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[Eilane] le Crépuscule des Ombres - Ancienne version

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Eilane Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 24 Aoû 2005 19:02
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Eléa a écrit :
Ta mère lit ta fic ? :aw2: même le NC 17 ?? :aw2:


Ben ouais :gni:

Mais tu sais, ma mère me connait bien (c'est avec elle que j'étais allée acheter mes premières capotes :lol:) et quand je lui ai donné ça à lire, elle m'a fait :
"c'est quoi, du Harry Potter version porno ?" :mdr:
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MessagePosté le : 25 Aoû 2005 22:27
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ah bin piré :lol: :lol:
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Eilane Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 29 Aoû 2005 13:45
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La souite :smile: (j'ai pris la bonne résolution d'écrire un chapitre par semaine et j'essayerai autant que possible de m'y tenir !)

Citation :

Chapitre 10 : Pulsions

-Tu ne veux toujours pas savoir ce que Hagrid faisait dans la forêt interdite le soir de l’initiation ?
Eilane et Tom s’assirent sur deux confortables fauteuils, dans la salle commune des Serpentards qui se trouvait une fois de plus déserte. Leurs camarades étaient, pour la plupart, partis s’installer aux longues tables de la bibliothèque, plongés dans d’effrénées révisions… Pourtant, les examens ne commenceraient pas avant le début du mois de juin, et avril touchait à peine à sa fin.
Tom avait préféré évincer le sujet "Hagrid" pendant quelques semaines, laissant à Eilane le temps de digérer la disparition de ses parents adoptifs. Etrangement, lui qui avait montré si peu de sentiment quant à l’affreux cauchemar de sa compagne, paraissait à présent compatir à sa douleur.
La jeune Vélane ne parlait que rarement depuis la réception de la lettre du ministère, s’enveloppant dans une bulle de silence.
Il lui semblait que plus personne ne la regardait de la même manière : les professeurs étaient devenus trop attentionnés et les élèves chuchotaient sur son passage. Elle savait qu’aucun d’entre eux n’agissait de cette manière dans l’optique de lui faire du mal, mais les voir s’apitoyer ainsi sur son sort ne la rendait que plus amer.
Elle avait la terrible impression d’avoir sauté d’un bond dans le monde des adultes. Tout ce qui s’était produit depuis sa rencontre avec Tom se bousculait dans sa tête, et à présent qu’elle avait perdu les seules figures vraiment stables qu’elle possédait dans ce monde étrange, elle regrettait avec tristesse l’époque où elle n’était encore qu’une enfant insouciante.
Elle s’en voulait également de ne pas ressentir davantage de chagrin. Elle n’avait pas pleuré à l’annonce de la mort de ses parents, elle n’en avait pas même eu envie. Son cœur s’était-il endurci au point de devenir aussi insensible que celui de son vrai père ?
Elle n’avait pas eu de nouvelles de Grindelwald depuis leur dernière rencontre, et ne tenait pas à en recevoir de sitôt. Le même noble sang pouvait bien couler dans leurs veines, cela ne l’empêchait nullement d’éprouver de la répugnance pour cet homme !
-Eilane ?
La jeune fille leva subitement la tête vers Tom dont la voix l’avait sortie de sa torpeur. Il était rare qu’il l’appelle par son prénom, lui préférant de loin le surnom qu’il lui avait donné un jour sur le terrain de Quidditch et que lui seul employait.
-Quoi ?
-Tu étais encore une fois ailleurs ! observa Tom d’un air sombre.
-Désolée, balbutia Eilane.
Il lui arrivait trop souvent ces derniers temps de voir son esprit vagabonder sans qu’elle lui en ait donné l’autorisation !
-Je disais donc, reprit Tom, tu n’es pas curieuse de savoir ce que Hagrid fabriquait dans la forêt ?
-Mais si voyons, acquiesça Eilane.
-Quand on l’a surpris l’autre jour, il était en train ramasser toutes sortes d’insectes qu’il fourrait dans une grande besace. Il a même pris un rat mort aussi.
-Qu’est ce qu’il voulait faire de tout ça ? l’interrompit Eilane les sourcils froncés, essayant tant bien que mal de s’intéresser à la discussion.
-Ca, tu ne le devineras jamais ! s’amusa le jeune homme. Je me le suis d’ailleurs demandé aussi le soir-même… mais deux jours plus tard, j’ai vu cet abruti se promener près de notre salle commune, l’air inquiet, comme s’il dissimulait quelque chose. Je l’ai donc suivi en prenant soin de ne pas me faire remarquer et j’ai découvert ce qu’il cachait : ce gros bêta élève une acromantula enfermée dans une boite à l’abri de l’un des cachots de l’école ! Lorsqu’ il est ressorti de la pièce, je l’ai interpellé et quand il a eu comprit que je l’avais épié, il m’a supplié de ne rien dire à personne !
-Bien… Très bien, marmonna Eilane.
-Eily, dis-le si ce que je te raconte t’ennuies à ce point ! s’exclama dédaigneusement Tom.
-Je… non… Qu’est-ce qui te fait dire ça ?... Seulement savoir que Hagrid s’est trouvé un animal de compagnie n’est pas exactement la grande révélation à laquelle je m’étais attendue !
-Tu veux rire ? s’étonna Tom. Il fait quelque chose de totalement illégal : les animaux dangereux sont interdits au sein de l’école ! Et nous sommes préfets, on pourrait facilement le faire renvoyer !
-Pourquoi ferait-on cela ? interrogea Eilane qui se demandait si Nagini pouvait être considérée comme un animal dangereux.
-Il ne mérite pas le rang de sorcier ! siffla Tom tout en haussant les épaules avec mépris. Ce n’est qu’un hybride ! continua-t-il d’un ton dégoûté.
En entendant ces mots, Eilane bondit de sa chaise, le regard furibond.
-Qu’est-ce qu’il y a de mal à être un "hybride" ? s’énerva la jeune fille, soudain hors d’elle. J’en suis une moi aussi, je te rappelles ! Une semi Vélane, au cas où tu aurais oublié !
Tom ne put retenir un sourire satisfait en voyant sa camarade s’emporter de la sorte. Il se leva à son tour.
-Mais toi c’est différent ma belle ! murmura-t-il mielleusement en s’approchant d’Eilane.
-Laisse tomber tes airs de charmeurs, Tom ! Ca ne marche plus avec moi ! bredouilla la jeune fille avant de lui tourner le dos.
-Vraiment ? demanda ironiquement Tom.
Il était à présent tout proche d’elle et son souffle sur sa nuque la fit frissonner.
-Sérieusement, tu ne ferais pas renvoyer Hagrid, n’est-ce pas ?
Elle s’était retourné et fixait les yeux turquoise du jeune homme de son regard de bronze.
-Tu ne liras rien en moi Eily… Grindelwald m’a appris l’occlumencie depuis longtemps, alors arrête ça tout de suite ! ordonna Tom, adoptant un ton autoritaire. On croirait presque que tu as des sentiments pour cet abruti de demi-géant !
-Rubeus Hagrid est un garçon extrêmement gentil, voila tout ! Lui au moins ne serait certainement pas du style à reprocher à quelqu’un d’être affecté par un rêve qui, en plus, s’est finalement révélé prémonitoire ! Il ne deviendrait pas non plus ami avec une fille simplement parce que celle-ci est la descendante d’un puissant sorcier ! s’emporta Eilane en haussant la voix.
Tom leva les yeux au ciel en signe d’exaspération.
-Tu sais quoi, Tom ? continua furieusement la jeune fille. J’en ai assez ! Assez de tes sarcasmes, assez de tous tes mensonges, assez d’aimer quelqu’un qui n’est avec moi que parce qu’on lui en a donné l’ordre !
Elle se dirigea avec véhémence vers la porte du dortoir, Tom sur ses talons.
-Tu iras dire à mon cher père Grindelwald que je n’ai besoin de personne pour s’occuper de moi ! Je suis toute puissante et vous feriez bien, autant lui que toi, de ne pas l’oublier ! s’exclama-t-elle d’une traite.
Et alors que Tom s’apprêtait à lui attraper le bras pour la retenir, une immense onde électrique entoura la jeune fille et le bascula en arrière, l’empêchant d’approcha à nouveau Eilane.
-Je croyais que tu avais besoin de mon aide pour te venger des moldus ? Tu as déjà oublié ce qu’ils ont fait à tes parents adoptifs ? demanda férocement Tom.
Eilane, toujours protégée par le flot électrique, ne prit pas même la peine de se regarder en arrière.
-Mêle-toi de tes affaires, Tom, dit-elle d’une voix glaciale qui détonna avec le timbre doux qu’elle utilisait habituellement, et je me mêlerai des miennes ! N’aies crainte, je m’occuperais sans problèmes des moldus et de leurs sangs de bourbe toute seule !
Une nouvelle onde émana de la Vélane et se propagea à une vitesse si grande qu’en l’effleurant, elle projeta Tom contre l’un des murs de la salle commune.
Lorsqu’il se releva, la porte du dortoir des filles s’était déjà refermée derrière Eilane. A nouveau, il se mit à sourire.
Eilane, elle, ne souriait pas. En arrivant dans le dortoir, elle s’était affalée sur son lit, le poignet droit serré sur le pendentif que Tom lui avait offert pour la Saint-Valentin. C’était la première fois qu’elle se disputait avec Tom (si on pouvait appeler cela une dispute) et elle se sentait stupide à présent de s’être emportée de la sorte. Elle venait de lui dire clairement qu’elle ne voulait plus être avec lui alors qu’elle savait bien au fond d’elle-même qu’elle était incapable de se passer de son soutient. Elle sentit de chaudes larmes couler le long de ses joues et en quelques instants, elle se mit à sangloter si fort qu’elle avait de la peine à reprendre son souffle.
Elle n’était même plus certaines de savoir pour quelle raison elle pleurait : la mort de ses parents ? Sa dispute avec Tom qui allait sans doute se solder par une rupture ? Ou le fait qu’elle se sente vidée de toutes ses forces ?
Cela faisait longtemps à présent qu’elle s’entraînait à de nouveaux sorts, à l’abri des regards indiscrets de ses camarades et plus encore de celui de Tom qu’elle soupçonnait, s’il s’apercevait de ses progrès, d’aller tout rapporter à Grindelwald. Pourtant, cet acte de magie qu’elle venait d’effectuer dans la salle commune, elle ne l’avait encore jamais tenté. Il lui était venu instinctivement, comme si elle avait su le maîtriser depuis toujours mais que son existence se trouvait trop enfouit au fond d’elle-même pour qu’elle en prenne connaissance. Sa colère l’avait certainement fait remonter à la surface de son être et elle l’avait utilisé sans même réaliser ce qu’elle faisait.
Ereintée, elle sombra, les yeux encore larmoyants, dans un sommeil aux étranges rêves peuplés de chiens noirs, de loups-garous et d’enfants aux cheveux roux.

---

Eilane resta enfermée dans le dortoir toute la journée et quand, le soir venu, les autres filles arrivèrent dans la pièce, elle fit mine de dormir et de ne pas les entendre.
Le lendemain matin, elle se leva plus tôt qu’à son habitude pour prendre son petit déjeuner, espérant ainsi éviter de croiser Tom dans la Grande Salle. Elle n’avait aucune envie de lui parler et préférait devoir supporter sa présence seulement à partir de leur premier cours de la journée. Mais lorsqu’elle arriva dans la salle commune, elle l’aperçut, assis sur le même canapé qu’il occupait la veille lors de leur dispute, griffonnant dans son journal à l’aide d’une longue plume d’aigle.
Pendant un instant, elle hésita à faire demi-tour, mais avant qu’elle n’en ait eu le temps, il avait rangé le petit cahier noir dans l’une de ses poches et s’était levé en la regardant.
-Toujours en colère ? demanda-t-il sans la moindre émotion apparente dans la voix.
-D’après toi ? lui lança Eilane d’un air de défi.
-Dans ce cas…, commença Tom en haussant les épaules, …il semblerait que nous n’ayons plus rien à nous dire ! Du moins, tant que tu n’auras pas changé d’attitude !
Les yeux d’Eilane s’embuèrent : et voila, ils y étaient !
-Alors quoi ? C’est tout ? Ca s’arrête là ?
-C’est toi, Eilane, qui a dit que tu en avais assez ! Tu n’as pas déjà oublié je suppose ! s’exclama Tom sur ce même ton monocorde qu’il utilisait depuis le début de la conversation.
-On ne peut pas dire que ça semble beaucoup t’affecter ! remarqua Eilane avec tristesse.
-Tu reviendras ! se contenta de répondre le jeune homme.
-Qu’est ce qui te rend aussi sur de toi ?
-Tu as besoin de moi, Eily… Nous sommes liés, ne l’oublie pas ! Tu es à moi !
-A toi ? Tu rêves ! cracha furieusement Eilane. Je n’appartiens à personne et encore moins à toi !
Elle sortit en trombe de la pièce, claquant derrière elle chaque porte qui se trouvait sur son chemin.
-Bien sur que si, répliqua mystérieusement Tom, à voix basse, en fixant le passage par lequel Eilane venait de disparaître, un sourire vicieux étirant ses fines lèvres.

---

Cela faisait deux semaines complètes qu’Eilane n’adressait quasiment plus la parole à Tom. Elle avait déserté le club d’aide aux devoirs, prétendant qu’il s’en sortait tout aussi bien sans elle, et ne discutait avec lui que pour remplir sa fonction de préfète.
Le mois de mai commençait tout juste et Eilane se sentait à la fois extrêmement malheureuse par la solitude qui l’enveloppait à nouveau (Maximilius, certainement sur ordre de Tom, ne lui parlait plus non plus) et anormalement libre.
Les cours venaient à peine de se terminer ce soir-là lorsque Eilane entra dans la bibliothèque. Elle y passait de nombreuses heures depuis qu’elle avait surpris la conversation entre Dippet et Dumbledore. Elle avait déjà lu, sans grand succès, le contenu entier de la moitié des livres que s’y trouvaient : aucun ne traitait d’une quelconque "prophétie des Anciens". Celle-ci n’était pas même mentionnée une seule fois dans l’un des ouvrages que la jeune fille avait déjà parcouru.
Elle s’empara de trois livres rangés tout au fond d’une étagère et tellement recouverts de poussière qu’ils devaient sans nul doute ne pas avoir été ouvert depuis des années, voir des siècles vu l’état de décomposition qu’offraient certaines de leur pages.
Eilane les emmena jusqu’à la table où elle avait posé son sac de cours et entreprit de les feuilleter.
Se plonger dans les livres était ce qu’elle aimait le mieux faire lorsque trop de soucis encombraient son esprit. La mort de ses parents l’avait poussée à se retrancher dans la lecture bien plus que n’importe quoi d’autre, ce qu’elle accomplissait avec plaisir, d’autant que, pour une fois, elle avait quelque chose de précis à rechercher.
Si vraiment cette prédiction donc le professeur Dumbledore avait parlé à Dippet existait, alors il lui fallait la découvrir ! Après tout, il avait sous-entendu que la "prophétie des Anciens" la concernait et trouver exactement ce qu’elle augurait était devenu à la limite de l’obsession.
Après un quart d’heure de recherches infructueuses, Eilane poussa un long soupir de découragement. Les textes contenus dans le livre devant elle semblaient tout aussi compliqués que ceux des ouvrages sur la magie noire emprunté par Tom dans la réserve et examinés des heures durant par les deux adolescents.
Au moins, à présent, elle pourrait étudier à sa manière, pensa-t-elle amèrement alors qu’elle tournait les pages avec ennui.
Le livre relatait des centaines de prédictions réalisés par les plus grands médiums de tous les temps, mais Eilane n’y trouva pas une ligne sur ce qui l’intéressait.
Elle referma le volume avec mauvaise humeur. Il lui aurait été facile de requérir de l’aide auprès de Mr Hamelet, son professeur de divination, si seulement elle n’avait pas eu peur qu’il lui demande où elle avait entendu parler d’une telle prophétie. Après tout, elle était, d’après lui, l’élève la plus douée qu’il avait eu dans sa classe depuis longtemps. Il disait que même "le talentueux Tom Elvis Jedusor" (comme les autres professeurs aimaient à le surnommer) ne lui arrivait pas à la cheville dans cette matière. Eilane sourit triomphalement en revoyant le visage renfrogné que Tom avait arboré en entendant son professeur parler ainsi. Bien entendu, les ascendances de prêtresses d’Eilane jouaient en sa faveur, mais cela ne l’empêchait nullement de se sentir fière d’avoir rivaliser, pour une fois, avec le meilleur élève de l’école !
Elle tendit les bras vers les deux livres restant et hésita un instant entre "Pas de veine" de William Manus sur la couverture duquel on pouvait admirer le dessin d’une main géante, la paume ouverte, parcourue de veines violacées et saillantes, et "Mediums : qui sont-ils" de Maggy Psy, qui, de toute évidence, devait lister les plus grands devins existant dans le monde de la sorcellerie.
Elle choisit finalement le second ouvrage qu’elle approcha vers elle en le faisant glisser sur la table. Il semblaient encore plus vieux et abîmer que celui qu’elle lisait jusqu’à présent et qu’elle poussa dans un coin pour faire de la place. Lorsqu’elle l’ouvrit, une étrange odeur d’encens s’éparpilla dans la pièce et il sembla à Eilane que du livre émanaient de doux chuchotements. Tentant de ne pas prêter attention à ce phénomène bizarre, elle commença à parcourir le volume. Il offrait une immense liste de sorcières et de sorciers ayant un jour révéler un présage, le tout classé par ordre alphabétique.
Eilane se désintéressa rapidement des noms commençant par un « A » et tourna les pages jusqu’à la lettre « P », dans l’espoir vain d’y voir apparaître les mots "prophétie des Anciens". Mais, comme elle s’en doutait, tout ce qu’elle y trouva furent les noms de nombreux mages médiums !
Il lui fallut quelques secondes pour réaliser ce que ses yeux, fatigués par toute cette lecture, n’avaient pas remarqué au premier abord. Elle revint à toute vitesse sur la cinquième page des « A » et lu le premier mot de la liste alphabétique avant de plaquer une main devant sa bouche, stupéfaite. Comment avait-elle pu être aussi distraite ?
Sur le papier jauni, l’auteur du livre avait tracé dans une écriture arrondie, à l’encre noir, le terme "Anciens", l’agrémentant d’une majuscule comme s’il s’agissait d’un nom propre.
Eilane lut à voix basse ce qui était écrit en dessous :
Les "Anciens" sont les plus grands mediums que la communauté magique ait jamais connue. On pense qu’ils existent depuis la nuit des temps, ce qui leur vaut cette appellation. Il ne s’agirait pas de sorciers, encore moins d’humains et ils appartiendraient au monde des Ténèbres. Malheureusement, peu de gens possède le pouvoir de les invoquer et il est donc difficile de connaître leurs origines et leurs véritables intentions. Ils sont également appelés "Puissances des Ténèbres", nom d’ailleurs plus communément employé. »
Sur la ligne suivante, un nouveau nom de sorcier commençant par un A était noté. Il n’y avait rien de plus.
Eilane passa le reste de la soirée, jusqu’à la fermeture de la bibliothèque, à fouiller dans les livres, mais elle ne découvrit pas d’autres renseignements.

---

Eilane continua les recherches ainsi pendant tout le mois, oubliant presque de manger, de dormir ou de réviser pour les BUSE qui arrivaient à grand pas. Mais elle dû finalement se rendre à l’évidence : elle ne trouverait pas plus d’explications sur "les Anciens" ou leur prophétie dans les livres de la bibliothèque. Du moins, pas dans ceux accessibles à tout le monde. Après tout, n’avait-elle pas lu que les "Anciens" portaient aussi le nom de "Puissances des Ténèbres" ? Si elle voulait en découvrir d’avantage sur eux, c’était dans la réserve qu’elle devait continuer ses investigations. Malheureusement, les élèves de cinquième année n’avaient pas accès à la réserve, et malgré ses pouvoirs chaque jour grandissants, elle ne possédait pas le talent de Tom pour amadouer les professeurs.
L’avant-veille du premier jour d’examen, elle attendit que toutes ses camarades se fussent endormies, puis se leva de son lit et, à pas feutrés, partit en direction de la bibliothèque.
Une fois dans les couloirs de l’école, elle sortit sa baguette magique et en alluma l’extrémité d’un Lumos silencieux. Son cœur battait à tout rompre : si un professeur la croisait dans les couloirs à une heure si tardive, elle risquait de se voir punie jusqu’à la fin de l’année scolaire !
Arrivée à l’entrée de la bibliothèque, elle ne prêta aucune attention aux inscriptions de bienvenue écrite dans la roche et pénétra dans la vaste salle, se dirigeant directement vers la réserve dont les grilles fermées étaient maintenues par un énorme cadenas rouillé.
Elle éteignit sa baguette d’un gracieux geste de la main et la fit disparaître dans la poche de sa cape. Elle n’en aurait pas besoin… La bibliothécaire, une vieille femme acariâtre et paranoïaque, n’avait sûrement pas oublié de doter le cadenas de nombreux contre-sorts afin d’interdire aux élèves l’accès aux livres prohibés. Mais Eilane n’était pas n’importe quel élève, elle disposait de pouvoirs que nul autre ne possédait et était persuadée qu’elle aurait même pu rivaliser avec les membres du corps enseignants. En effet, en plus de se plonger dans la lecture, elle avait pris l’habitude, depuis sa rupture avec Tom, de s’entraîner autant qu’elle le pouvait à maîtriser ses facultés et elle avait découvert émerveillée qu’elles étaient quasiment illimitées !
Elle plaça les mains face aux grilles closes, sans les toucher, aspira profondément l’air et ferma les yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, elle se trouvait de l’autre côté, des centaines de livres sur les arts obscurs s’offrant à elle. Quelques rayons de lune illuminaient la pièce, certainement pas assez pour permettre à la plupart des gens de lire les titres des nombreux volumes, mais Eilane, qui avait une bonne vision nocturne, préféra éviter de lancer un nouveau Lumos, craignant que la lumière ne la trahisse et interpelle quelqu’un.
Elle s’empara d’un premier livre, puis d’un deuxième, avant d’entendre un bruit suspect provenir du fond de la bibliothèque. Elle se figea sur place. Un second bruit retentit et avant qu’elle n’ait eu le temps de prendre la fuite, elle se retrouva éblouie par la lumière d’une baguette magique.
-Qu’est-ce que tu fais là dedans ? lui demanda une voix familière.
Le cœur d’Eilane, qui, quelques secondes auparavant, semblait s’être arrêté de battre, repris son rythme normal.
-Des recherches, Tom, voila ce que je fais ! répondit-t-elle froidement. Et toi ? C’est une habitude courante chez toi de venir dans la bibliothèque en plein milieu de la nuit ?
-Je t’ai suivie, avoua le jeune homme. Impressionnant le petit tour de passe-passe que tu as accompli pour entrer ici !
Eilane ne répondit rien, elle venait de distinguer, illuminée par la lumière de la baguette que Tom tenait dans sa main, une dizaine de parchemins roulés, cachés dans le coin le plus sombre de la réserve.
Elle posa par terre les deux livres qu’elle avait préalablement sélectionné et s’approcha pour mieux voir de quoi il s’agissait.
Les parchemins étaient sales, jaunis et mangés par endroits. D’après leur état ils devaient être encore plus vieux que la plupart des livres poussiéreux qui se trouvaient dans la bibliothèque. Eilane saisit le premier à la surface et entreprit de le dérouler. Il lui parut d’abord vierge mais soudain des mots se dévoilèrent, tracés dans une écriture qui paraissait officielle :

« Annoncez le thème qui vous intéresse »

Eilane relut le message à deux reprises, puis d’une voix tremblante, alors que Tom l’observait d’un air interrogateur, elle prononça :
-"prophétie des Anciens"
L’écriture disparut et pendant quelques instants, le parchemin sembla à nouveau vierge. Finalement, un titre apparut sur le papier et Eilane eut presque envie de pousser un cri de victoire, ce qu’elle évita toutefois, de peur d’être entendue par quelqu’un d’autre que Tom.

« Prophétie des Anciens »
« Archives du ministère de la magie, Département des mystères »


Tom s’approcha le plus qu’il le put des grilles derrière lesquelles se tenait la jeune fille, le souffle haletant, tandis que, dans la même écriture officielle, s’inscrivaient les quatre phrases de la prophétie.
Mais Eilane sentit son moral retomber sèchement lorsqu’elle s’aperçut que, de toute évidence, les "Anciens" ne parlaient pas un mot d’anglais. Le texte était écrit dans d’indéchiffrables signes. Elle allait pour reposer le parchemin avec mauvaise humeur quand quelque chose d’incroyable se produisit : les signes se transformèrent petit à petit et les phrases prirent tout à coup un sens.
-Cet invention est ingénieuse ! Elle a même pu traduire ce qui était écrit ! s'écria-t-elle, surprise.
-Qu’est-ce que tu racontes ? C’est toujours illisible !
Eilane tourna ses grands yeux ambrés vers Tom, juste à temps pour apercevoir Myrtille qui les observait, médusée, à l’entrée de la bibliothèque.
-Nox ! s’exclama Tom et l’extrémité de sa baguette magique s’éteint aussitôt, replongeant la salle dans la pénombre.
Puis il pointa la baguette en direction de Myrtille et murmura :
-Petrificus Totalus !
La collégienne se raidit instantanément et s’affala sur le sol. Mais dans sa chute, elle avait attrapé l’une des statues de pierre qui ornait l’entrée de la salle et celle-ci se brisa de milles morceaux en heurtant les dalles de marbre beige.
-Viens, Eilane, filons ! lança Tom à la Vélane en observant Myrtille d’un air dégoutté.
Eilane ne se fit pas prier. Tout en tenant contre elle le parchemin magique, elle repassa de l’autre côté de la grille, par le même procédé magique qu’elle avait utilisé pour y entrer.
Mais lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle remarqua que le rouleaux n’était plus dans ses bras. Elle scruta la réserve et vit qu’il était de nouveau rangé avec les autres parchemins.
-Eily, laisse tomber, on reviendra plus tard. Vu le bruit que cette idiote de Mimi Geignarde a fait en tombant, on aura de la chance si ça n’a réveillé personne !
Eilane se résigna et suivit Tom. Lorsqu’ils arrivèrent à la hauteur de Myrtille, la Vélane interpella son compagnon.
-Attends ! dit-elle en s’agenouillant auprès de la jeune fille sur laquelle elle posa des mains grelottantes. Oubliette !
Puis, dès qu’elle eut lancé le sort d’amnésie, elle se releva et Tom la tira par la manche de sa robe. Dans l’obscurité, ils sortirent à toute vitesse de la bibliothèque, dévalèrent des myriades d’escaliers et se retrouvèrent enfin devant la porte secrète de leur salle commune, dans les cachots de Poudlard, le souffle court, mais la peur de se faire prendre disparue.
Le lendemain, Eilane apprit que Myrtille avait été retrouvée dans la bibliothèque, paralysée par la peur, incapable de raconter ce qui s’était passé, ni ce qu’elle faisait là. L’infirmière l’avait examinée sous toutes les coutures, mais elle semblait en parfaite santé et avait donc pu immédiatement reprendre les cours.

---

Le premier jour de juin, l’effervescence arriva à son comble parmi les cinquième année : le temps était venu pour eux de passer leurs BUSE !
Lorsque Eilane s’assit à la table des Serpentard ce matin-là, elle se contenta de jeter un regard envieux à la nourriture qui se trouvait devant elle. Son estomac semblait tellement noué qu’elle se sentait incapable de manger quoique ce soit.
Un peu plus loin, Tom et Maximilius, quant à eux, discutaient à voix basse en prenant de copieux petit déjeuner.
Trop stressée pour avaler ne serait-ce qu’un verre de jus d’orange, Eilane redescendit dans sa salle commune afin de prendre ses affaires. Elle se rendit ensuite en bas des escaliers menant au hall d’entrée, comme demandé par leurs professeurs.
-Bonne chance ! lui souhaita Tom en la voyant arriver.
-Merci, répondit cordialement la Vélane sans lever les yeux vers lui.
Elle savait que si elle le regardait, il serait encore plus difficile pour elle de se concentrer durant les tests. Ils ne s’étaient plus reparlé depuis l’escapade de la bibliothèque, deux jours auparavant, s’évitant autant qu’ils le pouvaient, et sa présence manquait atrocement à Eilane qui ne réussissait pas à combler sa solitude.
Enfin, les élèves furent autorisés à pénétrer dans la Grande Salle, transformée pour l’occasion en pièce d’examen.
Chaque épreuve devait se dérouler de la même manière : la matinée était consacrée à la théorie, et l’après-midi à la pratique, ce qui signifiait que les élèves devaient tous se présenter individuellement à un oral devant un jury envoyé par le ministère.
Le premier jour, les cinquième années passèrent le test de divination et, à la fin de l’après-midi, Eilane su avec confiance qu’elle obtiendrait au moins un O dans une matière. La partie écrite avait semblé d’une grande facilité et l’oral s’était déroulé on ne peut mieux : elle avait prédit toutes sortes de choses qui se produisaient seulement quelques minutes après qu’elle en ait parlé. Les examinateurs avaient semblé enthousiastes !
Vinrent ensuite les épreuves de botanique, d’astronomie, de potion et d’histoire de la magie.
Si elle avait à peu près réussi la botanique et l’astronomie, il n’en était pas de même pour les deux autres : la potion qu’Eilane devait effectuer durant son oral avait adopté une étrange couleur violette au lieu de la teinte orangée attendue. Quant au test d’histoire de la magie, il n’aurait pu se passer plus mal : elle n’avait réussi à écrire que cinq lignes sur sa feuille, et encore, elle se demandait s’il se trouvait parmi ces lignes une seule information correcte. Il faut dire que l’histoire de la magie était sans nulle doute la matière qu’elle aimait le moins ! Peut-être cela venait-il du fait que le professeur Binns, qui la leur enseignait, avait succombé l’année précédente et continuait à présent de faire ses cours sous une forme fantomatique ? Il en était, en effet, devenu encore moins passionnant qu’auparavant depuis son décès et sa transformation en spectre. (Ce qui n’était pas peu dire lorsqu’on savait que, de son vivant, nombres de ses élèves s’endormaient durant ses cours ! )
Mais l’épreuve qui rendit Eilane la plus fière, fut celle de Défense Contre les Forces du Mal… Elle avait tellement dépensé d’énergie à s’entraîner à la maîtrise de ses pouvoirs que le test lui parut d’une simplicité affligeante. Elle ne pouvait en être totalement certaine car, cette fois, les juges étaient restés impassibles, mais elle espérait vivement obtenir un second O dans ce domaine. Après tout, il s’agissait de la matière qu’elle aimait le mieux expliquer à ses camarades durant le club d’aide aux devoirs !
Enfin, le dernier jour d’examen toucha à sa fin et Eilane ne fut pas mécontente de penser que les vacances ne se feraient plus trop attendre. Elle se sentait épuisée et n’avait qu’une envie : pouvoir enfin se reposer… Elle souhaitais également rentrer chez elle, faire une sorte de pèlerinage en souvenir de ses parents. Elle espérait simplement que personne, en raison de son jeune age, ne l’en empêcherait !
Elle monta se coucher rapidement, éreintée par tous les tests qu’ils passaient depuis plus d’une semaine et demi. Mais elle trouva sur son lit un petit papier griffonné.

« Rejoins-moi dans le hall à minuit
L.V. »


Eilane fronça les sourcils. Que pouvait-il bien vouloir encore ?
Un peu avant minuit, elle s’enveloppa dans une cape noire, pris soin de vérifier que tout le monde dormait dans le dortoir, et sortit de la salle commune sans faire un bruit.
-Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle avec mauvaise humeur en arrivant face à Tom.
-On a un problème ! déclara-t-il mystérieusement.
-Oh oui, et je crois même savoir lequel Tom… On a rompu… Tu sais ce que ça veut dire "rompu" ?… On est plus censé se donner des rendez-vous secrets dans l’école ! C’est fini tout ça ! s’exclama la jeune fille, consternée par ses propres paroles.
-Il ne s’agit pas de ça ! marmonna Tom entre ses dents.
-Dans ce cas, dis-moi de quoi il s’agit, plutôt que de me laisser dans l’ignorance !
-Mimi Geignarde !
-Et bien quoi Mimi Geignarde ? Tom, si tu as l’intention de jouer aux devinettes, on ne pourrait pas faire ça un autre soir ? Je te rappelle qu’on a passé des examens cette semaine et que j’ai l’esprit légèrement embrumé par toutes mes révisions !
-Très bien ! râla Tom en jetant un regard noir à la Vélane. Dumbledore s’est aperçu que quelqu’un avait touché aux rouleaux de parchemins cachés dans la réserve ! Et maintenant, il veut faire parler Mimi et comme tu dois t’en douter, il lui sera facile de contrer un simple sortilège d’amnésie !
Eilane le regarda effarée.
-Comment tu peux savoir tout ça ? l’interrogea-t-elle finalement.
-Grindelwald a un espion au sein de corps enseignant de Poudlard ! Pourquoi tu crois que Dumbledore ne se rend pas compte de la présence du mage noir ? Cet espion brouille les pistes !
-Si Mimi parle, si le sortilège d’amnésie est levé…, souffla Eilane, accablée, …elle va nous dénoncer ! Elle nous a vu là-bas Tom.
-Voila, c’était ça, le problème ! acquiesça le jeune homme.
-Qu’est-ce qu’on va faire ?
-A toi de trouver l’idée, Eily ! Tu m’as dit que tu n’avais besoin de personne pour te défendre, n’est-ce pas ? Alors prouve-le ! répliqua froidement Jedusor.
Eilane réfléchit un instant. La solution, abominable et terrifiante, ne mit pas plus de quelques secondes pour lui venir à l’esprit. Une vague de nausée s’empara d’elle, mais il n’y avait pas d’autre moyen !
-On va devoir libérer le Basilic. Mais cette fois, il ne va pas seulement falloir qu’il la pétrifie ! murmura-t-elle d’une voix presque inaudible, espérant qu’ainsi ses paroles sembleraient moins horribles.
Tom sourit, une lueur de satisfaction traversant son regard.
-Voila qui me parait fort judicieux ! Mais je dois admettre que te connaissant, je ne m’attendais pas à ce que tu proposes une solution si radicale !
-Ce n’est qu’une enfant de moldu après tout, lui rappela Eilane, toujours dans un murmure, la gorge serré en réalisant ce qu’ils allaient faire. Une simple sang de bourbe. Ca m’est bien égal ce qui va advenir d’elle !
-Dans ce cas, nous sommes sur la même longueur d’onde ! Il ne nous reste plus qu’à attirer cette stupide Mimi Geignarde dans nos filets ! approuva avidement Tom, le bleu turquoise de ses yeux adoptant quelques secondes une teinte rougeoyante.

---

Deux jours plus tard, le 13 juin, alors que l’année scolaire touchait à son terme, l’opportunité qu’ils attendaient arriva plus tôt qu’ils n’osaient l’espérer. Myrtille s’était une fois de plus disputée avec son amie, Olive, à propos de ses lunettes, et sanglotait comme une malheureuse dans le hall d’entrée. Eilane s’approcha d’elle, un air faussement bienveillant accroché au visage.
-Ca ne va pas ? lui demanda-t-elle d’une voix douce. Je passais là par hasard et je t’ai vu pleurer. Je peux t’aider ?
Le hasard, bien entendu, n’était pour rien dans les déplacements d’Eilane qui avait épié Myrtille depuis le début de la journée.
-Non, merci ! répliqua froidement la collégienne. Tu ne crois pas que j’ignore à quel point vous vous moquez tous de moi dès que j’ai le dos tourné !
-Mimi… Euh, excuse-moi, je veux dire… Myrtille… Personne ne se moque de toi, je t’assure ! Cependant, si tu veux vraiment être mieux respectée, tu devrais arrêter de te lamenter pour un rien !
Sa dernière phrase eut exactement l’effet escompté : Myrtille se mit à pleurnicher de plus belle et s’enfuie en direction des étages.
Eilane détacha alors de son cou le collier que Tom lui avait offert quelques mois auparavant et le déposa dans la paume de sa main. C’était la première fois qu’elle l’utilisait, mais Tom avait dû lui répéter au moins une bonne vingtaine de fois son fonctionnement. Elle ne risquait d’ailleurs pas de l’oublier !
Tout à coup, la chaîne du bijou commença à serpenter dans les airs avant de s’enrouler autour du poignet de la jeune fille. Son extrémité se planta ensuite dans la chair, au niveau de la veine, alors qu’Eilane émettait un gémissement de douleur. Enfin, le pendentif aux allures reptiliennes s’éleva au-dessus de la main de la Vélane et la bille rouge qui était sertie en son centre se mit à briller violemment.
-Je t’écoutes Eily ! murmura mentalement Tom d’une voix froide et plus aigue que d’habitude.
-Elle arrive !
Ils savaient tous deux avec certitude que si Myrtille partait se cacher quelque part, elle n’irait certainement pas ailleurs que dans le lieu qu’elle préférait pour geindre en paix : les toilettes du deuxième étage, celle-là même où se trouvait l’entrée de la Chambre des Secrets.
-Je te rejoints ! pensa Eilane juste avant que la chaîne du pendentif ne libère son poignet meurtri.
Elle grimpa à son tour les escaliers et retrouva Tom, piqué debout devant la porte des toilettes.
-Elle est dedans ?
Le jeune homme acquiesça de la tête et lui fit signe d’entrer la première. Eilane obéit, la respiration précipitée, les jambes flageolantes. Tom lui emboîta le pas. D’un geste, il lui désigna le cabinet dans lequel Myrtille s’était réfugié, puis se tourna vers les robinets tout en prononçant les paroles en Fourchelang. La Chambre des Secrets s’ouvrit sous ses ordres et, toujours dans la langue des serpents, il appela l’animal meurtrier.
Les murs se mirent à trembler autour d’eux. Eilane entendit avec horreur quelque chose ramper le long du large passage permettant d’accéder à la pièce secrète. Elle s’éloigna d’un bond en voyant le Basilic passer la tête par le tuyau et envahir les toilettes. Ses paroles terrifiantes prirent possession des lieux, ricochant contre les murs, résonnant aux oreilles de la Vélane :
- Viens à moi…que je te déchires…que je t’écorche…que je te tue…
Eilane, épouvantée, eut l’impression de voir la scène suivante par les yeux d’une autre, comme si elle y était extérieure. Tout se passa très vite. Myrtille, sans doute intriguée par le bruit, ouvrit la porte de son cabinet. Le Basilic tourna la tête vers elle. La collégienne voulut crier mais n’en eut pas le temps, le serpent géant venait de la tuer de son regard assassin. Elle s’effondra dans un bruit affreux d’os rompus, ses lunettes se brisant également sous le choc. Dans le même temps, le Basilic, commandé par Tom, avait rejoint sa cachette dans la Chambre des Secrets.
Les battements du cœur d’Eilane s’étaient terriblement accélérés. Elle s’efforça à respirer calmement afin de leur permettre de ralentir, mais ce n’était pas chose facile dans de telles circonstances !
Elle s’approcha de Myrtille comme pour vérifier qu’elle ne s’était pas simplement endormie mais il n’y avait aucun doute possible.
Elle était morte.
Ses yeux encore ouverts avaient pris une teinte grisâtre et son regard était devenu vide et vitreux. De sa lèvre inférieur coulait un mince filet de sang frais, d’une couleur rouge vif, sans doute du à une dent brisée durant sa chute. Son corps avait une étrange position, comme celle d’un pantin inanimé et balancé nonchalamment sur le sol. Sa poitrine ne se soulevait plus, son cœur ne battait plus, plus aucun souffle ne sortait de ses narines.
Eilane resta ainsi pendant des minutes, peut-être des heures. Elle ne pouvait se l’expliquer, mais elle se sentait incapable de détacher son regard du corps de Myrtille. Elle n’aurait su dire si elle en était terrifiée ou fascinée, ce qu’elle savait par contre, c’est qu’elle venait d’être complice d’un meurtre et que dans cet instant presque surnaturel, cela ne la touchait pas plus qu’autre chose.
Tom, la sortant brusquement de sa rêverie, agrippa son poignet avec une telle force qu’elle ne put l’empêcher de la tirer à lui. Eilane fut parcourue d’un frissonnement en voyant son visage : un sourire malfaisant s’affichait sur ses lèvres et ses pupilles, teintées de rouge, brillaient d’un désir bestiale.
Avant qu’elle n’ait pu dire un mot, il la poussa sauvagement vers la lavabo où il la força à s’accouder, l’obligeant ainsi à observer le cadavre de leur victime qui se reflétait dans la glace face à laquelle elle se trouvait.
D’un geste brutal, Tom, derrière elle, lui retira ses sous-vêtements et tout en la frôlant, se déshabilla à son tour.
-Tom, arrête, je t’en pris ! l’implora Eilane, dont le regard ne pouvait à nouveau se défaire du corps de Myrtille
Mais il ne semblait pas l’entendre.
En le sentant s’introduire entre ses reins, sans préliminaires et avec toute la férocité dont il savait faire preuve, Eilane eut une sursaut de surprise, accompagné d’un cri de douleur. Jamais encore il n’avait exploré cette partie de son corps. Affolée, elle voulut se débattre mais il la maintint avec force contre le lavabo.
-Laisse-moi faire…, murmura-t-il d’une voix de dément. Tu auras beau tenter de te libérer avec toute la conviction possible, tu ne pourras pas nier longtemps que ce que nous venons d’accomplir t’as émoustiller au plus haut point ma belle !
-Non, tu te trompes, murmura-t-elle.
Au fond d’elle-même pourtant, elle savait avec dégoût qu’il avait raison. Mais comment admettre qu’elle avait aimé regarder Myrtille rendre son dernier soupir, qu’elle y avait pris un plaisir pervers et que maintenant elle brûlait d’un désir tout aussi sauvage que celui qui animait son amant ? Non, elle ne pouvait décemment accepter tout cela !
Des larmes coulèrent le long des joues d’Eilane.
Elle tenta une nouvelle fois de forcer Tom à se retirer mais il resserra autant que possible son étreinte et s’enfonça plus profondément en elle, amplifiant la souffrance qu’elle avait ressenti dans les premiers instants.
Résignée, elle abandonna la bataille et, les yeux toujours rivés sur le cadavre de Myrtille, laissa Tom aller et venir férocement entre ses reins. Sans disparaître totalement, la peine s’estompa un peu jusqu’à devenir supportable et laissa place à des déferlantes de plaisir. Eilane se cambra bientôt d’avantage, invitant son amant à la pénétrer plus profondément. Elle s’agrippa au rebord du lavabo lorsqu’elle sentit une nouvelle vague de douleur jouissive la traverser, ne pouvant s’empêcher de gémir de délectation.
-Je savais que tu adorerais être brusquer ! s’exclama Tom sadiquement tout en lui attrapant violemment les cheveux, ce qui arracha à la jeune fille une nouvelle plainte. Te faire dominer, voila ce qui tu aimes, n’est-ce pas ma belle ?
Eilane ne dit rien, mais le regard brûlant qu’elle offrit au reflet de Tom dans le miroir suffit à répondre à sa question. Il éclata d’un rire glacial et victorieux avant de se retirer.
-Ca te plait de la regarder, n’est-ce pas ? demanda-t-il en voyant les yeux d’Eilane se reposer sur la dépouille de Myrtille.
Il la retourna brusquement et la poussa à s’asseoir sur le lavabo, le dos collé contre la glace dans laquelle elle regardait quelques instants plus tôt. Ses doigts forcèrent l’entrée de son intimité et remuèrent à l’intérieur avec brutalité.
-Contemple-la bien, Eily. N’en perds pas une miette. C’est ton œuvre ma belle, sois en fière ! dit-il en désignant le corps de Myrtille.
Eilane détourna les yeux quelques secondes du cadavre et les plongea dans le pourpre de ceux de Tom. Elle n’eut besoin d’aucune parole pour qu’il sache ce qu’elle désirait. Il retira ses doigts et, avec une brutalité plus puissante encore que celle dont il avait fait preuve auparavant, s’introduisit en elle aussi profondément et violement que possible. Elle hurla de satisfaction et de souffrance confondue en sentant avec plaisir les chairs de son intimité se meurtrir. En cet instant, rien ne semblait pouvoir l’exciter d’avantage que la douleur qui émanait de chaque mouvement bestial de Tom. D’un geste brusque, il brisa en mille morceau le miroir qui se trouvait juste derrière elle, puis plaqua la jeune fille contre les débris de verres encore accrochés au mur, coupant la peau pâle de son dos, faisant jaillir son sang qui s’écoula le long de ses hanches. Elle se sentait chavirer. Elle savait que les blessures que Tom venait de lui infliger étaient profondes mais elle ne désirait qu’une chose, aller jusqu’au bout de leurs fantasmes, quoi qu’il puisse lui coûter.
Tandis qu’il continuait à mener une danse frénétique dans son intimité, la main droite du jeune homme passa sous les cuisses de sa maîtresse et s’aventura entre ses reins, glissant dans le sang qui s’échappait toujours des plaies de son dos. Leurs bouches se collèrent dans un baiser effréné auquel Eilane mit fin en mordant profondément la lèvre de son amant.
Il jouit dans un dernier coup sec, ses doigts la pénétrant toujours. Elle jeta un ultime regard au corps inerte de leur proie et sentit la jouissance monter également en elle. Ses cris résonnèrent contre les murs des toilettes tandis que Tom la contemplait s’abandonner avec satisfaction.
Il n’attendit pas une minute de plus avant de lever sa baguette magique vers elle et de jeter un sortilège de soin, ce dont Eilane le remercia mentalement.
-Viens, mieux vaut ne pas rester plus longtemps ici, nous n’avons déjà que trop traîné ! s’exclama Tom dont les yeux avaient repris leur couleur turquoise.
Elle acquiesça et ils s’enfuirent des toilettes, laissant le corps inerte derrière eux.
Ce n’est que le lendemain matin que la dépouille de Myrtille fut découverte par Olive, sa meilleure et seule amie, alors qu’elle partait à sa recherche…

---

A plus de cinquante années de là, Eilane, accompagnée de Dumbledore, posait une nouvelle fois les pieds sur le sol anglais. Elle avait vainement espéré ne plus jamais revenir dans ce pays d’où provenaient les pires souvenirs de sa vie, et c’est le cœur serré qu’elle prit dans ses bras Hagrid, venu les accueillir. Après de brèves retrouvailles, Ils s’en allèrent tous trois en direction de l’ancien QG de l’Ordre du Phénix.
Une nouvelle guerre s’apprêtait à commencer…


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MessagePosté le : 29 Aoû 2005 22:50
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Je lirai ça quand j'aurais le temps :gni:
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MessagePosté le : 29 Aoû 2005 22:59
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Mais je t'en prie, prends ton temps !
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MessagePosté le : 01 Sep 2005 12:16
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J'ai lu donc je commente .

Citation :
Il lui arrivait trop souvent ces derniers temps de voir son esprit vagabonder sans qu’elle lui en ait donné l’autorisation !


:gni: Sans qu'il lui est donné l'autorisation.C'est maalllll :o



Citation :
Après tout, il avait sous-entendu que la "prophétie des Anciens" la concernait et trouver exactement ce qu’elle augurait était devenu à la limite de l’obsession.


Moi je sais....

Elle va devoir se coupé une jambe et dansé a la pleine lune avec 12 statuette enroulé dans du jambon :p


Enfin bref j'ai la flemme de tous quoté alors juste moi j'adore ton histoire.
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MessagePosté le : 09 Sep 2005 20:53
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Aussi enregistré ta fic Eily, ca fait un bout de temps que je voulais la relire, parceque j'avais arreter de suivre (désolée :-/) Mais à chaque fois je le faisais pas, je vais en profiter pour m'y remettre ^^
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MessagePosté le : 10 Sep 2005 23:07
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Toujours pas lu mais j'oublie pas hein :euh:
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MessagePosté le : 10 Sep 2005 23:12
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@Morgy : c'est pas grave que t'aies arreté de suivre, tant que tu t'y remets :D

@Rowy : c'est quand tu veux :o :rolleyes:

(tout ça me fait penser qu'une certaine Impératrice devait faire une review lorsque le chapitre serait en ligne :irony: )
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MessagePosté le : 12 Sep 2005 08:15
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Je lis cette semaine, promis... :D Et je reviewerai en direct ! :-D

:wink:
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MessagePosté le : 13 Sep 2005 14:56
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Eilane a écrit :

-Qu’est-ce qu’il y a de mal à être un "hybride" ? s’énerva la jeune fille, soudain hors d’elle. J’en suis une moi aussi, je te rappelles ! Une semi Vélane, au cas où tu aurais oublié !

Go go eily !!! Remets-me à sa place cet abruti !!! :evil:

Citation :
-Rubeus Hagrid est un garçon extrêmement gentil, voila tout ! Lui au moins ne serait certainement pas du style à reprocher à quelqu’un d’être affecté par un rêve qui, en plus, s’est finalement révélé prémonitoire ! Il ne deviendrait pas non plus ami avec une fille simplement parce que celle-ci est la descendante d’un puissant sorcier ! s’emporta Eilane en haussant la voix.

Niark ! Non mais oh ! :mad:

Citation :
Une nouvelle onde émana de la Vélane et se propagea à une vitesse si grande qu’en l’effleurant, elle projeta Tom contre l’un des murs de la salle commune.

Wow ! :shock: :clap: :clap:

Citation :
Ereintée, elle sombra, les yeux encore larmoyants, dans un sommeil aux étranges rêves peuplés de chiens noirs, de loups-garous et d’enfants aux cheveux roux.

:lol: :lol: :lol: Bien vu ! J'aime particulièrement les enfants aux cheveux roux ! :lol: :mdr:

Citation :
Les cours venaient à peine de se terminer ce soir-là lorsque Eilane entra dans la bibliothèque. Elle y passait de nombreuses heures depuis qu’elle avait surpris la conversation entre Dippet et Dumbledore. Elle avait déjà lu, sans grand succès, le contenu entier de la moitié des livres que s’y trouvaient : aucun ne traitait d’une quelconque "prophétie des Anciens".

Hermione, sors de ce corps :o

Pinaise, j'ai oublié de quoter le reste tellement j'étais dedans !!! :lol: :lol: :lol: Ben la mort de Mimi Geignarde, ça fait froid dans le dos quand même... :peur2: Pis pinaise, ce qui s'ensuit dans les toilettes... :tourni: :crazy:

Bon très bon chapitre pour être originale. Beaucoup de narration mais c'est indispensable à ce stade je crois. J'ai bien aimé le fait qu'eilane ait remis en cause sa relation avec Tom et se soit éloignée de lui pendant quelques temps. Je ne pense pas par contre que ça lui ait remis les idées en place à Tom parce qu'il sait ce qui va se dérouler et le pouvoir qu'il a sur elle... :-/

:clap: :clap: :clap: La suite !!! :smile:
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MessagePosté le : 14 Sep 2005 21:44
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Merci Rowy :bisou:

Bon, j'avais dit que j'écrirais un chapitre par semaine, mais de toute évidence, je m'y suis pas tenue... Et vu que dans deux jours, je pars dans le sud, je suis pas sure qu'il y aura de new chapitre avant le 24 septembre !
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MessagePosté le : 11 Oct 2005 15:29
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:up:
Hum, le 24 septembre c'est très loin :oups: mais ça y est, il est là, tout beau tout neuf le nouveau chapitre :o
Ce chapitre est un peu court et j'ai eu beaucoup de mal avec, mais je pense que les prochains seront plus longs et plus riches en révelations...
Bonne lecture !

Citation :
Chapitre 11 : La roue tourne

« Rien ne fut jamais plus comme avant depuis cette terrible soirée du mois de juin, ni pour moi, ni pour qui que ce soit d’autre.
En participant à l’assassinat de Myrtille, surnommée à juste titre Mimi Geignarde par ses camarades, j’avais ouvert la voie sur laquelle je m’apprêtais à sombrer inexorablement.
Alors qu’en dehors de l’univers magique, les désillusions de la guerre ne cessaient d’accabler le monde Moldu, le collège de sorcellerie de Poudlard vivait ses heures les plus funestes.
Après la découverte du corps, le directeur Dippet, horrifié, s’était cloîtré dans son bureau, acceptant à peine de rencontrer les parents de la défunte. Dumbledore, lui, ne cessait de jeter de suspicieux regard à moi et à Tom chaque fois qu’il nous croisait dans les couloirs, comme s’il se doutait de notre implication. Tom ne semblait pas animer de quelconques remords, il parlait de Mimi Geignarde comme d’un lointain souvenir et avait même osé aller jusqu’à présenter ses condoléances à sa mère éplorée. Quant à moi, je crois que ce fut à ce moment précis que je quittai définitivement le monde de la raison. Même si je restais consciente, je me sentais rongée de l’intérieur par un feu violent et dévastateur. Bien que je n’eusse pas à proprement parlé commis le meurtre, j’en étais devenue l’instigatrice, et cela me détruisait lentement.
Puis enfin, Dippet se décida à écouter son collègue Albus Dumbledore, et dût admettre, horrifié, l’idée que l’école ne s’avérait plus sure pour qui que ce soit, que ses élèves qu’il croyait si innocent étaient à présent menacés.
S’il avait su à quel point il se trompait sur certaines choses… S’il s’était douté ne serait-ce qu’une seconde, que les deux meurtriers qu’il détestait si avidement à cet instant, évoluaient sous ses yeux et se trouvaient être ses deux plus brillants élèves, ceux qu’il préférait parmi tous, ceux dont il était le plus sur de leur prétendue innocence !
Mais on ne voit que ce que l’on veut voir… Et Dippet n’était pas prêt à accepter une telle réalité même si on lui avait mis toutes les évidences prouvant notre culpabilité sous les yeux… Le beau monde limpide et pure qu’il s’était forgé telle une forteresse rassurante ne pouvait s’écrouler ainsi autour de lui.

---

Peu de temps après la mort de Myrtille, Dumbledore, dans son rôle de directeur adjoint, prit la lourde décision d’avertir l’ensemble des élèves de la probabilité que l’école ferme définitivement ses portes, pour leur protection. La plupart des collégiens accueillirent la nouvelle avec un mélange de soulagement et de mélancolie, mais pour Tom, cette annonce s’avérait équivalente à une douche glacée. Poudlard était le seul lieu où il aimait vivre, celui où il avait prévu de passer ses vacances d’été, l’école ne pouvait pas fermer. Il lui fallait trouver quelqu’un à accuser à sa place, un bouc émissaire. Je me suis souvent demandé depuis pourquoi il ne m’avait pas choisie, moi qui me trouvait réellement sur les lieux, moi qui avait proposé l’idée de ce meurtre, mais de toute évidence, son esprit machiavélique avait décidé d’une autre solution à ce problème.
Dans les jours qui suivirent l’assassinat de Myrtille, Tom se rendit auprès d’Armando Dippet sous prétexte de vouloir discuter des vacances avec lui. Il dénonça alors Hagrid, prétendant que son acromantula était le monstre qui avait agressé tous ces enfants, et qui, finalement, avait choisi de tuer l’un d’eux. Avec son regard d’ange et son sourire charmeur, Tom ne mit pas longtemps à convaincre le directeur de Poudlard… Comment ce dernier aurait-il pu ne pas faire confiance à ce pauvre orphelin si talentueux qu’était Tom Jedusor ?
Jamais Tom n’avait apprécié Hagrid… Pire encore, il le jugeait indigne de faire parti des sorciers, tout comme les enfants de Moldu, ceux que j’ai moi-même autrefois appelés Sang-de-Bourbe. Aussi ce fut avec peu de surprise que j’appris l’identité de celui qu’il avait choisi d’accuser.
Personne ne s’offusqua à l’idée que Hagrid puisse être un assassin… Personne, sauf le professeur Dumbledore.
S’il possédait une quelconque confiance en Tom jusqu’à ce moment là, celle-ci disparut totalement après la dénonciation. Dumbledore semblait persuadé de la culpabilité de Tom et je suppose également de la mienne.
Plusieurs membres du ministère se déplacèrent jusqu’à l’école, prêts à emmener Hagrid aussi loin que possible de Poudlard. Mais, à mon grand soulagement, moi qui avait un jour considéré le demi géant comme mon ami, Dumbledore s’opposa véhément à cette solution.
En fin de compte, les membres du ministère abdiquèrent, acceptant l’idée que Hagrid demeure à l’école, sous haute surveillance. Ils refusèrent toutefois catégoriquement de le laisser réintégrer les cours, brisant en deux sa baguette dans un craquement sinistre, sous ses yeux embués.
Tom obtenait, une fois de plus, ce qu’il souhaitait : l’école ne fermerait pas ses portes durant l’été.
Hagrid fut recueilli par le garde chasse de Poudlard et en devint l’apprenti. Plus jamais il ne m’adressa la paroles jusqu’à la fin de mes études, pensant que j’avais tout autant que Tom voulu le faire renvoyer. Comment aurais-je pu lui expliquer que jamais je n’avais souhaité la destruction de sa baguette magique mais que malgré tout, j’étais coupable du crime dont on le soupçonnait ? En aucun cas je ne me serais sentie capable de lui dire la vérité et je pensais sincèrement qu’elle disparaîtrait avec moi tant tout cela me troublait encore. Au moins une fois par nuit, je me réveillais en sueur, les yeux embués de larmes, le front brûlant, toujours prisonnière du même cauchemar, le regard vitreux de Mimi Geignarde encore à l’esprit.

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La veille des grandes vacances, le corps enseignant de Poudlard décida d’organiser une cérémonie funèbre en l’honneur de Myrtille. Peu d’élèves en furent réellement touchés. On ne pouvait pas vraiment dire qu’elle était quelqu’un d’apprécié dans l’enceinte du château. La plupart des collégiens ne la connaissaient même pas ou simplement de réputation… Et quelle réputation ! Qui allait véritablement se plaindre de voir les gémissements de la fille la plus pleurnicharde de l’établissement disparaîtrent à jamais ? Certes, tous les élèves avaient été terrifié par le meurtre, mais peu d’entre eux pleuraient la défunte ! Seule son amie, Olive Hornby, sembla réellement émue par la cérémonie, peut-être parce que c’était elle qui avait eu l’infortune de retrouver le corps inerte de Myrtille dans les toilettes dévastées de second étage, ou peut-être parce qu’elle prétendait à présent se faire hantée par son fantôme.
Si cette dernière révélation m’inquiéta, de peur que le spectre de Myrtille ait pu, en se matérialisant, voir l’identité de ses assassins, Tom, lui, ne parut pas trouver là de quoi paniquer. Il affirma un soir avec conviction qu’il fallait un certain temps pour qu’un fantôme se créé après la mort de quelqu’un. Connaissant l’étendue du savoir de Tom, je me sentis rassurée et ce sujet ne me tourmenta plus.
Nous continuions à nous parler Tom et moi, mais nos relations restaient extrêmement tendues depuis la dispute qui avait causé notre rupture avant les examens. Même si je ne nous considérais plus comme un couple et que je n’attendais plus de lui l’affection que j’avais osé espérer dans les premiers temps de notre relation, le souvenir de l’étreinte sauvage qui nous avait réuni le soir de la mort de Mimi Geignarde ne cessait de me rappeler à quel point j’étais enchaînée à lui par ces désirs qu’il faisait si facilement naître en moi. J’essayais du mieux que je le pouvais de fuir la caresse de ses mains en espérant ainsi me défaire de cette étrange dépendance qu’il me faisait ressentir.

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Puis le mois de juin arriva enfin à son terme et les élèves purent partir en vacances sous un soleil rayonnant.
J’avais réussi à obtenir un accord du ministère me permettant de rentrer dans la maison de mes parents pour quelques semaines avant de finir mes vacances au château, ce fut donc le cœur gros que je pénétrai dans l’ancienne bâtisse après plusieurs longues heures de voyages. Rien n’avait changé là-bas, comme si la maison se trouvait à jamais figée dans la même éternité que celle qui avait emprisonné mes parents adoptifs. Les jours dans cet endroit autrefois familier passèrent à une vitesse étrange, parfois trop rapide et parfois si lente que je ressentais la désagréable impression d’étouffer entre les murs de pierre qui se tenaient debout, inébranlable, autour de moi.
Bien que le ministère semblait à présent persuadé de la mort de mes parents adoptifs, aucun corps n’avait encore été rapatrié jusqu’en Angleterre et je commençai à me faire à l’idée que je n’aurai sans doute jamais l’occasion de leur offrir un enterrement décent. Aussi je décidai de convier les gens du village qui les connaissaient le mieux à une commémoration privée en leur souvenir. Des cierges furent allumés, des paroles de réconfort prononcées, puis enfin, une stèle fut dressée à leur mémoire dans le cimetière du village au pieds de laquelle je pus déposer le bouquet de rose blanche que je désirais leur offrir, symbole de mon amour d’enfant pour eux, le seul amour pur que j’avais jamais ressenti depuis mon entrée à Poudlard.
Penser en vivant cet événement si difficile que mon vrai père se trouvait en réalité être le pire monstre qui puisse exister n’arrangeait rien à mon tourment. J’aurais donné tant de choses pour me retrouver un an plus tôt, avant que ma vie ne change si brusquement. Si j’avais su tout ce que cela devait impliquer, j’aurais refusé l’insigne de préfète que j’avais reçu injustement. Mais à présent il était bien trop tard, cette jeune fille frêle et innocente qui avait un matin découvert l’insigne dans son enveloppe de Poudlard n’existais plus. Elle était désormais devenue une criminelle.
Tout en songeant sombrement à cela je ne cessais de me dire que ma condition me permettait à peine d’avoir du chagrin pour ces gens si bons qui avaient toujours pris soin de moi comme de leur propre fille. Le pire en fin de compte était peut-être que cette cérémonie avait eu pour effet d’effacer certains de mes remords par rapport à mon crime : la mort avait emporté mes parents adoptifs à cause de la folie des Moldus et de leur guerre absurde et je souhaitais avidement, férocement, le leur faire payer, même si pour cela, je devais, moi aussi, sombrer dans la folie meurtrière !
Je ne pus demeurer plus longtemps dans la maison de mes parents dont les souvenirs écorchaient douloureusement ma mémoire et deux semaines et demi après mon arrivée, j’envoyai une lettre à Poudlard pour annoncer mon retour imminent. Je fus surprise de recevoir la réponse de la main d’Albus Dumbledore plutôt que de celle du directeur Dippet mais le professeur de métamorphose semblait avoir décidé de séjourner dans le château durant les vacances d’été. Ce ne fut que plus tard que je me demandai s’il n’avait pas fait ce choix afin de garder un œil sur Tom dont il se méfiait chaque jour d’avantage depuis l’accusation de Hagrid.

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Je revins donc à Poudlard grâce à la poudre de cheminette et fus heureuse d’y retrouver une sérénité qui n’y régnait plus depuis la mort de Mimi. Le château était presque vide, seul Tom et quelques professeurs en arpentaient les couloirs. Dehors le soleil se reflétait sur le lac au reflet doré et la végétation devenait toujours plus luxuriante. Tom m’accueillit sans grand enthousiasme comme si je venais perturber ses plans diaboliques, mais il m’invita tout de même à rester souvent avec lui dans la salle commune, chose que j’appréciai vivement en raison de la trop grande solitude qui m’avait accablée durant les vacances !
Le mois d’août se passa calmement, Tom et moi ne nous disputions plus et réussissions même à avoir des conversations calmes et réfléchies. Il m’expliqua que Grindelwald avait choisi de mener une grande attaque durant septembre, près de Londres, dans un quartier Moldu, et à ma grande surprise, je m’entendis lui répondre sans le moindre trouble qu’il s’agissait d’une très bonne nouvelle.
Pour notre part, nous entretenions le projet de retourner dans la bibliothèque. Savoir que la prophétie des Anciens me concernait mais ne pas en connaître le contenu devenait de plus en plus frustrant. Tom paraissait aussi avide que moi de découvrir ce qu’elle annonçait et je soupçonnais Grindelwald d’y être pour beaucoup. Pourtant quand il me proposa de m’accompagner jusqu’à la bibliothèque afin d’allier nos pouvoirs pour voler le rouleau magique, j’acceptai son aide avec joie.
Le soir suivant nous nous levâmes donc en pleine nuit, priant pour que les professeurs dorment profondément dans leurs appartements et nous dirigeâmes vers la grande bibliothèque de l’école, bien décidés à franchir une seconde fois les portes grillagées de la réserve interdite. Malheureusement, je m’aperçus avec désarroi que je venais de perdre ma dernière chance d’apprendre le contenu de la prophétie : quelqu’un avait jugé bon de déplacer les rouleaux dans un endroit inconnu. Nous ne nous interrogeâmes que peu de temps sur l’identité de la personne qui les avait dissimulé : le professeur Dumbledore savait que quelqu’un essayait de les voler !
Dépitée, je rentrai dans la salle commune des Serpentards accompagnée par les injures à l’encontre de Dumbledore que Tom formulait à voix basse tandis que nous arpentions les couloirs de Poudlard. Si Tom avait entretenu à une époque une quelconque estime pour Albus Dumbledore, elle s’était à présent tout aussi évanouie que la confiance du professeur de métamorphose en nous deux !

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Les derniers jours de vacances se vécurent dans un joyeux désordre. Les elfes de maison passaient tant de temps à nettoyer le château qu’il était devenu coutumier de les croiser dans les couloirs en plein milieu de la journée, tandis que l’on pouvait aisément entendre les professeurs, heureux de bientôt recommencer leurs enseignements, fredonner de plaisants petits airs de musique. Même Dippet paraissait avoir enfin digéré les évènements du mois de juin et se promenait, le regard ravi dans le parc de l’école, toujours inondé de soleil. Tom, lui aussi, montrait son contentement à reprendre les cours : s’il devait se trouver une chose que Tom appréciait par-dessus tout, il s’agissait sans nul doute des études !
La veille de la rentrée, nous découvrîmes sur une table de la salle commune les résultats de nos examens… Tom fut ravis de m’annoncer qu’il avait obtenu des O dans toutes les matières… Pour ma part, j’avais presque tout réussi également, même si mes notes n’étaient pas aussi excellente que celle de Jedusor : je n’avais remporté que deux O, le premier en Divination et le second en Défense Contre les Forces du Mal, je n’avais pas aussi mal réussi l’épreuve de Potions que je le croyais mais, à mon grand désespoir, je m’étais vue affligée d’un D à celle d’Histoire de la Magie.
Le lendemain, les élèves arrivèrent en rangs serrés et je m’aperçus avec stupeur, en observant les carrioles qui les acheminaient jusqu’au château, que de grands chevaux reptiliens aux ailes sombres les tiraient. Je n’eut pas de mal à reconnaître la race à laquelle ils appartenaient : il s’agissaient de Sombrals !
Je me souvenais que ces animaux possédaient la particularité de n’être vu que par certaines personnes et je compris avec dégoût la raison pour laquelle je ne les avais jamais remarqué auparavant alors qu’à présent je pouvais les admirer sans problèmes : depuis l’été précédent, j’avais vécu nombre de choses traumatisantes, la dernière en date étant la mort de Myrtille. J’avais assisté à sa mort et regardé la vie quitter son corps inerte ! Il n’en fallait pas plus pour voir les Sombrals !
Le soir, au banquet, l’équipe pédagogique de Poudlard dût faire un constat des plus alarmant : en comparaison des autres années, le nombre d’élèves avait extrêmement diminué. Plusieurs parents, sans doute à cause de l’agression de Myrtille, préférèrent ne pas renvoyer leurs enfants étudier au collège de sorcellerie. Le nombre de nouveaux également s’annonçait peu élevé et le choixpeau eut vite fait de les répartir ! Parmi eux se trouvait une certaine Erin Lestranges que Tom observa avec des yeux de loups ayant repéré sa proie lorsque le choixpeau l’envoya sans hésiter à Serpentard et qu’elle s’assit non loin de nous.
Les cours reprirent le lendemain et je fus heureuse de m’apercevoir que je n’avais en rien perdu cette soif de savoir qui m’animait à chaque rentrée des classes.
Septembre passa comme une flèche. Alors que le mois touchait à sa fin, je scrutai la une des journaux dans la perspective d’une annonce concernant l’attaque commanditée par mon père. Ce fut seulement le premier octobre que je lus enfin en grande lettre majuscule le gros titre que j’attendais : une vingtaine de Moldus avaient trouvé la mort à quelques mètres seulement de l’entrée du ministère de la magie et les autorités avaient eu vite fait de trouver en Grindelwald et ses serviteurs les parfaits accusés.
Tom m’invita le soir même dans une pièce connue sous le nom de salle sur demande et qui pouvait prendre l’apparence de l’endroit que l’on désirait le plus, afin de fêter l’évènement. Bien entendu, Maximilius se joint également à nous. Alors que Tom ouvrait la seconde bouteille de champagne de la soirée, Malefoy s’excusa et partit se coucher en prétextant ne pas vouloir être trop fatigué le lendemain. Alors que le champagne commençait déjà à me tourner la tête, je ne me sentis pas mécontente de voir Maximilius s’en aller et de me retrouver seule avec Tom dont le sourire charmeur n’était à présent plus sans arrière pensée. Ce ne fut que très tard dans la nuit que nous rentrâmes dans la salle commune pour nous diriger vers nos dortoirs respectifs. La soirée avait été longue et bien arrosée et les barrières que je tentais à grand peine de lever entre Tom et moi étaient une fois de plus tombées. Si seulement j’avais été consciente de tous les malheurs qu’allait m’amener par la suite cette simple soirée…
Le lendemain, alors que les effets de l’alcool finissaient de se dissiper, je commençai soudain à réaliser mon imprudence, mais il était trop tard pour y remédier !
Mes doutes se trouvèrent confirmés quelques semaines plus tard et c’est avec une appréhension non dissimulée que je décidai d’annoncer la nouvelle à Tom le soir de la veillée d’Halloween…

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Dès qu’il m’entendit formuler les mots "je suis enceinte" un éclair rougeoyant traversa son regard. Aucune parole ne dépassait ses lèvres et son visage restait plus renfermé que jamais mais je voyais ses yeux glacées transpercer mes pensées.
Sa première réaction, une fois qu’il eut repris ses esprits, écorcha douloureusement mon cœur lorsqu’il me demanda d’une voix froide et dépourvue de sentiment de préparer une potion qui empêcherait le bébé que je portais en moi de venir au monde. Je désirerais tant savoir, encore maintenant, si cette requête n’était qu’un test voué à découvrir jusqu’où je me sentais prête à aller ou si vraiment il avait souhaiter à ce moment là me voir avorter… Après tout, cet enfant allait lui permettre d’accomplir de terribles choses dans un futur lointain et je doute que l’ esprit calculateur de Tom n’ait pas prévu une telle destiné bien longtemps avant même la naissance du bébé ! Cependant, sur l’instant, sa demande m’arracha de chaudes larmes et les paroles les plus blessantes que je trouvai à lui rétorquer. A l’entente de mes violentes répliques, il ne put qu’admettre l’inévitable et accepter que je garde l’enfant… à une condition toutefois : personne dans l’enceinte de Poudlard et en dehors, ne devait être mis au courant de ma grossesse, pas même mon propre père. Heureuse que Tom ait changé d’avis, j’acceptai sans comprendre ce que cela signifiait vraiment. Pour quelle autre raison souhaitait-il que personne n’ait vent de mon état si ce n’était pour se servir de l’enfant sans que l’on puisse ensuite l’accuser de quoi que ce soit ? Ma naïveté avait beau m’avoir quitté, jamais je n’aurais pu me douter de l’étendue de la cruauté qui sévissait en celui que j’aimais tant !
Afin que nul habitant de Poudlard ne voit mon ventre s’arrondir doucement au fil du temps, je pris donc sur moi d’exécuter un puissant sortilège qui me permettait de modifier à loisir les courbes de mon physique.
Les mois défilèrent ainsi sans que personne ne comprenne la raison de mes nausées et des sautes d’humeur qui agrémentaient mes journées. Une fatigue grandissante venait s’ajouter à tout le reste et il devenait de plus en plus difficile pour moi de suivre sérieusement les cours et de maintenir convenablement le niveau que les professeurs exigeaient.
Comme si tout le stress que me causait ma grossesse et mes études n’étaient pas suffisants, Tom me demanda un jour de le suivre dans la salle sur demande afin de l’aider dans l’une de ses recherches. Si j’avais su ce qu’il attendait de moi, j’aurais sans nul doute refusé véhément mais il ne m’avait rien dit de particulier à part qu’il lui serait bien plus difficile de s’en sortir sans mon soutient. Une fois dans la salle, il m’expliqua qu’il souhaitait ensorcelé le petit cahier noir qu’il utilisait depuis nombres d’années en tant que journal intime afin d’y emprisonner son souvenir et de lui permettre un jour de rouvrir les portes de la Chambre des Secrets - En effet, depuis la mort de Mimi Geignarde, Tom n’avait plus relâché le Basilic dans les couloirs de Poudlard. Non pas qu’il ne souhaitait plus voir disparaître les enfants de Moldus de l’école, mais il préférait se faire oublier tant que les soupçons de Dumbledore ne s’étaient pas apaisés et il semblait se doutait qu’il faudrait pour cela un temps conséquent - Il rajouta également que mes pouvoirs se trouvaient décuplées grâce à ma grossesse et que son journal n’en aurait que plus de puissance. Bien malgré moi, j’acceptai de lui venir en aide. Mon attirance pour lui n’était plus à présent ma seule raison de rester à ses côtés… Je portais son enfant et il avait ainsi gagné un nouveau moyen de pression sur moi, même si j’aurais du me douter que s’il y avait bien une chose que Tom ne possédait pas, c’était une âme paternelle !
Je n’avais plus beaucoup de temps à consacrer à moi-même entre les devoirs, l’ensorcellement du journal et l’étude de la magie noire que nous avions recommencé Tom et moi, à l’abris des regards indiscrets. J’avais fait de réels progrès dans ce dernier domaine. Bien sur, les livres théoriques ne me passionnaient toujours pas, mais il s’était avéré que la pratique devenait bien plus intéressante que tout ce que les auteurs pouvaient bien écrire dans leurs ouvrages ! Cet univers sans limite s’ouvrait à peine à moi et je me sentais enivrée d’une envie d’en découvrir toujours d’avantage.
Puis, alors que personne n’avait réussi à percer mon lourd secret, j’entrai enfin dans les derniers mois de ma grossesse. Je ne m’en trouvai pas plus heureuse pour autant, au lieu de ça, je ressentais une terrible appréhension grandir toujours davantage en moi, l’impression que quelque chose ne tournait pas rond. Les cauchemars, chaque fois plus terribles et réalistes, qui venaient peupler mes nuits ne faisaient que confirmer mes peurs. Mes angoisses me hantaient même en plein jour, me rendant malade de terreur et me clouant au lit. Après près d’une semaine d’absence en cours, je décidai qu’il était temps de prendre les choses en main.
Je ressentais plus que jamais le besoin de parler avec quelqu’un et je savais que Tom n’était certainement pas la personne adéquat : on ne pouvait vraiment pas dire qu’il ressemblait à un modèle de sensibilité ! Non ce qu’il me fallait, c’était quelqu’un d’une grande maturité dont les conseils et le soutient m’aideraient dans ma détresse. Le nom de Dumbledore vint alors à mon esprit comme une évidence. Pourquoi choisir ce professeur plutôt qu’un autre ? Je l’ignore ! Peut-être me paraissait-il, malgré les doutes qu’il avait sur Tom et moi, plus apte à comprendre la situation que la plupart des autres adultes de Poudlard !
Ce fut donc avec une étrange sensation de trahison que, sans rien dire à Tom, je pris un soir le chemin du bureau du professeur de métamorphose… »


J'attends vos review :wink:
et je rappelle à l'Impératrice qu'elle n'a pas reviewé le chapitre 10 :-D
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MessagePosté le : 11 Oct 2005 22:35
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Et voila, j'ai rattrappé mon retard :)

Je tiens à dire que c'est particulièrement très bon :)
J'adore ton style, il est très riche mais en meme temps très fluide :)

J'aime bien le fait de voir petit à petit se boucher les trous de l'histoire de Voldy et de celle d'Eily ^^

Y a juste une petite remarquer que je ferais... C'est dasn un chapitre antérieur, quand tu parles du camp de concentration. J'ai lu Auswitch à un moment, vu qu'il y a witch dedans, je pense pas que ca soit une faute sur Auschwitz, mais au cas où je le marque quand meme. Par contre, quelque chose qui m'a paru bizarre, c'est que la mère d'Eily et son père peuvent se voir :gni: D'après mes lectures, (la plupart se déroulant d'ailleurs à Auschwitz) les hommes et les femmes étaient dans 2 camps séparés. Ils étaient séparés dès la descente du train, et les enfants de moins de 16 ans étaient directement tués... C'est un petit détail dans un paragraphe, mais tu dis qu'elle voit son mari devant elle, en fait ca serait impossible (je crois qu'ilsé tiaent meme à plusieurs kilomètres les uns des autres) et c'était plus des adolescents qui travaillaient. pas des enfants.

Voilou, juste le moment : histoire de Morgy :euh:


Sinon continu c'est véritablement génial :)
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MessagePosté le : 13 Oct 2005 11:12
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Je ne vais pas tout quoter le premier paragraphe où eily raconte ce qui se passe après la mort de Mimi et comment elle se sent face à ça, mais c'est particulièrement juste et bien écrit. :o :clap:

J'aime bien ton explication sur l'accusation d'Hagrid, ça tient vraiment bien la route, rien à dire au niveau de la continuité. :smile:

Citation :
En fin de compte, les membres du ministère abdiquèrent, acceptant l’idée que Hagrid demeure à l’école, sous haute surveillance. Ils refusèrent toutefois catégoriquement de le laisser réintégrer les cours, brisant en deux sa baguette dans un craquement sinistre, sous ses yeux embués.

:cry: :cry: :cry: Hagrid ne fait partie de mes personnages préférés, sauf dans les films, mais :cry:

Citation :
Tom obtenait, une fois de plus, ce qu’il souhaitait : l’école ne fermerait pas ses portes durant l’été.

M'énerve lui... :blase:

Citation :
Même si je ne nous considérais plus comme un couple et que je n’attendais plus de lui l’affection que j’avais osé espérer dans les premiers temps de notre relation, le souvenir de l’étreinte sauvage qui nous avait réuni le soir de la mort de Mimi Geignarde ne cessait de me rappeler à quel point j’étais enchaînée à lui par ces désirs qu’il faisait si facilement naître en moi. J’essayais du mieux que je le pouvais de fuir la caresse de ses mains en espérant ainsi me défaire de cette étrange dépendance qu’il me faisait ressentir.

Comme c'est bien dit ! :smile: Comme je la plains... :-/

---

Citation :
Rien n’avait changé là-bas, comme si la maison se trouvait à jamais figée dans la même éternité que celle qui avait emprisonné mes parents adoptifs. Les jours dans cet endroit autrefois familier passèrent à une vitesse étrange, parfois trop rapide et parfois si lente que je ressentais la désagréable impression d’étouffer entre les murs de pierre qui se tenaient debout, inébranlable, autour de moi.

T'as vraiment un talent pour la narration ! :clap: Et j'adore le récit à la première personne, il en est que plus fort :ouioui:

Merde, les doc ont disparu... :aw2: :blase: :wall:

Citation :
Dès qu’il m’entendit formuler les mots "je suis enceinte" un éclair rougeoyant traversa son regard. Aucune parole ne dépassait ses lèvres et son visage restait plus renfermé que jamais mais je voyais ses yeux glacées transpercer mes pensées.

Ca veut dire qu'il n'est pas heureux ? :x

Citation :
Sa première réaction, une fois qu’il eut repris ses esprits, écorcha douloureusement mon cœur lorsqu’il me demanda d’une voix froide et dépourvue de sentiment de préparer une potion qui empêcherait le bébé que je portais en moi de venir au monde.

Ah non, ça a pas l'air de lui faire plaisir... :blase:

Citation :
Afin que nul habitant de Poudlard ne voit mon ventre s’arrondir doucement au fil du temps, je pris donc sur moi d’exécuter un puissant sortilège qui me permettait de modifier à loisir les courbes de mon physique.

Clever :o

Citation :
Je portais son enfant et il avait ainsi gagné un nouveau moyen de pression sur moi, même si j’aurais du me douter que s’il y avait bien une chose que Tom ne possédait pas, c’était une âme paternelle !

C'est clair... :-/

Bonne idée et bien vu l'intervention du journal :D

Citation :
Ce fut donc avec une étrange sensation de trahison que, sans rien dire à Tom, je pris un soir le chemin du bureau du professeur de métamorphose…

Eily a perdu quelques mèches blondes ! :relief: Ca, c'est bien, elle va enfin voir Dumby ! :smile:

Mais ça s'arrête là ?? :blueturn: Tu veux ma mort ? :blase:

Je vais me répéter, j'adore, vraiment, t'es la chef de la narration :top: Tout est logique, ça s'enchaîne super bien, ça rejoint le présent des bouquins, non c'est passionnant, c'est sincère :smile:

Je suis impatiente de lire la suite. :crazy:
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MessagePosté le : 13 Oct 2005 12:58
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Morgy a écrit :
J'ai lu Auswitch à un moment, vu qu'il y a witch dedans, je pense pas que ca soit une faute sur Auschwitz, mais au cas où je le marque quand meme.


Si si c'est bien ça :oups: C'est juste que quelqu'un m'a dit que ça s'écrivait comme ça et que j'ai pas pris la peine de vérifier ! Je vais corriger :o
edit : en fait, la faute je l'avais faite qu'une fois sur les deux fois où je donnais le nom !
Pour le reste de ce que tu dis, tu as entièrement raison... Normalement les hommes et les femmes étaient séparés... du moins j'avais lu ça quelque part aussi... Mais disons que pour le rêve d'Eily ça m'arrangeait franchement qu'elle ait un aperçu de ses deux parents !
Pour ce qui est des enfants, je savais pas par contre !

Morgy a écrit :
J'adore ton style, il est très riche mais en meme temps très fluide


Merci belle fifille :bisou:

Rowy a écrit :
Je ne vais pas tout quoter le premier paragraphe où eily raconte ce qui se passe après la mort de Mimi et comment elle se sent face à ça, mais c'est particulièrement juste et bien écrit. :o :clap:


Merci :bisou:

Rowy a écrit :
Citation :
Tom obtenait, une fois de plus, ce qu’il souhaitait : l’école ne fermerait pas ses portes durant l’été.

M'énerve lui... :blase:


C'est pas nouveau :rolleyes:

Rowy a écrit :
Comme c'est bien dit ! :smile: Comme je la plains... :-/


Oué elle a pas de chance la pauvre :(

Rowy a écrit :
T'as vraiment un talent pour la narration ! :clap:


merci :bisou:

Rowy a écrit :
Et j'adore le récit à la première personne, il en est que plus fort :ouioui:


Ca ça me fait plaisir que tu le dises parce que j'avais des doutes avec cette idée de narration à la première personne pour ce chapitre !

Rowy a écrit :
Citation :
Ce fut donc avec une étrange sensation de trahison que, sans rien dire à Tom, je pris un soir le chemin du bureau du professeur de métamorphose…

Eily a perdu quelques mèches blondes ! :relief: Ca, c'est bien, elle va enfin voir Dumby ! :smile:


Oui, Rowy devient de moins en moins blonde... c'est une bonne chose hein ? :D

Rowy a écrit :
Mais ça s'arrête là ?? :blueturn: Tu veux ma mort ? :blase:


Mais non, je veux la mort de personne moi ! J'aime juste laisser flotter le suspense c'est tout !

Rowy a écrit :
Je vais me répéter, j'adore, vraiment, t'es la chef de la narration :top: Tout est logique, ça s'enchaîne super bien, ça rejoint le présent des bouquins, non c'est passionnant, c'est sincère :smile:


:cool:
Je vais avoir les chevilles qui anflent ! :o

Pour la suite, j'ai déjà commencé à écrire (pour une fois ! ) donc ça devrait pas être pour das trop longtemps !

:bisou: à toutes les deux
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Bonhomme fil de fer
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MessagePosté le : 20 Oct 2005 14:27
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Je vous l'avait bien dit que pour une fois la suite ne tarderait pas :smile:

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Chapitre 12 : Agonies

-Entrez ?
Eilane hésita une seconde en entendant la voix grave de son professeur de métamorphose. Et si elle avait tort de vouloir lui parler ? Il lui parut toutefois un peu tard pour faire demi-tour et elle pénétra d’un pas mal assuré dans le bureau de Dumbledore. Celui-ci se tenait debout, caressant tranquillement l’oiseau rouge et or endormi sur son perchoir. Aucune surprise ne voila son regard lorsqu’il vit la Vélane passer le pas de la porte.
-Que puis-je pour vous, Miss Snake ?
Eilane, sans répondre, scrutait la pièce faiblement éclairée par les chandelles posées sur les étagères. Maintenant qu’elle se trouvait face à Dumbledore, elle n’était plus sure de savoir exactement pourquoi elle était venue jusque là.
-Miss Snake ? reprit Dumbledore d’une voix plus douce où perçait à présent l’inquiétude. Vous allez bien ?
Les yeux de la jeune fille s’embuèrent de larmes alors qu’elle secouait négativement la tête.
-J’ai besoin de votre aide, murmura-t-elle à voix si basse qu’elle en était presque inaudible.
-Asseyez-vous ! dit le professeur de métamorphose en désignant une chaise sur laquelle Eilane se laissa tomber, épuisée autant nerveusement que physiquement. Je vous écoute !
-Je… je ne sais même pas par où commencer Professeur !
-Si vous me disiez simplement ce qui vous tracasse tant !
-C’est… compliqué !
-Rien n’est jamais simple dans cette vie !
-Je sais, admit la Vélane dont les yeux rougis évitaient comme ils le pouvaient le regard bleu perçant du professeur de métamorphose.
-C’est à propos de Jedusor ?
Le cœur d’Eilane ratât quelques battements.
-Non… rien à voir avec lui ! répliqua-t-elle vivement, espérant de toute ses forces que Dumbledore n’avait pas remarqué son trouble. C’est… c’est autre chose !
-Mais encore ? demanda le professeur, les sourcils froncés.
Eilane soupira profondément avant de répondre comme si elle s’apprêtait à dire quelque chose de terriblement douloureux à prononcer.
-Je suis enceinte !
Un silence pesant envahit la pièce et même Dumbledore, qui gardait les yeux fixés sur Eilane dans une attitude énigmatique, semblait retenir son souffle. Au bout de quelques secondes, il s’assit sur la chaise qui trônait derrière son vieux bureau en bois massif et joignit les mains devant lui. Il semblait réfléchir, perdu dans ses pensées et Eilane se demanda un instant s’il n’avait pas oublié qu’elle se trouvait toujours là. Mais alors qu’elle s’apprêtait à l’interpeller, il reprit soudainement la parole.
-Depuis combien de temps le savez-vous ?
-Presque sept mois Monsieur, bredouilla Eilane.
-Oh… !
A son grand étonnement, la jeune fille pu lire pendant quelques secondes la stupeur envahir le regard de son professeur de métamorphose.
-Comment se fait-il…
-J’ai utilisé une formule pour cacher ma grossesse, le coupa la Vélane sans lui laisser le temps de finir se phrase.
-Je vois ! Vous êtes vraiment très puissante… je connais peu de sorcières de votre âge capable de faire une telle chose !
-Merci ! répondit Eilane tout en se demandant si elle devait prendre ou non l’affirmation de Dumbledore comme un compliment.
-Est-ce que je peux espérer connaître l’identité du père de l’enfant ?
Eilane croisa le regard bleu azur de Dumbledore et sut presque instantanément qu’il tentait de pénétrer dans son esprit. Elle se remercia d’avoir appris à maîtriser aussi aisément l’occlumencie avant de rétorquer froidement.
-Non, je ne crois pas… Je doute que l’identité du père puisse vous aider à sauver mon fils !
-Votre fils ?
-Je… J’ignore pourquoi j’ai dit ça ! se reprit Eilane.
Elle n’avait pas voulu formuler ce mot, mais il avait franchi ses lèvres sans son accord et étrangement elle savait qu’il reflétait la réalité… L’enfant qu’elle portait en elle était un garçon.
-En quoi je peux vous aider exactement ? demande le professeur Dumbledore en esquissant un léger sourire qu’il voulait rendre le plus amical possible.
-Je fais d’affreux cauchemars ces derniers temps… Pas toujours semblables, mais l’idée générale, elle par contre, est à chaque fois la même… Ils se passent presque tous au moment de l’accouchement… Et selon les différentes version, ou le bébé ne survit pas, ou c’est moi qui perds la vie en le mettant au monde…Chaque rêve se termine de manière identique : dans la mort et le sang ! Je ne peux plus le supporter.
Elle avait dit tout cela d’une traite, sans même prendre le temps de respirer, espérant qu’ainsi elle n’aurait pas à revoir dans sa tête les images de ses différents songes. Mais c’était sans doute trop demander et d’affreux souvenirs envahissaient déjà ses pensées.
-Je vois, murmura pour lui-même le professeur Dumbledore. Vous avez consulté notre infirmière j’imagine ?
-Non, s’écria Eilane. Personne ne doit savoir… Je n’aurai pas du venir !
Elle se leva d’un bond et partit en direction de la porte, la tête baissée.
-Pourquoi ne pas vouloir mettre les gens au courant ? L’infirmière de Poudlard pourrait certainement vous aider ! Est-ce le père qui vous a demandé de ne rien dire ?
Eilane se figea sur place à quelques centimètres seulement de la porte.
-Comme si je ne pouvais pas choisir par moi-même ce que je veux faire pour ce bébé ! cracha-t-elle froidement en se retournant face au professeur de métamorphose. Si la nouvelle de ma grossesse s’ébruite, je me ferais sûrement renvoyer… Vous croyez que j’ai envie de ça ?
-Je suppose que non… mais l’infirmière est tenue au secret professionnel, elle pourrait vous aider sans que personne n’en sache rien !
-C’est trop risqué, dit Eilane, la voix étranglée.
-Risqué par rapport à quoi, Miss Snake ?
-Peu importe, s’exclama la jeune fille. Vous acceptez de m’aider ou pas ? Je n’ai pas toute la nuit alors à vous de me dire… mais rapidement !
-Alors c’est ça ? rit Dumbledore. Vous me mettez un ultimatum ? Ce n’est pas comme ça que vous réussirez à obtenir mon soutient ! Si vous voulez que je vous aide, il va falloir jouer franc jeu avec moi !
-Ou sinon quoi ? C’est vous qui dénoncerez mon état au directeur Dippet ?
-Je ne vois pas ce que je gagnerai à le faire, Miss Snake… Et je doute qu’Armando me croit étant donné qu’il aura du mal à admirer par lui-même l’arrondi de votre ventre ! Mais je pense que si vous êtes venue ici, c’est certainement parce que vous avez besoin d’aide et que vous n’avez personne vers qui vous tourner… Et je suis prêt à vous aider, mais pas à vos conditions !
-Dans ce cas, au revoir, professeur ! répondit Eilane avec animosité en actionnant la poignée de la porte.
-Très bien, si vous préférez gérer vos angoisses seule, je ne peux pas vous en empêcher ! Mais sachez toutefois que j’aurais certainement de quoi rendre vos nuits calmes et éviter ainsi que vos pires cauchemars ne risquent de se réaliser !
Pour la seconde fois de la conversation, Eilane se retourna brusquement face à Dumbledore alors qu’elle s’apprêtait à quitter son bureau.
-Vous sauriez comment faire disparaître ces rêves alors que moi je n’ai trouvé aucun moyen d’y arriver ? demanda-t-elle doucement tandis qu’une once d’incrédulité perçait dans sa voix.
-C’est possible en effet ! Je suppose que ces cauchemars proviennent en quelques sortes de l’enfant lui-même… Je suis prêt à parier ma barbe que le père doit être particulièrement puissant… Je ne pense pas me tromper, d’autant que ça m’ennuierai, je tiens beaucoup à ma barbe ! Miss Snake, vous confirmez mon hypothèse je présume ?
L’estomac d’Eilane fit un bond dans son ventre et sa gorge se serra subitement… « Il sait » pensa-t-elle malgré elle. Incapable de parler, elle se contenta de hocher la tête.
-J’imagine que vos pouvoirs eux aussi se sont retrouvés troublés par votre grossesse ? Vous avez plus de puissance qu’avant ? Peut-être même possédez-vous à présent certaines facultés que vous ne vous connaissiez pas auparavant ?
Une fois encore Eilane secoua affirmativement la tête.
-Comment savez-vous tout cela Professeur ?
-Cela arrive parfois lorsque deux sorciers d’une grande puissance ont un enfant… L’enfant essaie de prendre le dessus sur sa mère avant même sa naissance, répondit Dumbledore la mine plus inquiète que jamais.
-Ce n’est pas une bonne chose, n’est-ce pas ? l’ interrogea Eilane.
-Non, en effet… ni pour vous, ni pour le reste de la communauté magique ! approuva le professeur. Un descendant des Anciens n’est jamais le bienvenu, rajouta-t-il dans un murmure.
-Un quoi ?
-Rien… je ne faisais que réfléchir à haute voix !
Mais Eilane se trouvait persuadée que sa réflexion était de la plus haute importance.
-Il y a un moyen de calmer l’enfant, de le refaire devenir un bébé normal…, continua Dumbledore. Bien sur, cela bridera certains de ses pouvoirs et il est possible qu’il ne les récupère jamais, mais en contrepartie, il pourra vivre une vie paisible et ne risquera plus de vous tuer avant même sa naissance, ce qui me parait être le point le plus important !
-Je vous écoute !
-Il faudra me promettre de venir me voir une fois toutes les deux semaines pour que nous fassions un suivi de cette grossesse…
-C’est d’accord ! acquiesça Eilane.
-Dans ce cas…
Dumbledore se leva de son bureau et ouvrit la porte de l’armoire qui se trouvait derrière celui-ci, à côté du perchoir où dormait toujours l’oiseau rouge et or. Il fouilla dedans quelques secondes avant de revenir vers la Vélane, tenant dans la main un petit sachet, pas plus gros qu’un vif d’or, apparemment rempli de feuilles finement ciselée, qu’il lui tendit une fois arrivé à sa hauteur.
-Ca s’utilise comme du thé ! ajouta-t-il en voyant le regard interrogatif de la jeune fille.
-Comment se fait-il que vous ayez ce genre de choses dans votre armoire ? demanda Eilane avec pertinence.
-Disons que c’est… en guise de prévention ! lui répondit mystérieusement Dumbledore dont les yeux bleus se mirent à pétiller.

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Les semaines suivantes se déroulèrent dans le calme et la sérénité. Le traitement que Dumbledore faisait suivre à Eilane semblait fonctionner au-delà de ses espérances. Elle dormait d’un sommeil profond que plus aucun cauchemar ne venait agiter et ses pouvoirs étaient redevenus aussi normaux que possible. Mieux encore, elle ne souffrait plus des terribles douleurs abdominales qui l’assaillaient depuis plus d’un mois avant son entretien avec le professeur de métamorphose.
Elle n’avait pas parlé à Tom de cette visite ni des tisanes qu’elle faisait infuser chaque soir cachée dans les toilettes pour que personne ne lui pose de questions indiscrètes. Aussi, elle continuait de prétendre à ses côtés se sentir fatiguée et malade, de peur qu’il découvre quelques choses, même si en réalité, elle ne s’était pas sentie aussi calme et épanouie depuis bien longtemps.

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-Merci professeur, dit Eilane en s’emparant d'un nouveau petit sachet de plantes médicinales.
-De rien, Miss Snake… N’hésitez pas à revenir me voir si vous sentez à nouveaux des contractions !
La Vélane entrait à peine dans son neuvième mois de grossesse, mais le bébé semblait déjà désirer avidement découvrir le monde qui allait s’ouvrir à lui. Elle ne pouvait pourtant se permettre d’accoucher avec plus d’un mois d’avance : sans l’aide de véritable guérisseur, elle ne souhaitait pas risquer que l’enfant né trop jeune, n’ait pas les capacités vitales suffisantes pour survivre. De plus, il lui était impossible de ne pas suivre la fin des cours sans éveiller de trop grands soupçons et juin commençait seulement… Le bébé ne devait pas venir au monde avant juillet, une fois l’école vidée de la plupart des ses élèves et de ses professeurs.
-A dans deux semaines alors ? demanda le professeur Dumbledore.
-Oui, je viendrais ! assura Eilane avant de sortir du bureau et de se diriger en hâte vers sa salle commune.
Il était bien plus de neuf heures, les élèves n’avaient plus le droit de se promener dans les couloirs après cette heure-là ! Et même si elle était là sur l’accord de Dumbledore, elle doutait que les autres professeurs se montreraient aussi compréhensifs, d’autant qu’elle aurait bien été incapable de leur expliquer la raison de ces sorties nocturnes !
Elle sut avant même de pénétrer dans la salle commune par le passage secret que quelque chose n’était pas normal. Il ne s’agissait là bien sur que d’une intuition, mais ses pressentiments s’avéraient trop souvent réels pour ne pas l’inquiéter.
Elle comprit qu’elle avait vu juste en apercevant Tom, assis sur un fauteuil, plongé dans la pénombre, seule quelque lambeaux de flammes brûlant encore dans la grande cheminée.
-Où étais-tu ? demanda le jeune homme.
Sa voix était trop calme… Eilane le connaissait assez pour présager que la tempête ne traînerait certainement pas à éclater.
-J’avais envie de prendre l’air, mentit-elle d’un air détaché.
-Tu n’es pas sortie ! affirma Tom toujours aussi sereinement bien qu’Eilane pouvait à présent déceler une certaine fraîcheur dans ses paroles.
-Qu’est ce qui te fait dire ça ?
-Tes vêtements sont secs ! Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, la pluie tombe drue en ce moment !
Eilane réalisa alors seulement qu’elle avait en effet entendu le martèlement des gouttes sur les carreaux du bureau de Dumbledore. Mais il était trop tard pour trouver un autre alibi !
-Alors ? Tu vas me dire où tu étais ? reprit Tom froidement mais sans hausser le ton.
-Ca ne te regarde pas, Tom. Je fais ce que je veux, tu n’as pas à surveiller mes moindres allées et venues ou mes moindres gestes. Je vais dormir maintenant, on reparlera de ça plus tard si…
Mais il ne lui laissa pas le temps de continuer. Avec une rapidité surprenante, il se leva subitement de son fauteuil et lui agrippa fermement le bras alors qu’elle commençait déjà à grimper les premières marches menant aux dortoirs. Surprise, la main d’Eilane se raidit un instant, laissant tomber sur le sol le petit sachet de plantes que Dumbledore venait de lui confier.
Le regard bleu turquoise de Tom s’arrêta un instant sur le sachet puis il releva la tête vers sa compagne dont il serrait le poignet avec tant de force à présent qu’elle devait serrer les dents pour que des larmes de douleur ne s’écoulent pas sur ses joues. Les yeux du jeune homme furent parcourus d’un nouvel éclair rouge vif et la colère émana de lui comme un poison.
-C’est donc ça que tu étais partie faire ! s’exclama-t-il. Qui t’as aidé ?
Bien qu’il se trouvait entièrement animé de fureur, sa voix, elle, paraissait toujours aussi impassible et dénuée de sentiments.
-Personne ! répondit Eilane de sa voix tremblante. J’ai cherché dans les livres comment préparer des tisanes qui me calmeraient… Et j’ai pris les herbes pendant nos cours de botanique et de potions !
-Tu mens ! Je sais que tu n’as pas pu obtenir ses plantes sans un appui extérieur… Et je sais aussi que cette mixture n’est pas seulement destinée à apaiser tes nerfs… Elles ont modifié les pouvoirs de l’enfant… Tu me crois vraiment si stupide Eily ? Cela fait des mois que tu joues à ce petit jeu… Des mois que je sais que tu me trahis !
Cette fois, les larmes ne purent s’empêcher d’envahir le beau visage de la jeune fille.
-Maintenant, continua Tom d’une voix calme et dure à la fois. Dis moi qui t’as donné ça ! Ne me force pas à m’énerver Eily !
-Arrête ça Tom… tu me fais peur !
-Vraiment ? sourit ironiquement le jeune homme. Tu n’as encore rien vu ma belle ! Alors ? C’est ta dernière chance ! Qui t’as apporté son aide ? Qui as-tu mis au courant de ton état ?
-Va au diable ! cria la jeune fille en se concentrant autant qu’elle le pouvait afin d’utiliser la magie pour se dégager.
Mais ses pouvoirs ne semblaient plus lui répondre et rien ne se produisit.
-On dirait que tu as perdu ta puissance ! Ou peut-être est-ce le sort que j’ai lancé avant que tu n’arrives !
Tom éclata d’un rire froid et sans âme, un rire plus aigue qu’à l’ordinaire qui glaça le sang de la jeune fille. Elle l’avait déjà entendu rire de la sorte… Cela ne présageait rien de bon.
-Tu ne mettras pas tes menaces à exécutions, Tom ! murmura-t-elle sans vraiment savoir s’il s’agissait là d’une affirmation ou d’une supplication.
-Tu crois ça ? rugit le jeune homme dont la voix cette fois avait perdu toute quiétude. Legilimens !
-Noooooooon ! cria la jeune fille en bloquant Tom qui essayait de pénétrer dans son esprit.
Emporté par la fureur, il la plaqua brutalement contre le mur le plus proche, maintenant son visage d’une main ferme et plongea son regard dans les yeux de bronze embués de la jeune fille.
-Legilimens !
Eilane ferma les yeux, de crainte que le contact ne se fasse malgré ses dons en occlumencie. La peur s’emparait véritablement d’elle à présent et la rendait de plus en plus vulnérable.
Elle poussa un soupir de soulagement en réalisant que Tom n’avait pas réussit à forcer ses barrières mentale. Mais son répit fut de courte durée et elle sentit une douleur l’envahir lorsque le jeune homme la bouscula férocement en avant, la faisant brutalement tomber sur le sol de pierre.
-Par pitié, gémit-elle tout en sachant que ces implorations auraient aussi peu d’effet sur Jedusor qu’une petite brise d’été sur les branches d’un saule pleureur.
Il s’installa au dessus d’elle et attrapa à nouveau ses poignets d’une main, les serrant autant qu’il le pouvait. Eilane sentait le sang s’évader de ses doigts, envahis par d’horrible fourmillements.
-Tu vas me laisser faire ! lui ordonna-t-il, fou de rage en pressant sa seconde mains sur la gorge de la jeune fille, l’empêchant ainsi de bouger, de répondre et même de respirer. LEGILIMENS ! hurla-t-il envahi par la démence.
Incapable de se débattre, presque à l’agonie, Eilane ne put que constater impuissante la vigueur avec laquelle Tom venait de réussir à s’immiscer dans son esprit.
Les images de ses souvenirs défilèrent devant ses yeux : son arrivée à Poudlard, sa première rencontre avec Tom, la vision qu’elle avait eu dans le puits aux âmes, le corps de Myrtille… puis enfin, ses pensées se focalisèrent malgré elle sur le professeur de métamorphose en train de lui tendre le sachet d’herbes médicinales.
-Dumbledore ! lança Tom d’une voix dégouttée. Comment as-tu osé ?
Il avait relâché le cou de sa compagne qui reprenait difficilement son souffle. Il ne lui laissa pas le temps de répondre et elle poussa un gémissement lorsque sa main s’abattit violement sur son visage.
-Tu n’es qu’une sale petite garce qui ne sais même pas tenir la moindre promesse !
Il continuait de la frapper de toute ses forces et Eilane sentait le sang se mélanger aux larmes sur son visage. Pour l’empêcher de bouger, il la maintenait fermement sur le sol en pesant de tout son poids sur elle. Elle ne sentait plus ses membres ni son corps. Un goût amer se répandit dans sa bouche tandis qu’un nouveau coup assené par Tom lui fendait la lèvre. Son pendentif était devenu aussi chaud que la flamme d’une bougie et lui brûlait péniblement la peau. Puis soudain, une souffrance atroce lui traversa le bas ventre, lui arrachant un hurlement plaintif.
Tom s’arrêta brusquement et s’aperçut que le pantalon de son uniforme était tâché de sang.
-Le bébé, se lamenta Eilane dans un murmure étouffé. Il arrive !
Tom se releva aussitôt. Le calme semblait être revenu en lui.
-Il ne faut pas que tu accouches ici ! Viens !
-Non, je ne peux pas accoucher ! C’est trop tôt ! gémit la jeune fille.
-Ne dis pas de sottises, tu n’es qu’à un mois du terme ! Allez, vite… partons d’ici !
Voyant qu’elle était dans l’incapacité de marcher, il la souleva et l’emporta dans ses bras, en direction des toilettes du second étage.
Elle se trouvait dans un état de semi conscience. Elle avait l’impression de flotter et ne sentait pas les bras de Tom la maintenir tandis qu’il prononçait les mots pour ouvrir la porte de la Chambre des Secrets.
Elle scruta les toilettes de ses yeux troublés par les pleurs. Elle n’y était jamais retourné depuis la mort de Myrtille. Mais en cet instant, avoir commis ce meurtre était sans nul doute le cadet de ses soucis.
Le passage s’ouvrit et Tom se laissa glisser dedans, Eilane toujours dans ses bras.
Enfin, il la déposa sur le sol de dalle froide qui agrémentait la pièce principale où trônait la statue de Salazar Serpentard.
-Nous serons tranquille ici ! affirma-t-il en balayant les mèches de cheveux blonds argenté qui recouvraient le visage de la jeune fille.
-On ne devrait pas être là… Je veux aller à l’infirmerie… Il me faut un guérisseur Tom ! supplia Eilane, terrorisée.
-Chut ! Tout va très bien se passer !
Mais Eilane savait que tout ne se passerait pas bien du tout. Les douleurs empiraient, les contractions se rapprochaient de minutes en minutes, et l’angoisse l’envahissait. Elle n’avait pas pu prendre sa tisane ce soir… Les effets des plantes se dissipaient…
Une nouvelle contraction la fit hurler de douleur et elle comprit que le bébé n’allait plus tarder.
-Il faut que tu pousses Eily ! lui ordonna Tom en remontant sa robe de sorcière et en la débarrassant de son sous-vêtement.
-Non… C’est trop tôt ! sanglota à nouveau la jeune fille.
-Tu dois pousser… Si tu ne le fais pas, tu condamnes notre enfant !
Les yeux baignés de larmes, Eilane obtempéra. La souffrance diminua peu à peu alors qu’elle poussait de toutes ses forces. Enfin, Tom s’écria d’une voix rauque qu’il voyait la tête du bébé.
-Un dernier effort !
Eilane poussa une dernière fois et Tom s’empara du nourrisson qu’il enroula dans sa cape de sorcier.
-Tom ? P… Pourquoi il ne pleure pas ?
Tom se tourna vers Eilane, l’enfant emmailloté dans son vêtement, son visage caché par le tissu. Quand la jeune fille, allongée sur le sol, croisa le regard sombre de son compagnon, elle comprit sans qu’il lui ait dit que ses pires craintes s’avéraient fondées.
-Est-ce qu’il est…
Elle ne put dire le mot. Le prononcer aurait signifié l’accepter et cela lui semblait impossible.
-Mort… oui, acquiesça Tom à voix basse.
-Donne le moi… Je veux le tenir dans mes bras, implora la Vélane.
-Non… Ce ne serait pas une bonne idée Eilane… Je vais m’en occuper… Je reviendrais après !
Eilane tenta tant bien que mal de se relever, mais ses forces vitales avaient toutes été puisées lors de l’accouchement et elle s’effondra sur le sol, recroquevillée, en sanglots.
Trop perdue dans son désarroi et affaiblie par tous ces efforts, elle n’entendit pas au loin, les pleurs d’un bébé qu’on arrachait injustement à sa mère pour le livrer avec férocité au monde des ténèbres.
Un peu plus d’une demie heure plus tard, Tom entra à nouveau dans la Chambre des Secrets où Eilane, toujours dans la même position fœtale, laissait s’écouler ses larmes de tristesse.
-Viens avec moi, demanda-t-il en lui tendant la main pour l’aider à se relever.
Au prix d’un immense effort, Eilane réussit à se remettre debout, mais ses pas chancelants étaient plus que maladroits et Tom entreprit de la soutenir pour qu’elle réussisse à marcher.
-Où va-t-on ? J’ai besoin d’aller à l’infirmerie, Tom ! murmurait Eilane tandis qu’il redescendait les escaliers du château.
-Je t’y emmènerai ensuite… Mais avant, il faut que tu m’aides pour un rituel !
-Q…quoi ? Ca ne peux pas attendre ? Je suis épuisée…Il me faut un médecin… et un lit… J’ai tellement envie de dormir !
Sa voix lui paraissait lointaine comme si elle l’écoutait d’au-dessus. Elle avait perdu beaucoup de sang et se doutait que sans l’aide d’un guérisseur, elle ne tiendrait plus très longtemps.
-Ce ne sera pas long ! lui assura Tom. Mais ça ne peux pas attendre ! Cela concerne notre fils !
Ils passèrent les grandes portes qui menaient au jardin et se retrouvèrent à l’air libre. La pluie avait cessé à présent, le ciel s’était dégagé et laissait voir une lune presque pleine. Mais le sol restait mouillé et emprunt d’une odeur âcre de terre retournée. Ils prirent le chemin de la forêt interdite et s’enfoncèrent parmi les arbres. L’odeur s’amplifia lorsqu’ils arrivèrent dans la petite clairière où se trouvait le puits aux âmes.
-Pourquoi doit-on faire cela ? murmura Eilane.
-Ce sera un moyen de le faire revenir à la vie…un jour ! lui répondit calmement Tom.
Ils s’accroupirent ensembles sur l’herbe à côté du puits. Tom sortit de sa poche un mystérieux anneau doré qui étincela au contact des rayons lunaires.
Eilane, épuisée, ne sentit pas le courage de lui demander d’où venait cet étrange objet.
Le jeune homme tendit ensuite les mains vers sa compagne qui les prit dans les siennes.
« Cet anneau sera le porteur de l’âme de notre enfant, Eily ! »
Eilane sursauta en entendant la voix de Tom dans sa tête. Ils avaient beau à présent utilisé parfois ce moyen de communication, elle ne s’y habituait toujours pas. Heureusement, la proximité lui évitait d’utiliser le pendentif dont la chaleur ne s’était pas encore évanouie.
« Comment va-t-on faire cela ? » pensa-t-elle à son tour.
« Je veux que tu mènes le rituel. Laisse faire ton instinct ! Tu as ça en toi »
La Vélane fronça les sourcils et émit une petite plainte en sentant la douleur de son visage ecchymosé.
Rassemblant les quelques forces qui lui restaient, elle chercha dans son esprit les paroles qu’elle devait prononcer. Ce fut comme si une intelligence magique s’était emparé de son corps pour lui dicter la marche à suivre.
-J’invoque les esprits du milieu qui gravitent entre la mort et la vie…, bredouilla-t-elle sans savoir ce que cela signifiait.
-Que ce sacrifice permettent un jour la renaissance par le biais de l’Anneau, continua Tom en entaillant la paume de la main droite d’Eilane avec le couteau qu’il venait de sortir de sa poche.
Il fit ensuite de même avec sa propre main. Leurs deux sangs coulaient à flot, se mêlant sur l’anneau qui en était à présent recouvert. Puis tout à coup, le bijou absorba le liquide visqueux et se mit à briller comme s’il brûlait dans les flammes de l’enfer.
-Qu’il en soit ainsi ! murmura Eilane alors que le rituel touchait à sa fin.
-Celui qui, un jour, portera l'anneau à son doigt, fera revivre "l’enfant qui a été", expliqua Jedusor tout en tenant toujours fermement la main de sa compagne. Mais pour cela, son ancienne existence devra mourir avant le moment de la renaissance.
Tout à coup, Eilane sentit sa puissance la quitter subitement et, lâchant les mains de Tom, elle s’écroula inerte sur le sol de mousse.

---

Eilane reprit soudain connaissance. Les paupières closes, elle profitait de la chaleur qui régnait autour d’elle. Combien de temps était-elle restée inconsciente ? Quelques minutes, une ou deux heures, plusieurs jours ? Elle l’ignorait ! Elle ne savait pas plus ce qu’elle devait penser de son état. Chaque centimètre carré de son cœur lui faisait un mal atroce… pourtant, rien n’était aussi insupportable que la douleur infligée par ses pensées. Elle avait perdu son fils… Il était mort à cause de son imprudence, à cause de son entêtement. Si elle avait dit immédiatement à Tom qui l’avait aidé, l’enfant serait sans doute encore vivant.
Des larmes dévalèrent ses yeux fermés.
Tout cela était entièrement sa faute et elle devrait payer à tout jamais son erreur… Après tout, n’était-ce pas ce qu’elle avait vu dans le puits aux âmes ? L’enfant n’était-il pas condamné ? Elle avait été présomptueuse de vouloir aller contre le destin !
Elle entendit subitement des bruits de pas à proximité et se décida enfin à ouvrir les paupières.
Elle se trouvait à l’infirmerie de Poudlard, allongée dans un lit douillet, un rideau la cachant des autres malades et visiteurs. A côté d’elle, Albus Dumbledore lisait un livre, assis sur une chaise de bois. Eilane tenta de se tourner vers lui mais fit une grimace de douleur en sentant qu’elle se trouvait dans l’incapacité de bouger.
-L’infirmière a dit que vous deviez vous reposer ! affirma Dumbledore en levant la tête du livre qu’il tenait dans ses mains. Je sais que je n’aurais pas du, mais j’ai vu que quelqu’un vous avait offert un ouvrage sur les rituels de défense et je n’ai pas pu résister à la tentation d’y jeter un petit coup d’œil !
Eilane esquissa à grand peine un petit sourire.
-Vous avez eu raison ! Je n’ai pas vraiment la tête à lire en ce moment de toute manière !
-Je suis désolé pour le bébé ! soupira Dumbledore en la regardant dans les yeux.
-Est-ce que quelqu’un d’autre…
-Non, personne n’est au courant sauf moi… En fait, le directeur Dippet a semblé trouvé l’affaire si étrange qu’il a préféré demander à l’infirmière de clore votre dossier médicale… ou du moins de ne surtout pas l’ébruiter !
-Etrange ?
-Et bien… Jedusor vous a amené il y a trois jours à l’infirmerie en affirmant vous avoir trouver dans cet état, allongée sur le sol de votre salle commune… Ce qui me dérange dans cette histoire, vous vous en doutez certainement, c’est qu’il n’a aucunement fait mention d’un quelconque enfant ! Je suppose donc que les choses ne se sont pas passées exactement comme il le prétend !
Eilane sentit ses yeux brûler mais retint les larmes qui tentaient de s’en échapper.
-Peut-être pas en effet, avoua-t-elle d’une voix faible.
-Et j’imagine que les bleus et les blessures que vous avez au visage n’ont pas été causés par cet accouchement prématuré qui n’est, certes, jamais censé avoir eu lieu !
La Vélane ne répondit pas.
-Vous devriez le quitter. Il est peut-être plus dangereux que vous ne le pensez ! conseilla Dumbledore.
-J’ignore de qui vous parlez !
-Bien sur que si !
-En supposant que je connaisse l’identité de cette personne, vous croyez vraiment que je ne sais pas tout ça ?
-Dans ce cas, je crains de ne plus rien pouvoir pour vous !
-Vous pensez que j’arriverai un jour à apaiser mon chagrin ? demanda Eilane en sentant à nouveau les larmes ruisseler le long de ses joues.
-Je le crois oui…, répondit Dumbledore avec douceur. Je ne vous cacherai pas que ce sera long et difficile, mais vous êtes une sorcière courageuse… Vous y parviendrez ! J’aimerai vous poser une dernière question, avant de vous laisser dormir.
-Allez-y !
-Je sais qu’elle ne sera pas facile pour vous, mais je me dois de vous la poser ! Le corps du nouveau né, où a-t-il été enterré ?
-Je l’ignore…, avoua la jeune fille. Et à vrai dire, je ne veux surtout pas le savoir !
Le regard de Dumbledore s’assombrit, mais il ne rétorqua rien.
-Reposez-vous maintenant !
Et il sortit de la pièce, laissant Eilane seule avec sa peine.

---

Eilane fut arrachées de ses souvenirs par l’arrêt brutal du taxi moldu qui avait traversé la quasi-totalité de Londres. Elle, Dumbledore et Hagrid en descendirent avant de payer et de remercier le conducteur qui repartit aussitôt.
La place était aussi lugubre que dans ses souvenirs, quand elle y avait pénétré des années auparavant. Elle se rappela la gorge serrée le visage de Remus Lupin en train de lui tendre le mot écrit par la main de Dumbledore.
Tout cela semblait maintenant si loin derrière elle !
Lorsque elle passa finalement la porte du 12 square Grimmaurd, derrière Hagrid et Dumbledore, elle n’aurait pu s’attendre à un accueil plus glacial.
Bien sur elle ne s’était pas imaginé que qui que ce soit lui saute au coup, mais les visages renfrognés de Ron, Hermione et Ginny ne l’aidaient en rien à se sentir sécurisée.
Se réintégrer dans ce groupe qu’elle avait si odieusement trahi ne serait certainement pas chose aisé !


J'ai une pensée émue pour la pauvre Impératrice à qui ça fait 3 chapitres à reviewer maintenant :bisouevil:
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MessagePosté le : 21 Oct 2005 08:31
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Eilane a écrit :

J'ai une pensée émue pour la pauvre Impératrice à qui ça fait 3 chapitres à reviewer maintenant :bisouevil:

:lol: :lol: :lol:

J'aurai le temps de lire que la semaine prochaine je pense :-/
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MessagePosté le : 21 Oct 2005 08:51
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De même :-/

J'ai pas mal de partiels la semaine prochaine, et faut vraiment que les bossent.
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MessagePosté le : 21 Oct 2005 10:28
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Vous inquiétez pas, c'est pas pressant :o
D'autant qu'il y a des chances pour mon inspiration soit de nouveau en panne pendant un certain temps...
Puis vous au moins, vous n'en avez qu'un à reviewer :evil:
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