? demanda le rouquin en bâillant.
- Ouais, bonne idée, répondit Harry tendant une main à Hermione qu’elle saisit pour se relever.

Ils rejoignirent lentement leur salle commune, au moins ils avaient un prétexte et Rusard ne pourrait pas les accuser de traîner la nuit dans le château. La Grosse Dame leur ouvrit la porte à moitié endormie et ils se souhaitèrent une bonne nuit avant que Ron et Harry ne rejoignent le dortoir des garçons. Quand ses amis disparurent dans les escaliers, Hermione fit demi-tour et dérangea à nouveau la Grosse Dame qui grogna afin de retourner dans la Tour d’Astronomie où devait la rejoindre Draco.

Il n’était pas encore là et elle monta sur le balcon afin de vérifier une seconde fois qu’elle ne s’était pas trompée de constellation. Draco arriva quelques minutes plus tard et prit place sur une des chaises faites pour regarder le ciel sans s’attraper un torticolis. Son regard dévia sur le postérieur d’Hermione, légèrement penchée, et toujours en train de regarder dans le télescope.

- Je crois que je ne me suis pas trompée…, dit-elle finalement se tournant pour lui faire face.
- Le contraire m’aurait étonné, répondit-il lui faisant signe de s’approcher.
- Il m’arrive de rater des devoirs, figure-toi, dit-elle s’approchant lentement.
- Oui, bien sûr, rétorqua-t-il sur un ton ironique lui attrapant la main et l’attirant à lui.

Il la fit asseoir sur lui et la chaise craqua sous le poids de leurs deux corps.
- On va la casser…, fit remarquer Hermione alors que Draco était déjà en train d’attaquer son cou, dégageant ses cheveux.
- Mais non, elle est faite pour ça, regarder les étoiles…
- Pas à deux…

Il ne répondit pas et tourna son visage vers lui afin de capturer ses lèvres. Elle attrapa son cou d’une main et leurs langues se rencontrèrent enfin. Elle sentit une de ses mains glisser sous sa robe de sorcière et chercher sous son pull et son chemisier un de ses mamelons qu’il trouva sans peine commençant à le titiller afin qu’il durcisse sous ses doigts. Son gémissement fut étouffé par sa langue toujours dans sa bouche.
Il descendit rapidement sa main qui passa sous sa jupe alors qu’il trouva encore une fois sans peine son clitoris sensible au travers de sa culotte déjà humide. Il abandonna ses lèvres et se mit à lécher son cou en même temps que sa main aventureuse passa dans sa culotte et qu’il entreprit d’introduire doucement un doigt dans son intimité largement lubrifiée. Elle étouffa un petit cri et ouvrit tout à coup les yeux avant d’essayer de se lever.
- Arrête Draco…, souffla-t-elle alors qu’elle n’arrivait pas à se relever de cette maudite chaise.
- Je ne fais rien ! se défendit Draco de mauvaise foi avec un sourire en coin alors qu’il avait levé les deux mains s’amusant de la voir se débattre avec elle-même.

Elle abandonna et se renversa en arrière contre lui dans l’espoir de l’écraser. La chaise se brisa alors et ils se retrouvèrent tous les deux à terre. La surprise passée, ils éclatèrent de rire tout en se relevant.
- Tu ne t’es pas fait mal ? lui demanda Draco.
- Non, ça va, et toi ?
- Ca va, je t’ai amorti le choc, s’amusa-t-il.

Hermione sortit sa baguette et prononça distinctement dirigeant sa baguette vers la chaise : « reparo », afin d’arranger ce petit désagrément.
Elle regarda finalement Draco, qui avait enfoui les mains dans les poches de son pantalon, et déclara :
- Tu sais, ce n’est pas que je n’ai pas envie de toi, au contraire, j’ai envie de toi…
- Je sais, j’ai vu, dit-il un sourire en coin qu’elle lui rendit.
- C’est juste que…
- Tu n’es pas prête, je sais aussi.
- Ce n’est même pas ça. Je crois que j’ai peur…, avoua-t-elle.
- De quoi ?
- De l’acte en lui-même. De ce qu’il implique, de ce qui en résultera… De notre relation… Ca me tue de devoir te voir en cachette, de ne rien dire et pire, de mentir à mes amis, c’est dur…, expliqua-t-elle sérieusement le visage tout à coup grave.
- C’est dur pour moi aussi tu sais… Moi aussi, je ne peux rien dire mais je m’en fiche Hermione, je me fiche des autres. Pour le moment, c’est comme ça et tout ce qui compte, c’est que je sois avec toi…
Elle acquiesça et baissa la tête tristement. Il s’approcha et la prit dans ses bras.
- Si Potter l’apprend, il me tuera…, déclara Draco doucement.
Elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire.
- Je ne lui dirais rien, rassure-toi. Je ne peux pas, il ne l’accepterait pas, il ne comprendrait pas… Mais tout ce qui compte, c’est que je sois avec toi aussi, répondit-elle et ils s’embrassèrent longuement avant que Draco ne la prenne par la main, l’entraînant vers la sortie.
- Allez viens, je te raccompagne…

***

Poudlard, mars 1978

Sortie de l’infirmerie, Eléa rejoignit la tour de Gryffondor pour y rejoindre Sirius, elle apprit par Peter qu’il était seul dans sa chambre, en train de lire. Elle entra doucement ; remarquant sa présence, il eut un large sourire. Elle s’assit à côté de lui et l’embrassa langoureusement.
« Tu as l’air fatiguée », remarqua-t-il. « Ta séance s’est bien passée ? »
« Eprouvante, mais j’y suis arrivée… tu peux être fier de moi ! »
« Mais je le suis ! Même si je n’aime pas Snape, je suis obligé d’avouer qu’il est très fort dans certains domaines », soupira-t-il.
« Qu’est-ce que tu lis ? » Elle prit le livre à côté de lui et lut : « Histoire des Moldus, tome 3… oh… » Elle reposa le livre sans commentaire. Sirius sourit légèrement.
« C’est très intéressant tu sais. »
« Si tu le dis », répondit-elle sans conviction, puis elle changea de sujet. « Qu’est-ce que tu as prévu ce soir ? »
« Ah… », dit-il embêté. « Je voulais t’en parler, j’ai promis à James de faire nos devoirs ensemble, on est légèrement en retard dans deux matières. Pourquoi ? »
« Severus m’a invitée à une fête chez Serpentard. Je voulais savoir si je pouvais y aller. »
« Tu me demandes mon autorisation ? » s’étonna-t-il.
« Euh… oui… enfin… »
« Tu n’as pas besoin de me demander ça, Eléa, tu sais bien que je ne te dirais pas non ! »
« Je préfère te demander… je ne sais pas pourquoi… » Son attitude la surprenait autant que Sirius.
« C’est en quel honneur ? »
« Je ne sais pas, je n’ai pas demandé. Je suppose que ça doit être pour l’anniversaire de Rodolphus, puisque c’est demain… Tu veux venir ? » Il la regarda d’un air dubitatif. « Oui mauvaise idée », réalisa-t-elle.
« Ne bois pas trop », conseilla-t-il.
« Non, tu me connais. » Elle haussa les épaules.
« Justement… », marmonna-t-il.
Elle rit et l’embrassa tout en montant en califourchon sur lui. « Il nous reste combien de temps avant que les trois autres mousquetaires arrivent ? »
Il regarda sa montre. « Une bonne heure… » Il lui caressa ses longs cheveux ondulés.
« Bien », murmura-t-elle. Elle prit sa baguette, la dirigea vers la porte et chuchota : « collaporta ».


***

Poudlard, fin mars 1997

Le week-end se déroula paisiblement. Hermione, étant bien avancée dans ses devoirs, trouva du temps pour voir Harry, Ginny, Ron, Luna et Neville et ils passèrent tous les six une bonne partie de l’après-midi du samedi à discuter dans le parc, profitant du soleil qui s’était montré généreux. Ils parlèrent longuement de l’évasion des Mangemorts et du fait qu’ils n’avaient toujours pas reçu de convocation pour une réunion de l’Ordre du Phénix. Neville raconta une nouvelle fois la sortie théâtrale et spectaculaire de Poudlard d’Eléa du début du mois à laquelle il avait assisté alors qu’il se rendait dans la Grande Salle. Hermione fit le rapprochement avec sa chute et imagina la discussion houleuse qu’il avait dû y avoir entre sa mère et son grand-père. Elle se forçait à penser à eux en ces termes mais avait beaucoup de mal à accepter le fait que Dumbledore soit son grand-père, beaucoup plus de mal, bizarrement, à se faire à l’idée qu’Eléa était sa mère biologique. C’était sûrement dû au fait qu’elle connaissait le directeur de Poudlard depuis plus de cinq ans maintenant et qu’elle l’avait toujours mis sur un piédestal, le considérant comme un sorcier puissant et sans faille. Quand elle le croisait, elle détournait à présent toujours le regard, évitant de le regarder en face, et lui marmonnant des bonjours étouffés.

Le dimanche, elle passa cette fois-ci la fin de l’après-midi et une partie de la soirée avec Draco qui l’invita à passer un moment dans la salle commune des Serpentards. Les élèves présents étaient plutôt tendus et Hermione sentit bien qu’elle n’était pas la bienvenue et qu’elle ne le serait de toute manière jamais, surtout quand Pansy se permit de lui faire une remarque acide suffisamment fort pour qu’elle entende. Elle voyait bien que Draco bouillait et mourrait d’envie de l’envoyer promener, ou pire lui coller une bonne gifle mais il faisait un effort manifestement surhumain pour garder son calme et le contrôle de lui-même, maintenant son statut de leader et sa réputation au sein de sa Maison.

Moins d’une demi-heure après son entrée dans les sous-sols de Poudlard et se demandant si son thé n’était pas empoisonnée, Hermione décida finalement de s’en aller. Draco fit mine de la raccompagner mais l’attira jusqu’au dortoir des garçons où il lui fit visiter sa chambre qu’il avait pris soin de ranger juste avant à l’aide du sort approprié. Il avait prévu également d’envoyer Crabbe et Goyle en mission, chargés de surveiller les allers et venues de Potter dans la Tour de Gryffondor. Il pouvait donc être tranquille avec Hermione sans être dérangé par ces deux parasites. Ils étaient visiblement gênés de se retrouver seuls dans une chambre et Hermione se demanda au bout du compte s’il n’avait pas une idée derrière la tête. Il sembla se rendre compte qu’elle était tendue et ne tenta rien qui pourrait la mettre davantage mal à l’aise, préférant discuter de tout et de rien dans les bras l’un de l’autre. Ils écoutèrent même, sur le baladeur CD qu’Hermione avait prêté à Draco, partageant les écouteurs, le CD de Muse qu’Harry avait offert au Serpentard pour Noël et ils décidèrent d’ériger la chanson « Blackout » comme LEUR chanson pour avoir dansé la première fois dessus à la soirée d’Halloween.

Le mercredi suivant, Hermione décida qu’il était temps d’agir pour avoir les réponses aux questions encore trop nombreuses qu’elle se posait, et elle envoya un hibou à Eléa avec ces simples mots : « Samedi 29 mars, 21h. RDV aux Trois Balais. Hermione. »

***

Little Hangleton, fin mars 1997

On frappa à la porte, la voix de Rabastan s’éleva.
- Réunion dans une demi heure !
- Oh non ! c’est pas vrai ! J’en ai marre de ces réunions matinales, y en a qui ont besoin de dormir ! s’énerva Eléa.
- Serais-tu fatiguée ? sourit Lucius, allongé à ses côtés.
- Après ce que tu m’as infligé la nuit dernière, j’ai besoin de repos ! s’exclama-t-elle.

Ils rirent de bon cœur, puis lentement, ils sortirent du lit pour se préparer. Eléa détestait ces réunions assommantes, elle connaissait les plans du Maître et elle en avait assez d’entendre toujours les mêmes choses. Elle n’était pas vraiment obligée d’y assister, le Maître avait été ravi de la petite escapade qu’elle avait eue avec Lucius et qui avait fait les gros titres de la presse. Elle avait regagné sa confiance. Mais là où Lucius allait, elle suivait.

La réunion se passa avec les dirigeants des grands groupes de Mangemorts européens, ils prévoyaient de petits attentats un peu partout, pour rappeler aux gens que la menace pesait de plus en plus. Ils firent aussi le point sur l’avancement des alliances entre les créatures marines, les géants et autres.
Enfin, après deux heures de réunion soporifique qu’Eléa avait réussi a supporter en imaginant les tortures qu’elle pourrait faire subir à Bellatrix, ils quittèrent la salle de réunion, prêts à se restaurer. Elle prépara un plateau repas pour elle et Lucius, qui discutait avec le représentant italien et monta les marches en direction de la chambre.
- Bel esprit d’équipe ! lança Bellatrix assez fort.
- Je t’emmerde !
Bellatrix se leva, baguette à la main mais fut retenue par Rodolphus, exaspéré. Lucius regarda Bellatrix, d’un air hautain et glacial, puis prit le plateau des mains d’Eléa pour le monter lui-même.

Ils rentrèrent dans la chambre, Eléa s’allongea sur le ventre en travers du lit, Lucius fit de même, ils étaient face à face. Depuis qu’ils s’étaient retrouvés, ils passaient le plus de temps possible ensemble, comme pour rattraper le temps perdu. Ils commencèrent à manger paisiblement, discutant de la pluie et du beau temps, se plongeant dans les yeux de l’autre. Ils furent soudain interrompus par des petits coups à la fenêtre. Lucius se leva et apporta un petit hibou sur le lit. Eléa sentit son cœur s’arrêter. Lucius remarqua son expression sur son visage.
- Amour, c’est peut-être une lettre de mon fils…
- Je sais. C’est juste que… enfin j’espère tellement, murmura-t-elle.
- Tiens, il lui donna le papier plié en deux, lis le d’abord, au cas où…
- Merci….
Elle saisit le papier, tremblante, le cœur battant fort dans sa poitrine, elle lut. Elle reposa le mot, les larmes aux yeux et regarda son amant qui lui sourit tendrement.
- C’est pour quand ? demanda-t-il curieux.
- Le 29 mars. A Pré-au-Lard. Par Merlin, j’angoisse déjà. Elle va vouloir savoir qui est son père… Elle paniquait totalement. Qu’est-ce que je vais lui dire ? Lucius, comment va-t-elle le prendre ?
- Mal. Attends-toi à ce qu’elle le prenne mal, ça lui fera un choc, c’est certain. Il s’assit en face d’elle et lui caressa le visage, elle s’y fera, elle acceptera.
- J’espère…
Il l’embrassa doucement puis plus profondément. Eléa sentit de petits coups de bec sur sa main.
- Notre ami s’impatiente je crois, rit-elle.

Elle se dirigea vers la fenêtre qu’elle ouvrit en grand, puis disposa sur le rebord de grosses miettes de pain, que le hibou avala avec empressement.

***

Hermione fut fébrile tout le samedi, n’arrivant pas à se concentrer sur ses devoirs et entendant à peine les paroles de Draco, lui demandant sans arrêt de répéter ce qu’il venait de dire. Dans quelques heures, elle allait rencontrer pour la première fois sa mère et aurait l’occasion de lui parler et lui poser toutes les questions sur sa vie, questions qui étaient restées en suspens. Elle appréhendait aussi un peu, elle faisait partie des Mangemorts après tout et soutenait Voldemort qui voulait tuer son meilleur ami. Elle avait peur de ne pas pouvoir la regarder en face, et finalement perdre son calme et s’en aller sans rien savoir sur sa vie. Elle était au bord de l’explosion mentale et Draco ne lui posa aucune question quand elle le laissa dans la Tour d’Astronomie lui marmonnant qu’elle retournait dans sa chambre.

Après le dîner, les Gryffondors rejoignirent leur salle commune et Hermione n’arrêtait pas de demander l’heure, énervant Ron qui en avait visiblement marre de jouer les horloges parlantes. Quand Harry se leva pour aller brièvement dans sa chambre, elle se leva à son tour et le suivit au grand soulagement de Ron qui espérait qu’elle lui demanderait de lui prêter un réveil ou une montre.

Elle frappa à la porte et entra doucement alors que Harry se retourna et lui jeta un regard interrogatif.
- Harry, j’ai quelque chose à te demander…, commença-t-elle se mordillant la lèvre inférieure.
- Je t’écoute, si je peux t’aider, tu sais bien que ce sera avec plaisir ! lui sourit-il.
- J’aimerais que tu me prêtes ta cape d’invisibilité…
Il la regarda un peu surpris, il s’attendait à tout, sauf à ça.
- Bien sûr, mais…
- Ne me demande pas pourquoi, ou pour quoi faire, pour aller où…Ne me pose pas de question s’il te plaît Harry… Je te le dirais, je te le promets, mais pas maintenant. C’est quelque chose que je dois faire seule…, expliqua-t-elle.
- D’accord… Mais ce n’est pas dangereux j’espère…
Elle le regarda les yeux suppliants, se forçant à ne pas répondre à cette question pour ne pas avoir à subir toutes celles qui risquaient de suivre et il comprit, acquiesçant et sortant la cape de sa malle.
- Pas de question, ok… Il lui tendit la cape avec un sourire ajoutant quand même : quoique tu en fasses, sois prudente Hermy…
- Je te le promets, et merci… Je te le dirais, Harry, je te le jure…
Il acquiesça à nouveau déclarant en plaisantant :
- File, dépêche-toi, elle se désintègre à minuit !
Elle se mit à rire également et déposa un baiser sur sa joue avant de sortir en courant, passant comme une flèche dans la salle commune et elle ne s’arrêta de courir que lorsqu’elle atteignit enfin le passage secret qui allait la conduire à Pré-au-lard, jusque chez Honeydukes où elle pourrait gagner les Trois Balais, à l’abri des regards, cachée sous la cape.

***

Poudlard, mars 1978

Eléa se rendit chez les Serpentards après le dîner. Quand elle entra, elle sentit tous les regards se porter sur elle. Severus s’avança vers elle et la prit par la main et la conduisit vers le préfet et ses amis. Lucius sourit quand il la vit, la dévorant des yeux au passage, elle les salua.
« J’ai l’impression que certains n’acceptent pas ma présence », dit-elle froidement.
« Ce n’est pas important », répliqua Severus, un sourire aux lèvres. « Je suis ravi que tu sois là. »
« Au fait… c’est en quel honneur ? » les interrogea-t-elle devant l’absence des banderoles habituelles d’anniversaire.
Lucius et les autres la dévisagèrent. « Tu ne lui as rien dit Severus ? » l’interrogea le préfet.
« Non, elle n’a pas demandé », se justifia-t-il.
« Et bien… » reprit Lucius de sa voix charmeuse. « Nous fêtons les attentats de la Saint Patrick. » Un sourire vénéneux s’afficha sur ses lèvres pâles.
« Oh… » s’étonna-t-elle, c’était logique, mais elle n’y avait pas du tout pensé.
« Si cela te gêne, la porte est ouverte », répliqua Bellatrix sèchement.
« Et en quoi cela me gênerait-il Bellatrix ? »
« Je n’en sais rien, à force de fréquenter des traîtres à leur sang, peut-être que tu as été contaminée », siffla-t-elle.
« La seule chose qui risque de me contaminer, Bellatrix, c’est l’air que tu pollues par ta seule présence. » Bellatrix vit rouge, mais fut interrompue par Rodolphus.
« Les filles, oubliez un peu vos querelles, on est là pour faire la fête. Eléa, tu restes ? »
« Oui, bien sûr que je reste, enfin si quelqu’un daigne enfin me servir à boire ! » répliqua-t-elle en priant au fond d’elle que Sirius ne demande pas plus d’explications sur la fête le lendemain.

Elle s’amusa beaucoup, le whisky-de-feu l’y aidant bien sûr. Ils dansèrent, rirent, et parlèrent, elle se sentait bien au milieu d’eux, elle pouvait être elle-même sans craindre de blesser quelqu’un, cela lui faisait un bien énorme. Elle passa un long moment avec Rodolphus, sous l’œil de Bellatrix qui les surveillait de loin, cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pu discuter tranquillement. Il s’inquiétait pour elle et lui avait posé des questions sur sa relation avec Sirius, elle le rassura mais avoua qu’elle regrettait de ne pas pouvoir passer plus de temps avec les Serpentards.
Elle passa ensuite un moment à danser avec Sarah qui filait le parfait amour avec Severus, elles purent faire un peu mieux connaissance et s’entendaient plutôt bien.

Vers minuit, Eléa se reposa un peu dans une pièce éloignée de la grande salle commune. La maison Serpentard était un véritable labyrinthe, des couloirs s’entrelaçaient et des petites pièces étaient dissimulées partout. Elle était assise dans un canapé. Elle avait trop bu… elle sentit sa présence, il était là. Il s’approcha doucement d’elle et s’assit à ses côtés. Sa simple présence la fit frissonner. Il effleura d’une main son visage qu’elle tourna vers lui, plongeant ses yeux dans son regard d’acier. C’était la première fois qu’il la touchait depuis leur séparation, elle n’avait pas oublié la douceur de ses mains, ni son souffle chaud qu’elle pouvait sentir à présent. Son cœur battait plus vite et sa raison lui disait de partir. Elle se leva brusquement mais il la retint par la main et la tira vers lui, la faisant tomber sur le canapé, leurs lèvres n’étaient qu’à quelques centimètres. Il l’embrassa, forçant l’entrée de sa bouche et une langue passionnée caressa la sienne. Elle le repoussa avec force.
« Non Lucius, je ne veux pas. »
« C’est faux, je peux sentir ton désir… » Il avait raison.
« Non, désolée Lucius mais je n’ai pas envie de toi. » Menteuse, murmura une petite voix dans sa tête.
Elle essaya de se relever, mais il l’en empêcha.
« Tu as trop bu Lucius », dit-elle tristement. « Laisse-moi… »

Il la regarda dans les yeux et relâcha son étreinte. Elle sortit du canapé et avant de partir se retourna vers lui. Il avait un sourire aux lèvres. Troublée, elle salua ses amis et s’enfuit de la fête. Elle avait trop bu, elle devait aller se coucher sinon elle serait incapable de suivre les cours le lendemain.
Elle marchait lentement dans les couloirs, perdue dans ses pensées. Il avait souri, de la manière qu’elle n’aimait pas. Un sourire de victoire. Il avait eu ce qu’il voulait, il avait senti le désir en elle, il avait eu sa réponse. Elle ne pensait pas ressentir autant de désir pour lui, elle était heureuse avec Sirius, certes elle n’était pas toujours elle-même, elle devait faire des efforts pour se contenir souvent, mais elle se sentait bien. Quand Lucius l’avait touchée, c’était comme si son corps se rappelait de lui, de sa peau, de son parfum et cela la troublait.
Elle regagna enfin son étage et marchait en direction de sa maison, quand elle vit une silhouette s’approcher d’elle. Rémus.
« Bon sang Eléa, il est une heure ! Je vais devoir t’enlever des points », râla-t-il.
« Une heure ? » s’étonna-t-elle.
« Oui. » Il s’approcha d’elle. « Et en plus tu as bu ! » Il leva les yeux au ciel.
Bon d’accord, elle ne marchait pas très droit, mais elle n’avait pas bu tant que ça, comment pouvait-il le sentir, elle n’empestait pas l’alcool… Soudain, elle réalisa et vit le visage de son ami se décomposer.
« Eléa », dit-il en fronçant les sourcils, « pourquoi je sens Malfoy sur toi ? Son odeur est dans tes cheveux, sur ta peau… »
« Ce n’est pas ce que tu crois », le coupa-t-elle, « je me reposais un peu avant de partir et il est arrivé, il m’a prise au dépourvu Rémus, je te jure que je n’ai rien fait ! »
« Tu as bien dû faire quelque chose sinon je ne le sentirais pas autant », reprocha-t-il.
« Il m’a embrassée », avoua-t-elle. « Mais je lui ai dit non, je ne lui ai pas rendu son baiser, je l’ai rejeté Rémus… » Elle commençait à paniquer.
« Ok, ok, calme-toi… je te crois d’accord ? »
« Je ne ferais rien de tel tu le sais, je ne veux pas le perdre… » dit-elle désespérée.
« Je le sais Eléa… Rentre te coucher maintenant, tu en as besoin », dit-il gentiment.

Elle acquiesça et se dirigea vers la porte.
« Eléa ? » Elle se tourna vers lui. « Cela a été dur ?… De lui dire non ? »

Elle se contenta de baisser les yeux tristement et de rentrer dormir, maudissant cette soirée et son déroulement.


***

Pré-au-Lard, 29 mars 1997

Le village était plutôt animé, il y avait beaucoup de monde dans les rues, ce qui n’était pas étonnant pour un samedi soir. Hermione espérait de tout cœur ne pas croiser Hagrid dans la taverne bien qu’elle savait qu’il s’y rendait fréquemment.

Elle entra prudemment, toujours avec la cape d’invisibilité sur elle, et scruta l’endroit afin de s’assurer qu’elle ne risquait pas d’être reconnue. La voie semblait libre et elle fut soulagée de voir qu’Hagrid n’avait pas eu la bonne idée de descendre au village ce soir. Elle se faufila entre les tables tout en prenant garde de ne pas bousculer quelqu’un et elle s’arrêta tout à coup, retenant son souffle. Eléa était déjà là, assise seule à une table au fond de la taverne, quelque peu dans l’obscurité. Elle ne la voyait que de profil mais elle la reconnut instantanément malgré le fait qu’elle avait la capuche de sa cape noire encore à moitié sur sa tête. Elle avança toujours prudemment, respirant à peine et ayant du mal à déglutir, et fit en sorte de se plaquer contre le mur afin de mieux voir son visage. Eléa avait la tête baissée et passait machinalement, le regard dans le vide, son doigt sur le rebord de sa chope de Bièreaubeurre. Elle ne pouvait plus reculer à présent, sa mère était là, elle était venue et elle détenait la clé de son passé. Elle se figea quand Eléa leva soudainement la tête et regarda dans sa direction. Elle ne pouvait pas la voir, elle était cachée sous la cape d’invisibilité, mais pourtant Eléa regardait fixement le mur contre lequel elle était appuyée. Puis, elle la vit soupirer et baisser à nouveau les yeux vers sa Bièreaubeurre qu’elle n’avait visiblement pas touchée. Hermione regarda la grosse pendule au-dessus du comptoir qui indiquait déjà 21h30 et elle se dirigea vers les toilettes où elle se débarrassa enfin de la cape qui commençait à lui tenir chaud. Elle la rangea soigneusement dans son sac et s’observa un instant dans le miroir, se recoiffant avec ses doigts tout en faisant quelques rapides exercices de respiration. Elle sortit des toilettes avec une boule dans l’estomac et s’approcha lentement de la table où était installée Eléa. Elle arriva finalement à sa hauteur, Eléa leva lentement les yeux vers elle et Hermione fut surprise par son regard bleu translucide tandis qu’elle prit place en face d’elle sans dire un mot.

Eléa abaissa la capuche de sa cape et Hermione leva les yeux pour la regarder, subjuguée par sa beauté. Eléa n’était pas maquillée, ses longs cheveux bruns bouclés étaient détachés et ses grands yeux bleus clairs ne quittaient pas Hermione qu’elle détaillait également. Elles étaient dans une phase d’observation mutuelle, chacune détaillant les traits de l’autre.

- Je… j’avais peur que tu ne viennes pas…, déclara finalement Eléa brisant la glace.
- C’est moi qui ai provoqué cette rencontre, c’était normal que je sois là, répondit Hermione en haussant les épaules.
- Comment vas-tu ? demanda Eléa approchant une main de l’arcade sourcilière d’Hermione.
La jeune sorcière eut un mouvement de recul et Eléa comprit qu’il ne fallait pas qu’elle aille trop vite et qu’elle brûle les étapes.
- Pardon…, murmura-t-elle mettant ses mains sous la table.
- Je vais bien, merci, répondit froidement Hermione.
- Tu veux boire quelque chose ? demanda Eléa. Tu as faim ? Tu peux commander ce que tu veux…
- Non, je ne veux rien, merci…

Malgré tous les efforts d’Eléa, Hermione était très distante. Le visage fermé, elle observait sa mère ne sachant par quelle question commencer et ayant un peu peur de la réaction qu’elle pourrait avoir face aux réponses qu’elle allait entendre.

- C’est un très joli prénom Hermione, poursuivit Eléa. Ce n’est pas moi qui l’ai choisi tu sais. C’est ton grand-père qui te l’a donné…
- Tout ce que tu as fait, c’est donc me mettre au monde dans la cellule d’une prison sordide, n’est-ce pas ?! déclara enfin Hermione sur un ton de reproche.
Eléa s’attendait un peu à entendre des reproches mais elle eut l’impression tout de même de recevoir une douche froide.
- Je ne t’ai pas abandonnée… Je n’ai eu le temps de te tenir dans mes bras que quelques secondes avant qu’il ne te prenne…, répondit Eléa visiblement émue.
- Mais tu étais en prison, c’était logique, non ? Tu étais en prison… pour avoir collaboré avec les Mangemorts…
- J’ai fait des choix, Hermione. J’ai choisi mon camp et les personnes avec lesquelles je voulais être et en qui j’avais confiance. Je ne regrette rien, sauf de n’avoir pu t’élever… Quand j’ai su que j’étais enceinte, mon seul souci a été de te protéger, je n’en ai pas eu le temps…
- Je ne comprends pas…, continua Hermione. Pourquoi les Mangemorts ?
- On était en guerre et en temps de guerre, il faut faire des choix et choisir son camp. J’ai suivi mon instinct et les personnes que j’aimais.
- Et leurs idées et idéologie, poursuivit Hermione sur un ton dur teinté de désapprobation.
- Et leurs idées et idéologie, répéta Eléa en acquiesçant avec un regard déterminé et de défi.
- Toi et moi, tout nous sépare…, avoua tristement Hermione.
- Et tout nous rapproche aussi, et le sang nous unit…, déclara Eléa dont les yeux bleus étincelaient.

Elles restèrent un instant silencieuses, plongées dans leurs pensées respectives.

- Qui est mon père ? demanda finalement Hermione regardant Eléa dans les yeux.
Elle posait enfin la question à laquelle Eléa s’attendait, question qu’elle redoutait le plus, compte tenu de la réponse qu’elle allait devoir lui apporter. C’était finalement gênant, et elle ne savait pas comment s’y prendre pour avouer à sa fille qu’elle n’était pas tout à fait le fruit d’un réel amour.
Hermione s’aperçut de son embarras et ajouta d’un ton insistant.
- Je suis prête à tout entendre après ce que je viens de vivre.
- James Potter, déclara Eléa brutalement.

Visiblement, elle était prête à tout entendre sauf ça. Elle avait écarquillé les yeux comme si elle venait de se recevoir un coup de poignard dans le ventre.
- Mais…, bredouilla-t-elle confuse, je ne comprends pas… James Potter était marié avec Lily et…, et, c’est impossible…
- Ce n’était pas un amour partagé Hermione, enfin ce n’était pas… partagé, ni d’un côté, ni de l’autre…, bafouilla Eléa réellement embêtée. C’était un concours de circonstances…
- Formidable…, déclara amèrement Hermione et elle eut l’impression d’avoir soudainement un goût métallique dans la bouche lui donnant la nausée.
- Je sais ce que ça implique pour toi… et je comprends les bouleversements que tout cela peut entraîner dans ta vie…
- Non, tu ne sais pas et tu ne peux pas comprendre… Je… je crois que je vais y aller, il est tard, déclara Hermione en se levant.
Eléa se leva également manquant de renverser sa Bièreaubeurre toujours pleine mais à présent froide qu’elle arrêta d’un geste de la main.

- Est-ce que tu me détestes Hermione ? demanda-t-elle soudainement. Parce que tu as toutes les raisons de me détester même si ça me crève le cœur de l’admettre…
Hermione la dévisagea et fut bouleversée par son regard perdu et quelque peu mélancolique. Elle sembla réfléchir un instant à la réponse appropriée et déclara d’une voix faible :
- Non, je ne te déteste pas…
Eléa acquiesça, les yeux emplis de larmes avant de poser une dernière question, pleine d’espoir.
- Est-ce qu’on se reverra ?
- Je ne sais pas. Je ne peux rien promettre. J’ai besoin de temps…, répondit-elle.
- Je comprends, acquiesça à nouveau Eléa s’efforçant de retenir ses larmes.
- Au revoir, déclara finalement et brièvement Hermione regardant une dernière fois sa mère avant de s’éloigner.
- Au revoir…, murmura Eléa si bas, regardant le sol, qu’Hermione fut incapable de l’entendre.

Hermione sortit rapidement des Trois Balais et prit une grande bouffée d’air frais une fois dehors. Elle enfila rapidement la cape d’invisibilité et se hâta de retourner chez Honeydukes afin d’emprunter le passage secret jusqu’à Poudlard.

Elle fut soulagée de se retrouver dans l’enceinte protectrice du château et elle s’assit un instant sur la première marche de l’escalier conduisant à la tour de Gryffondor, savourant le silence et le calme régnant dans les alentours. Elle leva finalement la tête en entendant des pas s’approcher et son visage s’illumina pour la première fois de la soirée quand elle vit Draco qui devait sûrement faire une ronde pour cause d’insomnie vu l’heure tardive. Oubliant qu’elle était toujours sous la cape d’invisibilité, elle courut à sa rencontre et s’élança dans ses bras.

Dire qu’il fut surpris était faible. Croyant qu’il s’agissait d’une attaque invisible, il se débattit et elle comprit, enlevant rapidement la cape qui la recouvrait entièrement.
- Draco, c’est moi ! s’exclama-t-elle alors qu’il la regardait d’un air incrédule.
- Qu’est-ce que… ? commença-t-il désorienté. Tu étais invisible sous ce truc… Cette cape rend invisible ?
- Oui, elle est à Harry.
- Ca explique pas mal de choses…, déclara-t-il l’air songeur. Qu’est-ce que tu fais là ? D’où est-ce que tu viens ? De qui te caches-tu ?
Pour toute réponse, elle éclata en sanglots et se réfugia à nouveau dans ses bras, et ils montèrent ensemble jusqu’à la Tour d’Astronomie.

***

Elle lui raconta tout, son adoption par un couple de Moldus, la conversation qu’elle avait surprise entre Lupin et Dumbledore le soir où elle était allée chercher des runes, conversation qui était donc la raison pour laquelle il l’avait trouvée si bouleversée quand elle était revenue en pleurs dans la Tour, sa discussion avec Lupin puis avec Snape, sa chute dans les escaliers, les révélations de Dumbledore, son lien de parenté avec le directeur de Poudlard et enfin sa rencontre avec Eléa, sa mère biologique, sa vraie mère… Elle lui épargna volontairement l’appartenance d’Eléa au clan des Mangemorts et décida qu’il était préférable qu’il ne sache pas que son véritable père s’appelait James Potter. Ils étaient assis l’un en face de l’autre, sur des chaises qu’ils avaient rapprochées et il lui tenait les mains alors qu’elle tremblait et que des larmes silencieuses coulaient sur ses joues. Puis, elle eut tout à coup chaud et sentit comme si un étau enserrait sa poitrine alors qu’elle se leva soudainement lui disant qu’elle ne sentait pas très bien et qu’il fallait qu’elle prenne l’air et vite. Elle avait du mal à respirer et courut presque dans les escaliers pour atteindre le balcon de la Tour et respirer à pleins poumons l’air frais qu’elle accueillit avec soulagement. Il la rejoignit mais resta discret n’osant pas s’approcher d’elle et la prendre dans ses bras alors qu’il en crevait d’envie. C’était à elle de décider, il pouvait comprendre un tel bouleversement dans sa vie, il ne voulait pas la brusquer, l’étouffer, même sous des baisers. Ce fut elle qui vint à lui, lentement, et presque désespérément, elle se jeta dans ses bras, lui demandant de la serrer fort, très fort, jusqu’à lui faire mal. Ils rentrèrent après un long moment à être restés blottis dans les bras l’un de l’autre. Mais elle ne voulait pas s’éloigner de lui, de ses bras réconfortants, chauds et aimants. Il proposa de la raccompagner jusqu’à la tour de Gryffondor mais elle refusa, ne voulant pas se retrouver seule dans son lit froid et risquer de faire des cauchemars toute la nuit. Il proposa alors qu’ils passent la nuit ensemble, ici, dans leur refuge, en tout bien toute honneur bien sûr, et elle accepta avec une lueur dans les yeux et un timide sourire. Il fit apparaître un épais matelas, des couvertures et des oreillers et ils se glissèrent au chaud dans le lit magique tout habillés. Il la prit dans ses bras et lui caressa doucement les cheveux tout en l’embrassant légèrement s’efforçant de la bercer pour qu’elle s’endorme. Mais elle n’était pas fatiguée, sa rencontre avec Eléa tournait en boucle dans son esprit, lui donnant une nausée désagréable et elle tenta un instant de fermer les yeux très fort dans l’espoir de faire disparaître le mauvais film de sa vie. Quand elle les rouvrit, c’était pire, les images et les mots n’avaient pas disparus pour autant mais elle voyait en plus de multiples points lumineux s’agiter devant ses yeux. Elle soupira, se dégagea de son étreinte et se releva prenant une position assise, regardant un instant danser les flammes des bougies qu’il avait allumées. Il se releva à son tour, la regardant d’un air inquiet.

- Hermione ? Ca va bébé ?
- J’ai chaud…, dit-elle finalement après quelques secondes tout en enlevant son pull.
Il esquissa un sourire, soulagé par le rouge qui colorait à nouveau ses joues.
- Pas toi ? lui demanda-t-elle.
- Non, ça va.
- Je suis sûre que tu as chaud aussi…, insista-t-elle se tournant vers lui et commençant à essayer de lui enlever à son tour son pull.
- Hermione, qu’est-ce que tu fais ?? demanda-t-il sachant bien où elle venait en venir mais étant aussi légèrement déconcerté.
- Embrasse-moi…, répondit-elle prenant l’initiative et n’attendant pas qu’il agisse.

Il passa une main derrière sa nuque et approfondit le baiser alors qu’elle prit à nouveau son pull par chaque extrémité avant de le lui enlever lui faisant lever les bras. Elle ôta dans la foulée son tee-shirt se retrouvant en soutien-gorge et il réalisa que c’était la première fois qu’il la voyait aussi déshabillée bien qu’il avait eu à de nombreuses reprises l’occasion de toucher son corps et ses formes avantageuses. Il eut un sursaut de lucidité et la regarda dans les yeux.
- Ce n’est pas une bonne idée, Hermione. Je ne veux pas que ce soit pour de mauvaises raisons, parce que tu es bouleversée. Et que tu le regrettes après, ne voulant plus jamais me revoir parce que j’aurais profité de toi et de ta vulnérabilité…
- Et si je te dis que c’est parce que j’ai envie de toi, c’est une bonne raison ? rétorqua-t-elle s’approchant à nouveau de lui et l’embrassant dans le cou posant ses mains sur ses cuisses.

Ce fut visiblement une raison suffisante, en tout cas la meilleure qu’il aurait pu entendre alors qu’il la fit s’allonger sur le dos l’embrassant longuement et profondément avant de lui enlever son soutien-gorge et rester quelques secondes abasourdi devant sa beauté. Il se demanda comment il ne s’était pas rendu compte avant qu’elle était si belle. Il commença à caresser ses seins, savourant le fait qu’ils remplissaient largement ses mains puis il titilla ses tétons et ne put résister à la tentation de les sucer et les mordiller. Sa respiration s’était accélérée et elle avait passé une main derrière sa tête accentuant la pression sur ses mamelons. Il lécha sa poitrine, remonta jusqu’à son cou et trouva à nouveau ses lèvres pendant qu’une de ses mains descendit entre ses jambes, la caressant au travers de son jean. Elle passa ses mains sous son tee-shirt, savourant le contact du toucher de sa peau, sentant ses abdominaux se contracter sous ses caresses et elle explora finalement son dos avant de l’attirer à elle afin qu’il soit le plus en contact possible avec son corps. Quand il enleva son tee-shirt et qu’elle sentit enfin sa peau contre la sienne, elle ne put retenir un soupir de contentement. Ils enlevèrent ensemble à l’unisson rapidement chaussures et chaussettes, et Draco en profita pour se débarrasser de son pantalon qui commençait à le serrer un peu trop. Il regarda finalement Hermione et fronça les sourcils.

- Je suis plus déshabillé que toi, c’est pas juste…, fit-il remarquer et elle esquissa un sourire déboutonnant son jean qu’il l’aida à enlever.

Il caressa lentement et doucement ses seins, puis son ventre, descendant vers ses cuisses et remontant finalement vers son pubis, là où il trouva son point le plus sensible lui arrachant des soupirs de plaisir qui l’encouragèrent à s’aventurer plus profondément en insérant un doigt puis un deuxième dans la chaleur de son intimité. Il l’embrassa sur tout le corps, son ventre, ses seins, ses épaules, son cou.

- Touche-moi…, lui murmura-t-il à l’oreille.

Elle descendit une main timide jusqu’à son boxer et caressa son sexe déjà dur, puis elle laissa tomber toute inhibition et passa sa main dans son boxer saisissant sa verge dans sa main lui arrachant un grognement de satisfaction. Il plongea à nouveau sa langue dans sa bouche l’embrassant passionnément puis il la regarda sérieusement.
- Tu es sûre Hermione ? C’est la dernière fois que je te le demande parce que je pense que je ne serais plus en l’état de te le demander dans quelques instants…
- Oui, répondit-elle brièvement et pour lui prouver qu’elle ne changerait pas d’avis, elle enleva sa culotte et il ne tarda pas à l’imiter.

Ils s’embrassèrent encore langoureusement et Draco se positionna entre ses jambes quand il s’aperçut qu’elle tremblait légèrement.
- Tu as froid ? lui demanda-t-il.
- Non… J’ai… juste un peu peur, mais n’arrête pas…
- Je ne peux pas te promettre que ce ne sera pas douloureux mais je te promets que je ferai attention. Il faut que tu te détendes bébé…

Il n’en revenait pas de lui dire tout ça et d’être aussi prévenant. Il n’avait jamais agi ainsi avec les autres filles, se souciant finalement peu de ce qu’elles pouvaient ressentir et ne pensant qu’à son propre plaisir. Mais avec Hermione, c’était différent. Elle était différente, elle n’était pas qu’une fille avec qui il allait passer du bon temps. Il voulait que ce soit spécial pour elle, pour sa première fois, et autant que possible aussi agréable que ça allait être pour lui.

Il entra doucement mais profondément en elle et elle retint sa respiration fermant les yeux et agrippant ses épaules étouffant un gémissement de douleur. Il s’immobilisa et l’embrassa doucement avant d’effleurer sa joue et lui murmurer des paroles qu’elle ne saisit pas. Puis, la douleur sembla s’atténuer et elle comprit, le Sortilège d’Allégresse, il venait de lui jeter le Sortilège d’Allégresse pour amoindrir la douleur et ça fonctionnait. C’était nettement mieux, ce n’était pas non plus l’extase mais ce n’était plus aussi douloureux, juste inconfortable. Elle s’habitua finalement à sa présence dans son corps et il commença à bouger en même temps qu’elle. Ils établirent bientôt un rythme régulier, leurs respirations à l’unisson. Il recommença à la toucher là où il savait qu’elle allait réagir avec enthousiasme et quand il sentit les muscles de son vagin se contracter alors qu’elle poussa un petit cri, il accéléra son rythme et explosa à son tour en elle criant son nom. Ils s’embrassèrent tendrement reprenant leurs souffles. Elle dégagea une mèche de ses cheveux collée à son front pour y déposer un baiser et elle lui sourit alors qu’il la regardait avec des yeux encore embués de plaisir.

- Je t’aime Hermione…, souffla-t-il et elle fut surprise de sa déclaration ne s’y attendant de toute évidence pas même après ce qu’il venait de se passer.
- Je t’aime aussi…

Elle ne rêva pas d’Eléa cette nuit-là, elle n’y pensa même pas. Elle était avec Draco, rien qu’avec Draco.

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MessagePosté le : 05 Jan 2005 14:34
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Arrrrrg, dégouttée, je venais de taper tout une review super élogieuse, et j'ai fait une fausse manip' qui m'a tout éffacé !!! :(

bref, j'ai enfin lu !!!! (mieux vaut tard que jamais :razz: )

et que c'était boooooooooooooooooon !!!!!!!
déjà Eléa m'a semblé plus présente que dans le chapitre précédent... ensuite, les scènes NC-17 :evil: , j'adore le NC-17 :evil: (ça étonnera personne bien sur !)

et quelques scènes que je trouve vraiment supers :

quand Eléa repousse Lucius et après quand Remus lui demande si ça a été difficile...
(mais bon, je pense que cette scène m'a touchée aussi parce que je me suis un jour retrouvée dans la même situation !)

quand Hermy apprend qui est son père
:razz:

quand Draco et Hermy font l'amour
c'est tendre et romantique... toutes les premières fois devraient se passer de cette façon ! :o
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MessagePosté le : 06 Jan 2005 13:39
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J'ai tout lu :relief: Conclusion :
J'adore :D :crazy: :crazy:
Que dire de plus...
Le NC-17 :evil:
Sinon, j'aime le fait que l'histoire soit racontée plutot par Hermione que par Harry :mock: et aussi, j'aime bien les deux histoires qui se jouent en parallèle, avec beaucoup de ressemblances :o Et j'aime aussi beaucoup le personnage D'Eléa, j'susi curieux de savoir comment ça va continuer pour elle parce que ce qu'on voit d'elle pour le moment, c'est pas trop en accord avec elle dans le présent :o
J'suis Accroc maintenant :D donc... la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite siouplait :crazy: :crazy:
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MessagePosté le : 07 Jan 2005 17:01
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:cool: merci !!!!!!!!!!!!!!!

on bosse sur la suite, on vient de terminer le chapitre 14 et je peux vous dire que ça devient de plus en plus compliqué et passionnant, lol, nous on se passionne de l'écrire !! autre truc que je peux vous dire : :o chapitre 14....44 pages :crazy:
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MessagePosté le : 07 Jan 2005 17:48
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44 pages ? :eek:
:crazy:
Vivement qu'on lise ça :crazy: Qu'est ce que vous attendez pour les poster si vous avez déjà écrit jusque là ? :(
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MessagePosté le : 07 Jan 2005 17:53
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:o on prend de l'avance et comme ça aussi, on créé un effet de manque


slyth powaaaaaaaa !
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MessagePosté le : 07 Jan 2005 18:02
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Tssss :rolleyes:
C'est fourbe ça :cry: (ça m'étonne pas de vous, celà dit :evil: )
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MessagePosté le : 07 Jan 2005 18:46
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Bah c'est mieux d'voir de l'avance, juste au cas où :o
Pis de toute facon, y en a qui l'ont deja lu le 14 :o :evil: :crazy:
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MessagePosté le : 07 Jan 2005 18:54
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Morgana a écrit :
Pis de toute facon, y en a qui l'ont deja lu le 14 :o :evil: :crazy:

je me lève et je confirme et même modifé après nos review :evil:

Pirée, elles sont en train d'écrire le 15 :crazy:
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MessagePosté le : 07 Jan 2005 19:50
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:crazy: :crazy:
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MessagePosté le : 08 Jan 2005 13:22
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:lol: :lol: :lol: Z'êtes bêtes les sistas...

Merci les gens, z'êtes mignons... :kiss: Et oui, je suis fourbe, c'est comme ça ! :evil:

Eily : merci pour ta review sur ffnet, t'auras une réponse au prochain postage ! :D :bisou:


WARNING ! NC-17 !! WARNING !

Citation :


Chapitre 12 : Communication difficile


Poudlard, mars 1997

Le lendemain matin, le réveil fut étrange pour Hermione alors qu’elle prenait conscience qu’elle avait à présent une mère bien vivante, un père biologique certes décédé mais un père biologique quand même, un demi-frère qui était aussi son meilleur ami et un petit ami avec lequel elle avait fait l’amour pour la première fois la nuit dernière.
Elle était perdue dans ses pensées alors qu’elle regardait, sans réellement le voir, Draco qui se débattait avec divers sorts afin de faire disparaître le lit improvisé de leur nuit d’amour passée ensemble. Il était apparemment plus facile de faire apparaître des objets encombrants que de les faire disparaître… Après vingt minutes d’efforts qui ne furent pas vains, il poussa un soupir de soulagement.

- Et ben putain ! Faudra que je m’en souvienne de celui-là ! Note-le quelque part bébé…

Mais Hermione ne releva pas et ne bougea pas de la table sur laquelle elle était assise. Draco fronça les sourcils en la regardant.
- Hermione ? Hermione !!!
- Hein ? Quoi ?
- Le sort... Tu as entendu ce que je viens de dire ??
- Non, désolée, je pensais à autre chose, avoua-t-elle descendant de la table et attrapant son sac.
- A quoi ? A moi ? demanda-t-il sur un ton séducteur. Voyant qu’elle ne réagit pas, il ajouta plus sombrement : à ta mère…
- Oui, à ma mère… J’ai besoin d’une bonne douche bien chaude ! déclara-t-elle soudainement s’efforçant de paraître plus enjouée.
Draco s’approcha d’elle, un sourire en coin, et la prit dans ses bras.
- Bonne idée…, lui murmura-t-il tout en lui mordillant le lobe de l’oreille.
- Et toi, d’une bonne douche froide ! ajouta-t-elle en riant.
- Chaude, froide, peu importe, du moment que c’est avec toi…, continua-t-il glissant ses mains sous son pull.
- Draco…, soupira-t-elle tout en se laissant quand même aller sous ses caresses.
- C’est d’accord alors ?
- Quoi ?
- La douche, toi et moi…
- Tu plaisantes ?! se mit-elle une nouvelle fois à rire.
- Non, répondit-il la regardant le plus sérieusement du monde.
Elle sembla y réfléchir et contre toute attente et à sa plus grande surprise, acquiesça.
- D’accord !
- Sérieux ? Douche des préfets, 2ème étage alors ! déclara-t-il un sourire aux lèvres. Douche des garçons évidemment…
- Pourquoi ? Tu as l’intention de me partager avec Crabbe et Goyle ?
Il lui jeta un regard choqué.
- Je plaisante ! ajouta-t-elle levant les yeux au ciel. Pourquoi est-ce que les filles peuvent aller dans les dortoirs et douches des garçons mais pas l’inverse ? C’est stupide…
- Parce que les filles sont plus sages que les garçons je suppose, répondit Draco en haussant les épaules.
- Oh, j’ t’en prie ! Je m’apprête à aller prendre une douche avec toi et je ne compte pas les fois où je suis allée dans la chambre de Ron et Harry !
- Qu’est-ce que tu allais faire dans la chambre de Potter et Weasley ? lui demanda Draco d’un air soupçonneux.
- Ménage à trois… Rien Draco ! Ce sont mes amis, j’y vais naturellement, comme quand je les rejoins dans la salle commune !
Et elle trouva plutôt judicieux à cet instant de ne pas lui raconter qu’une nuit, elle avait rejoint Harry dans son lit suite à un mauvais cauchemar…
- Ouais…, répondit-il ne lâchant pas son regard soupçonneux.
- Tu es jaloux ?! hallucina-t-elle. La confiance règne ! Tu ne vas pas me faire la tête pour ça ?
- Non, dit-il l’air boudeur.
- Je ne te demande pas si Pansy Parkinson t’a déjà rejoint dans ta chambre moi !
Il se figea puis jeta sa cape sur ses épaules d’un geste énergique.
- Ok ! Une douche nous attend ! s’exclama-t-il la prenant par la main et l’entraînant vers la sortie.
- Attends…, l’arrêta-t-elle et il la regarda l’air perplexe et inquiet, espérant ne pas recevoir une avalanche de questions auxquelles il n’avait aucune envie de répondre. Un baiser d’abord…
Il sourit, se relaxant, et commença à l’embrasser doucement avant de glisser sa langue dans sa bouche tandis qu’elle avait lâché son sac afin de mettre ses bras autour de son cou.

- Hermione…, dit-il enfin, rompant le baiser.
- Mmm…
- Je voulais t’en parler hier soir, mais je n’ai pas, euh…, je n’ai pas osé, puis j’ai…oublié, commença-t-il tout à coup gêné.
- Quoi ?
- Je sais que c’est peut-être un peu tard pour s’en soucier, mais je me demandais… si tu…
Il avait visiblement du mal à cracher le morceau.
- Si c’était ok niveau contraception, termina-t-elle pour lui.
- Oui, voilà. Il parut soulagé que ce soit elle qui le dise.
- C’est un peu tard effectivement ! se mit-elle à rire. Mais c’est ok, ne t’inquiète pas…, lui dit-elle redevenant sérieuse. Je prends une pilule moldue et quand j’aurais terminé la plaquette et vu que je n’aurais plus l’occasion de retourner dans le monde des Moldus, j’irai voir Mme Pomfresh pour qu’elle me donne une Potion…
- Une pilule moldue ? demanda-t-il levant un sourcil interrogateur.
- Oui, ce sont des petits comprimés contraceptifs à prendre chaque jour. Ne me regarde pas comme ça, c’est très efficace !
- Si tu le dis… Et tu crois que Mme Pomfresh va te donner une Potion contraceptive ? demanda-t-il ayant l’air d’en douter.
- Je suppose, oui. C’est toujours mieux que d’ouvrir une crèche à Poudlard, tu ne crois pas ?!
Ils se mirent à pouffer tout en sortant de la Tour d’Astronomie.
- Draco… Merci d’avoir demandé…, dit-elle sérieusement avec un large sourire.
- C’est normal, répondit-il l’embrassant rapidement et ils descendirent jusqu’au 2ème étage d’un air enjoué.

S’assurant que la voie était libre, Draco fit entrer Hermione dans la salle de bains des Préfets du 2ème étage et ils s’enfermèrent rapidement dans la cabine d’une douche individuelle en riant. En reculant, Hermione ouvrit accidentellement le mitigeur et Draco poussa un cri de surprise en se recevant de l’eau froide dans le dos.
- Désolée ! se mit-elle à pouffer, une main sur sa bouche.
Il se déshabilla en deux temps, trois mouvements et elle rouvrit le mitigeur sur la position froid, cette fois intentionnellement, avec un sourire sadique en coin.
- T’es folle !! se mit-il à crier à nouveau reculant d’un pas, sa voix résonnant dans la salle de bains.
- Douche froide j’ai dit ! rit-elle avant d’ajouter baissant les yeux dans sa direction : ouh, ce n’est peut-être pas une bonne idée finalement…
Il l’attrapa et commença à la chatouiller alors qu’elle se tordait en riant et en criant. Il s’arrêta et la regarda des pieds à la tête.
- Une douche, ça ne se prend pas tout habillé…, fit-il remarquer sur un ton narquois.
- Ferme les yeux…, répondit-elle.
- Quoi ? Je te signale que je t’ai déjà vue toute nue ! s’exclama-t-il surpris.
- Ferme les yeux ! insista-t-elle et il s’exécuta en soupirant.
- Tu peux les rouvrir…, dit-elle moins de deux secondes après. Et quand il ouvrit à nouveau les yeux, elle était nue devant lui.
- Comment tu as fait ça ? Hermione, il faut que tu me montres comment tu fais ça !

Elle se mit à rire doucement, fit couler de l’eau chaude sur eux et se jeta à son cou commençant à l’embrasser sauvagement. Il répondit par la même ferveur et l’enlaça les faisant reculer jusqu’à ce que son dos soit contre le mur en carrelage. Tout en l’embrassant, il frotta son sexe contre son abdomen et entreprit de la caresser jusqu’à ce qu’elle gémisse dans sa bouche. Il l’aida finalement à mettre ses jambes autour de sa taille et la souleva afin de la pénétrer lentement jusqu’à ce qu’il soit complètement et profondément dans la chaleur de son corps si accueillant. Il commença par bouger lentement tenant fermement ses cuisses autour de lui, puis il accentua son rythme inclinant son bassin afin que chaque va et vient de son corps dans le sien rencontre son clitoris. Il avait quitté ses lèvres et attaqué son cou et quand il sentit qu’elle était enfin en train de jouir enfonçant ses ongles dans ses épaules tout en marmonnant son prénom, il enfouit sa tête dans ses cheveux et se laissa à son tour aller en elle dans un long gémissement étouffé par l’eau qui coulait toujours abondamment à moitié sur eux et à moitié sur le sol. Il resta encore quelques instants en elle, contre le mur qui supportait leurs corps, avant de l’autoriser à poser à nouveau ses pieds sur le sol. Elle mit ses bras autour de sa taille, posa sa tête contre sa poitrine et les poussa afin qu’ils soient complètement sous le jet d’eau chaude qu’ils accueillirent avec un réel bien être. Il l’embrassa longuement avant de finalement verser du shampooing au creux de ses mains et commencer à lui laver les cheveux doucement.

***

Elle monta ensuite lentement jusqu’à la tour des Gryffondors, appréhendant un peu de se retrouver face à Harry. Elle le verrait différemment à présent et ça l’effrayait beaucoup. C’était ironique dans un sens, ils s’étaient toujours considérés comme frère et sœur, souhaitant probablement au plus profond de leurs cœurs l’être réellement, surtout pour deux enfants uniques, et voilà que le rêve venait de prendre vie, la réalité venait de plein fouet rejoindre et réaliser le fantasme. Elle était partagée, tiraillée, elle avait en même temps envie de courir pour le lui dire, bondissant de joie dans ses bras et lui révélant que bien qu’ils n’avaient plus de famille ni l’un, ni l’autre, ils étaient liés par les liens du sang ; mais d’un autre côté, elle ne pouvait pas, pas maintenant, Harry risquerait de le prendre très mal remettant en cause toute l’admiration qu’il pouvait avoir pour son père et même si elle savait que c’était peu probable, elle avait une peur terrible qu’il la rejette. Il fallait du temps, il fallait qu’elle en sache plus, qu’elle revoit Eléa, qu’elle lui pose plus de questions sur les circonstances de sa conception, de sa naissance, les réactions des différents protagonistes, de James en particulier…

Elle entra dans la salle commune en retenant sa respiration, et scanna rapidement les alentours, s’apercevant avec un soulagement tout relatif qu’Harry ne s’y trouvait pas, ça ne faisait que reculer l’échéance de leur face à face, mais elle s’autorisa à nouveau à respirer en s’asseyant en face de Ron, plongé dans un livre de Quidditch.
- Salut mione !
- Salut Ron..., déclara platement Hermione regardant la table comme si c’était la première fois qu’elle la voyait.
- Wouah, quel enthousiasme dis-moi ! Mauvaise nuit ? demanda le rouquin d’un air interrogatif.
Hermione leva subitement la tête vers son ami et se mit à rougir légèrement.
- Hein ? Non, non... excellente nuit... Tu as vu Harry ? demanda-t-elle changeant de sujet de conversation.
- Il doit toujours être dans la chambre...
- Si j’y vais, je ne le dérangerais pas ?
- Non, je ne pense pas...
Hermione acquiesça et se leva, se dirigeant vers le dortoir des garçons.
- Un problème mione ? lui demanda Ron avant qu’elle ne soit hors de sa vue.
- Non, non, pas de problème... Je vais juste lui rendre sa cape qu’il m’a prêtée..., répondit Hermione disparaissant dans les escaliers.
- Oh, ok, répondit Ron fronçant les sourcils.

Hermione prit une profonde inspiration et frappa à la porte doucement avant d’entrer tout aussi discrètement. Harry était assis à son bureau, une plume à la main, tandis que Ginny était assise sur le rebord de son lit, un livre sur ses genoux, vraisemblablement en train de lui lire quelque chose.
- Hey ! la salua la rouquine.
- Hermy ! s’exclama en même temps Harry.
- Salut. Je ne vous dérange pas ?
- Non, pas du tout. J’aide Ginny pour son devoir de Potions, expliqua Harry.
- Ok..., marmonna Hermione visiblement mal à l’aise alors qu’elle regardait le sol, n’osant pas faire face à son meilleur ami.
Ginny et Harry se jetèrent un regard dubitatif, et Harry lui demanda, fronçant légèrement les sourcils :
- Quelque chose ne va pas Hermy ?
- Je suis venue te rendre ta cape..., expliqua faiblement Hermione qui avait levé la tête en même temps que son cœur s’était emballé.
- Je vais vous laisser..., déclara Ginny qui s’était levée, et elle sortit de la chambre.

Harry se leva à son tour et fit deux pas en direction d’Hermione.
- Elle t’a été utile ?
- Oui, merci, répondit Hermione sortant la cape de son sac et la tendant à Harry qui la prit afin de la ranger dans sa malle. Je suis allée jusqu'à Pré-au-Lard avec, et... merci vraiment Harry de me l’avoir prêtée... Si j’en ai besoin à nouveau, tu me la prêteras encore ?
- Oui, bien sûr, quand tu veux..., répondit Harry.
Ils se regardèrent un instant avant qu’Hermione ne baisse à nouveau les yeux, le regard fuyant, tandis qu’Harry attendait vraisemblablement qu’elle lui parle et lui raconte son escapade. Elle leva à nouveau les yeux vers lui et son regard devint alors trouble en même temps que ses yeux s’embuèrent de larmes.
- Oh, Harry..., murmura-t-elle étouffant un sanglot. Elle mit sa main devant sa bouche et essaya en vain de retenir les larmes qui commençaient à couler sur ses joues.
Harry combla l’espace qui les séparait et la prit dans ses bras.
- Parle moi j’ t’en prie..., la supplia-t-il la berçant doucement.
Elle s’efforça de se calmer et se dégagea un peu de son étreinte, jouant machinalement avec la fermeture éclair du polo de son ami.
- Harry, je...
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, la porte s’ouvrit à la volée et Ron entra en riant jetant son sac sur son lit.
- Hey ! Vous n’allez jamais croire la nouvelle trouvaille de Neville !!

Hermione s’était écartée d’Harry et essuyait ses larmes afin que Ron ne s’aperçoive de rien, mais il était trop tard et le rouquin les regarda d’un air perplexe et interrogatif.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il finalement devant le malaise perceptible.
Hermione ramassa son sac et tourna les talons.
- Je vous retrouve au déjeuner..., marmonna-t-elle avant de sortir.
- Qu’est-ce qu’elle a ? demanda à nouveau Ron se tournant vers Harry.
- Je ne sais pas, avoua Harry sombrement. Elle n’a pas eu le temps de me le dire et je ne sais même pas si elle me l’aurait dit finalement...
- Tu ne crois pas qu’elle est amoureuse de toi ou quelque chose comme ça quand même ??! demanda Ron sur un ton suspicieux. Parce qu’elle n’arrête pas de parler de toi... Où est Harry par ci, que fait Harry par là...
- Quoi ? Ne raconte pas de bêtise Ron ! s’exclama Harry qui avait enfin détaché son regard de la porte qui venait de se refermer.
Ron haussa les épaules avec un petit sourire avant de demander plus sérieusement à son ami :
- Tu lui as dit ?
- Non..., répondit Harry en soupirant.

***

Poudlard, avril 1978

Il y eut deux autres attaques importantes des Mangemorts dans les quinze jours qui suivirent. La tension au dehors était montée d’un cran, même au sein de Poudlard. Les maisons se serraient les coudes, excepté bien sûr celle de Serpentard qui affichait une fierté et une satisfaction particulière chaque matin au vu des nouvelles annoncées dans la Gazette du Sorcier.
James était à cran, tout comme l’étaient particulièrement les élèves dont les parents faisaient partie de la résistance. Il mourrait d’envie de se battre au côté de l’Ordre du Phénix, il savait qu’il en serait membre dès sa sortie de l’école, comme Sirius, Rémus, Lily et Peter d’ailleurs. Eléa se sentait de moins en moins à l’aise avec eux, lors de ces conversations, elle se faisait toute petite et attendait que le sujet change. James qui avait vu sa gêne faisait toujours tout pour en parler et prenait un malin plaisir à la voir silencieuse et se retenir d’exprimer ses opinions.

Depuis la fête chez Serpentard, elle fréquentait moins leur salle commune de peur de croiser Lucius. Le regard qu’il lui portait souvent la dérangeait. En cours de sortilège, lorsqu’ils s’étaient tous levés pour faire leurs exercices, il l’avait fixée un moment, la regardant travailler, elle avait alors croisé son regard et elle avait senti un énorme poignard dans le cœur. Il avait décidément bien joué le soir de la fête, il avait réussi à réveiller ses sentiments pour lui. Depuis ce cours, elle faisait tout pour l’éviter.

Elle continuait ses cours d’occlumancie, qu’elle maîtrisait de mieux en mieux, tellement qu’il ne se passait pas un cours sans qu’ils repartent tous les deux avec une bonne migraine. Ils allaient très loin dans ce domaine, Severus expérimentant même des variantes très puissantes d’attaque. Il n’avait pas le droit de s’en servir, ils le savaient tous les deux, mais ils voulaient aller toujours plus loin. Et un soir, ils étaient allés beaucoup trop loin.

Il était 21h passés lorsqu’Eléa remonta difficilement chez les Serdaigles. Elle se sentait mal, aussi mal que quand elle avait créé l’extrait de pouvoir. Elle entra dans la salle commune où révisaient ensemble les inséparables et Lily, plongés dans leurs livres. James leva la tête vers elle et marqua un temps d’arrêt, bouche bée.
« Tu te sens bien Eléa ? » s’inquiéta-t-il
« Qu’est-ce que ça peut te foutre ? » répliqua-t-elle en se tenant au fauteuil le plus près pour tenir debout.
Sirius se précipita vers elle pour la soutenir, mais elle tomba à genoux avant qu’il n’arrive à elle.
« Par Merlin, Eléa, qu’est-ce qui s’est passé ? » Il la regardait, paniqué devant sa pâleur.
Ses pupilles étaient dilatées, ses yeux injectés de sang, elle était anormalement blanche et tremblait de tout son corps.
« Je… nous… sommes allés trop loin », articula-t-elle avec difficulté, en portant ses mains à sa tête qui la faisait atrocement souffrir.
James se leva et aida Sirius à la relever.
« Il faut que tu ailles à l’infirmerie », dit James.
« Non… Je ne veux pas y aller… »
Mais ils ne l’écoutèrent pas. Ils se dirigèrent vers la sortie, elle essaya de se débattre, en les repoussant, mais elle était trop faible.


***

Poudlard, mars 1997

Quand Harry et Ron descendirent dans la Grande Salle, Hermione était déjà là, attablée avec Ginny. Elles étaient en grande discussion et Harry fut plutôt soulagé de voir qu’elle avait l’air d’aller mieux. Le repas se déroula dans la bonne humeur et Neville réussit à faire rire les Gryffondors, encore une fois malgré lui. Le déjeuner s’éternisait toujours le dimanche, et celui-là ne dérogea pas à la règle alors qu’à deux heures de l’après-midi, ils étaient toujours dans la Grande Salle en train de discuter. Harry finit par s’éclaircir la gorge et se tourna vers Hermione, la regardant d’un air sérieux.
- Il y a quelque chose qu’il faut qu’on te dise, Hermione...
Elle acquiesça et son sourire s’évanouit quand elle vit la mine sérieuse et grave de son meilleur ami.
- Tout d’abord, on a reçu ce matin un hibou, une réunion de l’Ordre du Phénix aura lieu dans dix jours. On y est tous conviés, ce sera à Grimmauld Place, comme d’habitude, commença Harry.
- D’accord, super, tu attendais ça avec impatience ! s’exclama Hermione.
- Ce n’est pas tout Hermy... Quand tu étais à l’infirmerie, il y a eu un massacre affreux chez des Moldus, à Londres, et la Marque des Ténèbres est apparue tout de suite après...
- Mon Dieu..., murmura Hermione une main sur sa bouche alors que sa rencontre avec Eléa repassa en vitesse accélérée dans son esprit.
- Et le plus étrange, c’est que je n’ai rien ressenti Hermy, ma cicatrice ne m’a pas fait souffrir, je n’ai eu aucun effet alors que tout indique qu’il s’agit des Mangemorts et de Voldemort, termina Harry qui avait murmuré le nom du Seigneur des Ténèbres.
- Pourquoi est-ce que vous ne me l’avez pas dit avant ??! s’exclama avec véhémence Hermione.
- Tu étais à l’infirmerie, je ne voulais pas que tu t’inquiètes, tu devais te reposer, expliqua Harry fermement.
- Très bien, la guerre est donc déclarée si je comprends bien ! continua Hermione sur le même ton. On sait ce qui nous reste à faire, je vais à la bibliothèque...
- Est-ce qu’il faut toujours que tu ailles à la bibliothèque en cas d’alerte mione ??! Tu espères y trouver quoi ? Les plans de tu-sais-qui ?? s’exclama à son tour Ron.
- En tout cas, j’y trouverai certainement plus que vous regarder dans le blanc des yeux ici ! répondit-elle. Il faut faire des recherches, sur les apparitions précédentes de la Marque des Ténèbres et essayer de comprendre pourquoi Harry n’a rien ressenti. Nous rapprocher de la prophétie qui doit détenir des réponses... Ce n’est évidemment pas en restant ici les bras croisés qu’on va trouver quoi que ce soit !
Sur ces mots, Hermione se leva et déclara avant de quitter la Grande Salle.
- Vous savez où me trouver !

Elle ne savait pas par où commencer, quel livre ouvrir, alors qu’elle tournait en rond dans la bibliothèque, regardant tous les cinq minutes par la fenêtre de laquelle elle pouvait apercevoir l’équipe de sa Maison s’entraîner au Quidditch pour le prochain match contre des Serpentards qui devait avoir lieu la semaine prochaine. Elle songea un instant à contacter Eléa pour essayer d’en savoir plus, mais elle se ravisa. Pourquoi est-ce qu’elle lui dirait quoi que ce soit, elles n’étaient pas dans le même camp... D’un autre côté, elle avait un atout, elle était sa fille et pourrait essayer de l’avoir par les sentiments, elle avait après tout eu l’air de se soucier d’elle. Mais elle ne se sentait pas prête après une seule rencontre à tenter quelque chose de cette ampleur avec une femme qu’elle connaissait finalement si peu. Elle gardait cependant cette carte en main, elle pourrait s’avérer utile par la suite. Elle soupira et prit la direction du rayon d’histoire de la magie. Elle observa distraitement les titres sur les reliures vieillies de manuels qui devaient être plus vieux que Dumbledore lui-même avant d’en ouvrir un au hasard sur le chapitre concernant la Marque des Ténèbres quand elle sentit des bras lui enserrer la taille. Elle esquissa un sourire et se retourna pour faire face à Draco qui s’approcha et prit son visage dans ses mains afin de l’embrasser.
- Arrête, pas ici, dit-elle se reculant légèrement.
- Quoi ? Personne ne vient jamais dans ce rayon ! rit-il tentant une deuxième approche, mais elle resta sur sa position et recula encore d’un pas.
- Ok, je reformule : personne ne vient jamais ici, à part toi !
- Ah, ah, très drôle, tu n’as pas un entraînement pour un certain match qui doit avoir lieu la semaine prochaine ? demanda-t-elle innocemment croisant les bras.
- Si..., encore faut-il que tes petits copains daignent bien nous laisser le terrain..., répondit-il sur un ton amusé. Quelle équipe vas-tu soutenir jeune Gryffondor ?
- Les Gryffondors bien évidemment !
- Bien évidemment ! répéta-t-il en riant. Prépare-toi donc à consoler Potter vendredi prochain, il va pleurer toutes les larmes de son corps face à cette nouvelle défaite cuisante !
- On verra bien, je n’en serais pas si sûr si j’étais toi..., répondit-elle un sourire en coin.
- A part ça, qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-il attrapant le livre ouvert qu’elle avait posé sur une étagère. Marque des Ténèbres ?
- Ne me dis pas que tu n’es pas au courant que la Marque des Ténèbres est une nouvelle fois apparue...
- Je suis au courant..., avoua-t-il et un malaise sembla s’insinuer entre eux.
- Oui, évidemment, ton père a dû te tenir au courant des événements, tenta-t-elle bien qu’elle savait qu’elle s’engageait sur un terrain glissant.
Il la regardait fixement, ses yeux semblant s’être assombris.
- Qu’est-ce que tu veux savoir Hermione ?
- Est-ce que tu as des nouvelles de ton père ?
- Non, et si j’en avais, tu sais bien que je ne te le dirais pas..., répondit-il sur un ton énigmatique.
- Oui, ça veut donc dire que ma question est inutile... Je..., c’est difficile Draco, je m’inquiète pour Harry. Voldemort est revenu, les Mangemorts se rassemblent et je ne sais pas ce que tu penses de tout ça, ce que tu...
Elle s’arrêta et soupira, scrutant son expression alors qu’il était toujours impassible face à elle, dissimulant vraisemblablement ses sentiments face à ce fossé qui les séparait.
- Si tu devais choisir entre moi et ton père, qui choisirais-tu Draco ? lui demanda-t-elle subitement.
Il écarquilla un instant les yeux avant de les baisser, ne répondant pas. Les images d’Harry et d’Eléa se superposèrent dans l’esprit d’Hermione et elle se réfugia dans les bras de Draco.
- Je suis désolée, pardonne-moi, je n’aurais pas dû te demander ça, c’était stupide, j’ t’en prie, pardonne-moi...
Il la serra un instant dans ses bras avant de la lâcher.
- Pas ici tu as dit Hermione...
- Excuse-moi..., insista-t-elle le regard suppliant et sincère.
- Je vais aller voir si le terrain de Quidditch est enfin libéré..., déclara-t-il s’éloignant.
- Draco...
Il se retourna et la regarda un instant avant de soupirer.
- On se voit demain en Potions et puis dans la Tour d’Astronomie, ok ?

Elle acquiesça tristement et n’osa pas lui proposer qu’ils se voient ce soir, il n’en avait visiblement pas envie et elle le comprenait. Elle l’avait volontairement provoqué et maintenant elle s’en voulait, mais elle savait aussi que cette discussion reviendrait entre eux et elle prit peur, réalisant que cette guerre et ses idéaux allaient peut-être les séparer.

***

Poudlard, avril 1978

Les voix résonnaient. Elles semblaient étouffées, sourdes.
Elle sentit quelqu’un s’approcher d’elle et la recouvrir d’une couverture chaude. Doucement, elle ouvrit les yeux.
Trois personnes étaient debout, devant son lit. Les garçons. Elle tourna lentement la tête vers la droite. Pomfresh et le Directeur discutaient gravement. Un peu plus à droite, une autre personne était allongée dans un lit. A son chevet une jeune fille brune, Sarah, et à ses côtés, Lucius. Il détourna son regard de Severus pour la regarder et lui sourit faiblement.
Une main lui caressa les cheveux.
« Il faut que tu dormes. »
« Je me sens mieux, Sirius. » Elle essaya de se relever mais elle n’y arriva pas. Elle soupira profondément. « Qui a appelé le Directeur ? »
« Rémus… mais quand Pomfresh a vu ton état, elle allait le faire venir. Tu as perdu connaissance quand on est arrivés, suivis de près par MacFair qui amenait Snape. »
« Il va bien ? »
« Ça ne m’intéresse pas », dit-il fermement. « Vous avez déconné, vous avez de la chance de vous en sortir aussi bien. » Il leva un peu plus le ton. « Mais qu’est-ce qui vous a pris ? »
« Ne cries pas… »
« Sirius, Dumbledore veut te voir. »
Sirius se leva et se dirigea vers le Directeur. Eléa jeta un regard plein de reproches au Préfet.
« Mme Pomfresh l’aurait appelé de toute manière. » Il s’assit près d’elle. « Eléa, vous avez utilisé la magie noire dans l’enceinte du château. C’est très grave. »
« Je ne me souviens pas Rémus… on s’est laissés emportés, je ne sais même pas ce que nous avons fait. »
Ils furent interrompus par Lily et Peter qui étaient allés chercher quelques affaires personnelles d’Eléa.
« Merci », leur dit-elle reconnaissante.
« Les visites sont finies ! » annonça Mme Pomfresh d’une voix tonitruante, « ils ont besoin de se reposer ! »

Ils se dirent au revoir et quittèrent l’infirmerie. Eléa était fatiguée et faible. Son père quitta l’infirmerie sans venir la voir, peut-être à cause de Severus se dit-elle, mais elle avait croisé son regard et il était en colère. Il ne lui tardait pas de se retrouver face à lui pour lui expliquer la raison de tout cela.
Mme Pomfresh lui donna un breuvage sucré et chaud et elle sentit ses pensées se perdre dans un brouillard confus.


***

Poudlard, vendredi 4 avril 1997

Hermione ne vit pas passer la semaine suivante, et alors qu’elle se préparait à aller assister au match de Quidditch qui opposerait les Gryffondors aux Serpentards, elle se mit à souhaiter pour la première fois de sa scolarité à Poudlard que ce ne soit ni son équipe, ni l’équipe adverse qui remporte le match. Elle avait des intérêts des deux côtés et même plus fort que des intérêts, elle aimait les capitaines des deux équipes qui allaient s’affronter, pas de la même manière certes, mais elle aimait réellement les deux sportifs. Elle n’avait pas reparlé avec Draco du différend qu’ils avaient eu dans la bibliothèque, quand la douloureuse discussion des Mangemorts et de Voldemort était arrivée sur le tapis. C’était vraisemblablement et clairement une volonté affichée des deux côtés et il valait mieux en rester sur ce statu quo pour le moment. Et puis après tout, un père Mangemort d’un côté, une mère Mangemort de l’autre, un point partout et la balle au centre. C’était en tout cas un sacré point commun qu’ils avaient. Elle n’avait pas non plus avoué à Harry qu’il était son demi-frère et plus les jours passaient, plus elle voyait mal comment elle allait lui annoncer une telle nouvelle. Elle ne fuyait plus son regard, ce qui était déjà une bonne chose, elle pouvait même dire qu’elle était plus proche de lui, plus affectueuse et plus protectrice bien que techniquement quand elle y avait repensé, il était son grand frère !

Hermione retrouva Neville et Luna dans le Grand Hall, et Neville se montra particulièrement prévenant en lui demandant si elle s’était habillée chaudement vu qu’il faisait encore froid en ce début du mois d’avril malgré le soleil pourtant bien présent. Ils se rendirent tous les trois jusqu’au terrain et ils s’installèrent dans les tribunes où l’excitation était déjà prégnante. Le match avait une importance capitale, l’équipe de Gryffondor était au coude à coude avec l’équipe de Serdaigle alors que Serpentard était en tête du classement. Si les Gryffondors ne battaient pas les Serpentards cette fois-ci, ils pouvaient dire adieu à la coupe, et le match prévu le mois prochain contre les Serdaigles ne serait alors qu’un pur match amical. En revanche, une victoire leur permettrait d’égaliser avec les Serpentards et avoir une chance d’accéder à la coupe. La fébrilité pouvait se sentir chez les Gryffondors, mais Hermione regarda tout le match d’un air absent, peu concernée finalement par l’enjeu vu que de toute façon, victoire de l’un ou de l’autre, elle allait devoir supporter les cris de joie ou de déception dans tous les cas. Le match dura plus de deux heures et Hermione laissa tout de même éclater sa joie quand Harry attrapa finalement le Vif d’Or. Neville lui sauta dans les bras, gagné par la ferveur ambiante alors qu’elle était sûre qu’elle allait être sourde vu les cris incessants autour d’elle. Luna arborait un grand sourire malgré le fait que son équipe n’aurait aucune chance d’accéder à la coupe mais elle semblait peu s’en soucier.

Après le match, elle se rendit dans la Tour d’Astronomie et attendit Draco qui ne tarda pas à se pointer après une bonne douche bien chaude.
- Ne me regarde pas avec ce petit sourire en coin…, commença-t-il les mains dans les poches de son pantalon tandis qu’elle était assise sur une table, essayant de paraître neutre.
- Oh arrête, j’ t’en prie ! Ne joue pas les mauvais joueurs ! Et puis, il reste un match à jouer dans deux mois…, répondit-elle en balançant ses jambes dans le vide.
Il haussa les épaules et s’approcha d’elle lentement. Il se posta devant elle, les mains toujours dans les poches de son pantalon et il la regarda en soupirant.
- Tu ne restes pas, n’est-ce pas ?
- Non… Une petite fête est prévue pour la victoire de l’équipe, répondit-elle un peu gênée.
Il acquiesça en soupirant à nouveau et elle ajouta avec un petit sourire en coin :
- Tu peux venir si tu veux…
Il lui jeta un regard en coin navré avec une grimace en prime, et elle ne put s’empêcher de rire.
- Je peux peut-être quand même avoir un câlin ? demanda-t-elle timidement.
- C’est plutôt moi qui aurais besoin d’un câlin de réconfort, répondit-il l’air boudeur et elle esquissa un sourire ouvrant grands ses bras.
- Viens alors…
Il ne se fit pas prier davantage et se réfugia dans ses bras accueillants, embrassant ses cheveux puis son cou avant de glisser sa langue dans sa bouche et ses mains sous sa cape. Il s’arrêta, leva un sourcil interrogateur avant d’écarter sa cape davantage et se mettre à rire.
- Mais c’est mon pull que tu portes !
- Oui, je sais… Je ne te l’avais pas rendu depuis Noël et il était bien chaud, alors je l’ai mis et puis comme ça, c’est comme si je t’avais eu un petit peu avec moi durant le match… Mais je vais te le rendre !
- Non, tu peux le garder, il te va très bien…, déclara-t-il visiblement touché.
- Il est un peu grand…, avoua-t-elle avec un petit sourire avant de l’embrasser à son tour.

Elle rompit finalement le baiser et descendit de la table, reboutonnant sa cape lui faisant comprendre qu’il fallait qu’elle y aille.
- Tu me raccompagnes ? lui demanda-t-elle et il acquiesça lui prenant la main.

Avant qu’elle n’ouvre la porte, il la plaqua contre le mur et l’embrassa à nouveau s’imprégnant de son parfum ambré. Ils restèrent un moment enlacés puis elle se dégagea de son étreinte et inversa les rôles, le plaquant à son tour contre le mur. Elle l’embrassa dans le cou, le caressa à l’entrejambe et il poussa un grognement de satisfaction qui l’encouragea à aller plus loin. Elle s’agenouilla devant lui et dégrafa lentement son pantalon caressant à nouveau à travers son boxer son sexe qu’elle sentit se durcir sous ses doigts. Réalisant ses intentions, il lui attrapa le poignet et l’arrêta.
- Hermione, non, tu n’es pas obligée de faire ça…
- Ce n’est pas une obligation, j’en ai envie…, répondit-elle et elle délivra son sexe de son boxer commençant à le caresser lentement alors qu’elle le sentait de plus en plus grossir dans sa main.

Elle n’avait jamais fait ça de sa vie mais les gestes lui parurent naturels alors qu’elle commença à le lécher sur toute la longueur, caressant doucement ses testicules en même temps. Il semblait apprécier vu que sa respiration s’était accélérée et qu’il poussait de petits gémissements impatients, réclamant davantage. Elle poursuivit son exploration et commença à embrasser et lécher son gland avant de prendre entièrement son sexe dans sa bouche. Elle entama un lent mouvement de va et vient et s’aperçut avec satisfaction qu’il avait fermé les yeux, marmonnant doucement son prénom. Elle accéléra le rythme et elle sentit ses mains glisser dans ses cheveux avant d’exercer une pression derrière sa tête, l’aidant dans son va et vient sur son sexe. Elle sentait qu’il était proche et il sentit également qu’il n’allait plus pouvoir tenir très longtemps alors qu’il relâcha la pression derrière sa tête, se dégageant de sa bouche.
- Hermione, arrête bébé… Je sens que ça va venir…, dit-il haletant.

Elle le regarda un instant alors que sa main allait et venait toujours sur son sexe avant de le prendre à nouveau dans sa bouche, recommençant son mouvement de succion.
- Hermione…, recommença-t-il à protester croyant qu’elle ne l’avait pas entendu.

Puis, il réalisa qu’elle l’avait bien entendu et qu’elle allait le laisser venir dans sa bouche. Il ne lui en fallut pas davantage pour qu’il se rende compte de la sensualité et de l’érotisme de son geste alors qu’il ferma les yeux une dernière fois, renversant la tête en arrière, tout en se laissant aller dans sa bouche. Elle sentit une chaleur légèrement salée remplir sa bouche tandis qu’elle continuait ses mouvements de succion en même temps qu’elle l’entendait gémir son prénom. Il reprenait difficilement sa respiration, haletant contre le mur. Elle lui reboutonna son pantalon, se releva et il la prit dans ses bras, caressant ses cheveux alors qu’elle sentait les battements de son cœur revenir à la normale. Il attrapa son visage dans ses mains et l’embrassa tendrement, goûtant le salé de son sperme sur ses lèvres.
- Passe la nuit avec moi…, tenta-t-il approfondissant le baiser.
- Je t’aime Draco, déclara-t-elle se dégageant de son étreinte avant d’ouvrir la porte.
- Je t’aime aussi, répondit-il lui prenant la main pour la raccompagner jusqu’à la Tour des Gryffondors.

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MessagePosté le : 08 Jan 2005 13:28
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Poudlard, avril 1978

Les rayons de soleil qui balayaient son visage la tirèrent doucement de son sommeil. Après ce qu’il lui semblait quelques minutes où elle somnola, elle s’allongea sur le dos et s’étira tel un félin qui s’éveille. Elle regarda autour d’elle, le lit de Severus était vide. Elle s’assit doucement au bord de son lit, la tête lui tournait un peu, ce qui est normal quand on reste longtemps allongé. Elle se leva et commença à marcher lentement. Mme Pomfresh quitta son bureau et alla à sa rencontre. Elle l’ausculta et lui posa quelques questions avant de la laisser partir.
Elle regagna sa chambre, les couloirs étaient vides et elle appréciait le silence du château. Elle était restée deux jours alitée, c’était donc vendredi matin. Elle prit une douche chaude sous laquelle elle resta une bonne vingtaine de minutes, puis s’habilla d’une robe près du corps en velours rouge. Elle s’assit sur son lit et fit apparaître de sa baguette un petit livre avec une couverture en soie noire sur laquelle étaient brodées ses initiales en fils d’or. Elle prit une plume et écrivit un moment dans son journal intime avant de le faire disparaître. Elle devait voir son père, elle le savait.

Il était assis à son bureau, écrivant sur un parchemin avec une magnifique plume rouge. Elle resta debout à la porte.
« Assieds-toi », dit-il sans lever les yeux de son bureau. Cela ressemblait plus à un ordre qu’à une invitation.
Elle obéit et attendit que son père eut fini son travail. Il posa sa plume, mit de côté son parchemin et la regarda dans les yeux.
« Comment te sens-tu ? »
« Très bien… » Un petit silence gêné s’installa, puis elle reprit. « Papa… »
« J’aurais aimé que tu me tiennes au courant pour les cours d’occlumancie », coupa-t-il, « et j’aurais préféré que tu t’adresses à un professeur, ou à moi pour te les dispenser. »
« J’ai entièrement confiance en Severus… et tes barrières ont bien marché, il ne sait rien de toi », répondit-elle mal à l’aise.
« Ce n’est pas cela qui m’inquiète Eléa, l’occlumancie est quelque chose de dangereux lorsqu’elle est mal employée, ou employée à mauvais escient. Vous auriez pu, tous les deux, ressortir de votre dernière séance avec des dommages importants. »
« Je ne sais pas ce qui s’est passé, papa, crois-moi, on a juste voulu aller un peu plus loin… »
« Je te crois. » Il s’arrêta un moment, semblant chercher ses mots. « Tu as soulevé un point intéressant, tu viens de dire « aller plus loin », vous voulez toujours aller plus loin, avoir plus de pouvoir, maîtriser plus de choses, mais vous êtes trop jeunes… cette quête de puissance ne peut que vous faire du mal. Tu as déjà un grand pouvoir pour ton âge, mais tu es trop jeune pour tenter de le maîtriser. »
« Pourtant je fais des choses que je maîtrise mieux que n’importe quel élève… »
« C’est vrai, mais tu as une confiance en toi qui fait défaut à beaucoup et d’ailleurs je pense que tu es trop sûre de toi. Pour la maîtrise, ne sois pas aussi certaine de toi, tu te laisses trop envahir par tes émotions, notamment la colère… » Il s’avança vers elle, un sourire aux lèvres, « certains arbres de la forêt se souviennent de ta rupture avec Lucius… »

Le souvenir de sa crise de nerfs dans la forêt lui revint à l’esprit, elle avait détruit quelques dizaines d’arbres, passant sa colère sur eux dans un vent glacial, la nature s’était vengée en lui collant une pneumonie magistrale.
« Peut-être… »
« Tu es trop impulsive et cela peut être dangereux si tu ne te contiens pas.» Il soupira puis s’enfonça dans son fauteuil. « Eléa… l’occlumancie est une intrusion dans tes pensées, mais cela peut être aussi une intrusion dans ton psychisme. Quelqu’un de puissant pourrait découvrir tes peurs, tes faiblesses, les manipuler, t’affaiblir même et la lutte pour empêcher l’entrée ton esprit est rude. Tu as été malade, tu as perdu connaissance, ce n’est pas anodin, je veux que tu y réfléchisses. » Elle acquiesça. « Inutile de te dire que ce qui s’est passé sera inscrit dans ton dossier… »
« Je sais… », soupira-t-elle.
« Tu devrais rejoindre les autres élèves et manger un peu. »
Elle se leva et donna une dernière caresse à Fumseck, puis elle saisit la poignée de la porte massive du bureau, mais elle se retourna vers son père.
« Papa… » Il leva la tête, étonné. « Je suis vraiment désolée tu sais… »
« Je sais… », répondit-il en souriant faiblement.


***

Grimmauld Place, mercredi 9 avril 1997

La réunion de l’Ordre du Phénix arriva le mercredi suivant et ils étaient aussi excités à l’idée d’assister à cette réunion que de penser qu’ils étaient enfin en vacances. Le dernier cours avait été celui du Professeur McGonagall qui avait, au plus grand soulagement de tout le monde, considérablement allégé le travail à faire durant ces vacances. Elle s’était également chargée de rassembler les rapports des Gryffondors dans le cadre des collaborations Inter-Maisons et avait glissé à Hermione, en même temps qu’elle la félicitait pour ses nombreuses pages de parchemin, qu’elle les attendrait dans son bureau afin de se rendre à Grimmauld Place par poudre de cheminette.

Ils arrivèrent à Londres les uns après les autres, directement dans la salle au sous-sol où étaient déjà présents la majorité des membres de l’Ordre et ils se saluèrent tous avec enthousiasme.
- Bien ! Est-ce que vous pensez qu’on va avoir le droit cette fois-ci à un invité surprise comme la dernière fois ? demanda Ron sur un ton sarcastique.
Harry ne put retenir un petit rire en s’asseyant entre le rouquin et Hermione qui jeta un regard navré aux garçons.
- Ce n’est pas drôle, déclara-t-elle sérieusement sur un ton de reproche.

Ce n’était en effet pas drôle et la réunion n’augurait rien de réjouissant quand ils virent la mine grave de Dumbledore qui s’apprêtait à prendre la parole. Le directeur essaya de capter le regard d’Hermione mais elle baissa les yeux, faisant mine de ne pas le voir avant de se tourner vers Ginny, assise à sa droite, et de lui murmurer quelques mots tout bas. Il soupira longuement, balaya d’un regard bienveillant les membres assis autour de la grande table et il prit enfin la parole.
- Je suppose que vous êtes tous au courant que Voldemort a officiellement fait savoir que la guerre n’était pas finie… La Marque des Ténèbres est apparue à nouveau il y a quelques semaines et les attaques des Mangemorts contre les Moldus se multiplient.

Quelques murmures s’élevèrent, des visages acquiescèrent, tantôt graves, tantôt déterminés, tandis qu’Hermione se sentait quelque peu mal à l’aise alors qu’elle avait l’impression que tous les regards étaient dirigés vers elle.
- Harry, poursuivit Dumbledore se tournant vers l’adolescent, est-ce que tu as eu récemment des rêves, des cauchemars en relation avec Voldemort ? Ta cicatrice t’a-t-elle fait souffrir ? As-tu ressenti la présence de Voldemort d’une manière ou d’une autre ?
- Non, répondit Harry en hochant la tête. C’est la remarque que l’on s’est justement faite en lisant dans Gazette du sorcier le massacre et l’apparition de la Marque des Ténèbres. Je n’ai absolument rien senti, aucune douleur, aucun malaise, absolument rien…
- Qu’est-ce que ça signifie ? demanda brutalement Maugrey. Le Seigneur des Ténèbres n’a quand même pas abandonné sa cible ?!
- C’est un point essentiel à ne pas négliger, répondit Dumbledore. Il essaie de dévier sa trajectoire et frapper indirectement, pour semer le trouble, nous éparpiller, nous diviser peut-être mais il nous faut nous interroger et c’est une des attaques les plus intelligentes dont il a fait preuve jusqu’à maintenant… Il ne faut pas lui laisser la satisfaction qu’il attend…
- C’est-à-dire ? Qu’attend-t-il justement ? demanda Shackelbolt.
- Notre division Kingsley… Il attend que l’on se détourne d’Harry pour mieux l’attaquer, pour mieux nous attaquer…, expliqua calmement Dumbledore alors que les membres semblaient réfléchir. Hermione ?
Hermione leva subitement la tête vers le vieux sorcier et se mit à rougir légèrement alors que tous les regards étaient à nouveau sur elle.
- Est-ce que tu as du nouveau concernant Draco Malfoy ? Penses-tu qu’il revoit son père ? A-t-il de ses nouvelles ?
- Très honnêtement, je ne pense pas, répondit Hermione. De toute façon, dans le cas contraire, il ne me le dirait sûrement pas. Maintenant, si vous voulez parler de son comportement, je n’ai vu aucun changement, je n’ai rien observé de particulier…
Dumbledore acquiesça avec un sourire mais Hermione resta froide et distante. Snape poursuivit sur le sujet et prit à son tour la parole.
- Si je puis me permettre Monsieur le Directeur, j’ai reçu justement cette semaine un hibou de la part de Madame Malfoy. Elle souhaite que Draco puisse sortir pour passer les fêtes de Pâques avec elle, arguant du fait qu’elle ne l’a pas vu depuis Noël…

Hermione sursauta à l’annonce de cette nouvelle, Draco ne lui avait pas parlé de cette lettre et elle se demanda en fronçant les sourcils si il n’avait pas délibérément omis de lui dire qu’il s’absenterait durant les vacances.
- Je comprends Severus, mais c’est quelque peu ennuyeux dans la mesure où Lucius pourrait très bien en profiter…, répondit Dumbledore d’un air pensif. D’un autre côté, je ne peux pas aller à l’encontre de cette requête plutôt légitime… Si Lucius Malfoy décide de toute façon d’entrer en contact avec son fils, il le fera d’une manière ou d’une autre… Je vais autoriser sa sortie juste pour le week-end de Pâques, trois jours suffiront largement. J’essaierai d’installer davantage de surveillances autour du manoir des Malfoy mais c’est une propriété privée et nos moyens sont limités. Hermione, il faudrait que tu lui envoies un hibou pendant qu’il sera là-bas, trouve n’importe quel prétexte…
- Quel prétexte voulez-vous que je trouve pour pouvoir écrire à Draco Malfoy ?? demanda Hermione sur un ton ébahi et elle se félicita pour cette petite scène improvisée.
- Vous n’êtes pas devenus amis après tous ces mois passés ensemble ? demanda le Directeur les yeux brillants.
- Pas exactement, non, répondit la jeune sorcière de manière détournée mais intelligente.
- Tu trouveras quelque chose, j’en suis sûr, Hermione…, répondit le directeur avec un petit sourire en coin qu’elle n’apprécia pas. Tu redoubleras évidemment de vigilance quand il sera revenu…
Elle acquiesça et se tourna vers Harry qui lui adressa un sourire de réconfort alors qu’il semblait réellement la plaindre.

- Autre nouvelle, poursuivit Dumbledore, et elle risque d’être douloureuse pour toi Hermione… Le Département d’enquête du Ministère de la magie a rendu son rapport la semaine dernière sur les attentats commis dans le monde des Moldus… Le rapport est bien évidemment confidentiel, ils ne veulent pas créer un mouvement de panique et de paranoïa en révélant que les Mangemorts ont bien été les responsables de ces attentats commis de part le monde, notamment celui de Londres le soir de la Saint Sylvestre. Ce n’est pas un accident qu’il y a eu ce soir-là dans ce restaurant Hermione, c’était un attentat commis par les Mangemorts…
- Quoi ? s’exclama Hermione dont l’enterrement de ses parents venait de repasser en flash dans son esprit.
Ses mains devinrent tout à coup moites et elle se mit à trembler alors que les larmes lui montaient aux yeux.
- Hermione, chérie…, commença Mrs Weasley passant ses bras par dessus Ginny afin de lui prendre la main pour la réconforter.
- Non…, se mit à gémir Hermione qui s’était soudainement levée. Pas ça…
Les larmes troublaient sa vision mais elle vit une fois encore les regards tristes et compatissants qui la scrutaient.
- Vous le saviez tous ?! se mit-elle à crier. Et vous, vous le saviez depuis longtemps je suppose ! cria-t-elle plus fort à l’attention de Dumbledore. Vous avez hésité à me le dire, n’est-ce pas ?! Comme tout le reste !
Elle renversa sa chaise, sortit en courant de la salle qui était soudainement devenue trop petite et confinée pour elle et elle monta quatre à quatre les marches de la maison des Black, ouvrant d’un geste énergique la porte d’entrée pour respirer à pleins poumons l’air frais de cette fin de soirée. Elle s’assit sur la première marche du perron et enfouit sa tête dans ses genoux, laissant couler ses larmes et toute la pression accumulée depuis trop longtemps.

Au sous-sol, Harry se leva à son tour mais Lupin lui fit signe de se rasseoir alors qu’il se levait lui aussi.
- Laisse-moi faire Harry…, dit-il se tournant vers Dumbledore qui acquiesça.

Lupin monta à son tour jusqu’au rez-de-chaussée et quand il aperçut Hermione assise sur les marches du perron, il lui déposa une veste sur ses épaules avant de s’asseoir à ses côtés. Il resta silencieux, attendant que ce soit elle qui parle, ce qu’elle fit finalement, levant un peu la tête et regardant un point fixe devant elle.
- J’ai rencontré Eléa il y a quelques jours…, avoua-t-elle sur un ton calme.
- Oh, et comment l’as-tu trouvé ? demanda Lupin, intéressé.
- Belle…, se mit-elle à sourire. Vous aviez raison, elle est belle…
Lupin se mit à sourire à son tour alors que quelques bribes du passé refaisaient surface.
- Vous pensez qu’elle a participé aux attentats qui ont tués mes parents ? demanda Hermione redevenant grave.
- Je ne sais pas Hermione…
- Lucius Malfoy y était probablement aussi, n’est-ce pas ? poursuivit-elle, sa voix ne trahissant à présent plus aucune émotion.
- Je n’en ai aucune idée Hermione…, répondit Lupin sincèrement.
Le silence retomba et Lupin reprit :
- Est-ce que ça ferait une différence Hermione ? Est-ce que ça changerait tes sentiments pour Draco ?
Elle ne fut pas surprise par la question et continua à regarder devant elle.
- Non, probablement pas… Est-ce que c’est si évident ? demanda-t-elle tournant cette fois la tête vers le professeur Lupin qui étouffa un petit rire, voyant sa grimace.
- Non, je l’ai senti sur toi, c’est tout, la rassura-t-il.
- Est-ce qu’il le sait lui ?
- Le professeur Dumbledore tu veux dire ? Probablement…
- Est-ce que vous pensez que je peux faire confiance à Draco ?
- A lui de nous le démontrer…, répondit Lupin. Mais fais attention à toi, Hermione…
Ils restèrent encore un petit moment silencieux, assis dans le brouillard qui commençait à tomber sur Londres, puis Hermione se leva alors qu’elle commençait à frissonner.
- Est-ce que vous voulez bien me raccompagner à Poudlard ? Maintenant…
- Bien sûr.

***

Les deux jours qui suivirent furent plutôt moroses pour Hermione. Elle luttait contre son envie irrésistible de contacter à nouveau Eléa pour lui poser toutes les questions qui se bousculaient dans son esprit. Elle passait avec Harry, Ron, Ginny, Luna et Neville la plupart de son temps à la bibliothèque où en plus de leurs devoirs, ils avaient organisé deux groupes de travail et s’étaient partagés le rayon entier des livres d’Histoire de la magie à décortiquer. Le vendredi après-midi pluvieux ne dérogea pas à la règle et les six amis étaient réunis autour d’une grande table ronde de la bibliothèque en pleine concentration sur les nombreux manuels étalés un peu partout autour d’eux.
- J’en ai marre…, déclara subitement Ron en regardant la pendule au-dessus de lui qui indiquait déjà 18h.
- Moi aussi…, soupira Hermione en s’étirant et en s’affalant sur sa chaise.
- Oh ?! s’exclama Ron qui n’en croyait pas ses oreilles.
- Est-ce que vous saviez que lorsque le 28 février 1972, la Marque des Ténèbres est apparue dans le ciel de Londres à 20h41 précise, tous les clochers de Westminster se sont mis à carillonner et que l’état d’urgence a été décrété dans le monde des sorciers interdisant à quiconque de sortir pendant 72 heures ? demanda Harry levant le nez de son bouquin et regardant ses amis.

Ron, Hermione et Neville lui jetèrent un regard voulant de toute évidence dire à cet instant « non, on ne le savait pas mais si tu savais ce qu’on s’en fiche là maintenant tout de suite », tandis que Luna semblait épousseter la table avec sa plume et que Ginny faisait tourner une mèche de ses cheveux entre ses doigts.
- Ouais, bon, déclara Harry en refermant d’un geste brusque son livre. Je crois qu’on ferait mieux d’arrêter là pour ce soir…
- A la bonne heure ! soupira Ron se levant d’un bond, imité par Hermione et Neville.
- J’emprunte ces deux bouquins-là et je vous retrouve au dîner…, déclara Hermione saluant ses amis et prenant la direction de la sortie de la bibliothèque.

***

Poudlard, avril 1978

Le week-end fut assez difficile. Elle devait se mettre à jour des cours qu’elle avait ratés, faire les devoirs que les professeurs demandaient et supporter les humeurs de Sirius qui n’avait pas digéré « l’incident » et qui marmonnait tout seul dès que Severus passait ou qu’elle disait un mot de travers.
Contre toute attente James fut tout à fait courtois, la faisant culpabiliser de sa réaction du mercredi soir, elle l’avait attendu dans le Grand Hall et lui avait présenté ses excuses, en se demandant quand même ensuite si elle n’avait pas gardé des séquelles de son séjour à l’infirmerie.
Le samedi matin, elle s’était faite renvoyer de la bibliothèque pour avoir fait tomber toute une étagère, abîmant plusieurs ouvrages et remuant un nuage épais de poussière. Madame Pince était très en colère, encore plus lorsqu’Eléa lui rétorqua que ce n’était pas grave, un coup de baguette magique et tout serait réparé. Madame Pince s’était mise dans une colère noire, lui rétorquant que la magie n’arrangeait pas tout et elle la renvoya de la bibliothèque sans qu’elle put emprunter les livres qu’il lui fallait. Eléa était alors remontée vers sa chambre désespérée, sans ce livre elle ne pouvait pas travailler. Elle demanda alors à Lily si elle pouvait le lui emprunter, ce qu’elle fit sans problème et Eléa put enfin travailler à son devoir de divination, dans la salle commune, ce qu’elle détestait, il y avait trop de monde, mais elle finit au bout de trois heures de travail et d’au moins deux mètres cinquante de parchemin roulé en boule à ses pieds. Ainsi se passa le week-end, elle ne fit que travailler, elle ne passa que de courts instants avec ses amis et avec Sirius, elle ne voulait prendre aucun retard.

La semaine suivante eut le même rythme, les ASPIC se profilant dans les trois mois, les professeurs leur donnèrent deux fois plus de devoirs et nombreux étaient les élèves qui paniquaient et qui faisaient de véritables crises de nerfs. Eléa prenait la chose comme elle venait, il est vrai qu’elle n’avait pas de véritable souci à se faire mais elle ne voulait pas se reposer sur ses acquis, elle travaillait donc dur et aidait même Sirius et Lily lorsqu’ils lui demandaient. Un soir, James lui avait même demandé de lui expliquer un devoir d’Arithmancie qu’il n’arrivait pas à finir, elle en fut étonnée, Sirius en fit tomber sa plume, mais elle accepta, après tout elle en avait marre des disputes.
Ce fut donc dans un climat plutôt inhabituel de paix et d’amitié que se déroula cette semaine studieuse, couronnée par un match de Quidditch entre Serpentard et Poufsouffle, qui ne fut pas bien long apparemment puisqu’Eléa n’eut le temps que de faire un seul devoir. Vu la tête des James et Sirius, elle se douta que Serpentard avait gagné, ce qui lui semblait logique, après tout les Poufsouffles ne gagnaient que très rarement. Dans la soirée, elle put enfin partager un moment d’intimité avec Sirius, ce qu’ils n’avaient pas pu avoir depuis plus d’une semaine, ils s’étaient donc retrouvés dans la salle de bain des préfets du cinquième étage, dans laquelle ils passèrent un très agréable moment dans la baignoire.

Le dimanche fut incroyablement ensoleillé, Sirius, Rémus, James, Peter, Lily et Eléa décidèrent alors d’aller travailler à l’ombre du grand hêtre pour profiter de la douceur de cette journée et du soleil qui s’était fait plutôt rare. Ils passèrent donc une bonne partie de l’après-midi là, révisant, puis parlant de choses et d’autres, ils eurent quelques fous rires en se souvenant notamment de la dernière blague de Peeves qui avait fait tomber toutes les boîtes qui contenaient les fiches des livres de la bibliothèque. Mme Pince avait failli faire une crise cardiaque et avait hurlé dans la bibliothèque, poursuivant l’esprit frappeur à travers les rayonnages. Ils décidèrent de faire une promenade autour du lac, mais Eléa décida de rester pour finir de lire un livre à l’ombre de l’arbre, elle resta donc seule, profitant de ce moment de paix.
Elle se sentait bien, allongée sur le ventre. Il faisait doux et une douce brise passait dans ses cheveux qui couvraient son dos de ses boucles brunes épaisses. En y réfléchissant, cela faisait un moment qu’elle ne s’était pas sentie aussi bien. Ils étaient partis depuis un moment déjà se disait-elle, sentant ses paupières s’alourdir devant son livre de Métamorphose. Ses pensées divaguaient, elle voyait Sirius lui sourire et l’entraîner dans la neige avec un rire enfantin, sa tête de plus en plus lourde se posa sur son vieux livre et doucement elle s’endormit.


***

Poudlard, vendredi 11 avril 1997

- « Quel célèbre joueur de Quidditch de l’équipe d’Australie réussit l’exploit d’attraper le Vif d’Or dans les cinq premières minutes du match du 18 juillet 1958 contre l’équipe de la Nouvelle-Zélande ? »
- Je n’en ai absolument aucune idée ! s’exclama Hermione en se renversant contre les coussins moelleux éparpillés sur le lit de Draco. Je ne joue plus, j’en ai marre… et puis je tombe toujours sur des stupides questions de Quidditch…
- Et je tombe toujours sur des questions d’Histoire de la magie, cherchez l’erreur ! se mit à rire Draco rejoignant Hermione et commençant à l’embrasser doucement.
Elle passa ses bras autour de son cou et il s’allongea complètement sur elle alors qu’il entreprit d’approfondir le baiser, glissant sa langue dans sa bouche.
- J’ai envie de toi…, lui murmura-t-il à l’oreille.
Elle pouvait effectivement sentir son sexe dur contre elle malgré leurs vêtements alors qu’il s’était installé entre ses jambes. Elle ne répondit pas et il leva alors la tête pour la regarder dans les yeux. Elle semblait perdue dans ses pensées et elle se mit à tracer d’un air absent le contour de ses lèvres du bout de l’index.
- On ira faire un tour au bord du lac dimanche ? demanda-t-elle finalement et elle ne fut pas surprise de voir son regard s’assombrir.
- Je ne pourrais pas bébé, je rentre chez moi ce week-end…, avoua-t-il enfin. Je pars demain matin, mais je serai de retour mardi dans la journée.
- Ah… Pourquoi tu ne me l’as pas dit avant ? demanda-t-elle essayant de paraître détachée.
- Je ne sais pas…, souffla-t-il en soupirant tout en se dégageant d’elle et se couchant sur le dos les bras en croix.
Elle se redressa afin de s’asseoir sur le rebord du lit et remettre ses chaussures.
- Moi, je sais…, continua-t-elle. Parce que ton père sera là, n’est-ce pas ?
- Je ne sais pas, répéta-t-il.
Elle lui jeta un regard en coin et se leva, enfilant sa cape sur ses épaules.
- J’ai faim, je vais dîner, déclara-t-elle platement enfonçant ses mains dans les poches de sa cape.
Il se leva à son tour et s’approcha d’elle, dégageant une mèche de cheveux de son visage.
- Je te jure que je ne sais pas Hermione… Tu me crois ?
Elle acquiesça lentement et se dirigea vers la porte. Avant qu’elle ne sorte, Draco l’attrapa une dernière fois par la taille et lui demanda priant le ciel pour qu’elle dise oui :
- Tu ne veux pas passer la nuit ici ? Je peux m’arranger pour qu’on soit seuls…
- D’accord, répondit-elle avec un petit sourire.

Il parut soulagé et elle l’embrassa rapidement avant de sortir de sa chambre avec des papillons dans le ventre. Elle était persuadée que Lucius Malfoy se rendrait au manoir durant ce week-end. Elle se demanda même si le hibou envoyé par Narcissa n’était pas qu’une couverture et si ce n’était pas plutôt Lucius lui-même qui avait exigé de voir son fils. Elle savait que Lucius avait de l’emprise sur Draco et que ce dernier vouait à son père un respect et une admiration sans borne. Elle frissonna en repensant au regard froid et hautain de Lucius Malfoy, elle n’aimait pas cet homme et l’idée que Draco allait passer trois jours en sa compagnie lui donnait des nausées et faisait monter en elle une rage qu’elle ne se connaissait pas et qui l’effraya.

***

Little Hangleton, vendredi 11 avril 1997

Eléa entra en trombe dans la chambre et elle se précipita dans la salle de bain, ne prenant même pas la peine de jeter un regard à Lucius qui fronça les sourcils en entendant l’eau couler abondamment. Il se leva en soupirant et entra sans frapper dans la salle de bain.
- Où est-ce que tu étais ? demanda-t-il à Eléa qui était en train de frotter énergiquement ses mains dans le lavabo et il fronça davantage les sourcils quand il vit du sang séché sur ses mains, sang qui était en train de maculer le carrelage blanc.
- Qu’est-ce que tu as fait ? demanda-t-il sur un ton plus inquiet.
Elle ne répondit pas et il s’aperçut qu’elle tremblait légèrement.
- Eléa ! insista-t-il plus durement se mettant à crier et elle leva enfin la tête pour le regarder.
- Rien ! répondit-elle sur le même ton. Je n’étais nulle part et je ne faisais rien ! Sors d’ici, sors, sors !!
Elle le poussa de la salle de bain et claqua la porte derrière lui. Il soupira profondément afin de se calmer et refouler l’envie qu’il avait de défoncer la porte et la secouer pour qu’elle lui dise ce qu’il voulait savoir. Il entendit l’eau de la douche couler et retourna à son bureau où il plia énergiquement ses parchemins afin de se donner une contenance. Il attrapa finalement un coupe papier en argent qu’il planta avec hargne dans le bureau en laque de Chine.

Elle sortit finalement de la salle de bain de laquelle s’échappa une buée épaisse et il la trouva plus qu’attirante dans cette robe légère, trop légère pour la saison en fait, d’un blanc pur, à fines bretelles. Il retourna son attention sur ses papiers et il sentit sans la voir qu’elle s’approchait de lui. Elle passa ses bras autour de son cou, glissant ses mains jusqu’à son torse et elle l’embrassa doucement dans le cou avant de venir s’asseoir sur ses genoux comme une enfant, et il la prit dans ses bras.
- Je n’aime pas quand tu me cries dessus Lucius…, murmura-t-elle d’un air mélancolique posant sa tête contre sa poitrine.
- Je suis désolé chaton, je m’inquiète pour toi, c’est tout…, répondit-il doucement caressant ses bras dénudés.
- Il fallait que je sorte, que je m’occupe, que je me défoule. Elle me manque Lucius…
- Je sais mon cœur.
- Il faut que je la revois, j’ai besoin de la voir… Tu crois que je devrais la recontacter ?
- Laisse-la venir poussin… Elle reviendra vers toi, j’en suis sûr.
- J’espère que tu as raison…, soupira-t-elle longuement.
- Draco me manque aussi tu sais… Je vais aller passer les fêtes de Pâques au manoir Eléa. Il sera là…, déclara Lucius en retenant sa respiration.
- Quoi ?? réagit Eléa en relevant subitement la tête.
- Ce sera juste pour trois jours chaton… Il faut que je le vois, répéta Lucius.
- Et elle, il faut que tu la vois aussi ?! Je ne te suffis plus ?
- Ne raconte pas de sottise Eléa… J’ai besoin de Draco.
- Ne fais pas de sentimentalisme je t’en prie ! Dis-moi franchement qu’il sera utile pour nos plans !
- Je n’ai pas le droit d’aimer mon fils ?! demanda Lucius sur un ton exagérément outré.
- Et elle ? Est-ce que tu vas lui faire l’amour Lucius ? Est-ce que tu vas lui faire tout ce que tu me fais ?! demanda Eléa les larmes aux yeux.
- Arrête Eléa…
Il resserra son étreinte l’empêchant de se lever.
- Je t’interdis de la toucher…, souffla-t-elle les dents serrées.

Il captura ses lèvres quelque peu fraîches et passa une main sous sa robe afin d’atteindre son point le plus sensible et elle ne put s’empêcher d’étouffer un gémissement.

***

Hermione regarda d’un air lugubre de la fenêtre de la bibliothèque Draco monter dans une calèche avec le professeur Snape qui devait l’accompagner jusqu’à la gare. Harry la rejoignit et enfonça les mains dans les poches de son jean en observant la scène à ses côtés.
- Il va revoir Lucius Malfoy, c’est immanquable, tu ne crois pas ? lui demanda Harry.
- C’est immanquable, oui…, répondit sombrement Hermione.
- Comment ça se passe avec lui Hermy ?
Hermione tourna subitement la tête vers son meilleur ami.
- Ca se passe, répondit-elle en haussant les épaules. On n’a jamais grand chose à se dire en fait mais on fait des efforts pour que ça se déroule de manière civilisée…

Harry acquiesça et ils regardèrent en silence la calèche s’éloigner.

***

Poudlard, avril 1978

Des éclats de voix lointaines la tirèrent de son sommeil. Elle mit une bonne minute avant de se rendre compte que les voix venaient du lac. Elle se redressa et vit deux groupes d’élèves qui se faisaient face, à la tête des deux camps, à droite, Lucius et Severus, à gauche James et Sirius. Elle se releva d’un bond en poussant un juron et se dirigea vers eux, inquiète. Les voir s’affronter de la sorte n’était pas bon signe, cela mettrait sûrement fin à la trêve qui s’était installée au sein de l’école, au sein de ses amis, brisant ses espoirs de paix et de vie « normale ».
« … parle pas sur ce ton, sale traître », disait Severus.
« Je préfère être un traître plutôt qu’un Mangemort », répliqua Sirius, les dents serrées.
« Si ça te fait plaisir, on l’écrira en épitaphe sur ta tombe », siffla Bellatrix avec un sourire sadique.
« Non mais ça va pas ? » s’interposa Lily. « Ce sont des menaces de mort, vous vous rendez compte ? Vous… »
« Ferme-la sang de bourbe ! » coupa Lucius.
Sirius et James prirent d’un geste leurs baguettes et s’apprêtèrent à s’en servir, mais Eléa s’interposa avant même d’y avoir réfléchi.
« NON !!! »
Tous les regards se dirigèrent vers elle.
« Il ne manquait plus que toi Eléa », dit Lucius sur son ton le plus charmeur.
« Ça suffit ! Il est hors de question que vous vous battiez, vous risquez un renvoi ! » s’énerva-t-elle.
Ils l’observèrent tous, interrogateurs. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’elle ait ce genre de réaction, elle qui était si prompte à se battre et à user de ses pouvoirs.
« A quoi tu joues ? » la dévisagea Severus.
Lily s’approcha d’elle avec un léger sourire.
« Elle a raison, on risque tous très gros, nous devrions tous rentrer. »
« Depuis quand tu te ranges du côté des sangs de bourbe Eléa ? » s’enquit Rodolphus.
« Fous-lui la paix Lestrange ! » répliqua Sirius.
« Je ne me range d’aucun côté, je veux juste rentrer sans me faire virer jusqu’aux examens. »
« Et depuis quand tu ne te ranges d’aucun côté ? » l’interrogea Lucius, un sourire mauvais aux lèvres qui ne présageait rien de bon. « Je croyais que ta présence à la petite sauterie de la dernière fois confirmait tes positions… » dit-il d’un ton faussement incompréhensif.

Eléa déglutit difficilement. Sirius et les autres la regardaient d’un air bizarre, Lucius lui souriait dangereusement, tout comme Severus et les autres Serpentards. Eléa réfléchit à toute vitesse mais ne voyait pas de solution, Sirius ne lui avait pas redemandé la raison de la fête à laquelle elle avait été conviée et elle s’était bien gardée de lui dire, un mensonge par omission en somme. Elle lui avait juré de ne plus lui mentir et pourtant c’est ce qu’elle avait fait, elle n’y avait plus pensé, occultant ce mauvais moment. Elle commençait à angoisser.
« La sauterie ? Qu’est-ce que ça veut dire ? » Sa voix était extrêmement calme et glaciale.
« Oh », s’étonna Lucius, qui aurait pu faire un très bon acteur. « Tu n’es pas au courant ? » Il se retourna vers Eléa avec un sourire narquois puis regarda Sirius à nouveau. « Nous avons fêté la St Patrick », dit-il posément.

Elle sentit son sang se glacer à la vue des regards que lui jetaient ses « amis » et plus particulièrement Sirius. Elle allait le perdre. Elle ne voulait pas le perdre. Elle avait soudainement l’impression de sombrer dans le vide, sans pouvoir se raccrocher à quelque chose. Elle vit Sirius serrer sa baguette un peu plus fort, et sans savoir pourquoi, elle n’eut qu’une envie. Fuir. Elle sentit les larmes lui brûler les yeux, elle recula d’un pas hésitante alors que Sirius s’approcha d’elle lentement. Elle avait l’impression d’être là depuis une éternité, alors que cela ne faisait que quelques minutes. Elle céda à ses angoisses et s’enfuit en courant vers le château, Sirius la suivant de près. Elle se sentit vite essoufflée, elle n’avait pas l’habitude de courir à ce rythme-là. De courir tout court en fait, elle avait un point de côté et sa vue était brouillée par les larmes. Elle entra dans le Grand Hall en trombe et tourna sur la gauche pour rejoindre sa salle commune, sous les regards interloqués des autres élèves.


***

Poudlard, samedi 12 avril 1997

Draco avait à peine monté les marches du perron afin d’entrer dans l’imposant manoir des Malfoy depuis plusieurs générations qu’il fut étouffé par sa mère qui l’invita à entrer rapidement, chargeant Paddy, leur elfe de maison, de rentrer ses affaires.
- Dépêche-toi, viens, j’ai une surprise pour toi ! Elle était au comble de l’excitation et il remarqua qu’elle s’était faite couper les cheveux.

Une surprise… Il savait ce qu’était la surprise, c’était tellement évident. Il était réellement heureux mais il n’arrivait pas à effacer le visage inquiet d’Hermione de son esprit. Narcissa ouvrit en grand les portes du Grand Salon et Lucius Malfoy adressa un sourire à Draco depuis la cheminée d’où il se tenait de toute sa hauteur avec son air suffisant et sa supériorité agaçante.
- Bonjour Draco.
- Bonjour Père, répondit Draco esquissant un sourire.

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MessagePosté le : 09 Jan 2005 19:11
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je ne ferais qu'un copier-coller de ma review sur ffnet parce que vu mon affreux torticoli, je veux pas trop taper de textes aujou'dhui !!! :ko:

alors, c'est toujours aussi bien...

j'adore les scènes Eléa/Lucius où on voit Lucius si sur de lui et Eléa qui doute de plus en plus, qui se sent à nouveau attirée à lui (oui, je suis shipper Eléa/Lucius)

la scène Drago/Miony... elle est de plus en plus chaude cette fic ! :p
Décidément, j'aime les NC-17 (et je suis fan du dramione jusqu'à dimanche soir :-x ...donc aujourd'hui, je peux vous faire des compliments dessus les filles ! lol)

et la fin quand les Slyth' et les gryff' manquent de s'étriper et qu'Eléa se met entre eux... je me demande ce qui va vraiment résulté de tout ça !

en tout cas, je veux la suite !

biz à vous deux !

Eily
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MessagePosté le : 09 Jan 2005 20:11
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:+1: sur presque tout, sauf le shipper Lucius/Eléa, c'est pas que j'aime pas mais suis pas fan :o
Par contre, j'adore le NC-17 :evil: et draco et Hermione, j'aime bien la façon dont ça a évolué entre eux :o
Bref j'adore :D
Et comme ma frangine, je veux avoir la suiiiiiiiiiiiite, c'est trop fourbe là la fin :cry:
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MessagePosté le : 10 Jan 2005 16:25
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Bon, je m'y suis finalement mise... j'ai lu les trois premiers chapitres :relief:

C'est très bien, bravo ;)
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Drithar Sexe : Masculin
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MessagePosté le : 10 Jan 2005 18:11
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@Vamp : moi, c'est après ces 3 chapitres là que je suis devenu accroc :o Les 3 premiers, je les ai lu y a longtemps, ensuite, j'ai lu les 9 autres en 2 jours :mock:
Tu verras, ça devie'nt de mieux en mieux :evil:
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