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[Rowena/Eléa] Les liens du passé (HP après le tome 5)

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Rowan Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 04 Sep 2004 23:55
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Roulement de tambour, voici en exclusité et en avant-première le premier chapitre de notre fic de nous avec poulette !!! :D

Titre : Les liens du passé

Auteurs : Rowena, moi quoi pour tout ce qui se passe en 96 et Eléa, ma poulette, pour tout ce qui se passe en 77.

Disclaimer : Les personnages ne nous appartiennent malheureusement pas (damn it, j'aurais dû les inventer !!), à part Eléa, imaginée de toute part par ma poulette... JK Rowling :venere:, tout est à elle...

Spoilers/Timeline : aucun spoiler mais la fic pour ce qui est du "présent" se situe après le tome 5.

Rating : PG on va dire pour ce chapitre mais ça va pas durer... :irony:

Couples : Let's read and see !! :evil:

Note de Rowy : je voulais juste dire à ma poulette que je suis trop contente d'écrire cette fic avec elle et que je la remercie de me supporter moi et mes questions sur des détails voire pas des détails d'ailleurs qui m'échappent dans le Potterverse !! Love U chickie... :bisou:

Note d'Eléa : Merci ma poulette de m'avoir embarquée dans cette jolie aventure et de m'avoir soutenue et encouragée, merci de m'avoir indiqué le mode d'emploi du mode DAWSON, merci pour les fous rires et merci pour Eléa.... love you too :bisou::kiss:


Remerciements : un grand merci à Hamadryas pour ses conseils et puis à Lexa et Liz, et Morgy nos premières lectrices !


Citation :

Chapitre 1 : Transparence, voyance et légèreté


Poudlard, septembre 1996

Le soleil se levait lentement sur les montagnes surplombant Poudlard et Ron Weasley ouvrit les yeux tout en baillant bruyamment. Alors qu’il se redressait dans son lit, il fut surpris de découvrir qu’il était seul dans le dortoir. Ayant continuellement la hantise d’arriver en retard aux cours, il était toujours le premier à être prêt d’habitude, une crampe nerveuse lui tordit l’estomac tandis que son meilleur ami Harry Potter surgit en claquant la porte derrière lui.

- Ron ! Dépêche-toi ! Tu vas être en retard... Tu sais que Snape n’est pas particulièrement enclin à nous faire une fleur...
- Ouais...
- Hey Ron... Regarde ce que Neville a laissé..., commença Harry prenant un air moqueur avant d’être interrompu par l’intéressé qui lança son sac sur son lit nonchalamment avant de s’asseoir sur le rebord la tête basse.

Harry cacha rapidement sa trouvaille derrière son dos et Ron leva un sourcil interrogateur.
- T’as l’intention de sécher le cours de Snape Neville ?
- Non... Le cours a été annulé...
- Génial ! Pas besoin de me presser, j’ai dû le sentir ce matin !, exulta le rouquin tout à coup soulagé en se laissant retomber contre son oreiller moelleux encore chaud.
- Qu’est-ce qu’il y a Neville ? Quelque chose ne va pas ?, demanda Harry voyant la mine abattue de son camarade de chambre.
- J’ai perdu mon filmard..., répondit Neville au bord des larmes.
- Ton quoi ?, demanda Harry tournant et retournant dans sa main l’objet appartenant à Neville tout en hésitant à lui présenter.
- Mon filmard ! J’étais sûr de l’avoir mis dans ma table de chevet...
- Neville... J’ai trouvé ça ce matin dans la grande salle quand on prenait notre petit déjeuner, je crois que ça t’appartient, expliqua finalement Harry tendant à son camarade un petit objet de forme triangulaire ressemblant vaguement à un kaléidoscope avec une photo de ses parents.
- Mon filmard ! ! ! Merci Harry ! Je pensais l’avoir perdu ou l’avoir laissé dans un endroit dont je ne me souvenais plus !
- J’ t’en prie...

Le grand gaillard brun arborant toujours un air dégingandé examina son bien et leva un sourcil interrogateur :
- Où est la puce ? Il manque la puce...

Harry haussa les épaules d’un air désolé. Non seulement, il ne savait pas de quoi voulait parler son camarade mais en plus il ignorait ce que pouvait bien être l’objet en question et au risque de passer pour un ignorant ou pire, il préféra ne rien ajouter.

Neville Londubat, dont les parents avaient perdu la tête depuis longtemps, vivait depuis lors chez sa grand-mère et il était plutôt rêveur et étourdi, perdant ses affaires régulièrement., mais ayant pris une nouvelle assurance fort remarquable depuis l’année dernière où il avait combattu les Mangemorts , fidèles serviteurs de Voldemort. Quelques dents avaient souffert durant la bataille mais il était fier d’avoir pu se rendre utile et combattre le Mal, pensant à ses parents et espérant leur rendre leur honneur perdu devant tant de haine il y a quelques années. Les yeux brillants, il quitta la chambre précipitamment serrant le petit objet contre sa poitrine comme un joyau précieux.

- Ron...
- Mmm ?
- C’est quoi un filmard ?
- Comment veux-tu que je le sache ? ! J’en ai aucune idée... Demande plutôt à Mademoiselle-je-sais-tout, elle saura te renseigner elle..., répondit Ron en levant les yeux au ciel.

Alors qu’Harry allait rétorquer pour défendre Hermione des sarcasmes moqueurs de leur ami, la porte s’ouvrit brusquement laissant apparaître une jeune fille décoiffée aux yeux noisettes légèrement essoufflée.

- Hermione !, cria presque Ron remontant le drap jusqu'à ses oreilles, tu aurais pu frapper !
- Les gars, il faut que vous disiez à Snape que j’aurais deux, trois minutes de retard le temps que je me change et que je prenne mes affaires pour le cours !, expliqua d’un trait Hermione ignorant Ron.
- Le cours a été annulé et tu n’es pas censée surgir dans le dortoir des garçons sans frapper !, aboya Ron.
- Le cours a été annulé ? Oh non ! J’avais préparé le chapitre 15 et je voulais savoir ce qu’allait donner le mélange entre les yeux de têtard et la bave de chameau..., soupira Hermione en baissant les bras visiblement déçue.
- Hermione, commença Harry, le cours de Snape est le premier de la matinée, d’où est-ce que tu viens ?
- Hein ? De... de la bibliothèque..., répondit la jeune sorcière hésitante et bafouillant légèrement, je... j’y retourne alors...
- Et la prochaine fois, frappe !, aboya à nouveau Ron rabattant le drap sur sa tête.
- J’ai frappé !, répondit-elle de toute évidence de mauvaise foi.
- Tu n’es pas censée entrer dans le dortoir des garçons Hermione !, continua Ron.
- Et toi, tu n’es pas censé être toujours couché !...

Hermione soupira, leva les yeux au ciel et quitta la chambre sans même lancer un regard aux garçons.

- C’est quoi son problème ?, râla Ron se levant d’un bond et s’agitant tout à coup, « j’avais préparé le chapitre 15 » gnin gnin gnin...
- Ron...
- « Je voulais savoir ce qu’allait donner le mélange de je ne sais quoi avec je ne sais quoi », gnin gnin gnin...
- Ron !
- Quoi ?...
- Quelque chose ne tourne pas rond ici..., commença Harry d’un air mystérieux.
- Merci ! C’est ce que je me tue à te dire ! Elle est vraiment bizarre parfois !
- Je ne te parle pas juste d’Hermione... Neville aussi avait l’air bizarre, et abattu. Et Snape a annulé son cours...
- Je vois pas le rapport... Bon, j’ai le temps d’aller déjeuner en tout cas ! Tu descends avec moi ?
- Bien sûr.

***

Hermione Granger poussa les portes de la bibliothèque et encore tremblante, elle posa son sac sur une chaise avant de se retourner et de s’approcher du feu de cheminée qui crépitait joyeusement réchauffant la grande salle et donnant un air chaleureux à l’endroit traditionnellement austère et solennel.

Elle regarda un instant par la fenêtre les feuilles tourbillonner annonçant un automne précoce, et d’un air absent, elle coiffa ses cheveux ondulés et ébouriffés avec ses doigts avant d’enlever sa robe la secouant pour la défroisser et la posant sur le dossier de sa chaise.
La matinée serait plus calme, ce cours annulé à la dernière minute l’avait contrariée mais en y repensant, ça lui permettait de se reposer un peu avant d’entamer le chapitre 22 sur les Arts Divinatoires, cours qu’elle n’aimait pas et qu’elle avait abandonné il y a deux ans, mais les derniers événements et la prophétie concernant Harry l’avaient conduit à revoir sa position et elle suivait à présent à nouveau ce cours espérant trouver dans les nombreux ouvrages sur la question une quelconque réponse à une bien obscure révélation... Dans un premier temps, Harry n’avait pas voulu révéler à ses meilleurs amis les révélations de Dumbledore concernant son destin lié à celui de Voldemort mais le poids d’une telle destinée, bien trop lourde à supporter seul, l’avait finalement conduit à avouer, il y a quelques jours, son secret à ses amis. Le fait d’avoir révélé la vérité à Ron et Hermione l’avait bien sûr soulagé mais au-delà du soulagement, un lien nouveau s’était tissé entre les trois amis et ils se sentaient à présent plus soudés que jamais.

Elle se dirigea finalement dans le rayon en question et parcourut les étagères à l’aide d’un ouvrage qui pourrait l’aider. Quand elle arriva au bout de la rangée, elle jeta un coup d’œil sur sa droite et retint un instant sa respiration en apercevant l’œil inquisiteur qui la scrutait depuis la petite table ronde non loin d’elle. Elle recula instinctivement d’un pas, cligna des yeux plusieurs fois et rougit légèrement devant le regard insistant et pénétrant qui la mit instantanément mal à l’aise.

Elle attrapa un manuel sur « l’Art Divinatoire par les Lignes de la Main » et tourna les talons, pressant le pas pour rejoindre sa place au plus vite et fuir son regard dérangeant.

Draco Malfoy eut un petit sourire satisfait en coin et referma d’un geste brusque son livre, ce qui fit voler la poussière autour du vieux grimoire jauni. Il avait deux heures devant lui avant le prochain cours, et il se demanda soudainement comment il allait l’occuper et de quelle manière sournoise. Il tourna la tête vers la gauche et étouffa un petit rire alors qu’il se leva d’un pas décidé.

***

-Allez Harry ! Allez Harry !

Toute la maison Gryffondor scandait le nom du jeune sorcier alors que ce dernier, au prise d’un combat requérant davantage une force mentale que physique, se concentrait du mieux qu’il le pouvait vu le chahut indescriptible qui régnait dans la salle commune de la Maison aux couleurs rouge et or.

La petite balle posée sur le culot d’un verre à pied retourné en face d’Angelina se souleva soudainement du reposoir pour flotter un instant en l’air tournant sur elle-même avant de retomber lourdement sur le verre, basculant, roulant sur la table et finissant sa course sur le tapis persan en face de la cheminée.

Les cris s’étaient alors arrêtés, tout le monde avait suivi la scène comme au ralenti dans un silence religieux, suspendant leur souffle quand une des petites billes avait enfin bougé un peu sans qu’une force humaine n’y exerce une quelconque pression.

Harry fixait toujours sa bille restée immobile sur son socle, il releva finalement la tête et découvrit les visages emplis de déception autour de lui, puis il adressa un sourire à son « adversaire » avant de la féliciter et de l’applaudir.

-Bravo Angelina ! Bien joué !

La réaction d’Harry fit alors descendre la tension et les applaudissements sincères suivirent redonnant une gaieté dans la petite pièce confinée. Le groupe soudé autour de la grande table ronde se sépara finalement et les discussions reprirent leur cours.

Ron vint s’asseoir à la place d’Angelina à côté de son ami et fronça les sourcils en fixant la bille devant Harry.

-Tu as fait de ton mieux vieux. La télékinésie est un art difficile à maîtriser, déclara solennellement Ron l’air navré, et puis c’est bien connu que ce sont les filles qui sont les meilleures en la matière. Je suis sûr qu’Hermione est capable d’en faire autant…
-Probablement…, répondit Harry d’un air absent n’arrivant pas à détacher son regard de la bille translucide.

Il est incontestable qu’Hermione Granger était la jeune sorcière la plus douée de sa génération, mais qui avait contré Voldemort quand il n’était encore qu’un bébé ? Qui avait empêché ce dernier de s’emparer de la pierre philosophale ? Qui avait réussi à pénétrer dans la Chambre des Secrets pour y sauver Ginny Weasley ? Qui avait maîtrisé son Patronus et combattu une horde de Détraqueurs ? Qui avait remporté l’année dernière le tournoi des Trois Sorciers et échappé une nouvelle fois aux griffes de Voldemort ? Harry. Harry Potter. Et malgré ses talents indéniables, il était incapable de pratiquer de la télékinésie et faire voler une simple bille en cristal.

-Une partie d’échec avant d’apprendre ta prochaine mort imminente ?, suggéra Ron fixant lui aussi toujours la bille récalcitrante comme hypnotisé.
-Volontiers, répondit Harry qui ne bougea pas davantage que son ami.

***

-Granger… Granger ! GRANGER !

Hermione leva soudainement la tête, désorientée d’avoir été réveillée en sursaut dans un sommeil profond et quelque peu réparateur.

-Qu’est-ce que tu veux Malfoy ? demanda-t-elle en remettant ses cheveux en place.
-Le livre sur les lignes de la main que tu es en train de corner !
-Je suis en train de le lire ! Ton cours n’est pas pour maintenant !
-Non, tu étais en train de baver dessus ! Je me demande d’ailleurs si tu ne vas pas me communiquer la rage par ta bave Granger !

Elle lui lança un regard noir mais resta sur sa position.

-J’en ai besoin, je suis en train de le consulter… Qu’est-ce que tu veux savoir de toute manière ? Ton avenir proche ? Il est déjà tout tracé Malfoy ! Suivre ton père dans ses sombres plans et rejoindre le formidable clan des Mangemorts !

Draco resta interdit un moment, il préféra ignorer cette remarque et prit la chaise la plus proche pour s’installer à côté d’elle.

-Donne-moi ta main Granger…
-Quoi ??!
-Donne-moi ta main ! Tu viens de me prédire brillamment mon avenir, à moi de te prédire le tien ! expliqua-t-il. Ses yeux grisés par la pénombre régnant dans le coin retiré de la petite bibliothèque devinrent soudainement plus glacials que l’automne naissant qui annonçait déjà un hiver certainement rigoureux.
-Non !
-Ta main !! ordonna-t-il lui faisant comprendre par le regard qu’elle ferait mieux d’obtempérer.

Une conversation silencieuse sembla passer dans leurs regards respectifs et Hermione soupira alors posant le dos de sa main gauche sur la table face à Draco. Ce dernier lâcha un petit rictus en coin de satisfaction, le chantage silencieux étant aussi délicieux que de le prononcer à haute voix. Elle se devait de lui accorder tous les jours deux heures de son temps, Dumbledore en avait décidé ainsi : souhaitant un rapprochement entre les Maisons, il avait formé des groupes de travail réunissant les élèves par deux, l’un devant fournir à l’autre et réciproquement une connaissance qu’il ne suivait pas dans ses cours hebdomadaires tout en essayant de l’inclure dans sa Maison et dans son cercle d’amis, tâche paraissant impossible pour certains, illusoire pour d’autres ou relevant de la folie pour une poignée... Hermione devait ainsi inclure Draco Malfoy parmi les Gryffondors et lui enseigner les Arts divinatoires, tandis que ce dernier devait en faire autant pour la Maison Serpentard tout en lui présentant les rudiments de la magie noire, matière qui l’avait effrayée dans un premier temps mais finalement intéressée par la suite, quand elle avait découvert les possibilités qu’envisageaient une telle ouverture sur un monde aussi obscur que méconnu, et l’utilité qu’elle pouvait en tirer pour sa connaissance personnelle mais aussi pour aider Harry. Et alors qu’elle découvrait chaque jour une nouvelle facette d’un univers aussi dangereux qu’attractif, l’étendue de toutes ces ramifications parallèles qui la ramenaient immanquablement au monde qu’elle connaissait l’effrayaient toujours autant, mais la fascinaient encore plus… Surtout qu’elle en était certaine mais non moins étonnée : Draco ne voulait pas lui révéler tout ce qu’il connaissait en la matière et au-delà de ce qui lui était enseigné, elle était sûre qu’il devait en connaître plus du double de part des rudiments et bases acquis et transmis depuis plusieurs générations familiales.

Il attrapa un peu brutalement la main d’Hermione mais cette dernière ne laissa pas transparaître le moindre signe extérieur de la douleur qu’elle ressentit. Il scruta un instant qui sembla durer une éternité les lignes bien nettes au creux de la main de la jeune fille, puis cette dernière perdant patience prit la parole à sa place.

-Bon, tu vois quoi Malfoy ? Qu’une sang de bourbe comme moi n’a pas sa place ici parmi des sangs purs comme toi ? Que mes dents sont tellement longues qu’elles rayent le parquet ? Que je ferais bien mieux de-
-La ferme !, la stoppa net Draco paraissant plus sérieux qu’il ne l’avait jamais été.
-Alors quoi ??

Il se leva subitement et lui dit le visage fermé avant de s’éloigner :

-Rien, je ne vois rien…

Il s’arrêta, hésita, puis se retourna finalement lançant une dernière provocation qui tomba à plat devant le manque évident de conviction.

-Ta vie est tellement plate et inintéressante de toute manière Granger qu’il n’y a rien à voir…

Hermione resta perplexe quelques instants tout en fixant le vide devant elle, puis elle fronça les sourcils en observant le creux de sa main avant de hausser les épaules et ranger ses affaires pour rejoindre Harry et Ron.

***

Poudlard, septembre 1977

Le vacarme habituel de la grande salle avait soudain cessé pour laisser place aux murmures. Depuis deux jours déjà, la nouvelle de l’arrivée exceptionnelle d’un nouvel élève circulait dans Poudlard et les rumeurs les plus folles se propageaient. Une Vélane, un élève russe, un enfant de moldus qui avait raté le Poudlard Express car il ne l’avait pas trouvé, ou même un vampire...
Mais elle n’était rien de tout cela, juste une jeune fille de 17 ans. Grande, élancée, très jolie, ses longs cheveux bruns et bouclés étaient attachés et lui tombaient dans le dos, jusqu’aux reins, son teint diaphane était éclairé par des yeux bleus perçants qui trahissaient son appréhension derrière un air un peu hautain et sûr d’elle.
Accompagnée du Professeur Flitwick, elle se dirigea vers la table des Serdaigles. Les regards la suivirent, il s’arrêta devant une jeune fille rousse aux grands yeux verts.

« Mlle Evans », couina le Professeur, « je vous présente Eléa Déméteriem, notre nouvelle élève, je vous la confie ». Il sourit et s’éloigna, rejoignant la table des professeurs.
« Bonjour », dit la jeune fille, « je m’appelle Lily et je suis la préfète de cette maison , tu veux manger quelque chose ? »
Eléa sourit timidement : « Non merci, je suis trop angoissée pour manger ».
« Bien », répondit Lily, ça tombe bien je viens de finir, un tour de château, ça te dirait ? »

Lily l’emmena en premier lieu dans la maison Serdaigle où le portrait d’un chimiste marmonnait des choses incompréhensibles.

« Hum, hum », fit Lily poliment.

Le chimiste la regarda, apparemment mécontent d’avoir été dérangé.
« Mot d’passe ! » demanda-t-il sèchement.
« Silicium », répondit Lily d’un ton las.

Le tableau pivota et Lily fit entrer Eléa dans la pièce commune. L’ambiance était très … « studieuse », des étagères remplies de livres, de plumes et de parchemins divers longeaient les murs, de solides tables de chêne côtoyaient les fenêtres qui donnaient sur le parc, des fauteuils moelleux attendaient d’être occupés près de la cheminée.
Eléa respira profondément, l’odeur qui régnait ici était une de celles qu’elle aimait le plus, cette odeur particulière, mélange de livres et d’encre, ponctuée de celle du feu de cheminée. Elle se sentit déjà chez elle. Lily l’observa d’un œil et sourit.

« Tes effets personnels ont déjà été emmenés dans ta chambre, tu la partageras avec trois autres filles, Dolorès, Emma et Selenna, elles sont toutes très gentilles et très douées. »

Eléa fit un signe de la tête, il n’y a jamais de filles au caractère difficile dans ce genre de maison, trop occupées à travailler, pensa t-elle.
Elles s’assirent dans un des fauteuils et Lily lui parla du château, des Professeurs, des matières.

« Où étais-tu avant de venir ici ? » lui demanda-t-elle.
« Beauxbâtons. »

Le visage de Lily s’illumina : « La France ! J’ai toujours rêvé d’y aller, ce pays à l’air d’être merveilleux ! ! »
« Il l’est », répondit Eléa en souriant.
« Alors », continua timidement Lily, « pourquoi l’as-tu quitté ? »
Eléa la regarda droit dans les yeux.
« Ma mère est morte cet été, j’ai dû rejoindre mon père en Angleterre. » Sa voix était calme, posée et sans émotion.
« Je suis vraiment désolée », déclara Lily réellement sincère et attristée.
« Il ne faut pas », continua Eléa, « c’est la vie. »
« Tu t’entends bien avec ton père au moins ? »
Eléa soupira, et rit amèrement, « Non pas vraiment, je ne le connais pas trop, il n’a jamais été très présent, mais cela pourrait être pire ».

Il y eut un long silence, puis Eléa se leva et regarda autour d’elle.

« Où sont-ils tous ? C’est samedi ils ne travaillent pas ? »
« Oh, si, mais beaucoup aiment travailler dans le parc et aussi à la bibliothèque. Tu veux aller dans le parc ? »

Eléa acquiesça, il faisait un soleil radieux mais il faisait un peu frais pour la saison, l’automne était en avance.

Elles se promenèrent dans le parc où certains élèves avaient pris leurs livres pour y travailler à l’ombre des arbres. Le long du lac, quelques élèves pataugeaient dans l’eau glacée, Eléa commençait à se détendre un peu et à trouver ses repères, elles discutaient de choses et d’autres et s’assirent au bord du lac.
Eléa observait beaucoup les personnes autour d’elle, son regard se porta sur un magnifique hêtre, non loin d’elles, où étaient assis quatre garçons qui riaient.

« Qui est-ce ? » demanda Eléa.
« Oh…les inséparables…. » dit Lily un sourire aux lèvres. « Celui qui est très pâle, contre le hêtre, c’est Rémus Lupin, préfet de Gryffondor, le petit à gauche c’est Peter Petigrew, à côté de lui, avec les cheveux longs, c’est Sirius Black et en face de lui c’est James Potter ».
Eléa sourit : « Il est séduisant, très même, Black aussi. »
Lily la regarda : « Oui ils le sont…et ils le savent ».

Elles tournèrent toutes les deux leurs regards vers eux, et croisèrent les leurs.

« Evans ! » cria James, « et si tu nous présentais ? »

Elles passèrent l’après-midi avec James, Sirius, Rémus et Peter.
Bien qu’elle n’était pas beaucoup bavarde, Elea et James s’entendirent immédiatement. Elle ne se cachait d’ailleurs pas d’avoir un faible pour lui, ce qui choqua et chagrina un peu Lily. Cette dernière tenta de lui en parler sérieusement dans la soirée mais Elea se contenta de rire et ne trouva pas quoi répondre à part cette confidence : « N’oublie pas que je suis française, je ne sais pas mentir sur ce sujet là ! ».


***

Azkaban, septembre 1996

Lucius Malfoy faisait les cents pas, arpentant sa petite cellule de la prison d’Azkaban où il était emprisonné depuis maintenant plus de deux mois. Elle était humide, sordide et sombre mais les autorités ne savaient pas à quoi elles avaient à faire en retenant contre leur gré un des meilleurs Mangemorts de Voldemort, et ce malgré le fait qu’il était privé de ses pouvoirs. Azkaban avait été bâtie autour de vieux marais où une forêt s’efforçait d’étendre son emprise tout en cohabitant avec des sables mouvants qui chaque jour réussissaient à prendre un peu plus d’espace.

Ils l’ignoraient.... Tout le monde ignorait cela, mais pas lui... Tous les pouvoirs d’un grand sorcier réunis et concentrés dans une petite puce à peine plus grosse qu’une tête d’épingle... Un jouet fabuleux dissimulant la clé de son évasion et des siens...

- Malfoy... Le Directeur nous a autorisés à te faire passer le filmard, juste un instant...

Un rictus de satisfaction éclaira ses yeux clairs, c’était l’heure... Dans la pénombre de la petite cellule, il s’efforça de garder sa ligne de conduite encore pour quelques malheureuses minutes.

- Tu remercieras le Directeur pour moi... Voir mon fils grandir et ma femme sourire est ce qu’il y a de plus important pour moi, ils sont tout ce qu’il me reste...

Il attrapa l’objet précieux que le garde lui fit passer par une petite trappe et en un tour trois mouvements, il fixa la minuscule puce sur l’émeraude de son pendentif.

- Alomohora !

La porte de sa cellule s’ouvrit instantanément et le garde recula d’un pas. Avant que ce dernier ne put sortir sa baguette, Lucius l’attrapa par le cou et le plaqua contre le mur.

- A quoi tu penses là ?

Le garde comprit alors sa proche destinée, la peur pouvait se lire dans ses yeux en même temps que la résignation. Le bruit du craquement de son cou fut à peine perceptible et il s’effondra sur le sol comme une vulgaire poupée de chiffon. Lucius s’empara de la baguette du malheureux garde et court-circuita d’un geste rapide les scrutards qui courraient au plafond. Ces derniers pouvaient certes être paralysés quelques instants, mais ils ne pouvaient en aucune manière être désactivés et bientôt, ils reprendraient leur course folle à la recherche d’un éventuel fugitif. Le temps était donc compté avant que leur évasion ne retienne l’attention.

Il songea un instant à s’enfuir seul : se faufiler silencieusement au travers de la brume épaisse serait tellement plus facile que de traîner derrière lui pour la plupart une bande d’incapables… Mais l’armée se devait d’être au complet, le Seigneur des Ténèbres ne pourrait cautionner un tel comportement.

Il soupira et se dirigea alors vers les cellules se trouvant au niveau inférieur. Il s’engagea dans un passage dont l’entrée avait une forme hexagonale et quand il rejoignit l’autre côté, il fut accueilli avec enthousiasme. L’équipe reconstituée, Lucius envoya ses amis en éclaireurs ouvrir leur point de sortie vers la liberté tandis qu’il tâcha de dissimuler le mieux qu’il le put leur évasion le temps qu’ils s’éloignent. Il étala de la poudre transparente sur son chemin effaçant leurs traces et empreintes tout en murmurant des psaumes à mi-voix dans une langue orientale, puis referma la lourde porte en fer derrière lui avant de se diriger vers les souterrains. Quand il atteignit la plate-forme en contre-bas, il épousseta son manteau puis marcha précautionneusement afin d’éviter les trous d’air jusqu’au point de rendez-vous. Un souffle chaud l’arrêta, il retint un instant sa respiration écoutant le moindre bruit suspect, puis il l’entendit, elle se mit à parler et il la reconnut sans même pouvoir l’apercevoir.

-Lucius… Tu ne songes tout de même pas sérieusement à me laisser croupir là ?…
-Eléa…


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MessagePosté le : 06 Sep 2004 21:22
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:oops: Je voulais poster mon avis hier.

Bon vous le savez déjà, mais c'est pas grave. J'aime beaucoup, que dis-je, j'adore.

L'intrigue, le parralèle 77/97, les persos qui sont proches des livres, le perso inventé (rhaaaaaaaa Eléa, c'est bête que Lucius s'appelle pas Paikan :eyeslove: )

J'ai hate de lire la suite :irony:
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MessagePosté le : 06 Sep 2004 23:44
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mici Hama :bisou: ...pour ma part, tu m'as donné beaucoup d'idées :kiss:

rhaaaaa mais non, j'aime bien son prénom à mon Lucius :eyeslove:....
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Lizzie 
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MessagePosté le : 08 Sep 2004 21:54
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Rhôô j'avais lu qu'un petit bout, mais vraiment ça promet, vous êtes très douées :ouioui:

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, on applaudit bien fort ma progéniture et ma môman ... :bravo: :clap: :venere: ... Fières de vous je suis :smile: :bisou:

Continuez surtout ... :razz:
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MessagePosté le : 20 Sep 2004 23:32
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Très bon, j'aime beaucoup :clap: :clap: Aller la suite :razz:
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MessagePosté le : 27 Sep 2004 15:14
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Je veux la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !!!!

J'adore...C'est super bien écrit, vous respectez très bien els carractères des personnages ! Et la fin est pleine de mystère ! Bref, :clap:
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MessagePosté le : 27 Sep 2004 22:39
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Ah oui, vala la suite !! :D

Rien de particulier à ajouter, même rating ! :D

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Chapitre 2 : L’évasion


Poudlard, octobre 1977

Dans la salle de bain, Eléa se préparait en pensant à son premier mois passé à Poudlard. A son grand soulagement, les choses s’étaient plutôt bien déroulées jusqu’à maintenant. Elle trouvait vite ses marques et se sentait à l’aise en cours, le niveau n’était pas très différent du niveau de Beauxbâtons, même en potions, au grand damne de celle-ci.

Eléa était excellente dans toutes les matières, elle avait eu des Optimal à toutes ses BUSEs sauf en potions, matière dans laquelle elle avait réussi à avoir un Acceptable, ce qui était un miracle vu l’année catastrophique qu’elle avait vécue dans cette matière. Et ce mois ne fit pas exception, elle repensa à son premier cours avec un sourire aux lèvres.

Le cours se déroulait avec les Serpentards. Eléa n’avait pas eu l’occasion de rencontrer l’un d’eux, mais avait eu vent de leur réputation. Arrivée devant la porte de la salle de classe, elle bouscula l’un d’eux par inadvertance, et fut insultée royalement par celui-ci.
Son visage fut inscrit de suite dans sa mémoire dans la section « vengeance ». Eléa aimait à imaginer sa tête comme une grande étagère avec des sections bien définies, malheureusement beaucoup de sections prenaient la poussière.

Puis elle se rangea aux côtés de Lily, alors qu’elles discutaient, Eléa remarqua un jeune homme qui se dirigeait vers leur salle de cours. Grand, mince, des cheveux blonds lui tombaient sur les épaules, il avait beaucoup d’allure, et les autres élèves semblaient le respecter. Leurs yeux se croisèrent, un regard froid, dur mais étrangement attractif « c’est pas vrai, je vais pas craquer sur tous les mecs de l’école quand même ! »

« Qui est-ce ? » chuchota-t-elle à Lily.
« Lucius Malfoy », répondit-elle, « préfet de Serpentard, il a du poison dans les veines ».

Eléa n’eut pas le temps de poser plus de questions, les élèves commencèrent à entrer dans la classe.
Ils travaillèrent sur une potion anesthésiante qui plonge le sujet dans un profond sommeil tout en le gardant conscient des choses extérieures, le genre de potion, qui mal maîtrisée peut tuer facilement.
Elle était assise entre Selenna et un Serpentard à l’allure étrange, du nom de Severus Snape, qui l’observait mélanger ses ingrédients avec un soupir d’exaspération à chaque fois qu’elle mettait quelque chose dans son chaudron…

« Je fais quelque chose de mal ? » lui demanda-t-elle un peu énervée, tout en se disant que bien sûr, elle devait faire n’importe quoi comme à son habitude.
« Mal est un euphémisme » répondit-il sèchement, avant de se concentrer à nouveau sur son chaudron.
« Et bien explique-moi », demanda-t-elle, impatiente.
Il leva un sourcil et la regarda dans les yeux : « Je croyais que les Serdaigles étaient réputés pour leur intelligence, il suffit de savoir lire, pour réussir une potion. »

Elle ne sut pas quoi répondre et regarda son chaudron désespérément. En effet, la couleur de sa potion n’avait rien à voir avec celle des autres et son odeur ressemblait à celle du souffre. « Et un devoir en plus, un ! » pensa-t-elle.

« Mais le temps n’est pas à l’apitoiement », se dit-elle en se regardant dans le miroir. Ce soir là, elle avait rendez-vous avec James après le repas pour une promenade dans le parc. Il l’avait invité après un cours de Métamorphose et elle avait accepté avec plaisir. Elle convoitait James depuis son arrivée, et les divers moments passés avec lui n’avaient qu’accentués son envie de le connaître plus intimement.


***

Le dîner lui avait paru interminable. Selenna, Emma et Dolorès ne parlaient que du rendez-vous d’Eléa et James. Lily avait été particulièrement silencieuse. Elle lui avait demandé si cela ne la gênait pas qu’elle sorte avec James, mais Lily paraissait surprise de la question.

« Pourquoi ça me gênerait ? » demanda-t-elle.
« Je… je ne sais pas, je te demande comme ça, on est amies non ? » répondit Eléa, « si il te plaît, je ne veux pas te couper l’herbe sous le pied… »

« A quoi tu penses ? » demanda Selenna, tirant Eléa de ses pensées.
« Oh mais je sais à QUI elle pense ! » gloussa Emma.

Eléa s’ennuyait ferme. Ses compagnes de chambres étaient certes très gentilles mais aussi très niaises et fatigantes. Promenant son regard sur les autres tables, elle vit James, par dessus l’épaule de Lily, à deux tables derrière elles, qui lui fit signe de sortir. Elle ne lui fit pas dire deux fois, elle se leva et se dirigea vers le grand hall, mais il n’était pas là. Elle sortit à tout hasard et quand elle se retrouva sur le porche, il se mit face à elle une rose à la main.

« J’ignorais que le célèbre James Potter était un romantique », dit-elle ironiquement.
Il leva les yeux au ciel, un sourire aux lèvres : « Je ne le suis pas, je pensais que ça te plairait… enfin si tu ne la veux pas…. » Il s’apprêta à jeter la rose.
« Nooooooooon… », s’écria-t-elle.
Il s’arrêta net.
« Je la veux bien… » dit-elle confuse.

James éclata de rire et passa sa main dans ses cheveux. Ils descendirent les marches et se dirigèrent vers le lac. Il faisait encore jour et le soleil n’allait pas tarder à se coucher.

« Alors dis-moi », continua James, « finalement, tu te plais ici ? »
« Oui, ça va, je m’adapte bien », répondit-elle, « la France, c’est pas mal, mais il
n’y a pas d’aussi beaux garçons… »
« Ah ! parce que tu en as repéré plusieurs ? » demanda-t-il d’un ton joueur.
« Bien sûr, tu n’es pas le seul à avoir retenu mon attention… » Elle continua sur un ton plus séducteur : « Mais puisque tu m’as invitée, je me suis dit que je pourrais tenter ma chance et faire des jalouses … »
« C’est pas comme si toutes les filles de l’école me courraient après… » dit-il en riant.
Il la regardait dans les yeux, les mains autour de son visage, il caressait ses cheveux.
« Oh… juste la moitié des filles de l’école » dit-elle à voix basse.

Il s’approcha encore plus près d’elle et posa ses lèvres sur les siennes, doucement. Elle lui rendit son baiser et se serra contre lui, ses mains dans ses cheveux en bataille, leur baiser se fit plus intense alors que le soleil se couchait et que ses couleurs de feu se reflétaient sur le lac.


***

Poudlard, fin septembre 1996

La grande salle résonnait des diverses discussions et rires des élèves attablés pour le déjeuner. L’ambiance y était détendue et joyeuse, et le projet fou de Dumbledore de rapprocher les Maisons semblait porter ses fruits.

Hermione était assise entre Harry et Hannah Abbot, une élève de Poufsouffle qui faisait équipe avec ce dernier. En face d’elle se tenait Ron qui expliquait d’une manière volubile à Padma Parvati la ruse astucieuse pour amadouer la Grosse Dame du portrait, sous les regards amusés de Ginny Weasley et Luna Lovegood. Seule la table des Serpentards semblait encore faire bloc et refuser tout intrus à partager leur déjeuner.

-Vous pensez vraiment que la constellation de Cassiopée ne se couche jamais ?, demanda Hermione subitement coupant court aux discussions autour d’elle et monopolisant l’attention alors qu’elle repensait au cours d’astronomie de la semaine passée.
-Moi, je pense surtout à Stella…, répondit Ron sur un ton sarcastique.
-Stella ? Hannah leva un sourcil interrogateur ne comprenant pas l’allusion de Ron, ce qui était normal puisqu’elle n’avait pas choisi le cours d’astronomie qu’Harry devait lui enseigner.
-Une supernovae, expliqua Harry, elle a été abritée par Cassiopée et elle est restée dans les annales puisqu’elle a dépassé Vénus en luminosité.
-Wouah !, lâcha Hannah visiblement intéressée.
-Pourquoi est-ce que tu nous demandes ça subitement Hermy ?, poursuivit Harry intrigué.
-Je ne sais pas… Ca m’est venu comme ça… Une intuition, les réponses à nos questions se trouvent peut-être dans le ciel. Les signes sont peut-être visibles juste au-dessus de nos têtes si on sait les lire et les déchiffrer…, pensa à haute voix la jeune sorcière ayant continuellement à l’esprit la prophétie concernant Harry.
-Tu as peut-être raison… Et peut-être aussi qu’il est possible d’aller sur Sirius, elle est bien l’étoile la plus brillante du ciel… Et qui sait si je n’y retrouverais Sirius lui-même, il est peut-être retourné sur son étoile…

Harry baissa alors la tête, tout à coup attristé à l’idée d’évoquer Sirius qui avait disparu ce jour fatal où le clan des Mangemorts avait refait surface. Pas une seule journée ne s’écoulait depuis ce terrible affrontement sans qu’il ne pense à son parrain et alors que cette journée s’annonçait radieuse sans pensée obscure et noire, la réalité des évènements venait de lui revenir en plein visage comme un boomerang lancé avec une force incroyable. Ron donna sous la table un violent coup de pied à Hermione en lui lançant un regard noir et levant son pouce droit lui indiquant qu’elle venait de marquer dans le mille.

Les introspections et réminiscences n’eurent pas le temps d’être davantage approfondies. Le petit groupe n’avait pas vu arriver Dumbledore qui se tenait à présent derrière Hermione se raclant la gorge pour signaler sa présence. Elle se retourna et découvrit le directeur de Poudlard qui les regardait affectueusement mais d’un air soucieux de ses petits yeux bleus mais néanmoins brillants.

-Mademoiselle Granger, Monsieur Potter, si vous voulez bien me suivre jusqu’à mon bureau je vous prie…, annonça solennellement le vieux sorcier qui prenait déjà la direction de la sortie.

Les regards d’Hermione, Ron et Harry se croisèrent alors que les deux amis se levèrent en même temps pour suivre le directeur qui avait déjà quitté la grande salle.

***

Poudlard, octobre 1977

Cela faisait maintenant une semaine que James et Eléa étaient ensemble, ils s’entendaient bien, et rien que pour passer devant le regard envieux des filles de Gryffondor, cela valait le coup, se disait Eléa.
Elle commençait à s’attacher à lui ; or, ce n’était pas un sentiment auquel elle était habituée. Ces deux derniers petits amis ou plutôt les deux seuls, avaient été plus des passe temps qu’un attachement sentimental.

Elle posa ses yeux sur le parchemin vide sur la table, décidément cela ne lui réussissait pas d’avoir un petit ami, elle avait passé une heure à rêvasser au lieu de travailler... Elle rassembla ses affaires de la bibliothèque et se dirigea vers le grand Hall. Elle devait absolument parler à Snape.

Le dernier cours de potions avait été catastrophique, elle avait pratiquement fait exploser son chaudron car elle avait omis les gouttes de rosée et tourné la potion dans le mauvais sens. Le professeur MacFair avait été consterné par tant d’inattentions tandis que Lily lui avait fait un signe de la tête lui demandant si elle allait bien. Snape, quant à lui, s’était contenté d’esquisser un sourire et de lever les yeux au ciel. Elle avait encore hérité d’un devoir supplémentaire et était apparue comme une incapable aux yeux du reste de la classe.
Elle sortit en trombe de la bibliothèque, bousculant des premières années et, sans s’excuser, descendit pour essayer de trouver celui dont dépendaient ses résultats aux ASPIC.

Il n’était pas dans le hall, ni dans la grande salle, mais dans le parc, à l’ombre d’un arbre, un peu en retrait des autres élèves.
Elle s’approcha de lui, il ne remarqua pas sa présence ou ne daigna pas lever la tête.
Elle leva un sourcil, soupira et s’assit à côté de lui. Il referma brusquement son livre dans un bruit sourd et leva la tête vers elle.

« Que me vaut l’extrême honneur de ta présence à mes côtés ? » dit-il sarcastiquement.
« Oh je t’en prie Severus », répondit-elle d’un ton las, «épargne-moi ce genre de réflexion …. » Elle se tut quelques secondes : « en fait, j’ai besoin de toi… »
« Et à quel sujet » demanda-t-il étonné. Il continua d’un ton mielleux : « en quoi pourrais-je t’être utile ? »
« Il me semblait que cela aurait été logique pour un esprit comme le tien », dit Eléa sèchement : « j’ai besoin de ton aide en potion, il faut que j’obtienne le niveau aux ASPIC. »
A la surprise d’Eléa, Severus se mit à rire : « Ah oui, en effet, tu as besoin de mon aide !!» Il reprit son sérieux : « Et pourquoi je t’aiderais ? »
Elle le regarda dans les yeux « Severus, on ne sait jamais de quoi demain sera fait, crois-moi… »
Il soutint son regard et esquissa un sourire : « tu as raison, on ne sait jamais de quoi demain sera fait. » Il réfléchit quelques secondes : « C’est d’accord, je t’aiderai, mais par pitié il va vraiment falloir que tu te concentres. Je me demande comment tu as pu être acceptée dans ce cours.»
Elle sourit : « Sincèrement je me pose la question à chaque cours ».

Ils restèrent un moment à discuter à l’ombre de l’arbre. Apparemment Eléa avait réussi à briser la glace et ce garçon à l’allure étrange était plutôt sympathique malgré son aspect glacial.
Ils parlèrent un peu de leur passé, Eléa lui décrivit sa vie en France et à Beauxbâtons, qui finalement, ne lui manquait pas. Elle évoqua même sa mère avant d’être interrompue par James qui semblait légèrement énervé.
« Désolé de vous déranger », dit-il d’un ton faussement poli avant de se tourner vers Eléa : « il me semble que nous avions quelque chose de prévu, non ? ».

Eléa se sentit rougir, elle avait oublié son rendez-vous avec James, comment avait-elle pu…
« Oh James je suis désolée », répondit-elle confuse, « je n’ai pas vu le temps passer… »
Il tourna son regard vers Severus et le dévisagea : « Ah oui, vraiment ? »

Sentant l’atmosphère s’alourdir, Eléa se leva : « Je suis désolée Severus, je dois y aller, à demain alors ? »
« Oui, à demain », se contenta-t-il de répondre.

Elle prit le bras de James et ils s’en allèrent. Il était en colère. Les mâchoires serrées, il marchait vite et ne daignait pas adresser un regard à sa petite amie. Au bout de cinq longues minutes à ce rythme, Eléa en eut assez, et s’arrêta net coupant James dans son élan.

« Tu vas me dire ce qu’il se passe ?? »
Il la regardait froidement. N’obtenant pas de réponse, elle continua : « James, parle-moi… »
Il soupira : « Sais-tu qui est Severus Snape ? »
« Le meilleur élève de potion de tout Poudlard ? » répondit-elle un sourire en coin.
« Et aussi un Serpentard, adepte de magie noire qui soutient les idées de Voldemort, un proche de Lucius Malfoy… »
« Et alors ? » Elle employait à présent un ton de défi : «Je me moque dans quel camp il est, ce qui m’intéresse c’est réussir mes examens. »
Il la dévisagea : « Je ne te comprends pas, comment peux-tu fréquenter quelqu'un comme lui ? »
« Non, là, c’est moi qui ne te comprends pas James, tu es ridicule, tu as autant de préjugés qu’eux. » Le ton était froid, elle ouvrit la bouche mais finalement elle se tut « ne dis rien sur le coup de la colère », pensa-t-elle, « tais-toi, ce n’est pas le moment ».

Elle essaya de se reprendre et regarda James en essayant d’avoir un regard moins…courroucé, mais le sien n’avait pas changé. Il la toisait.
« Je crois qu’il vaut mieux qu’on ne se voit pas ce soir », annonça-t-il finalement mettant visiblement un terme à la conversation.

Eléa eut l’impression de recevoir une douche froide.
« Attends, tu ne vas pas annuler nos projets à cause d’un petit malentendu ? »

Il ne prit pas la peine de répondre, il se contenta de retourner au château sans un mot laissant Eléa dans le parc.

***

Elle décida de rentrer aussi, d’aller à la bibliothèque pour se détendre et oublier cette histoire, en espérant que James lui reparlerait au dîner. Elle entra et se dirigea vers « son » coin, une petite table cachée entre deux rangées d’histoire de la magie, rayonnage peu fréquenté, lorsque son regard fut attiré par une chevelure rousse qui rayonnait sous le soleil. Lily. Elle pourrait lui en parler, elle connaissait James beaucoup mieux qu’elle. Eléa changea de direction et s’apprêta à l’appeler, mais elle entendit une autre voix parler avec elle. Une voix masculine. James. Instinctivement, elle se cacha dans les rayonnages et écouta.

« ….je ne la comprends pas, quand je lui ai dit que Snape était adepte de magie noire, elle n’a rien dit », expliquait James toujours sur les nerfs.
« Peut-être n’a-t-elle pas conscience de ce que ça signifie… » répondit simplement Lily.
« Tu plaisantes j’espère ?! Je ne l’aurais jamais cru comme ça, mettre son ambition en premier, avec ce qu’il se passe en ce moment….je m’en veux de l’avoir invitée… »
« Ca ne veut rien dire James… et oui tu n’aurais peut-être pas dû te jeter sur elle sans la connaître mieux en effet », lui dit-elle sur un ton de reproche.
« Serais-tu jalouse ? »

Le sang d’Eléa se glaça instantanément dans ses veines. Il avait pris le même ton joueur qu’elle connaissait et le silence qui suivit cette question n’augurait rien de bon. Elle se décala un peu pour observer le visage de Lily. Ferme. Mais ses yeux la trahissaient. Elle était jalouse.

« Ne joue pas avec les sentiments des autres James….Eléa tient à toi », dit Lily.

Bizarrement Eléa n’avait pas envie d’écouter la suite de la conversation, elle sortit de la rangée rapidement, tout en restant discrète et elle décida de rejoindre sa chambre en espérant ne croiser personne.

***

Elle passa une mauvaise nuit qui lui parut très très longue. Eléa ne pouvait s’empêcher de se repasser les événements de la journée en boucle.
Peut-être ne devait-elle pas voir Severus finalement.
Mais pourquoi devrait-elle faire cette concession ? Il était le seul à pouvoir l’aider en potion… et par Merlin pourquoi avait-elle voulu à tout prix continuer cette matière ? Jamais elle ne pourrait réussir sans aide, elle manquait de rigueur et de patience. Accepter de ne pas voir Snape serait de la soumission, et cela était inconcevable. Et puis qu’importe qu’il soit adepte de magie noire ou disciple de Voldemort, elle s’en moquait. Non, c’était décidé, elle irait voir Snape. Enfin peut-être. Et Lily. Elle lui avait dit que cela ne la gênait pas qu’elle sorte avec James, elle lui avait donc menti ? Ou peut-être n’en était-elle pas consciente…

Elle réussit à s’endormir d’une humeur massacrante environ une heure avant de se lever. Elle n’avala rien au petit déjeuner, pas plus qu’au déjeuner. Lily lui avait parlé et lui avait expliqué que James ne supportait pas la magie noire. Ne voulant pas remettre le débat sur la table, Eléa acquiesça avant de se rendre en cours de métamorphose, cours qui était commun aux Gryffondor et Serdaigle.

A la fin du cours, James était allé la voir pour s’excuser de son comportement et tenta de le lui expliquer. Il accepta finalement qu’elle aille prendre des cours de rattrapage avec Snape. « Comme si j’avais besoin d’une autorisation… » pensa Eléa et elle se dirigea, tout de même soulagée, vers l’étage inférieur où l’attendait Severus pour leur premier cours.

***

« Où m’emmènes-tu ? » demanda-t-elle.

En effet ils marchaient depuis quelques minutes et avaient descendu quelques étages.

« Chez Serpentard… on sera plus à l’aise et au calme, cela ne te pose pas de problème j’espère ? »
« Euh… non, non, pas du tout… » répondit-elle plutôt inquiète.

Ils descendirent encore, dans les cachots, et devant un mur en pierre, Snape s’arrêta et dit :

« Grindelwald. »

Une entrée se forma dans la pièce et ils descendirent quelques marches, se retrouvant dans la salle commune, qui était gigantesque. Les murs de pierre se dressaient agrémentés de lampes vertes ; de larges fauteuils et canapés de cuir formaient une sorte de salon devant un grand foyer d’où s’élevait un feu. Elle aimait bien cette ambiance, bien qu’il manquait quelques livres à son goût. Snape l’observait et guettait ses réactions. Mais elle lui sourit.
Une silhouette se dressa devant eux. Malfoy la regarda des pieds à la tête, elle essaya de ne pas rougir… il lui adressa un sourire forcé et dirigea son regard d’acier vers Snape.

« Severus, pourrais-je te parler quelques secondes ? » le ton était trop poli pour être sincère.

Ils se mirent un peu à l’écart mais ne baissèrent pas leurs voix…

« Severus, même si je dois avouer que tu as d’excellents goûts en matière de femme… » commença-t-il la regardant à nouveau avant de continuer sèchement « que fait cette Serdaigle ici ?? »
« Elle ne m’intéresse pas Lucius », répondit froidement Snape.

« Comment ça je ne l’intéresse pas ?? C’est bien la première fois qu’un homme dit ça, il est gay ou quoi ? » songea Eléa plutôt outrée de cette « révélation ».

« Je lui donne des cours de potion », continua Snape, « et crois-moi, je sais ce que je fais, elle va te plaire… et je sens qu’elle a beaucoup de… potentiel. »

Malfoy le regarda dans les yeux : « j’espère que tu sais ce que tu fais ».

Puis, jetant un dernier regard en direction d’Eléa, il s’éloigna vers un couple. Snape la rejoignit.

« Qui est-ce ? » demanda-t-elle en montrant le couple vers qui se dirigeait Malfoy.
« Rodolphus Lestrange et Bellatrix Black », répondit-il.
« Black ? » s’étonna-t-elle : « tu veux dire… »
Snape l’interrompit, « oui c’est sa cousine. »

Sirius n’avait jamais fait mention de son lien de parenté avec une Serpentard. A la réflexion, le quatuor évitait un maximum de parler de cette maison, apparemment il y avait eu plusieurs altercations dans le passé, et les professeurs les surveillaient de près.

Il l’emmena dans un recoin de la salle commune où se dressait une table d’acajou. Il y avait déjà emmené tout le nécessaire pour son cours, mais à sa grande surprise, il l’invita à s’asseoir et sortit plusieurs livres et de quoi écrire. Devant son regard étonné, Snape sourit et dit simplement : « pas de potion pour aujourd’hui, nous allons revoir toutes tes bases ».
Cela se passa plutôt bien, elle avait de très bonnes notes en herbologie, et d’après lui, ses lacunes se situaient plutôt dans le manque de concentration et l’étourderie.

Ils travaillèrent environ deux heures, puis Rodolphus arriva. Il se présenta à Eléa et ils allèrent discuter dans le « salon » en compagnie de Malfoy, Crabbe, Goyle et Bellatrix.

Eléa avait eu l’impression de subir un interrogatoire, son passé, ses parents… le fait que sa mère soit d’ascendance « pure » avait son importance, elle le savait. Ils lui posèrent des questions sur son père. Elle resta très vague, et insista sur le fait qu’elle le connaissait très mal… elle sentit que Lucius savait qu’elle cachait quelque chose mais à son grand soulagement, il n’insista pas.

L’heure du dîner approcha et ils quittèrent ensemble la salle commune pour aller se restaurer.

« Tu devrais peut-être t’éloigner de nous », dit Bellatrix, d’un ton acide : « Que dira ton cher petit ami s’il te voit avec nous ? »

Un silence s’installa. Elle regarda Bellatrix dans les yeux et lui répondit :
« James n’a pas à me dire qui je dois fréquenter, et de plus, ça ne te regarde pas. »

Au fond d’elle-même, Eléa n’espérait qu’une chose : que James ne soit pas déjà dans la grande salle.

Ils arrivèrent dans le grand Hall. Elle était entourée de Severus et Rodolphus, et marchait derrière Lucius. Il s’écarta un peu vers la droite… et elle se trouva face à James, Sirius et Rémus. Il la regardait, et elle pouvait lire dans son regard ce qu’elle redoutait… Sirius et Rémus échangèrent un regard inquiet. Les Serpentards observaient la scène.

James sortit dans le parc et Eléa sentit ses jambes se dérober… elle réussit à bouger au bout de quelques secondes et sortit à son tour.


***

Azkaban, fin septembre 1996

-Lucius… Tu ne songes tout de même pas sérieusement à me laisser croupir là ?…
-Eléa…

La voix était douce et harmonieuse, ferme, énigmatique et envoûtante. Lucius hésita un instant, son regard balaya les alentours mais dans la pénombre des souterrains, il était difficile de distinguer une forme humaine ou animale si elle se trouvait à l’écart. Il n’avait pas particulièrement envie d’éclairer l’endroit de peur d’être repéré et de saboter le plan d’évasion et puis ça ne pouvait pas être elle, c’était impossible, elle avait disparu depuis maintenant plus de seize ans…

Il devait certainement entendre des voix, il ne pouvait en être autrement... Eléa avait à l’époque disparu du jour au lendemain, enceinte de cinq mois, sans laisser de trace. Tous les sorts de localisation mis en place n’avaient rien donné et elle était introuvable alors que les rumeurs les plus folles avaient alors commencé à circuler : suicide, meurtre commandité par Voldemort ou par l’Ordre du Phœnix, exil… Le mystère était resté entier et la légende avait perduré.

- Lucius...

Il cessa un instant de respirer, ferma les yeux et se concentra sur son environnement essayant d’entendre à nouveau la douce voix de celle qui fut il y a longtemps sa compagne.

- Lucius... Fais tomber les murs...
- Quoi ??! Quels murs ? ? Qu’est-ce que c’est que cette mascarade ?! hurla-t-il pensant qu’il devenait fou, on est dans des souterrains ! Je ne peux pas t’entendre, tu n’es pas réelle !

La lumière qui jaillit un instant de la paroi rocheuse l’obligea à fermer les yeux, il sentit le sol trembler légèrement sous ses pieds et quand il posa sa main sur la paroi poreuse, la chaleur qui en émana le fit reculer de trois pas. Quand il ouvrit à nouveau les yeux, elle était là, devant ses yeux, une cellule semblant être sortie de nulle part.

- Lucius, je t’attendais...

Il ne put s’en empêcher, il se mit à éclater de rire, un rire bruyant aux frontières de la démence qui dura et parut au bout du compte plus que forcé. Il reprit le contrôle de lui-même et avança prudemment jusqu'à la nouvelle cellule.

- De l’eau a coulé sous les ponts Eléa tu sais..., commença-t-il d’une manière séductrice dont il avait le secret tout en tentant de l’apercevoir, les choses ont changé... Je suis marié et père de famille à présent...
- Et alors ? Je suis mère de famille aussi...
- Ne raconte pas n’importe quoi ! Et puis ce n’est pas ici que tu aurais pu élever ton enfant...

Elle ne répondit pas, elle avait reculé au fond de son cachot, il en était sûr malgré l’obscurité totale.
- Approche que je te vois..., murmura-t-il cherchant sa silhouette.
- Non...
- Lumos !
- Nox !

Lucius resta un instant interdit avant de comprendre ce qu’il venait de se passer.
- Tu... tu as tes pouvoirs... Ca fait seize ans que tu es enfermée ici avec tes pouvoirs ?!
- Je t’attendais... J’attendais que tu viennes me chercher...

Il leva un sourcil interrogateur avec un sourire en coin et lui demanda :
- Tu n’as pas la clé pour sortir de ce trou, n’est-ce pas ?
- Non... Malgré tous mes pouvoirs, cette cellule ne peut être ouverte qu’avec le sang de mon père...
- C’est pas vrai... Ce bon vieux Dumby savait bien ce qu’il faisait... Je ne peux rien pour toi ma belle alors, désolé !
- Si tu me laisses, Il ne va pas être content..., chantonna-t-elle presque.

Il ne savait pas quoi penser et hésitait à rejoindre ses amis qui l’attendaient. Il ne pouvait pas la laisser là, elle était morte… Il la croyait morte depuis seize ans et à présent, elle se tenait devant lui… Il ne pouvait pas non plus risquer l’échec de leur évasion et Voldemort lui en voudrait davantage que de l’avoir laissée là, c’était incontestable. Elle ne pesait pas lourd dans la balance face au clan reformé.

Lucius réfléchit un instant et soupira.
- Et où suis-je censé récupérer le sang du vieux fou ??!
- Dans mes veines... Le sang de mon père coule en moi...
- Et tu ne t’es pas coupée toi-même avant parce que ?...
- Je ne le peux pas ! Tu crois mon père stupide à ce point-là ?!
- Je ne crois rien moi..., soupira une fois de plus Lucius, donne-moi ton poignet et presse-toi, on n’a pas toute la nuit ! Les Scrutards doivent nous avoir déjà localisés...
- Les Scrutards sont mes amis, je les ai apprivoisés..., murmura-t-elle en s’approchant et tendant son poignet gauche.
- Ouais, et moi je joue tous les samedis soirs à la belote Moldue avec ton cher paternel, railla-t-il levant sa baguette : acies sanguinis !

Le sang d’Eléa se mit à couler le long des barreaux qui étaient fixés à l’horizontal, il dégoulinait progressivement le long de chaque barreau et paraissait presque noir dans l’obscurité. Quand il toucha le sol, ils reculèrent en même temps et le sang s’insinua lentement le long du dernier barreau légèrement enterré dans le sol rocailleux. Quand leurs regards se croisèrent à nouveau, les barreaux avaient disparu.

Elle ne se pressa pas pour sortir de sa cellule. Quand il la vit cette fois mieux, de plus près, le souffle lui manqua quelques secondes : drapée dans une longue robe noire laissant découvrir ses épaules nues, ses longs cheveux de jais semblaient lui tenir chaud vu sa tenue légère alors qu’elle ne tenait collée contre son ventre qu’une vieille couverture rose.

- Je suis toujours en deuil..., expliqua-t-elle en réponse au regard interrogateur de Lucius.
- Epargne-moi ! cracha-t-il presque lui jetant son manteau sur les épaules : et mets ça ou tu vas mourir de froid... Dépêche-toi, on s’en va !

***

Poudlard, octobre 1977

Eléa était allongée sur son lit, les yeux rougis par les larmes. Elle n’avait pas assisté au cours du matin et essayait de trouver le courage de se préparer pour aller manger quelque chose avant de filer en cours de Défense contre les forces du mal, un de ses cours favoris dans lequel elle excellait.

La soirée de la veille avait été horrible, James n’avait pas apprécié du tout de la voir en compagnie des Serpentards, elle avait eu beau lui expliquer que cela ne signifiait rien, qu’elle était restée avec eux par politesse, mais il ne voulait rien entendre. Pour lui, « traîner » avec eux, c’était adopter leurs idées…ce qu’il ne savait pas, c’était qu’Eléa n’était pas « pro-moldus », au contraire, mais elle s’ était bien gardée de le lui dire. Il ne voulait rien entendre, elle n’avait pas eu le droit de s’expliquer. C’était fini, sans appel. En larmes, elle lui avait demandé si il y avait quelqu’un d’autre dans sa vie mais non, il ne la quittait pas pour une autre femme.
Elle avait passé le reste de la soirée dans la chambre de Lily à lui expliquer ce qu’il s’était passé entre deux sanglots, cela lui apprendra à tomber amoureuse du premier venu…

Elle sortit enfin de sa chambre, et se dirigea vers la grande salle, le repas n’était pas encore servi et les élèves prenaient place, elle inspira profondément et prit un visage résolu.
Elle entra dans la grande salle et rejoignit sa table. Elle ne mangea presque rien, ses « camarades » essayaient de faire comme si rien ne s’était passé et elle leur en était reconnaissante, mais elle sentait sur elle un regard qui la fixait froidement et qui la mettait mal à l’aise. Lucius, pratiquement en face d’elle, ne la quittait pas des yeux et observait chacune de ses réactions ; elle croisa son regard mais ne réussit pas à le soutenir malgré ses efforts.

***


Le cours de Défense contre les forces du mal qui suivit se passa tant bien que mal, en compagnie des Gryffondor. A la fin du cours, James partit de suite, et Sirius s’ approcha d’Eléa.

« Comment tu vas ? » lui demanda-t-il doucement.
« Ca va aller, je m’en remettrais », dit-elle d’un ton amer, « c’est juste que je ne pensais pas que les choses prendraient cette tournure… »
« Ce genre de choses est difficile à prévoir. »
« Jamais je n’aurais pensé qu’il réagirait comme ça, j’aurais peut-être dû attendre de mieux le connaître », dit-elle d’un ton las.
« Ou peut-être t’es-tu simplement trompée de garçon… » lui dit-il en souriant.
«Peut-être… » Elle sourit à son tour : « c’est dommage ». Un silence gêné s’installa.
«Quoi qu’il en soit, ce n’est pas à moi de te dire qui tu dois fréquenter mais fais attention à Malfoy et sa bande… C’est juste un conseil, ok ?»
« Ok. »
Il prit ses affaires et s’éloigna.
« Sirius… » Il se retourna : « Je … enfin… merci. »
« Mais de rien ».

***


Le vendredi passa rapidement, Eléa s’était comme enfermée dans une bulle, elle ne parlait qu’à très peu de personnes et essayait d’oublier ce qu’il s’était passé.

Samedi était enfin là et elle envisageait de passer la journée à la bibliothèque pour rattraper le retard qu’elle avait pris ces deux derniers jours. Elle avait dormi jusqu’au déjeuner et se sentait beaucoup mieux, se joignant même aux conversations des autres élèves.
Après s’être restaurée, elle se dirigea vers sa salle commune pour récupérer quelques affaires, elle essaya de se frayer un passage dans les couloirs. Le temps pluvieux obligeait les élèves à rester à l’intérieur et Eléa eut l’impression qu’ils étaient tous concentrés sur les mêmes étages.
Mais une conversation attira son attention.

« Potter et Evans !! C’est pas vrai ?? » dit une élève de Poufsouffle .
« Si, je te jure, je les ai surpris dans une salle de cours vide du troisième étage », dit une autre élève.

Eléa s’arrêta net. Elle se retourna vers les deux élèves qui blêmirent quand ils se rendirent compte qu’elle était là.

« Répète-moi ce que tu viens de dire », lui ordonna Eléa.

La fille de Poufsouffle était pétrifiée. Eléa sentit une colère noire monter en elle, son sang bouillonnait et son cœur frappait contre sa poitrine. Elle se rapprocha des deux filles qui reculèrent d’un pas et l’élève qu’elle ne connaissait pas lui répéta ce dont elle avait été témoin. Eléa ne réfléchit pas, elle repartit illico en direction du grand hall où elle avait laissé Lily.
Ainsi donc ils lui avaient menti tous les deux, James l’avait quittée pour Lily et cette dernière avait consolé Eléa et l’avait trahie. Trois jours. Seulement trois jours après leur rupture.
Elle arriva dans le grand hall, scruta les environs et repéra Lily. Il y avait beaucoup de monde, mais ça lui était complètement égal.

« Lily », dit-elle d’un ton glacial. Lily se retourna radieuse.
«Tu as changé d’avis ? » son sourire s’effaça en croisant le regard d’Eléa : « que… que se passe-t-il ? » Elle était à présent inquiète.
Eléa continua toujours sur le même ton : « il y a une rumeur Lily… qui court sur toi et James ».

Elle regarda en direction de James et ses acolytes. Ils étaient à quelques mètres sur leur droite, contre un mur, ils n’avaient pas remarqué son arrivée.

« Ne sois pas ridicule Eléa… » Elle regarda à son tour vers James.
« Tu as l’air nerveuse », continua Eléa et le ton qu’elle prenait maintenant était menaçant. Lily en avait pris conscience et recula instinctivement d’un pas.
«Quelqu’un vous a surpris au troisième étage… » chuchota à présent Eléa d’un air dangereux.
Lily la regardait et Eléa pouvait lire dans ses yeux la panique.

« Je te croyais mon amie… Si il y une chose que je déteste, c’est la trahison ».

Elle sortit lentement sa baguette magique. Elle était vraiment hors d’elle, mais elle ne tremblait pas, elle était étrangement calme. Les élèves autour d’elles reculaient, ils venaient de comprendre ce qu’il se passait. Lily prit à son tour sa baguette et commença à la lever pour se défendre.

« Expelliarmus ! » dit fermement Eléa.

Malgré le fait qu’elle avait prononcé le sort d’une voix relativement basse, il fut puissant. Lily fut projetée contre le mur d’en face et sa baguette sauta de sa main. Eléa la rattrapa de la main gauche et s’avançant vers Lily pointa la baguette magique de cette dernière sur sa gorge.
Un cercle d’élèves effarés s’était maintenant formé autour d’elles.

« Je te faisais confiance, je me suis confiée à toi alors que tout ce temps tu ne pensais qu’à lui sauter dessus… » déclara-t-elle toujours à voix basse.
« Ca ne s’est pas passé comme ça… » tenta d’expliquer Lily les larmes aux yeux.
« TAIS-TOI !…Je t’avais posé la question Lily…»

La foule s’écarta brusquement laissant le passage à James, Sirius, Rémus et Peter, baguettes levées.

« A quoi tu joues Eléa ?? » s’écria James.

Toujours la baguette de Lily pointée sur cette dernière, Eléa le regarda et pointa sa baguette de la main droite sur les quatre amis.

« NE TE MELE PAS DE CA JAMES !!! »

Elle recula d’un pas… Elle n’avait jamais vraiment voulu jeter un sort à Lily… seulement lui faire peur, lui faire comprendre…

« Baisse ta baguette tout de suite ! » continua James, « sinon…. »
« Sinon quoi ? » demanda-t-elle ironiquement : « tu me connais vraiment mal James... »

Elle sourit et défiant James, tendit son bras gauche, la baguette de Lily lui touchait maintenant la gorge. James, Sirius, Rémus et Peter s’écrièrent en cœur :

« EXPELLIAR… »
« PROTEGO !! »

Le bouclier qu’elle avait formé était tel que leurs quatre sorts de désarmement rebondirent droit sur eux avec force ; ils furent projetés au sol tous les quatre, inanimés.

Eléa regarda Lily droit dans les yeux :
« C’est la dernière fois que je fais confiance à une sang de bourbe… »
« Mademoiselle Demeteriem ! »

Dumbledore était derrière elle. Doucement, elle rendit sa baguette à Lily et se retourna. Il était furieux mais comme à son habitude très calme, Eléa pouvait sentir sa puissance comme une aura qui s’échappait de lui.

« Professeur Flitwick si vous voulez bien avec l’aide de quelques élèves amener ces quatre à l’infirmerie… » dit-il en désignant les corps de la main. Il acquiesça et s’approcha de James qui commençait à reprendre conscience : « Minerva, s’il vous plaît accompagnez Mademoiselle Demeteriem dans mon bureau, je vous y rejoindrais dans quelques minutes. »
Le Professeur McGonagall, les yeux étincelants, regarda Eléa : « Suivez moi, Mademoiselle. »

Elles quittèrent le hall en direction du bureau du Directeur, elles passèrent devant les élèves de Serpentard, Eléa croisa le regard de Lucius qui la regardait d’un air à la fois surpris et admiratif. A côté de lui, Rodolphus applaudit Eléa et le reste des Serpentards suivit son exemple.


***

Le bureau de Dumbledore était très silencieux comparé à l’agitation du hall, le soleil se reflétait sur de petits objets d’argent disposés sur le grand bureau qui surplombait l’immense pièce. Le professeur McGonagall n’avait pas prononcé un seul mot depuis leur départ, mais ses lèvres pincées et son regard indiquaient qu’elle était vraiment furieuse. Eléa s’en moquait, elle s’approcha du perchoir doré d’où se tenait le magnifique phénix qui la regardait avec curiosité et passa son doigt distraitement sur la dorure.

« Bonjour Fumseck », dit-elle d’une voix douce, « tu te souviens de moi ? »

L’animal poussa un petit cri et approcha sa tête des mains d’Eléa qui le caressa lentement. La porte du bureau s’ouvrit et Dumbledore entra, majestueux dans sa robe ocre et or, le Professeur McGonagall se retira en silence et ils se retrouvèrent seuls. Ils n’échangèrent pas un mot pendant quelques minutes, Dumbledore l’observant assis à son bureau alors qu’elle s’approchait d’un fauteuil.

« Assieds-toi », lui dit-il sans autre cérémonie.

Elle lui obéit et prit place en face de lui. Elle l’observa à son tour et essaya de lire dans ses yeux un quelconque indice de ce qu’il ressentait, mais cela était impossible et il était inutile d’essayer de lire dans ses pensées, ses pouvoirs n’étaient pas assez grands. Dumbledore la sortit de ses pensées brusquement.

« Je ne tolère pas, surtout dans les temps que nous vivons, un comportement et un vocabulaire de la sorte. En particulier de ma propre fille. » Un murmure s’éleva des tableaux qui les entouraient, bourdonnant comme un insecte, puis diminuant progressivement laissant le silence retomber lourdement.

« Je vais vite passer sur les conséquences administratives de tes actes », dit-il en rapprochant son fauteuil du bureau. « Cet incident sera noté dans ton dossier, lors de ce conflit, tu as blessé Peter Petigrew… Madame Pomfresh a bien-sûr pu le soigner, mais l’acte doit être consigné. Officiellement, tu es suspendue trois jours, mais bien sûr tu ne quittes pas le château. » Il se tut quelques secondes. Eléa ne le quittait pas des yeux et se taisait, acceptant la sentence. Il reprit en s’enfonçant dans son fauteuil : « nous n’avons pas trop eu le temps de discuter depuis ton arrivée, et il me semble que cela a été une erreur de ma part. »
« On n’a jamais pris le temps de discuter même avant mon arrivée », dit Eléa doucement, « on ne peut pas dire que tu aies été un père très présent » ajouta-t-elle amèrement.

Dumbledore soupira profondément, laissant transparaître de la tristesse, puis reprit : « les circonstances, malheureusement, ne s’y sont pas prêtées. Mais je ne pense pas que ta mère t’ait élevée avec ce genre d’idées ».

A l’évocation de sa mère, Eléa sentit ses yeux se remplir de larmes.
« Je me les suis forgées toute seule, le jour où j’ai compris l’importance du sang ».

«Qu’entends-tu par là ? », interrogea-t-il dévisageant sa fille.

Il ne s’était pas rendu compte à quel point elle ressemblait à sa mère qu’il avait aimé passionnément, mais ses responsabilités au sein du ministère et à Poudlard l’avaient obligé à se séparer d’elle, Eléa avait par contre hérité de ses yeux bleus perçants dans lesquels il pouvait lire une grande intelligence.

Eléa poursuivit : « Je me suis rendue compte en troisième année que j’avais des pouvoirs que personne n’avait », dit-elle sombrement, « la télékinésie, la faculté de pouvoir me passer de ma baguette pour pas mal de choses… et la puissance des sorts que je lançais. » Son père l’observait par dessus ses lunettes en demi-lunes « jamais je n’aurais eu ces pouvoirs si mon père n’était pas le grand Dumbledore… Aucun enfant de moldus, ou sang mêlé n’aura un jour autant de pouvoirs… »

« Tu as peut-être raison sur certains points », dit-il sèchement, « néanmoins les enfants de moldus, ou les sang mêlés comme tu dis, n’ont pas à être traités avec mépris par les autres élèves, ni à être insultés. Lily était ta meilleure amie ici. » Eléa allait ouvrir la bouche pour le couper mais il la fit taire d’un geste : « je sais que tu as souffert de ta rupture avec James, mais je voudrais que tu t’excuses auprès d’elle ainsi qu’auprès de James, Sirius, Rémus et Peter. »
« Pas question », coupa Eléa, « je ne m’excuserai pas, elle m’a menti, James aussi, et je les avais prévenus de ne pas essayer de me désarmer. »
« Je ne t’obligerais pas à t’excuser, je te laisse avec ta conscience », déclara Dumbledore, « nous allons terminer cette conversation, j’ai une réunion importante au ministère. »

Eléa leva les yeux au ciel. Evidement la seule conversation sérieuse avec son père depuis deux mois et il s’éclipsait pour une « réunion importante ».

« Je pense que quelques heures de retenue avec le professeur Bins te seront bénéfiques, il pourra t’enseigner certaines choses importantes sur les grands mages de notre siècle, qui n’étaient pas tous des … « sang pur »… », dit-il avec un sourire malicieux.

Elle crut rêver, des heures avec le professeur Bins, il ne manquait plus que ça, le cours le plus ennuyeux du monde. S’il se mettait en plus à pleuvoir des araignées, son cauchemar prendrait vie !
Il l’accompagna à la porte de son bureau et soudain il lui caressa les cheveux.
« Prends soin de toi », dit-il affectueusement.

Elle sortit de son bureau, encore émue de ce dernier geste de son père, il n’avait jamais eu ce genre de démonstration d’affection et elle ne savait quoi en penser.

Elle se dirigea vers la bibliothèque pour y finir l’après midi, elle remontrait dans sa chambre pendant le dîner auquel elle n’assisterait pas, elle avait hâte de se coucher et d’en finir avec cette journée interminable, redoutant quand même le lendemain.


***

Poudlard, fin septembre 1996

Harry et Hermione se tenaient tous les deux devant la porte du bureau de Dumbledore. Ils échangèrent un regard inquiet et nerveux mais néanmoins complice, et Harry frappa doucement à la porte. Ils entendirent Dumbledore les prier d’entrer, et ils s’exécutèrent d’un pas mal assuré.

Le vieux sorcier vint à leur rencontre, il paraissait soucieux ce qui ne contribua pas à détendre les deux amis.

- Miss Granger, j’aimerais d’abord parler à Harry... Vous voulez tenir compagnie à Fumseck pendant ce temps-là ? demanda Dumbledore doucement.

Elle acquiesça étant sûre qu’aucun son ne pourrait sortir de sa bouche alors qu’elle avait déjà du mal à déglutir. Harry s’éloigna avec le professeur non sans essayer de lancer un sourire confiant à Hermione, tentative qui échoua lamentablement, le sourire ressemblant davantage à une grimace amère.

Hermione soupira profondément et s’approcha de Fumseck tendant une main. Le bébé Phœnix, qui venait de toute évidence de renaître de ses cendres il y a peu, y déposa sa tête avec affection ce qui lui remit un peu de baume au cœur.

- Je t’en prie Harry, assieds-toi..., déclara Dumbledore s’asseyant lui-même dans son grand fauteuil.

Harry ne se fit pas prier vu qu’il avait la tête qui lui tournait un peu et il observa un instant le vieux sorcier qui avait croisé ses mains sur son bureau hésitant vraisemblablement sur la manière d’aborder le sujet qu’il n’allait de toute évidence pas aimer. Il baissa alors les yeux semblant trouver un nouvel intérêt fort fascinant pour ses baskets dont une avait les lacets défaits.

- Harry..., commença Dumbledore et Harry releva la tête attendant que le couperet tombe : j’ai une mauvaise nouvelle qui va me conduire à prendre quelques mesures assez radicales vous concernant Hermione et toi...

Si Hermione était elle aussi concernée, ça devait être plus grave qu’il ne le pensait et il se redressa sur sa chaise attendant en tremblant la suite des réjouissances.

- Les Mangemorts se sont échappés d’Azkaban Harry... Lucius Malfoy a réussi à reformer son clan, ils se sont échappés dans la nuit, sur le petit matin... Je viens de recevoir le rapport des Scrutards. Inutile de te dire que tu es en danger à présent... Vous êtes en danger, tous...

Dire qu’il fut surpris serait faux, mais l’entendre de la bouche de Dumbledore lui-même était quand même impressionnant, et le ton grave avec lequel le vieux sorcier venait d’annoncer la nouvelle ne laissait pas envisager le meilleur pour l’avenir.

- Harry, poursuivit Dumbledore, je ne peux plus te laisser sortir de Poudlard à présent, tu ne peux plus quitter le château, tu vas devoir rester ici, près de moi...
- Et... et Hermione ? Qu’est-ce qui se passe pour Hermione ?

Un voile passa devant les yeux bleus du directeur qui répondit incertain :
- De par vos liens, Miss Granger est également en danger et elle n’est pas non plus en sécurité chez ses parents. Je ne peux pas la laisser repartir chez elle durant les vacances Harry...
- Mais... mais, bafouilla Harry, Hermione se faisait une joie de rentrer chez elle pendant les vacances… Elle n’est pas concernée, vous ne pouvez pas la priver de ce Noël, ils n’interviendront pas dans le monde des Moldus, c’est trop risqué pour eux… Ils chercheront à s’en prendre à moi, pas à elle…
- Rappelle-moi Harry qui vous a attaqués toi et ton cousin l’année dernière au coin d’une rue en plein cœur du monde des Moldus...
- Les Détraqueurs..., marmonna Harry baissant à nouveau les yeux tout à coup abattu.

Il le savait au plus profond de lui, bien sûr que les Mangemorts se feraient une joie de semer la pagaille dans le monde des Moldus, ils avaient déjà causé de nombreuses catastrophes de par le passé, et évidemment qu’Hermione courrait un risque en y retournant pendant les vacances…

Dumbledore se leva et descendit les quelques marches qui menaient au niveau inférieur de son bureau et il invita Hermione à venir les rejoindre.

Elle regarda Harry qui avait toujours le regard baissé et qui n’osait pas la regarder dans les yeux. Dumbledore reprit ses explications. Il avait préféré leur annoncer la nouvelle séparément et il avait pensé qu’Harry, étant le principal intéressé, se devait de l’apprendre en premier.

Elle se doutait elle aussi de la nouvelle qu’elle venait d’apprendre, mais savoir Harry en danger de mort ainsi qu’elle-même, Ron et finalement tous les élèves de l’école fut trop à supporter d’un coup. Elle était forte pourtant mais ajouté à tout cela le fait qu’elle ne verrait pas ses parents à Noël eut raison d’elle et elle ne put se retenir plus longtemps, elle fondit en larmes...

Harry et Dumbledore furent surpris et ils restèrent immobiles ne sachant pas comment réagir. Elle se leva subitement bientôt imité par Harry qui finalement la prit dans ses bars, essayant de la rassurer.

Dumbledore les regarda, ému, avec tendresse, mais le voile sombre dans son regard sembla tout à coup s’épaissir et il parut plus vieux qu’il ne l’était déjà.

***

Le cours sur les Arts divinatoires venaient de s’achever et Harry, Hermione et Ron étaient tous les trois assis sur les marches de l’escalier, Harry racontant à un Ron médusé la discussion qu’ils avaient eu avec Dumbledore.

-Et pourquoi je ne reste pas au château pendant les vacances moi ?? demanda le rouquin se sentant mis à l’écart.
-Parce que tu ne vis pas dans le monde des Moldus Ron !! répondit Hermione légèrement agacée, tu ne risques rien dans ta famille Ron… Vous êtes tous armés jusqu’aux dents et Molly serait trop déçue, même Percy sera là…
-Hermy…, lança Harry tentant d’apaiser les tensions.
-Tu es aussi bien chez toi Ron, poursuivit-il, les vacances ne vont pas être drôles ici tu sais…
-Ouais, peut-être, mais je préfèrerais rester avec vous…

Ils restèrent silencieux quelques instants et le temps sembla alors suspendu. Ils pensaient certainement tous les trois à la même chose : le clan des Mangemorts était à nouveau réuni et il ne tarderait pas bientôt à rejoindre leur Maître. Ils allaient encore sûrement essayer de tuer Harry, la destinée le voulait ainsi, le monde des sorciers et des Moldus réuni ne pouvait tolérer que Voldemort et Harry Potter soient vivants tous les deux, il fallait que l’un des deux tue l’autre. Et pour quelle raison ? Faire triompher le Bien ou le Mal ? Jamais il n’en serait ainsi… On ne triomphe pas d’une force supérieure qui nous dépasse, qu’elle soit bonne ou mauvaise…

-Alors ? Qu’est-ce qu’on fait ? demanda soudainement Hermione.
-Comment ça « qu’est-ce qu’on fait » ?? demanda à son tour Ron.
-On ne va quand même pas rester là les bras croisés ?!, insista-t-elle, les recherches sur la prophétie doivent s’intensifier et il nous faut préparer un plan d’attaque contre les attaquants !
-Le château n’est pas encore pris d’assaut Hermy ! répondit Harry un léger sourire aux lèvres.
-Je ne suis finalement pas mécontent de rentrer chez moi pour les vacances…, grimaça le rouquin faisant rire ses deux amis.
-En attendant, je propose un goûter dans la salle commune…, déclara Harry.
-Bonne idée !, acquiesça Ron, ‘mione t’en penses quoi ?

Hermione ne répondit pas, elle fixait l’escalier transversal d’où se tenait de toute sa hauteur Draco Malfoy qui l’attendait. Un frisson la parcourut en apercevant le Serpentard alors qu’elle réalisa qu’elle devait passer tant de temps avec le fils de celui qui tenterait encore de tuer son meilleur ami.

-Tu n’es pas obligée d’y aller Hermy…, souffla Harry.
-Ne t’en fais pas, ça ira… Je suis armée, répondit-elle serrant d’une main sa baguette dissimulée sous sa robe, et pas d’humeur aujourd’hui !

Elle s’éloigna sous les regards compatissants de ses amis.

-Cette idée de Dumbledore de rapprocher les Maisons est une stupidité si tu veux mon avis ! râla Ron.
-Pourquoi ? Que reproches-tu à Luna ?? Tu aurais pu faire équipe avec Pansy Parkinson vieux…, répondit Harry un large sourire aux lèvres.

Ils s’éloignèrent à leur tour en pouffant non sans jeter un dernier regard à Hermione qui suivait Draco en traînant les pieds.

***

Albus Dumbledore faisait les cents pas dans son bureau visiblement tourmenté. Il avait omis volontairement de signifier un petit détail à Harry et Hermione concernant l’évasion des Mangemorts. Le clan était à présent reformé au complet et sa fille était à nouveau en liberté avec la folie qu’elle avait sûrement emmagasinée durant seize ans de captivité… Son secret devait être préservé, il ne pouvait en être autrement, il ne devait en aucune manière être révélé pour ne pas ébranler davantage ces enfants déjà durement touchés par les récents événements.

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Dernière édition par Rowan le 03 Oct 2004 22:51; édité 1 fois
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MessagePosté le : 28 Sep 2004 09:54
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Ce nouveau chapitre est excellentissime !
J'aime beaucoup le personnage d'Elea (mais il a fallut que je relise la phrase trois fois avant de réaliser qu'elle était la fille de Dumbledore ! :crazy: )
Juste une question :
A quand la suite ? :D
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MessagePosté le : 28 Sep 2004 19:33
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:D merci Eilane !!! :kiss:
/me adore Eléa aussi... :aw: bin quoi j'ai pas le droit d'adorer un perso que j'ai créé ?

la suite...je sais pô, :o c'est poulette qui décide....et dire qu'on aurait pu poster les 6 premiers chapitres d'un coup.... :evil:

hs: Eilane c'est qui sur ton avatar et ta sign ?? (que j'aime beaucoup au passage...) ?
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MessagePosté le : 28 Sep 2004 19:58
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Eléa a écrit :
la suite...je sais pô, :o c'est poulette qui décide....et dire qu'on aurait pu poster les 6 premiers chapitres d'un coup.... :evil:

:angel:
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MessagePosté le : 28 Sep 2004 19:59
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Oui Sista ??? :evil: un mot à dire ?? :mock:
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MessagePosté le : 28 Sep 2004 20:01
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hummm non, ah si, j'aime être beta readeuse :evil:
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MessagePosté le : 28 Sep 2004 20:08
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:evil: hihi ....j'en connais certaines du même avis....
:o moi aussi j'aime être béta readeuse...seulement là....ls auteurs sont occupés... :(
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MessagePosté le : 28 Sep 2004 22:54
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Eléa a écrit :
la suite...je sais pô, :o c'est poulette qui décide....et dire qu'on aurait pu poster les 6 premiers chapitres d'un coup.... :evil:


quoi ????? Et vous avez décidé de laisser nos petits coeurs fragiles attendre ! C'est très mal ! Vous devrez répondre de vos actes si je fais un arret cardiaque pour avoir trop attendu la suite de cette si merveilleuse fic ! Vous aurez ma mort sur la conscience :evil:

Citation :
hs: Eilane c'est qui sur ton avatar et ta sign ?? (que j'aime beaucoup au passage...)


[HS] c'est Christiana Reali...Je voulais une sign sur Eilane, le perso de ma fic et j'ai trouvé que l'actrice la plus proche physiquement d'elle, c'était Christiana Reali, qui je trouve, est vraiment très très jolie ![/HS]
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MessagePosté le : 28 Sep 2004 23:10
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:o torturer et faire pateinter nos lecteur est notre petit plaisir... :evil:

HS: Christina Reali te vas trés bien...j'aime bien mettre une tête sur les persos, pour les mêmes raisons que j'ai choisi Amy Lee pour Eléa...c cool en lisant ta fic j'aurais en tête enfin un visage !! :smile:
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:o Tout simplement Géniale! :clap: :clap: :clap: Très bon chapitre,ya du suspense j'aime sa :razz: Aller la suite! :D
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MessagePosté le : 03 Oct 2004 22:44
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Note : Je sais, Muse en 96, ça le fait pas, j'avais envie c'est tout...

Ah, et rating pour ce chapitre : PG-13, poulette s'est lâchée... :D

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Chapitre 3 : L’ombre et la lumière


Poudlard, octobre 1977

Après le « duel du Grand Hall » comme l’appelaient les élèves de l’école, Eléa fut mise à l’écart de toutes activités et pendant les cours, personne ne lui adressait la parole. Ses « camarades » de chambre l’ignoraient royalement, ce qui sincèrement ne l’affectait pas du tout. Bizarrement, c’était l’amitié de Lily qui lui manquait le plus.
Les heures passées à refaire le monde, celles passées à étudier ensemble ou encore à parler de leur avenir… elle se sentait seule à présent et un peu perdue. Même si elle ne pouvait parler à Lily de son père et de qui il était, elle pouvait au moins lui demander des conseils ou simplement lui parler de ce qu’elle ressentait. Mais à chaque fois qu’elle revoyait son visage, elle sentait la colère remonter à la surface comme les petites bulles qui surviennent lorsqu’une potion commence à bouillir ; mais après les petites bulles, arrivent les grosses et ensuite l’explosion. Il lui faudrait du temps avant qu’elle puisse lui parler à nouveau.
Lily, de son côté, soutenait son regard mais ne prononçait aucun mot, James était furieux, Rémus toujours aussi flegmatique ne disait rien, Peter était sorti de l’infirmerie quelques jours après l’incident mais évitait de croiser son chemin. quant à Sirius, il lui en voulait beaucoup, il était le seul à lui avoir dit ce qu’il pensait, il comprenait son emportement, son acte, bien qu’il ne l’approuvait pas mais il ne lui pardonnait pas ses paroles. Comme quoi les paroles sont souvent plus violentes et douloureuses qu’une quelconque atteinte physique.
Seuls les Serpentards venaient à elle et qui plus est, la respectaient.
Le dimanche suivant l’incident, quand elle descendit dans la Grande Salle pour déjeuner, Eléa comprit qu’il serait très difficile pour elle d’aller s’asseoir à la table de sa maison. Lorsqu’elle entra et qu’un silence de mort se fit soudain, tous les regards se tournèrent vers elle, mais Rodolphus s’était levé et lui avait fait une place entre lui et Lucius. Depuis, elle partageait tous ses repas avec eux et bien qu’elle n’était pas très bavarde, elle appréciait leur présence, mais elle évitait de croiser le regard de Lucius, car quand elle plongeait dans ses yeux bleus d’acier, elle se sentait faible.

***

Somnolant devant un devoir d’histoire de la magie pour le professeur Bins, tout aussi passionnant que ses cours, Eléa n’avait pas sentie la présence du Préfet de Serpentard qui, appuyé contre le mur, l’observait silencieusement. Il prit une chaise et la ramena près d’elle. Elle sursauta quand il vint s’asseoir.

« Lucius ! Je ne t’avais pas vu arriver », dit-elle dans un murmure. Elle rassembla quelques affaires pour lui laisser un peu de place. Elle était nerveuse en sa présence : « que…tu voulais me parler ? » bredouilla-t-elle.

« En effet », le ton de sa voix était doux et séducteur.

Eléa le regardait à présent, leurs visages étaient à une dizaine de centimètres l’un de l’autre et elle pouvait sentir son parfum enivrant. Sa peau était claire et lisse, sans défaut, ses longs cheveux encadraient son visage pointu et ses yeux, si froids mais si attirants, étaient presque hypnotiques.

« Je voulais te prêter quelque chose », dit-il en lui tendant un vieux livre.

« Magie Noire, anciens rites et tradition », lut-elle. Elle le regarda d’un air interrogateur : « pourquoi me prêter ce livre ? »

« Il est de ma bibliothèque personnelle, je pense qu’il pourrait t’intéresser », répondit-il.

Eléa était ennuyée. Même si elle partageait les idées de Serpentard, elle n’était pas sûre de vouloir connaître la magie noire. Bien qu’attractif, ce domaine lui faisait peur et elle ignorait si elle avait envie d’y mettre un pied dedans.

« Je ne sais pas si c’est une bonne idée Lucius », avoua-t-elle tout en repoussant le livre.

Surpris de sa réaction il insista : « Au contraire, la force dont tu as fait preuve contre Potter et les trois autres était assez exceptionnelle… » Elle détourna sa tête mais il l’obligea à le regarder portant une de ses mains à son visage :« Tu ne dois pas avoir honte de ce qu’il s’est passé, au contraire… tu es à part », murmura-t-il un sourire aux lèvres, il continua en se rapprochant encore d’elle « il est rare de posséder un tel pouvoir à ton âge et surtout, de savoir le maîtriser … » il prit dans sa main le poignet d’Eléa « le sang qui circule dans tes veines doit être exceptionnellement…pur » dit-il tout en lui caressant doucement l’intérieur de l’avant bras, suivant les pâles lignes bleues de ses veines, ses yeux plongés dans les siens.

Eléa fut parcourue par un frisson électrique des pieds à la tête si intense qu’elle en fut pétrifiée, jamais elle n’avait ressenti un tel désir pour un homme, et elle sut à cet instant précis qu’elle ne pourrait jamais lutter contre Lucius Malfoy, aussi forte qu’elle pouvait être. Il l’avait sous son charme, il le savait, il pouvait le sentir et il en retirait un plaisir jubilatoire.

« Tu mérites mieux que Serdaigle, tu vaux mieux qu’eux tous réunis, tu mérites le monde… et je peux te l’offrir… » lui dit-il dans un souffle.

Sur ces derniers mots, il se leva et quitta la bibliothèque. Eléa était abasourdie par le discours que lui avait tenu Malfoy, mais elle était troublée par le pouvoir qu’il exerçait sur elle. Elle sortit à son tour de la bibliothèque, marchant à vive allure ; perdue dans ses pensées, elle percuta un élève lui faisant tomber ses livres.

« Oh, pardon, je suis vraiment désolée », dit-elle en se précipitant pour les ramasser. L’élève se baissa à son tour pour l’aider et soudain s’arrêta .

« Tu vas bien Eléa ? »

Etonnée, elle releva la tête et regarda son interlocuteur, elle n’avait pas remarqué qu’il s’agissait de Rémus Lupin. Ils ne s’étaient pas parlés depuis le « duel ».

« Rémus… excuse-moi, je ne regardais pas où j’allais », dit-elle confuse.
« Ce n’est rien, ce n’est pas comme si tu m’avais assommé pendant dix minutes lors d’un duel », plaisanta Rémus. Le visage d’Eléa s’assombrit. « Je plaisante Eléa ! » Ils se relevèrent, et il l’observa : « tu as l’air soucieuse, troublée », remarqua-t-il.

« Euh….oui, c’est vrai », avoua-t-elle, « mais ce n’est rien…ça ira ».
« Tu veux m’en parler ? » lui demanda-t-il d’un air compatissant.
« Après ce qui s’est passé », s’étonna-t-elle, « tu veux que je me confie à toi ? … »
« Tu sais », soupira-t-il, « je préfère que tu te confies à moi, plutôt qu’à un Serpentard, je ne suis pas pour te laisser dans ton coin parce que tu as fait une erreur…et entre nous, c’était un superbe sort de protection ! » Il lui fit un clin d’œil et elle sourit enfin.

Ils trouvèrent une salle de cours vide, non loin du bureau de Dumbledore et ils s’assirent. Elle lui raconta alors dans quel état d’esprit elle vivait depuis l’incident et son rapprochement avec les Serpentards et surtout l’origine de son trouble, Lucius Malfoy.

Il resta silencieux quelques secondes, il n’avait pas l’air surpris par ce que lui avait avoué Eléa.
« Je connaissais l’intérêt de Malfoy pour toi », finit-il par dire, rompant le silence reposant de cette partie du château, « surtout depuis l’incident du Grand Hall. Si avant il te regardait pour ton physique, maintenant il le fait aussi pour tes pouvoirs ».

Elle resta pensive, contemplant le tableau vide en face d’elle, ses pouvoirs…elle ne savait même pas où était leur limite.
« Tu sais ce que je pense de lui, je ne l’ai jamais caché, mais tu dois faire des choix », reprit-il en regardant Eléa dans les yeux, « le magie noire est attractive, puissante et il ne fait aucun doute qu’une personne avec des capacités telles que les tiennes pourrait faire des choses assez incroyables. Mais méfie-toi, c’est un engrenage, comme ta relation avec Malfoy… »

Elle le regardait à présent tristement. Il avait raison, mais elle savait que quoi qu’il puisse dire, elle avait déjà pris sa décision.
« Si tu as besoin d’aide ou de conseils, je serai toujours là pour toi, je te le promets ».
« Merci Rémus », sourit–elle avec reconnaissance, « je ne l’oublierai pas. »
« Ah, Monsieur Lupin, je vous cherchais. » Dumbledore venait de rentrer dans la pièce « j’espère que je ne vous interromps pas », dit-il malicieusement. Il était évident qu’il avait entendu la conversation.
« Non, Monsieur », répondit Eléa, « j’allais partir ».

Elle se leva, adressant un regard de remerciement à Rémus et se dirigea vers son père. Il la regarda et sourit faiblement.
« Tout va bien, Mademoiselle ? »
« Oui Monsieur le Directeur », répondit-elle en essayant de ne pas être trop sèche.

Rémus se leva alors et les observa avec étonnement, l’un après l’autre. Le sourire de Dumbledore s’effaça et Eléa ne comprit pas tout de suite ce qui était en train de se passer.
« Par Merlin… », souffla Rémus, « c’est incroyable…je n’avais pas remarqué… »
« Rémus », commença le Directeur, « il va falloir garder tout cela pour vous… »
« Oui, je comprends, c’est trop important, surtout avec la guerre… »
Eléa réalisa de quoi ils parlaient. « Comment as-tu su ?? » s’étonna-t-elle.
« J’ai certaines…capacités, qui me font voir, ou plutôt ressentir des choses que la plupart des humains ne voit pas », se contenta-t–il de répondre.
« J’ignorais que les loups garous avaient de telles capacités ».
Lupin la dévisagea : « Depuis combien de temps le sais-tu ? »
« Quelques jours après mon arrivée, il y a eu la pleine lune et cela m’est apparu évident ».
« Personne ne doit savoir qu’Eléa est ma fille », déclara Dumbledore, inquiet.
« Votre secret sera bien gardé, n’en doutez pas ».

Eléa se sépara d’eux afin de regagner sa chambre. La journée avait été longue et elle avait besoin de faire le point sur ce qui s’était passé. Elle entra dans la salle commune des Serdaigles et le silence se fit. Ils la regardèrent comme si elle était un intrus, ce qu’elle était, elle en avait conscience. Elle sourit ironiquement et monta dans sa chambre vide. Elle était enfin seule et au calme, pensa-t-elle tout en s’allongeant sur son lit moelleux. Après quelques minutes, le sommeil ne venant pas, elle s’assit et prit le livre de Lucius, elle le regarda quelques secondes, caressant sa couverture usée du bout des doigts et hésitante, l’ouvrit.


***

Poudlard, fin octobre 1996

C’est étrange comme la vie ne tient à rien finalement et c’est effrayant la manière dont elle peut basculer en une fraction de seconde… Un acte manqué, un faux pas, une mauvaise direction, un malentendu inavoué, un mensonge volontaire… Une fenêtre ouverte par laquelle il n’aurait pas fallu entrer… Il virevoltait joyeusement dans la salle de cours où un silence et un calme olympien régnaient alors, à moins que le déjeuner n’avait eu raison des élèves qui écoutaient le cours d’une oreille distraite, somnolant parfois ou rêvassant et songeant au moment de grâce qui les libèrerait de cette captivité temporaire et toute relative. Il était bleu et vert avec il lui semblait quelques cercles couleur or sur le bout des ailes. Les couleurs étaient vives et c’était ce qui avait retenu son attention tandis qu’elle avait capté à la lumière du soleil le battement aérien régulier des ailes fines comme du papier à cigarettes. Elle le trouvait beau, elle aurait voulu le toucher, qu’il vienne se poser sur sa main avant de repartir vers le soleil. Mais voilà, à trop s’aventurer, le danger est inévitable et elle fut désolée, presque chagrinée, quand elle le vit finir sa vie, happé par Buddy, le caméléon, qui avait pris par ruse les mêmes couleurs que lui, bleu et vert…

-Miss Granger ?

Hermione leva les yeux et sortit de sa torpeur en découvrant le Professeur McGonagall qui la regardait par dessus ses petites lunettes rondes attendant vraisemblablement quelque chose d’elle.

-Je… je vous demande pardon ? Je n’ai pas bien entendu la question…, bafouilla-t-elle honteuse d’avoir décroché des explications pourtant fort intéressantes sur la transformation des végétaux en minéraux.
-Avouez plutôt que vous n’avez pas écouté la question Miss Granger… Vous me ferez pour la semaine prochaine un exposé sur la question en insistant sur l’intérêt curatif du processus. Miss Bolstrode, je vous écoute !

Hermione soupira longuement en regardant autour d’elle si ses camarades avaient remarqué sa gêne… C’était bien plus qu’une gêne, une véritable humiliation, si seulement à cet instant présent, elle pouvait disparaître et être oubliée… Elle n’avait pas l’habitude de se laisser déborder en cours et elle était toujours la première à avoir la réponse à toutes les questions posées par les professeurs. Harry lui adressa un petit sourire de réconfort et elle le lui rendit la mine triste. Le reste du cours se déroula il lui sembla au ralenti et elle en accueillit pour une fois la fin avec soulagement.

-‘Mione, tu te sens bien ? demanda Ron en sortant de la classe l’air soucieux.
-Ca va oui…, répondit cette dernière guère convaincante.
-Je peux t’aider pour l’exposé si tu veux Hermy, proposa Harry de bon cœur, Sirius m’avait donné un livre sur les minéraux et leurs pouvoirs. Il est plutôt intéressant et puis le sujet n’est pas trop difficile, on pourra voir ça ! Si tu veux bien sûr…
-Merci Harry…, répondit Hermione sincèrement un petit sourire aux lèvres, on se retrouve dans deux heures à la salle commune ?
-Ca marche ! répondit Harry avec entrain avant de s’éloigner pour retrouver Hannah qui l’attendait un peu plus loin.
-Bon… Je pourrais vous aider aussi tout à l’heure si vous voulez…, commença Ron regardant par dessus l’épaule d’Hermione.

La jeune sorcière se retourna et elle sourit davantage en découvrant que Ron regardait Luna l’air timide mais avec néanmoins les yeux brillants.

-A tout à l’heure Ron ! déclara-t-elle enfin laissant un Ron en émoi qui ne l’écoutait plus.

Elle prit la direction de la Tour d’Astronomie et croisa Draco visiblement pressé.
-Granger ! Je sais… Dix minutes, dans dix minutes, j’arrive…

Elle leva les yeux au ciel et soupira laissant tomber son sac par terre et maudissant Draco Malfoy tout autant que McGonagall. Elle n’en pouvait plus, elle avait envie de crier, de courir, de s’échapper ou de s'enfouir sous sa couette pour ne plus en sortir… Elle se reprit, ramassa son sac et prit la direction du parc. Elle posa sa robe sur la pelouse afin de s’y asseoir et finalement elle se coucha dessus, sur le dos, les mains derrière la tête, observant les nuages dans le ciel bleu du milieu de l’après-midi. Elle y vit ou s’inventa un château mais pas celui de Poudlard, un qui serait loin d’ici, dans le monde des Moldus, où elle y vivrait avec ses parents. Et Harry. Parce qu’il n’avait plus de parents et que chacun a le droit d’avoir des parents. Ils seraient heureux tous les quatre. Elle s’imagina un cheval noir qu’elle monterait tous les matins et qui l’emmènerait au cœur d’une immense forêt avec un lac dont on ne voyait pas la fin et où Harry pêcherait en compagnie de son père. Le midi, ils seraient rejoints par sa mère qui apporterait le pique-nique et dans l’après-midi, Ron et Ginny arriveraient en bateau sur une eau calme et elle serait heureuse avec les personnes qu’elle aimait le plus au monde. Elle ferma les yeux et se perdit dans son rêve…

Le vent se leva tout à coup et il fit soulever la poussière alors qu’elle regarda avec inquiétude le bateau de ses amis qui commençait à tanguer dangereusement. Le ciel se couvrit et bientôt, il devint noir et elle sursauta alors qu’un coup de tonnerre fendit un arbre non loin d’elle et qu’un éclair traversa le lac. Les vagues se mirent à grossir sur le lac et elle vit une tentacule saisir un des pieds d’Harry l’entraînant vers le large. Ses parents avaient disparu, elle criait leurs noms mais aucun son ne voulait sortir de sa gorge. Le bateau sur lequel Ron et Ginny se tenaient fit soudain une embardée et elle découvrit avec effroi le lac, devenu un piège, engloutir ses trois meilleurs amis. Un rire démoniaque lui parvint et elle se boucha les oreilles avant qu’un nouvel éclair ne fende le ciel et que le sol ne se dérobe sous ses pieds l’entraînant dans un précipice. Elle vit une main tendue au-dessus d’elle et leva les yeux pour y découvrir Draco qui lui criait : « Donne-moi ta main ! »

Elle se réveilla en sursaut et le cœur battant, elle lança presque en jurant : « Zut, Malfoy ! » avant de courir vers le château aussi vite qu’elle le put.

Elle entra dans la Tour d’Astronomie essoufflée, scruta les environs et ne voyant pas Draco dans les parages, elle reprit sa respiration et posa son sac sur une table avant de sursauter en entendant du bruit à l’étage supérieur. Son cœur se remit à battre de plus belle et elle commença à monter doucement serrant sa baguette dans une main dissimulée sous sa robe. Elle découvrit Draco assis sur les marches menant à l’extérieur, l’air abattu et songeur. Elle leva un sourcil interrogateur et sans dire un mot, elle s’assit à son tour à côté de lui. Il ne semblait pas avoir perçu sa présence ou faisait semblant de ne pas la voir… Elle se décida alors à engager prudemment la conversation.

-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Tu es en retard Granger…, répondit-il ne la regardant toujours pas.

Elle ne répondit pas et devina que quelque chose de plus important que son retard le préoccupait, mais elle était sûre qu’il ne lui avouerait rien alors elle se leva en soupirant et alors qu’elle allait redescendre, elle l’entendit marmonner d’une voix faible :
-Mon père s’est échappé d’Azkaban…
-Je sais…, avoua-t-elle à son tour surprise de sa révélation avant de descendre lentement les marches. Elle entendit qu’il la suivait et un silence gêné s’installa alors qu’elle hésitait sur la suite des évènements.

Elle grimpa sur la table où elle avait posé son sac et attendit qu’il décide de l’emploi du temps.
-Je suis coincé ici pour les vacances de Noël, marmonna-t-il à nouveau les mains dans les poches de son pantalon et shootant dans une petite balle censée représentée Saturne, je déteste ma mère ! Et je déteste Dumbledore !

Il avait élevé la voix et elle attendit que la colère visiblement contenue passe quand elle s’entendit dire ces mots qu’elle regretta au moment où ils sortirent de sa bouche :
-Il a sûrement peur que tu rejoignes ton père, et très honnêtement je pense qu’il n’a pas tort de te retenir ici !

Il la regarda, des éclairs dans les yeux, et serra les poings contenant encore un peu plus la rage qui pourrait le conduire à faire des choses qu’il regretterait. Il lui lança quelque chose sans préambule et elle rattrapa par réflexe le petit morceau de craie qui aurait pu après réflexion s’avérer être un objet beaucoup plus dangereux.

-Trace un cercle sur le sol ! lui ordonna-t-il enlevant sa robe et la jetant sur une chaise.
-Quoi ?
-Quoi quoi ??! Tu veux que je te le mette par écrit ! Un cercle ! Tu ne sais pas dessiner un cercle ?! aboya-t-il méchamment comme il savait si bien le faire.
-Je ne voulais pas dire ça tout à l’heure, pas dans ce sens…, tenta-t-elle traçant un large cercle blanc sur les planches en bois.

Il ne répondit pas et entra dans le cercle l’invitant à en faire de même d’un geste de la main.
-Rite du Vortex ! Il permet d’invoquer le chaos… Prête ?
-Euh… Malfoy…
-C’est bon, ça va !! On ne fait que de la simulation, panique pas ! Non, mon père n’est pas planqué derrière le télescope ! aboya-t-il à nouveau plus qu’énervé. Trace une ligne verticale devant toi coupant le cercle en deux parties égales…

Elle s’exécuta légèrement tremblante attendant la suite des instructions.
-Dis maintenant à haute et intelligible voix : « Xiqual Uzarfe, D’Kieng ! » Ca veut dire « que se manifeste l’éther »…
-Xiqual Uzarfe, D’Kieng, énonça-t-elle la voix chevrotante.
-Ouais… Si tu veux réellement que ça marche, il faudra être plus convaincante le jour où tu invoqueras ce rituel…, déclara-t-il semblant se détendre quelque peu.
-Dessine Saturne de ton côté et la lettre grecque psi… Ok… Trace maintenant une autre ligne perpendiculaire à la première en disant : « Xiqual Kudex, Eacht »… C’est pour que l’ombre et la lumière se manifestent…
-Xiqual Kudex, Eacht ! prononça-t-elle un peu plus sûre d’elle.

Il s’agenouilla pour être à sa hauteur et lui demanda doucement :
-Tu les vois ?
-Quoi ? Je suis censée voir quoi ?
-Donne-moi ta main…

Cette phrase trouva un écho en elle et elle lui tendit sa main qu’il saisit et serra fort tout en lui faisant signe de regarder à ses pieds. Elle y découvrit deux petites sphères, l’une de lumière et l’autre d’une noirceur totale.
-Tu les vois maintenant ? Donne-moi la craie…

Elle acquiesça et lui tendit la craie qu’il utilisa pour tracer à son tour une ligne perpendiculaire dans sa partie du cercle. Il ne lâcha pas sa main.
-Répète en même temps que moi : « Xiqual Ashara Dijow !»
-Xiqual Ashara Dijow !
-Et puis : “Xiqual Thaldoma Nobo !”
-Xiqual Thaldoma Nobo !
-Ok… On a maintenant le feu, l’eau, la terre, l’air et l’espace… Ne lâche pas ma main… Mets-toi à genoux et donne-moi ton autre main… Ferme les yeux et n’essaie pas de contrôler la couleur, laisse-la venir d’elle-même, naturellement à toi… Détends-toi, tes mains sont gelées… Tu ne crains rien, c’est une simulation… Répète en même temps que moi : « Xiqual Ongathawas ! »
-Xiqual Ongathawas !
-C’est pour que se manifeste le vortex…

Ses mains étaient toujours gelées, elle commençait à trembler, il pouvait le sentir. Le cercle s’était légèrement illuminé, les lignes tracées étaient rouges et les sphères semblaient bouger.
-Granger… Granger ! Ce n’est pas réel ! Pour que se manifestent les œuvres du chaos, il suffit qu’on prononce ensemble : « Xiqual Choyofaque ! » C’est fini, ouvre les yeux…

Elle tremblait de plus en plus et sa respiration était saccadée. Il commença à s’inquiéter lâchant ses mains. Elle glissa retombant sur ses mains haletant bruyamment, son corps secoué par des spasmes incontrôlables. Elle inspira d’un coup tombant lourdement sur le sol, inanimée.
-Granger ! Draco s’approcha d’elle réellement paniqué : Hermione ! Hermione, tu m’entends ??

Il effaça le cercle, les lignes tracés sur le sol à la craie et attendit quelques instants qu’elle revienne à elle s’assurant que son pouls était régulier et sa respiration normale. Elle ouvrit lentement les yeux et le vit penché sur elle.
-Hey… Tu m’as foutu les jetons Granger…
-Qu’est-ce que tu as fait ?… Je l’ai vu… Le chaos…
-Impossible… C’était une simulation je te l’ai dit, on n’a même pas prononcé ce qui aurait pu ouvrir le portail…

Elle se releva et il enfila sa robe avant de prendre son sac, prêt à partir.
-Je ne te crois pas…
-Le contraire m’aurait étonné Granger !

Sur ces mots, il quitta la Tour la laissant perplexe et vidée, un pied sur la sphère de lumière, l’autre sur la sphère noire…

***

Little Hangleton, fin septembre 1996

Le clan des Mangemorts se tenait à présent devant la maison des « Jeux du sort » où le groupe devait y retrouver Voldemort en personne. A la sortie d’Azkaban, les acolytes de Lucius avaient accueilli la présence d’Eléa assez froidement. Ils n’avaient jamais réellement cru à la mort de cette dernière mais la voir en chair et en os était une autre histoire et ils n’avaient en fait pas su comment réagir se demandant si ils devaient accueillir la revenante avec enthousiasme ou inquiétude. Elle avait joué il y a plus de seize ans un rôle ambigu au sein de l’armée des Mangemorts et ses hésitations de l’époque n’avaient pas contribué à ce qu’ils fassent preuve à son encontre d’une confiance infinie et aveugle. Bellatrix Lestrange avait failli s’étouffer en découvrant que Lucius avait à son bras celle qu’elle avait toujours considéré comme une rivale, elle n’avait jamais accepté la relation qu’avait entretenu Lucius avec elle et avait été une des seules particulièrement heureuse à l’annonce de sa disparition. Ils avaient marché un peu avant de se transplaner jusqu’au village et elle avait tenté de dissuader Lucius de la ramener avec eux lui expliquant qu’elle ne pourrait n’être qu’une source d’ennuis pour les projets à venir et une raison supplémentaire d’énerver Voldemort. Lucius avait été intransigeant, elle faisait partie intégrante du clan depuis le début, et Voldemort l’avait marquée, elle se devait de le rejoindre et de combattre à leurs côtés et puis, elle avait un atout non négligeable et des liens particulièrement intéressants au sein de Poudlard qui en faisait une alliée plus qu’indispensable. Bellatrix n’avait pas insisté voyant le regard déterminé de Lucius et cette nouvelle étincelle, qu’elle avait autrefois connue, dans ses yeux bleus. L’ancien manoir, autrefois majestueux, était à présent délabré et en ruine. La façade paraissait menacer de s’effondrer à tout instant et le lierre qui la parcourait cachait la moisissure qu’il devait y avoir en-dessous. Le plancher en parquet et les poutres en bois à l’intérieur devaient très certainement être pourris et le parc autrefois si bien entretenu n’était plus qu’une forêt sauvage où les ronces avaient pris leur emprise parmi les pissenlits et autres mauvaises herbes.

Lucius poussa la grille rouillée d’une main prudente et ils entrèrent en silence marchant vers l’entrée de la maison. Il hésita à frapper puis finalement, il entra sans faire d’autres manières dans l’imposante bâtisse réduite à d’anciens vestiges. Le hall d’entrée était immense et il écarta les toiles d’araignée écoutant les alentours afin d’entendre un quelconque signe de vie. Ils semblaient avoir tous retenu leurs souffles et ils avançaient précautionneusement regardant où ils mettaient les pieds. Tout était sombre malgré le fait que la matinée était bien avancée, mais les volets clos laissaient à peine entrer la lumière du jour et le mince filet de luminosité qui perçait à travers les petits trous ne suffisait pas à rendre l’endroit sécurisant pour y circuler les yeux fermés. Voldemort était au premier étage, Eléa pouvait le sentir et elle serra plus fort le bras de Lucius qui se tourna vers elle et vit qu’elle fixait le large escalier et le balcon qui entourait ce dernier permettant une vue d’ensemble du hall en hauteur.

Ils commencèrent à monter l’escalier, Rodolphus Lestrange en éclaireur, suivi de Lucius, Eléa, Bellatrix et le reste du clan fermant l’ascension. Les marches en marbre étaient cassées à de nombreux endroits ce qui était vraiment du gâchis considérant la beauté du travail architectural accompli à l’époque aussi magique qu’il avait dû être. La moquette recouvrant le balcon était sale et moisie mais on devinait tout de même qu’elle avait dû être couleur crème à son époque faste. On avait ensuite le choix soit d’aller à gauche, soit d’aller à droite pour rejoindre des deux côtés de nombreuses chambres avec leurs salles de bain attenantes. Rodolphus se retourna interrogeant Lucius du regard et ce dernier lui fit signe de la tête de prendre l’aile de gauche. Ils progressaient dans le large couloir et chacun de leurs pas soulevait sur leur passage une épaisse poussière qui recouvrait depuis longtemps déjà la tapisserie murale rouge et or. Eléa s’arrêta soudainement lâchant le bras de Lucius. Rodolphus se retourna alors et vit Lucius s’agenouiller lentement vers la première porte sur leur gauche. Il leva les yeux vers Eléa qui retira le manteau que ce dernier lui avait prêté pour le tendre à Rodolphus avant de s’agenouiller à son tour à ses côtés. Le bas de sa robe se mit soudainement à voler et ils se relevèrent en même temps mués par une soudaine attitude hypnotique ne quittant pas des yeux la porte fermée devant eux. Lucius tourna la poignée rouillée et ils pénétrèrent dans l’antre s’apprêtant à retrouver leur Maître. L’odeur qui leur parvint quand ils s’enfoncèrent davantage dans l’obscurité de la vaste pièce confinée leur coupa la respiration et ils le virent finalement. Installé dans un fauteuil derrière un grand bureau en acajou, il se leva avec majesté s’approchant de son clan alors que ses pieds semblaient ne pas toucher le sol.

-Lumos…

Sa voix paraissait irréelle comme sortie directement d’un rêve et des petites étoiles bleutées apparurent au plafond glissant la pièce dans une atmosphère féerique. Aucun mot ne fut échangé, ils se contentèrent de s’observer mutuellement mais quand le regard de Voldemort s’arrêta sur le visage d’Eléa, un petit rictus apparut au coin de ses lèvres et il déclara sur un ton enthousiaste :
-Les choses vont prendre un tournant intéressant…

***

Le feu crépitait légèrement dans la salle commune des Gryffondor, Hermione et Harry venaient de finir l’exposé qu’Hermione devait présenter la semaine prochaine en cours de Métamorphose. Elle avait eu du mal à se concentrer après la séance éprouvante de magie noire que lui avait imposée Draco mais après avoir englouti trois chocogrenouilles, elle avait pu reprendre avec entrain et un sourire retrouvé le fil de leurs réflexions.

-Merci de nous avoir aidé Ron, tu as vraiment été d’une grande utilité ! railla la jeune sorcière en voyant le rouquin regarder dans le vide.
-Hein ? Oh… Désolé… Je voulais finir les devoirs donnés par Snape pour demain mais je n’ai pas réellement avancé non plus…

Ron avait en effet passé son temps à rêvasser, tournant et retournant sa plume dans ses doigts, regardant tantôt le feu craquer d’un air absent, tantôt le mur blanc recouvert d’un fanion de l’équipe de Quidditch. Il était à présent pratiquement affalé sur la table, soutenant d’une main sa tête qui menaçait de tomber si elle n’avait pas ce précieux appui.

-Crache le morceau…, commença Harry regardant son ami avec un large sourire.
-Quoi ? demanda innocemment Ron.
-Quelque chose te préoccupe vraisemblablement… Dis-nous ! continua Harry donnant un petit coup de coude à Hermione pour qu’elle renchérisse.
-Oui Ron, tu as l’air amoureux… Raconte ! poussa Hermione le même sourire qu’Harry sur ses lèvres.
-Arrête, dis pas n’importe quoi ‘Mione ! se défendit le rouquin rougissant légèrement avant d’avouer, complètement écarlate : j’ai demandé à Luna de m’accompagner pour la fête d’Halloween, elle a dit oui…
-Super, vieux ! répondit Harry.
-Ron est amoureux…, le taquina Hermione ce qui lui valut un regard noir et une moue boudeuse.
-Allez Ron, je plaisante…, ajouta-t-elle redevenant sérieuse : est-ce que tu as d’ailleurs pu te mettre d’accord avec les autres Préfets pour qu’on discute de l’organisation de la soirée ?
-Non…, avoua Ron déconfit.
-Hannah m’a dit de vous dire qu’elle avait réussi à mettre tout le monde d’accord pour une réunion après le dîner dans la Grande Salle…, déclara Harry avant de se lever.
-Ah ? Super, merci Harry, c’est noté ! répondit Hermione. Tu nous gardes des places ?
-Ouais, bien sûr…, répondit le jeune sorcier la mine tout à coup un peu assombrie.
-Hey Harry ! Merci pour l’exposé…, ajouta Hermione reconnaissante.
-J’ t’en prie, c’est normal…, répondit Harry traversant le portrait sans même se retourner.

Harry n’arrivait en effet toujours pas à digérer le fait qu’il n’ait pas été désigné Préfet de sa maison l’année dernière et il avait eu encore plus de mal à accepter que Ron ait été choisi à sa place, mais la confession de Dumbledore l’avait touché et il avait décidé de prendre la chose avec philosophie à présent même si ça lui brisait un peu le cœur de voir que ses deux amis faisaient des choses sans lui. Dumbledore lui avait dit, les larmes aux yeux, qu’il pensait qu’il avait déjà assez de responsabilités sans lui ajouter cette charge supplémentaire, juste après lui avoir révélé des faits qu’il ignorait depuis sa naissance et la prophétie le liant à Voldemort.

***

Hermione entra dans la Salle Commune de sa maison en riant sans discrétion et sans aucune retenue sur l’épaule de Ron. Harry se retourna du fauteuil dans lequel il était installé près de la cheminée en train de lire « Le Tour du Monde en 80 jours » à une Ginny attentive assise par terre, sur le tapis, entre les jambes de Dean qui dormait profondément dans le fauteuil en face de Harry.

-‘Mione a un peu abusé des Bièreaubeurre si vous voulez mon avis…, déclara Ron devant les regards interrogateurs de son ami et de sa sœur.
-N’importe quoi Ronny !! ricana davantage Hermione donnant un coup de poing dans l’épaule de Ron.
-Ouch…, râla ce dernier s’éloignant un peu de la jeune sorcière plus qu’excitée.
-Vous auriez vu la tête de cette vache de Pansy quand Padma lui a dit poliment qu’elle préférait s’occuper des boissons lui laissant le rôle de la disposition des tables dans la salle !!! pouffa Hermione. Et, oh Harry, j’aurais aimé que tu vois la tronche de Malfoy quand Hannah et Anthony ont répondu en cœur « non ! » à sa question sur l’intervention de Crabble et Goyle pour la musique !
-Vous avez obtenu quelle heure pour le couvre-feu ? demanda Ginny en se levant.
-2 heures et ça a été difficile…, expliqua Ron, McGonagall ne voulait pas plus que minuit mais Snape et Chourave étaient d’accord pour un peu plus, alors elle a plié et Dumbledore a donné son aval.
-Génial ! exulta Ginny avant de prendre congé et rejoindre sa chambre.

Ron et Dean quittèrent à leur tour la salle commune laissant Hermione et Harry seuls près de la cheminée. Harry était toujours assis dans le large fauteuil et il regardait Hermione dont les cheveux avaient les couleurs du soleil couchant face au feu de cheminée qui était alors l’unique source de lumière. Elle le regarda à son tour et le sourire toujours aux lèvres, elle prit place en face de son ami dans le fauteuil inoccupé.
-Je n’ai pas trop bu Harry… Je suis juste heureuse qu’on fasse un peu la fête, ça nous changera les idées…
-Je sais, je suis content aussi que cette fête soit organisée, répondit Harry un large sourire. Hermy…
-Oui ?
-Est-ce que tu veux m’accompagner à la fête ? Enfin, si tu n’y vas avec personne d’autre…, tenta-t-il les yeux brillants.
-J’adorerais y aller avec toi Harry, avec plaisir…, répondit Hermione lui rendant son sourire.

Ils restèrent ainsi encore un peu, le temps que le feu diminue et que les flammes laissent la place aux braises incandescentes rougies par la chaleur.

***

Little Hangleton, fin octobre 1996

Un mois venait de s’écouler depuis l’évasion des Mangemorts de la prison d’Azkaban et ils habitaient toujours dans la maison des « Jeux du sort » en compagnie de Voldemort et d’autres Mangemorts qui avaient rejoint le clan par petites vagues successives. Ainsi, une trentaine de personnes cohabitaient tant bien que mal dans les lieux où les tensions n’étaient pas rares compte tenu de la proximité et de l’excitation liée à la préparation des événements à venir.

Lucius avait entrepris de combler les seize ans de captivité d’Eléa en lui racontant la chronologie des événements depuis son enfermement : la naissance d’Harry Potter, la mort de James et Lily tués par Voldemort peu de temps après cette naissance. Elle avait accueilli cette dernière nouvelle avec une certaine amertume et déception, elle aurait aimé revoir celui qu’elle avait aimé et celle qui avait été sa meilleure amie malgré tout ce qui s’était passé. Elle ne savait plus quoi penser et était plus que perdue, la chute de Voldemort, sa renaissance, sa folie meurtrière contre des enfants et surtout son acharnement contre un simple gamin était une chose qu’elle avait du mal à comprendre. La mort de Sirius la traumatisa également et elle avait de plus en plus de mal à regarder en face Voldemort ; quant à Bellatrix, des poussées d’adrénaline lui provoquaient des montées de violence et elle se contenait évitant de la croiser dans le grand manoir. Face à Lucius, elle se sentait faible et elle s’était toujours sentie faible en sa présence, elle sentait chez lui quelques hésitations face à ces années passées et le ton qu’il avait pris pour lui narrer ce récit l’avait confortée dans son ressenti. Elle fut surprise d’apprendre que son père fut renvoyé de Poudlard l’année dernière mais elle ne put cacher un large sourire en apprenant que Severus Snape était devenu Maître des potions et enseignait son art à Poudlard. Elle avait manqué tant de choses, raté tant de personnes…

Après un long silence, elle avait enfin osé poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis sa sortie, sa fille… Qu’était devenue sa fille ? Où était-elle ? Comment était-elle ? Qui l’avait élevée ? Mais comme elle s’en doutait, Lucius ne put malheureusement pas lui fournir une quelconque information à ce sujet, il l’ignorait tout autant qu’elle et fut sincèrement désolé de ne pouvoir l’aider. Elle avait alors fermé les yeux et essayé de l’imaginer : seize ans, elle avait seize ans, déjà seize ans… Elle devait avoir les cheveux bruns ou châtains, souples, incontestablement, elle espérait longs. Des yeux sombres aussi, elle l’avait vu dès sa naissance, les bébés naissent les yeux clairs mais elle avait compris en la regardant qu’ils fonceraient. Elle devait être grande et elle devait être forte, puissante, elle l’était, elle en était sûre… Elle s’était ensuite isolée dans sa chambre et avait pleuré longuement. Quand elle n’eut plus de larmes à verser, elle était redescendue dans le grand salon plus déterminée que jamais. Lucius avait perçu cette nouvelle flamme dans ses yeux, et avait compris que son but premier serait de retrouver sa fille, quelque que pourrait en être le prix à payer. Et pour cela, elle devait s’entraîner, acquérir une nouvelle assurance dans le maniement de la magie qu’elle avait délaissée depuis trop longtemps.

Lucius l’avait rejoint un matin dans le parc et lui avait tendu un long paquet expliquant que c’était un cadeau pour son anniversaire, pour ses anniversaires, qu’il avait manqués… Elle l’avait regardé dubitative et un sourire était apparu sur son visage fatigué, un sourire qu’il n’avait pas vu depuis longtemps. Elle était restée interdite en découvrant la baguette magique qu’il venait de lui offrir et elle n’avait su comment réagir avant de se jeter à son cou comme une adolescente. « Elle est en bois de rose, avec un ventricule de dragon, je l’ai faite faire sur mesure spécialement pour toi, 30 cm comme celle que tu avais avant… », lui avait-il expliqué avec fierté.

Elle n’avait pas tardé à s’en servir et ses premiers sorts avaient consisté en une série de sorts de décoration destinés à rendre le manoir plus habitable, même d’extérieur, mais elle avait pris soin avec l’aide de Lucius de le rendre visible d’extérieur tel qu’il était avant les améliorations. Le parc était désormais impeccable, la pelouse était d’un vert chatoyant, les haies taillées au millimètre près, une fontaine trônait au milieu du parc, devant le manoir, avec un ange qui déversait une eau pure. Un parterre de roses rouges entourait la fontaine et un rosier grimpant avec les mêmes roses se mêlait au lierre régulier courant sur la bâtisse. Quand on entrait dans la maison, la clarté illuminait les tableaux Moldus qu’elle avait tenus à voir dans le hall et dans le lustre en cristal, se reflétait de temps en temps le soleil qui laissait apparaître des flashs de lumière rosés, bleutés et une mosaïque de couleurs qu’elle ne se lassait pas de regarder du balcon intérieur. Le parquet du grand salon brillait comme s’il était neuf et l’immense cheminée en pierres blanches semblait avoir été montée la veille. La moquette des couloirs à l’étage avait retrouvé sa couleur crème d’origine et la tapisserie avait changé de couleur arborant un jaune paille et or.

Puis, elle était ensuite passée à des sorts plus utiles pour attaquer et se défendre et elle s’était rendue compte qu’elle avait manqué pleins de nouvelles techniques durant toutes ces années.

-Fais un peu attention ! Tu n’es pas concentrée ! râla Lucius pour la deuxième fois en cette fin d’après-midi alors qu’ils s’entraînaient dans le parc.
-Je m’efforce d’être concentrée mais tu récites des paroles mécaniquement et naturellement sans m’expliquer ce que je dois répéter comme un perroquet ! râla-t-elle à son tour baissant les bras.
-Tu ne fais pas attention quand même… Tu serais morte depuis longtemps en temps normal, j’aurais eu le temps de te stupéfixer trois fois et même de te lancer un Avada Kedavra fatal…
-Endoloris ! cria-t-elle alors de toutes ces forces. Et celui-là, tu l’as vu venir ??

Lucius ressentit une violente décharge électrique dans sa jambe droite et tomba à genoux dans la pelouse lâchant sa baguette et poussant un grognement de douleur.

-Hey ! C’était pour quoi ça ?
-Pour m’avoir énervée…, répondit-elle un sourire en coin tout en le rejoignant.

Elle lui tendit sa main qu’il saisit, mais tout à coup il la tira de toutes ses forces à lui la faisant basculer et elle se retrouva bientôt à son tour allongée sur lui. Il captura alors ses lèvres dans les siennes et elle ne put retenir un grognement de surprise et de satisfaction. Elle approfondit le baiser avant de le regarder dans les yeux en silence, et alors que les nuages dansaient dans le ciel gris qui annonçait vraisemblablement de la pluie pour la soirée ou la nuit, ses yeux à lui étaient plus bleus qu’ils ne l’avaient jamais été. Elle prit un air sérieux et lui avoua alors qu’il avait les mains dans ses cheveux tentant de voir mieux son visage dissimulé par son épaisse crinière :

-Je vais agir tu sais… Il va falloir que je fasse quelque chose… Il faut que je la retrouve…
-Je sais… Mais ne fais rien que tu pourrais regretter…

Elle acquiesça tristement et posa sa tête sur sa poitrine écoutant le battement régulier des battements de son cœur alors qu’il caressait toujours ses cheveux. Il le savait, les larmes roulaient sur ses joues, des larmes silencieuses mais qui lui crevaient les tympans.

Au même moment, Lord Voldemort referma les rideaux de sa chambre à l’étage qui donnait sur le parc et tandis qu’il retournait s’asseoir à son bureau, il ouvrit un petit tiroir et observa longuement la petite fiole qu’il tenait dans ses mains crochues, un rictus démoniaque au coin des lèvres.

***

Poudlard, fin octobre 1977, Halloween

Quelques jours passèrent encore et octobre touchait à sa fin, l’automne avait été assez agréable jusqu’à présent mais les températures commençaient à baisser et on pouvait sentir l’hiver s’annoncer, en particulier le matin lorsque le parc était recouvert déjà d’une fine couche de givre.
Le premier match de Quidditch de l’année avait eu lieu, Poufsouffle et Gryffondor s’étaient affrontés sous la pluie et Gryffondor avait gagné sans surprise et « seulement » après deux heures d’un ennui mortel aux yeux d’Eléa qui ne s’était jamais intéressée à ce jeu. Lucius, qui redoublait d’attentions envers elle, avait insisté pour qu’elle l’accompagne, au grand désespoir de Bellatrix qui lui jetait des regards noirs toutes les cinq minutes. Apparemment elle n’appréciait pas leur rapprochement et n’avait pas hésité à le faire savoir à Lucius.
A la fin du match il l’avait invitée au bal d’Halloween, enfin si on peut appeler « sois prête à vingt heures, je viendrai te chercher pour le bal » une invitation.

Devant son miroir, elle se demandait si elle n’était pas folle d’arriver intentionnellement en retard, mais il était déjà vingt heures passés d’une dizaine de minutes et appréhendait sa réaction. Jetant un dernier coup d’œil à son reflet, elle respira profondément, il fallait qu’elle se calme, après tout, vu sa tenue, il ne pourrait que lui pardonner… Elle descendit les marches jusqu’à la salle commune et sentit les regards vers elle ; un sourire de satisfaction aux lèvres, elle sortit se trouvant nez à nez avec Malfoy qui faisait les cent pas devant l’entrée de la salle commune.
« Tu es… » Ses yeux se posèrent sur Eléa « en.. » puis sur son décolleté « reta… » Il en avait le souffle coupé.

Eléa sourit, fière de son effet. Ses longs cheveux bruns bouclés étaient légèrement relevés et retombaient dans son dos. Elle portait un corset lassé sur le devant, au décolleté avantageux et très serré à la taille, en velours rouge sang, faisant ressortir la pâleur de sa peau presque irréelle, sa longue jupe à peine évasée caressait le sol ; habillée de la sorte, elle ne paraissait pas appartenir à cette époque.
Il la regarda enfin dans les yeux : « Je crois que je ne t’en tiendrais pas rigueur… Tu es magnifique… »
« Merci Lucius », répondit-elle simplement, « tu es très élégant toi aussi ».

Il portait un ensemble noir, comme à son habitude, mais cette couleur lui allait à merveille. Une chemise à col Mao en soie, avec par dessus un long gilet cintré dans un tissu plus épais mais tout aussi somptueux et un pantalon impeccablement taillé. Ses cheveux étaient attachés en catogan à l’aide d’un ruban en velours noir. Un ange, pensa-t-elle , il ressemble à un ange.

Il lui tendit son bras et ils s’avancèrent vers la Grande Salle. Dans les couloirs des bougies flottaient dans l’air et le sol était jonché de feuilles mortes dans les tons rouge orangés ; le long des murs, des citrouilles creusées, illuminées de l’intérieur, les observaient d’un regard mauvais et semblaient se moquer d’eux. Dans le Grand Hall, des dizaines de couples se tenaient la main, admirant les merveilleuse décorations, en se dirigeant vers la Grande Salle.
Eléa était nerveuse, cette soirée était leur première sortie et l’ambiance de l’école ces dernières semaines n’était pas aux réjouissances. Les élèves, bien qu’ils se savaient en sécurité au sein de Poudlard, ne pouvaient s’empêcher de penser à leurs familles, au dehors, exposées à la guerre qui faisait rage depuis déjà quelques années. Les maisons de Poudlard étaient rivales, ce n’était plus les trois maisons contre Serpentard mais chaque maison dressées les unes contre les autres.
Ils entrèrent. Eléa leva les yeux, émerveillée. Des centaines de chauve-souris volaient au dessus de leurs têtes, ainsi que des bougies plus grandes que celles des couloirs. Des citrouilles gigantesques entouraient le somptueux buffet dressé à la place de la table des professeurs, jus de citrouilles, gâteaux, bonbons et autres sucreries occupaient chaque centimètre de l’immense table.
Des dizaines de regards se tournèrent vers eux, ils avancèrent pour rejoindre les élèves de Serpentard qui les attendaient. Lucius la regardait d’un œil, sachant qu’elle était nerveuse et il lui prit la main, la serrant très fort en signe d’encouragement. Ils passèrent devant Sirius qui fit signe à James sur leur passage, elle n’eut pas le temps de voir sa réaction, mais elle la connaissait déjà.
A peine arrivé, Lucius confia Eléa à Severus et Rodolphus, il devait se joindre brièvement aux autres préfets pour l’organisation de la soirée.

Plus d’une heure avait déjà passé, la soirée était très ennuyeuse, très peu d’élèves dansaient et l’ambiance, malgré les décors chaleureux et le buffet extraordinaire, était glaciale.
Dumbledore, arrivé une demi-heure après Eléa semblait excédé. Il s’avança au milieu de la Grande Salle transformée en piste de danse pour l’occasion et demanda à tous les élèves de se réunir sur la piste de danse, ce qu’ils firent sans grande inspiration.
« Le but de cette soirée, organisée pour les élèves de sixième et septième années, dans les circonstances actuelles, était de détendre l’atmosphère et de tenter un rapprochement des maisons. Or, ce n’est actuellement pas une réussite » dit-il, maussade. Un court silence s’installa, avant qu’il reprenne avec un sourire : « donc nous allons jouer à un petit jeu bien connu. La musique va jouer, et vous allez tous, sans exception, danser. A mon signal vous changerez de partenaires ! »

Les élèves s’échangèrent des regards. Etait-il sérieux ? Mais Dumbledore, toujours un large sourire aux lèvres, fit signe à l’orchestre de jouer. Aux premières notes de musique, Lucius la prit par la main et commença à danser.

« Je crois qu’il a perdu la tête », déclara-t-il amusé, « mais ce n’est pas une grande nouvelle ! »
« Ça va mal finir, j’en suis sûre », s’amusa-t-elle.
« Crois-tu ? » demanda-t-il d’une voix douce et ironique.

CHANGEZ !

Elle tourbillonna et tomba sur… James… Elle en revenait pas… Il la regardait, des éclairs dans les yeux… « Quelle bonne idée il a eu mon papa… non mais vraiment…», pensa-t-elle, mais James l’arracha de ses pensées.

« Je n’arrive pas à croire que tu sortes avec Malfoy », dit-il d’un ton tranchant.
« Et moi je n’arrive pas à croire que tu m’aies menti, en me regardant droit dans les yeux ! »
« Je… »

CHANGEZ !

Sirius. Toujours aussi séduisant avec ses longs cheveux noirs….

« Tu es devenue complètement folle ou quoi ? »
« Pourquoi tu me demandes ça ? »
« Malfoy ?? »
« Il me plaît… et lui au moins, ne me traite pas en paria… »
« Si seulement tu t’étais excusée auprès de Lily… »
« M’excuser ? Tu plaisantes ? M’excuser de quoi ?? Je… »

CHANGEZ !

Severus…Dieu soit loué !
« Tu passes une bonne soirée ? » Il s’étouffait de rire..
« Splendide, je m’amuse comme une petite folle …et toi ? »
« Oh, j’adore danser, vraiment. Je pense même devenir danseur professionnel, qu’en penses-tu ? »
« Très bon choix de carrière Sev’, il y en a peu tu sais… Je t’imagine très bien en collants verts… »

CHANGEZ !

Rodolphus…ça se passe mieux finalement.

« Ça va aller Eléa ? »
« Je ne suis pas sûre … »
« Ne t’inquiète pas, c’est bientôt fini. » Il lui caressa la joue affectueusement.
« Bellatrix me fusille du regard tu sais, elle est jalouse je crois… »
« Oui, je sais », dit-il un sourire en coin, presque sadique.
« Ce jeu va durer longtemps, tu crois ? »
« J’espère pas, elle va finir par tuer quelqu’un sinon… »

CHANGEZ !

Goyle…
« … »
« … »

CHANGEZ !

Rémus…
« Merveilleux décolleté.. »
« Merci….j’ai cru que le chignon de McGonagall allait sauter quand elle m’a vue…»
« Ça ne m’étonne pas… » Son sourire s’estompa : « Tu as fait ton choix finalement ? »
« Je n’ai pas… enfin…je n’ai pas pu lui dire non… »
« Fais attention à toi, ok ? » s’inquiéta-t-il.
« Oui, ne te fais pas de soucis… Et toi ?… Tu as l’air fatigué. »
« La dernière pleine lune n’a pas été évidente... »

CHANGEZ !

James…non mais ce n’est pas vrai !

« Je n’ai pas rompu à cause de Lily, mais pour tes idées… »
« Oh, je t’en prie, épargne-moi tout ça, tu avais une idée derrière la tête, tu l’aimais depuis longtemps. »
« Je TENAIS à toi, combien de fois faut-il que je te le dise ? »
« Oui, tu as mis beaucoup de temps à te remettre de notre rupture en effet…TROIS jours James… »

CHANGEZ !

Lucius…enfin…

« Lucius, c’est un véritable cauchemar je veux partir… »
« On ne peut pas dire que tu aies été gâtée niveau partenaires… »
« Ce n’est pas amusant », se vexa-t-elle en voyant son partenaire réprimer un fou rire…
« Sois discrète et suis moi… »

Il continua à danser et dévia de la piste de danse rapidement. Ils se retrouvèrent dans le Grand Hall, il ne la lâchait pas et la faisait tourbillonner, ses yeux ne quittant pas les siens, puis il s’arrêta.
Il s’approcha d’elle, l’embrassa tendrement sur le front puis descendit lentement sur ses lèvres, lui donna un court baiser… puis un autre… Elle sentit sa langue pénétrer doucement et de la sienne la caressa doucement, les mains de Lucius sur sa taille glissèrent le long de ses hanches et il la pressa contre lui, Eléa enfouit ses mains dans sa chevelure soyeuse, son cœur allait exploser… et pas que son cœur d’ailleurs… Il mit fin à leur étreinte en lui chuchotant à l’oreille « sortons ».

Le froid qu’il faisait en cette nuit ne suffit pas à lui remettre les idées en place, il l’entraîna derrière le premier large buisson qu’ils trouvèrent, « tu ne vas pas coucher avec lui le premier soir… non, Eléa soit sérieuse… » Mais il l’empoigna, la faisant basculer sur l’herbe gelée, la regarda dans les yeux, lui caressa le visage et l’embrassa avec passion… « Eléa tu ne peux pas… » Il tira sur une des ficelles de son corset qui céda, laissant plus de liberté à Eléa pour respirer et libérant sa poitrine qu’il commença à embrasser doucement, passant la langue sur son mamelon droit puis le gauche, les mordillant… Ses mains caressaient doucement son corps et puis, « tant pis pour la réputation », elle gémit doucement. Elle entreprit de déshabiller son amant, lui déboutonnant son gilet étroit, ils se regardèrent, elle se noyait dans son regard et l’embrassa avec fougue. « Elle, fille de Dumbledore allait s’envoyer en l’air dans un buisson, avec Lucius Malfoy… », pensa-t-elle. Elle arracha sa chemise de soie et commença à lécher son torse, remontant vers son cou, puis leurs langues se rencontrèrent à nouveau, l’une et l’autre luttant pour prendre le contrôle, il gagna… Son corset était à présent totalement défait et Lucius passa ses mains sous sa jupe, lui caressa doucement les cuisses, remontant ses mains, sa langue délaissa un instant ses seins pour jouer avec son nombril… Elle sentit une vague de chaleur prendre possession de son corps, elle gémit à nouveau, caressa les fesses fermes de son amant et revenant à sa ceinture pour tenter d’enlever son pantalon qui devenait sérieusement trop serré pour lui, elle enleva le premier bouton, Lucius lui emprisonna la bouche et mordillait ses lèvres… le deuxième bouton sauta…et…Lucius s’arrêta net…

« Pourquoi tu t’arrêtes », lui reprocha-t-elle, presque en criant, la respiration saccadée… Mais elle comprit… Elle leva les yeux et Minerva McGonagall, outrée, les regardait d’un œil furieux, son pied tapant nerveusement le sol…
« Cinquante points en moins chacun », dit-elle les lèvres pincées. « Rhabillez-vous Mademoiselle… Monsieur Malfoy, les autres préfets vous attendent d’urgence.. »

Elle les accompagna dans la Grande Salle qui ressemblait à présent à un champ de bataille, la soirée avait dégénéré. De la nourriture avait été jetée à travers toute la pièce, et les corps d’élèves stupéfixés étaient éparpillés. Snape expliqua à Eléa que des élèves de différentes maisons s’étaient disputés, ils avaient ensuite commencé avec une simple bataille de nourriture, puis cela s’était transformé en véritable duel…

« Et qui a gagné ? » lui demanda-t-elle froidement.
« Je ne peux pas dire exactement, seulement Serdaigle et Poufsouffle se sont retrouvés rapidement au tapis », dit–il avec un sourire, « Gryffondor et Serpentard ex aequo je dirais, on n’a pas eu le temps de finir… » Il la regarda de haut en bas : « Où étais-tu ? »
« Oh…euh…dans le parc… » Elle eut un sourire gêné.
« Ton corset est de travers…et… » Il mit la main dans ses cheveux et en ressortit une feuille morte avec un large sourire.
Eléa reprit la feuille d’un geste rapide : « je te raconterai… », murmura-t-elle.

Le Professeur McGonagall s’approcha d’eux.
« Regagnez vos salles communes...et pas de détours Mademoiselle Demeteriem… » ordonna-t-elle d’un ton sec.

Eléa acquiesça en soupirant et avec un dernier clin d’œil à Snape regagna sa chambre, frustrée par l’interruption du Professeur mais très heureuse de cette première soirée passée avec Lucius.


***

Poudlard, 31 octobre 1996, Halloween

- Hermione ? Ginny entra doucement dans la chambre de sa meilleure amie et la chercha du regard.
- Hey Ginny ! l’accueillit chaleureusement Lavande, j’adore ta robe, elle est très jolie et elle te va à ravir !
- Merci, c’est gentil... Hermione est dans les parages ?
- Non, elle est partie vérifier dans la Grande Salle que Pansy n’a pas fait n’importe quoi avec la disposition des tables..., expliqua Lavande en levant les yeux au ciel, ce qui fit sourire la rouquine qui se mit à son aise.

Hermione entra alors précipitamment dans la chambre visiblement énervée et pas à prendre avec des pincettes.
- Cette grosse vache de Pansy Parkinson n’est vraiment qu’une idiote ! râla-t-elle surexcitée. Sa colère retomba quand elle se rendit compte que Ginny était assise sur son lit et elle lui adressa un large sourire.
- Ginny ! Tu es superbe, ta robe est magnifique !
- Merci... Ginny regarda Lavande d’un air amusé et cette dernière lui renvoya un clin d’œil avant de sortir afin d’aller à la salle de bain.

Hermione prit place à son tour à côté de son amie qui se retourna exposant son cou.
- Hermione... J’ai cassé mon collier... celui que m’a offert Dean... Regarde, c’est un signe de malchance, il va me quitter, je le sens, il est plus distant...
- Ne dis pas de sottises..., la rassura Hermione tout en examinant la maille défectueuse au niveau du pendentif qui menaçait de céder.
- J’ai essayé avec reparo mais ça ne marche pas...
- Normal... Ce n’est pas cassé mais délié, attends... Hermione prit sa baguette magique et la dirigea vers le collier prononçant à haute voix afin de rattacher la maille : Bondare ! Et voilà !
- Merci, t’es la meilleure !

Elles se levèrent et s’admirèrent dans le miroir côte à côte. Ginny portait une ravissante robe à fines bretelles dans les tons rosés qui lui arrivait au genoux avec un châle blanc assez fin qu’elle avait mis sur ses épaules pour ne pas avoir trop froid et par souci de coquetterie. Un cœur en cristal brillait autour de son cou et de fines boucles d’oreilles discrètes étaient assorties à son bracelet rosé. Elle avait relevée ses fins cheveux roux en chignon et laissé flotter quelques mèches qui balayaient son visage. Hermione, quant à elle, portait une jupe assez évasée couleur crème, au-dessus du genou, avec un cache cœur vert clair qui soulignait son avantageuse poitrine. Elle ne portait pas de bijou mais avait pris soin de se maquiller les yeux et de rendre ses lèvres brillantes à l’aide d’un gloss rosé. Ses cheveux, qui lui arrivaient aux épaules, étaient défaits et des boucles plus courtes sur les côtés lui donnaient un air malicieux et bohème tandis que des mèches couleur miel, fruits d’une expérience magique de Ginny durant l’été dernier pour s’amuser, faisaient ressortir ses yeux noisettes.

- Je crois que ça devrait aller ! déclara Hermione avec entrain.
- Oui, on est enfin prête ! ! J’y vais, Dean doit m’attendre dans le hall...
- Ah, d’accord, on se retrouve là-bas alors ! Je ne sais même pas où est Harry...
- Il est dans la salle commune... Ca fait une heure qu’il t’attend... Tu ne l’as pas vu avec tous tes allers-retours ??
- Non..., répondit Hermione d’un ton navré et coupable, j’étais tellement stressée que je ne l’ai même pas remarqué...
- Tu y vas avec Harry alors..., la taquina Ginny lui jetant un regard coquin.
- En amis, oui ! termina Hermione, ne va pas t’imaginer des choses qu’il n’y a pas à imaginer... Harry est comme mon grand frère, tu le sais...
- Je le sais, c’était pour t’embêter ! répondit Ginny amusée en se dirigeant vers la porte avant d’ajouter : mais la soirée est à toi ! Tu as toutes tes chances avec Neville, il est très amoureux de toi tu sais !
- Ginny !! lança Hermione les yeux ronds comme des billes.
- Deux fois, je t’ai eu deux fois... C’est trop facile avec toi ! s’exclama Ginny ouvrant la porte avant de terminer sur ces mots et sortir sans attendre la réaction cataclysmique de son amie : au pire, il reste Malfoy !

Hermione pouffa de rire, remit ses cheveux en place et sortit à son tour de la chambre afin de rejoindre Harry.

***

Quand elle pénétra dans la salle commune des Gryffondor, elle sentit une vague de culpabilité la submerger en apercevant Harry assis dans un fauteuil au coin du feu en train de regarder ses chaussures. Il avait l’air d’un enfant timide attendant qu’un de ses camarades vienne lui proposer de jouer avec lui. Elle trouva finalement le tableau assez touchant et ne put retenir un sourire attendri. Elle se posta devant lui et il leva finalement les yeux. Son regard s’illumina et elle vit un sourire naître au coin de ses lèvres.
-Je ne t’espérais plus…, avoua-t-il la regardant des pieds à la tête, tu es superbe ‘Mione…
-Je suis désolée… Merci quand même…Tu n’es pas mal non plus, répondit-elle lui tendant une main qu’il saisit tout en se levant.
-C’est…
-…juste un jean et un polo je sais…, finit-elle, mais pas n’importe quel polo… Celui que je t’ai offert pour ton anniversaire… Il te va très bien…
-Merci…

Ils passèrent par le portrait et se rendirent à la fête main dans la main. Ils n’étaient même pas encore arriver à la Grande Salle qu’ils entendaient déjà la musique et les rires l’accompagnant.
-Muse, hein ? Je ne te demanderai pas qui s’est occupé de la musique…, déclara Harry amusé.
-Quoi ??! Tu aurais préféré le bruit assourdissant de Crabbe et Goyle peut-être ?!
-Certainement pas !! Muse, c’est parfait…

Ils entrèrent finalement dans la Grande Salle et Harry ne put retenir un sifflement d’admiration.
-Et je ne te demanderai pas non plus qui s’est occupé de la décoration…

Elle laissa apparaître un franc sourire de fierté et de satisfaction. Elle s’était en effet chargée de la décoration seule en s’apercevant du désastre causé par l’ouragan Pansy Parkinson. La Grande Salle était plongée dans une semi obscurité ; des lumières diffuses de toutes les couleurs variant à intervalles réguliers balayaient la piste de danse et les quatre grandes tables des différentes maisons étaient disposées de sorte à former un carré. Des toiles d’araignées pendaient de la voûte céleste et il flottait des ballons oranges et noirs entre des citrouilles, fantômes et autres vampires. Tous les quarts d’heure, une fumée opaque recouvrait le sol sur une dizaine de centimètres inondant la piste de danse et lui donnant une vision fantasmagorique.
-Ca ne fait pas un peu… Moldu ? demanda Harry ironiquement.
-Totalement ! Tu n’aimes pas ?
-J’adore ! répondit-il un sourire espiègle au coin des lèvres.
-Tout ça me fait froid dans le dos…, déclara Nick Quasi-Sans-Tête en s’éloignant de tout ce capharnaüm, je préfère m’en aller…

Harry et Hermione pouffèrent en même temps tout en s’avançant un peu plus dans les ténèbres toujours main dans la main. Draco Malfoy suivit du regard le charmant petit couple alors qu’il était appuyé contre une colonne les mains dans les poches de son pantalon clair, l’air nonchalant. Sa cavalière, Pansy Parkinson, soupira pour la deuxième fois de la soirée en lâchant le bras de ce dernier.
-Tu ne veux pas danser ? lui demanda-t-elle essayant de le faire bouger de son coin stratégique pour observer la soirée.
-Non, comment veux-tu danser sur cette musique de sauvage ??!
-Ils y arrivent très bien pourtant tous ! répondit Pansy un peu énervée en montrant les danseurs sur la piste de danse. Parmi eux, se trouvaient Ron et Luna qui se déhanchaient en riant, Ron arborant une nouvelle technique qui lui était propre en matière artistique et qui consistait à remuer les bras d’une manière désynchronisée du reste de son corps, ce qui amusait beaucoup Luna qui riait aux éclats. En les voyant, Draco jeta un regard entendu à Pansy qui baissa les bras et soupira une fois de plus.
-Si tu allais nous chercher à boire alors ? proposa cette dernière ne renonçant pas à essayer d’intéresser son cavalier à sa petite personne.
-Bonne idée, ramène-moi une Bièreaubeurre bien fraîche… répondit Draco coupant court à ses espoirs et se montrant, comme à son habitude, particulièrement goujat. Pansy resta interdite un instant et s’éloigna vers le buffet en traînant les pieds. Draco ne la vit jamais revenir, elle préféra trouver un autre cavalier plus enclin à s’amuser.

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Rowan Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 03 Oct 2004 22:55
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Ca rentrait pas, fin du chapitre :

Citation :

***

La fête était une réussite, tout le monde semblait s’amuser et les chaperons se faisaient plus que discrets sauf peut-être le Professeur Chourave qui avait insisté pour que Ron lui montre cette manière si particulière de danser sur une musique Moldue. L’assistance avait alors beaucoup ri et même le Professeur McGonagall s’était surprise à rire doucement. Voyant que tout était sous contrôle, Dumbledore s’était éclipsé discrètement au milieu de la soirée pour rejoindre ses appartements, non sans avoir félicité Hermione pour son organisation parfaite.
Les choses se gâtèrent pour Ginny un peu plus tard quand elle s’approcha en pleurs d’Hermione et de Harry qui étaient en train de danser.

-Ginny, qu’est-ce qu’il y a ?? lui demanda Hermione concernée. Ils s’éloignèrent tous les trois dans un coin un peu retiré pour écouter une Ginny bouleversée.
-Dean m’a laissée tomber…
-Quoi ? Comment ça ?? demandèrent Hermione et Harry d’une même voix.
-Il a… il a une autre petite amie… Lisa Turpin…, expliqua Ginny sanglotant de plus belle.
-Quoi ??! Le… le mufle !!! explosa Hermione hors d’elle. Je vais aller lui dire deux mots moi !!!
-Non, Hermione, je t’en prie, ne fais pas de scandale…, murmura Ginny regardant autour d’elle si personne n’avait entendu Hermione élever la voix.
-Je suis désolée Ginny, mais il mérite d’entendre ses quatre vérités cet espèce d’empaffé hypocrite !! Harry, tu restes avec Ginny, je reviens…
-Hermy…, l’arrêta Harry.
-Quoi ???
-Donne-moi ta baguette…
-Quoi ?
-Ta baguette, donne-la moi ! Hermione sembla hésiter un instant puis soupira avant de s’exécuter en levant les yeux au ciel.
-Bien ! Tiens !! Ne bougez pas, je ne serai pas longue…

Harry prit Ginny par les épaules et l’entraîna vers le parc.
-Viens, on va prendre un peu l’air… Ils s’assirent sur un banc et Ginny craqua à nouveau se remettant à sangloter, son visage enfoui dans ses mains. Harry eut le cœur brisé pour son amie et l’approcha de lui la prenant dans ses bras.

***

-Pansy t’a largué, mon pote ? demanda Blaise Zabini s’approchant de Draco près du buffet.
-Du moment qu’elle ne me colle pas, elle peut bien faire ce qu’elle veut… Blaise eut un sourire en coin entendu et s’enfourna un petit four en forme de citrouille.
-Alors, bonne soirée ?
-Il se passe des choses intéressantes ce soir, crois-moi mon vieux…, répondit Draco alors qu’ils se retournèrent observant l’assistance. Les couples se font et se défont… Des pleurs, des colères, des surprises… Il y aura des choses à raconter demain, les murmures vont hanter les couloirs si tu veux mon avis…
-Le bal d’Halloween a cette réputation de fixer les couples une bonne fois pour toutes pour le reste de l’année paraît-il…, déclara Blaise l’air songeur.
-Ce n’est pas faux… Cette théorie semble se vérifier, ajouta Draco sirotant une Bièreaubeurre. Ils restèrent quelques minutes silencieux puis Blaise prit congé de son ami afin de retourner fureter dans la fumée qui commençait à s’élever sur la piste de danse tandis qu’une lumière bleutée tamisa la Grande Salle.

Après avoir passé un savon à Dean dont il se souviendrait durant toute son année scolaire, Hermione chercha du regard Harry et Ginny et fut surprise de ne pas les retrouver.
-Ron… Ron ! cria-t-elle au rouquin occupé à essayer de se saisir des ballons qui flottaient pour sa petite amie.
-Quoi ?
-Tu n’as pas vu Harry et Ginny ?
-Non, il se passe quelque chose ?
-Non…, mentit-elle ne voulant pas gâcher la soirée de son ami et provoquer une bagarre. Elle s’éloigna et décida d’aller voir si elle ne les trouverait pas à l’extérieur. Quand elle aperçut Ginny consolée dans les bras de Harry, elle préféra les laisser et retourna dans la salle ayant tout à coup envie de se désaltérer après avoir usé sa salive en criant sur Dean.

Elle s’approcha du buffet et hésita sur son choix.
-Hey Granger ! Ton petit ami t’a abandonnée ? railla Draco un sourire en coin. Hermione se tourna sur sa gauche pour apercevoir ce dernier les mains dans les poches en train de l’observer.
-Je ne suis pas d’humeur Malfoy… Ne me cherche pas…, répondit-elle dangereusement.
-Ouuuuhhh, c’est plus grave que je ne le pensais alors… Vous allez pouvoir vous consoler ton amie Weasley et toi ce soir… Elle s’est faite plaquer en beauté tu remarqueras. Je n’aurais pas fait mieux, Thomas mérite une médaille pour ce coup-là, je serais même prêt à accorder 20 points pour Gryffondor si ça ne tenait qu’à moi !
-Ca ne t’arrive jamais d’être un petit peu gentil Malfoy ?!! éclata Hermione qui se calma, inspira bien fort préférant ignorer Draco. Ce dernier ne répondit pas et continua à l’observer du coin de l’œil. La fatigue, l’excitation et les derniers événements conjugués eurent raison d’Hermione et elle sentit un vertige lui tourner la tête. Elle se cogna un peu contre la table et inspira bien fort se cramponnant à cette dernière.
-Ca va ? lui demanda alors Draco voyant son malaise.
-Mêle-toi de toi Malfoy pour une fois, ça changera… et oublie-moi ! Son vertige lui passa et elle inspira à nouveau se calmant doucement.
-Tu veux boire quelque chose ?
-Non… Les premières notes de « Blackout » de Muse s’élevèrent et elle accueillit cette douceur avec soulagement.
-Tu veux danser ? lui proposa alors Draco contre toute attente.
-Non ! répondit-elle automatiquement agacée et surprise. Puis elle pensa à la proposition et décida de relever le défi alors que le rouge commençait à lui colorer à nouveau les joues : ok, juste une danse Malfoy… Ce dernier ne s’attendant pas à ce qu’elle accepte fut surpris à son tour mais décida de relever le défi lui aussi et lui tendit une main qu’elle saisit.

Il l’entraîna sur la piste de danse et glissa un bras autour de sa taille commençant à danser lentement sur la douce mélodie. Ils gardèrent une distance raisonnable dans un premier temps, puis voyant que Pansy était en train de les observer le visage rouge de colère dans les bras de Blaise, Draco l’attira plus près de lui et glissa son autre bras autour de sa taille. Elle ne protesta pas et contre toute attente, elle mit un bras autour de son cou tandis que son autre main se posa sur sa poitrine sentant son cœur qui battait plus vite que la normale. Elle avait les jambes qui tremblaient et elle associa cette réaction comme étant le contrecoup de son malaise de tout à l’heure. Elle ferma alors les yeux et posa sa tête sur sa main qui était toujours posée sur la poitrine de Draco tandis que ce dernier la serra plus fort contre lui. Severus Snape, comme la plupart des élèves présents, observait la scène dans un coin retiré de la salle et ne put s’empêcher de l’associer à une ancienne scène du passé ce qui lui laissa une impression étrange teintée d’une éternelle et infinie ritournelle. La chanson arriva à sa fin et ils se séparèrent presque à contrecœur, le trouble étant visible et la gêne palpable alors qu’ils évitaient de se regarder dans les yeux et que ni l’un, ni l’autre ne prononça une parole après ce rapprochement.

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MessagePosté le : 04 Oct 2004 10:34
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d'abord, je tiens à dire : La suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !!!!!

ensuite, quelques petits commentaires... :

j'ai l'impression qu'il y a vraiment un gros parallelisme entre la periode de 77 et celle de 96...
Elea devient de plus en plus interressante et je dirais que j'ai un gros doute sur l'identité de sa fille ! :D
J'ai beaucoup aimé les quelques touches d'humour dans les dialogues, notamment lors de la scène de bal de 77 :

Citation :

« Oh, j’adore danser, vraiment. Je pense même devenir danseur professionnel, qu’en penses-tu ? »
« Très bon choix de carrière Sev’, il y en a peu tu sais… Je t’imagine très bien en collants verts… »

(j'ai beau essayer, Severus en collant vert, ça devient vite une vision d'horreur :lol: )

Citation :
Goyle…
« … »
« … »

(il a de la conversation, le "petit" Goyle :lol: )

En tout cas, c'est toujours aussi bien écrit, vous faites un super travail toutes les deux !
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MessagePosté le : 05 Oct 2004 17:40
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:smile: Merci !!!

:rolleyes: Perso, Snape en colants verts moi je dis oui :razz: et je pense ne pas être la seule .....:angel:
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