ouais mais bon, de toute façon dans HP ya un probléme avec la chronologie je trouve

Par exemple dans HP2, Ron dit que la chambre a été ouverte il ya 50 ans et que c'est sûrement Lucius qui a ouvert la chambre, or ça voudrait dire que Lucius avait au minimum 11 ans quand il a ouvert la porte. Ce' qui fait que maintenant il aurait au minimum 61 ans

Chapitre 13 : Ce qui aurait dû rester caché

-Harry ? Oh ! Harry, ça va ? s’affola Ron, les paupières encore mi-closes, tout en rejetant ses couverture au pied du lit, la tête relevée pour mieux voir son ami.
Harry, qui supportait difficilement les nausées survenues après son réveil, prit une profonde inspiration pour ne pas vomir. La douleur de sa cicatrice disparaissait doucement, mais pas l’appréhension qu’il ressentait et qui lui semblait à présent bien pire que la plus terrible des souffrances.
-Tu as fait un cauchemar ? interrogea Ron, sa peau déjà très blanche pâlissant encore sous l’effet de l’angoisse.
Harry hocha la tête tout en faisant signe à Ron de patienter un instant.
Il essayait vainement de remettre de l’ordre dans son esprit perturbé.
Il venait de rêver…
Oui, un simple rêve…
Non… Il ne s’agissait pas que de ça…
Tout était très confus dans sa mémoire.
Il s’efforça de faire le vide autour de lui pour permettre aux souvenirs du songe de remonter à la surface, comme lorsqu’il s’apprêtait à repousser une violation de son esprit lors des cours de défense contre les forces du mal.
Il revoyait des images, d’abord totalement floues, puis de plus en plus nettes : les murs de la chambre des secrets, Eilane Snake dans sa robe noire, ses yeux clairs qui l’observaient…
Mais non, ce n’était pas lui qu’elle regardait, pas Harry Potter ! Non… elle regardait Lord Voldemort.
Harry se concentra d’avantage. Cette fois, il se souvenait de certaines bribes de l’étrange discussion à laquelle il avait participé bien malgré lui. Eilane et Voldemort se connaissaient depuis longtemps. Ils étaient proches…plus proches qu’ils ne l’auraient dû… Et Eilane avait passé un marché avec lui, elle avait accepté de faire quelque chose pour lui…en échange de sa survie.
Puis, comme s’il avait soudain réintégré le rêve, il perçut à nouveau l’odeur fruitée des longs cheveux noirs de la jeune femme, la douceur de sa peau, la tiédeur de ses lèvres, le goût suave de ses baisers, et sentit monter en lui une excitation contenue, mais bien réelle.
Harry se rendit alors compte que Ron l’observait toujours, assit dans son lit, à seulement quelques mètres, et une gêne désagréable s’empara de lui.
« Tu as vu par les yeux d’un autre, mais tu as ressenti ce qu’il ressentait…Tu as aimé faire ce qu’il faisait…Tu y as pris du plaisir… »
Les mots de la Voix résonnèrent dans sa tête et faisaient monter en lui un sentiment de culpabilité.
C’était vrai…Il avait éprouvé, durant ce rêve, certaines sensations qui lui étaient encore inconnues, mais il ne pouvait se résoudre à raconter à Ron que sa première expérience sexuelle s’était déroulée dans un songe, et qui plus est, par l’intermédiaire du corps de Voldemort. Tout cela semblait déjà largement assez dérangeant comme ça, sans avoir en plus à en parler à quelqu’un d’autre !
-Tu vas enfin m’expliquer ce qui se passe , demanda Ron, qui s’impatientait.
Neville, Dean et Seamus s’étaient réveillés, eux aussi, et observaient la scène avec inquiétude.
-Viens ! ordonna Harry à l’attention de son ami et tous deux sautèrent de leurs lits, enfilèrent une robe de chambre et descendirent dans la salle commune, baignée par la lumière bleuté du clair de lune.
-J’ai fait un rêve…
-Quoi, c’est tout ? s’exclama Ron, soulagé, mais furieux d’avoir été réveillé à cause d’un simple songe.
-Non, ce n’est pas tout ! l’interrompit Harry. Il y avait Miss Snake dans ce rêve…Et… et Voldemort !
Ron trembla à l’entente de ce nom mais Harry fit mine de ne rien avoir remarqué et continua son récit.
-Ils se connaissent, Ron…Ils se connaissent même très bien !
-Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
Harry baissa les yeux vers le sol, portant un intérêt soudain aux dalles claires de la salle commune.
Ses joues avaient rougi, mais dans la pénombre, Ron ne s’en aperçut pas.
« Tu as aimé l’avoir à ta merci…La sentir consentante dans tes bras… La brusquerie de tes actes»
Harry n’arrivait plus à discerner la Voix de ses pensées, tout se mêlait étrangement dans son esprit.
-Je crois… je crois qu’ils sont…heu…ensemble ! répondit-il enfin.
-Comment ça ensemble ? interrogea Ron.
Puis, soudain, ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il comprenait la signification des paroles de Harry.
-Ah…
-Ron, il faut prévenir quelqu’un…Cette femme… Elle prépare quelque chose…
-Que se passe-t-il ici ?
Une lanterne à la main, Hermione descendait l’escalier qui menait au dortoir des filles.
-Qu’est ce que vous faites là ? demanda-t-elle, apercevant Harry et Ron, en pyjamas, plongés dans une grande discussion, alors que tout le monde dormait encore.
Hermione posa sa lampe sur une table et regarda ses deux amis d’un air soupçonneux. Harry jugea préférable de tout lui raconter, bien que la lumière de la lanterne ne lui permit plus de cacher sa gêne à présent bien visible.
-On va chercher Dumbledore ? Ou McGonagall ? interrogea Ron.
Hermione secoua la tête.
-Non, pas au beau milieu de la nuit…Et puis, j’aimerais en savoir un peu plus sur Miss Snake… Harry, va prendre ta cape d’invisibilité dans le dortoir. Ron et moi, nous t’attendons ici ! J’ai une idée !
Harry et Ron la regardèrent avec des yeux ronds, puis l’adolescent obtempéra et partit chercher la cape, soigneusement rangée dans sa valise.

---

Moins d’une demi-heure plus tard, les trois compères traversaient les couloirs du château, emmitouflés dans l’invisibilité de la cape magique.
-Par ici ! murmura Hermione en leur indiquant un passage sur leur gauche.
Harry et Ron se demandèrent où elle comptait les emmener avec une telle détermination, mais ni l’un ni l’autre n’osa poser la question, de peur de se faire repérer par Rusard ou Miss Teigne.
Enfin, après avoir déambulé sur trois étages différents, ils se retrouvèrent devant deux grandes portes de bois brut au-dessus desquelles une inscription avait été gravée dans la roche :

Amis, vous qui cherchez à apprendre, vous êtes les bienvenus

-La bibliothèque ? Pourquoi est-ce qu’on va à la bibliothèque ? s’empressa de demander Ron.
Hermione lui fit signe de se taire, brandit sa baguette magique et prononça la formule.
-Alohomora !
Aussitôt, les portes s’ouvrirent dans un sinistre grincement et les trois adolescents pénétrèrent dans ce lieu de savoir.
Toujours sans prononcer un mot, Hermione les entraîna au fond d’une rangée de livres poussiéreux.
Là, elle ôta la cape d’invisibilité de leur tête et la plia soigneusement avant de la tendre à Harry. Celui-ci s’en empara tout en lançant un regard interrogateur à son amie.
-Eilane Snake a dû faire ses études à Poudlard, à un moment ou à un autre, non ? expliqua-t-elle à ses deux compagnons qui ne semblaient toujours pas comprendre.
-Et en quoi ça nous amène ici ?
-Tu devrais venir plus souvent à la bibliothèque, Ron ! Mme Pince entrepose ici les doubles des livres de promo des anciens élèves de Poudlard !
-Les livres de promo ? demanda Harry, intrigué.
-Bien sûr ! continua Hermione en levant les yeux au ciel. Lorsque tu finis tes études et que tu quittes Poudlard, tu reçois un livre de promo, avec des photos de tes camarades, de tes profs, des renseignements sur ton parcours scolaire… C’est quelque chose de courant, même dans les collèges Moldus !
-J’ignorais que ça existait aussi dans le monde des sorciers ! avoua Harry, décontenancé à l’idée que certaines choses lui échappent encore dans cet univers qu’il côtoyait depuis maintenant six ans.
-Comme il est parfois utile de garder une trace des anciens élèves, reprit Hermione, Mme Pince et ses prédécesseurs, ont créé un lien magique qui permet de garder un double de ces livres…
-Alors…Tu penses que quelque part là-dedans, se trouve celui de Miss Snake ? s’exclama Ron tout en regardant la rangée qui s’étirait jusqu’au plafond de la bibliothèque.
Hermione acquiesça et leur montra les légendes gravées sur chaque étagère.
-Ca ne devrait pas être trop dur…Ils sont classés par ordre alphabétique ! Il ne reste plus qu’à trouver le S !
Harry, lui aussi, observait les rayonnages, le regard éteint : cet endroit lui rappelait amèrement la salle des prophéties au département des mystères.
Hermione, quant à elle, parcourait déjà les étagères, les doigts balayant de temps à autre les inscriptions.
Heureusement, la lumière diffuse de la lune entrait par les hautes fenêtres et permettait une vision à peu près convenable.
-Ca y est ! S ! J’ai trouvé ! appela-t-elle à l’autre bout de la rangée.
Harry et Ron se précipitèrent vers elle tandis qu’elle poussait sa recherche.
-Salt…Sourer…Snake ! Je l’ai !
Elle s’empara d’un livre allongé, plus poussiéreux encore que les autres, l’ouvrit et jeta un coup d’œil à l’intérieur de couverture.
-Incroyable ! s’écria-t-elle, faisant sursauter Harry et Ron. Ils ont même fait un double des signatures de ses camarades !
Sans prendre garde à ce qu’ils avaient écrit, elle tourna la page.
Là, apparaissait le logo de Poudlard : un grand P majestueusement enluminé et entouré par les quatre représentants animaliers des maisons de l’école : un lion pour Gryffondor, un serpent pour Serpentard, un aigle pour Serdaigle et un blaireau pour Poufsouffle.
En-dessous était inscrite la date à laquelle Eilane Snake avait reçu ce livre. En la lisant, les trois adolescents poussèrent une exclamation de surprise.
-C’est impossible ! fit remarquer Harry.
Ron regarda une seconde fois la date notée dans l’emplacement prévu : juin 1944.
Hermione changea à nouveau de feuille et cette fois-ci, ils se retrouvèrent face aux visages d’Armando Dippet, à l’époque directeur de Poudlard, et de son directeur adjoint : Albus Dumbledore, rajeuni d’une cinquantaine d’années, qui leur lançait, de temps à autre, un clin d’œil amusé.
Quelques pages plus loin, une photo en noir et blanc, mettait en scène tous les élèves de la promotion, dans leurs uniformes de sorciers, lors de la remise des diplômes.
Harry se sentit rougir, une fois de plus, lorsqu’il remarqua Eilane Snake, au premier rang, ses cheveux encore blonds retombant sur ses épaules, un sourire malicieux accroché aux lèvres.
Puis il l’aperçut, lui aussi, juste à côté de la jeune femme. Le regard un peu méprisant, un insigne de préfet en chef agrafé sur sa cape, Tom Elvis Jedusor posait pour la photo de fin d’année.
Mais avant que Harry ait eu le temps de dire quoique ce soit, Hermione avait encore tourné les feuilles du livre.
La nouvelle page s’intitulait « les préfets de Poudlard » et plusieurs élèves s’agitaient dans le cadre de leur photo, leurs noms et leurs maisons inscrits sous les clichés.
En haut, juste sous le titre, deux images plus grandes que les autres, présentaient les préfets en chef de l’école : la première était une fille de Gryffondor, au visage un peu joufflu et aux airs radieux, le second, appréciant nettement moins son état de portrait mouvant, n’était autre que Tom Jedusor.
Cette fois, Hermione le remarqua, elle aussi.
-Alors…Eilane Snake était à Poudlard en même temps que Voldemort ! en conclut-elle avec un petit rire nerveux.
-Et préfète de Serpentard ! rajouta Harry en montrant une autre photo, toujours sur la même page. Ils devaient passer beaucoup de temps ensemble !
En cet instant, Harry ne put s’empêcher d’envier Jedusor…Depuis le rêve, il se sentait subitement attiré comme un aimant par Eilane, et Tom, lui, avait eu le loisir de la côtoyer durant toutes ses années à l’école.
-Hermione…Reviens au début ! s’exclama-t-il finalement, une idée traversant son esprit.
Hermione obéit sans poser de questions et tourna les feuilles en sens inverse jusqu’à l’endroit où les camarades de classe d’Eilane avaient signé le livre.
Harry ne mit pas longtemps à trouver ce qu’il cherchait…Parmi les habituels « passe de bonnes vacances », et les petites phrases gentilles, un mot, plus long que les autres, se distinguait par son écriture élégante, aux lettres légèrement arrondies.
Harry lut le texte à haute voix.

« Eily,

Je pense que tu dois être très fière d’avoir eu tes ASPICs avec d’aussi bons résultats ! Nous avons travaillé dur pour ça et nos efforts ont été récompensés !
Ca fait drôle de savoir que nous ne reviendrons plus ici…Ces dernières années se sont avérées passionnantes et j’espère que nous vivrons des aventures tout autant exaltantes une fois en dehors de Poudlard. Je sais d’ores et déjà que ce sera le cas, puisque tu seras à mes côtés durant les prochains mois !
Les choses s’apprêtent à changer, Eily, et nous serons au centre de ces nouvelles modifications ! Alors, prête à affronter le monde extérieur ?

Je t’embrasse(…) et te dis à très bientôt…
A la deuxième meilleure élève de Poudlard,

LV »

-LV ? demanda Hermione en fronçant les sourcils.
-Lord Voldemort ! soupira Harry.
Les trois adolescents se regardèrent un instant comme si le monde était sur le point de s’écrouler. Puis Hermione recommença à tourner les pages du livre.
-Dites, vous avez remarqué que Miss Snake avait les cheveux blonds quand elle était à Poudlard ? demanda Ron en contemplant la photo de la jeune femme.
Mais Harry ne releva pas sa question…Quelque chose attirait son attention à un autre endroit de la pièce.
Il s'avança vers un vieux carton, entreposé derrière quelques volumes laissés à l’abandon depuis des années.
« Approche-toi ! Approche ! », lui ordonnèrent ses pensées.
Harry se baissa, dégagea le carton, le tira au milieu de la rangée et regarda ce qu’il contenait. D’anciens papiers jaunis reposaient, éparpillés, au fond de la boite. Harry remarqua que chacun portait une date et commença machinalement à fouiller parmi eux. Enfin, il aperçut une feuille de l’année 1943.
« Prends-la ! »
Harry s’en empara. Il s’agissait d’un dossier médical. L’adolescent parcourut la fiche rongée par le temps, puis appela ses amis, les yeux hagards.
-Qu’est-ce qui se passe ? interrogèrent Hermione et Ron qui s’approchèrent à grands pas.
Harry leur tendit le dossier, trop estomaqué pour parler.
-Où est-ce que tu as trouvé ça ? interrogea la jeune sorcière.
-Je suis tombé dessus par hasard ! mentit Harry en haussant les épaules.
Hermione prit le dossier des mains de Harry.
-Eilane Snake a été admise à l’infirmerie de Poudlard durant les vacances de l’été 1943, lut-elle à haute voix. Elle avait perdu beaucoup de sang et se plaignait de douleurs abdominales aiguës. L’infirmière en chef, après un examen approfondi, a déclaré avoir décelé chez elle les symptômes caractéristiques d’une fausse couche, mais l’absence de fœtus et le fait que personne n’ait rien remarqué auparavant, ne permettent pas de corroborer ses dires. Le directeur de l’école, refusant de croire à cette hypothèse, a ordonné la fermeture du dossier et l’a relégué aux archives !...
Hermione arrêta sa lecture, le regard perdu dans le vide.
- Oh, mon Dieu… ! s’exclama-t-elle.
-Vous croyez…, commença Harry.
-…que Jedusor était le père ? finit Hermione…Je n’en sais rien ! Mais tout ça commence vraiment à m’inquiéter ! Il faut qu’on parle à Dumbledore ! Maintenant !
Hermione rassembla le livre de promo et le dossier médical. Elle s’apprêtait à sortir de la bibliothèque lorsque Ron la rappela.
-Hermione…Si on ne remets pas la cape d’invisibilité, on risque d’avoir encore plus d’ennuis qu’on en a déjà !
-OK ! se résigna la jeune fille. Mais dépêchez-vous !
Et ils partirent à toute vitesse en direction du bureau de Dumbledore, tandis que, dehors, les premiers rayons de soleil illuminaient la forêt interdite.

« Amis, vous qui cherchez à apprendre, vous êtes les bienvenues »

Mais chuis pas sûre d'avoir tout bien compris... Elle vieillit pas ou alors c'est la fille de Tom et Eily ?...

Chapitre 14 : dans l’œil de l’ennemi

Lorsqu’ils arrivèrent dans le couloir qui menait au bureau du directeur, le jour s’était totalement levé. La lumière du soleil fusait par les grandes fenêtres vitrées et faisait danser les ombres autour de la gargouille de pierre qui gardait l’entrée.
-Vous savez le mot de passe ? haleta Hermione qui se tenait le ventre pour atténuer son point de côté.
Harry s’apprêtait à répondre négativement lorsque la voix de Remus Lupin résonna dans le couloir.
-Qu’est-ce que vous faites ici ?
Il ne paraissait ni furieux, ni vraiment surpris par leur présence.
-Nous voulons voir le professeur Dumbledore ! expliqua Hermione, toujours pliée en deux.
Sans attendre plus d’explications, Lupin s’avança devant la statue :
-Dragées surprises !
Aussitôt le professeur Lupin eut-il prononcé la formule que la gargouille fit place à une ribambelle de marches. Puis les escaliers se mirent en mouvement, permettant aux visiteurs de se rendre dans le bureau de Dumbledore.
Lorsque la porte s’ouvrit, Harry se sentit défaillir…La dernière fois qu’ il avait pénétré dans cette pièce, Sirius venait tout juste de disparaître. Tentant d’évincer ce cruel souvenir de son esprit, il refoula quelques larmes et fit un pas en avant.
Soudain, une grande agitation vrilla ses tympans. L’endroit, habituellement peuplé uniquement par Dumbledore, Fumseck et les portraits des anciens professeurs de Poudlard, avait été envahi par plusieurs membres de l’Ordre du Phénix.
-Ah, Professeur Lupin, Harry, Miss Granger, Mr Weasley ! Nous n’attendions plus que vous, s’exclama Dumbledore à l’attention des nouveaux venus, le bleu de ses yeux pétillant plus que jamais.
-C…Comment saviez-vous… ? intervint Harry, mais avant qu’il ait pu finir sa phrase, Molly Weasley avait fondu sur lui et l’étreignait à en couper la respiration.
-Je suis tellement contente de te voir Harry ! lui murmura-t-elle. Mais tu as une mine affreuse. Tu n’es pas malade, j’espère !
L’adolescent secoua la tête tandis que la mère de Ron desserrait son étreinte.
-Si je puis me permettre, professeur Dumbledore, ces trois enfants ne sont pas à leur place ici ! fit remarquer une voix à la fois froide et doucereuse.
Harry tourna la tête vers la personne qui avait parlé. Le maître des potions se tenait devant lui et le regardait d’un air mauvais.
-Non, c’est une bonne chose qu’ils soient ici…Après tout, il serait plus que normal qu’Harry assiste à nos réunions ! répondit Dumbledore, toujours avec cette sérénité qui lui était propre.
-Oui, Severus…Harry est à sa place ici…
L’adolescent sentit son sang devenir à la fois bouillant et glacé. Au fond de la pièce, tapie dans l’ombre, Eilane Snake venait de prendre la parole de sa voix mélodieuse.
Elle s’avança dans la lumière, tandis que Fumseck, installé sur son perchoir, entonnait un chant mélancolique.
La jeune femme semblait épuisée : ses lèvres étaient craquelées de gerçures et des cernes sombres creusaient ses yeux rougis par les larmes. Pourtant, malgré cet air maladif, elle conservait une grande beauté et Harry se troubla lorsque leurs regards se croisèrent et que sa cicatrice l’élança une fois de plus.
Hermione observait la scène, effarée que son ami ne réagisse pas plus, avant de se décider enfin à prendre elle-même la parole :
-Que fait-elle ici ?
-Elle fait partie de l’Ordre du Phénix ! expliqua Remus Lupin.
-Mais…Elle…
Harry s’en voulait de ne pas réussir à être plus loquace mais il lui était impossible d’exprimer clairement ses pensées.
Eilane s’approcha de lui et lui sourit.
-Je sais que tu es venu chercher des réponses…Je sais pourquoi…Et je suis prête à te les donner…Mais il te faudra attendre encore un peu !
« Elle sait tout de ton rêve : ce que tu as vu, ce que tu as ressenti, ce que tu ressens aussi en la voyant… », murmura sadiquement la Voix à l’oreille du garçon.
-Pour le moment, nous devons faire cette réunion, acquiesça Hagrid tout en posant son énorme main sur l’épaule d’Eilane, comme pour la soutenir dans une terrible épreuve.
Harry, Ron et Hermione s’adossèrent contre l’un des murs du bureau, à côté de Lupin, Eilane et Hagrid. Face à eux, certains assis sur des chaises, d’autres debout faisant les cent pas, se trouvaient le professeur Rogue, Mr et Mrs Weasley, Minerva McGonagall et Albus Dumbledore.
-Très bien, j’attends vos comptes rendus ! commença le directeur de Poudlard.
Arthur Weasley, tordant nerveusement le mouchoir en tissu q’il tenait dans ses mains, prit la parole le premier :
-Au bureau, les choses évoluent beaucoup ces derniers temps. J’ai eu la chance de garder mon emploi jusqu’à maintenant, mais la rumeur dit que Percy veut remanier les postes du ministère et que de nombreux employés seront renvoyés…Et je doute qu’il choisisse de me garder ! De plus, certains de mes collègues disent qu’on l’aurait aperçu plusieurs fois avec des gens peu fréquentables…sans doute des mangemorts !
Mrs Weasley renifla bruyamment tandis que Harry, Ron et Hermione restaient bouche bée.
-Tu veux dire que Percy…serait vraiment du côté de Tu-Sais-Qui ? demanda Ron, la voix tremblante.
Mrs Weasley fondit en larme tandis que son mari hochait la tête.
-Nous n’en sommes pas certains…De toute manière, Percy ne nous adresse plus la parole…Mais c’est la rumeur qui court !
Tout le monde resta muet un moment, navré pour la famille Weasley.
-Severus ? demanda finalement le professeur Dumbledore, coupant court au silence devenu pesant.
-Lucius est toujours introuvable… Je suppose qu’il doit se cacher quelque part avec les autres mangemorts évadés d’Azkaban… En tout cas, Narcissa n’a aucune nouvelle de lui depuis déjà plusieurs mois ! Tout laisse penser que le Seigneur des Ténèbres a trouvé un nouveau quartier général, mais j’ignore où !
Dumbledore remercia chaleureusement Rogue avant de se tourner vers Miss Snake.
-Eilane ? Tu sais ce que je vais te demander ? Je doute que tu t’en sentes prête, mais j’ai vraiment besoin que tu le fasses !
Eilane acquiesça d’un signe de tête, tout en s’avançant vers la chaise que lui désignait le directeur de Poudlard.
Son visage semblait emmuré dans une indifférence profonde mais son regard reflétait une peur viscérale.
Fermant les yeux, elle souleva lentement ses longs cheveux noirs, détacha le collier qui pendait autour de son cou et le déposa ensuite dans la paume ouverte de sa main droite qu’elle tenait en hauteur.
Le silence se fit dans la pièce tandis que tout le monde l’observait accomplir cet acte mystérieux. Harry crut déceler de l’appréhension sur la figure crispée de Lupin mais celui-ci ne broncha pas.
Soudain, la chaîne argentée du bijou se mit en mouvement et sembla ramper dans les airs à la façon d’un serpent. Puis elle s’enroula autour du poignet d’Eilane et son extrémité se planta lentement dans sa chair, au niveau de la veine, tels des crocs acérés. La jeune femme serra les dents tandis que des larmes de douleurs perlaient de ses paupières closes.
Alors, le pendentif en forme de serpent s’éleva au-dessus de la main de sa propriétaire et la bille rouge qu’il entourait brilla de mille feux, éblouissant l’assemblée.
Harry sentit un éclair de souffrance traverser sa cicatrice alors qu’il observait l’étrange bijou léviter dans les airs.
Quelques secondes plus tard, Eilane rouvrit les yeux. Ses prunelles couleur bronze se teintèrent de rouge, comme si le sang envahissait son regard et ses pupilles se rétractèrent jusqu’à ressembler à celles d’un reptile.
Harry hoqueta de frayeur. En cet instant, les yeux d’Eilane ressemblaient à s’y méprendre à ceux de Voldemort.
Lupin fit signe à l’adolescent de ne rien dire tandis que Dumbledore s’approchait de la jeune femme et prenait sa main gauche dans la sienne.
-Eilane ? Tu m’entends, n’est-ce pas ?
-Oui ! répondit Miss Snake d’une voix absente.
-Peux-tu me dire ce que tu vois ? demanda Dumbledore avec ménagement.
-Elle est sous hypnose ? interrogea Hermione dans un murmure ébahi.
-Non…Elle voit par ses Yeux à Lui !
Harry aurait bien été incapable d’expliquer comment il savait cela. Sans doute le lien que Voldemort avait tissé avec lui-même le rendait susceptible de connaître certaines choses que les autres ne soupçonnaient même pas.
-Je vois les murs sombres d’une vieille maison…Plusieurs personnes sont réunies là… Il y a quelqu’un étendu par terre… Un homme… Il se tort de douleur… Il doit être puni pour ses fautes…
-Qui est-ce, Eilane ?
Dumbledore gardait une voix douce et calme mais il paraissait à présent inquiet.
-Je ne vois pas son visage…
-Concentre-toi ! lui ordonna le directeur de Poudlard.
Eilane plissa les paupières, des gouttes de sueur apparaissant sur son front.
-Igor Karkarof !...Il va le tuer !
Pendant une fraction de seconde, l’assemblée retint son souffle. Puis, tout à coup, Eilane poussa un hurlement de désespoir. Harry sut alors que Karkarof n’était plus.
-Eilane ! Laisse-toi guider par ma voix ! Que vois-tu d’autre ? reprit Dumbledore.
-Les mangemorts sont nombreux… Beaucoup de nouveaux ont rejoint Ses rangs…Il s’est forgé une véritable armée !
-Une armée ? demanda Hagrid avec inquiétude.
-Les mangemorts ne sont pas les seuls…D’autres viendront avec eux…
-Qui, Eilane ? insista Hagrid.
-Des géants, des trolls par centaines et quelques Vélanes également…
-Quels sont Ses projets ? interrogea Dumbledore.
-Je l’ignore…Je ne peux voir ça !
Le directeur de Poudlard serra un peu plus fermement la main de Miss Snake tout en murmurant :
-Si, tu le peux…ton esprit est lié au Sien…Tu peux lire dans Ses pensées !
-Il prévoit une invasion ! Quelque chose de grandiose qui fera courber le dos à tous ses détracteurs…
-Que veut-il faire ?
Eilane poussa un gémissement plaintif mais lorsqu’elle eut réussi à déchiffrer les pensées de Voldemort, son regard s’agrandit de terreur.
-Ils vont venir…Ils vont venir ici… C’est Poudlard qu’Il a l’intention d’envahir…Et Il a un plan secret…Un plan infaillible !
-Quel plan ? demanda encore le professeur Dumbledore.
Mais la jeune femme ne répondit pas, elle semblait écouter quelque chose et Harry l’entendit également, comme un écho lointain :
-Eily !…Je sais que tu es là, ma belle ! Et ne crois pas que je te laisserai leur avouer l’étendue de mes projets ! Non, je suis certain que tu ne le feras pas…J’ai confiance en toi, Eilane, murmurait la voix glaciale et envoûtante de Lord Voldemort.
-Il a senti ma présence…Il me voit…, paniqua la jeune femme dont le timbre, devenu plus fort, tremblait de manière incontrôlée.
Ses yeux révulsés reflétaient à présent la lutte intérieure qu’elle se devait de mener.
-Eilane, calme-toi ! Tu es dans mon bureau, Il ne peut rien contre toi, ici ! Reviens parmi nous , ordonna Dumbledore plus fermement qu’à l’accoutumée.
Le pendentif, lévitant toujours au-dessus de la paume de la jeune femme, retomba dans sa main, et la chaîne s’évada de sa veine bleuie, lui arrachant un gémissement de douleur.
Peu à peu, le rouge disparut de ses yeux et ses pupilles se dilatèrent jusqu’à reprendre leur forme originelle. Des larmes glissèrent le long de ses joues et Harry se demanda s’il s’agissait de pleurs de souffrance ou de chagrin.
-Est-ce que ça va ? s’enquit Remus Lupin qui accourait déjà auprès d’elle.
Elle tourna son regard embué vers le jeune homme et lui offrit un sourire tendre mais profondément empli de tristesse.
-Tu devrais le lâcher ! s’exclama le professeur Rogue en montrant la main droite de la jeune femme qui tenait toujours fermement le pendentif.
-Et pourquoi ça ? interrogea Eilane sur un ton de défi, tout en serrant un peu plus fort le bijoux dans son poignet.
-Tu crois que je ne sais pas pourquoi tu le gardes près de toi ? continua Rogue, accusateur.
-Oh, mais vas-y, Severus ! Dis-moi pourquoi ! répliqua Eilane, à la fois embarrassée et furieuse, toisant le professeur Rogue avec mépris.
-Le pendentif conserve un peu de la chaleur de son créateur une fois que tu l’as utilisé, n’est-ce pas ?
Eilane se leva d’un bond, furieuse, prête à répondre aux insinuations de son collègue mais Dumbledore reprit la parole afin de calmer les tensions.
-Je pense que nous arrêterons là cette réunion…Nous devrons dès ce soir préparer une offensive contre Voldemort ! En attendant, faites comme si de rien n’était…Je ne souhaite pas alarmer les élèves de Poudlard plus qu’il ne le faut !
L’assemblée se dirigeait dès lors vers la porte lorsque Eilane interpella Harry.
-Si tu souhaites toujours des explications, suis-moi !
-Nous venons aussi ! s’exclamèrent immédiatement Ron et Hermione.
-Très bien ! acquiesça Miss Snake. Remus ? Tu viens ?
-J’arrive ! confirma le professeur Lupin et ils sortirent du bureau de Dumbledore sous le regard attentif du portrait d’Armando Dippet.
-Elle m’inquiète beaucoup, Albus ! fit-il remarquer à son collègue une fois tout le monde parti.
-Oui, moi aussi Armando…Moi aussi…
-Elle est puissante…Elle l’était déjà lors de ses études…Une élève brillante ! Mais nous savons tous les deux qu’elle ne servira jamais vraiment votre cause ! continua l’ancien directeur de Poudlard.
Dumbledore caressa les plumes rouge et or de Fumseck puis se tourna vers le portait de son prédécesseur.
-Et pourquoi pas ? Nous avons tous droit à une seconde chance, non ?…Même Eilane Snake !
-Et même Tom Jedusor ? demanda Armando Dippet, un sourire amer sur les lèvres.
Le regard de Dumbledore se crispa un instant de dépit et aucune réponse ne lui sembla convenir à une telle question.