Rowan
Esquisse
Inscrit le : 02 Sep 2004
Messages : 1180
Points : 25 10
Localisation : Somewhere in between what is real and just a dream...
Vos artistes favoris : Muse, Nightwish, Evanescence, Within Temptation
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Roulement de tambour, voici en exclusité et en avant-première le premier chapitre de notre fic de nous avec poulette !!!
Titre : Les liens du passé
Auteurs : Rowena, moi quoi pour tout ce qui se passe en 96 et Eléa, ma poulette, pour tout ce qui se passe en 77.
Disclaimer : Les personnages ne nous appartiennent malheureusement pas (damn it, j'aurais dû les inventer !!), à part Eléa, imaginée de toute part par ma poulette... JK Rowling , tout est à elle...
Spoilers/Timeline : aucun spoiler mais la fic pour ce qui est du "présent" se situe après le tome 5.
Rating : PG on va dire pour ce chapitre mais ça va pas durer...
Couples : Let's read and see !!
Note de Rowy : je voulais juste dire à ma poulette que je suis trop contente d'écrire cette fic avec elle et que je la remercie de me supporter moi et mes questions sur des détails voire pas des détails d'ailleurs qui m'échappent dans le Potterverse !! Love U chickie...
Note d'Eléa : Merci ma poulette de m'avoir embarquée dans cette jolie aventure et de m'avoir soutenue et encouragée, merci de m'avoir indiqué le mode d'emploi du mode DAWSON, merci pour les fous rires et merci pour Eléa.... love you too
Remerciements : un grand merci à Hamadryas pour ses conseils et puis à Lexa et Liz, et Morgy nos premières lectrices !
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Titre : Les liens du passé
Auteurs : Rowena, moi quoi pour tout ce qui se passe en 96 et Eléa, ma poulette, pour tout ce qui se passe en 77.
Disclaimer : Les personnages ne nous appartiennent malheureusement pas (damn it, j'aurais dû les inventer !!), à part Eléa, imaginée de toute part par ma poulette... JK Rowling , tout est à elle...
Spoilers/Timeline : aucun spoiler mais la fic pour ce qui est du "présent" se situe après le tome 5.
Rating : PG on va dire pour ce chapitre mais ça va pas durer...
Couples : Let's read and see !!
Note de Rowy : je voulais juste dire à ma poulette que je suis trop contente d'écrire cette fic avec elle et que je la remercie de me supporter moi et mes questions sur des détails voire pas des détails d'ailleurs qui m'échappent dans le Potterverse !! Love U chickie...
Note d'Eléa : Merci ma poulette de m'avoir embarquée dans cette jolie aventure et de m'avoir soutenue et encouragée, merci de m'avoir indiqué le mode d'emploi du mode DAWSON, merci pour les fous rires et merci pour Eléa.... love you too
Remerciements : un grand merci à Hamadryas pour ses conseils et puis à Lexa et Liz, et Morgy nos premières lectrices !
Citation :
Chapitre 1 : Transparence, voyance et légèreté
Poudlard, septembre 1996
Le soleil se levait lentement sur les montagnes surplombant Poudlard et Ron Weasley ouvrit les yeux tout en baillant bruyamment. Alors qu’il se redressait dans son lit, il fut surpris de découvrir qu’il était seul dans le dortoir. Ayant continuellement la hantise d’arriver en retard aux cours, il était toujours le premier à être prêt d’habitude, une crampe nerveuse lui tordit l’estomac tandis que son meilleur ami Harry Potter surgit en claquant la porte derrière lui.
- Ron ! Dépêche-toi ! Tu vas être en retard... Tu sais que Snape n’est pas particulièrement enclin à nous faire une fleur...
- Ouais...
- Hey Ron... Regarde ce que Neville a laissé..., commença Harry prenant un air moqueur avant d’être interrompu par l’intéressé qui lança son sac sur son lit nonchalamment avant de s’asseoir sur le rebord la tête basse.
Harry cacha rapidement sa trouvaille derrière son dos et Ron leva un sourcil interrogateur.
- T’as l’intention de sécher le cours de Snape Neville ?
- Non... Le cours a été annulé...
- Génial ! Pas besoin de me presser, j’ai dû le sentir ce matin !, exulta le rouquin tout à coup soulagé en se laissant retomber contre son oreiller moelleux encore chaud.
- Qu’est-ce qu’il y a Neville ? Quelque chose ne va pas ?, demanda Harry voyant la mine abattue de son camarade de chambre.
- J’ai perdu mon filmard..., répondit Neville au bord des larmes.
- Ton quoi ?, demanda Harry tournant et retournant dans sa main l’objet appartenant à Neville tout en hésitant à lui présenter.
- Mon filmard ! J’étais sûr de l’avoir mis dans ma table de chevet...
- Neville... J’ai trouvé ça ce matin dans la grande salle quand on prenait notre petit déjeuner, je crois que ça t’appartient, expliqua finalement Harry tendant à son camarade un petit objet de forme triangulaire ressemblant vaguement à un kaléidoscope avec une photo de ses parents.
- Mon filmard ! ! ! Merci Harry ! Je pensais l’avoir perdu ou l’avoir laissé dans un endroit dont je ne me souvenais plus !
- J’ t’en prie...
Le grand gaillard brun arborant toujours un air dégingandé examina son bien et leva un sourcil interrogateur :
- Où est la puce ? Il manque la puce...
Harry haussa les épaules d’un air désolé. Non seulement, il ne savait pas de quoi voulait parler son camarade mais en plus il ignorait ce que pouvait bien être l’objet en question et au risque de passer pour un ignorant ou pire, il préféra ne rien ajouter.
Neville Londubat, dont les parents avaient perdu la tête depuis longtemps, vivait depuis lors chez sa grand-mère et il était plutôt rêveur et étourdi, perdant ses affaires régulièrement., mais ayant pris une nouvelle assurance fort remarquable depuis l’année dernière où il avait combattu les Mangemorts , fidèles serviteurs de Voldemort. Quelques dents avaient souffert durant la bataille mais il était fier d’avoir pu se rendre utile et combattre le Mal, pensant à ses parents et espérant leur rendre leur honneur perdu devant tant de haine il y a quelques années. Les yeux brillants, il quitta la chambre précipitamment serrant le petit objet contre sa poitrine comme un joyau précieux.
- Ron...
- Mmm ?
- C’est quoi un filmard ?
- Comment veux-tu que je le sache ? ! J’en ai aucune idée... Demande plutôt à Mademoiselle-je-sais-tout, elle saura te renseigner elle..., répondit Ron en levant les yeux au ciel.
Alors qu’Harry allait rétorquer pour défendre Hermione des sarcasmes moqueurs de leur ami, la porte s’ouvrit brusquement laissant apparaître une jeune fille décoiffée aux yeux noisettes légèrement essoufflée.
- Hermione !, cria presque Ron remontant le drap jusqu'à ses oreilles, tu aurais pu frapper !
- Les gars, il faut que vous disiez à Snape que j’aurais deux, trois minutes de retard le temps que je me change et que je prenne mes affaires pour le cours !, expliqua d’un trait Hermione ignorant Ron.
- Le cours a été annulé et tu n’es pas censée surgir dans le dortoir des garçons sans frapper !, aboya Ron.
- Le cours a été annulé ? Oh non ! J’avais préparé le chapitre 15 et je voulais savoir ce qu’allait donner le mélange entre les yeux de têtard et la bave de chameau..., soupira Hermione en baissant les bras visiblement déçue.
- Hermione, commença Harry, le cours de Snape est le premier de la matinée, d’où est-ce que tu viens ?
- Hein ? De... de la bibliothèque..., répondit la jeune sorcière hésitante et bafouillant légèrement, je... j’y retourne alors...
- Et la prochaine fois, frappe !, aboya à nouveau Ron rabattant le drap sur sa tête.
- J’ai frappé !, répondit-elle de toute évidence de mauvaise foi.
- Tu n’es pas censée entrer dans le dortoir des garçons Hermione !, continua Ron.
- Et toi, tu n’es pas censé être toujours couché !...
Hermione soupira, leva les yeux au ciel et quitta la chambre sans même lancer un regard aux garçons.
- C’est quoi son problème ?, râla Ron se levant d’un bond et s’agitant tout à coup, « j’avais préparé le chapitre 15 » gnin gnin gnin...
- Ron...
- « Je voulais savoir ce qu’allait donner le mélange de je ne sais quoi avec je ne sais quoi », gnin gnin gnin...
- Ron !
- Quoi ?...
- Quelque chose ne tourne pas rond ici..., commença Harry d’un air mystérieux.
- Merci ! C’est ce que je me tue à te dire ! Elle est vraiment bizarre parfois !
- Je ne te parle pas juste d’Hermione... Neville aussi avait l’air bizarre, et abattu. Et Snape a annulé son cours...
- Je vois pas le rapport... Bon, j’ai le temps d’aller déjeuner en tout cas ! Tu descends avec moi ?
- Bien sûr.
***
Hermione Granger poussa les portes de la bibliothèque et encore tremblante, elle posa son sac sur une chaise avant de se retourner et de s’approcher du feu de cheminée qui crépitait joyeusement réchauffant la grande salle et donnant un air chaleureux à l’endroit traditionnellement austère et solennel.
Elle regarda un instant par la fenêtre les feuilles tourbillonner annonçant un automne précoce, et d’un air absent, elle coiffa ses cheveux ondulés et ébouriffés avec ses doigts avant d’enlever sa robe la secouant pour la défroisser et la posant sur le dossier de sa chaise.
La matinée serait plus calme, ce cours annulé à la dernière minute l’avait contrariée mais en y repensant, ça lui permettait de se reposer un peu avant d’entamer le chapitre 22 sur les Arts Divinatoires, cours qu’elle n’aimait pas et qu’elle avait abandonné il y a deux ans, mais les derniers événements et la prophétie concernant Harry l’avaient conduit à revoir sa position et elle suivait à présent à nouveau ce cours espérant trouver dans les nombreux ouvrages sur la question une quelconque réponse à une bien obscure révélation... Dans un premier temps, Harry n’avait pas voulu révéler à ses meilleurs amis les révélations de Dumbledore concernant son destin lié à celui de Voldemort mais le poids d’une telle destinée, bien trop lourde à supporter seul, l’avait finalement conduit à avouer, il y a quelques jours, son secret à ses amis. Le fait d’avoir révélé la vérité à Ron et Hermione l’avait bien sûr soulagé mais au-delà du soulagement, un lien nouveau s’était tissé entre les trois amis et ils se sentaient à présent plus soudés que jamais.
Elle se dirigea finalement dans le rayon en question et parcourut les étagères à l’aide d’un ouvrage qui pourrait l’aider. Quand elle arriva au bout de la rangée, elle jeta un coup d’œil sur sa droite et retint un instant sa respiration en apercevant l’œil inquisiteur qui la scrutait depuis la petite table ronde non loin d’elle. Elle recula instinctivement d’un pas, cligna des yeux plusieurs fois et rougit légèrement devant le regard insistant et pénétrant qui la mit instantanément mal à l’aise.
Elle attrapa un manuel sur « l’Art Divinatoire par les Lignes de la Main » et tourna les talons, pressant le pas pour rejoindre sa place au plus vite et fuir son regard dérangeant.
Draco Malfoy eut un petit sourire satisfait en coin et referma d’un geste brusque son livre, ce qui fit voler la poussière autour du vieux grimoire jauni. Il avait deux heures devant lui avant le prochain cours, et il se demanda soudainement comment il allait l’occuper et de quelle manière sournoise. Il tourna la tête vers la gauche et étouffa un petit rire alors qu’il se leva d’un pas décidé.
***
-Allez Harry ! Allez Harry !
Toute la maison Gryffondor scandait le nom du jeune sorcier alors que ce dernier, au prise d’un combat requérant davantage une force mentale que physique, se concentrait du mieux qu’il le pouvait vu le chahut indescriptible qui régnait dans la salle commune de la Maison aux couleurs rouge et or.
La petite balle posée sur le culot d’un verre à pied retourné en face d’Angelina se souleva soudainement du reposoir pour flotter un instant en l’air tournant sur elle-même avant de retomber lourdement sur le verre, basculant, roulant sur la table et finissant sa course sur le tapis persan en face de la cheminée.
Les cris s’étaient alors arrêtés, tout le monde avait suivi la scène comme au ralenti dans un silence religieux, suspendant leur souffle quand une des petites billes avait enfin bougé un peu sans qu’une force humaine n’y exerce une quelconque pression.
Harry fixait toujours sa bille restée immobile sur son socle, il releva finalement la tête et découvrit les visages emplis de déception autour de lui, puis il adressa un sourire à son « adversaire » avant de la féliciter et de l’applaudir.
-Bravo Angelina ! Bien joué !
La réaction d’Harry fit alors descendre la tension et les applaudissements sincères suivirent redonnant une gaieté dans la petite pièce confinée. Le groupe soudé autour de la grande table ronde se sépara finalement et les discussions reprirent leur cours.
Ron vint s’asseoir à la place d’Angelina à côté de son ami et fronça les sourcils en fixant la bille devant Harry.
-Tu as fait de ton mieux vieux. La télékinésie est un art difficile à maîtriser, déclara solennellement Ron l’air navré, et puis c’est bien connu que ce sont les filles qui sont les meilleures en la matière. Je suis sûr qu’Hermione est capable d’en faire autant…
-Probablement…, répondit Harry d’un air absent n’arrivant pas à détacher son regard de la bille translucide.
Il est incontestable qu’Hermione Granger était la jeune sorcière la plus douée de sa génération, mais qui avait contré Voldemort quand il n’était encore qu’un bébé ? Qui avait empêché ce dernier de s’emparer de la pierre philosophale ? Qui avait réussi à pénétrer dans la Chambre des Secrets pour y sauver Ginny Weasley ? Qui avait maîtrisé son Patronus et combattu une horde de Détraqueurs ? Qui avait remporté l’année dernière le tournoi des Trois Sorciers et échappé une nouvelle fois aux griffes de Voldemort ? Harry. Harry Potter. Et malgré ses talents indéniables, il était incapable de pratiquer de la télékinésie et faire voler une simple bille en cristal.
-Une partie d’échec avant d’apprendre ta prochaine mort imminente ?, suggéra Ron fixant lui aussi toujours la bille récalcitrante comme hypnotisé.
-Volontiers, répondit Harry qui ne bougea pas davantage que son ami.
***
-Granger… Granger ! GRANGER !
Hermione leva soudainement la tête, désorientée d’avoir été réveillée en sursaut dans un sommeil profond et quelque peu réparateur.
-Qu’est-ce que tu veux Malfoy ? demanda-t-elle en remettant ses cheveux en place.
-Le livre sur les lignes de la main que tu es en train de corner !
-Je suis en train de le lire ! Ton cours n’est pas pour maintenant !
-Non, tu étais en train de baver dessus ! Je me demande d’ailleurs si tu ne vas pas me communiquer la rage par ta bave Granger !
Elle lui lança un regard noir mais resta sur sa position.
-J’en ai besoin, je suis en train de le consulter… Qu’est-ce que tu veux savoir de toute manière ? Ton avenir proche ? Il est déjà tout tracé Malfoy ! Suivre ton père dans ses sombres plans et rejoindre le formidable clan des Mangemorts !
Draco resta interdit un moment, il préféra ignorer cette remarque et prit la chaise la plus proche pour s’installer à côté d’elle.
-Donne-moi ta main Granger…
-Quoi ??!
-Donne-moi ta main ! Tu viens de me prédire brillamment mon avenir, à moi de te prédire le tien ! expliqua-t-il. Ses yeux grisés par la pénombre régnant dans le coin retiré de la petite bibliothèque devinrent soudainement plus glacials que l’automne naissant qui annonçait déjà un hiver certainement rigoureux.
-Non !
-Ta main !! ordonna-t-il lui faisant comprendre par le regard qu’elle ferait mieux d’obtempérer.
Une conversation silencieuse sembla passer dans leurs regards respectifs et Hermione soupira alors posant le dos de sa main gauche sur la table face à Draco. Ce dernier lâcha un petit rictus en coin de satisfaction, le chantage silencieux étant aussi délicieux que de le prononcer à haute voix. Elle se devait de lui accorder tous les jours deux heures de son temps, Dumbledore en avait décidé ainsi : souhaitant un rapprochement entre les Maisons, il avait formé des groupes de travail réunissant les élèves par deux, l’un devant fournir à l’autre et réciproquement une connaissance qu’il ne suivait pas dans ses cours hebdomadaires tout en essayant de l’inclure dans sa Maison et dans son cercle d’amis, tâche paraissant impossible pour certains, illusoire pour d’autres ou relevant de la folie pour une poignée... Hermione devait ainsi inclure Draco Malfoy parmi les Gryffondors et lui enseigner les Arts divinatoires, tandis que ce dernier devait en faire autant pour la Maison Serpentard tout en lui présentant les rudiments de la magie noire, matière qui l’avait effrayée dans un premier temps mais finalement intéressée par la suite, quand elle avait découvert les possibilités qu’envisageaient une telle ouverture sur un monde aussi obscur que méconnu, et l’utilité qu’elle pouvait en tirer pour sa connaissance personnelle mais aussi pour aider Harry. Et alors qu’elle découvrait chaque jour une nouvelle facette d’un univers aussi dangereux qu’attractif, l’étendue de toutes ces ramifications parallèles qui la ramenaient immanquablement au monde qu’elle connaissait l’effrayaient toujours autant, mais la fascinaient encore plus… Surtout qu’elle en était certaine mais non moins étonnée : Draco ne voulait pas lui révéler tout ce qu’il connaissait en la matière et au-delà de ce qui lui était enseigné, elle était sûre qu’il devait en connaître plus du double de part des rudiments et bases acquis et transmis depuis plusieurs générations familiales.
Il attrapa un peu brutalement la main d’Hermione mais cette dernière ne laissa pas transparaître le moindre signe extérieur de la douleur qu’elle ressentit. Il scruta un instant qui sembla durer une éternité les lignes bien nettes au creux de la main de la jeune fille, puis cette dernière perdant patience prit la parole à sa place.
-Bon, tu vois quoi Malfoy ? Qu’une sang de bourbe comme moi n’a pas sa place ici parmi des sangs purs comme toi ? Que mes dents sont tellement longues qu’elles rayent le parquet ? Que je ferais bien mieux de-
-La ferme !, la stoppa net Draco paraissant plus sérieux qu’il ne l’avait jamais été.
-Alors quoi ??
Il se leva subitement et lui dit le visage fermé avant de s’éloigner :
-Rien, je ne vois rien…
Il s’arrêta, hésita, puis se retourna finalement lançant une dernière provocation qui tomba à plat devant le manque évident de conviction.
-Ta vie est tellement plate et inintéressante de toute manière Granger qu’il n’y a rien à voir…
Hermione resta perplexe quelques instants tout en fixant le vide devant elle, puis elle fronça les sourcils en observant le creux de sa main avant de hausser les épaules et ranger ses affaires pour rejoindre Harry et Ron.
***
Poudlard, septembre 1977
Le vacarme habituel de la grande salle avait soudain cessé pour laisser place aux murmures. Depuis deux jours déjà, la nouvelle de l’arrivée exceptionnelle d’un nouvel élève circulait dans Poudlard et les rumeurs les plus folles se propageaient. Une Vélane, un élève russe, un enfant de moldus qui avait raté le Poudlard Express car il ne l’avait pas trouvé, ou même un vampire...
Mais elle n’était rien de tout cela, juste une jeune fille de 17 ans. Grande, élancée, très jolie, ses longs cheveux bruns et bouclés étaient attachés et lui tombaient dans le dos, jusqu’aux reins, son teint diaphane était éclairé par des yeux bleus perçants qui trahissaient son appréhension derrière un air un peu hautain et sûr d’elle.
Accompagnée du Professeur Flitwick, elle se dirigea vers la table des Serdaigles. Les regards la suivirent, il s’arrêta devant une jeune fille rousse aux grands yeux verts.
« Mlle Evans », couina le Professeur, « je vous présente Eléa Déméteriem, notre nouvelle élève, je vous la confie ». Il sourit et s’éloigna, rejoignant la table des professeurs.
« Bonjour », dit la jeune fille, « je m’appelle Lily et je suis la préfète de cette maison , tu veux manger quelque chose ? »
Eléa sourit timidement : « Non merci, je suis trop angoissée pour manger ».
« Bien », répondit Lily, ça tombe bien je viens de finir, un tour de château, ça te dirait ? »
Lily l’emmena en premier lieu dans la maison Serdaigle où le portrait d’un chimiste marmonnait des choses incompréhensibles.
« Hum, hum », fit Lily poliment.
Le chimiste la regarda, apparemment mécontent d’avoir été dérangé.
« Mot d’passe ! » demanda-t-il sèchement.
« Silicium », répondit Lily d’un ton las.
Le tableau pivota et Lily fit entrer Eléa dans la pièce commune. L’ambiance était très … « studieuse », des étagères remplies de livres, de plumes et de parchemins divers longeaient les murs, de solides tables de chêne côtoyaient les fenêtres qui donnaient sur le parc, des fauteuils moelleux attendaient d’être occupés près de la cheminée.
Eléa respira profondément, l’odeur qui régnait ici était une de celles qu’elle aimait le plus, cette odeur particulière, mélange de livres et d’encre, ponctuée de celle du feu de cheminée. Elle se sentit déjà chez elle. Lily l’observa d’un œil et sourit.
« Tes effets personnels ont déjà été emmenés dans ta chambre, tu la partageras avec trois autres filles, Dolorès, Emma et Selenna, elles sont toutes très gentilles et très douées. »
Eléa fit un signe de la tête, il n’y a jamais de filles au caractère difficile dans ce genre de maison, trop occupées à travailler, pensa t-elle.
Elles s’assirent dans un des fauteuils et Lily lui parla du château, des Professeurs, des matières.
« Où étais-tu avant de venir ici ? » lui demanda-t-elle.
« Beauxbâtons. »
Le visage de Lily s’illumina : « La France ! J’ai toujours rêvé d’y aller, ce pays à l’air d’être merveilleux ! ! »
« Il l’est », répondit Eléa en souriant.
« Alors », continua timidement Lily, « pourquoi l’as-tu quitté ? »
Eléa la regarda droit dans les yeux.
« Ma mère est morte cet été, j’ai dû rejoindre mon père en Angleterre. » Sa voix était calme, posée et sans émotion.
« Je suis vraiment désolée », déclara Lily réellement sincère et attristée.
« Il ne faut pas », continua Eléa, « c’est la vie. »
« Tu t’entends bien avec ton père au moins ? »
Eléa soupira, et rit amèrement, « Non pas vraiment, je ne le connais pas trop, il n’a jamais été très présent, mais cela pourrait être pire ».
Il y eut un long silence, puis Eléa se leva et regarda autour d’elle.
« Où sont-ils tous ? C’est samedi ils ne travaillent pas ? »
« Oh, si, mais beaucoup aiment travailler dans le parc et aussi à la bibliothèque. Tu veux aller dans le parc ? »
Eléa acquiesça, il faisait un soleil radieux mais il faisait un peu frais pour la saison, l’automne était en avance.
Elles se promenèrent dans le parc où certains élèves avaient pris leurs livres pour y travailler à l’ombre des arbres. Le long du lac, quelques élèves pataugeaient dans l’eau glacée, Eléa commençait à se détendre un peu et à trouver ses repères, elles discutaient de choses et d’autres et s’assirent au bord du lac.
Eléa observait beaucoup les personnes autour d’elle, son regard se porta sur un magnifique hêtre, non loin d’elles, où étaient assis quatre garçons qui riaient.
« Qui est-ce ? » demanda Eléa.
« Oh…les inséparables…. » dit Lily un sourire aux lèvres. « Celui qui est très pâle, contre le hêtre, c’est Rémus Lupin, préfet de Gryffondor, le petit à gauche c’est Peter Petigrew, à côté de lui, avec les cheveux longs, c’est Sirius Black et en face de lui c’est James Potter ».
Eléa sourit : « Il est séduisant, très même, Black aussi. »
Lily la regarda : « Oui ils le sont…et ils le savent ».
Elles tournèrent toutes les deux leurs regards vers eux, et croisèrent les leurs.
« Evans ! » cria James, « et si tu nous présentais ? »
Elles passèrent l’après-midi avec James, Sirius, Rémus et Peter.
Bien qu’elle n’était pas beaucoup bavarde, Elea et James s’entendirent immédiatement. Elle ne se cachait d’ailleurs pas d’avoir un faible pour lui, ce qui choqua et chagrina un peu Lily. Cette dernière tenta de lui en parler sérieusement dans la soirée mais Elea se contenta de rire et ne trouva pas quoi répondre à part cette confidence : « N’oublie pas que je suis française, je ne sais pas mentir sur ce sujet là ! ».
***
Azkaban, septembre 1996
Lucius Malfoy faisait les cents pas, arpentant sa petite cellule de la prison d’Azkaban où il était emprisonné depuis maintenant plus de deux mois. Elle était humide, sordide et sombre mais les autorités ne savaient pas à quoi elles avaient à faire en retenant contre leur gré un des meilleurs Mangemorts de Voldemort, et ce malgré le fait qu’il était privé de ses pouvoirs. Azkaban avait été bâtie autour de vieux marais où une forêt s’efforçait d’étendre son emprise tout en cohabitant avec des sables mouvants qui chaque jour réussissaient à prendre un peu plus d’espace.
Ils l’ignoraient.... Tout le monde ignorait cela, mais pas lui... Tous les pouvoirs d’un grand sorcier réunis et concentrés dans une petite puce à peine plus grosse qu’une tête d’épingle... Un jouet fabuleux dissimulant la clé de son évasion et des siens...
- Malfoy... Le Directeur nous a autorisés à te faire passer le filmard, juste un instant...
Un rictus de satisfaction éclaira ses yeux clairs, c’était l’heure... Dans la pénombre de la petite cellule, il s’efforça de garder sa ligne de conduite encore pour quelques malheureuses minutes.
- Tu remercieras le Directeur pour moi... Voir mon fils grandir et ma femme sourire est ce qu’il y a de plus important pour moi, ils sont tout ce qu’il me reste...
Il attrapa l’objet précieux que le garde lui fit passer par une petite trappe et en un tour trois mouvements, il fixa la minuscule puce sur l’émeraude de son pendentif.
- Alomohora !
La porte de sa cellule s’ouvrit instantanément et le garde recula d’un pas. Avant que ce dernier ne put sortir sa baguette, Lucius l’attrapa par le cou et le plaqua contre le mur.
- A quoi tu penses là ?
Le garde comprit alors sa proche destinée, la peur pouvait se lire dans ses yeux en même temps que la résignation. Le bruit du craquement de son cou fut à peine perceptible et il s’effondra sur le sol comme une vulgaire poupée de chiffon. Lucius s’empara de la baguette du malheureux garde et court-circuita d’un geste rapide les scrutards qui courraient au plafond. Ces derniers pouvaient certes être paralysés quelques instants, mais ils ne pouvaient en aucune manière être désactivés et bientôt, ils reprendraient leur course folle à la recherche d’un éventuel fugitif. Le temps était donc compté avant que leur évasion ne retienne l’attention.
Il songea un instant à s’enfuir seul : se faufiler silencieusement au travers de la brume épaisse serait tellement plus facile que de traîner derrière lui pour la plupart une bande d’incapables… Mais l’armée se devait d’être au complet, le Seigneur des Ténèbres ne pourrait cautionner un tel comportement.
Il soupira et se dirigea alors vers les cellules se trouvant au niveau inférieur. Il s’engagea dans un passage dont l’entrée avait une forme hexagonale et quand il rejoignit l’autre côté, il fut accueilli avec enthousiasme. L’équipe reconstituée, Lucius envoya ses amis en éclaireurs ouvrir leur point de sortie vers la liberté tandis qu’il tâcha de dissimuler le mieux qu’il le put leur évasion le temps qu’ils s’éloignent. Il étala de la poudre transparente sur son chemin effaçant leurs traces et empreintes tout en murmurant des psaumes à mi-voix dans une langue orientale, puis referma la lourde porte en fer derrière lui avant de se diriger vers les souterrains. Quand il atteignit la plate-forme en contre-bas, il épousseta son manteau puis marcha précautionneusement afin d’éviter les trous d’air jusqu’au point de rendez-vous. Un souffle chaud l’arrêta, il retint un instant sa respiration écoutant le moindre bruit suspect, puis il l’entendit, elle se mit à parler et il la reconnut sans même pouvoir l’apercevoir.
-Lucius… Tu ne songes tout de même pas sérieusement à me laisser croupir là ?…
-Eléa…
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