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MessagePosté le : 27 Oct 2004 00:01
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C'était trop trop bien... !!!

Le bijoux que Draco a offert à Mionny, c'est celui qu'avait fait Elea où j'embrouille tout ???

La suite !!!
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Rowan Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 27 Oct 2004 07:37
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eilane a écrit :

Le bijoux que Draco a offert à Mionny, c'est celui qu'avait fait Elea où j'embrouille tout ???


Ah non, méga rien à voir ! :D Nan, nan, il lui offre un simple bijou quoi... :smile:

Bon, je vais bosser dans la joie et la bonne humeur... :aw2: :boude:
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MessagePosté le : 27 Oct 2004 19:22
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ah nan, ça n'a rien à voir :D

Mici Eilane :kiss:
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MessagePosté le : 29 Oct 2004 20:31
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suivant le conseil d'Eléa, j'ai enfin lu tous les chapitres :smile:

J'aime beaocup l'histoire, la dynamique croisée entre les deux époques, le caractère ambivalent d'Eléa ....
en tout cas, on retrouve vos ship :razz:
Le seul reproche, ça manque un peu de Sev tout ça :lol:

Au fait, :lol: pour la référence aux sphère de Saule :wink:

J'attends la suite :smile:
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MessagePosté le : 29 Oct 2004 21:01
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:razz: Pour Saule :smile:
voui Severus c'est un peu dur d'écrire pour lui, mais y aura quelques pitites scènes !!

merci en tout cas ! je pensais pas que tu lirais tout d'un coup :shock:
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MessagePosté le : 02 Nov 2004 22:21
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Citation :

Chapitre 7 : Bouleversements


Poudlard, décembre 1996, janvier 1997

Hermione s’était réveillée assez tard le jour de Noël mais elle avait bien dormi et était à présent complètement reposée. Elle avait tourné et retourné longtemps entre ses doigts le pendentif que lui avait offert Draco, répétant dans sa tête le monologue qu’elle avait prévu de lui réciter. Le bijou était vraiment splendide et elle l’avait mis autour de son cou quelques minutes, pendant qu’elle se préparait dans la salle de bain, avant de le retirer en soupirant et le remettre dans sa boîte. Elle devait le voir et lui parler aujourd’hui. C’était la résolution en ce jour de Noël qu’elle ne parvint finalement pas à tenir. Elle avait retrouvé Harry vers midi dans la salle commune en s’apercevant, surprise mais émerveillée, qu’il avait fait apparaître un brunch afin qu’ils restent tous les deux pour déjeuner auprès du feu en ouvrant les cadeaux qui avaient été déposés pour eux au coin de la cheminée. Ils avaient également reçu, comme promis, une lettre de Ron et s’étaient attelés à lui répondre dans l’après-midi, lui racontant en détail le réveillon inimaginable qu’ils avaient passé. Puis en fin d’après-midi, ils avaient pris le thé chez Hagrid écoutant avec amusement les histoires toujours rocambolesques que le géant avait à leur raconter. Ce n’est qu’au dîner qu’elle avait enfin croisé Draco mais les trois mots qu’ils s’étaient balbutiés n’avaient pas eu pour objet le fameux bijou. Malfoy était resté à la table de sa Maison et elle avait expédié en silence son dîner en compagnie d’Harry avant de se lever et se réfugier dans sa chambre. Elle s’était aperçue que Draco ne l’avait pas quittée des yeux durant tout le repas et elle avait croisé son regard en quittant la Grande Salle et n’avait pu contenir son embarras qu’il avait certainement dû remarquer. Il avait semblé la questionner silencieusement rien que par le regard, mais elle s’était contentée de baisser les yeux et elle était partie avec une pointe de déception. Harry n’aurait pas été là, elle était sûre qu’elle serait allée lui parler…

Elle n’abandonna pourtant pas son idée le jour suivant et soutint son regard quand elle quitta après le déjeuner la Grande Salle se dirigeant alors vers la Tour d’Astronomie. Elle espérait qu’il avait compris le message qu’elle n’avait encore une fois pas pu lui formuler verbalement à cause de la présence d’Harry, et elle eut la réponse à sa question avec un soulagement tout relatif quand elle le vit entrer dans la Tour. Elle était venue nerveusement à sa rencontre et sans préambule, elle lui avait tendu la petite boîte.
-Je ne peux pas accepter Malfoy…

Il avait gardé les mains dans les poches de son pantalon regardant la petite boîte et lui avait retourné un regard surpris et peiné. Il n’avait pas ouvert la bouche pour répondre, ni fait un geste pour prendre la boîte. Mais il avait ce regard, et ses yeux d’habitude si clairs au soleil étaient à présent sombres, un gris foncé, triste et morne, malgré la clarté qui pénétrait dans la Tour en ce début d’après-midi alors que le soleil d’hiver était au zénith. Devant son mutisme, elle avait alors poursuivi tentant de se justifier :
-C’est un beau cadeau, mais je ne peux pas… C’est un trop beau cadeau, il a dû te coûter une fortune, je ne peux pas Malfoy, ça me gêne trop…
-Je l’ai volé, avait-il alors répondu un sourire en coin essayant de paraître désinvolte pour ne pas montrer sa déception.
-Ce n’est pas drôle…, avait-elle rétorqué plus que sérieuse.
-Ce n’est pas une question de valeur Hermione, si je t’ai offert ce bijou, c’est que j’ai pu le faire et ça m’a fait plaisir. C’était un gage d’amitié, parce que tu ne vas peut-être pas me croire ou te moquer de moi, mais j’ai l’impression que nos relations ont évolué et ce n’est pas pour me déplaire… Si on obtient une bonne note dans le cadre des collaborations inter-Maisons, ce ne sera pas grâce à moi…
Elle était restée interdite un instant devant sa déclaration et avait réalisé qu’il l’avait encore appelée par son prénom, et de la manière la plus naturelle au monde.
-Si on obtient une bonne note, ce sera aussi grâce à toi, c’est une collaboration je te le rappelle… Mais ce n’est pas le sujet… C’est justement une question de valeur, Draco… Je… , avait-elle bafouillé manquant d’arguments. Amitié ?? Je pensais que c’était juste une collaboration professionnelle ! Tu as commandé un lavage de cerveau pour Noël ou quoi ?! Je suis toujours une sang de bourbe je te signale…
-Là, c’est toi qui n’es pas drôle…, avait-il déclaré alors qu’elle ne l’avait jamais vu aussi sérieux. Je me suis excusé pour tout ça… Si tu ne veux pas de mon amitié, tu n’as qu’à le dire, je comprendrais.
-Je… je n’ai pas dit ça…, avait-elle bafouillé baissant la tête.
-Quoi ? C’est Potter, c’est ça ? Je me fiche de Potter, je te parle de notre amitié…Tu ne veux pas de mon amitié ? avait-il demandé à nouveau jouant le tout pour le tout.
Elle était restée silencieuse un instant puis avait levé à nouveau les yeux pour le regarder.
-Si…
-C’est réglé alors, avait-il terminé avant de quitter la Tour arborant un large sourire dès qu’il eût le dos tourné.

Elle avait soupiré longuement après son départ et avait reculé d’un pas, remerciant la table qui se trouvait derrière elle et qui avait supporté tout son poids. Malfoy lui avait demandé si elle voulait son amitié et elle avait accepté, lui accordant tacitement la sienne. Malfoy et amitié, deux mots qu’elle n’aurait jamais pensé placer dans une même phrase… Elle avait ouvert à nouveau la petite boîte, et avait regardé longuement le collier. C’est un bijou qu’on n’offre pas en gage d’amitié, avait-elle songé faisant balancer le pendentif devant ses yeux. Jamais Ron, ni même Harry ne lui avait offert un tel cadeau… Une pierre de plus à ajouter au mystère Malfoy et à l’édifice qu’il s’était construit pour empêcher quiconque d’accéder à sa citadelle.

***

Les quelques jours finissant le mois de décembre s’étaient écoulés lentement et calmement. Harry avait remarqué le nouveau pendentif qu’Hermione arborait autour de son cou et elle lui avait alors expliqué d’un air évasif qu’il s’agissait d’un cadeau de ses parents. Il avait paru être convaincu et lui avait même avoué qu’il le trouvait magnifique. Si seulement il savait ! Ils avaient fêté le passage en 1997 simplement, avec un repas tout de même fastueux, et le Professeur Dumbledore était même venu discuter quelques instants à leur table pour le plus grand plaisir d’Harry et Hermione. La jeune sorcière n’avait pas osé demander à Harry d’accueillir Draco pour finir la soirée dans leur salle commune, alors elle s’était contentée de souhaiter à ce dernier une bonne année rapidement dans le hall mais il avait été ravi de cette attention et surtout de voir qu’elle portait le collier. Elle était ensuite restée quelques instants avec Harry auprès du feu pendant que ce dernier lisait à haute voix « Vingt mille lieux sous les mers » et ils étaient allés se coucher chacun dans leur chambre respective. Elle s’était endormie rapidement mais s’était réveillée une heure plus tard, haletante, le souffle court et en sueur, prise d’une crise de panique inexpliquée, probablement due à un mauvais cauchemar qu’elle ne se souvenait même pas. Elle s’était faufilée en chemise de nuit dans les couloirs en tremblant et avait atteint la chambre d’Harry en silence. Il dormait paisiblement et elle n’avait pas eu le cœur de le réveiller, elle s’était alors couchée près de lui doucement et silencieusement, et s’était rapidement rendormie. Il l’avait trouvée à sa plus grande surprise au petit matin, blottie contre lui, et elle lui avait alors expliqué sa crise d’angoisse de la nuit s’excusant d’avoir fait l’enfant et d’être venue le déranger. Il avait souri affectueusement et lui avait dit qu’elle ne le dérangeait absolument pas et qu’au contraire, elle était toujours la bienvenue en cas de problème et qu’il était plutôt content et fier de jouer le rôle de grand frère auprès d’elle, lui qui avait toujours manqué cruellement d’une famille à aimer. Elle avait souri en retour et lui avait avoué qu’elle avait toujours rêvé d’avoir un grand frère et qu’elle en avait finalement trouvé un à Poudlard pour sa plus grande joie. La première journée de 1997 s’était déroulée calmement, le château était désert, ils n’avaient croisé personne et même pas Miss Teigne alors qu’ils avaient promené leur ennui dans les couloirs discutant de tout et de rien et riant la plupart du temps pour des bêtises. Elle n’avait même pas aperçu Draco et n’avait pas voulu abandonner Harry pour aller le voir dans sa salle commune.

***

Little Hangleton, décembre 1996

Après deux journées particulièrement maussades d’un point de vue météorologique, cette matinée était ensoleillée et le vent avait cessé, ramenant un froid sec qui figeait la neige gelé sur les branches des arbres. Lucius Malfoy soupira longuement et n’écoutait plus depuis une bonne demi-heure le discours de ralliement du Maître des Ténèbres qui s’apprêtait à accueillir des Mangemorts venus d’Europe de l’Est. Il se leva et quitta la salle à manger sous l’œil mauvais de Bellatrix Lestrange qui trouvait de toute évidence sa sortie insultante pour le Maître. Il se fichait bien de ce que pouvait penser cette vipère et savait qu’il avait toute la confiance du Maître quoi qu’il fasse. Il fit apparaître un plateau de petit déjeuner et monta à l’étage afin de réveiller Eléa dans la douceur, douceur dont elle avait plus que besoin ces temps-ci. Sa tentative de rapprochement vers son père en pleine réunion de l’Ordre du Phénix s’était soldée par un échec et elle n’avait rien pu apprendre concernant sa fille. Elle avait du mal à accuser le coup et se détachait un peu de lui et des plans qu’ils étaient en train de mettre en place avant la bataille ultime, et ce détachement inquiétait Voldemort qui avait sommé Lucius de la ramener à la raison et de surtout faire en sorte qu’elle ne compromette pas leurs desseins. Elle passait ses journées plongée dans des vieux bouquins jaunis et poussiéreux qu’elle avait dénichés au grenier, et il n’était pas rare qu’elle se réveille en pleine nuit en criant, en proie à des crises de panique.
Il ouvrit doucement la porte de leur chambre et fut surpris de trouver les rideaux ouverts et le lit vide et déjà fait sur lequel il posa le plateau avant de se diriger vers la fenêtre. Elle était dans le jardin, il pouvait la voir d’où il se tenait et ses longs cheveux bruns juraient avec le manteau écru qu’elle avait sur le dos. Il sourit, il souriait toujours quand il la voyait, il se demandait comment il avait bien pu faire pour vivre sans elle pendant toutes ces années… Il attrapa sa cape verte qu’il jeta sur ses épaules avant de descendre au rez-de-chaussée afin de la rejoindre dans le jardin. Il colla un instant son oreille à la porte où la réunion avait lieu, et leva les yeux au ciel en entendant que le sujet de conversation était le même qu’il y a une heure, puis il s’éloigna sur la pointe des pieds et sortit dans le jardin.
Elle avait enlevé la neige sur la table de jardin et étalé des livres et divers parchemins sur lesquels elle avait gribouillé formules et autres énoncés illisibles. Il prit la chaise à côté d’elle et s’assit tout en posant ses yeux sur le désordre devant lui.

-Sorts de localisation, de reconnaissance, de filiation… Je ne voudrais pas ruiner tes efforts et espoirs amour, mais je pense que ton père a prévu un sort assez puissant pour t’éviter de la retrouver…, déclara-t-il doucement.
-Je le sais… mais ça ne coûte rien d’essayer. Je n’exclus aucune piste…, répondit-elle d’un ton las. Elle est forcément quelque part Lucius, et elle est probablement si proche…
-Tu ne crois pas qu’elle puisse être dans le monde des Moldus ? Elle aurait pu plus facilement se fondre dans la masse là-bas…, tenta-t-il essayant de s’intéresser à son problème présent.
-Elle a seize ans… Il ne l’aurait pas laissée là-bas, parmi ces gens… Elle est forcément à Poudlard…
-Qu’est-ce que tu vas faire ?? Kidnapper toutes les gamines de seize ans de Poudlard ?! railla-t-il.
-Il ne l’aurait pas laissée chez les Moldus !! répéta-t-elle s’énervant légèrement. Elle doit être puissante ! Elle est forcément près de lui…
-Tu sais chaton, ton vieux fou de père avait bien confié Potter junior à sa famille Moldue à la mort de ses parents…
-Ah oui ?… Mais c’est différent, nous n’avons pas de famille Moldue… Il ne l’aurait pas confiée à n’importe qui… Elle est à Poudlard, c’est évident, et des jeunes filles de seize ans aussi puissantes, il ne doit pas y en avoir des dizaines…
-J’en connais au moins une…, déclara nonchalamment Lucius un bras sur le dossier de sa chaise.
-Ah oui ? Dis-moi !
-Laisse tomber… Ce n’est qu’une sale petite fouine qui a le don pour mettre son nez là où il ne le faut pas… Sa puissance n’a d’égale que ses mauvaises habitudes à se mêler des affaires qui ne la regardent pas. Et puis ce n’est qu’une sang de bourbe…, répondit-il d’un air dégoûté.
-Qu’est-ce que tu veux dire ? Ses parents sont des Moldus ? Elle est puissante et ses parents sont des Moldus ?! Comment s’appelle-t-elle Lucius ?
-Ne t’emballe pas… C’est impossible…
-Comment s’appelle-t-elle ?? insista Eléa le cœur battant.
-Granger, Hermione Granger…, répondit Lucius en soupirant et regrettant de lui avoir parlé de la meilleure amie de Potter.
-Hermione… Oh mon Dieu…, souffla Eléa qui venait d’écrire en lettres capitales le prénom sur un de ses parchemins.
-Quoi ?
-Hermione, c’est l’anagramme de… de Homerine…, bafouilla-t-elle alors que ses yeux s’emplirent de larmes.
-Oui… Et alors ? demanda Lucius qui ne comprenait vraisemblablement pas.
-Homerine était le deuxième prénom de ma mère et c’était le prénom de ma grand-mère…, expliqua-t-elle des hoquets dans la voix.
-Ca ne veut rien dire, ce n’est peut-être qu’un hasard… Je suis très sceptique amour, cette gamine est assez insupportable… Et sa filiation paraît clairement établie, je ne pense pas qu’il faut que tu te focalises sur elle.
-Peut-être, mais de toute manière, il faut que j’aille à Poudlard, il faut que je réussisse à pénétrer au château…, déclara-t-elle d’un ton décidé. Et j’ai pour ça ma petite idée… Mais Lucius, ton fils est à Poudlard, il ne pourrait pas nous aider ?
-Laisse Draco là où il est pour le moment chaton…, répondit Lucius, on aura besoin de lui en temps voulu… Il faut que tu te détendes mon ange… Et on a prévu une petite fête demain soir pour fêter le dernier jour de 1996 et l’entrée en fanfare dans 1997… Dans le monde des Moldus…
Elle leva la tête pour le regarder et fronça légèrement les sourcils.
-Vous avez prévu quoi cette fois ? De vous attaquer à un orphelinat ? Une maternité peut-être ??!
-Tu réagis sous le coup de la colère mon cœur…, ronronna Lucius un large sourire. Et puis non, on a prévu un petit repas dans un restaurant chic en plein Londres !
-Avec un feu d’artifices pour le dessert pendant les douze coups de minuit ? Le premier massacre de l’année ? Je devrais sauter de joie ?
-Tu devrais surtout t’impliquer un petit peu plus ! Le Maître a remarqué ton détachement…
-Ne fais pas cette tête…, soupira Eléa, je serai là demain… Je vais prendre un plaisir infini à voir mourir quelques Moldus entre deux tranches de foie gras et une gorgée de Dom Pérignon…, railla-t-elle.

***

Poudlard, janvier 1978

« C’est bientôt midi ??… Bon sang, ce que c’est long », pensa Eléa, allongée sur son lit en peignoir, une grande serviette enroulée autour de la tête. Il n’était que onze heures. Elle s’était réveillée assez tôt, elle avait passé une mauvaise nuit, elle avait traîné dans son lit et ne s’était pas jointe à ses «camarades » pour le petit déjeuner. Elle était ensuite allée à la salle de bain et y était restée un long moment, profitant de ce moment de calme pour s’occuper d’elle, prendre un bain chaud et parfumé aux vertus relaxantes. Lucius serait là dans une heure maintenant et elle était nerveuse, cela faisait seulement deux mois qu’ils formaient un couple, sûrement le plus populaire, si c’était le mot, de tout Poudlard, mais elle avait l’impression de le connaître depuis des années, ils étaient faits l’un pour l’autre, comme si leurs âmes s’étaient reconnues après une longue séparation.
Elle sortit subitement de ses pensées, «mon Dieu, comment je m’habille ? » paniqua Eléa «qu’importe », se dit-elle, «il te préfère sans vêtements ». Elle sourit à cette idée et se dirigea vers son armoire, composée outre ses habits de cours, de jupes, robes, pantalons, et bustiers lacés, qu’elle adorait et les contempla d’un air dubitatif. « Un jour, j’achèterai autre chose que du rouge et du noir… » Sur ces mots, elle choisit un bustier en velours noir, bordé de rouge, qu’elle porterait sur un tee-shirt moulant en voile, puis une longue jupe. Elle enleva la serviette qui lui tenait les cheveux et qui commençait sérieusement à lui peser, «raides ou ondulés ? » D’un mouvement gracieux de sa baguette en direction de ses cheveux elle les sécha en deux secondes. Raides, frisés, raides… Raides. Elle se maquilla légèrement, s’assit sur son lit et soupira. Onze heures vingt huit… Elle bondit soudain de son lit et attrapa son long manteau et sa cape. Elle l’attendrait dans le parc, après tout, il pourrait avoir de l’avance…

***

Elle faisait les cents pas devant les grilles du château lorsque les diligences arrivèrent. Une trentaine de secondes après leur arrêt, elle repéra sa chevelure blonde dans le flot d’élèves qui se dirigeait vers elle. Elle s’avança vers lui, lui sauta au cou, il la prit dans ses bras et la serra très fort, ils s’échangèrent un long baiser, immobiles au milieu de la foule mouvante autour d’eux. Il plongea ses yeux dans les siens et elle sut. Il était au courant, elle pouvait le lire, elle sentit une angoisse lui serrer le cœur, il la prit par les épaules et ils se dirigèrent vers le château.

Elle l’attendait dans la salle commune des Serpentard, près du feu crépitant, ses mains tremblaient et elle commençait à chercher des excuses mentalement, mais une chose la tracassait, comment avait-il su ? Qui le lui avait dit ?
La salle se vidait peu à peu des élèves qui venaient d’arriver et qui se dirigeaient maintenant vers la Grande Salle pour partager un repas tant attendu. Il descendit enfin et prit place près d’elle, il lui caressa le visage doucement.
« Tu as passé de bonnes vacances ? » demanda-t-il sur ce ton séducteur mais aussi menaçant qu’elle connaissait.
« Oui, oui, c’était…. long… sans toi », hésita-t-elle. Elle détourna la tête vers les flammes mais il resserra son étreinte, l’obligeant à le regarder dans les yeux.
« S’il y a une chose que je déteste, Eléa, c’est que tu me mentes », articula-t-il.
« Tu me fais mal Lucius », souffla-t-elle, « et je ne vois pas ce que tu veux dire » dit-elle sèchement.
« Oh mais si tu vois très bien de QUI je veux parler », reprit-il sur le même ton.
Elle le toisa « Et bien explique-moi ».
Le regard de Lucius devint glacial, puis il reprit calmement.
« J’ai appris que tu avais passé le plus clair de ton temps à te promener au bras de Black. Ce que, tu peux le comprendre, je n’apprécie pas du tout », dit-il d’une voix mielleuse.
« Laisse tomber tes grands airs de Malfoy, Lucius, et dis-moi plutôt qui t’a raconté ça », trancha-t-elle.
« Qu’est-ce que tu croyais ? » Il éleva la voix. « On est ensemble depuis deux mois, je m’absente et tu te montres avec ce traître ! »
« On s’est juste promené une ou deux fois, ce n’était rien, tu vas pas me faire une crise ! »
« Te balader main dans la main avec lui et faire des roulades dans la neige, je n’appelle pas ça rien ».
« Et bien pour moi ce n’était rien !! Je n’attendais qu’une chose, c’était ton retour ! Et… » Elle réalisa soudain, « c’est Severus ?? c’est lui qui t’a raconté tout ça ?? » Il ne répondit pas. « Je n’y crois pas ! Tu lui as demandé de m’espionner ? »

Elle bouillait intérieurement, comment avait-il pu demander à Severus de l’espionner ? Elle tremblait de colère et faisait tout pour se retenir de casser quelque chose, elle avait du mal à se contrôler et les objets autour d’elle commençaient à bouger, comme si un tremblement de terre les secouait. Elle inspira profondément, mais lorsqu’elle expira, une tasse posée sur la table basse en chêne explosa. Lucius se leva et lui jeta un regard mauvais.
« Calme-toi. »
« SI TU CROIS QUE JE LAISSERAIS PASSER ÇA, TU N’A AUCUNE CONFIANCE EN MOI !» cria-t-elle.
« Et moi je me demande ce que tu aurais fait si Severus n’avait pas été là ! » répondit-il les dents serrées.

Elle sentit sa main partir sans s’en rendre compte… Elle le gifla avec force… Il la dévisagea, surprit de son geste. Eléa recula, les larmes aux yeux. Jamais elle n’aurait cru qu’il la blesserait un jour. Une larme silencieuse coula le long de sa joue gauche, elle le regarda une dernière fois avant de quitter la salle commune, furieuse, elle aurait voulu lui faire encore plus mal, elle sentait une colère violente en elle, elle avait besoin de l’extérioriser, il fallait qu’elle sorte. Elle quitta le château sans se couvrir et se dirigea vers la forêt où elle pourrait passer ses nerfs sur les arbres gigantesques qui la peuplaient.

***

Tous les regards s’étaient tournés vers elle, interloqués. Frigorifiée, elle tremblait de tout son corps, ses lèvres violettes tranchaient avec son visage livide et ses yeux, brûlants de larmes étaient gonflés. Elle monta directement dans sa chambre pour revêtir un pull de laine bien chaud. Lily entra dans la chambre, l’air inquiet. Elle s’approcha d’Eléa qui s’était assise sur son lit, grelottant de froid, et lui tendit une tasse fumante.
« C’est du thé… ça te réchauffera », dit-elle timidement.
« Merci… »
« Eléa… dis-moi, ce qui s’est passé… » Elle s’assit à son tour.
« On s’est disputé… Lucius et moi », dit-elle tristement.
« Pourquoi ? » s’étonna-t-elle « Je croyais que tu étais impatiente de le revoir… »
« C’était le cas… mais on s’est disputé… à propos de Sirius. »
« Oh ! » s’exclama-t-elle « mais vous n’avez rien fait de mal… »
« Tu connais l’amour que porte Lucius à Sirius… »
Un petit bruit à la fenêtre les fit sursauter. Une chouette grattait à la fenêtre, Lily alla lui ouvrir, prit la lettre que lui tendait l’animal avec une caresse sur sa tête et donna la lettre à Eléa qui la parcourut rapidement.
« C’est Lucius… il me donne rendez-vous… »
« Une réconciliation tu crois ? »
« Ça m’a tout l’air, je dois le retrouver dans la Salle sur demande dans une heure. »
« OK, j’espère que ça s’arrangera ». Eléa leva un sourcil, Lily eut un petit rire et rajouta, « sincèrement ».

Elle quitta la chambre, laissant Eléa se préparer à coups de baguette magique, effaçant les traces de colère, de tristesse et de froid qui avaient marqué son visage.


***

Londres, 31 décembre 1996, 23h30

L’ambiance battait son plein et des rires s’élevaient du restaurant, les tables dressées scintillaient de décorations dorées et étaient désertées par les clients pour gagner la piste de danse. Au dehors, la neige continuait de tomber et les fenêtres étaient remplies de buée.
La porte d’entrée s’ouvrit soudainement, laissant rentrer avec son souffle froid une dizaine de personnes, menées par un homme grand à la chevelure blonde et sa compagne qu’il tenait par la main, brune et mystérieuse. Personne n’avait remarqué leur entrée, excepté le major d’homme qui s’approcha d’eux, un peu confus.
« Mesdames et Messieurs, je suis désolé, mais nous sommes complets. »
« Ce n’est pas un problème », répliqua Eléa froidement.
« Nous ne resterons pas longtemps », reprit Lucius, devant le regard interloqué de l’homme.
« Mais, Monsieur… je ne peux vous laisser entrer… », s’expliqua-t-il.
Lucius soupira et regarda sa compagne avec un sourire. « Après toi chaton. » Eléa pointa sa baguette magique sur l’homme qui l’observa, intrigué, et dit à voix basse « Avada Kedavra ». Le major d’homme n’eut même pas le temps de prendre un dernier souffle, il s’écroula sous le puissant jet de lumière verte. Le groupe regarda autour de lui, personne n’avait réagi, ils continuaient tous à s’amuser, danser et boire, avec insouciance.
« Ça manque de cris… », dit une voix à la limite de l’hystérie derrière Eléa.
« Allez-y », dit Lucius.
Ils se dispersèrent aux quatre coins du restaurant, Lucius embrassa tendrement Eléa qui alla s’asseoir à une table, près de la cheminée, devant les convives éberluées qui étaient restés assis. Elle leur décocha un sourire radieux et charmeur et interpella un serveur.
« Oui Madame ? »
« Je veux du foie gras servi avec votre meilleur champagne… un Dom Pérignon peut-être ? »
« Mais, Madame… », dit le serveur embarrassé « nous en sommes au dessert. »
Eléa leva un sourcil. « C’est Mademoiselle, et… Imperio… apporte moi ce que j’ai demandé, de suite. »
Le serveur, les yeux dans le vide, lui obéit et revint quelques secondes avec sa commande. Lucius l’observait avec amusement et se délectait de la voir participer aux « festivités ». Elle prit sa coupe de champagne qu’elle leva dans sa direction et murmura « santé » avant de la porter à ses lèvres.

Au même moment, un cri strident s’éleva de la piste de danse et imposa le silence dans toute la salle. Les clients se figèrent d’effroi et fixaient la piste, où une femme se tortillait de douleur aux pieds de Bellatrix, qui arborait un sourire diabolique. Eléa vit des personnes sortir par des issues de secours, elle se leva d’un bond et étendit ses bras dans un geste circulaire. Toutes les fenêtres, portes, volets se fermèrent avec fracas, rendant le lieu presque hermétique. Les gens commençaient à s’affoler autour d’Eléa qui dégustait son foie gras et ses toasts, Lucius s’arracha de sa contemplation amoureuse pour passer à l’offensive. Une fraction de seconde plus tard, les jets de lumière rouge, vert et autres traversaient la pièce, les gens criaient, pleuraient, rampaient en rendant leur dernier souffle. Les personnes assises devant Eléa étaient pétrifiées d’horreur et l’observaient comme s’ils observaient une créature d’un autre monde, ce qui dans l’absolu était vrai. Eléa finit sa troisième coupe de champagne et les regarda à son tour.
« Les Moldus cuisinent vraiment bien… j’ai toujours pensé qu’on devrait avoir des Moldus en cuisine à la place des elfes… Ah… j’ai plus de toast… où est passé le serveur ? »
L’homme en face d’elle regarda vers le bas ; elle suivit son regard et vit le serveur inanimé gisant sur le sol.
« Ce n'est pas vrai, ils ont tué mon serveur ! » Elle soupira et se versa une autre flûte de champagne, en regardant autour d’elle le massacre et les morts par terre. « Vous savez », continua-t-elle, « je trouve qu’ils se sont ramollis… à l’époque c’était beaucoup plus sanglant… ».
La femme en face d’elle à gauche s’écroula dans son assiette, Eléa saisit son verre et but son contenu d’un trait. Soudain, elle se pencha vers la droite pour éviter un autre jet de lumière et se tourna vers Rodolphus, outrée.
« Désolé !! » cria-t-il, avant de continuer à torturer un vieil homme.

Des bougies s’étaient renversées un peu partout et le feu commençait à prendre de l’ampleur. Eléa se leva et, tel un félin, alla rejoindre Lucius qui venait d’achever une énième victime, elle l’enlaça et l’embrassa tendrement.
« Je crois que tu as trop bu amour », dit-il en riant.
« Oui, je suis un peu pompette… », ronronna-t-elle.
Le reste du clan se regroupa, il n’y avait pas un seul survivant et les flammes envahissaient peu a peu le lieu. Rabastan renifla autour de lui.
« Ça sent bizarre, vous ne trouvez pas ? »
« Oui en effet… c’est bizarre », renchérit Rodolphus. Il se déplaça vers les cuisines. « Ça vient de là je crois. » Il haussa les épaules.
« Quelqu’un a fait “histoire des Moldus” ? » demanda innocemment Crabbe.
« C’est peut-être du gaz, ça leur sert à faire cuire les choses… enfin je crois », dit Eléa.
« Bon, ne traînons pas ici », décida Lucius.

Ils se dirigèrent vers la sortie, Eléa en profita pour prendre une bouteille de Champagne qui traînait sur une des tables, ils enjambèrent les corps et sortirent. Bellatrix était tout excitée et son rire démentiel résonnait dans la rue, Eléa se lovait dans les bras de son amant et les autres Mangemorts discutaient et chantaient à tue tête.
Dans les maisons alentours, on pouvait entendre les voix réjouies qui comptaient à rebours, 5… 4… 3… 2… 1… BONNE ANNEEEEEEEE !!!!!!!

BOUUUUUUUUUUUMMMMMMMM

La déflagration fut si violente que les maisons les plus proches furent soufflées, comme la flamme d’une bougie. Le groupe se retourna d’un seul mouvement pour voir l’explosion, un sourire étonné à leurs lèvres, puis ils disparurent alors qu’une fumée noire envahissait la rue.

***

Poudlard, janvier 1978

Elle avança sa main tremblante vers la poignée de la Salle sur demande et respira profondément, elle ouvrit doucement la porte et entra silencieusement. Ce n’était pas l’ambiance romantique de leur dernier rendez-vous, la pièce ressemblait à un salon de grande maison, de luxueux meubles en acajou habitaient la pièce, un grand tapis vert et argenté s’étendait devant un canapé en cuir qui faisait face à un feu qui crépitait doucement dans une grande cheminée. L’endroit se voulait chaleureux mais, elle ne savait pas pourquoi, il lui paraissait très froid et impersonnel. Il était debout, près du feu, il aimait la chaleur, il fixait les flammes, perdu dans ses pensées.
« Où sommes-nous ? » demanda Eléa, intriguée.
« Chez moi » soupira-t-il « j’ai quelque chose à te montrer… »
Il se tourna vers elle, il avait les yeux rougis. « Par Merlin », pensa Eléa, « Lucius a pleuré… Qu’est-ce que ça veut dire ? ». Elle était inquiète à présent et son regard triste ne la rassurait pas.
« Lucius, qu’est ce qui ne va pas ? » Sa colère avait fait place à une réelle angoisse, elle ne l’avait jamais vu comme ça, fragile, blessé, cela n’augurait rien de bon.
« Viens… » Il lui prit la main et l’entraîna vers le fond de la pièce. Eclairée par deux lampes vertes à chacune de ses extrémités, une énorme tapisserie s’étendait sur le mur.
« Bon sang ! » s’étonna Eléa, « c’est votre arbre généalogique ? Je n'ai jamais vu ça ! »
« Toutes les grandes familles nobles ont un arbre comme celui-ci. »
« Je ne comprends pas… Pourquoi me montres-tu ça ? »
Il pointa alors un nom sur l’arbre. Son nom.
« Euh, oui, c’est toi… et alors ? » s’impatienta-t-elle.
« Regarde le nom à ma droite » répondit-il en déplaçant légèrement son doigt.
Elle écarquilla les yeux, un seau d’eau glacée se répandait dans son corps et la figea. Son cerveau était déconnecté et ne semblait pas recevoir d’autres informations que LE nom.
« Eléa… » Il lui caressa le visage, « je… je suis désolé, j’ai appris ça pendant les vacances, je n’ai pas mon mot à dire ».
Elle le dévisagea et voulut parler, mais les mots ne sortaient pas de sa bouche. « Reprends-toi Eléa, reprends-toi… » pensa-t-elle.
« Ça veut dire quoi ça ? Tu n’as pas ton mot à dire ? Depuis quand ? »
« Depuis toujours. Les mariages ont toujours été arrangés dans la famille. » Il s’arrêta, la regarda dans les yeux puis reprit « Je n’ai pas le choix Eléa, si je refuse, je serai renié, déshérité »
« J’ai de l’argent, on s’en sortira… Je…. » Elle paniquait et ne trouvait pas ses mots, il ne pouvait pas la quitter, ils étaient faits l’un pour l’autre.
Il voulut la prendre dans ses bras mais elle le rejeta. Intriguée, elle reprit :
« Il n’y a pas de prénom... ne me dis pas que tu vas épouser Bellatrix parce que je ne m’en remettrais pas ! »
« Bien sûr que non… sa sœur, Narcissa, ce sont de fausses jumelles » dit-il d’un air maussade.
« Qui ça ? Je la connais ? »
« Elle est souvent avec nous, grande, blonde... »
« Par Merlin, je vais la tuer… »
« Ne dis pas ça, tu ne peux pas…. » Il soupira. « Crois-moi, ça ne m’enchante pas du tout et elle non plus. »
« Pourquoi devez-vous vous marier si tôt ? Je ne comprends pas… »
« A cause de la guerre, le Seigneur des Ténèbres va accélérer les choses l’année prochaine, nos parents veulent nous marier le plutôt possible pour consolider les familles… Eléa… ça ne veux pas dire qu’on ne se verra plus tu sais… enfin… »
Elle le regarda durement. « Et je devrais me contenter d’être ta maîtresse ?? REPONDS !!! »
Mais il se contenta de la regarder. Ils restèrent un moment dans le silence, Eléa sanglotait et Lucius la prit dans ses bras, sans qu’elle se débatte cette fois-ci.
« On va devoir arrêter de se voir quelques temps… »
« Alors c’est fini ? Ça s’arrête là ? »

Il ne répondit pas mais son silence était sa réponse. Elle recula d’un pas et le regarda dans les yeux, de sa main il caressa doucement ses lèvres en essayant de retenir ses larmes. Elle recula encore et se dirigea vers la porte, elle ne pouvait rester plus longtemps, elle avait mal, elle avait envie de vomir, de pleurer et de le frapper. Elle sortit enfin, s’appuya contre la porte et éclata de nouveau en pleurs. Elle erra dans le château une partie de la nuit puis se décida enfin à rentrer dans sa chambre. Elle était fatiguée et se sentait fiévreuse. Elle s’allongea encore habillée sur son lit, elle espérait se réveiller le lendemain et se rendre compte que cela n’était qu’un cauchemar, elle ferma les yeux et s’endormit profondément.


***

Poudlard, janvier 1997

Le deuxième jour du mois de janvier de cette nouvelle année pourtant prometteuse allait être, elle en était sûre, aussi ennuyeuse que la veille. Les vacances touchaient pratiquement à leur fin et Hermione n’était pas mécontente de reprendre bientôt les cours. Elle était plutôt de bonne humeur cependant et s’était jurée d’aller voir quelques minutes Draco, mais auparavant elle devait envoyer un hibou à ses parents pour leur demander de leurs nouvelles et leur souhaiter la bonne année. Elle n’avait eu aucune lettre la veille mais ne s’était pas inquiétée outre mesure, elle savait qu’ils avaient prévu de sortir et elle pensait simplement qu’ils avaient eu besoin de se retrouver un peu tous les deux après l’année difficile qu’ils venaient de passer, surtout considérant les derniers événements qui avaient bouleversé leur quotidien. Harry lui avait prêté Hedwige de bon cœur et elle avait rédigé une courte lettre qu’elle s’apprêtait à aller expédier au plus vite quand le Professeur Dumbledore l’intercepta dans la Grande Salle, le regard vide et triste.

-Miss Granger, vous voulez bien me suivre jusqu’à mon bureau je vous prie…

Elle se retourna pour jeter un regard interrogateur à Harry qui se contenta d’hausser les épaules, et en sortant de la Grande Salle, elle croisa Draco qui lui jeta à son tour un regard perplexe alors qu’elle s’éloigna marchant silencieusement aux côtés du Directeur de l’école.

Le Professeur Dumbledore n’avait pas dit un mot durant le trajet menant à son bureau et alors qu’Hermione le regardait du coin de l’œil et qu’il arborait un visage fermé et préoccupé, elle ne put s’empêcher de songer à la possibilité d’une bêtise de sa part. Avaient-ils été repérés avec Harry la nuit de Noël quand ils s’étaient faufilés jusqu’à la salle commune des Serpentard alors qu’ils auraient dû être couchés ? C’était possible mais dans cette hypothèse, Harry aurait été lui aussi convoqué… Le Directeur lui fit signe de s’asseoir et il prit place en face d’elle dans son large fauteuil. Elle s’aperçut qu’elle tenait toujours dans sa main la lettre qu’elle s’apprêtait à envoyer à ses parents et elle se dépêcha de la plier dans la poche de son jean. Dumbledore avait croisé ses mains devant lui et il avait dans son regard une expression qui la troubla mais qu’elle ne sut déchiffrer. Elle lui jeta un regard quelque peu interrogatif et attendit qu’il parle. Il était sérieux et grave, presque solennel et elle était plus qu’inquiète alors qu’il avait toujours d’habitude un sourire pour elle ou un regard bienveillant.

-Miss Granger…, commença-t-il rompant le silence qui commençait à devenir pesant, j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer…

Elle se redressa sur sa chaise et elle ne sut expliquer pourquoi mais elle s’attendait à ce qu’il lui annonce qu’elle avait perdu le bénéfice de ses BUSE ou qu’elle allait être obligée de repasser le partiel de Potions parce que Snape aurait égaré – intentionnellement – sa copie. Elle n’entendit pas les mots qu’il prononça ensuite. Enfin, elle les entendit bien sûr, elle n’était pas sourde, mais il lui sembla qu’ils ne l’atteignirent pas et qu’ils rebondirent sur son cœur qui venait de se meurtrir et cesser de battre.

-Il y a eu une explosion dans un restaurant en plein cœur de Londres la nuit de la Saint Sylvestre… Vos parents se trouvaient dans ce restaurant ce soir-là Miss Granger… Ils n’ont pas survécu, je suis désolé…

La voix de Dumbledore s’était brisée sur ces derniers mots et le temps semblait s’être suspendu. Son cœur avait cessé de battre et elle avait cessé de respirer. Elle ne se rendit même pas compte des larmes silencieuses qui roulaient sur ses joues. Elle se leva précipitamment et réussit à articuler, tremblante, son corps secoué de spasmes incontrôlables.
-Non… la lettre… J’allais leur envoyer une lettre pour leur souhaiter une bonne année, c’est impossible…
Elle sortit la lettre de sa poche et la brandit en direction du Directeur comme s’il s’agissait de la preuve irréfutable attestant que ses parents étaient toujours en vie.
-Miss Granger… Dumbledore se leva à son tour et alors qu’il s’apprêtait à faire le tour de son bureau pour aller à sa rencontre, elle recula d’un pas se cognant dans sa chaise.
-Non…, murmura-t-elle à nouveau serrant la lettre si fort dans sa main qu’elle s’enfonça les ongles jusqu’au sang.
-Je sais que ça doit être un choc terrible pour vous…, tenta Dumbledore à nouveau qui ne savait trouver les mots pour apaiser une telle souffrance, si tenté qu’une telle chose était possible.
-NON ! cria-t-elle finalement avant de tourner les talons et sortir en courant du bureau de Dumbledore.
Ce dernier leva les yeux en direction du ciel se demandant à haute voix alors qu’une larme coula dans sa barbe :
-Ai-je commis une erreur finalement ?

Elle descendit en courant les étages et elle ne s’arrêta de courir que lorsqu’elle se retrouva dehors, sur le parvis de l’école, sous la neige. Elle se laissa tomber à genoux et fondit en larmes laissant s’envoler avec les bourrasques de neige la lettre maculée de son sang.
Elle sentit finalement qu’on était en train de lui mettre une cape sur le dos et il l’aida à se relever.
-Tu es folle, tu vas mourir de froid à rester là… Viens, on rentre…
-Mes parents sont morts…, souffla-t-elle la voix enrouée.
Elle tourna la tête vers Draco qui avait un regard horrifié et elle fut reconnaissante qu’il l’escorte à l’intérieur du château, elle en aurait été incapable toute seule. Une fois à l’intérieur, il s’efforça de lui enlever la neige dans ses cheveux et la frictionna énergiquement alors qu’elle claquait des dents. Draco enleva ses mains des bras d’Hermione quand il vit Harry qui les rejoignait.
-Qu’est-ce que tu fais Malfoy ? Qu’est-ce qui se passe ?! demanda Harry s’approchant d’Hermione.

Le regard de la jeune sorcière passa de Draco à Harry puis de Harry à Draco et soudain, tout devint noir alors qu’elle s’effondra sur le sol, inconsciente, allongée au milieu de la cape des Serpentard qui s’était ouverte dans sa chute.
-Hermione ! hurla Harry qui s’agenouilla aux côtés de sa meilleure amie. Ne reste pas planté là Malfoy ! Va chercher Madame Pomfresh !
-Potter… ses parents sont morts, elle vient de me le dire…, déclara platement et impuissant Draco les bras ballants.
-Quoi ? Hermione…

***

Poudlard, janvier 1978

Le soleil lui caressait doucement le visage, la réveillant… Elle avait chaud et avait l’impression qu’une enclume était posée sur sa tête, elle avait du mal à respirer… Elle s’assit difficilement dans son lit et essaya de reprendre sa respiration mais elle fut prise d’une longue quinte de toux douloureuse. Devant ses yeux, elle voyait des tas de petits points lumineux. « Par Merlin, me voilà malade… ça faisait longtemps », pensa-t-elle. Elle sortit lentement de son lit et se leva, la pièce tanguait dangereusement. « Ouh la la… », se dit-elle, prise d’un autre frisson. Elle s’appuya contre le mur d’une main, essayant de prendre des forces, l’infirmerie, il fallait qu’elle s’y rende… Elle fut secouée par une autre crise de toux, encore plus douloureuse que la précédente, sa respiration difficile ressemblait à un sifflement. Elle lâcha le mur et se dirigea vers la porte de la chambre mais soudain, sa vue se brouilla puis progressivement elle ne vit plus rien, elle se sentit partir, elle ne pensait plus, elle n’était plus là.

Des voix lointaines et familières parlaient, mais elle ne saisissait pas leur propos… Elle ouvrit doucement les paupières et la lumière blessa ses yeux, il lui fallut quelques secondes pour s’habituer à la luminosité. Devant elle, deux silhouettes parlaient. Elle essaya de parler, mais un murmure sortit de sa bouche.
« Papa ? »
Dumbledore s’approcha de son lit et lui caressa doucement le front.
« Je suis là », chuchota-t-il affectueusement.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? » dit-elle en s’asseyant. Elle se sentait bien, la tête un peu lourde mais elle respirait bien mieux.
« On dirait bien que ta petite escapade destructrice dans la forêt ne t’ait pas été très bénéfique… »
« Oh….tu… »
« Oui je sais. Que s’est-il passé ? Tu étais furieuse contre quoi ? »
« Je… je me suis disputée avec Lucius… »
« Oh », dit-il d’un air surpris, avant de reprendre avec curiosité, « et vous vous êtes réconciliés ? »
« Non... on s’est revu et… » Sa gorge se serra et elle avoua avec difficulté, « nous avons rompu. »
Le silence s’installa alors que Dumbledore regardait sa fille pleurer.
« Mais je suis sûre que cela te fait plaisir… », l’agressa-t-elle.
« Te voir souffrir ne me fait pas plaisir, Eléa… », répondit-il avec douceur.
Elle tourna vers lui ses grands yeux bleus inondés de larmes et vit son père lui sourire tristement et le lui rendit.
« Il doit épouser Narcissa Black », reprit-elle morose.
Le directeur poussa un soupir et s’enfonça dans sa chaise, pensif.
« C’est ce que je craignais… Maximilius n’a pas oublié les anciennes coutumes… »
« Tu le savais ? »
« Malheureusement, dans certaines familles, les mariages arrangés se perpétuent toujours, pour protéger le « sang pur » et je ne savais pas si la famille Malfoy en faisait partie. »
« Si seulement je pouvais dire qui je suis vraiment… », se plaignit-elle.
« Non. Tu sais bien que cela n’arrangera rien. »
Elle se renfrogna et se recoucha brutalement en soupirant. Dumbledore se leva et reprit.
« Les cours ont déjà recommencé mais tu es encore faible, je vais demander à ce qu’on t’emmène dans ta chambre… et tu reprendras quand tu seras prête... »
« D’accord », se contenta-t-elle de répondre.

Une fois dans son propre lit, elle regretta amèrement d’avoir répondu par l’affirmatif, les pseudo jeunes filles, avec qui elle cohabitait remontaient vers la chambre en gloussant encore comme des dindes sous le regard blasé d’Eléa. Elles entrèrent et furent surprises de voir Eléa alitée, coupant subitement leur fou rire.
« Eléa ! Tu te sens mieux ? » s’exclama Selenna.
En guise de réponse, un grognement sortit d’Eléa. Emma, Selenna et Dolorès ne semblèrent pas apprécier et ressortirent aussitôt en chuchotant un « toujours d’aussi bonne humeur celle-ci ! » parfaitement audible. Des pensées de sortilèges impardonnables traversèrent la tête d’Eléa qui décida de se glisser au fond de son lit, recouverte par une énorme couette douillette.
Elle fut réveillée quelques heures plus tard par Lily qui lui amenait gentiment de la soupe.
« Je n’ai pas faim », maugréa la malade.
« Tu devrais manger Eléa, tu as beaucoup maigri… tu es si pâle… tu…»
« Je n’ai pas besoin de tes conseils », coupa-t-elle de sous sa couette.
« Et bien si, peut-être que tu en as besoin justement ! » Elle tira la couette sous les protestations de cette dernière. « Tu as besoin de prendre des forces pour pouvoir reprendre les cours et oublier tout ça ! »
« Oublier ? OUBLIER ? » s’emporta Eléa « comment veux-tu que j’oublie, Lily ? L’homme que j’aime vient de me plaquer ! Pour… pour… » Des larmes commençaient à couler abondamment et les mots se faisaient plus difficiles. « Pour cette stupidité de rapprochement des familles… » Elle s’interrompit, prenant sa baguette pour faire apparaître des mouchoirs en papiers, « et je suis très, très en colère Lily, alors je t’en prie, épargne-moi tes conseils ! »
« Je veux juste t’aider ! Tu es plus forte que ça ! Tu ne vas pas te morfondre toute la journée ! »
« Je n’ai aucune envie de descendre et faire comme si il ne s’était rien passé ! » Le ton monta légèrement.
« Et bien tu as tort ! »
« Qu’est-ce que tu en sais ? Tu as déjà vécu ce genre de situation peut-être ?… Ah non désolée, toi tu étais « l’autre », répliqua Eléa, sarcastique.
Lily se figea « Tu n’as pas le droit Eléa, ce n’était pas la même chose, tu n’avais pas les mêmes sentiments pour James, ce n’était que de l’orgueil. »
« Peut-être », répondit-elle « mais je n’ai pas besoin de ton aide, je descendrai quand je le sentirai. » Son ton était sec et cassant.
« Très bien ! Dans ce cas tu devrais te dépêcher avant de perdre le peu d’amis que tu as ! » Elle tourna les talons et claqua la porte derrière elle.

Eléa soupira en se recouvrant de sa couette et marmonna, « stupide rousse… sang de bourbe en plus… pas besoin d’elle d’abord … », et elle s’endormit profondément
.

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MessagePosté le : 02 Nov 2004 22:27
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Poudlard, janvier 1997

Hermione passa le jour suivant à l’infirmerie. Elle se trouvait dans un état catatonique et Madame Pomfresh faisait en sorte de soigner sa main blessée et la légère hypothermie qui lui avait apporté une méchante toux. Dumbledore lui avait interdit toute visite, elle devait se reposer et commencer à faire son deuil. Harry s’était alors occupé à envoyer Hedwige aux Weasley pour les avertir du drame.

Il fut enfin autorisé le lendemain matin à lui rendre visite. Ils ne se dirent rien mais tombèrent dans les bras l’un de l’autre, Hermione pleurant longuement sur son épaule. Les obsèques eurent lieu dans l’après-midi et Dumbledore se chargea d’y accompagner Hermione. Les Granger étaient des notables respectés et beaucoup de monde assista à la cérémonie religieuse et à la mise en terre qui suivit. Tout le monde plaignit silencieusement la jeune fille encapuchonnée dans un manteau rose pâle, tenant le bras d’un vieil homme portant un costume Mao sous un long manteau gris.

Il ne cessa de neiger qu’en fin de journée quand Draco apporta un thé chaud à Hermione qui était assise dans la salle commune des Serpentard, au coin du feu, son manteau toujours sur ses épaules et le regard perdu dans les flammes.

***

Poudlard, janvier 1978

Une semaine après, elle descendait les marches qui la conduisaient à la salle de classe de Sortilèges, elle avait réalisé bien trop tard que ce cours se déroulait avec les Serpentard et appréhendait de revoir Lucius. Elle se sentait très bien, forte, reposée… Il fallait bien qu’elle redescende un jour ou l’autre… La tête haute, elle entra dans la salle de classe, Lily lui sourit, elle lui avait gardé une place, comme à son habitude, ce qui exaspérait quelque peu Eléa, elle ne comprenait pas pourquoi Lily s’acharnait à vouloir être son amie, alors que vraiment, elles n’avaient rien en commun. Elle prit place et elle ne put s’empêcher de regarder à sa droite, Lucius assis à cinq tables d’elle. Il la regarda aussi et elle eut l’impression que son cœur fut traversé par une lame aiguisée, elle vit dans son regard que le trouble était partagé. Bellatrix, qui était assise devant lui se retourna et la fixa d’un regard mauvais et satisfait en se balançant sur sa chaise. D’un regard, Eléa la fit basculer en arrière et Bellatrix s’écroula par terre sous les rires des Serdaigle. Lucius et Severus étouffèrent un fou rire lorsque celle-ci se releva furieuse prête à répliquer lorsque le professeur Flitwick entra dans sa salle de classe, la forçant à se rasseoir. Le cours se passa plutôt bien, comme tous les cours de Sortilèges, les épreuves d’ASPIC blanc se profilant le professeur leur firent réviser et tester leurs acquis. A la sortie du cours, Severus, Lucius et Rodolphus l’attendaient.
« Tu as l’air en forme », dirent-ils en chœur.
« Je vais très bien, merci, une mauvaise pneumonie. »
« On sait, Lily nous l’a dit », coupa Rodolphus.
« Lily ?? » s’étonna Eléa qui eut un petit rire « qui parmi vous s’est « abaissé » à lui demander de mes nouvelles ? » s’amusa-t-elle.
« Moi », soupira Lucius, « et elle en a profité, il a fallu que je me traîne presque à ses pieds pour qu’elle me réponde la sale peste ! »
« Elle ne m’en a rien dit, Lucius, je suis désolée », mentit Eléa, tout en pensant « bien fait ! ».
Un silence se fit jusqu'à ce que Rodolphus et Severus décidèrent de se retirer, afin de laisser les ex-amants seuls, qui s’isolèrent dans un couloir vide.
« Je me suis fait du souci pour toi tu sais… » lui dit-il avec douceur.
« J’espère bien ! C’est de ta faute après tout ! » répondit-elle sèchement.
Il la regarda tristement. « Tu vas me le reprocher longtemps ? Tu pourras me pardonner un jour ? »
« Bien sûr que je te pardonnerai… » soupira Eléa. « C’est juste que j’ai encore très mal, c’est tout. »
« Si tu crois que je ne souffre pas ! » dit-il brutalement.
« Ce n’est pas ce que je voulais dire… tu as fait ce choix, Lucius, moi je le subis. »

Ils restèrent une trentaine de secondes à s’observer, une sorte de communication télépathique s’était installée depuis leur rencontre et souvent ils n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre. D’un commun accord, ils se dirigèrent vers la Grande Salle pour le déjeuner, Eléa rejoignant pour la première fois depuis des mois, la table des Serdaigle.

***

L’après-midi, Lily et Eléa arrivèrent les premières au cours de Défense contre les Forces du Mal. Elles avaient discuté du court entretien d’Eléa avec Lucius, et la préfète avait été surprise qu’Eléa pardonne aussi facilement à Lucius. Leur conversation fut interrompue par les « quatre inséparables » et Sirius prit rapidement une chaise, s’assit et appuya son coude sur le dossier de la chaise d’Eléa. Avec un sourire charmeur, il s’approcha de son oreille et lui susurra, « ravi que tu aies repris toutes tes formes… »
« Sirius ! » s’exclama Eléa.
« Je te choque ? » demanda-t-il sur le même ton.
« Non, bien sûr que non » rit-elle, « tu me surprends… »
« On fait équipe aujourd’hui ? »
« Tu n’as pas peur ? Je suis en grande forme aujourd’hui tu sais… »
« Moi ? Peur ? » Il rit fortement. « Je suis un Gryffondor, je te le rappelle. »
« Ne me le rappelle pas trop, ça me donnerait envie d’être plus violente… » murmura-t-elle sur un ton narquois.

Les autres élèves prirent place bruyamment et le professeur leur fit un petit laïus sur les différents boucliers possibles, outre le « protego ». Ils étaient plus durs à réaliser, car ils étaient formés d’énergie et certains pouvaient même être formés par les éléments. Puis ils passèrent à la pratique. Les élèves se séparèrent en binôme, un élève devait essayer de désarmer ou d’attaquer et l’autre devait se protéger. Des exclamations remplirent rapidement la salle, des élèves se retrouvèrent par terre, sous la force des boucliers.
Sirius se plaça face à Eléa, il s’observèrent puis elle chuchota : « expelliarmus ». Le sort, si faiblement prononcé, avait une force à laquelle Sirius ne s’attendait pas et son bouclier ne suffit pas, Eléa récupéra sa baguette avec un air triomphal.
« C’est dingue !!! Comment tu fais ça ? » s’exclama le Gryffondor dépité.
« De quoi tu parles ? » dit-elle innocemment.
« Ça ! » s’énerva-t-il, « tu chuchotes à peine et le sort est si puissant ! »
Eléa soupira et regarda Sirius, blasée. « Ne me dis pas que tu fais partie des quatre-vingt dix pour cent d’idiots qui n’ont rien compris… »
« Apparemment si », se vexa-t-il.
« OK… Sirius, la force d’un sort ne réside pas dans la prononciation ou l’intensité du mouvement de la baguette, il est dans la pensée. Tout est dans le mental, la détermination est très importante, autant que la haine, lorsqu’il s’agit de faire mal… tu comprends ? »
« Oui, je comprends mieux comment tu as pu nous mettre k.o. tous les trois la dernière fois », dit-il, pensif.
« J’ai utilisé ma colère en effet…. bon allez, recommençons ! »

Cette fois-ci, Sirius réussit à se protéger et sa baguette resta dans ses mains. Au bout du quatrième essai, Sirius avait assimilé les conseils d’Eléa et elle fut projetée à terre, il lui tendit la main et l’aida à se relever, l’attirant à quelques centimètres de lui, elle pouvait sentir son parfum doux et enivrant… « Bon sang ! Il sait ce qu’il fait ! » pensa Eléa.
Il essaya de la désarmer deux fois, elle le contra sans forcer.
« J’aimerais que tu ne te retiennes pas… » s’exaspéra-t-il.
« T’es dingue ? »
« Non, vas-y, je veux voir ce dont tu es capable. » Il employait un ton défiant, ce qui n’était pas pour déplaire à sa partenaire.
« OK, mais ne te retiens pas non plus ».
Ils se placèrent à bonne distance l’un de l’autre, ils n’avaient pas remarqué les regards tournés vers eux. Beaucoup étaient impatients de voir Eléa ne pas se retenir, en particulier James, Rémus, Lily et leur professeur.
Sirius, déterminé, la regarda dans les yeux et dit « Stupéfix ! ». Eléa leva simplement la main devant elle et un bouclier presque invisible se dressa devant elle, renvoyant le sort avec un bruit assourdissant et propulsant Sirius deux mètres en arrière. Des chuchotements d’admiration s’élevèrent de la salle de classe, elle était vraiment forte. Eléa aida Sirius à se relever.
« Ça va ? » s’inquiéta-t-elle. « Tu n’es pas trop sonné ? »
« Non, ça va… mais il faut que tu m’apprennes ça ! »
« Humm… tu veux des cours particuliers ? » s’amusa-t-elle.
« Avec plaisir ! » rétorqua-t-il toujours charmeur.
Ils rirent en chœur, ramassant leurs affaires respectives, discutant de ce cours particulièrement intéressant. A l’autre bout de la salle, James Potter ne riait pas mais arborait un regard soucieux en regardant son meilleur ami, son frère, s’enticher d’Eléa. Il savait qu’un jour ou l’autre il en souffrirait.


***

Poudlard, janvier 1997

Les cours reprirent finalement pour les élèves de Poudlard, et Hermione, qui avait pourtant reçu la permission de se reposer et de reprendre les cours plus tard dans le mois de janvier, quand elle se sentirait prête, avait renoncé à cette attention et avait été présente dès le premier jour de la reprise des cours, malgré les regards qui ne cessaient de glisser sur elle. Les professeurs lui proposaient tous des délais supplémentaires pour rendre ses devoirs, délais qu’elle refusait poliment tout en s’efforçant de sourire. Même le Professeur Snape lui avait proposé de travailler avec Harry pour lui éviter de faire les travaux pratiques seule et la synthèse d’une potion particulièrement difficile à réaliser. Draco, quant à lui, faisait en sorte de ne pas la titiller avec ses remarques acides sur les Gryffondors en général, Harry et Ron en particulier, et surtout sur la défaite de l’équipe des Gryffondors au dernier match de Quidditch. Il avait fait un énorme effort pour ne pas exulter et montrer sa joie quand il l’avait rejoint dans la Tour d’Astronomie après la victoire, certes à la dernière minute mais victoire tout de même, de son équipe. Mais quand il avait vu ses yeux rougis, il avait compris qu’elle avait pleuré et son visage triste avait quelque peu gâché sa joie.

***

Harry, Ginny, Hermione, Ron et Neville étaient installés studieusement dans leur salle commune où un silence régnait alors que l’on entendait que les pages des livres se tourner et le grattement des plumes qui glissaient sur les parchemins.

- Je n’ai pas compris le dernier cours de Snape..., soupira Ron en posant sa plume d’un air dépité.
- Si il n’y avait que ce cours que je n’ai pas compris..., soupira à son tour Neville en fermant son livre alors qu’il avait les oreilles aussi rouges que la braise incandescente dans la cheminée.

Harry leva un sourcil interrogateur vers Hermione qui avait sa tête entre ses mains alors qu’elle était plongée dans son manuel de Métamorphoses.
- Hermy..., tenta-t-il doucement, le Professeur McGonagall t’a laissé une semaine de plus pour rendre ce devoir ; tu n’es pas obligée de te dépêcher pour le finir pour demain...
- Je veux le rendre demain... Je ne veux pas de traitement de faveur, ce n’est pas parce que mes parents sont morts que je dois bénéficier de quelconques facilités...

Harry et Ron échangèrent un regard compatissant, et elle poursuivit, légèrement agacée :
- Et vous n’êtes pas obligés non plus de vous adresser toujours sur ce ton mielleux avec moi ou de me regarder avec des yeux de chiens battus ! Je vais bien !

Harry savait qu’il n’en était rien. Elle n’allait pas bien et sans sombrer non plus au fond de l’abyme, il savait qu’elle était encore sous le choc. Son regard souvent triste ne le trompait pas. Il pouvait lire en elle, il la connaissait si bien et il savait aussi qu’elle était forte. Son regard pouvait en témoigner à cet instant précis. Mais il ne s’était personnellement pas remis de la mort de ses propres parents il y a seize ans alors qu’il ne les avait pas connus, alors comment pouvait-elle aller bien deux semaines, presque trois, après le drame...

Il ne put s’empêcher de rétorquer :
- Tu as le droit d’aller mal tu sais... Il n’y a pas un jour sans que je pense à mes parents moi...

Il sortit la photo cornée de la promotion 77/78 et observa à nouveau les visages souriants de ses parents en compagnie de leurs camarades. Il se demanda si ils avaient eux aussi eu des amis aussi précieux que ceux qu’il avait lui-même connu à Poudlard, et il fit le tour des visages qui entouraient Lily et James. Il reconnut le Professeur Lupin, et esquissa un petit sourire en captant le regard brillant et malicieux de Sirius, son parrain, qui se tenait à côté de son père. James tenait la main de Lily et à côté de cette dernière, se tenait une jeune femme brune aux yeux bleus et Harry fronça les sourcils en reconnaissant son visage angélique.

- Hey, regardez un peu ça..., dit-il retournant la photo pour faire en sorte qu’elle soit à l’endroit pour Ron et Hermione. Cette fille à côté de ma mère, elle ne vous rappelle personne ?

Ron et Hermione scrutèrent attentivement la photo en plissant les yeux tandis que Ginny et Neville s’étaient mis à genoux sur le banc afin d’avoir une meilleure vue.

- Non..., répondit finalement Ron platement alors qu’Hermione lui donna un coup de coude.
- Mais si !! C’est la femme qui a surgi pendant la réunion de l’Ordre du Phénix ! s’exclama la jeune sorcière.
- Exactement ! acquiesça Harry. Dumbledore n’avait pas eu l’air particulièrement enthousiasmé par sa venue et vous avez sûrement remarqué avec quel empressement il l’a éloignée et la manière dont il a abrégé la réunion..., ajouta-t-il.
- C’est dommage qu’il n’y ait pas les noms..., regretta Hermione retournant la photo pour s’en assurer.
- Dumbledore l’a appelée Eléa il me semble..., déclara Ginny.
- Tu as raison Ginny..., se rappela Harry. Vous croyez qu’elle et ma mère étaient amies ? demanda-t-il scrutant à nouveau la photo à l’envers.
- Je ne sais pas Harry, mais elles ont l’air proche..., répondit Hermione hypnotisée elle aussi par les personnages animés.

Elles avaient en effet l’air d’être complices alors que l’on pouvait voir Lily attraper le bras d’Eléa pour lui montrer quelque chose devant elles en souriant. A côté d’Eléa, la Maison des Serpentard affichait ses couleurs et Severus Snape se tenait pratiquement collé à elle, raide comme un piquet, le regard sombre et fixe, l’air plus sérieux qu’il ne l’avait jamais été, comme si cette photo était la dernière de toute son existence. A côté de Snape, Lucius Malfoy regardait de toute sa hauteur, l’air supérieur et dédaigneux, vraisemblablement le photographe en face d’eux. Mais ce qu’aimait particulièrement Harry sur cette photo, c’était l’effort visible que Rémus, Sirius et James faisaient pour essayer de contenir un fou rire.

- Tu pourrais essayer d’aller parler au Professeur Lupin, Harry, poursuivit Hermione. Je suis sûre qu’il pourrait te raconter quelques anecdotes...
- Tu as raison... mais ce qui m’inquiète, c’est qu’à la sortie de la réunion de l’Ordre du Phénix, il a parlé de cette femme comme étant un « fantôme du passé », et j’ai un peu peur de ce que je pourrais apprendre je crois...
- Peut-être, mais moi je meurs d’envie de savoir ! s’exclama le regard brillant Hermione toujours penchée sur la photo.

***

Poudlard, janvier 1978

Le reste du mois défila assez vite, Eléa avait réussi à rattraper son retard dû à sa convalescence assez vite. Elle s’était mise à fréquenter à nouveau les Serpentard, notamment Severus pour les cours de potions, puis elle traînait de plus en plus tard, comme « avant » en leur compagnie, qu’elle appréciait toujours autant. La vision de Lucius et Narcissa en parfait petit couple lui donnait la nausée, mais elle avait remarqué qu’il portait en permanence le visage hautain et froid des Malfoy, ce qui signifiait qu’apparemment il n’avait pas de sentiments envers elle. Ils arrivaient à avoir des conversations, comme des amis, mais évitaient de se toucher ou d’être trop proches. Bellatrix cultivait leur animosité en ne contrôlant pas ses répliques cinglantes et plusieurs fois, Rodolphus et Lucius durent intervenir pour éviter qu’elles s’étripent sauvagement.
Sirius, bien sûr n’appréciait pas les fréquentations d’Eléa, mais évitait d’aborder le sujet, contrairement à James qui n’oubliait jamais de faire des remarques désobligeantes.
Sirius et Eléa se voyaient seuls au moins une fois par semaine, elle lui apprenait les variations de forces pour les sortilèges, les protections, à se contrôler et se concentrer. Elle aimait ces moments passés avec lui et ils devenaient de plus en plus proches. Un soir, ils avaient failli s’embrasser mais Eléa s’était reculée au dernier moment. Déconcertée, elle s’était réfugiée comme à son habitude à la bibliothèque et se morfondait sur sa vie sentimentale si compliquée lorsque Rémus s’approcha silencieusement d’elle.
« Tu te déplaces à pas de loup, dis-moi », lui dit-elle avant qu’il ne s’asseye.
« Très drôle » Il rit de bon cœur, « on ne me l’avait jamais faite ! »
« Etonnant que ce petit rigolo de Potter ne l’ait jamais sortie ! »
« Sois patiente avec lui, tu sais comment il est… »
« Et tu sais comment je suis, si je n’ai pas réagi, c’est pour Sirius », expliqua-t-elle, « et ma patience à des limites… »
Il soupira, puis reprit, « tu en es où avec Sirius ? »
« Pardon ? »
« Tu sais bien ce que je veux dire, ne joue pas les innocentes… »
« C’est ambigu… » Elle s’interrompit pour réfléchir, « je l’aime vraiment beaucoup, je suis bien quand il est là… je suis… »
« Amoureuse ? » coupa-t-il.
« Non !! Enfin… je ne sais pas… je ne suis pas guérie de Lucius et je ne veux pas faire souffrir Sirius. »
« Tu ne seras jamais guérie de Lucius, il est ton premier amour… »
« Tu es rassurant, merci… » dit-elle, ironique.
« Réaliste est plutôt le mot. »
« Il n’y a pas que ça Rémus, je pratique la magie noire, mis à part toi, mes meilleurs amis sont Serpentard, je ne crois pas qu’il passera au-dessus de ça… »
« Jusqu’ici il le fait… Eléa, je crois que tu as peur, c’est tout… Il est fou de toi, n’hésite pas… »
« Tu crois ? Vraiment ? Ça peut marcher entre nous ? »
« Oui, sans hésitation. Fonce ! »
Elle lui sourit. Il avait raison après tout, de quoi avait-elle peur ? Au pire, si ça ne marchait pas, ils redeviendraient amis.
« Tu as raison Rémus… il faut que je me jette à l’eau. »


***

Poudlard, janvier 1997

Le week-end passa relativement vite, relativement selon Hermione. Elle n’avait pratiquement pas vu Harry et Ron durant ces deux jours, occupés tous les deux à flirter avec leurs petites amies respectives. Elle était contente pour eux c’est évident, mais elle se sentait un peu mise à l’écart. Sa vie sentimentale était désertique et elle n’avait jamais eu réellement un petit ami attitré, mis à part Victor Krum en quatrième année et encore… Tout juste quelques baisers échangés. Il était venu la voir durant les vacances d’été qui suivirent mais elle n’eut plus réellement de nouvelles l’année scolaire suivante et elle avait jeté la lettre qu’elle avait reçue à Noël alors qu’elle était sûre qu’il avait recopié dans un livre et dans un anglais parfait la formule passe-partout. Elle était surtout contente pour Harry et Ginny, ce dernier ayant cessé de voir dans la jeune fille rousse uniquement la petite sœur de son meilleur ami, et cette dernière ayant enfin appris à connaître le véritable Harry Potter et non seulement la célébrité qu’elle regardait avec des yeux admiratifs à son entrée à Poudlard. Concernant Ron et Luna, elle avait du mal à avoir une opinion. Elle avait toujours pensé que Ron était amoureux d’elle et elle était sûre qu’il avait choisi la facilité en préférant aimer Luna plutôt que de tenter de l’aimer elle… Elle était soulagée d’un côté, elle s’était souvent sentie embarrassée sous les regards ambigus de Ron, mais quand même… Une pointe de jalousie l’avait laissée perplexe, une jalousie trompeuse cependant, une jalousie de voir ses deux meilleurs amis heureux et amoureux alors qu’elle était si seule…

La semaine commença par le cours de Potions et Hermione songea qu’on ne devrait jamais commencer un lundi matin avec un tel cours, c’était de la pure torture mentale. L’après-midi promettait d’être moins tendue et plus ludique avec le cours de botanique, idéal pour digérer le déjeuner. Les élèves furent surpris de la chaleur étouffante qui régnait dans la serre n°4. Le soleil dardait ses rayons pourtant hivernaux sur la grande serre et on aurait juré que le mois de juillet touchait à sa fin à l’intérieur, alors que c’était le mois de janvier qui s’apprêtait à ouvrir la porte au mois de février.

Hermione enleva son manteau qu’elle posa sur son sac avant de rejoindre la classe déjà installée autour des plantes qu’ils allaient étudier aujourd’hui. Elle releva les manches de son pull trouvant décidément la chaleur insupportable et elle croisa le regard de Draco qui lui fit signe de regarder la plante devant elle. Elle ne comprit pas où il venait en venir et lui jeta un regard interrogateur, fronçant les sourcils. Il leva les yeux au ciel, prit la petite étiquette à côté de la plante et lui lança d’un geste rapide. Elle la rattrapa par réflexe en écarquillant les yeux, ayant du mal à croire ce qu’il venait de faire. Elle regarda rapidement autour d’elle pour s’assurer qu’ils n’avaient pas été repérés et elle ne vit qu’Hannah Abbot lancer un regard navré à Draco. Le sourire narquois sur les lèvres de ce dernier l’énerva et elle eut envie de lui balancer à la figure, en retour, la fameuse étiquette. Elle se retint cependant. Engager une bagarre d’étiquettes pendant le cours de Madame Chourave n’était peut-être pas la meilleure des choses à faire... Et ça risquait surtout de mal tourner et les plantes pourraient finir par voler dans la serre n°4. Elle lui jeta le même regard navré qu’Hannah et lut en soupirant ce qu’il y avait d’inscrit sur l’étiquette. Elle ne put s’empêcher de sourire en découvrant le nom de la plante.

- Bien, s’avança Madame Chourave, nous allons étudier aujourd’hui les propriétés du Lotus Corniculatus, plus connu sous le nom commun de Lotier corniculé. Je vous informe que nous allons travailler sur ce thème en partenariat avec le Professeur Snape qui vous enseignera les potions utiles à tirer à base de cette plante vivace.

***

- Un partenariat entre Chourave et Snape, ça me laisse songeur..., déclara Ron en quittant deux heures plus tard la serre étouffante, Hermione à ses côtés.
- Je ne veux même pas y penser..., ajouta Hermione sur le même ton traînant.

Ils pénétrèrent dans le château et Ginny accourut vers Harry qui l’embrassa amoureusement tout en lui prenant la main.
- Ca ne te fait rien Ron ? lui demanda Hermione en observant le charmant petit couple.
- Quoi ?
- Ginny et Harry...
- Comment ça ? Que veux-tu que ça me fasse ? demanda le rouquin, largué.
- Je ne sais pas... Ginny est ta petite sœur, et elle sort avec Harry...
- Oui, et alors ? Harry est mon meilleur ami !
- Justement... Parfois la petite sœur qui sort avec le meilleur ami, ça peut créer des tensions...
- Pas du tout ! Peut-être dans le monde des Moldus, mais pas ici ! En tout cas, ça ne me fait rien, et je suis même plutôt content ! Je n’aimais pas particulièrement Dean pour tout avouer... Ca aurait pu être pire... Imagine par exemple si ça avait été Malfoy..., poursuivit Ron en faisant la grimace.
- Je préfère ne pas imaginer..., marmonna Hermione la mine sombre.
- Non, mais tu te rends compte ! Ginny et Malfoy ! Je ne crois pas que je l’aurais supporté ! Le voir la toucher, l’embrasser, yeurk !
- Je te comprends...
- Tu me fais réaliser ‘mione que finalement, on a évité le pire... Ginny et Malfoy ! Ca me donne des frissons ! ajouta Ron gonflé à bloc.
- Ca va Ron, on a compris..., soupira Hermione se concentrant pour ne pas rater une marche alors que l’escalier était en train de bouger.
- Je crois que de toute manière, je lui aurais mis mon poing à la figure ! Je n’aurais pas pu me retenir !
- C’est bon Ron, arrête ! commença à s’énerver Hermione qui le planta tout penaud au détour d’un couloir alors que Draco l’attendait pour monter jusqu'à la Tour d’Astronomie.
- Quoi ? termina le rouquin déconfit en haussant les épaules. Fallait pas demander...

***

Poudlard, janvier 1978

Sirius s’écroula sur la chaise la plus proche.
« Jolie séance de travail ! » dit-il épuisé.
« Oui, c’était très bien ! Tu as beaucoup progressé. » Elle s’appuya contre le bureau derrière elle. « Tu es vraiment fatigué ? » demanda-t-elle timidement.
« Euh… ça va, pourquoi ? »
« Je me disais… enfin, si tu avais envie de prendre l’air avant le repas… »
« Une promenade dans le froid et la neige glacée ? » Il prit une posture pensive, « oui, d’accord. »

Ils sortirent dans le parc, se retrouvèrent près du lac et s’assirent sur des grosses pierres. Ils parlèrent peu et profitèrent du paysage autour d’eux.
« Sirius », dit-elle subitement, ce qui le fit sursauter. Il la regarda, intrigué par son air sérieux. Elle se rapprocha de lui et soudainement, elle posa ses lèvres contre les siennes, le cœur battant. Leurs langues se caressèrent et commencèrent un ballet doux et sensuel qui se termina une bonne minute plus tard. Il la regarda, étonné.
« Ça faisait longtemps que j’en avais envie », s’excusa-t-elle.
« Pourquoi ne l’as-tu pas fait plus tôt ? »
Elle le regarda et sourit. « J’avais juste peur. »


***

Poudlard, janvier 1997

-Alors, tu as trouvé ? demanda Hermione soutenant sa tête d’une main, en pleine réflexion.
-Non… Et toi ? répondit Draco en trifouillant une boîte carré d’une taille d’une boîte à chaussures.
-J’avais pensé à un thème comme « La salle commune des Serpentard, injustice quant à sa grandeur comparée à la salle commune des Gryffondor »…, déclara Hermione en soupirant et regardant ce qu’était en train de fabriquer Draco.
-Tu te rends compte que ce thème est stupide j’espère…
-Peut-être mais c’est pas juste, votre salle commune est vraiment plus grande…, marmonna-t-elle une moue boudeuse. Draco ! Tu arrêtes cinq minutes avec ça, tu n’as pas trouvé ton thème pour ton rapport et tu n’es même pas en train d’y réfléchir !
-Je vais prendre le Tarot de Marseille je pense… ou « L’art de collaborer avec une Gryffondor particulièrement pénible »… Et puis, j’y suis presque, avec la formule d’enclenchement, je suis sûr que ça fonctionnera…
-Je suis sûre que non… Tu n’as pas de faisceau laser. Oublie ça, je te prêterai mon baladeur CD…
-Ton quoi ??
-Le truc Moldu pour pouvoir écouter le CD !! Tu le fais exprès ou quoi ?!
-Oui, j’aime bien quand tu râles ! répondit-il un sourire narquois. Les runes, je vais prendre les runes finalement… Première partie sur l’historique, les Irlandais et tout ça, pas trop difficile, je pomperai tout sur le bouquin de Calista Wierius et deuxième partie sur la technique du tirage des runes. Tu m’aideras hein ?
-Les Celtes…, corrigea-t-elle inconsciemment.
-Quoi ?
-Les runes ont une origine celtique… Ca ne m’aide pas sur mon thème ça en tout cas… Je crois que ce sera une réflexion du genre « La magie noire, entre danger et utilité », un truc dans le genre…
-Et bien voilà, tu as trouvé ! Bon, les runes, tu me montres un peu ? demanda Draco abandonnant son ouvrage.
-Maintenant ??
-Pourquoi pas…
-Je n’ai pas de runes sous la main là… La prochaine fois si tu veux, tenta Hermione en fermant son livre.
-Allez quoi, juste cinq minutes…, tenta à nouveau Draco regardant l’heure pour s’assurer qu’ils leur restaient bien un peu de temps pour commencer à étudier les petites pierres divinatoires.
-Si tu veux…, soupira-t-elle. Je vais voir si le Professeur Lupin en a, son bureau n’est pas loin…, déclara Hermione en se levant.

Draco parut satisfait tandis qu’il regarda Hermione quitter la Tour en traînant les pieds. Elle descendit les quelques marches menant à l’étage juste en dessous et marcha lentement vers le bureau du Professeur Lupin les mains dans les poches de sa cape. Son estomac lui signala qu’il était bientôt l’heure du dîner et elle accéléra le pas, espérant trouver le professeur à son bureau. Il était de toute évidence là, la porte de son bureau était légèrement entrouverte et elle pouvait voir un trait de lumière alors qu’elle s’approchait un sourire aux lèvres. Elle était sur le point de frapper quand elle suspendit son geste en entendant prononcer son nom par le Professeur Dumbledore. Elle resta immobile et décida d’écouter si ils parlaient d’elle en termes élogieux.

-Je comprends votre embarras, Professeur Dumbledore… Mais il faut penser à ce qui est mieux pour Miss Granger…, déclara Lupin et elle fronça les sourcils ne comprenant pas le sens de la conversation.
-Mieux pour Miss Granger… Je me demande si il y a une solution idéale Rémus… Ai-je commis des erreurs par le passé ? Depuis la mort de ses parents adoptifs, je me remets en question chaque jour… Ai-je bien agi ? Et depuis l’évasion d’Eléa, je ne dors plus la nuit… J’ai peur, pour elles deux… Elle veut savoir et c’est normal, c’est sa fille Rémus…, expliqua doucement Dumbledore.

Hermione retint un instant sa respiration et porta une main à sa bouche. Avait-elle bien entendu ? Parlaient-ils toujours d’elle ? Parents adoptifs ? Eléa ? Elle ne comprenait pas, elle espérait de tout cœur que ce qu’elle craignait était faux. Elle s’efforça de respirer profondément mais discrètement, et se reprit afin d’écouter davantage une conversation qui de toute évidence la concernait mais qui lui échappait.

-Ce n’est pas vous qui avez commis des erreurs il y a seize ans Professeur… Votre décision était courageuse. Comme vous, je ne sais pas si on peut faire confiance à Eléa ; elle nous a prouvé à de nombreuses reprises que non… Je suppose que les protections sont actives ?
-Elles le sont, répondit Dumbledore, mais elle reviendra à la charge Rémus… Vous savez comme moi qu’Eléa n’est pas du genre à abandonner… Et je savais qu’un secret de cette ampleur serait un jour dévoilé… Je ne pensais pas que ce serait si tôt, et surtout dans des circonstances si dramatiques…

Elle laissa échapper un sanglot qui résonna dans le couloir et elle se mit à courir ne sachant où aller. Dumbledore et Lupin jetèrent un regard surpris en direction de la porte entrouverte et ils se regardèrent alors l’air grave.
-C’était, je suppose, ce que vous vouliez Professeur ? demanda Lupin.
-Pas exactement Rémus, pas de cette manière mais je ne me suis pas arrêté c’est vrai…, répondit tristement Dumbledore. Elle viendra vous voir Rémus, je compte sur vous…
-Bien sûr Professeur…

***

- Mais qu’est-ce qu’elle fiche..., soupira Draco en commençant à ranger ses affaires. Je suis sûr qu’elle discute avec cet abruti de prof... Je ne vais pas rater le dîner à cause d’elle, je mets les voiles !

Il fourra ses affaires dans son sac rapidement et se dirigea vers la porte. Il était sur le point de l’ouvrir mais Hermione fut plus rapide que lui et elle lui rentra dedans le faisant reculer d’un pas alors qu’il lâcha son sac sous la violence du télescopage.

- C’est pas trop tôt ! commença-t-il à râler. Vous étiez en train de tailler les runes dans la pierre ou quoi ? ! C’est pas tout ça mais-

Il ne finit pas sa phrase et la regarda réellement alors qu’il avait jusqu'à maintenant eu le regard tourné à ses pieds où ses affaires étaient éparpillées par terre. Elle était essoufflée, ses cheveux étaient en pagaille et elle avait encore les traces de ses larmes versées sur ses joues rosies par sa course.

- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il tout à coup préoccupé.

Elle ne répondit pas et fondit une fois de plus en larmes, incapable de se retenir plus longtemps. Il resta un instant interdit, ne sachant quoi faire, puis il enjamba son sac et la prit dans ses bras. Elle n’opposa aucune résistance et alors qu’il sentait tout son corps trembler par ses pleurs incontrôlables, il se mit à la bercer doucement essayant de l’apaiser tout en lui caressant les cheveux. Quand elle sembla s’être quelque peu calmée, il prit son visage entre ses mains et essuya avec ses pouces les larmes qui coulaient toujours.

- Raconte-moi..., murmura-t-il doucement alors que son visage s’était sensiblement rapproché du sien et qu’il essayait de lire dans ses yeux si tristes et bouleversés.

Elle paraissait perdue et désorientée, et d’un geste lent, elle se dégagea de lui en enlevant ses mains de son visage. Elle passa près de lui pour aller chercher ses affaires et se dirigea vers la sortie.

- Bonsoir..., chuchota-t-elle avant de quitter la Tour d’Astronomie.

Draco resta une fois encore interdit à fixer la porte qu’elle venait de refermer et ne savait plus quoi penser alors qu’il avait l’impression que son cerveau tournait au ralenti. « Chier... », jura-t-il les dents serrées alors qu’il se mit à ramasser ses affaires d’un geste rapide.

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MessagePosté le : 04 Nov 2004 09:48
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j'éxagère !!!! J'arrète pas de demander la suite et après j'oublie de poster mon avis !!! J'ai honte :-x

Donc : un chapitre très triste mais que j'ai beaucoup aimé (j'aime bien quand c'est triste :evil: )
J'ai adoré la manière dont Hermione apprend qu'elle est la fille d'Elea !
Et puis le coup de Lucius qui est obligé de se marier avec une autre, c'est terrible !!!!

Bon allez, la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !
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Jasmine77 
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MessagePosté le : 05 Nov 2004 16:04
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génial vivement la suite car j'aime beaucoup ton histoire alors tu sais ce ki te reste à faire : SUITE
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MessagePosté le : 06 Nov 2004 03:07
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@Jasmine77 : Il serait fort sympathique de ta part, de te présenter dans la partie "Présentations", avant de poster sur le forum. De plus, un orthographe correct est demandé (comme inscrit dans les règles du forum). Et les majuscules représentent des cris, elles sont donc à utliser avec parcimonies.
Pour finir il serait plus poli, de parler autrement qu'avec des ordres aux gens, et d'argumenter tes posts.
Merci

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MessagePosté le : 10 Nov 2004 23:08
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:evil: WARNING WARNING WARNING NC-17 !!!! :evil: Les jeunes, au lit !!! :evil:

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Chapitre 8 : La Saint Valentin

Poudlard, février 1978

Les révisions pour les ASPIC blancs battaient leur plein dans la bibliothèque, les élèves silencieux se concentraient pour revoir un maximum de leurs notes, d’autres révisaient en groupe. Dans la section « Histoire de la Magie », Eléa et Sirius s’adonnaient à d’autres occupations, lèvres unies et mains baladeuses, ils semblaient être seuls au monde.
« Vous devriez réviser », dit une voix irritée dans le rayon.
Eléa soupira. « Mêle-toi de tes affaires Lily… » Puis sentant un coup de coude de Sirius, elle ajouta à contrecœur : « … s’il te plaît ».
« C’est pour vous que je dis ça », rétorqua-t-elle.
« Je n’ai pas besoin de travailler… J’aurai un O dans toutes les matières, même en Potions… »
« Tu l’as vu dans les cartes ? » l’agressa Lily.
« Tu as peur de perdre ta place de meilleure élève ? »
« Ne sois pas ridicule Eléa, cela m’agace juste de vous voir à rien faire alors que d’autres travaillent dur. »
« Ça m’est égal, c’est leur problème », dit Eléa sur un ton défiant.
Elles étaient face à face et se regardaient dans les yeux.
« Hum… les filles, on se calme », dit Sirius et il prit Eléa par la main : « viens, on va se promener. »
« Bonne idée », dit-elle sèchement.

Une fois dans le parc, Eléa se sentait plus paisible et profitait de l’air frais de février.
« Tu n’es pas cool avec Lily ! » dit soudainement Sirius, la tirant de sa rêverie « elle essaie d’être ton amie tu sais. »
« Désolée mais Miss Perfection me tape sur le système, tout comme ce qui lui sert de petit ami d’ailleurs. »
« Eléa… » soupira Sirius.
Elle leva les yeux au ciel « désolée ».
« J’aimerais que vous vous entendiez mieux, ce n'est pas facile tu sais… »
« Je pourrais faire des efforts, s’il en fait aussi… et si en contrepartie tu deviens ami avec Severus et Rodolphus », dit-elle d’un ton narquois.
Sirius blêmit sous le sourire d’Eléa, « ce n’est pas vraiment la même chose… »
« Pour moi, ça l’est », coupa-t-elle.
« Bon changeons de sujet ! » dit-il précipitamment : « tu m’accompagnes au bal de la Saint Valentin ? »
« Oh… Je ne sais pas, Goyle m’a déjà demandé ! » Il éclata de rire. « Mais bien sûr que je t’accompagne ! »
« Et tu mettras une de tes merveilleuses robes au décolleté à faire sauter le chignon de McGo ? »
« Je ne sais pas » dit-elle taquine, « si tu es sage… » Elle lui donna un baiser. « Sirius… » Il la regarda intrigué par le ton timide de sa voix. « J’aimerais que l'on reste discrets jusqu’au bal. »
« Discrets ? C’est-à-dire ? Par rapport à Malfoy je suppose ? » répondit-il fâché.
« Oui, tu comprends… c’est difficile pour moi… je ne veux pas d’interférences… »
Sirius émit un grognement.
« C’est mieux pour nous deux… »
-grognement-
« Sirius ?…Tu boudes ? »
-grognement-
« Arrête de grogner on dirait un caniche ! » Sur ces mots, il fit un bond d’au moins trente centimètres.
« Tu oses me traiter de caniche ?? » dit-il vexé.
Elle étouffa un rire « Non, c’était juste pour te faire réagir ! »
« Oui mais un caniche !! »
« Il ne fallait pas me dire ton petit secret… », lui chuchota-t-elle à l’oreille, « embrasse-moi ».


***

Poudlard, février 1997

Le mois de février s’installa et la neige commença à fondre doucement bien qu’il faisait toujours aussi froid. Le comportement d’Hermione préoccupait quelque peu Harry depuis plusieurs jours. Il la voyait de moins en moins plongée dans ses livres et il lui semblait qu’elle passait de plus en plus de temps avec Malfoy, et cette fréquentation douteuse commençait à déteindre sur elle alors que pas plus tard qu’hier, elle avait répondu sur un ton un peu dur au professeur Lupin qui lui avait demandé si elle ne voulait pas présenter pour le prochain cours le sort de protection qui pouvait empêcher un esprit d’entrer en possession de notre corps.

-Certainement pas ! Cette théorie est stupide, il suffit d’empêcher un esprit d’entrer dans un corps humain en faisant preuve de volonté ! Demandez plutôt à Neville, c’est le candidat idéal ! avait-elle répondu sur un ton cassant à la limite de l’insolence.
-Hey…, avait murmuré Neville visiblement blessé.

Ron et Harry s’étaient regardés, l’air perplexe et étonné. Draco avait fait un immense effort pour ne pas éclater de rire. Le professeur Lupin n’avait pas relevé et Harry s’était proposé pour aider Neville à présenter l’exposé.

La semaine touchait à sa fin et Hermione n’était pas mécontente de voir enfin arriver le week-end. Elle pourrait rester tranquillement dans sa chambre, sans avoir à supporter les cours, les regards sur elle, les secrets, les mensonges et les non-dits… Elle était amère, la conversation entre Lupin et Dumbledore résonnait encore dans son esprit lui causant de fréquentes migraines mais elle n’en avait parlé à personne bien qu’elle avait été tentée d’aller voir Lupin. Mais elle avait décidé d’être têtue, elle avait sa fierté et après tout, si ils avaient quelque chose à lui dire, c’était à eux de venir à elle et non l’inverse. Elle n’était pas censée être au courant et avoir surpris cette conversation qui remettait pourtant toute sa vie en question. Sa vie réduite à une sinistre mascarade et une mise en scène destinée à lui voiler la vérité et surtout d’où elle venait et ça, elle ne pouvait pas le supporter. Le visage de la femme qui se faisait appeler Eléa hantait ses nuits et elle repassait sans cesse en boucle le jour où elle avait enterré ses parents, s’accrochant au bras de Dumbledore, désespérément, comme si il était la charpente solide qui la faisait encore tenir debout. Mais elle était amère, amère et déçue. Dumbledore représentait tout pour elle et un monument s’était effondré.

Le samedi, elle ne se leva que dans l’après-midi et elle s’habilla à la hâte après être passée en coup de vent dans la salle de bain avant de traverser rapidement la salle commune où elle ne jeta même pas un regard à Harry et Ron, occupés par une partie d’échecs. Les deux amis se jetèrent un regard surpris, et Ron haussa les épaules avant d’ordonner à son pion d’avancer d’une case, tandis qu’Harry fronça les sourcils et sa mine s’assombrit davantage quand il découvrit que Ron venait de le mettre échec.

Hermione descendit deux à deux les marches menant au rez-de-chaussée et arrivée devant la porte du château, elle resserra son écharpe autour de son cou s’apprêtant à sortir.
-Hermione ? Tu sais qu’il est interdit de sortir seule de l’enceinte du château…, l’interpella Lupin.
Elle le regarda froidement.
-Oui, merci, c’est même moi qui ai suggéré les sorties à deux, vous vous rappelez ??!
-Je me rappelle… Mais tu t’apprêtes à sortir seule il me semble…
-Et alors ? Vous allez faire un rapport à Dumbledore ?! Je m’en fiche…
Elle posa une main sur la lourde porte en bois massif et Lupin poursuivit, essayant de la retenir :
-Hermione… Tu ne veux pas plutôt venir prendre un thé ? Nous pourrions discuter…
-Non merci, je n’ai pas envie de discuter !

Sur ces mots, elle poussa la porte et sortit sur le parvis de l’école. Tandis que la porte se refermait, elle hésita un instant. Elle pourrait peut-être en apprendre davantage si elle discutait avec le professeur Lupin… Elle se retourna, regarda à nouveau la porte puis tourna les talons et enfonça les mains dans les poches de son manteau avant de prendre la direction du lac.

Elle croisa quelques groupes d’élèves qui lui jetèrent des regards accusateurs et elle accéléra le pas prenant le chemin menant jusqu’à la forêt interdite. Après tout, elle ne risquait pas d’être dérangée et d’être dévisagée en choisissant cette voie… La forêt interdite… Elle porte bien son nom, songea-t-elle observant les branches des arbres qui s’élevaient, nues, vers le ciel bleu, obscurcissant le soleil par intermittence alors qu’elles se balançaient lentement au rythme du léger vent. Elle n’avait cependant aucune envie de s’aventurer davantage dans des profondeurs dont elle était sûre qu’elle ne reviendrait probablement pas vivante et préféra rester à la lisière. Le récit d’Harry il y a quatre ans quand il avait rencontré une araignée géante avec toute sa famille et avoir vu Ron pétrifié qui n’avait pas ouvert la bouche pendant trois jours tellement il avait été traumatisé lui avaient suffi et lui avaient fait passer toute pulsion aventureuse dans un monde inconnu et hostile.

Elle sursauta quand elle entendit les branches craquer davantage et étouffa un cri quand surgit devant elle un homme encapuchonné dans une cape verte et noire.

-Malfoy ! s’écria-t-elle quand le Serpentard ôta sa capuche. T’es malade ! Tu m’as fichu une de ces trouilles !
-Tu ne devrais pas être là toute seule…, lui rétorqua-t-il levant un sourcil réprobateur.
-Tu ne vas pas t’y mettre toi non plus… Et puis, je ne suis pas seule, tu es là…, répondit-elle alors que les battements de son cœur revenaient à la normale.
-Toi, moi, et le lac, ça devient récurrent…, soupira-t-il tournant son regard vers la grande étendue en contrebas sur laquelle les rayons du soleil semblaient faire briller des milliers de diamants.
-Tu as semé tes gardes du corps ? demanda-t-elle surprise de ne pas voir Crabbe et Goyle avec lui, le trio étant quasiment inséparable.
-Pas loin ! rigola-t-il. Ils n’ont pas voulu faire une balade en forêt…
-Tu étais seul dans la forêt alors ? continua-t-elle essayant de paraître détachée alors qu’elle essayait de lui tirer les vers du nez sur une éventuelle rencontre familiale.
-Ouais…, répondit-il lui jetant un regard significatif qui lui fit comprendre qu’il avait saisi la petite enquête. Et toi, tu n’es pas avec tes chevaliers servants ? lui demanda-t-il après un court silence.
Elle le regarda d’un air amusé.
-Mais si, bien sûr ! Tu devrais d’ailleurs faire attention, Harry s’apprête à te sauter dessus Malfoy !
Il lui jeta un regard en coin levant un sourcil interrogateur.
-C’était censé être drôle ? Tu essayais de faire de l’humour ?!
Elle leva les yeux au ciel et il ne put s’empêcher de sourire la trouvant adorable avec sa moue boudeuse.

-Je propose un concours de ricochets ! s’exclama-t-il soudainement lui prenant la main et l’entraînant vers le lac.
-Malfoy ! Le lac est encore gelé ! se mit-elle à rire alors qu’il paraissait toujours décidé.
-Oui, et alors ?! Ce sera plus facile ! dit-il lui tendant un caillou plat alors qu’il prit un peu d’élan avant de jeter son caillou qui rebondit plusieurs fois sur le lac gelé.
-Pas mal, reconnut-elle en lançant à son tour son caillou qui fit un ricochet avant de glisser au milieu du lac.
-Plutôt minable si tu veux mon avis…, la taquina-t-il s’apprêtant à lancer un deuxième caillou.
-Evidemment, tes cailloux sont mieux à toi ! Tu m’en donnes des moins plats exprès pour que je n’y arrive pas !
-Ben voyons ! Tiens, c’est celui que j’allais lancer… Voyons voir si tu peux nous éblouir par tes talents…, railla-t-il lui tendant son caillou.
-Ce n’est pas ce caillou-là que je veux, mais celui que tu viens de lancer…, déclara-t-elle désignant le petit caillou plat au milieu du lac. Et je vais le chercher…, poursuivit-elle mettant un pied sur le lac gelé.
-Quoi ?! T’es complètement folle ! déclara Draco voyant qu’elle ne plaisantait pas. La neige est en train de fondre et avec ce soleil persistant, la glace devient trop fine…
-Sous tes airs de gros durs, tu n’es finalement qu’un froussard Malfoy…, poursuivit-elle mettant un deuxième pied sur la glace.
Draco lui attrapa le poignet, essayant de la faire changer d’avis.
-Je suis surtout sensé Granger… Et je n’ai aucune envie de me mouiller dans ce lac gelé si je dois aller te chercher !
-Je ne t’ai rien demandé ! Et surtout pas de venir me sauver ! Lâche-moi maintenant ! s’énerva-t-elle se dégageant de lui.
-Ok, si tu le prends comme ça, je viens avec toi alors ! décida-t-il mettant à son tour, méticuleusement, un pied sur la glace.
-Fais comme tu veux…, marmonna-t-elle essayant d’avancer lentement jusqu’à sa cible.

Draco avançait non loin d’elle en faisant glisser précautionneusement ses pieds sur la glace qui lui paraissait tout de même assez consistante. Tout à coup, elle s’arrêta, non loin de l’endroit où se trouvait le caillou et elle fixa, comme hypnotisée, la glace à ses pieds.
-Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il avant de la rejoindre.
-Qu’est-ce que c’est que ça ?…, souffla-t-elle regardant toujours à ses pieds.
Une ombre passa sous la glace et Draco dérapa devant la vision lui attrapant le bras et lui faisant perdre également son équilibre. Elle lui agrippa à son tour le bras et ils réussirent ensemble à garder un semblant de stabilité.
-Ok…, souffla-t-il à son tour et de la buée s’échappa de ses lèvres. On se tire d’ici…
-Je… je ne peux pas bouger…, déclara-t-elle commençant à trembler alors qu’elle était devenue très pâle.
-Un petit effort, on glisse ensemble jusqu’à la rive…, insista Draco lui attrapant la main et essayant de la guider vers la terre ferme.
-Je ne sens plus mes jambes Draco…, gémit-elle avant de lui lâcher la main et tomber à genoux sur la glace, le souffle court. Elle avait les yeux légèrement vitreux, les lèvres et le nez pincés et elle n’arrivait pas à reprendre sa respiration, paraissant être en hyper ventilation.
-Lève-toi, il faut qu’on sorte d’ici ! s’agenouilla Draco à sa hauteur afin d’avoir toute son attention.
L’ombre passa à nouveau sous eux et ils sentirent une légère secousse retenant de concert leurs respirations et priant silencieusement pour que la glace ne cède pas sous eux.
-C’est passé…, s’autorisa à nouveau à respirer Draco essayant de scruter la rive pour évaluer la distance et voir s’il n’y avait pas quelqu’un dans les parages qui pourrait leur venir en aide. Lève-toi, dépêche-toi, il faut qu’on se tire d’ici et vite !
-Je ne peux pas…
-Si, tu peux Hermione ! C’est juste un peu de tétanie ! Calme-toi, respire, prends sur toi et lève-toi qu’on se tire de là !! commença à paniquer Draco.

Elle prit une profonde inspiration et attrapa les deux mains qu’il lui tendait, et elle se releva en tremblant. Il lui serra fermement une main et accéléra la manœuvre pour rejoindre la rive, n’ayant aucune envie de rencontrer la créature qui peuplait vraisemblablement les profondeurs. Ils étaient presque arrivés quand une autre secousse se fit sentir, plus forte cette fois, et la glace se fissura légèrement sous leurs pieds. Hermione se mit à crier et Draco courut presque en la tirant vers la rive où ils s’effondrèrent, haletants.

-Qu’est-ce que c’était ? réussit finalement à articuler Hermione, assise sur les cailloux.
-Je m’en fous…, répondit Draco visiblement énervé. La prochaine fois que tu as envie de tenter une mission suicide, préviens-moi ! Je m’arrangerai pour être loin de toi Granger, très loin de toi, et hors du coup ! cria-t-il presque en se levant et en dépoussiérant son manteau.

Elle étouffa un hoquet, renifla plusieurs fois et fit un effort visible pour ne pas éclater en sanglots alors qu’elle se leva à son tour en silence et la tête basse. Elle se secoua rapidement et se détesta d’être si faible quand elle sentit ses joues se colorer et les larmes lui monter aux yeux. Elle effaça d’un geste rapide une larme qui coulait sur sa joue et s’efforça de se concentrer sur sa respiration.

-Putain…, jura Draco respirant lui aussi bien à fond essayant de se calmer. Je suis désolé, je ne voulais pas crier…
-C’est bon, ça va… C’est de ma faute de toute manière…, reconnut-elle reniflant une fois de plus.

Il s’approcha d’elle et lui leva la tête en plaçant un doigt sous son menton. Son regard la troubla, il avait encore des étincelles de colère dans les yeux, mais en même temps une terrible culpabilité et une douceur qu’elle crut percevoir et qu’elle n’avait jamais perçu auparavant. Elle avait envie qu’il la prenne à nouveau dans ses bras, et qu’il la berce, comme il l’avait fait il y a quelques semaines dans la Tour d’Astronomie. Elle n’osa cependant pas faire le premier pas, elle n’avait pas envie d’imaginer ce qu’un tel rapprochement pourrait entraîner.

-Ne me regarde pas comme ça…, murmura-t-elle tournant les talons et commençant à remonter la petite butte conduisant vers le chemin menant au château.
-Hermione…, tenta Draco la rejoignant.
-Et dépêche-toi, on a largement dépassé le couvre-feu…

Ils rentrèrent en silence et quand elle poussa la lourde porte, aidée de Draco, elle aperçut Lupin qui de toute évidence l’attendait et il parut quelque peu soulagé de la voir revenir.
-Je ne suis pas seule, vous êtes content ?! lui lança-t-elle avant de prendre l’escalier menant à la tour des Gryffondor sous les regards inquiets de Draco et Rémus.

***

Poudlard, février 1978

Les épreuves des ASPIC blancs se passèrent plutôt très bien pour Eléa, comme elle s’en doutait, même la potion lui avait semblé facile, ce qui à la réflexion, l’inquiétait légèrement.
Le bal de la Saint Valentin approchait et toutes les filles ne parlaient que de robes, de maquillage et de coiffures, choses qui exaspéraient Eléa au plus haut point. Bien qu’elle était coquette, elle ne voyait pas l’utilité d’épiloguer sur le sujet aussi longtemps.
Les couples roucoulaient dans les couloirs, elle avait même aperçu Severus avec une jolie Serpentard brune, assez discrète et au regard aussi malicieux que mystérieux. Bellatrix et Rodolphus ne se quittaient plus, à croire qu’on les avait greffés l’un à l’autre, même Crabbe et Goyle avaient trouvé des compagnes. Lucius et Narcissa se baladaient main dans la main et il lui montrait de l’affection, sans pour autant délaisser son masque hautain et dur. Eléa redoutait le moment où il découvrirait qu’elle et Sirius étaient ensemble, pire, qu’elle éprouvait des sentiments à son égard.
Elle avait soigneusement évité le sujet du bal en sa présence, mais Severus, au cours d’un de ses cours de potions, l’avait deviné. Ils parlaient du bal et il lui avait demandé avec qui elle irait, elle avait alors pensé à Sirius tendrement et s’apprêtait malgré elle à mentir à son meilleur ami, lorsqu’elle avait croisé son regard d’incompréhension. Il avait lu dans ses pensées, elle s’était énervée contre lui, mais d’après lui, elle pensait trop fort et en sa présence, elle baissait sa garde et il pouvait lire en elle comme un livre ouvert. Il lui donnerait des cours particuliers d’occlumancie. Elle pensait qu’il avait oublié l’origine de leur discussion mais elle avait tort, il la sermonna à nouveau. Elle était respectée des Serpentard, sa réputation allait en prendre un coup… Lucius serait fou de rage… Elle le savait mais elle avait pris sa décision. Elle irait au bal avec Sirius, quoi qu’il en coûte, elle ne voulait pas passer à côté de ce qui pourrait lui apporter du bonheur pour une quelconque histoire de réputation.

***

Le lendemain soir, après avoir fait studieusement ses devoirs, elle entra dans la tour de Gryffondor, trouvant Rémus seul, au coin du feu.
« Où sont-ils ? »
« Sirius aide James à s’entraîner, et Peter les regarde… » dit-il d’un ton
monocorde.
« Dis-moi, tu vas au bal ? »
« Non. »
« Pourquoi ? »
« Je n’en avais pas vraiment envie. »
« Oh… c’est dommage. J’ai entendu qu’Eléanor Meenight avait très envie d’y aller avec toi. »
« Ah. »
« Tu es très éloquent ce soir Rémus », ironisa-t-elle. « Alors ? Tu vas l’inviter ? » continua t-elle avec curiosité.
« Non », soupira-t-il, « je ne peux pas. »
« Pourquoi ? »
« Eléa, je suis un loup-garou », chuchota-t-il.
« Sans blague ? » se mit-elle à rire. « Sérieusement, Rémus, c’est juste un jour par mois, et ce n’est qu’un bal, c’est pas un mariage… »
« Hmpfff… Je ne sais pas… » bougonna-t-il « Hmm... tu es sûr que je lui plais ? »
« Tu es beau garçon, ça serait dommage de ne pas en profiter un peu. » Elle lui fit un clin d’œil.
« Tu serais pas en manque toi ? » rétorqua-t-il.
Eléa éclata de rire. « Invite-la, c’est un ordre. »
« Je verrais… Je suis timide tu sais… »
« Bien ! Dans ce cas-là, je le ferai pour toi ! »
Il écarquilla les yeux « QUOI ?? Non ! Je le ferai… »

Sur ces mots, James, Sirius et Peter entrèrent dans la salle commune, pris d’un fou rire.
« Faire quoi ? » demanda Peter.
« Ahah… c’est un secret entre nous », rétorqua Eléa en se levant.

Le visage de Sirius s’éclaira en voyant son amie, il la prit dans ses bras et l’embrassa, avant de l’entraîner dehors pour une promenade tardive.


***

Little Hangleton, février 1997

Le grand salon du manoir des Jédusor avait du mal à contenir les nombreux Mangemorts qui avaient rejoint le Maître, certains venant de l’autre bout du monde. Autour de la grande table centrale, siégeait le noyau dur, c’est-à-dire les principaux dirigeants d’Angleterre et ceux représentant leurs pays respectifs. Ils faisaient le point sur les diverses actions contre les Moldus intentées de par le monde et peaufinaient leur stratégie de domination du monde des Sorciers. Voldemort savait qu’il lui faudrait éliminer Dumbledore mais surtout Harry Potter si il voulait avoir une chance d’accéder à son but, et pour cela, il allait avoir besoin d’une aide extérieure. Son armée de Mangemorts commençait à être assez conséquente mais il allait devoir faire appel à d’autres forces supérieures, des forces maléfiques qu’il allait devoir invoquer et convaincre de le soutenir. Il savait que le temps était son meilleur allié et il n’était pas vraiment pressé finalement, et puis chaque Moldu qui tombait était déjà une petite victoire et cette guerre parallèle dans ce monde qu’il détestait contribuait à occuper l’Ordre du Phénix pendant qu’il pourrait continuer son œuvre dans le monde des ténèbres sans trop se faire remarquer.

Eléa se rapprocha davantage de Lucius en faisant glisser doucement sa chaise et lui murmura alors que Bellatrix lui lança un regard désapprobateur :
-Je m’ennuie… Il me fatigue avec ses créatures marines… Il va bientôt se mettre à compter leurs branchies si ça continue, c’est d’un soporifique…, soupira-t-elle en bâillant.
Lucius ne put s’empêcher d’esquisser un sourire, amusé par la spontanéité de sa compagne.
-Patience chaton… C’est plutôt intéressant, je ne savais pas qu’il pouvait exister de telles créatures peuplant les fonds sous-marins…, répondit-il à moitié sérieux et à moitié sarcastique alors qu’il était en train de dessiner des petites maisons sur son parchemin pour s’occuper.

Sa main posée nonchalamment sous son menton pour soutenir sa tête qui paraissait trop lourde, Eléa regarda du coin de l’œil les traits réguliers que Lucius s’efforçait de tracer méticuleusement avec sa plume. Soudain, elle lui prit la plume des mains et dessina sur son parchemin un cœur avec inscrit au milieu « L+E » et elle lui adressa un grand sourire rayonnant.

Il faisait déjà nuit depuis un bon moment quand la réunion se termina finalement. Eléa et Lucius étaient remontés dans leur chambre fêter la fin des longues heures d’ennui à leur façon…

-Tu n’es qu’une gamine tu sais…, souffla Lucius à son oreille tout en lui caressant le dos d’une main.
-Quoi ? demanda-t-elle surprise relevant la tête de sa poitrine pour le regarder dans les yeux.
-Dessiner un cœur comme une adolescente pendant une réunion d’une extrême importance, ce n’est plus de ton âge…, expliqua-t-il.
-J’ t’en prie ! s’esclaffa-t-elle. Qui était en train de s’ennuyer autant que moi et qui tuait le temps en dessinant des petites maisons ?! Et puis, j’ai perdu seize ans de ma vie Lucius… Ma vie s’est arrêtée quand je suis rentrée à Azkaban, j’ai pris du retard…, termina-t-elle la mine un peu triste.
-Tu marques un point amour, je suis désolé, s’excusa Lucius l’embrassant sur le front. Et puis, je te taquinais, c’est ce côté que je préfère en toi, tu le sais bien…
Elle reposa sa tête sur sa poitrine, il ne la voyait pas mais il savait qu’elle souriait.

-Lucius…, reprit-elle quelques minutes plus tard.
-Mmm…
-La semaine prochaine, c’est la Saint Valentin…, poursuivit-elle toujours un large sourire aux lèvres.
-Et alors mon cœur ? Tu veux que je t’envoie une carte pour l’occasion ? demanda-t-il un brin railleur.
Elle se mit à rire doucement et releva à nouveau la tête pour plonger ses yeux bleus dans les siens un peu plus gris.
-Pourquoi pas… Mais je voudrais surtout qu’on passe cette journée rien que toi et moi, loin d’ici…, dit-elle tout à coup sérieuse.
-Et on irait où chaton ? Tu sais qu’en tant que fugitifs, on est plutôt traqués et recherchés dans le coin…
-Trouve quelque chose, je t’en prie… Je n’en peux plus de rester ici… Et puis, je risque de m’absenter quelques jours après…, annonça-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure.
-Tu n’abandonnes pas, hein ?…, soupira-t-il.
-Tu sais bien que non, je ne peux pas. Il faut que je sache, que je la vois. On en a déjà assez discuté…, expliqua-t-elle.
-Je sais amour… Je te promets qu’il n’y aura que toi et moi…, termina-t-il capturant ses lèvres dans les siennes.

***

Poudlard, 14 février 1978

Le matin du samedi quatorze février, une grande excitation régnait lors du petit déjeuner, chaque élève guettait l’arrivée du courrier et son lot d’enveloppes roses en forme de cœur et de chocolat. Eléa entra un peu endormie dans la Grande Salle et marqua un temps d’arrêt, avant de remarquer que les tables s’étaient mélangées, afin que les couples puissent être ensemble. Elle se dirigea vers sa table, à laquelle étaient déjà assis Lily et James, jeta un coup d’œil furtif à la table des Serpentard, Lucius n’était pas encore là. Elle prit place à côté de Sirius qui glissa « malencontreusement » sa main sur sa cuisse, ce qui fit apparaître un large sourire sur son visage, puis elle commença à manger, mais la vue de Miss et Mister Perfection s’embrassant sans retenue lui coupa un peu l’appétit et elle se contenta de boire lentement son jus de fruit.
Soudain, un bruit sourd résonna et une centaine de hiboux se mit à survoler la Grande Salle décorée pour l’occasion de cœur roses en fumée rose flottant sous le faux ciel ensoleillé. Les volatiles distribuèrent leur courrier et un hibou déposa devant Eléa une magnifique rose violette, pratiquement noire, elle se tourna surprise vers Sirius.
« On avait dit pas de cadeau ! »
« C’est juste une rose ! » répondit-il avec son sourire le plus charmeur.
« C’est déjà beaucoup ! Elle est très rare… » Elle porta la rose à son nez et ferma les yeux, elle sentait tellement bon.
Elle regarda Sirius et lui donna un long baiser, sous les yeux surpris de Lily, Rémus et Peter. James les regarda froidement et les interrompit.
« Devant tout le monde Eléa ? Tu n’as pas peur ? » Ils cessèrent de s’embrasser et regardèrent James qui, se décalant vers la droite, reprit : « Malfoy a l’air d’avoir du mal à digérer son porridge… »
Sirius se leva de table brusquement et regarda son meilleur ami dans les yeux.
« Tu as vraiment le chic pour gâcher les bons moments. »
Il quitta la Grande Salle en trombe. Interdite, Eléa jeta un air dégoûté à James, puis suivit Sirius, sa rose à la main, en courant.
Elle réussit à le retrouver près de la bibliothèque.
« Sirius, attends ! » Il s’arrêta net.
« J’ai besoin de rester seul Eléa », dit-il d’un ton las.
« Non, c’est faux. » Elle l’embrassa, « écoute on ne va pas se gâcher cette journée, Ok ? »
« Je suis désolé… c’est juste que j’en ai assez, c’est tout ».
Elle lui caressa tendrement les cheveux et plongea ses yeux bleus dans les siens et lui susurra à l’oreille.
« Si on allait faire un tour dans ta chambre ? Elle doit être vide à présent… »
Il sourit malicieusement et la prit par la main, en direction de la tour de Gryffondor.

***

Les deux amants étaient enlacés sur le lit de Sirius, Eléa, assise sur lui, enleva sa chemise et lui mordilla les mamelons, puis l’embrassa dans le cou tandis qu’il caressait doucement ses formes rebondies. Elle revint sur ses lèvres entrouvertes et y glissa sa langue, douce et joueuse, il commença à lui déboutonner son chemisier lorsque la porte de la chambre s’ouvra à la volée.
« … blague stupide », finit Rémus en s’immobilisant à la vue du couple stoppé net dans son action. « Désolé », dit-il embarrassé.
« C’est pas grave », articula Sirius plutôt contrarié.
« J’ai vraiment la poisse », pensa Eléa qui s’assit sur le lit, dépitée.
« Il va falloir penser à un code… sérieusement », soupira Rémus.
« Ce n’est pas une mauvaise idée », dit Eléa avec humeur.
« Qu’est-ce qui se passe ? Vous avez l’air contrarié », remarqua Sirius en observant ses amis.
« James a reçu une carte de Saint Valentin assez explicite de la part d’une autre fille » expliqua Peter, « du coup Lily a des doutes sur sa fidélité ».
« C’est ridicule, il est fou d’elle ! » s’exclama Sirius.
« Certains ont un sens de l’humour assez étrange », s’indigna Rémus.
« Il ramasse ce qu’il a semé », trancha Eléa. Les trois hommes la regardèrent froidement. « Hey ! Ne me regardez pas comme ça, c’est pas moi qui ai envoyé la carte ! » Elle se leva et embrassa Sirius : « à tout à l’heure ».
Elle se dirigea vers la porte et avant de sortir se tourna vers Rémus.
« Tu viens au bal finalement ? »
Il rougit légèrement « Euh… oui ».

Elle lui fit un clin d’œil et sortit de la tour pour se diriger vers les cachots, Severus devait lui fabriquer son parfum, à base de vanille, musc et quelques autres épices. En chemin, elle croisa James, bougonnant tout seul et Eléa se félicita d’avoir envoyé cette carte qui avait eu l’effet escompté.

***

Eléa entra dans la salle commune des Serpentard et repéra Severus et son amie, elle s’approcha d’eux, il se leva et l’embrassa sur le front.
« Je te présente Sarah. »
La jeune femme brune aux yeux noisettes était belle, la peau pâle ponctuée de tâches de rousseur et elle la regardait avec méfiance.
« Bonjour », dit-elle froidement.
« Bonjour », rétorqua Eléa sur le même ton tout en pensant : « tu me piques mon meilleur ami, fais-le souffrir et tu souffriras. »
Un silence gêné s’installa. Severus se tourna alors vers Eléa : « accompagne-moi, j’en ai fait plusieurs, tu choisiras. »
Ils retournèrent en direction des dortoirs et se retrouvèrent nez à nez avec Lucius, qui s’adressa à Severus.
« Puis-je te l’emprunter quelques minutes ? » Sa voix était beaucoup trop calme.
« Bien sûr », répondit-il pris par surprise.

Lucius prit Eléa par la main et la conduisit fermement dans une des pièces d’études, il ferma la porte et s’avança vers elle d’un air hautain et froid, menaçant. Le cœur d’Eléa commença à battre de plus en plus fort, elle recula d’un pas et se trouva plaquée contre la paroi de pierre de la pièce. Il s’approcha d’elle et prit appui de sa main gauche sur le mur, frôlant le visage d’Eléa. Il se pencha, elle pouvait sentir son souffle chaud sur elle, et il planta ses yeux d’acier dans les siens. Elle avait peur, pour la seconde fois, elle tremblait devant lui.
« Tu es avec Black ? Tu sors avec ce traître ? »
Elle se ressaisit : « Oeil pour œil… Black pour Black ». Elle voulut partir mais il l’en empêcha et la plaqua contre le mur.
« Je n’ai pas de sentiment pour Narcissa… contrairement à ce que tu sembles ressentir pour lui… »
Il était furieux, il se contenait tant bien que mal, elle pouvait le sentir et étrangement elle ne pouvait se retenir d’en éprouver du plaisir. Elle avait détourné son regard du sien.
« REGARDE-MOI ! » cria-t-il, la faisant sursauter. Elle tourna vers lui un regard empli de larmes.
« Oui… oui, j’ai des sentiments pour lui », soupira-t-elle « Je suis désolée Lucius, mais je ne pensais pas que cela arriverait… » Des larmes commençaient à couler sur ses joues.
« A la seconde où je t’ai laissée, tu as pensé à lui », siffla-t-il.
« Non, c’est faux. Mais je ne peux pas vivre sans homme à mes côtés, tu ne peux pas me demander d’attendre sagement que tu aies un moment à m’accorder. »
Il se recula et l’observa. « Tu es amoureuse ? Tu l’aimes autant que tu m’as aimé ? » Il tremblait de rage ou d’émotion, elle ne pouvait le dire, peut-être les deux.
« Oui je suis amoureuse de lui… c’est différent de notre amour, je n’ai jamais cessé de t’aimer, jamais je ne pourrais… » Sa voix se brisa. « Tu n’as pas le droit de me blâmer pour les conséquences de tes choix. »

Ils restèrent un moment dans le silence puis elle le regarda timidement et il la laissa partir. Elle rejoignit alors Severus, encore tremblante qui la réconforta tendrement et la divertit en lui montrant les divers parfums et onguents qu’il avait créés pour elle
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MessagePosté le : 10 Nov 2004 23:13
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Poudlard, 14 février 1997

Une effervescence toute particulière régnait dans la Grande Salle en ce jour de la Saint Valentin. Les collaborations inter-Maisons portaient leurs fruits et les élèves des différentes Maisons se mélangeaient à présent facilement et en toute amitié. Même les Serpentard n’hésitaient plus à se montrer fraternels, bien que les anciens faisaient cependant toujours un peu de résistance, même si Draco Malfoy, depuis quelques semaines, semblaient moins enclin à provoquer les Gryffondor en général, et Ron et Harry en particulier. Malfoy arrivait fréquemment dans la Grande Salle, l’air nonchalant, les mains dans les poches de sa cape, et s’asseyait lourdement à la table de sa Maison pour lire un magazine. Ses gardes du corps, Crabbe et Goyle, n’étaient jamais loin mais il leur confiait souvent, pour pouvoir se retrouver seul et avoir la paix, des missions stupides, comme compter le nombre de fois où Miss Teigne se passait la patte derrière l’oreille gauche…

Des cœurs rouges flottaient un peu partout dans la Grande Salle et quand on les crevait, il en sortait soit une senteur parfumée de rose, soit un petit oiseau qui gazouillait brièvement avant de s’envoler et de disparaître laissant derrière lui une traînée de fumée sur laquelle on pouvait demander à ce qu’il y soit écrit le nom de l’être aimé, suivi d’un petit message.

Au déjeuner, la Grande Salle fut envahie d’hiboux qui vinrent porter des messages d’amour aux élèves ainsi que divers cadeaux. Harry fut enchanté de découvrir que Ginny lui avait fait parvenir par Hedwige un cœur en chocolat avec leurs prénoms inscrits et mêlés dessus et il lui avait, pour sa part, écrit une lettre d’amour qu’il avait mis presque la nuit à rédiger. Ron et Luna s’étaient promis de ne pas se faire de cadeaux car Luna trouvait ce genre de fête complètement stupide et principalement commerciale, destinée à fatiguer ces pauvres hiboux et enrichir les vendeurs de babioles toutes les plus stupides les unes que les autres qu’elle qualifiait de « cucul la praline ». Elle avait même refusé qu’avec Ron, ils aillent le week-end précédent à la sortie organisée au Pré-au-lard sous l’étroite surveillance des professeurs de toute l’école, arguant du fait qu’ils avaient mieux à faire que de dépenser leurs Gallions dans de telles mièvreries. Si Ron avait fait une moue boudeuse dans un premier temps en regardant ses amis partir d’un air enjoué au village, Harry l’avait trouvé, en rentrant, dans la salle commune l’air béat, un sourire jusqu’aux oreilles et il n’avait pas eu besoin que son meilleur ami lui explique cet état d’euphorie pour comprendre, lui même ayant expérimenté le même état second il y a une dizaine de jours, bien qu’il n’en avait parlé à personne, et certainement pas à Ron…

Il leur restait à supporter le cours du professeur Trelawney avant de pouvoir enfin penser à s’amuser au bal de la Saint Valentin. Hermione rejoignit la table des Gryffondor et s’effondra sur le banc, à côté de Harry.
-T’étais où ? lui demanda Ron tout en lui tendant une assiette pleine des victuailles préparées pour eux ce midi par les elfes de Poudlard.
-Merci… et ça ne te regarde pas…, lui répondit-elle en se jetant sur la nourriture, visiblement affamée.
-Ca va… pas la peine de me parler comme ça…, râla Ron lui jetant un regard noir.
Elle lui rendit le même regard menaçant et posa brutalement sa fourchette dans son assiette faisant sursauter Harry.
-Je te réponds Ron, c’est tout. Tu as posé une question, j’ai répondu, pas la peine de monter sur tes grands chevaux !
-Ce n’est pas moi qui monte sur mes grands chevaux depuis quelques temps ‘mione !
-Bravo… tu viens de me couper l’appétit…, souffla-t-elle se levant et se dirigeant vers la sortie.
-Tu ne peux pas te taire de temps en temps Ron…, soupira Harry se levant à son tour pour aller rejoindre Hermione.
-C’est vrai Ron, tu es pénible quand tu t’y mets, acquiesça Ginny jetant à son frère un regard navré.
-Quoi ?? Qu’est-ce que j’ai encore fait ?!
-Hermione ne va pas bien depuis quelques temps au cas où tu le l’aurais pas remarqué ! Tu pourrais la laisser tranquille et la ménager, c’est tout…, expliqua Ginny.
Ron haussa les épaules avec une grimace et tourna son regard vers Luna qui n’avait pas levé son nez de la Gazette du sorcier.

Harry accéléra le pas afin d’intercepter Hermione qui s’apprêtait à aller s’enfermer dans la bibliothèque.
-Hermy, attends… Parle-moi, je t’en supplie…, la pria Harry l’attrapant par la main.
-Qu’est-ce qu’il y a Harry…, soupira-t-elle s’arrêtant pour lui faire face. Ron m’a énervé c’est tout…
-Je ne te parle pas de Ron. Ron t’a toujours énervé, ce n’est pas nouveau… Je te parle de toi, tu ne vas pas bien et j’aimerais que tu me parles… Tu peux tout me dire tu sais, tu es ma petite sœur…, tenta-t-il essayant de la regarder dans les yeux alors qu’elle baissait la tête.
-Je… je n’ai rien de spécial à te dire Harry…, mentit-elle levant les yeux. Je vais bien, un feu fatiguée, mais ça va…
-Ce n’est pas vrai Hermy, tu ne vas pas bien…, soupira Harry. Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu avais raté le dernier devoir d’histoire ? Pourquoi est-ce que tu as répondu sur ce ton au professeur Lupin la dernière fois ? Pourquoi est-ce qu’on ne te voit pratiquement plus ? Est-ce que Malfoy t’ennuie ? Y’a quelque chose que tu voudrais me dire et tu n’oses pas ? Est-ce que tu n’arrives pas à refaire surface ? Et ce serait compréhensible…
-Je… j’ai eu du mal c’est vrai, mais ça va maintenant, je te le jure Harry… Malfoy ne m’ennuie pas, non… Ne t’inquiète pas…
-Si, je m’inquiète, justement…

Elle esquissa un sourire, elle aurait tant voulu tout lui dire, tout lui raconter. La conversation qu’elle avait entendue, son mal-être, ses incertitudes, son sentiment d’abandon, l’épisode au lac, l’ombre et les secousses inquiétantes, ses sentiments pour Malfoy, son trouble quand elle était en sa présence… Mais elle ne le pouvait pas, pas maintenant, elle ne voulait pas, c’était trop tôt… Il fallait qu’elle démêle d’abord sa vie avant de pouvoir la livrer à quiconque… Elle ne pouvait pas lui parler de Draco, ils se détestaient, il ne comprendrait pas… Elle soupira, et se réfugia un instant dans les bras de son meilleur ami afin d’y recevoir un câlin réconfortant. Elle relâcha son étreinte et déposa un tendre baiser sur la joue d’Harry.

-Merci Harry, je t’aime tu sais…, déclara-t-elle.
-Je t’aime aussi Hermy…, répondit-il quelque peu soulagé tout en la regardant partir en direction de la bibliothèque.

Elle posa son sac sur une chaise, près de la fenêtre et regarda un instant les nuages qui étaient très nombreux aujourd’hui, et ils semblaient danser, s’accorder un ballet régulier dans le ciel avant d’apporter de la pluie, ou de la neige, elle ne savait pas trop, il faisait froid mais pas autant qu’il y a quelques semaines, peut-être de la neige fondue alors…

Elle soupira en s’asseyant près de la table se trouvant non loin de la cheminée. Elle soupirait beaucoup ces derniers temps, trop en fait… Elle sortit son livre d’Arithmancie qu’elle referma rapidement, et décida de sortir un parchemin vierge qu’elle regarda un instant, hésitante. Elle n’avait jamais fait ça auparavant, et à vrai dire elle n’avait jamais compris les nombreuses jeunes filles qui le faisaient régulièrement. Elle décida de contourner le ridicule de la situation et prit une profonde inspiration, posant sa plume sur le morceau de parchemin.

« Ma chère Maman,

J’ai décidé de t’écrire pour ne pas avoir à écrire à un stupide journal qui pourrait tomber entre de mauvaises mains. C’est vrai, c’est stupide d’écrire à un journal. D’accord, c’est encore plus stupide d’écrire à une personne qui n’est plus… Maman… Tu me manques… beaucoup… Il n’y a pas un jour sans que je ne pense à toi. Tu embrasseras papa pour moi, et tu lui diras combien je l’aime, je crois que je ne lui ai pas assez dit quand j’en avais encore l’occasion… Je n’arrive pas à sortir du gouffre qui semble me tirer vers le bas, on ne m’y aide pas non… Maman, si tu avais entendu… Je les ai surpris, ils ont parlé de moi, de toi, de papa, de vous, de nous… J’avais confiance en lui, je croyais que le professeur Dumbledore nous protégerait toujours, je croyais qu’il… Je n’arrive même pas à décrire ce que je ressens tellement je suis déçue… Ils m’ont menti… « Ils ». Qui était dans le coup ? Qui a joué ma vie ? Qui a décidé ça… Que vous ont-ils dit à papa et à toi ? Je ne me connais plus, je ne me connais pas. Je ne sais pas qui je suis, d’où je viens, et qui m’a mise au monde… En tout cas, j’ai été heureuse avec vous. Mon enfance a été merveilleuse, j’ai des souvenirs dans mon cœur qu’on ne pourra jamais me voler. On m’a volé la vérité sur mes origines, mais ces années à vos côtés resteront à tout jamais en moi. Je promets d’essayer de ne plus pleurer. Je promets de ne jamais vous oublier, papa et toi. Je promets de la retrouver, je veux savoir. Tu restes ma seule et unique maman, elle ne pourra jamais te remplacer, je te le promets. C’est terrible maman, je ne peux en parler à personne, même pas à Harry. J’ai voulu lui en parler des milliers de fois, mais je ne peux pas, je dois attendre.

Maman… J’aimerais tellement que tu sois encore là… Il y a ce garçon, et j’aurais tellement voulu t’en parler. Je ne peux pas non plus confier mes sentiments à mes amis, ils ne comprendraient pas. Je suis seule face à mes ambiguïtés, face à mes choix, mes décisions. Que dois-je faire ? A-t-il vraiment changé ? Est-il sincère ? Ou est-ce qu’il m’utilise ? C’est la Saint Valentin aujourd’hui… Je devrais pleurer sur mon sort, sur le fait que je suis seule alors que mes amis sont tous heureux en amour, mais je sais que je ne suis pas seule, je sais que je n’aurais qu’un mot à dire, qu’un geste à faire pour ne plus être seule, mais je n’y arrive pas, c’est difficile, je n’ose pas, j’ai peur… Est-ce que lui fera un geste aujourd’hui ? Je ne sais pas, on est tellement différents… Je crois, je le connais, je commence à le connaître, il fera quelque chose, immanquablement, il va agir et je ne sais pas comment je vais réagir… Enfin si, je le sais, et c’est ce qui m’effraie le plus… Je te raconterai, je te le promets…

Avec tout mon amour, Hermione. »


***

Little Hangleton, 14 février 1997

La matinée était déjà bien avancée quand Eléa se réveilla et elle s’étira comme un chat avant de découvrir une rose rouge et une lettre pliée sur l’oreiller vide de Lucius. Elle esquissa un sourire, portant la rose à son nez afin de s’imprégner de sa senteur, et elle déplia la lettre découvrant ces quelques mots mais qui suffirent à faire bondir son cœur dans sa poitrine : « Joyeuse Saint Valentin mon amour. Rejoins-moi dans le parc derrière le manoir, près du bosquet. LM. »

Elle se leva d’un bond du lit et elle se prépara en un temps record, enfilant une robe longue, des bottes hautes à talons et sa cape noire. Elle lissa ses cheveux d’un coup de baguette magique, sans oublier de dessiner ses yeux d’un trait d’eye-liner noir faisant ressortir leur profondeur marine. Elle se regarda dans le miroir, plutôt satisfaite de l’image qu’il renvoyait, et claqua des doigts terminant sa toilette par une fine couche de rouge à lèvres assorti à sa robe.

Elle descendit l’escalier moins d’un quart d’heure après et Bellatrix lui lança, dans le hall, avant qu’elle ne sorte :
-Ce n’est pas carnaval Eléa, tu t’es trompée de semaine !
-Va te faire foutre ! lui répondit Eléa avant de claquer la porte sans même lui jeter un regard.
Elle n’allait certainement pas laisser cette garce lui gâcher sa journée qui s’annonçait radieuse et amoureuse au bras de l’homme qu’elle aimait.

Elle fit rapidement la tour du manoir et aperçut Lucius qui se tenait debout près du bosquet, l’air songeur. Il sembla avoir perçu sa présence car il se retourna avant qu’elle ne lui saute au cou.
-Joyeuse Saint Valentin à toi aussi mon amour…, lui murmura-t-elle à l’oreille les bras autour de son cou.
-Tu as trouvé la lettre à ce que je vois, et tu n’as pas perdu de temps pour descendre ! La rose avait des petites copines, mais c’est tout ce qu’il reste d’elles…, déclara-t-il en ouvrant ses mains, et elle y découvrit des pétales rouges.
-Oh Lucius, tu t’en es souvenu…, déclara-t-elle, émue tout en prenant les pétales dans ses mains.

Eléa avait en effet toujours eu l’habitude quand on lui offrait des roses d’arracher tous les pétales pour les laisser s’envoler au gré du vent. Elle ouvrit ses mains et laissa les pétales rouges virevolter, guidés par le léger vent. Elle se rapprocha de Lucius et lui mit à nouveau les bras autour du cou avant de l’embrasser tendrement. Il glissa à son tour ses mains autour de ses fines hanches et entreprit d’approfondir le baiser alors qu’elle passa une main dans ses longs cheveux blonds. Le vent se mit soudainement à changer de direction et les pétales revinrent dans leur direction tandis qu’Eléa sentit un des pétales égaré lui caresser la joue. Elle rompit le baiser et ils se mirent à rire par le brusque changement météorologique.
-Je crois que le Maître s’entraîne à contrôler les éléments chaton…, murmura Lucius trouvant l’idée plus que brillante. Tu es prête pour la surprise ? ajouta-t-il.
Elle acquiesça, les yeux brillants et il la prit à nouveau dans ses bras, lui chuchotant à l’oreille.
-Ferme les yeux…

Elle s’exécuta en souriant et un vertige s’empara d’elle alors que la tête lui tournait. La sensation n’était cependant pas désagréable et elle dut même avouer que la chaleur qui envahit son corps lui procura un certain plaisir alors qu’un frisson la pressa davantage contre Lucius. Son monde intérieur s’arrêta de tourner et elle sentit Lucius desserrer son étreinte alors qu’il lui murmura à nouveau :
-Tu peux ouvrir les yeux…

Elle ouvrit lentement les yeux avant de les écarquiller, réalisant l’endroit dans lequel elle se trouvait. Elle semblait avoir perdu l’usage de la parole et elle reprit son souffle, se retournant pour vérifier qu’elle ne s’était pas trompée et qu’elle ne rêvait pas. Mais non, la « Grande Dame de fer » se dressait bien en face de ses yeux qui s’embuèrent de larmes alors qu’elle étouffa un sanglot, faisant quelques pas sur le champ de Mars en direction de la Tour Eiffel. Elle se retourna afin de faire face à Lucius et elle éclata en sanglots dans ses bras.

-Hey…, murmura-t-il lui caressant le dos, c’était censé te faire plaisir…
-Mais ça me fait plaisir ! s’empressa-t-elle de le rassurer le visage ruisselant de larmes de joie. Lucius… Paris ! C’est le plus beau cadeau… Paris…, bafouilla-t-elle hésitant entre continuer de pleurer bêtement ou éclater de rire. Ca fait… je ne sais pas, ça fait…
-Je sais… près de vingt ans que tu n’y étais pas retournée… Je suis content que ça te fasse autant plaisir Eléa… J’avais hésité avec les Tropiques mais je sais que tu n’aimes pas particulièrement la chaleur, plaisanta-t-il un petit sourire en coin.
Elle se mit enfin à éclater de rire et il poursuivit :
-Il faut que tu me fasses visiter maintenant, je ne connais pas cette ville…
-Oui, bien sûr ! J’ai tant de choses à te montrer ! commença-t-elle d’un air enjoué et excité lui prenant la main alors qu’ils commencèrent à remonter le champ de Mars. Il faut que tu vois les Champs Elysées, la Place de la Concorde, le jardin des Tuileries, le quartier latin, celui des Halles, Notre Dame, le Sacré Cœur, les quais de Seine… Et, oh Lucius ! Dans le quartier de Montmartre, il y a cette place magnifique, invisible pour les Moldus, où les Sorciers français montent à longueur d’année des spectacles magnifiques empreints de leur histoire ! Non, c’est une mauvaise idée… On est recherché, on ferait mieux de rester dans le monde des Moldus… Tu veux commencer par quoi ? La Place de l’Etoile, l’Arc de Triomphe, je crois que c’est le mieux… Après, on redescendra par les Champs Elysées…

Elle ne semblait plus pouvoir s’arrêter tellement elle débordait d’entrain et de bonne humeur, et Lucius l’attrapa par la taille esquissant un sourire, ravi de la voir si heureuse et de pouvoir lui faire oublier le temps d’une journée ses préoccupations et les sombres heures qui les attendaient.

***

Poudlard, 14 février 1978

Sirius attendit Eléa à l’entrée de sa salle commune. Lorsqu’elle descendit les escaliers, elle le vit, de dos, discuter avec Rémus ; il était tellement beau, il avait fait un effort et portait un costume noir, sans cravate, il était terriblement séduisant. Rémus la vit et fit signe à Sirius de sa présence, il se retourna et marqua un temps d’arrêt. Elle n’avait pas lésiné sur sa toilette. Elle portait un corset en soie sauvage noir, à fines bretelles et lacé dans le dos, sur une jupe à tournure, de la même étoffe, ses cheveux étaient relevés en chignon et des fines boucles descendaient sur sa nuque. Il s’approcha d’elle et la prit par la main.
« Tu es… je ne trouve pas les mots », souffla-t-il.
« Merci… tu l’es aussi », sourit-elle. « Lily et James ne nous accompagnent pas ? » fit–elle semblant de s’inquiéter.
« Ils se retrouvent là-bas ».

Ils se dirigèrent vers la Grande Salle laissant Rémus attendre sa compagne qui n’avait pas fini de se préparer. Il la regarda, intrigué, puis lui demanda pourquoi elle portait des corsets et des robes d’une époque passée. Elle lui expliqua qu’elle adorait la sensation des corsets et que la mode de la fin du dix neuvième siècle était sa passion, elle faisait elle-même la plupart de ses tenues. Il l’avait regardée, admiratif, ce qui la fit rire, car pour une sorcière il était vraiment facile de les confectionner, il suffisait de connaître le « truc ».
Ils arrivèrent enfin dans la Grande Salle, qui était plus décorée que dans la journée, un somptueux banquet était dressé et des pétales de roses rouges tombaient du faux ciel sans jamais arriver jusqu’au sol. La lumière était tamisée, l’ambiance feutrée, toute l’école était invitée mais seules les sixième et septième années n’avaient pas de couvre feu, les autres élèves devaient rentrer dans leurs dortoirs à minuit.
Ils passèrent la soirée à manger, discuter avec les autres couples, James et Lily s’étaient retrouvés mais ils étaient toujours contrariés. Eléa pouvait sentir de temps en temps le regard de Lucius sur elle et elle essayait de passer outre. Severus et Sarah flirtaient dans un recoin sombre de la salle, à l’abri des regards. Plus la soirée passait plus elle avait envie d’être seule avec Sirius. Minuit arriva et les cinq premières années quittèrent la salle à regret. Sirius et Eléa dansaient l’un contre l’autre lorsqu’il lui susurra à l’oreille :
« J’ai une surprise pour toi… Que dirais-tu de nous éclipser rapidement ? »
« Avec plaisir… » Il lisait dans ses pensées, se dit-elle.

Ils montèrent plusieurs étages, elle commençait à fatiguer et s’apprêtait à lui demander où il l’emmenait lorsqu’il s’arrêta devant une grande porte massive. Il tira de sa poche un bandeau en velours noir et lui banda délicatement les yeux. Il ouvrit la porte et elle sentit la chaleur de l’âtre arriver jusqu’à elle alors que l’odeur de cheminée était mêlée à celle des roses laissant une atmosphère plus qu’agréable. Il se mit derrière elle et lui enleva son bandeau, tout en l’embrassant délicatement dans le cou.
L’endroit était magnifique, les murs blancs reflétaient le rougeoiement des flammes, d’épais tapis recouvraient le sol et un grand lit occupait la pièce.
« C’est magnifique… Sirius, où sommes-nous ? » s’extasia-t-elle.
« Dans le château », répondit-il simplement tout en enlevant la veste de son costume. « Champagne ? » Elle acquiesça et il lui tendit une coupe dans laquelle pétillait le liquide doré.
« A nous ! » dit-elle.
Ils burent une gorgée et s’embrassèrent tendrement. Il se pressa contre elle et posa son verre sur un petit guéridon. Il commença à délacer son corset avec difficulté. Elle eut un petit rire.
« Tu n’y arriveras pas… » plaisanta-t-elle.
« Ah oui tu crois ? »
« On ne risque pas d’être interrompus ? Je veux dire… »
« Non », coupa-t-il, « peu de gens connaissent l’existence de cette pièce. Fais-moi confiance. » Puis il essaya à nouveau d’ôter son corset, sans succès.
Impatient, il prit sa baguette magique et d’un mouvement Eléa se retrouva nue et étouffa un cri de surprise. Il lui fit son sourire le plus ravageur.
« Tu disais ? »
Elle recula et s’allongea lascivement sur le lit, appuyée sur ses avants bras.
« Joli… Je dois dire que tu m’as surprise… »
Il se pencha vers elle mais elle le stoppa avec son pied et le fit reculer.
« Je te rappelle que tu n’es pas armée, » la défia-t-il.
« Je te rappelle que je n’ai pas besoin de baguette pour beaucoup de choses », murmura-t-elle.

Elle passa son pied sous sa chemise et caressa son torse, d’un regard elle la déboutonna, son pied glissa jusqu’à sa ceinture, puis plus bas, caressant son entrejambe, d’un geste sec sa ceinture s’envola à l’autre bout de la pièce et il enleva le reste de ses vêtements pendant qu’elle l’observait avec envie.
Il saisit son pied et l’embrassa, puis fit remonter sa bouche, puis ses mains sur ses cuisses, il lécha son nombril et joua avec ses seins, les titillant, les pétrissant, arracha à Eléa des gémissements de plaisirs. Il revint sur ses lèvres et leurs langues se caressèrent doucement, il mordit sa lèvre inférieure puis sourit, il parcoura son corps qu’il couvrit de baisers et de légères morsures, puis il disparut entre ses cuisses. Sa langue s’attardait inlassablement sur le petit gonflement de son intimité, elle gémit plus fort, enfonçant ses mains dans ses cheveux, se mordant la lèvre de plaisir, il accéléra son mouvement, elle s’arqua sous ses baisers et jouit, haletante. Elle essaya de reprendre sa respiration mais il embrassait son cou maintenant, le léchait et elle le sentit enfin en elle, il gémit alors qu’il commençait un long mouvement de rein, elle enfonça ses ongles dans son dos et le fit rouler sur le dos. A califourchon elle prit le relais et se pencha vers lui pour l’embrasser, tandis que ses reins prenaient un rythme infernal et qu’elle offrait à son amant sa poitrine qu’il entreprit de pétrir avec un grognement de plaisir. Elle sentit à nouveau une sensation de chaleur dans son bas ventre, des bouffées de chaleur envahirent son corps et ses coups de reins se firent plus violents, il saisit ses fesses qu’il massa, suivant son rythme, ils gémirent ensemble dans un dernier mouvement. Elle s’allongea sur lui épuisée, la respiration difficile, il la prit dans ses bras et l’embrassa. Ils se couchèrent sur le côté, leurs visages face à face, les yeux dans les yeux, il lui caressa le visage, et sans dire un mot, ils s’endormirent.


***

Poudlard, 14 février 1997

La fin des cours en ce vendredi placé sous le signe de l’amour fut accueillie avec une joie incommensurable pour les élèves qui se dépêchèrent de rejoindre leurs salles communes respectives afin de se préparer pour la soirée organisée pour l’occasion. Hermione était sortie la première du cours du professeur Trelawney, mais elle traînait à présent les pieds pour rejoindre sa chambre. Elle n’avait pas vraiment envie de se faire belle, de se préparer pour aller à cette soirée, elle n’avait pas réellement de rendez-vous, et même si elle avait promis à Harry de lui accorder une danse, elle était sûre que cette soirée allait être d’un ennui mortel, surtout si on n’avait pas de Valentin avec qui passer une soirée romantique.

Elle s’apprêtait à monter l’escalier menant à la tour des Gryffondor quand une main lui attrapa le poignet l’entraînant à l’écart. Elle s’écarta violemment et regarda, ahurie, Crabbe et Goyle qui se tenaient devant elle.
-Ca va pas la tête ?! Je vous interdis de me toucher, espèces de grosses brutes ! hurla-t-elle frottant son poignet douloureux.
-C’est de la part de Draco, expliqua Goyle lui tendant un mot plié en quatre. Si tu ne viens pas au rendez-vous, il a dit que tu le regretterais amèrement ! ajouta-t-il un brin sadique avec un sourire satisfait.
-Quoi ? demanda-t-elle en prenant le morceau de papier mais ne comprenant pas tout.
-Contente-toi juste de te pointer, espèce de sang de bourbe ! Ce que tu peux être stupide ! cracha Crabbe en s’éloignant avec son comparse alors qu’elle entendait leurs rires résonner dans le couloir.
-Quels cons…, souffla-t-elle interdite regardant d’un air perplexe le mot qu’elle tenait toujours.

Elle le déplia doucement et ne put s’empêcher d’étouffer un petit rire en pensant à la tête des deux abrutis. Elle se calma mais à présent que ce qu’elle espérait et redoutait en même temps était écrit devant ses yeux, elle ne put s’empêcher de commencer à paniquer malgré l’excitation qui la gagnait. Le message dansait devant ses yeux alors qu’elle montait lentement les marches conduisant davantage à un échafaud qu’à sa chambre vu la tête qu’elle faisait. Rien n’était pourtant effrayant dans ces quelques lignes d’une politesse exemplaire : « Hermione, s’il te plaît, retrouve-moi dans une heure dans la Tour d’Astronomie. DM. » Rien n’était effrayant et pourtant, elle tremblait…

Quand elle remonta dans sa chambre, elle fut surprise de la trouver vide et de voir que ses camarades étaient déjà descendues à la fête. Ce n’était pas si surprenant finalement, le bal avait déjà commencé et elle avait bien mis une bonne heure pour digérer la lettre de Draco. Ce dernier devait à présent l’attendre dans la Tour d’Astronomie, à moins qu’il se soit lassé et ait préféré abandonné... Ce serait simple pour elle, il n’aurait pas eu la patience de l’attendre et aurait rejoint Pansy Parkinson à la fête, fin de l’histoire. Elle leva les yeux au ciel et ouvrit son armoire, réfléchissant à ce qu’elle allait bien pouvoir mettre. La porte de sa chambre s’ouvrit alors et Ginny entra, la mine rayonnante.

- Hermione ! Je te cherchais ! On se demandait où tu étais passée. Tu ne descends pas ? Tu n’es pas prête ?? demanda la petite rousse au comble de l’excitation.
- Je ne sais pas quoi mettre, et puis ce n’est pas comme si j’avais quelqu’un à éblouir..., répondit Hermione la moue boudeuse, sur un ton faussement détaché.
- Attends, je vais te trouver quelque chose moi...

Ginny fouilla dans l’armoire et en sortit une robe longue, à manches longues, de différentes couleurs, avec des motifs égyptiens dessus et qui paraissait se porter très près du corps.
- Pas question ! s’opposa Hermione sans discuter en croisant les bras.
- Pourquoi ? Elle te va super bien ! insista Ginny. La seule et unique fois où tu l’as mise, j’ai cru que Ron allait se dévisser la tête à force de se retourner pour te regarder !
- Seule et unique fois, tu viens de bien résumer la situation et tu as même donné la raison pour laquelle cette robe restera dans l’armoire...
- Essaie-la au moins... pour me faire plaisir..., insista davantage Ginny le regard suppliant.
- Si tu veux..., soupira Hermione. De toute façon, je m’en fiche finalement...
- Ton enthousiasme débordant fait plaisir à voir..., déclara Ginny en levant les yeux au ciel.

Hermione refit son apparition une dizaine de minutes plus tard, habillée dans la robe qui lui allait à ravir et qui dessinait ses formes avantageuses. Elle avait lâché ses cheveux et d’un coup de baguette magique, Ginny s’employa à les lui lisser, ajoutant une touche de maquillage légère sur les yeux et sur les lèvres.
- Wow... Parfait ! Tu es splendide Hermione, tu es vraiment très belle tu sais. Tu as tout ce qu’il faut là où il faut... J’aimerais vraiment avoir une poitrine comme la tienne..., avoua la rouquine en jetant un regard dépité à son décolleté.
- Merci, c’est gentil Gin’, mais ce n’est pas moi qui ai un petit ami en attendant...
- Ce soir, la liste de tes prétendants va s’allonger ! Parce qu’au cas où tu ne le saurais pas, tu plais à beaucoup de garçons ‘mionie... C’est juste que tu ne sembles pas les voir... ou que tu ne veux pas les voir...

Hermione haussa les épaules en baissant la tête.
- Bon, on y va ?!
- Je te rejoins Ginny, laisse-moi un petit moment et je descends...
- Comme tu veux... mais tu descends hein ?! Harry m’a dit que tu lui avais promis une danse, il compte sur toi, déclara Ginny posant une main sur la poignée de la porte.
- C’est promis, je descends dans un petit moment..., déclara Hermione lui souriant amicalement et sincèrement.

Ginny acquiesça et lui rendit son sourire avant de sortir. Hermione se laissa tomber sur son lit en soupirant. Elle se demanda si elle devait se rendre au rendez-vous fixé par Malfoy... C’était le soir de la Saint Valentin... Ca aurait été n’importe quel autre jour, elle y serait allée sans crainte et sans arrière pensée, mais pas ce soir. Elle était nerveuse, et elle n’arrivait pas à croire qu’elle était nerveuse à l’idée d’aller retrouver Draco dans un endroit où elle le voyait tous les jours ou presque. Et pourtant, elle ne pouvait pas s’en empêcher.

Elle prit son courage à deux mains et la curiosité l’emporta, la guidant vers la plus haute tour du château. Elle prit une profonde inspiration et poussa la porte de la Tour d’Astronomie. Il était là, il l’avait attendue. Elle fut incapable de dire si elle devait s’en réjouir mais elle esquissa un sourire et le trouva particulièrement charmant dans son costume clair. Elle s’approcha de lui lentement, tout à coup timide, et tenta de justifier son retard.

- Je suis désolée pour le retard. C’est juste que j’avais des... choses à faire...
- C’est pas grave, tu es venue, c’est le principal..., répondit-il faisant à son tour trois pas vers elle avant de lui tendre une rose blanche.
- Merci, elle est très belle..., déclara-t-elle visiblement touchée par son geste.
- C’est toi qui es très belle ce soir, ajouta-t-il la regardant des pieds à la tête et elle se mit à rougir légèrement.

Ils étaient de toute évidence gênés, et elle baissa la tête espérant qu’il trouve rapidement quelque chose à dire ou qu’il fasse un geste avant qu’elle ne s’en aille en courant ou pire qu’elle ne s’évanouisse sur le champ. Elle n’aurait jamais pensé se trouver dans une telle situation face à Draco Malfoy et elle était pratiquement certaine qu’il était en train de penser la même chose qu’elle.

- Tu ne vas pas à la soirée ? demanda-t-il rompant enfin le silence.
- Si, bien sûr..., répondit-elle levant finalement la tête.
- Et... avec qui ?
- Avec personne. Enfin, Neville m’a proposé de l’accompagner mais je n’ai pas vraiment répondu. Je lui ai dit que je le retrouverai là-bas... Et toi ?
- Même chose, j’ai dit à Pansy que je la rejoindrais...
- Oh..., souffla-t-elle fronçant légèrement les sourcils.
- Hermione, je ne suis pas intéressé par Pansy Parkinson, s’empressa-t-il d’ajouter voyant sa tête. Je... Dumbledore me tape sur le système, il a toujours eu le don de m’énerver avec ses airs supérieurs de grand sorcier tout puissant des temps modernes, mais je ne le remercierais jamais assez de m’avoir permis de te connaître vraiment...

Elle esquissa un sourire, la déclaration était touchante mais également plutôt comique, elle se mit à tourner et retourner nerveusement entre ses doigts la rose avant de la poser sur la table la plus proche pour ne pas se piquer avec.
- C’est plutôt une bonne surprise, c’est vrai... Je n’aurais jamais pensé qu’on en serait arrivés là tous les deux..., répondit-elle.
- J’aurais voulu te demander de m’accompagner à la soirée ce soir, mais...
- Je sais...

Leurs regards se croisèrent et elle fut incapable de dire si ce fut lui ou elle qui fit un pas de plus comblant l’espace entre eux, mais tout ce qu’elle savait et tout ce qui importait à présent, c’est qu’elle avait ses lèvres sur les siennes. Il était en train de l’embrasser, un tendre baiser, il avait posé doucement ses lèvres sur les siennes et voyant qu’elle ne l’avait pas repoussé mais qu’au contraire elle avait semblé apprécier, il avait entrepris d’approfondir le baiser et avait glissé sa langue dans sa bouche avant de la saisir par la taille la rapprochant de lui. Les sensations étaient indescriptibles, elle s’était demandée, après avoir été dans ses bras il y a quelques semaines quand il l’avait consolée, comment pouvaient être ses baisers. Elle avait enfin la réponse et elle dépassait de loin ses espérances. Elle se hissa sur la pointe des pieds et mit ses bras autour de son cou avant d’entreprendre à son tour de caresser sa langue avec la sienne. Le baiser gagna en intensité et elle plongea ses doigts dans ses cheveux blonds qu’elle trouva doux et soyeux. Ils rompirent finalement le baiser pour reprendre leur souffle et se regardèrent un instant, toujours enlacés, dans les bras l’un de l’autre. Elle posa sa tête contre sa poitrine et sentit son cœur qui battait à toute vitesse tandis qu’elle pouvait sentir ses mains parcourir son dos jusqu'à s’aventurer un peu plus bas mais elle ne protesta pas.

- Qu’est-ce qu’on va faire ? murmura-t-il dans ses cheveux quelques minutes plus tard.
- Tu y vas d’abord..., répondit-elle desserrant son étreinte.
- Non, je voulais dire-
- Draco, le coupa-t-elle immédiatement, ne complique pas tout s’il te plaît, pas maintenant, pas déjà... Tu descends et je me pointe dans une dizaine de minutes.
- Ok...

Il déposa un tendre baiser sur ses lèvres et la laissa à contrecœur afin de rejoindre la soirée qui battait son plein dans la Grande Salle et faire semblant de s’amuser avec Pansy Parkinson.

Quand Hermione arriva finalement dans la Grande Salle après avoir rêvassé un bon quart d’heure devant la pleine lune, elle fut soulagée de découvrir que les petits cœurs stupides ne flottaient plus dans l’air mais qu’à la place, une poussière d’étoiles semblait tomber du faux plafond et la Grande Salle était éclairée quasi exclusivement par la pleine lune tout aussi fictive qu’on pouvait voir bien haut dans le faux ciel étoilé. Elle chercha Draco du regard et elle eut un pincement au cœur en découvrant qu’il dansait avec Pansy. Il ne l’avait pas vue entrer mais elle fut bientôt étouffée par Harry, Ginny et Ron qui, eux, guettaient certainement son arrivée.

- Je vous avais dit qu’elle viendrait ! exulta Ginny.
- Oh, tu as mis LA robe ! déclara Ron la regardant avec des yeux exorbités tandis que Luna lui donna un coup de coude dans les omoplates.
- Je peux peut-être enfin avoir MA danse ! déclara Harry l’air réjoui.
- Et je pourrais peut-être avoir la prochaine !! ajouta Ron se décalant un peu de Luna qui lui jeta un regard assassin. Ou peut-être pas..., termina-t-il faisant une grimace coupable devant la mine de sa petite amie.

Hermione éclata de rire et Harry lui attrapa la main l’emmenant sur la piste de danse. Il glissa ses mains autour de sa taille et elle posa ses mains sur ses épaules essayant de ne pas regarder en direction de Draco et Pansy.

- Tu as l’air d’aller bien Hermy..., lui dit Harry visiblement heureux.
- Je vais bien Harry, je te le jure. J’ai eu une mauvaise passe, mais ça va mieux..., lui avoua-t-elle. Mais ce n’est pas fini Harry. Je veux dire, on n’en a pas fini avec Voldemort... La prophétie... Avec tout ça, on n’a rien cherché, on n’a pas avancé, on a mis de côté tout ce qui nous tenait à cœur, on n’a même pas de nouvelles des Mangemorts...
- Tu aurais aimé recevoir une carte pour Noël ? demanda Harry un large sourire aux lèvres.
- Ce n’est pas drôle Harry...
- C’est vrai, mais j’ai envie que ça le soit ce soir ! Tu vas mieux, c’est tout ce qui compte. Pour le reste, on verra et on avisera le moment venu, comme on l’a toujours fait... Et tu sais bien que je t’aime...

Elle lui adressa un grand sourire qui fit briller ses yeux et mit ses bras autour de son cou avant de l’embrasser sur la joue.

- Non mais vous avez vu comme elle le colle ?! s’exclama Ron. Ginny, fais quelque chose, tu as vu comme ils sont proches !!
- Tu m’énerves Ron..., soupira Ginny avant de se diriger vers le buffet.
- Quoi ? Luna, j’ai tort peut-être ?! Tu serais contente toi si c’était moi qui avais ‘mione dans mes bras comme ça ??
- C’est vrai que tu es agaçant Ronny parfois..., répondit Luna avant d’attraper Ron. Viens plutôt par là, j’ai repéré un coin sombre où on sera plus tranquille...

La tête posée sur l’épaule d’Harry, Hermione se sentait bien. Elle se souviendrait toute sa vie de cette soirée de Saint Valentin, elle en était sûre. Ce qui lui arrivait était tellement inattendu... Elle croisa finalement le regard de Draco qui tenait lui aussi Pansy serrée contre lui, un peu trop serrée cependant, songea Hermione. Elle n’arriva pas à déchiffrer son expression : déception, jalousie, envie, agacement... Certainement un peu de tout ça mélangé... Elle ferma finalement les yeux et se laissa guider par son meilleur ami sur les notes douces et mélodieuses qui la berçaient doucement.

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MessagePosté le : 11 Nov 2004 12:46
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hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii :crazy:

c'était troooop bien ! (comme toujours d'ailleurs...Ce que je l'aimeuh cette fic !)

Alors par contre, moi j'ai pas trouvé que c'était très très hot !! (veux du plus hot moi...Non non, je suis pas obsedée du tout !!! :evil: )

Et Ron et Luna me font vraiment penser à Xander et Anya...je sais pas pourquoi !

Et puis, les filles, vous m'avez converti au Dramione :shock: :crazy:

Bon allez, je veux la suite (combien faut que je paye pour avoir la suite ?? On peut peut-être s'arranger ???? :D )
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Jasmine77 
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MessagePosté le : 11 Nov 2004 20:37
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[quote='Morgana']@Jasmine77 : Il serait fort sympathique de ta part, de te présenter dans la partie "Présentations", avant de poster sur le forum. De plus, un orthographe correct est demandé (comme inscrit dans les règles du forum). Et les majuscules représentent des cris, elles sont donc à utliser avec parcimonies.
Pour finir il serait plus poli, de parler autrement qu'avec des ordres aux gens, et d'argumenter tes posts.
Merci
[/quote

désolé de ne pas avoir le temps de me présenter mais la tu vas un peu fort morgana lorque j'ai ecrit ce message je n'avais pas vu que j'avais mis mes lettres en majuscules et quand tu dis pas de fauttes d'orthographes tu insinues quoi là?
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MessagePosté le : 11 Nov 2004 23:01
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eilane a écrit :

Alors par contre, moi j'ai pas trouvé que c'était très très hot !! (veux du plus hot moi...Non non, je suis pas obsedée du tout !!! :evil: )

:rolleyes: :nonnon:

Citation :
Et Ron et Luna me font vraiment penser à Xander et Anya...je sais pas pourquoi !

Vi, c'est vrai !! :D

Citation :
Et puis, les filles, vous m'avez converti au Dramione :shock: :crazy:

:shock: :crazy: :jump3:

Citation :
Bon allez, je veux la suite (combien faut que je paye pour avoir la suite ?? On peut peut-être s'arranger ???? :D )

Voyons... :hmm: Je vais y réfléchir !! :evil:

Jasmine77 a écrit :
désolé de ne pas avoir le temps de me présenter mais la tu vas un peu fort morgana lorque j'ai ecrit ce message je n'avais pas vu que j'avais mis mes lettres en majuscules et quand tu dis pas de fauttes d'orthographes tu insinues quoi là?

:aw2: Pas le temps ? :aw: Ca prend cinq minutes de se présenter... C'est plutôt sympa une petite présentation sur les gens qui interviennent, ce n'est certes pas une obligation mais c'est convivial, comme une tradition (y'a pas de bizutage hein... :D ), m'enfin tu fais comme tu veux... :aw2:

Pas vu que tu avais mis les lettres en majuscule ? Ah bon... :aw2:

On ne demande pas 10/10 en dictée, simplement pas de langage sms et faire un minimum attention, c'est tout. :wink:
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MessagePosté le : 23 Nov 2004 22:22
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NC-17 !!!! Again... :rolleyes:

Citation :

Chapitre 9 : Révélations


Poudlard, 15 février 1997

Ma chère maman,

Il m’a finalement embrassé hier soir... Ce n’est pas vraiment une surprise, mais je tenais à ce que tu sois la première au courant. Je voudrais tellement pouvoir le dire à Harry, et à Ginny... Pour Harry, c’est exclu je sais, je n’ose même pas imaginer sa réaction... Pour Ginny, je ne sais pas. Elle ne comprendrait pas non plus je pense, les Malfoy ont causé tellement de tort à sa famille qu’elle n’accepterait pas. Et elle serait obligée de mentir par omission à Harry, et je ne veux pas la mettre dans une telle situation. C’est donc un secret qui le restera, un secret entre nous, entre toi et moi. Et ne le dis pas à papa, je suis toujours sa petite fille à ses yeux, et je tiens à le rester... Je me demande malgré tout si c’est une bonne idée, cette relation est tellement compliquée...

Je ne veux plus y penser pour le moment, j’ai une tonne de devoirs à faire, il faut que je me ressaisisse, mes derniers résultats n’ont pas été très brillants ; j’ai un week-end entier pour travailler, il sera donc studieux !

Tu crois qu’il m’attend dans la Tour d’Astronomie en ce moment ?...

Les Arts divinatoires, je vais commencer par les Arts divinatoires, je n’aime pas cette stupide matière, ce sera fait au moins...

Peut-être qu’il est près du lac finalement...

Je t’embrasse maman...

Hermione.


Elle soupira en roulant le morceau de parchemin qu’elle rangea ensuite dans un petit cylindre tout en prononçant distinctement ces mots en même temps qu’elle agita sa baguette magique : « abditus » et aucune ouverture ne fut à présent visible sur le tube. Elle ouvrit son livre sur les Arts Divinatoires en même temps qu’Harry la rejoignit dans la bibliothèque et il prit la chaise à côté d’elle s’y asseyant en soupirant.

- Qu’est-ce que tu fais ? lui demanda-t-il posant lourdement son sac devant lui.
- Chapitre 26, Arts Divinatoires, les Runes..., répondit-elle platement.
- Quoi ? Mais on n’a pas déjà étudié ce thème en troisième année ?!
- C’était une introduction en troisième année, Harry... On n’avait fait que l’historique et une brève initiation. Cette année, on a toutes les runes à connaître, leurs noms, leurs Oetts, leurs rangs et leurs significations. Je n’en suis qu’à l’Oett de Fehu, c’est horrible..., expliqua-t-elle jetant à son livre un regard navré.
- Et je ne sais même pas de quoi tu parles... Je n’ai pas commencé cette matière. Je voulais garder le niveau en Potions et je me suis concentré là-dessus, mais je m’aperçois que j’ai négligé trop de choses...
- Bienvenue au club...
- Sans compter le rapport à rendre avant les vacances de Pâques dans le cadre des collaborations inter-Maisons et le nombre impressionnant d’entraînements que j’ai dû organiser en vue du prochain match de Quidditch... On a perdu la dernière fois contre les Serpentard, on n’a pas le droit à l’erreur en avril contre les Serdaigle..., ajouta Harry sur un ton monocorde.
- Je crois que je ferai les Arts divinatoires plus tard, décida finalement Hermione refermant son livre. Et puisque tu es là Harry, tu ne veux pas m’aider en Potions s’il te plaît ? lui demanda-t-elle un regard implorant.
- Si, bien sûr... On fera le chapitre sur les Runes ensemble après ?
- Oui, d’accord ! Je vais chercher le bouquin de Potions, je reviens ! déclara-t-elle se levant et se dirigeant vers le rayon approprié.

Elle s’arrêta net en voyant Draco en train lui aussi de parcourir les étagères du rayon des manuels de Potions. Il tourna la tête vers elle et lui adressa un large sourire.
- Bonjour !
- Bonjour... Elle s’avança vers lui s’efforçant de se détendre et priant silencieusement pour qu’Harry n’ait pas la bonne idée de la rejoindre. Je, euh, je cherche un manuel de Potions pour ce que Snape nous a donné à faire pour lundi, expliqua-t-elle parcourant les livres à sa portée.
- Celui-là est très bon, dit-il lui tendant un livre à la reliure vieillie.
- Merci... Tu n’en as pas besoin ?
- Non, tu peux le garder.
- Super...

Ils restèrent un instant silencieux, Draco faisant mine de regarder les livres sur les étagères et Hermione trouvant un intérêt fort fascinant pour la couverture de son manuel ; puis Draco proposa se tournant vers elle :
- Tu me retrouves dans la Tour d’Astronomie ?
- Je ne peux pas, Harry m’attend, on a une tonne de devoirs à faire...
- Potter..., lâcha-t-il en soupirant et levant les yeux au ciel.
- Après le déjeuner si tu veux ? s’empressa-t-elle d’ajouter.
- Ok, après le déjeuner...

Elle lui rendit son sourire et alors qu’elle avait réussi à se décontracter, elle entendit prononcer son nom et se crispa à nouveau en reconnaissant la voix.

- Hermione ?
- Ah, Harry ! J’ai trouvé le bouquin de Potions, on peut y aller, déclara-t-elle se dirigeant vers son ami.

Elle passa devant lui, mais Harry ne bougea pas fixant Malfoy d’un regard perplexe. Draco passa à son tour devant Harry et fit exprès sur son passage de le bousculer légèrement et de lui faire tomber son livre, avant de s’éloigner d’un air décontracté et de dire d’un ton détaché : « Désolé Potter... »

- Laisse tomber Harry, Malfoy n’est qu’un crétin..., déclara Hermione qui était revenue sur ses pas tout en ramassant le livre à terre.
- Qu’est-ce qu’il te disait ?
- Rien de passionnant, il voulait que je l’aide pour son rapport. Je lui ai dit qu’il pouvait aller se faire voir et qu’il fallait qu’il attende lundi, je ne vais pas non plus faire des heures sup’..., mentit-elle effrontément.
- Je te jure Hermione qu’il ne terminera pas l’année sans recevoir à nouveau mon poing sur la figure..., maugréa Harry en suivant Hermione pour aller se rasseoir.

La jeune sorcière ne releva pas et préféra ouvrir le livre de Potions changeant de sujet de conversation.

***

Poudlard, 15 février 1978

Eléa et Sirius sortirent de leur chambre en début d’après-midi, ayant profité un maximum de leur tête-à-tête et rejoignirent à contrecœur les autres dans la salle commune. James, Lily, Rémus et Peter étudiaient studieusement à une table de chêne, chez Gryffondor.
« Tiens tiens », fit Rémus, taquin, « voilà nos tourtereaux… vous avez passé une bonne nuit ? »
« Oui, oui » sourit Eléa, « c’était génial. »
Ils s’attablèrent avec eux, se jetant des regards amoureux, s’embrassant sans retenue. Lily soupira fortement.
« Vous avez l’intention de travailler ? » les agressa-t-elle, « parce que votre comportement est franchement agaçant… »
Eléa leva un sourcil et s’apprêta à lui envoyer une réplique cinglante, lorsque Sirius lui coupa l’herbe sous le pied.
« Très bien… on sort », se contenta-t-il de répondre.
« Sirius… tu devrais rester travailler », lui conseilla Rémus, un peu gêné.
« Je n’en ai pas tellement envie … », répondit Sirius sèchement.
« Tu veux que je te rappelle la note que tu as eu en Sortilège ? Et celle en Métamorphose ? »
« Quoi ? » s’inquiéta Eléa. « Tu as des problèmes en cours ? »
« Tout le monde ne peut pas se passer d’étudier comme toi Eléa… », ajouta timidement Peter.
Elle regarda Sirius contrariée.
« Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? »
« Chérie, quand on est ensemble, je n'ai pas la tête aux études, tu le sais… »
« Justement, je pourrais t’aider Sirius… » Elle se leva. « Rejoins-moi quand tu auras fini, je sors… »
« A la bonne heure… », soupira James méchamment.
« Ferme-la James ! » siffla-t-elle.
Sirius, les dents serrées, lança un regard noir vers son meilleur ami et ouvrit un des livres disposés sur la table avant de commencer à griffonner sur un bout de parchemin.

***

Il était cinq heures passées quand Sirius rejoignit Eléa au lac. Elle était assise sur un rocher, pensive et effeuillait une rose, pétales par pétales suivant leur envol dans le ciel nuageux. Il se plaça derrière elle, elle appuya sa tête contre lui et ferma les yeux.
« A quoi tu penses ? Tu as l’air triste… »
« C’est rien, je réfléchissais. »
« Ça n’a pas l’air d’être réjouissant… Tu veux m’en parler ? »
« Non, ça ira… »
« C’est Malfoy ? » demanda-t-il amèrement.
Au nom de Malfoy elle sursauta et se tourna vivement vers lui.
« Non ! Pourquoi tu me demandes ça, ça n’a rien à voir avec lui ! »
Il s’agenouilla pour se mettre à la même hauteur qu’elle.
« Je ne sais pas, tu as l’air tellement triste… J’ai pensé que peut-être tu pensais à lui. »
« Non, pour tout te dire, je pensais à toi, à nous… je… enfin… nous sommes tellement différents… Et James… » Il essaya de lui couper la parole mais elle porta son index sur ses lèvres. « James est ton meilleur ami et il ne me supporte pas… Je me demande encore comment on a pu… » Elle soupira. « Je ne veux pas que vous vous fâchiez à cause moi… Et puis Lily me tape sur le système, Severus me manque et tu ne supportes pas la magie noire… et moi… je suis un peu perdue c’est tout. »
« On est passé au-dessus de tout ça depuis le début, alors je ne vois pas où est le problème… On évite certains sujets d’accord, mais on se rattrape sur d’autres… et ne fais pas attention à James… Il est idiot des fois… » Il prit son visage dans ses mains et l’embrassa tendrement. Puis son regard se posa sur la dizaine de tiges qui jonchaient le sol. « Ce sont les roses de la chambre ? » demanda-t-il surpris.
« Euh… oui, j’ai cette petite manie… mais j’ai gardé celle que tu m’as envoyé précieusement et je lui ai même jeté un sort pour qu’elle ne fane jamais », le rassura-t-elle.
« C’est une bonne idée… allez rentrons, ça fait un moment que tu es dehors, je ne veux pas que tu retombes malade. »


***

Poudlard, 15 février 1997

A l’heure du déjeuner, Harry et Hermione descendirent dans la Grande Salle où ils retrouvèrent Ron, Ginny et Luna. A la fin du repas, Hermione regarda Draco sortir de la Grande Salle et faillit s’étouffer avec son gâteau tandis que Ron s’évertua à lui tapoter le dos. Elle se calma progressivement et avala d’une traite un grand verre de jus de citrouille.

- Ca va Hermy ? demanda Harry alors que la jeune sorcière s’efforçait de respirer profondément.
- Super, ça va super... Ils ont mis quoi dans ce gâteau ??! Il est d’un bourratif..., répondit cette dernière alors que Ron la regardait du coin de l’œil.
- Vous avez lu les dernières nouvelles ?..., demanda soudainement Luna la Gazette du Sorcier dans les mains.
- Non... Mais vu que tu apprends le journal par cœur tous les jours, tu vas peut-être pouvoir nous renseigner chérie..., répondit Ron un sourire en coin.
- Ca veut dire quoi ça ??! demanda Luna sur un ton outré.
- Rien, ça ne veut rien dire, c’était de l’humour..., soupira Ron la priant d’un geste de la main de continuer et de ne pas faire attention à ce qu’il venait de dire.
- Ecoutez ça... « Le Département d’enquête du Ministère de la magie serait sur le point de révéler les résultats d’une enquête diligentée dans le monde des Moldus suite à des faits suspects, et qui pourrait mettre à jour l’existence d’un vaste réseau agissant de manière ponctuelle et discrète. Les méfaits auraient eu cependant des effets dramatiques parmi les Moldus et en l’absence de toute marque quelconque, notamment la Marque des Ténèbres, les membres de la cellule en place se refusent à tout commentaire et n’ont pour le moment donné aucun nom, même si les plus proches collaborateurs semblent fortement suspecter Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Rupert Roof en charge de la cellule enquête au sein du Département, interrogé ce matin par notre envoyé spécial, s’est refusé d’émettre des conclusions hâtives et spéculatives préférant attendre les résultats des dernières analyses, mais il aurait confié à la fin de l’interview qu’en l’absence de Marque des Ténèbres, les recherches se dirigeraient surtout vers un groupe isolé agissant sans réelle revendication, mais plutôt par provocation et volonté de brouiller les pistes. »
- Vous pensez à ce que je pense ? demanda Ron jetant à ses amis un regard mystérieux.
- Ca dépend à quoi tu penses Ron... parce que pour tout avouer, je pense rarement à ce que tu penses..., avoua Hermione alors que Ginny éclata de rire.
- Ha, ha, très drôle..., râla Ron faisant une moue boudeuse.
- Ca ne correspond pas à Voldemort cette discrétion..., se mit à réfléchir Harry à voix haute.
- Ca colle plutôt je trouve, reprit Hermione. Les Mangemorts sont en cavale, ils n’ont pas intérêt à faire trop de vagues. Les actions isolées leur ressemblent plutôt, surtout connaissant Lucius Malfoy...
- Tu n’as rien eu du côté de Malfoy ‘mione ? demanda Ron. Il n’a pas eu une attitude qui aurait pu te laisser penser qu’il pourrait avoir des nouvelles de son père ?
- Non... Il me l’a dit quand son père s’est échappé d’Azkaban, mais depuis, rien… Je ne pense pas que Lucius Malfoy ait essayé d’entrer en contact avec Draco… Je m’en serais aperçue je crois, expliqua Hermione tout en songeant que Draco devait en ce moment l’attendre dans la Tour d’Astronomie.
- Malfoy se confie à toi, ‘mione ?? demanda Ron n’en croyant pas ses oreilles.
- Non, pas vraiment…, gesticula la jeune sorcière mal à l’aise. Mais vu qu’on passe pas mal de temps ensemble, il lâche des choses…
- Quand est prévue la prochaine réunion de l’Ordre ? demanda Luna.
- La date n’a pas été fixée il me semble, répondit Harry. Mais vu les nouvelles, je pense que Dumbledore ne devrait pas tarder à nous réunir…
- Bon, il faut que j’y aille ! s’exclama soudainement Hermione se levant d’un bond.
- Tu vas où ? lui demanda Ron, surpris de sa brusque réaction.
- J’ai un truc à faire, il faut que je repasse par ma chambre…, répondit-elle évasive. Je vous retrouve à la bibliothèque ?
- Moi, j’y serai, répondit Harry tandis que Ginny acquiesça également.
- On vous y retrouvera plus tard Luna et moi, répondit Ron jetant un regard perplexe à Hermione.
- Ok ! A tout à l’heure alors ! s’exclama Hermione prenant la direction de la sortie.
- Elle est bizarre…, déclara Ron la regardant partir. Vous ne trouvez pas ?
- Elle a le droit de vivre sa vie, Ron ! Et faire ce qu’elle veut ! On ne te demande pas ce que tu vas faire avec Luna avant de nous rejoindre à la bibliothèque ! s’exclama Ginny.
- Exactement ! acquiesça Luna en refermant son journal et se levant. A tout à l’heure !

Elle empoigna Ron et ils quittèrent à leur tour la Grande Salle sous les regards amusés de Ginny et Harry.
- Hermione a l’air d’aller mieux depuis quelques jours, je suis plutôt content…, déclara Harry sincèrement.
- Oui, c’est vrai, je m’en suis aperçue aussi, répondit Ginny. C’est bien, elle réussit progressivement à refaire surface, ça ne doit pas être évident, je ne pense pas que j’aurais été aussi forte qu’elle…
- Et elle se remet à travailler sérieusement, si on n’était pas en guerre, je dirais que tout va bien dans le meilleur des mondes !
- Mais tout va bien ! J’ai confiance !
- Je t’adore Gin’…, sourit Harry embrassant sa petite amie. Tu as vraiment envie d’aller à la bibliothèque maintenant ?
- Je n’ai jamais dit ça…, murmura Ginny embrassant à son tour Harry dans le cou.

Ils commencèrent à s’embrasser plus langoureusement, puis quand ils s’aperçurent qu’ils n’étaient pas exactement seuls et que des Gryffondor de première année les regardaient en pouffant, ils étouffèrent également un rire et sortirent rapidement de la Grande Salle.

***

Poudlard, février 1978

Allongé sur le dos, les yeux fermés, Sirius caressait doucement la tête de sa compagne qui allait et venait sur son sexe, s’attardant doucement sur son extrémité, Sirius gémissait de plus en plus fort alors que la main d’Eléa caressait frénétiquement son amant.
« Oh par Merlin ! » cria Sirius.
Eléa s’arrêta et le regarda.
« Ne me fais pas penser à Merlin, tu me coupes tout là ! » râla-t-elle.

Il explosa de rire. Elle remonta vers lui et l’embrassa sauvagement avant de s’empaler sur lui et commença un mouvement de hanches. Il lui enserra la taille et la fit rouler, ils tombèrent par terre. Bien que le lit était large, il avait des limites, ce qu’ils avaient oublié. Il caressa ses jambes, qu’elle enroula autour de son cou et il s’activa en elle doucement, puis accéléra le rythme arrachant à son amante des gémissements. Eléa cria alors que son bas ventre était prit de spasmes de plaisir, dans un dernier soubresaut Sirius jouit à son tour. Il se retira doucement et s’écroula à côté d’elle les bras en croix sur le sol froid. Ils restèrent ainsi quelques minutes.
« J’ai froid », dit soudain Eléa, « et j’ai faim… »
« Je crois qu’on a largement dépassé l’heure du dîner », sourit Sirius.
« Et merde… »
Il se leva rapidement et d’un coup de baguette s’habilla.
« Je te préfère sans tu sais… », le charma-t-elle.
« Je doute que les elfes de maison apprécient un nudiste dans leur cuisine », plaisanta-t-il.
« Les cuisines ? »
« Habille-toi et suis-moi », répondit-il en lui tendant une main pour l’aider à se relever.

Il l’amena en cuisine qu’ils quittèrent une bonne demi-heure plus tard, surchargés de denrées. Ils dînèrent devant la cheminée de « leur » chambre sur un épais tapis, échangeant des baisers entre deux bouchées.
« Tu sais, je crois que tu n’avais pas tout à fait tort », dit-il soudainement.
« A propos de quoi ? » s’étonna Eléa.
« De ce que tu m’as dit au lac… c’est vrai qu’on est différent, on devrait s’organiser, pour pas avoir trop de problèmes. »
« Je te suis pas vraiment.. », dit-elle en fronçant les sourcils.

Ils passèrent une partie de la nuit à parler. Ils décidèrent qu’ils étudieraient séparément, pour
permettre à Sirius d’avancer sérieusement et de rattraper ses notes. Pendant ce temps, Eléa travaillerait seule ou pourrait en profiter pour voir ses amis. Ils se verraient tous les soirs après le dîner. Avec ce genre d’organisation, ils espéraient passer assez de temps avec leurs amis respectifs et ainsi éviter les tensions qui pourraient déteindre sur leur couple.
Sur ces bonnes résolutions, ils s’endormirent en pensant à regret que le lendemain ils avaient cours.


***

Little Hangleton, 15 février 1997

Lucius Malfoy examina une fois encore le parchemin résumant les prochaines actions, et le calendrier approximatif des invocations permettant aux Mangemorts de monter leur armée pour la phase finale de leurs opérations. Ils se devaient d’agir avant la fin de l’année scolaire à Poudlard, pendant que Potter serait encore à portée de main, ils ne voulaient pas avoir à le pourchasser dans le monde des Moldus, ça compliquerait trop leur tâche. Et puis, le Maître s’impatientait, il le sentait, il avait tué hier deux Mangemorts qui n’avaient pas réagi assez vite à ses réquisitions et qui avaient fait échouer une action mineure en Pologne, une action mineure certes, mais une action qui devait anéantir quelques Moldus.

Eléa venait de partir, elle avait sa propre action à mener et il n’avait pas tenté de la retenir. Il comprenait sa démarche, son besoin de la connaître, de la rencontrer, mais il espérait au plus profond de lui qu’elle ne les séparerait pas. Elle lui manquait déjà, il aurait tant voulu l’accompagner mais il savait également qu’elle lui reviendrait, il le sentait. Il soupira profondément et prit ses documents sous le bras afin d’aller rejoindre le Maître et mettre en place les derniers détails d’une mission dont il avait la responsabilité.

Il arriva dans le grand salon où Rodolphus essayait de calmer une Bellatrix passablement énervée. Lucius leva les yeux au ciel en se demandant ce que sa chère belle sœur avait encore inventé. A son entrée dans la pièce, elle se retourna vivement vers lui.
-Que se passe-t-il encore ? soupira t-il.
-Ne fais pas comme si tu ne le savais pas… toi et ta maudite maîtresse…, marmonna-t-elle.
-Allons bon… Il s’assit avec désinvolture dans un grand fauteuil, face à elle, près de la cheminée. Elle faisait à présent les cents pas devant lui.
-Vous vous comportez comme des adolescents, vous n’avez aucun respect pour le Maître, vous nous faites honte… vous…
-Si le Maître avait quelque chose à nous reprocher, il l’aurait déjà fait ! répondit-il sèchement.
-Et n’oublie pas que tu es un Malfoy, marié et père de famille, et te montrer avec cette traînée ne sera pas excellent pour ta réputation.
Il se mit à rire amèrement, puis reprit.
-Je t’en prie Bella ne me fais pas rire…Tu sais très bien que je n’ai jamais ressenti autre chose que de l’amitié pour Narcissa alors ne joue pas à la sœur protectrice.
-C’est l’honneur de ma sœur dont je te parle ! cria-t-elle.
Il se leva et pointa sa baguette vers elle.
-N’élève pas le ton sur moi ! cracha-t-il.
-Lucius ! s’interposa Rodolphus.

Le trio était debout près de la cheminée, à bout de nerfs. La proximité de la vie en communauté et l’attente de l’action ne facilitaient pas vraiment les choses et créaient davantage de conflits au lieu d’avoir un effet bénéfique. La préparation des opérations et la crainte de mal agir ou de déplaire au Seigneur des Ténèbres et subir sa colère provoquaient de plus en plus de tensions.

- Ne te mêle pas de ma vie personnelle, contente-toi d’obéir aux ordres et de la fermer ! aboya-t-il.
-Baisse d’un ton Lucius ! trancha Rodolphus, sinon…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, ils se retournèrent tous vers la porte d’entrée, la peur dans les yeux comme des enfants surpris en flagrant délit. Lord Voldemort se tenait à la porte, le regard glacial. Il entra dans la pièce qui se chargea instantanément d’électricité, leur donnant à tous trois la chair de poule. La porte se referma toute seule, comme dotée d’une vie propre, il semblait flotter au-dessus du sol. Ils s’arrêta devant les trois Mangemorts qui s’étaient agenouillés devant lui. Il les regarda fixement.
-Relevez-vous ! ordonna-t-il. Ils lui obéirent sans un mot et il continua : je n’accepte pas que mes meilleurs éléments se battent ! siffla-t-il. Vous devez être solidaires ! La bataille avance à grands pas et je ne veux pas que mes rangs soient divisés !
-Maître, se risqua Bellatrix, Eléa s’est encore absentée, se plaignit-elle sous le regard exaspéré de Lucius.
-Je sais très bien Bellatrix, que crois-tu ? Je connais tous vos faits et gestes.
-Mais Maître, je ne comprends pas… je
-Tais-toi ! Eléa est bien plus importante que tu ne le penses, elle et sa descendance seront des atouts majeurs dans la bataille finale !
Bellatrix avait changé de couleur, son teint arborant un joli vert pâle tandis qu’elle avala difficilement sa salive.
-N’avez-vous pas peur qu’elle s’éloigne ?
-Non, elle reviendra. Et Lucius est là pour s’en assurer. A présent remettez-vous au travail et sans querelles, sinon, je devrais sévir.
A ces mots, il eut un sourire carnassier qui les figea sur place. Ils s’agenouillèrent devant lui et il quitta la pièce sans leur accorder un regard. Un sourire narquois se dessina sur le visage de Lucius.
-On dirait que tu n’es plus sa préférée dis-moi…
Elle jeta à terre ses parchemins et s’enfuit du salon en courant. Rodolphus haussa les épaules et la suivit tandis que Lucius s’installa confortablement et reprit ses dossiers, son sourire toujours accroché aux lèvres.

***

Poudlard, février 1978

La semaine qui suivit cette soirée se passa plus ou moins bien. Sirius rattrapa son retard en cours, se plongeant dans les livres à la moindre occasion sous les regards amusés de ses comparses. Eléa disposait de plus en plus de temps pour fréquenter les Serpentards, notamment Severus et Rodolphus. Lucius et elle se tenaient à distance, mais ils échangeaient des regards assez éloquents que Narcissa surprenait parfois et qui la mettaient mal à l’aise.
Cependant, tous les Serpentards n’appréciaient pas la présence d’Eléa dans leur maison et elle dut se faire respecter plus d’une fois. Bellatrix était la plus acide et la plus pénible, un jour alors qu’elle crachait tout son venin sur Sirius, Eléa fit volte face et lui jeta un sort, Bellatrix se retrouva sans bouche, elle avait disparu sous les yeux horrifiés de cette dernière. Eléa, malgré les demandes de Rodolphus, avait refusé de mettre fin au charme que le « finite incantatem » n’avait pas réussi à stopper. Bellatrix pleurait de rage, elle avait dû se rendre au bureau du professeur MacFair, leur directeur de Maison qui avait plus d’influence auprès d’Eléa que le professeur Flitwick. Après un bon quart d’heure de discussion, elle accepta de lever le charme et une Bellatrix hystérique lui avait juré vengeance. Sirius et ses amis avaient failli s’étouffer de rire lorsqu’elle leur raconta en détails l’histoire.
James, de son côté, s’était un peu calmé mais les regards qu’il envoyait à Eléa n’avaient rien d’amicaux et la situation s’envenima à nouveau. Bien qu’elle surveillait son langage, Eléa avait dérapé une ou deux fois au sujet des Moldus ou les enfants nés de parents moldus et il s’était emporté rapidement, elle s’était excusée mais rien n’y faisait, pour lui elle n’était pas sincère et il ne comprenait pas comment Sirius pouvait fréquenter une fille comme elle. Malheureusement, les deux amis se disputaient à plusieurs reprises, James était particulièrement agressif avec Eléa et ils en étaient arrivés aux mains en cours de Défense Contre les Forces du Mal et furent interrompus par Rémus et Sirius.
Mais une fois seuls, Eléa et Sirius ne pensaient plus à ces conflits et profitaient de leurs temps, se promenant au lac ou vaquaient à des occupations plus charnelles, oubliant leurs amis, leurs ennemis, leurs devoirs et leurs différences.

Les jours passaient et se ressemblaient, jusqu’au mercredi de la semaine suivante. Lors du petit déjeuner, Eléa, encore endormie, eut la surprise de recevoir du courrier. Elle l’ouvrit devant Lily, étonnée. Une simple carte écrite à l’encre noire, une écriture qu’elle connaissait bien.
« Réunion ce soir, salle sur demande, 20h00.
L.M »

«Qu’est-ce que c’est ? » demanda Lily.
Eléa qui n’arrivait pas à décrocher ses yeux du bout de papier la regarda pensive.
« Rien d’important. » Elle mit la carte pliée en deux dans une de ses poches.

La journée fila très lentement, Eléa ne cessait de se demander ce que signifiait cette « réunion » et ne suivait absolument pas les cours. Au déjeuner, elle avait demandé à Sirius d’inverser leur planning, se voir avant le dîner, car elle devait voir Snape pour son cours de potion à vingt heures. Elle lui avait menti et elle n’aimait pas ça, elle avait le sentiment de le trahir.
Après le cours de Métamorphose, elle sortit en trombe vers sa chambre pour se changer, accompagnée de Lily qui avait besoin d’un de ses livres. Eléa jeta sa robe de cours sur le lit et le papier glissa de sa poche, mais elle n’y fit pas attention et se dirigea vers la salle de bain pour s’y rafraîchir un peu. Lily, intriguée, saisit la carte et la lut, puis la fourra rapidement dans sa poche à l’approche d’Eléa.


***

Poudlard, 15 février 1997

Hermione poussa la porte de la Tour d’Astronomie et fut surprise de ne pas voir Draco au rendez-vous. Elle resta un instant dubitative scrutant les environs et fit quelques pas vers le plan représentant les galaxies avant de jeter un coup d’œil aux planètes qui bougeaient devant ses yeux. Elle pensa justement que ce serait une bonne idée qu’elle revoit également le programme d’Astronomie vu qu’une nuit était programmée le mois prochain avec une avalanche de tests sur la question. Elle fut rapidement sortie de ses pensées quand elle sentit des bras lui entourer la taille et des baisers déposés dans son cou. Elle posa sa tête contre sa poitrine et ses mains sur les siennes avant de fermer les yeux, quelque peu soulagée qu’il soit finalement là.

- Je ne t’ai pas vu en entrant… Tu étais où ? demanda-t-elle.
- En haut, je t’observais d’en haut…, répondit-il alors qu’elle se retourna pour lui faire face.
- Je ne vais pas pouvoir rester longtemps, il faut que je retourne travailler…, déclara-t-elle et elle fronça les sourcils quand elle vit sa mine s’assombrir.
- Avec Potter…, comprit-il amèrement crachant presque son nom.
- Oui, avec Harry, entre autres…, soupira-t-elle. Qu’est-ce qu’il y a ? Tu es jaloux d’Harry ou quoi ?
- Vous étiez très proches hier soir, je n’ai pas apprécié…, avoua-t-il enfonçant les mains dans les poches de son pantalon noir.
- Tu as également dansé avec Pansy hier soir, elle était collée à toi, je n’ai pas apprécié non plus…, le défia-t-elle à son tour.
- Je suis jaloux, je l’avoue. Ne me dis pas qu’il n’y a jamais rien eu avec Potter ou Weasley…, tenta-t-il retenant son souffle, appréhendant la réponse.
- Tu ne vas peut-être pas me croire, mais il n’y a jamais rien eu que de l’amitié… Harry est comme un frère pour moi, le frère que je n’ai jamais eu, la seule famille qui me reste maintenant je crois… Il est tout pour moi, personne ne pourra jamais nous séparer. Avec Ron, il y a eu des ambiguïtés, je l’avoue, mais il ne s’est jamais rien passé, et il ne se passera jamais rien, déclara-t-elle le regardant dans les yeux.

Le silence s’installa quelques secondes. Draco semblait soulagé mais en même temps un peu gêné, ce n’était pas la meilleure manière de commencer une relation, il en était conscient, mais il fallait qu’il sache et autant être francs dès le départ.

- Et toi ? Il s’est déjà passé quelque chose avec Pansy ? demanda-t-elle et il regretta finalement d’avoir lancé le sujet.
Il resta silencieux, baissant la tête, et elle se figea reculant d’un pas, il lui aurait enfoncé un couteau dans le cœur que la douleur n’aurait pas été tellement plus difficile à supporter.
- C’est pas vrai, j’arrive pas à y croire…, souffla-t-elle. Il y a eu combien d’autres filles Draco ? demanda-t-elle sur un ton plus dur. Non, attends, je ne veux pas savoir… Je crois que je ferais mieux d’aller bosser…
- Il y a eu d’autres filles, je ne le nie pas… Il n’y a que toi Hermione maintenant… Ce n’est pas si mal d’avoir mis les choses à plat, je suis content qu’on ait eu cette discussion, je ne voulais pas te blesser, il n’a que toi Hermione dans mon cœur et dans mes pensées, je ne veux que toi…, avoua-t-il la priant par le regard de le croire.
Elle vit dans ses yeux qu’il était sincère et elle décida de lui laisser une chance. A vrai dire, elle avait très envie de lui laisser une chance, c’était une chance qu’elle voulait aussi tenter, une chance qu’elle voulait lui donner, se donner, leur donner.
- Il n’y a que toi aussi…, répondit-elle esquissant un petit sourire.

Il lâcha un soupir de soulagement et fit un pas la prenant à nouveau dans ses bras. Il l’embrassa sur la tête, caressa ses cheveux, puis embrassa son front, ses yeux, son nez et trouva finalement ses lèvres. Elle accueillit son baiser avec enthousiasme et l’autorisa à jouer avec sa langue alors que les paumes de leurs mains se joignirent et leurs doigts s’entrelacèrent de la manière la plus romantique et sensuelle qui soit.

***


Elle quitta une heure plus tard la Tour d’Astronomie sur un petit nuage, sifflotant alors qu’elle descendait les étages afin d’aller à la bibliothèque. Elle avait un large sourire sur le visage, un sourire qui menaçait de ne jamais s’effacer et elle s’entraîna d’ors et déjà à paraître moins enthousiaste pour ne pas insinuer le doute dans l’esprit de ses amis. Elle avait encore le cœur qui battait à toute vitesse, il fallait qu’elle se calme. Elle s’arrêta un instant, s’appuya le dos contre le mur et entreprit de respirer bien à fond avant de faire son entrée dans la bibliothèque. Elle sursauta quand elle entendit un miaulement plaintif et baissa les yeux pour y découvrir un petit chat noir à ses pieds s’approchant timidement pour lui caresser les mollets.

- Tiens, salut toi ! Qu’est-ce que tu fais là ? Tu t’es perdu ? Tu as perdu ton Maître ?

Elle se baissa et commença à caresser le chat qui se mit à ronronner de plaisir.

- Tu es beau tu sais... Oups, excuse-moi, belle je voulais dire... Ne me regarde pas avec cet air offensé ! se mit-elle à rire devant le regard outré mais néanmoins amusant de l’animal. Ce n’est pas évident au premier coup d’œil... Mais tu as raison, avec de beaux yeux bleus comme les tiens, j’aurais dû savoir que tu étais une demoiselle...

Elle se releva et la chatte se mit à miauler à nouveau, réclamant visiblement davantage de caresses et d’attentions.

- Il faut que j’y aille, expliqua Hermione. Peut-être qu’on se croisera à nouveau dans le château. J’ai été enchantée de faire ta connaissance et j’espère que tu retrouveras ton Maître. Et si je serais toi, je ne traînerais pas trop dans les parages, c’est le territoire de Miss Teigne et elle porte bien son nom !

Sur ces mots, Hermione s’éloigna laissant la chatte qui la regarda partir, légèrement dubitative. Elle entreprit alors de se lécher la patte, les yeux mi-clos.

Le dimanche suivant se déroula calmement et studieusement. Hermione était plutôt satisfaite du travail qu’elle avait accompli durant ce week-end. Elle n’avait en revanche pratiquement pas vu Draco et alors qu’elle s’était promis d’aller le voir en fin de journée, elle s’était finalement endormie dans un fauteuil près de la cheminée, dans la salle commune. A son réveil, elle s’était chargée d’houspiller Ron qui aurait dû la réveiller au lieu de la laisser dormir alors qu’elle avait encore tant de choses à faire. Le rouquin avait levé les yeux au ciel, préférant ignorer royalement Hermione qui avait baissé les bras, résignée, avant de se réfugier dans sa chambre.

Quand elle ouvrit la porte de sa chambre et qu’elle y entra en traînant les pieds, elle poussa une petite exclamation de surprise en découvrant la chatte noire, qu’elle avait aperçue la veille, couchée sur son lit.

- Qu’est-ce qu’elle fait là ?? demanda-t-elle surprise. Elle est à toi Lavande ?
- Pas du tout ! Je n’ai pas de chat..., répondit sa camarade de chambre tout aussi surprise. On s’est dit qu’elle ne devait sûrement pas être à toi puisque tu as déjà Pattenrond, mais quand on est entré, on l’a trouvée sur ton lit et impossible de la déloger !!
- Je l’ai aperçue hier, près de la bibliothèque, je me demande si elle ne s’est pas perdue..., expliqua Hermione observant la magnifique chatte noire qui la regardait avec ses grands yeux bleus alors que Pattenrond la fixait à l’autre bout de la chambre, perché sur la commode.
- On ne peut pas la garder Hermione... Elle doit sûrement appartenir à quelqu’un, poursuivit Lavande.
- Je sais, mais on ne va pas la mettre dehors... Elle a réussi à me retrouver, je ne sais pas comment, sûrement parce que je l’ai vue hier, elle a peut-être besoin de mon aide... On peut peut-être la garder ici le temps qu’on retrouve son propriétaire ? J’en parlerai à McGonagall... Qu’est-ce que vous en pensez ?
- Je n’y vois pas d’inconvénient..., accorda Parvati en haussant les épaules.
- C’est d’accord, acquiesça Lavande. Elle a l’air plutôt mignonne...
- Bien sûr qu’elle l’est ! se réjouit Hermione en s’asseyant sur le rebord de son lit à baldaquin et commençant à caresser le félin qui se remit instantanément à ronronner en fermant les yeux.
- On pourrait lui donner un nom ! proposa Parvati avec enthousiasme.
- Non, on ne peut pas... Elle n’est pas à nous, et elle a probablement déjà un nom, je crois que le mieux pour elle, c’est qu’on retrouve rapidement son propriétaire, déclara Hermione plongeant ses yeux noisettes dans le regard hypnotique et d’un bleu profond de la petite chatte noire.

***

Poudlard, février 1978

Les deux heures passées en compagnie de Sirius défilèrent tellement vite qu’ils arrivèrent essoufflés et en retard au repas, attirant l’attention de la plupart des maisons.
Eléa se dépêcha de dîner et se dirigea vers son rendez-vous où attendait déjà une bonne dizaine de personnes. Ils entrèrent, la salle était grande et ressemblait à la salle commune des Serpentards, ils s’assirent, attendirent l’arrivée d’autres élèves. L’atmosphère était tendue et Eléa essayait de capter les regards de Lucius et Rodolphus, mais ils ne lui dirent rien, pas plus que Severus qui s’était assis à la droite de Lucius.
Après une quinzaine de minutes, le préfet de Serpentard se leva et le silence se fit.
« Bien », dit-il d’une voix posée. « Je suis heureux de voir que tout le monde a répondu à l’invitation. Je vous ai fait venir ici pour traiter d’un sujet grave et important, de votre avenir et de celui du monde dans lequel nous vivons.»
Il marqua une pause, Eléa avait toujours admiré son éloquence et son charisme, il pouvait charmer une personne comme cent, il était… « Stoooooop Eléa, stop », pensa-t-elle. Il reprit.
« C’est à vous de décider si vous voulez vivre dans ce monde tel que nous le connaissons, régi par les Moldus, cachés du monde extérieur alors que nous pourrions être leurs maîtres. Vous seuls pouvez tout changer, il suffit de faire le bon choix. » Il sourit et prit une voix beaucoup plus sèche. « La guerre est déjà commencée et le Seigneur des Ténèbres a besoin de vous. La guerre se déroulera aussi ici, nous devons déjà former nos rangs afin d’être plus forts en sortant de ce château dirigé par ce vieux fou. Le choix que vous ferez sera définitif, si vous vous engagez, il n’y aura pas de retour en arrière possible. Le Maître n’accorde pas de sursis aux faibles, c’est un contrat gravé dans la chair. A vous de choisir. » Il regarda l’assemblée devant lui « Qui désire suivre le Seigneur dans sa croisade ? »

Des dizaines de personnes se levèrent comme un seul homme et seuls quelques élèves restèrent assis, contemplant le sol. Eléa ne se leva pas. Dans sa tête, les idées et raisonnements fusaient de toute part. Elle devait se décider et vite. Soudain elle décroisa lentement ses jambes et posa ses deux pieds fermement sur le sol, en s’appuyant sur le dossier de sa chaise. Elle leva les yeux vers ses amis qui la dévisagèrent, même Bellatrix la regardait avec un air d’incompréhension.
« Eléa », souffla Lucius.
« Non Lucius. » Sa voix tremblait, elle reprit plus fermement. « Je ne m’engagerai pas. »
Tous les regards se portaient sur elle puis vers leur leader, des murmures s’élevaient du groupe.
« Pourquoi ? Je ne te comprends pas ? » s’énerva-t-il.
« Je ne sais pas si je suis prête à tuer pour cette cause. Ni à mourir. Car c’est cela que tu leur demandes. Une fois engagés, ils n’auront pas d’autres solutions ! Ils devront tuer ou être tués. »
Les murmures se firent plus intenses.
« C’est une guerre, pas une partie d’échec ! » cracha-t-il.
Elle se leva. « Dans ce cas, je ne suis pas prête à faire la guerre. » Elle tourna les talons et se dirigea vers la porte.
« Que ceux qui ne sont pas prêts la suivent ! » ordonna Lucius.

Elle fut rejoint par une poignée d’élèves. Elle sortit sans jeter un regard à ses amis. Elle leur fit signe de s’arrêter pour s’assurer que le couloir était vide, puis ils purent se disperser. Eléa se dirigea vers la droite et stoppa net. Elle sentit une présence faible mais familière… son père. Elle le sentait mais ne le voyait pas, elle avança, ses sens en alerte en regardant autour d’elle, mais malgré ses efforts, elle ne le vit pas. Intriguée, elle décida de gagner la bibliothèque pour travailler un peu avant de se coucher.

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MessagePosté le : 23 Nov 2004 22:31
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Poudlard, février 1997

Le début de la semaine suivante fut exécrable et Hermione n’était pas à prendre avec des pincettes. Elle s’était chargée d’habiller pour l’hiver prochain Snape en se plaignant allègrement des devoirs qu’il leur donnait et des potions toujours plus compliquées à préparer. Ron avait déclaré la mine défaite qu’elle allait de toute évidence mieux puisqu’elle s’était remise à travailler avec plus d’ardeur que jamais mais surtout elle s’était remise à râler contre tout et n’importe quoi. Harry guettait tous les matins l’arrivée de la Gazette du sorcier et feuilletait rapidement les pages espérant y découvrir un nouvel article qui pourrait lui en apprendre plus sur l’enquête réalisée après une série de catastrophes dans le monde des Moldus. Il était déçu de ne rien découvrir de nouveau chaque matin et trouvait plutôt étrange de ne pas avoir reçu de nouvelle convocation pour une réunion de l’Ordre du Phénix. Il semblait cependant le seul à s’en inquiéter. Ron et Ginny lui avaient assuré que s’il y avait quoi que ce soit de nouveau, leurs parents les avertiraient très certainement. Neville avait acquiescé en renchérissant sur le fait que sa grand-mère, très bavarde, aurait probablement son mot à dire sur le sujet. Luna n’avait rien dit, comme à son habitude, mais ses réflexions teintées d’humour à la lecture du journal avait contribué à relaxer quelque peu Harry. Hermione était prise dans le tourbillon de ses devoirs et les deux heures passées chaque jour avec Draco n’étaient pas exactement les plus studieuses de la journée, alors elle se rattrapait aux heures des repas et le soir, tard, la petite chatte noire couchée sur ses genoux ou sur ses parchemins quand elle décidait qu’il était temps pour Hermione d’aller se coucher. Elle n’avait pas parlé à McGonagall de sa nouvelle pensionnaire, elle s’était en fait attachée à l’animal et même Pattenrond semblait avoir accepté la nouvelle venue. Comme personne n’avait signalé la disparition de son animal, elle ne s’en inquiétait pas outre mesure et réglerait le problème, si problème il y avait, quand elle aurait davantage de temps.

***

Poudlard, février 1978

Le cours de Sortilège du lendemain se fit dans une atmosphère particulièrement glaciale. Les Serpentards essayaient de cacher leur rancœur pour ne pas éveiller les soupçons mais Eléa sentait leur colère. Et ce fut ainsi jusqu’au week-end. Elle avait tellement de devoirs en cette fin de semaine qu’elle ne trouva même pas le temps d’aller leur parler ou juste d’y penser.
Elle se leva de bonne heure le samedi afin de pouvoir disposer des livres dont elle avait besoin à la bibliothèque. A neuf heures, elle était déjà installée et plongée dans l’arithmancie. Elle ne sentit pas la présence du jeune homme avant qu’il ne s’asseye en face d’elle, son visage portant un sourire hypocrite qui lui aurait valu le prix du meilleur comédien de l’année.
Elle posa son livre et le regarda dans les yeux.
« Qu’est-ce que tu veux ? »
« Comment s’est passé ton cours avec Snape mercredi ? »
«Bien. En quoi ça te regarde ? »
Il lui lança avec désinvolture un bout de papier plié en deux. Elle leva les yeux et prit le papier en se demandant ce qu’il avait encore inventé puis, posant les yeux sur le papier elle se sentit blêmir. La carte. C’était LA carte.
« Où as-tu eu ça James ? Tu fouilles dans mes affaires à présent ? »
« Pas besoin, il est tombé tout seul », dit-il un sourire en coin.
« Lily, sale petite garce », pensa Eléa.
« Et en quoi ça te regarde ? » s’énerva-t-elle.
Il se rapprocha d’elle et murmura : « tu as menti à Sirius, en le regardant droit dans les yeux. Il me semble que c’est une chose que tu m’as reproché il y a quelques mois… Je ne te laisserais pas faire du mal à mon meilleur ami. »
« Tu parles, meilleur ami, tu te comportes comme un salaud depuis que nous sommes ensemble, j’appelle pas ça de l’amitié », éleva-t-elle le ton.
Mme Pince était arrivée, en colère.
« Où vous croyez-vous ? Dans un hall de gare ? »
Eléa prit ses affaires et se dirigea sans un mot vers la sortie, James sur les talons. Il la saisit par le bras et l’entraîna dans une salle vide, celle où elle avait discuté avec Rémus des mois auparavant.
« Pour qui tu te prends ? » s’indigna-t-elle.
« Ecoute-moi bien Eléa », la menaça-t-il « Tu vas me faire le plaisir d’expliquer à Sirius ce que tu foutais à cette réunion. »
« Tu n’as pas d’ordre à me donner, tu n’es pas mon père que je sache ! »
« Heureusement, ça m’aurait fait mal de donner naissance à une fille comme toi. »
Cela en était trop, elle le gifla, les larmes aux yeux. « Enfoiré », cracha-t-elle. La gifle ne semblait pas avoir d’impact sur lui, au contraire il avait l’air de s’amuser.
« Alors dis-moi », continua-t-il calmement, « fais-tu partie de cette bande de Mangemorts ? Tu t’es engagée ? »
« Comment… ? »
« Je sais beaucoup de choses Eléa… Après tout, tu as le profil pour être un bon assassin à la solde de ce pourri… » Elle ne répondit pas et il en parut étonné. « Tu ne réponds pas ? T’aurais-je vexé ? »
Elle répondit passablement énervée, les dents serrées : « tu n’as pas idée de ce qu’a été ma vie, tu n’as pas le droit de me juger. Dès l’instant où tu t’es rendu compte de la force que j’avais, tu m’as détestée… tu as trouvé plus fort que toi Potter et ça, tu ne peux pas l’avaler, je ne ferais jamais partie de ta petite court de groupies, jamais. » A présent elle pleurait. Il avait réussi à la faire pleurer.
« Il n’est pas question de moi mais de Sirius, je suis au courant de cette réunion et j’aimerais que tu lui expliques que sa petite amie, qui prône le sang pur et qui pratique la magie noire, s’est enrôlée avec les Mangemorts… »
« Non, pas question… »
« Que crois-tu qu’il va faire, te sauter au cou pour te féliciter ?… »
« Je ne me suis pas… »
« …T’offrir des fleurs ? »
« LA FERME JAMES, JE NE ME SUIS PAS ENGAGEE ! »
Il la regarda les sourcils froncés. « Quoi ? »
« Je ne me suis pas engagée », soupira-t-elle, les yeux encore humides. « Tu ne me connais pas aussi bien que tu le prétends… »
« Pourquoi ? » demanda-t-il, incrédule.
« Tu ne comprendras jamais rien… tu veux savoir pourquoi ? » Il acquiesça. « Pour lui, j’ai dit non pour Sirius. Pour ne pas le perdre. »

Il y eut un moment de silence. Cet aveu lui fit encore plus mal que les mots de James. Elle se rendit compte qu’elle était vraiment tombée amoureuse de Sirius. Elle était amoureuse d’un autre que Lucius, alors qu’elle avait encore des sentiments pour lui. Elle n’arriva pas à refouler ses sanglots et pleura à nouveau, elle détestait se retrouver dans cet état de faiblesse, surtout face à James.
Elle se dirigea vers la porte et avant de sortir, elle se tourna vers lui.
« C’est la dernière fois que tu me parles sur ce ton. Essaie à nouveau et je t’envoie en séjour prolongé à l’infirmerie, quitte à me faire expulser. »

Elle sortit, marcha les yeux collés au sol, ruminant sa colère et essayant de calmer ses larmes. Elle arriva devant le bureau du Directeur sans y penser et se retrouva nez à nez avec son père, Rémus et Sirius qui discutaient gravement. Avant qu’elle ne puisse faire marche arrière, ils tournèrent tous trois les yeux vers elle, remarquant ses larmes.
« Tout va bien ? » s’inquiéta Sirius.
« Ça va… ne t’inquiète pas… Que se passe-t-il ? Vous aviez l’air en grande conversation », demanda-t-elle, curieuse.
« Rien d’important », répondit Rémus.
« Ah… bon je rentre alors. »
« Attends, je t’accompagne. » Sirius la prit par les épaules et ils se dirigèrent vers la salle commune des Serdaigles.
« Sirius », dit Eléa alors qu’ils marchaient main dans la main dans les couloirs. « Je n’ai pas envie d’aller à la salle commune… j’aimerais un peu d’intimité… »
« Avec plaisir », dit-il en lui faisant un clin d’œil coquin.


***

Poudlard, février 1997

Ils étaient dans la Tour d’Astronomie, c’était leur lieu de rendez-vous, ils s’y retrouvaient tous les jours à présent et s’étaient étonnés de n’y avoir jamais été dérangés, de n’y avoir jamais rencontré d’autres élèves qui auraient pu venir y étudier, alors ils en avaient fait en quelque sorte leur sanctuaire. Ils étaient censés y travailler en ce moment, mais la concentration s’était avérée impossible, surtout pour Hermione qui avait bien senti le regard de Draco sur elle. Alors, ils avaient laissé tomber les devoirs et il était à présent en train de la dévorer littéralement, elle, assise sur une table, lui, debout, entre ses jambes, et la température avait considérablement augmenté… Leurs langues se mêlaient dans une danse harmonieuse alors qu’elle caressait son dos et qu’il avait enfoui ses mains dans ses cheveux. Elle sentit une de ses mains descendre le long de ses reins tandis que l’autre se posa sur sa cuisse et une vague de chaleur traversa son corps. Elle n’avait jamais rien ressenti de tel, il passa sa main sous sa jupe et commença à caresser doucement sa cuisse, remontant lentement et progressivement tandis qu’il était en train de l’embrasser dans le cou. Il devenait vraiment très entreprenant, trop entreprenant, et son esprit lui criait de l’arrêter en même temps que son corps en réclamait davantage. Elle voulait le toucher, l’attirer encore plus près d’elle et il sembla comprendre alors qu’il la fit glisser doucement sur la table pour être plus en contact avec elle. Il l’embrassait partout, délaissant ses lèvres pour son cou et son épaule qu’il mordilla légèrement. Elle était sûre qu’elle récolterait des suçons après ça, mais elle s’en moquait, elle n’aurait qu’à les effacer d’un coup de baguette magique. Il glissa une main sous son pull et caressa sa poitrine à travers son chemisier lui arrachant un gémissement de plaisir à peine audible. Il retourna ensuite vers sa cuisse, remontant cette fois plus rapidement, et alors qu’il était sur le point de s’aventurer vers son intimité, elle réalisa, alarmée, où tant d’ardeur était en train de les mener. Elle le repoussa doucement, alors qu’il était toujours en train de l’embrasser dans le cou.

- Draco… Arrête, s’il te plaît, arrête, insista-t-elle le poussant plus fort.
Il la regarda étonné et déçu, alors qu’elle avait baissé sa jupe et rajusté son chemisier et son pull.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il réellement frustré.
- Ca va trop vite pour moi, je suis désolée…, avoua-t-elle descendant de la table et commençant à ranger ses affaires évitant de croiser son regard. En plus, on n’a pas avancé du tout, je n’ai écrit qu’un paragraphe pour ce fichu rapport et toi… trois lignes…
- Je sais, c’est juste que… tu me rends dingue… Je suis désolé de t’avoir empêchée de travailler…, déclara-t-il sur un ton amer teinté de reproche.
Elle ne répondit pas et évitait toujours son regard. Il se rapprocha d’elle en soupirant.
- Hermione, regarde-moi…
Elle leva finalement les yeux vers lui et arrangea ses cheveux par réflexe, ce qui lui donna une certaine contenance.
- Je suis désolée de t’avoir repoussé, c’est juste que c’est trop rapide et je… je ne me sens pas prête…, bafouilla-t-elle un peu gênée.
- Je comprends, j’attendrai, répondit-il sincèrement et elle en fut agréablement surprise. Je peux… t’embrasser et te prendre dans mes bras ? demanda-t-il hésitant.

Elle sourit devant son regard attendrissant et ce fut elle qui vint vers lui, l’embrassant tendrement sur la bouche et se blottissant dans ses bras.

***

Poudlard, février 1978

A peine arrivés dans la chambre, il l’enlaça tendrement et l’embrassa, mais elle s’écarta doucement de lui, légèrement tremblante.
« Qu’est-ce qui se passe ? » s’inquiéta-t-il « Tu n’es pas bien depuis tout à l’heure… »
« J’aimerais te parler », dit-elle gravement en s’asseyant sur le lit. Il s’assit à ses côtés et l’écouta. Prenant son courage à deux mains, elle lui confessa.
« Je t’ai menti Sirius… »
« A quel sujet ? »
« Mercredi soir, je n’étais pas avec Severus pour un cours de potion », dit-elle doucement.
« Alors… où étais-tu ? » Son regard avait changé, il était plus sombre à présent.
Elle se leva pour se donner plus de contenance. « Il y avait une réunion avec certains élèves… des Serpentards… et j’y suis allée, j’avais peur de ta réaction, donc j’ai inventé cette excuse. »
« Et quel était le but de cette réunion ? » demanda-t-il vivement.
« Comment dire… une sorte d’appel… pour… » Ses chaussures étaient soudainement devenues très intéressantes.
« Eléa ! » Il se leva à son tour. Elle le regarda dans les yeux et dit d’une traite.
« Pour-s’engager-avec-les-mangemorts-mais-je-te-jure-que-je-ne-savais-pas-que-c’était-ça-sinon-je-n’y-serais-pas-allée… Tu me crois hein ? On fait câlin maintenant ? » Elle s’approcha de lui mais il recula d’un pas.
« Siri… » Elle se rapprocha à nouveau mais il recula encore. « Je t’en prie… »
« Et ? » demanda-t-il durement. Elle le regarda d’un air dubitatif, il soupira énervé « Et tu t’es engagée ?? »
« Non, bien sûr que non ! »
« Pourtant tu partages leurs idées non ? »
« Terrain glissant », pensa Eléa, « C’est possible… mais je ne voulais pas te perdre, je ne suis pas prête à sacrifier notre relation pour cette cause… »
A ces mots il sembla se calmer. Il s’approcha d’elle, dégagea une mèche qui tombait sur son visage et la regarda dans les yeux.
« Je t’aime Eléa… mais ne t’avise pas de me mentir à nouveau… » Sur ces mots, il quitta la pièce, la laissant seule près du feu.


***

Poudlard, février 1997

Ils descendirent main dans la main jusqu’à la salle de cours du Professeur Lupin et alors qu’ils étaient dans le couloir s’approchant sensiblement des élèves qui commençaient à affluer, Hermione lâcha la main de Draco, l’embrassa rapidement et courut pour prendre de l’avance afin de rejoindre Ron et Harry avant lui. Il sentit son cœur se serrer quand il entra dans la salle la voyant rire avec ses amis et il s’assit au fond de la classe en soupirant à côté de Crabbe.

- Bien ! commença le Professeur Lupin d’un air enjoué. Nous allons étudier aujourd’hui la faculté que l’on appelle télékinésie. Qui peut me dire ce qu’est la télékinésie ?

Comme à l’accoutumée, seule Hermione leva bien haut le bras connaissant la réponse. Draco ne put s’empêcher d’esquisser un sourire tandis que Ron la regarda en levant les yeux au ciel.

- Miss Granger, je vous écoute...
- La télékinésie est un phénomène qui consiste en la mise en mouvement à distance d’un objet, sans contact physique, par la seule intervention de l’esprit, récita Hermione par cœur.
- Tout à fait ! 10 points pour Gryffondor. La télékinésie peut être très utile contre un adversaire en l’absence de baguette magique à portée de main, expliqua le Professeur Lupin. Les sorciers tibétains ne se servent pratiquement jamais de leurs baguettes magiques, ils ont développé considérablement leurs pouvoirs en agissant seulement par leur volonté, la force de leur esprit. Le mental tient une place prépondérante dans le contrôle de la magie. Si on veut, on le peut, il suffit juste de le vouloir assez fort et avec assez de conviction... On va travailler par groupes de deux. Dans un premier temps, je vous demanderais une concentration extrême sur cette petite bille en cristal. Votre partenaire se chargera d’observer durant votre concentration si la bille bouge, change ou autre, et le notera pour vous dans ce petit carnet qui suivra votre évolution en matière de contrôle de votre esprit tout au long de l’année. Allez-y, formez les groupes ! Vous êtes en nombre impair, Miss Granger, vous ferez équipe avec moi, termina Lupin invitant Hermione à le rejoindre à son bureau.

Elle s’exécuta un peu à contrecœur et prit la chaise se trouvant en face de Lupin, s’y asseyant en soupirant.

- Bien, commença Lupin, dites-moi d’abord Hermione comment vous comptez vous y prendre pour vous concentrer et faire le vide dans votre esprit...

Hermione joua le jeu et commença à expliquer au professeur ce qu’elle avait lu dans des manuels pendant qu’elle pouvait entendre des petits rires étouffés dans la classe, des billes tomber, et elle aperçut même à un moment en tournant la tête Ron en train de souffler sur sa bille alors qu’Harry faisait visiblement un immense effort pour se retenir de rire.

- Vous pouvez essayer de la faire venir en roulant vers moi maintenant…, poursuivit Lupin.

Hermione se concentra sur la petite bille qu’elle fixa un moment et fit semblant de s’attarder sur sa concentration avant de faire rouler lentement la bille jusqu'à Lupin par la seule force de son esprit.

- Très bien Hermione ! Vous pensez pouvoir la faire léviter à présent ? demanda-t-il impressionné par les facilités de compréhension et d’assimilation de la jeune sorcière.
- Vous savez très bien que c’est un jeu d’enfant pour moi..., chuchota Hermione sur un ton plus dur qu’elle ne l’aurait voulu. Je suis capable de le faire, comme je suis capable de faire bien plus que ça... J’ai de qui tenir, non ?..., le défia-t-elle alors que ses yeux lançaient des éclairs.
- Je vous demande pardon ? demanda Lupin qui s’était raidi sur sa chaise.
- Vous savez très bien de quoi je parle, ou plutôt de qui je parle, Professeur... Et vous savez très bien que j’ai entendu votre conversation avec le professeur Dumbledore, vous saviez que j’étais là..., déballa-t-elle d’une traite dans un souffle.
- J’espérais que tu serais venue me voir Hermione... Ma porte t’est toujours ouverte, tu peux venir quand tu veux..., déclara-t-il à mi-voix les yeux pleins d’espoir.
- Pourquoi pas après le cours..., proposa-t-elle des larmes dans les yeux.
- Quand tu veux Hermione... Je t’attendrai dans mon bureau, termina Lupin un large sourire avant de se lever et de réclamer un peu de calme et de concentration.

Une heure plus tard, le cours se termina finalement et les discussions animées autour d’elle donnèrent à Hermione un mal de tête qui menaçait de s’installer pour la soirée alors qu’elle pouvait sentir le sang battre contre ses tempes.
- Alors ‘mione, tu as réussi ? demanda Ron tout en rangeant ses affaires.
- De quoi ? A faire bouger la bille ?? Evidemment ! répondit cette dernière sur un air supérieur. C’est un jeu d’enfant !
Ron fit une moue boudeuse et regarda Hermione d’un air écœuré regrettant de lui avoir posé la question puisque de toute manière, il connaissait la réponse...
- Je te l’avais bien dit Ron..., ajouta Harry en lançant son sac par dessus son épaule. Je vous retrouve au dîner !

Ron marmonna également à Hermione qu’il la retrouverait plus tard avant de sortir de la salle de cours sous le regard amusé de la jeune sorcière.

Elle sortit de la salle la dernière et trouva Draco qui l’attendait, appuyé contre le mur.
- Tu as réussi ? lui demanda-t-il à son tour et elle se demanda si ils s’étaient donnés le mot.
- Bien évidemment ! Et toi ?
- Pour qui tu me prends ? C’est un jeu d’enfant !
- Sérieux ? insista-t-elle surprise.
- Quoi ? Tu crois que je suis stupide ?! Je suis plutôt étonné te concernant ! C’est pas mal du tout pour une sang de... enfin pour une fille de Moldus qui n’a pas réellement d’aptitude à la magie dès sa naissance, normalement..., tenta-t-il la voix diminuant au fur et à mesure qu’il réalisait sa bourde, mais il était trop tard pour revenir en arrière et se rattraper.

Elle n’en croyait pas ses oreilles, elle le regarda les yeux écarquillés alors qu’il fit un pas vers elle, essayant de la prendre dans ses bras.
- Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, je ne suis qu’un crétin, excuse-moi...
- C’est exactement ce que tu as dit ! Lâche-moi Malfoy ! cracha-t-elle reculant d’un pas. C’était quoi ? Réminiscence d’une vieille habitude ??! Tu as raison, tu n’es qu’un crétin ; je n’arrive pas à y croire... Qu’est-ce qui te fait dire que je suis une fille de Moldus de toute manière ?! Tu as des preuves ?? hurla-t-elle presque.
- Quoi ? Je suis désolé Hermione, pardonne-moi ; tu sais que je ne le pense pas... Je t’en prie..., la supplia-t-il s’en voulant visiblement.
- Ne me touche pas... Tu ne changeras jamais Malfoy...

Elle commença à s’éloigner et il la rattrapa, tentant de se faire pardonner à nouveau.
- Hermione, s’il te plaît, je suis désolé, parle-moi...
- Dégage de ma vue pour le moment si tu veux avoir une chance que je te parle à nouveau demain..., déclara-t-elle dangereusement.
Il s’arrêta alors et la regarda monter les escaliers en soupirant et se maudissant intérieurement..

Il fallait qu’elle se calme si elle voulait que son entrevue avec le Professeur Lupin se déroule bien, sans cri, sans larme et sans heurt. Malfoy n’était vraiment qu’un crétin, un crétin diablement sexy certes, mais un crétin quand même... Il allait, elle en était sûre, passer une atroce nuit et elle éprouva une petite satisfaction à cette pensée en prenant une profonde inspiration avant de frapper à la porte du bureau du professeur Lupin. Elle l’entendit lui crier d’entrer, ce qu’elle fit lentement, appréhendant un peu ce qui allait suivre. Elle allait savoir, enfin elle pensait qu’il allait lui parler un peu de ce que vraisemblablement il savait sur ses origines. Elle n’était finalement pas sûre de savoir si elle voulait entendre ça maintenant. Elle souhaitait plus que jamais se réveiller sur le champ chez elle pour y découvrir que ses parents n’étaient pas morts et que toute cette histoire d’adoption n’était qu’un mauvais rêve. Mais la réalité était bien là, et le Professeur Lupin attendait, l’air inquiet mais s’efforçant de sourire pour la rassurer, qu’elle se décide à s’asseoir enfin. Elle laissa tomber son sac à ses pieds et prit place en face de Lupin. Un bref silence s’installa et elle lui demanda finalement :

- Qui suis-je ?

Il ne savait pas quoi répondre, il était surpris par la question directe alors que la réponse était si complexe à fournir et à expliquer.

- Hermione..., commença-t-il se reprenant. Je ne prétends pas détenir toutes les réponses à tes questions, je vais faire du mieux pour te répondre, mais tu sais, le Professeur Dumbledore serait plus à même à te renseigner et à t’expliquer.
- Je ne veux pas le voir, il m’a menti... Je... j’avais confiance en lui et...

Sa voix se brisa et elle étouffa un sanglot. Il ne fallait pas qu’elle pleure, pas maintenant, il fallait qu’elle reste digne et forte, c’est comme ça que ses parents auraient voulu qu’elle se comporte.

- Cette femme, Eléa, reprit-elle abordant directement le problème. C’est celle qu’on a vu à la réunion de l’Ordre ? C’est elle ma vraie mère ?

Lupin acquiesça et elle crut percevoir de la tristesse dans son regard.
- Oui, Hermione, Eléa est ta mère, expliqua-t-il. Nous avons fait nos études ensemble à Poudlard, enfin une partie de nos études, elle venait de France. On peut dire que j’étais son ami... mais au bout du compte, je me suis rendu compte que je ne la connaissais pas vraiment... Si tu veux vraiment la connaître et en savoir davantage sur elle, tu devrais essayer d’aller parler au Professeur Snape, il était son meilleur ami.
- Vous rigolez j’espère ? Elle était chez les Serpentard ?? demanda-t-elle horrifiée.
- Non, c’était une Serdaigle. Mais Eléa était quelqu’un qui se liait facilement, elle avait beaucoup d’amis, notamment chez les Gryffondor et les Serpentard...
- Mais, qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi m’a-t-elle abandonnée ? Et qui était mon père ? Pourquoi est-ce que le Professeur Dumbledore a été si en colère de la voir ? Est-ce qu’elle sait que je suis sa fille ? Elle n’a pas semblé me reconnaître... demanda-t-elle les questions se bousculant dans son esprit lui donnant la nausée alors que le sang avait recommencé à affluer dans ses tempes enserrant sa tête comme dans un étau.

Lupin la regardait d’un air désolé. Elle savait qu’il n’allait pas lui répondre, elle comprenait dans un sens. Comment raconter la vie d’une personne que l’on croyait connaître alors qu’il manquait tant de pièces au puzzle ?
- Eléa a disparu alors qu’elle était enceinte de toi Hermione, personne n’a jamais su ce qui lui est arrivée à part le Professeur Dumbledore...
- Parlez-moi au moins d’elle, de ce que vous savez, de ce que vous vous rappelez... Comment était-elle ? insista Hermione.
- Elle... elle était belle ! s’exclama Lupin qui réussit à arracher un timide sourire à Hermione. Elle était toujours enjouée, elle aimait réellement la vie et prenait toujours des initiatives conduisant parfois à faire des choses un peu folles... Comme toi, elle était très douée, et comme toi, elle travaillait énormément dans le souci de réussir et de toujours bien faire, elle était perfectionniste je crois. Elle aimait ses amis et n’hésitait jamais à leur venir en aide, elle m’a personnellement plusieurs fois aidé. Elle savait écouter, elle était fidèle et généreuse je crois... C’est un peu limitée comme présentation, j’en ai conscience, Hermione...
- Merci Professeur, c’est déjà beaucoup..., déclara Hermione en se levant, légèrement chancelante.
- Il faut vraiment que tu ailles parler au Professeur Snape, et surtout au directeur tu sais...

Elle acquiesça lentement, se baissa pour ramasser son sac avant de sortir en lançant un regard reconnaissant à Lupin.
Elle n’était pas certaine d’avoir la force de descendre dans les sous-sols du château pour aller voir le Professeur Snape, mais il fallait qu’elle essaie. Elle rassembla le courage et le peu d’énergie qui lui restaient et commença à descendre lentement les étages. Les couloirs sombres des profondeurs de Poudlard l’impressionnaient toujours autant et elle se mit à marcher plus vite pour rejoindre au plus vite le bureau du directeur des Serpentard.

Hermione, hésitante, frappa à la porte du cachot trois petits coups secs et sourds.
-Entrez !
Elle entra sans bruit dans la pièce glacée et sombre. Elle ne savait que penser, apprendre que Snape avait été le meilleur ami de sa mère biologique n’était pas la meilleure nouvelle de la journée, elle ne savait pas comment aborder le sujet, ni comment il réagirait. Elle attendait, plantée devant son bureau, qu’il daigne lever les yeux de ses copies pour la regarder.
-Vous faut-il un carton d’invitation Mademoiselle Granger ? articula-t-il sans décoller ses yeux de ses copies.
Elle prit une profonde inspiration tout en cherchant ses mots, mais il posa sa plume en soupirant et la regarda, blasé.
-Que puis-je faire pour vous ? Sa voix était mielleuse et son sourire inquiétant.
-Professeur Snape… j’aimerais que vous me parliez de la jeune femme qui a interrompu la dernière réunion de l’Ordre… Eléa…
Il leva un sourcil, comme il savait si bien le faire, mais cette fois-ci, Hermione pouvait déceler dans son regard de la surprise et même du trouble.
-Et pourquoi devrais-je vous en parler ? Cela ne vous regarde pas, cela concerne le passé et en aucun cas une élève de sixième année, dit-il sèchement.
-Professeur, insista t-elle, j’ai vraiment besoin d’en savoir plus sur elle, vous êtes le seul qui…
-Je crois que j’ai été assez clair, la coupa-t-il, retournez dans votre Maison.
-J’insiste Monsieur…
Il se leva de son bureau et s’appuya de ses deux mains dessus, et la regarda dans les yeux avec incompréhension.
-Dois-je vous accompagner moi-même ? Ou peut-être...
-Eléa est ma mère…, murmura-t-elle.
Il sursauta et l’observa. Il était encore plus pâle que d’habitude, littéralement décomposé, et semblait réfléchir, elle crut même percevoir de l’émotion dans son regard.
-Mademoiselle Granger, je crains que votre récente perte n’ait troublé vos raisonnements, dit-il avec une douceur inhabituelle.
-Non, je le sais de source sûre, elle est ma mère… Je veux savoir, tout savoir sur elle…
-Je ne crois pas pouvoir vous aider, dit-il sèchement.
-Est-il vraiment si dur pour vous de vous comporter pour une fois en humain ? s’emporta-t-elle, pouvez-vous pour une fois oublier vos rancœurs et ranger votre panoplie de Serpentard ? Parlez-moi d’elle !
Il la regarda, abasourdi par tant de colère et de culot. Personne n’avait osé lui parler comme ça depuis longtemps. Il prit sa cape pliée soigneusement sur sa chaise et l’enfila.
-Je mettrais cette démonstration d’agressivité sur le compte de la fatigue, Mademoiselle Granger, rentrez dans votre salle commune, vous avez sûrement du travail en retard…

Il quitta la pièce, la laissant seule, au bord des larmes. Pourquoi s’était-elle imaginée qu’il l’aiderait ? Elle se sentait encore plus mal qu’avant cette « conversation », elle était en colère et triste aussi. Elle décida alors de rentrer dans la tour de Gryffondor et d’aller s’allonger un moment avant le dîner, ou peut-être finalement sauter le dîner tellement elle se sentait mal. Elle était sûre qu’elle ne pourrait de toute façon rien avaler tellement la migraine la paralysait, lui donnant des nausées qui menaçaient de la faire défaillir à tout moment. Elle sortit du bureau en longeant les meubles, et s’appuya un instant contre la parois rocheuse, dans le couloir, les murs étaient froids et c’était en quelque sorte apaisant. Elle ferma les yeux un instant, elle ne voyait pratiquement plus rien de toute manière, sa vision s’était troublée comme si elle avait des papillons qui dansaient dans sa tête et devant ses yeux. Elle glissa pour se retrouver assise par terre, gémissant un peu alors qu’elle se sentait vraiment au plus mal. Elle savait qu’elle serait incapable de remonter dans sa chambre dans cet état, alors le mieux qu’elle puisse faire, c’était rester là et essayer de se calmer en attendant que la crise passe.

Draco Malfoy sortit de la salle commune la mine abattue. Il n’avait pas faim, il n’avait en plus aucune envie d’aller faire semblant d’écouter les conversations stupides de Pansy, Crabbe et Goyle dans la Grande Salle, mais au moins il pourrait l’apercevoir et pourquoi pas lui glisser le mot d’excuse qu’il avait bien mis une heure à rédiger... Il soupira, enfonça les mains dans les poches de sa cape et tourna sa tête vers la gauche avant de froncer les sourcils. Est-ce qu’il s’agissait de...

- Hermione ? Il se rapprocha de la forme recroquevillée contre le mur et alors qu’il la reconnaissait maintenant nettement, accéléra le pas. Il s’agenouilla à sa hauteur. Qu’est-ce que tu fais là ?
- Laisse-moi, vas t’en Malfoy..., déclara-t-elle faiblement, la tête enfouie dans ses genoux.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que tu as ? demanda-t-il légèrement inquiet.
- Rien... Vas t’en ! Elle regretta d’avoir élevé la voix et alors qu’elle avait relevé la tête, elle aurait bien été incapable de dire qu’elle avait Draco Malfoy devant elle.
- Tu es toute pale... Tu es malade ?
- Je ne me sens pas très bien, d’accord ?! Ca va passer...
- Viens au moins t’asseoir un moment au chaud, près du feu...
- Non... Le froid me fait du bien...
- Comme tu veux, je m’en fous après tout, tu peux crever là ! se releva-t-il tout à coup en colère devant tant de fierté.

Elle avait fermé à nouveau les yeux et il vit des larmes silencieuses couler sur ses joues. Il soupira et décida de s’asseoir à côté d’elle. Ils restèrent un long moment assis là en silence jusqu'à ce qu’elle décide de tenter de se relever. Sa vision s’était améliorée mais elle avait toujours autant mal à la tête et les nausées la reprirent rien que par le fait de bouger. Il s’était levé aussi, l’observant en silence.
- Oh mon Dieu..., souffla-t-elle faisant un pas, toujours une main contre le mur. Il faut que tu m’aides à remonter Draco, je n’y arriverais pas toute seule...

Il glissa un bras autour de sa taille et l’aida à marcher en silence jusqu'à la tour des Gryffondor. Il ne prononça aucune parole sur le chemin, il savait que si il ouvrait la bouche, elle allait l’envoyer promener, c’était mérité, il en était conscient mais il aurait tant aimé qu’elle lui parle de ce qui la tracassait à s’en rendre malade à ce point.
- Par Merlin, j’ai la tête qui me tourne à nouveau...
- Euh, non, ce sont juste les escaliers qui bougent là...
- Oh, tant mieux alors...

Ils s’arrêtèrent devant le portrait de la grosse dame qui jeta à Draco un regard réprobateur.
- Ca va aller ? lui demanda-t-il finalement.
- Oui, je crois, ça va mieux, je vais aller m’allonger un moment..., répondit-elle prononçant le mot de passe.
- Hermione...
- Demain, d’accord ? Demain..., souffla-t-elle entrant dans sa salle commune.

***

Poudlard, février 1978

Sirius regagna la tour de Gryffondor, où l’attendaient ses trois amis, assis sur le même lit et discutant sérieusement. James leur avait fait un résumé de sa discussion et Rémus leur avait parlé de l’entretien qu’il avait eu avec le Directeur.
Il entra et leur sourit.
« Alors ? » s’enquit James.
« Elle y était, elle m’a tout avoué. Tu n’as pas dû être très tendre avec elle dis-moi… »
« Pas vraiment », se contenta-t-il de répondre.
« Je me demande quand même si elle m’aurait tout avoué sans ton intervention », ajouta-t-il tristement.
« Je pense que oui », répondit Rémus, « elle a vraiment des sentiments pour toi. »
« Mais méfie-toi quand même », ajouta James.
« Qu’a décidé Dumbledore ? » demanda Sirius.
« Après ton départ nous avons continué à parler, il a décidé d’organiser une surveillance plus rapprochée, malheureusement leur directeur de maison, MacFair est sûrement de la partie. Donc on va organiser aussi une petite résistance avec certains élèves… »
« Très bien » ? répondit-il. « Je suppose que je ne dois pas en parler à Eléa ? »
« Ce n’est pas très souhaitable », répondit fermement Rémus.


***

Poudlard, février 1997

Le Professeur Dumbledore faisait les cents pas dans son bureau et fut quelque peu soulagé de voir finalement arriver Lupin et il l’invita à s’asseoir à son bureau.

- Plusieurs choses Rémus, commença le directeur de l’école, il faut tout d’abord réunir au plus vite une réunion à Grimmauld Place. Seulement les membres honoraires, j’ai chargé Arthur Weasley d’envoyer des hiboux aux intéressés, la date et l’heure exactes seront fixées au plus tard demain soir...
- C’est important pour que les enfants n’y soient pas conviés ?
- Très important Rémus, décisif je dirais même. Ils ne doivent pas savoir pour le moment, non, trop dangereux...
- Eléa ? demanda Lupin inquiet.
- Je le crains, oui..., répondit le vieux sorcier le regard sombre. Il y a pire Rémus... Eléa est en ce moment même à Poudlard...

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MessagePosté le : 24 Nov 2004 14:34
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Je commencerai ma review par mon cri habituel : la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite :D

je rajouterais ensuite que c'était trooooop bien... J'adore énormément Eléa (faut vraiment qu'on fasse un crossover ! :wink: ) et ça y est, je suis devenue accro au couple Draco/Hermy !! :shock:

Ah et puis :
Citation :
« Oh par Merlin ! » cria Sirius.
Eléa s’arrêta et le regarda.
« Ne me fais pas penser à Merlin, tu me coupes tout là ! » râla-t-elle.

:lol: :lol:
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MessagePosté le : 07 Déc 2004 23:05
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Pas de NC-17 cette fois je crois !!! :relief: Jusqu'à la prochaine fois... :oups:

Citation :

Chapitre 10 : La chute

Poudlard, février 1997

« Ma chère maman,

Je doute que les lettres soient bien droites sur ce parchemin, je me sens tellement mal, je voudrais mourir… Non, je sais, ce n’est pas sérieux, mais je ne me sentirais plus aussi mal en tout cas, et je serais près de toi, et de papa…

Pourquoi est-ce que ma vie a pris une telle direction ? Comment avons-nous fait pour en arriver là ? On était si heureux avant, avant tout ça, avant Poudlard… Si je n’étais pas entrée dans cette fichue école, rien de tout ça ne serait arrivé et on serait toujours ensemble… Mais vous aviez tout prévu, n’est-ce pas ? Toute ma vie était déjà organisée… Dès ma naissance, vous vous êtes mis d’accord avec le professeur Dumbledore sur ce qui allait advenir de moi, et ma triste destinée… Je ne vous en veux pas, je ne peux pas, je vous aime trop pour ça… Est-ce que vous aviez prévu de me dire la vérité un jour ? J’aurais aimé que tu m’expliques avec tes mots à toi, maman, parce que je ne sais pas si je vais pouvoir faire confiance au Professeur Dumbledore à présent…

Et puis mon petit ami… Si tu savais ce qu’il m’a dit aujourd’hui… J’ai cru refaire un bond dans le passé de quelques mois, quand ses mots faisaient encore si mal… Je me pose encore plus de questions sur sa sincérité… Dois-je tout arrêter pendant qu’il en est encore temps, avant de souffrir au-delà du supportable ? Il me manque… Il m’a fait du mal, mais il me manque et c’est ça le pire je crois… Je vais aller me coucher, je me sens trop mal, je verrai demain, la nuit porte conseil dit-on…

Je t’embrasse, Hermione. »


***

- Il y a pire Rémus... Eléa est en ce moment même à Poudlard...
- Je le sais, avoua Lupin. Je l’ai sentie quand Hermione est venue me voir pour me parler de ce qu’elle avait entendu ce soir-là.
- Ah ? Hermione est enfin venue vous parler ? Que lui avez-vous dit ? demanda le directeur dont le visage s’était quelque peu éclairé.
- Ce que je sais sur Eléa, c’est-à-dire pas grand chose... Je lui ai conseillé d’aller vous voir bien entendu et d’aller voir le Professeur Snape qui pourrait l’éclairer davantage que moi...
- Je vous remercie Rémus... Permettez-moi cependant d’émettre quelques doutes concernant le Professeur Snape. Pas que je ne lui fasse pas confiance, au contraire, mais il ignore tout et vous savez aussi bien que moi que Severus n’aime pas remuer le passé...
- J’en suis conscient mais il est plus à même pour lui parler d’Eléa, et puis le passé refait surface, quoi que l’on fasse. Hermione refuse de vous parler, elle vous en veut énormément de tous ces mensonges et tous ces secrets professeur...
- Et c’est légitime, je ne peux pas lui en vouloir..., soupira Dumbledore. Est-ce qu’elle sait pour notre... filiation ?
- Non, je ne pense pas. Je ne lui ai rien dit, ce n’est pas à moi de lui faire une telle révélation...

Dumbledore acquiesça avec un petit sourire. Un silence s’installa qui fut bientôt rompu par la porte du bureau de Dumbledore qui s’ouvrit brusquement, faisant sursauter les deux hommes en pleine réflexion. Lupin et Dumbledore descendirent de la mezzanine afin d’aller accueillir le nouvel arrivant.

- Severus, vous tombez très bien, déclara Dumbledore, j’allais vous contacter.
- Je viens d’avoir la visite de Miss Granger, répondit Snape les cheveux légèrement ébouriffés, comme s’il venait de courir.
- Asseyez-vous Severus..., poursuivit Dumbledore désignant au professeur de Potions un fauteuil près de la cheminée, alors que Lupin s’était déjà installé face à l’âtre.
- Elle vient de me demander de lui parler de sa mère, Eléa Demeteriem, continua Snape qui ne semblait pas avoir entendu ce que venait de lui dire Dumbledore.
- Nous le savons Severus... C’est le professeur Lupin qui lui a suggéré d’aller vous voir. Asseyez-vous, je vous en prie, tenta à nouveau le vieux sorcier.

Snape regarda les deux hommes tout à tour, incrédule et abasourdi par leur calme et le naturel de la révélation que venait de lui faire Hermione.
- Est-ce que vous pouvez me clarifier la situation ?? demanda-t-il élevant le ton de sa voix rauque tout en jetant à Lupin un regard suspicieux.
Dumbledore soupira et voyant que Snape n’était de toute évidence pas décidé à s’asseoir, il s’approcha de la cheminée les mains derrière son dos avant de se retourner pour faire face à Snape qui attendait, visiblement impatient.
- Vous savez, Severus, qu’Eléa a disparu alors qu’elle était enceinte de cinq mois. Il se trouve qu’Eléa est ma fille et c’est moi-même qui l’ai faite emprisonner à Azkaban pour les raisons que vous connaissez. Elle y a mis au monde son enfant, une fille, je lui ai donné comme prénom Hermione avant de la confier à un couple de Moldus qui saurait l’élever et prendre soin d’elle sans lui faire perdre son identité. Ils ont fait du bon boulot je dois l’avouer et Hermione a été admise naturellement à Poudlard pour ses onze ans.

Snape était devenu livide en écoutant le récit du Directeur et ce dernier n’osa pas lui proposer à nouveau de s’asseoir de peur de l’offenser.

- Les événements se sont malheureusement enchaînés un peu vite, Severus, poursuivit Dumbledore. Les parents adoptifs d’Hermione sont décédés et les Mangemorts ne seraient pas étrangers à cet attentat. L’Ordre du Phénix doit d’ailleurs se réunir au plus vite à ce sujet. Eléa, comme vous le savez, s’est échappée d’Azkaban avec l’aide de Lucius Malfoy. Elle se trouve en ce moment même au château...

Snape sembla prendre sur lui pour ne pas fléchir et il prit la parole en faisant quelques pas en direction du fauteuil qui lui était destiné mais sans toutefois s’y asseoir.
- Il faut donc la retrouver rapidement, déclara-t-il sur un ton dur. Nous savons de quoi elle est capable...
- Vous avez raison, Severus mais la précipitation sous le coup de l’émotion n’est pas notre meilleure alliée, expliqua Dumbledore sur un ton calme qui irrita Snape. Eléa est déjà à Poudlard depuis quelques jours, les protections concernant Hermione sont actives et ont été renforcées. Il est déjà très tard, une bonne nuit de sommeil ne peut que nous être bénéfique avant de décider quoi que ce soit... La réunion de l’Ordre, sans bien entendu la présence de nos plus jeunes membres, devrait nous permettre d’y voir plus clair. Je dois me rendre demain matin au Ministère, je vous tiendrai au courant de la date et de l’heure exactes de la réunion, termina Dumbledore.

***

Harry et Ron furent surpris de ne pas voir Hermione en cours de Métamorphoses et quand le cours se termina enfin, ils se mirent à sa recherche sans perdre de temps mais elle resta introuvable. Harry essayait de dissimuler son inquiétude mais Ron, après avoir fait trois fois le tour de la bibliothèque pour s’apercevoir avec surprise et avec une réelle appréhension qu’elle ne s’y trouvait pas, paraissait, lui, au bord de la panique. Harry suggéra qu’elle était après tout peut-être simplement dans sa chambre et ils descendirent vers midi dans la Grande Salle s’attendant à la trouver pour le déjeuner. Quand à la fin du repas ils se rendirent compte que de toute évidence Hermione n’allait pas se joindre à eux, Harry décida d’agir et se leva sous les regards désapprobateurs de ses amis.

- Malfoy ?
Draco se retourna et dévisagea, légèrement surpris et décontenancé, Harry qui se trouvait derrière lui.
- Quoi ? répondit-il en fronçant les sourcils sur un ton guère amical.
- Est-ce que tu as vu Hermione ce matin ? Je ne sais pas si vous aviez prévu de travailler ensemble ce matin…, expliqua maladroitement Harry comme s’il voulait justifier le fait qu’il puisse aller parler à Malfoy à la table des Serpentard.
- Qu’est-ce que ça peut te faire ?! répondit Draco guère coopératif.
- Commence pas Malfoy…, soupira Harry. Est-ce que tu l’as vue ce matin, oui ou non ?
- Non, je ne l’ai pas vue ce matin…, soupira à son tour Draco. Pourquoi ?
- Qu’est-ce que ça peut te faire ? rétorqua à son tour Harry. Je croyais que tu t’en fichais royalement d’Hermione !
- Mais c’est le cas ! C’est juste que si elle a fait quelque chose de répréhensible, j’aimerais le savoir vois-tu, je ne veux pas échouer à mes examens par sa faute !
Abasourdi, Harry regarda un instant Draco hésitant sur le fait de savoir s’il devait répondre et dans l’affirmatif, de quelle manière…
- Ne t’inquiète pas Malfoy, tu n’échoueras pas par sa faute… De toute façon, si je te dis qu’elle n’est pas allée en cours ce matin, qu’elle est introuvable et que, nous, ses amis, nous nous inquiétons, tu vas sûrement me répondre que c’est mon problème et que savoir où se trouve Hermione, oh pardon Granger, ou si elle va bien ou non, est bien le dernier de tes soucis… Je ne sais même pas pourquoi je perds mon temps et ma salive à te parler Malfoy…, soupira Harry baissant les bras et faisant demi-tour.

- Potter…
Draco s’était levé suivant Harry qui retournait à la table de sa Maison. Le Gryffondor se retourna et regarda Draco d’un air interrogatif.
- Elle n’allait pas très bien hier, tu devrais peut-être essayer l’infirmerie…, déclara Draco s’efforçant de dissimuler son inquiétude.
Harry resta un instant interdit, réellement surpris de découvrir que Draco Malfoy était en train de l’aider.
- Merci…, répondit-il en hochant la tête avant de rejoindre ses amis.

- Alors ? demanda Pansy alors que Draco était en train de se rasseoir parmi les siens.
- Je lui ai dit qu’il pouvait peut-être essayer le container des déchets magiques, c’est la place d’une sang de bourbe, non ?! répliqua Draco s’efforçant de paraître décontracté.

Pansy éclata de rire, un rire rauque et nasal, bientôt imitée par Crabbe et Goyle alors que Draco se renfrogna, se sentant réellement mal et plus qu’inquiet.

- Alors ? demanda Ron sur un ton impatient. Qu’est-ce qu’il a dit à part t’envoyer balader ?
- Qu’elle n’allait pas bien hier et qu’on devrait tenter d’aller voir à l’infirmerie…, répondit Harry platement.
- Wow ! Malfoy t’a aidé ? Malfoy t’a vraiment aidé ?? Il a coopéré ? siffla Ron, réellement sidéré.
- Il faut croire…, répondit Harry d’un air absent, davantage préoccupé par ce qui avait pu arriver à Hermione que par l’élan de générosité soudain de Malfoy.
- Aller voir à l’infirmerie n’est pas une mauvaise idée, acquiesça Ginny. Je vais monter voir si elle ne serait pas tout simplement dans sa chambre. Lavande et Parvati m’ont dit qu’elle était toujours couchée quand elles se sont levées ce matin. On ne sait jamais…
- Ok, déclara Harry. Je vais aller voir à l’infirmerie. Ron, si je suis un peu en retard pour le cours, tu diras à Mme Chourave que j’arrive…

Ron acquiesça, et Harry et Ginny se levèrent en même temps quittant la Grande Salle ensemble.

***

La nuit était mauve, enfin il lui semblait qu’elle avait cette couleur mélangée de rose et de pourpre. Elle n’était pas sûre d’être réveillée. Non, elle dormait, elle était en train de dormir, ça ne pouvait pas être autrement. Quelle était exactement la frontière entre la conscience et l’inconscience ? Cet état furtif et irréel mais pourtant tellement palpable qui précède l’endormissement ou le réveil. Où l’on se sent littéralement plonger… Où l’on se sent désespérément en train d’essayer de remonter à une surface qui doit nous ramener dans notre réalité alors que tout est tellement doux et lisse entre les deux…

La nuit était décidément et définitivement mauve alors que l’aurore pointait déjà. Ses cheveux flottaient librement alors qu’une petite brise légère lui caressait le visage. Elle ressentait une plénitude et une quiétude complète mais elle savait qu’un tel état de grâce, une telle sérénité, ne durerait pas. Le vent s’empressa de rivaliser avec la tranquille brise et de l’eau commença à tomber sur elle, mouillant ses cheveux et dégoulinant sur son visage. Il était temps de partir d’ici pour rejoindre des contrées plus accueillantes et moins sujettes à de brusques changements de température. Il fallait qu’elle se réveille, c’était l’heure et elle avait trop dormi. Des visages lui apparurent et elle sut qu’il fallait se réveille maintenant et sans tarder.

Mais les visages furent plus rapides et elle fut incapable de lutter contre leur apparition alors qu’ils semblaient l’emporter dans leur tourbillon de tourments. Les messages qu’ils avaient à lui délivrer lui parvenaient en même temps, lui donnant le tournis et ils étaient finalement incompréhensibles. Elle mit ses mains sur ses oreilles et ils se turent tous, la regardant alors que certains souriaient et que d’autres paraissaient préoccupés. Elle leva la tête, priant silencieusement le ciel d’arrêter de déverser ses larmes sur elle, et elle fut entendue alors qu’un rayon lumineux transperça le berceau astral illuminant avec ironie le pendentif en forme de goutte d’eau qu’elle avait autour du cou.

Le professeur Dumbledore fut le premier à parler et elle aurait presque pu éclater de rire s’il n’avait pas cet air sérieux, inquiet et triste quand il lui dit : « Fais-moi confiance, Hermione… » Eléa fut la seconde à s’avancer, sa mère biologique, avec des yeux d’un bleu profond dans lesquels elle eut le sentiment de se noyer. « Ironique, n’est-ce pas ? » dit-elle avec un sourire malicieux. Puis, enfin, Draco et Harry se superposèrent et elle fut incapable de dire qui prononça quoi vu qu’ils parlèrent en même temps. Mais quelle importance au bout du compte vu que l’idée était la même… « Prends ma main ! » « Donne-moi ta main… »

Cette fois, elle se réveilla. En sursaut. Elle se redressa d’un coup dans son lit, haletante et en sueur. Elle se laissa retomber sur son oreiller, se calmant doucement et reprenant lentement une respiration normale. La petite chatte noire arriva en ronronnant et elle se mit à la caresser machinalement, le geste ayant un effet apaisant. Elle n’avait plus de nausées et la migraine semblait l’avoir abandonnée pour aller hanter d’autres âmes. Le remède de Mme Pomfresh était finalement efficace et elle se tourna sur sa gauche s’apercevant en soupirant qu’il était déjà une heure de l’après-midi.

Elle se leva rapidement et décida d’aller prendre une douche bien chaude avant de pouvoir attaquer le cours de Botanique. Elle passa un temps infini sous la douche et elle se mit à souhaiter pouvoir prendre un bon bain chaud. Elle allait être en retard au cours de Mme Chourave si elle ne s’activait pas à présent. Elle sécha ses cheveux d’un coup de baguette magique et s’empressa d’aller chercher ses affaires.

- Ginny ! Qu’est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle entrant en coup de vent dans la salle commune.
- Je te cherchais ! On était très inquiets, tu n’es pas venue en cours ce matin, et tu n’es pas descendue déjeuner…, déclara la rouquine visiblement soulagée d’avoir son amie en face d’elle.
- Oui, je sais. Je me traîne depuis hier une affreuse migraine… Mme Pomfresh m’a donné un remède plutôt efficace et vu mon état de fatigue, elle m’a autorisée à aller me recoucher me faisant un mot d’excuse pour ce matin, expliqua Hermione qui avait retrouvé la sourire.
- Bon, si ça va mieux, c’est le principal. Tu devrais te dépêcher, tu vas être en retard à ton cours…
- Oui ! Tu as raison, à plus tard Gin’ ! déclara Hermione se dirigeant rapidement vers la sortie.
- Tu croiseras peut-être Harry en bas ! lui cria Ginny avant qu’elle ne sorte.

Hermione trouva effectivement Harry qui ne semblait pas trop se presser pour aller rejoindre la serre n°5, traînant même carrément les pieds.

- Harry ! Attends-moi ! lui cria Hermione.
Il se retourna et son visage s’éclaira quand il aperçut la jeune sorcière venir vers lui en courant.
- Où est-ce que tu étais ?? J’étais mort d’inquiétude…
- Plus tard ! répondit-elle lui attrapant la main et se mettant à courir avec lui.

Ils arrivèrent essoufflés dans la serre et furent surpris par l’odeur ambrée qui s’y dégageait. Apercevant Draco qui les regardait, les sourcils froncés, elle lâcha la main d’Harry tout en soutenant le regard de son petit ami mais sans pour autant lui accorder un sourire. Le cours commença alors et Ron se fit réprimander trois fois alors qu’il tentait de parler à Hermione. Cette dernière ne put s’empêcher de sourire devant l’intérêt de son ami pour sa petite personne mais Draco ne semblait pas se réjouir de la voir entourée des deux Gryffondors.

***

Le lundi suivant commença de bonne heure avec le traditionnel cours de Potions du Professeur Snape qui réjouissait la plupart des élèves de Gryffondor… Le cours toucha à sa fin et tous les élèves rangèrent leurs affaires. Le cours n’avait pas été, comme à son habitude, une partie de plaisir. Severus Snape ne quittait pas des yeux les copies qu’il corrigeait avec lassitude, lorsqu’il se rendit compte qu’il était observé. Il leva les yeux et ils rencontrèrent ceux de Hermione Granger, qui le fixaient durement. Son visage était résolu, fermé et il pouvait y lire de la colère. Ce moment tant redouté était arrivé bien trop tôt.
- Miss Granger ?
- Professeur Snape, dit-elle calmement.
- En quoi puis-je vous aider ? Le ton se voulait gentil, mais il sonnait atrocement faux malgré lui.
- Vous devez vous en douter, répondit-elle sèchement.

En l’observant, Severus se demanda comment il n’avait pas vu la ressemblance plus tôt. La couleur n’était pas la même, mais il reconnaissait ce regard de défi pour l’avoir croisé bien souvent. Il allait devoir remuer le passé et surtout faire attention à ce qu’il lui dirait.
- Professeur Snape ? Elle le tira de ses pensées.
Il la regarda à nouveau et se leva en soupirant. Il se rapprocha d’elle, pensif et s’appuya contre son bureau. De sa baguette, il ferma la porte de la classe qui était restée ouverte après le départ des autres élèves.
Hermione lui demanda, incrédule :
- Etait-elle, comme me l’a dit le Professeur Lupin, votre meilleure amie ?
- Elle l’était, répondit-il. J’ai rencontré Eléa, votre mère, à son arrivée ici. Elle était une de mes voisines en cours de Potions, nous avons lié une amitié assez profonde.
- Comment était-elle ? lui demanda-t-elle, curieuse.
- Elle était… je crois que le mot approprié est arrogante. Hermione leva un sourcil. Elle était sûre de son physique, de son pouvoir sur les hommes, de ses capacités, elle était la meilleure élève de l’école et elle le savait. Elle n’avait peur de rien et comme vous…, il lui adressa un sourire narquois, …elle aimait briser les règlements. Il se mit alors à faire les cents pas. Que vous dire de plus ? Elle était très intelligente, impulsive, passionnée et elle avait beaucoup d’humour. Avec elle, on ne s’ennuyait jamais, sourit-il.

Hermione l’écoutait tout en analysant ses paroles.
- Dans quelle maison était-elle ?
- Serdaigle… mais elle passait beaucoup de temps chez Serpentard, elle y avait beaucoup d’amis.
- Beaucoup d’amis, répéta-t-elle pour elle-même. Vous voulez dire qu’elle partageait leurs idées ?
- Oui, répondit-il fermement. Elle les partageait et les défendait.
La jeune fille pâlit. Elle se leva tremblante.
- Elle les défendait ? Comment ?
Il la regarda dans les yeux tristement. Elle recula d’un pas, en secouant la tête.
- Non… non, c’est impossible…
- Mademoiselle Granger…
- Ma mère ne peut pas faire partie des Mangemorts ! articula-t-elle.
- Je suis désolé… je… Mais il n’eut pas le temps de finir, elle prit ses affaires les larmes aux yeux et s’enfuit.

Voilà pourquoi il n’aimait pas remuer le passé, elle n’avait appris qu’un dixième du passé de sa mère et elle en était malade, heureusement qu’il n’en avait pas dit plus. Il regagna son bureau, les yeux dans le vide. Il ressentait de la tristesse, elle avait eu beaucoup d’épreuves depuis la rentrée et cela ne prévoyait pas de s’arranger. Il ressentait de la tristesse pour une élève… c’était bien la première fois. Mais ce n’était pas une élève comme les autres. La fille d’Eléa. Il ne se faisait pas encore à l’idée. Il regarda les copies lamentables qu’il devait corriger et attrapa sa cape, il avait besoin d’air frais, histoire de se remettre les idées en place.

***

Ils étaient à présent en train d’étudier dans la Tour d’Astronomie, dans un silence studieux mais légèrement pesant aussi. Quand Draco avait fait son apparition dans la Tour, Hermione était déjà là, plongée dans ses notes. Il avait tenté de faire la conversation, mais elle avait rétorqué sèchement qu’il fallait qu’elle avance sur son rapport, alors il n’avait pas insisté et avait entrepris à son tour d’avancer sur son propre devoir.

- J’ai terminé la première partie je crois…, déclara Draco une heure plus tard. Est-ce que tu ne voudrais pas la relire, s’il te plaît ?
- Si, bien sûr…, répondit d’un air absorbé Hermione tendant sa main mais ne levant pas la tête de son parchemin.
Draco soupira et lui tendit son morceau de parchemin qu’elle prit machinalement commençant à le parcourir en fronçant les sourcils.
- C’est bourré de fautes…, dit-elle en hochant la tête d’un air navré commençant à les corriger.

Pendant quelques minutes, seule le grattement de la plume d’Hermione sur le morceau de parchemin de Draco fut audible. Ce dernier rompit le silence et mit en avant le problème présent.
- Tu vas me faire la tête encore longtemps, Hermione ?
- Je ne sais pas, il faut que j’y réfléchisse…, répondit la jeune sorcière sans lever sa plume.
Draco soupira à nouveau et poursuivit :
- J’ai dit que j’étais désolé… Qu’est-ce que tu veux de plus ? C’est fini, c’est ça ?
Elle leva cette fois la tête pour le regarder.
- Je n’ai jamais dit ça, déclara-t-elle, surprise.
- Dis-moi ce qu’il faut que je fasse alors… J’accepterai la sentence sans discuter, je le mérite, je ne suis qu’un con…, avoua-t-il sur un ton sérieux.
Elle esquissa un sourire et se leva pour venir s’asseoir à côté de lui.
- Tu as le droit de me frapper si tu veux… Tu peux même me jeter un sort Interdit…, déclara-t-il.
Elle lui donna un coup de poing dans l’épaule et il fut un peu surpris, ne s’attendant quand même pas à ce qu’elle le fasse.
- Ouch…, se plaignit-il à mi-voix se frottant l’épaule.
Elle se mit à nouveau à sourire, prit sa main et posa sa tête sur son épaule.
- Ne recommence jamais ça, tu m’as fait du mal…, murmura-t-elle presque.
- Je sais, et te faire du mal me rend malheureux…, répondit-il déposant un baiser sur sa tête. Je suis pardonné ? tenta-t-il enlaçant ses doigts dans les siens.
- Non, tu es en sursis.
- T’es dure…
- Et tu n’as encore rien vu… Tu es encore libre de prendre tes jambes à ton cou et partir d’ici en courant !
Il eut un petit rire et prit son visage entre ses mains l’embrassant doucement sur les lèvres.
- Je prends le risque ! dit-il les yeux malicieux.
- Tu m’as manqué…, avoua-t-elle finalement les yeux pétillants.
- Viens…, souffla-t-il.

Elle se leva pour venir s’asseoir à califourchon sur ses genoux. Elle mit ses bras autour de son cou et savoura son étreinte réconfortante. Il la serrait fort contre lui, caressant son dos et s’imprégnant du parfum enivrant de ses cheveux qui lui frôlaient le visage. Elle commença à lui masser légèrement la nuque puis elle passa une main dans ses cheveux, ils étaient tellement soyeux, elle aimait les faire glisser entre ses doigts. Elle le regarda finalement, plongeant ses yeux noisettes dans les siens, gris, bleus, ou peut-être les deux, elle était incapable de définir exactement la couleur de ses yeux et elle était persuadée qu’ils changeaient de couleur selon le temps et les événements, ce qui ne facilitait pas sa tâche. Il passa à son tour une main derrière sa nuque et rapprocha son visage du sien afin de capturer ses lèvres. Elle aimait ses lèvres charnues et sa manière d’embrasser, si douce et si ravageuse à la fois. Il quitta ses lèvres pour son cou, sa gorge, déboutonnant trois boutons de son chemisier afin d’avoir un meilleur accès à ses épaules qu’il se mit à mordiller doucement. Sa respiration s’était accélérée et quand elle sentit ses mains dans le bas de son dos, elle commença à bouger lentement ses hanches. Leurs lèvres se rencontrèrent à nouveau et il laissa échapper un grognement étouffé de satisfaction. Quand elle sentit ses mains remonter le long de ses cuisses et son érection pointer à travers son pantalon, elle réalisa que bouger comme elle était en train de le faire n’était peut-être pas une si bonne idée… Elle stoppa ses ondulations et attrapa ses mains un peu trop audacieuses. Il la regarda, le souffle court, les yeux brillants et brûlants de désir, et elle se leva un peu à contrecœur mais se voulant finalement raisonnable.

- Je meurs de faim ! déclara-t-elle rassemblant ses affaires. Je n’ai pratiquement pas mangé de la journée et je suis affamée ! Pas toi ?
- Si, si…, acquiesça-t-il remerciant le ciel d’avoir une large cape de sorcier pour pouvoir cacher sa protubérance légèrement embarrassante.
- Ah, et Draco, au fait, elle est très bien la première partie de ton rapport…
- Merci, sourit-il rangeant ses affaires à son tour.

Ils se dirigèrent vers la porte et quand Draco l’ouvrit, il fut surpris de voir le Professeur Lupin qui était sur le point de l’ouvrir pour entrer dans la Tour d’Astronomie.
- On… on cherchait un livre sur le système solaire, on va à la bibliothèque…, expliqua maladroitement Hermione légèrement embarrassée quand elle vit le regard interrogatif du professeur.
- Vous étudiez quoi ? demanda Lupin.
- Les Runes…, répondit spontanément Draco.

Un ange sembla passer. Lupin les regarda, un peu confus, et Hermione poussa Draco afin de fuir cette situation gênante.
- Bonsoir Professeur, déclara-t-elle finalement.
- Bonsoir Hermione, répondit Lupin fronçant les sourcils avant d’hausser les épaules et entrer dans la Tour.

- Les Runes ??! hallucina Hermione quand ils furent assez loin.
- Je sais, ça m’est venu comme ça, j’ai bossé durant une heure sur ce thème, et c’est sorti comme ça !!
- Tu es irrécupérable ! déclara-t-elle en se mettant à rire et ils descendirent le reste des étages en riant aux éclats.

***

Little Hangleton, mars 1997

Lucius s’assit sur un banc du jardin, il se laissa envahir par la paix qui s’en dégageait et respira profondément. Le soleil n’était pas encore levé et des perles de rosées recouvraient les innombrables plantes et fleurs qui peuplaient le jardin. Un craquement le fit sursauter et il vit deux silhouettes s’approcher de lui.
- On s’inquiétait, dit une voix froide féminine. Où étais-tu ?
- Parti faire une balade, se contenta-t-il de répondre, un sourire en coin.
Le couple s’assit près de lui.
- Tu sens le sang, dit Rodolphus après quelques secondes.
Lucius regarda ses mains maculées de tâches rouges sombres et soupira.
- A l’époque, tu nous appelais toujours pour tes virées nocturnes, se renfrogna Bellatrix. Combien de victimes ?
- Quatre et deux enfants… des rouquins comme ces maudits Weasley, cracha-t-il.
- Tu te sens mieux ?
- A vrai dire, j’aurais aimé massacrer le reste du village mais les cris ont réveillé les voisins… enfin, ça fait toujours du bien de se défouler, j’en avais besoin.
- Les prochaines fois, pense à nous, dit Rodolphus. Nous avons besoin d’action.
- Compte sur moi, sourit-il.

Ils se levèrent et se dirigèrent vers le Manoir lentement.
- Des nouvelles d’Eléa ?
- Non aucune. Cela va faire trois semaines, je commence à m’inquiéter.
- Serait-ce l’origine de ton besoin de défoulement ? interrogea Rodolphus avec curiosité.
- En partie, avoua Lucius. Ça et le fait que je n’ai pas revu mon fils depuis Azkaban, que je m’ennuie ferme dans ce Manoir, à attendre que quelque chose bouge enfin, s’emporta-t-il.

Ils entrèrent dans le manoir, Lucius lança avec colère sa cape sur une chaise et monta rapidement les marches du grand escalier en marbre. Il se dirigea vers la porte de sa chambre lorsqu’il s’arrêta net. Il se retourna et vit de l’autre côté le Seigneur des Ténèbres qui l’attendait. Il voulait le voir. Lucius essaya de se calmer et le rejoignit. Il s’agenouilla devant lui, Voldemort lui désigna un fauteuil, en face de son bureau, Lucius y prit place, se demandant de quoi voulait lui parler son Seigneur.
- Lucius, mon ami… Je te sens frustré, en colère, dis-moi ce qui te préoccupe, serait-ce l’absence d’Eléa ?
- Oui Seigneur, la savoir à Poudlard ne me met pas en confiance… Cela va faire trois semaines maintenant.
- Eléa est pleine de ressources, ne t’inquiète pas pour elle… Ses longs doigts fins et blancs se joignirent devant lui. Je sais aussi que tu t’impatientes Lucius, mais tes attentes ne seront pas vaines, mon plan s’accomplira en temps et en heure.
- Oui, Maître, je m’excuse de mon impertinence.
- Quant à ta sortie de cette nuit… Il sourit largement. Si elles te permettent de te sentir mieux… je ne vois pas pourquoi tu t’en priverais.
Lucius eut un sourire entendu.
- Merci Maître.

Il quitta son bureau, satisfait. Le Maître ne lui en voulait pas, il l’encourageait. Dès qu’Eléa serait de retour, il l’emmènerait en « balade » comme ils le faisaient jadis, elle en serait ravie. Il entra dans sa chambre et ôta ses vêtements, s’attarda un peu sous une douche brûlante avant de se coucher dans ce lit désespérément vide.

***

Poudlard, mars 1978

Il tombait des cordes en ce matin de mars alors que Sirius faisait les cents pas dans le Grand Hall, impatient et inquiet. Eléa entra, trempée des pieds à la tête, les joues rosies par la fraîcheur de la pluie, sous le regard médusé de son compagnon.
« Bon sang mais où étais-tu ? » s’énerva-t-il.
« Faire une promenade », dit-elle étonnée, comme si c’était la chose la plus logique du monde.
« Avec ce temps ? » Il montra le parvis du château, inondé.
« Oui. » Elle haussa les épaules. « Pourquoi es-tu si inquiet ? Tu sais bien que je sors souvent le matin. »
« Je t’ai cherchée partout, je ne pensais pas que tu sortirais avec ce temps, tu as oublié ta pneumonie ? Et si tu rechutais ? »
« Si je rechutais, Madame Pomfresh me soignerait à nouveau » soupira-t-elle tout en se séchant d’un coup de baguette magique. Elle regarda Sirius d’un air dubitatif et s’approcha de lui.
« Tu étais vraiment inquiet hein ? » Il rougit légèrement, se sentant un peu ridicule. « C’est mignon, ça mérite un baiser je crois… » Elle captura ses lèvres et l’embrassa langoureusement.
« Juste un baiser ? » Il lui sourit tout en la serrant un peu plus.
« Juste un baiser, j’ai une potion à faire, désolée. »
« On est samedi, tout le monde dort… »
« Sirius, il faut vraiment que je prépare cette potion, c’est important », dit-elle embêtée devant l’air déçu de son amant. « On se retrouve après le déjeuner ? »
« D’accord », bougonna-t-il.
Elle lui donna un dernier baiser puis se dirigea vers les cachots où elle avait réservé une salle pour pouvoir travailler tranquillement.

***

James Potter était collé à la fenêtre d’un air désespéré lorsque Sirius entra dans la salle commune dépité.
« Ah ! Padfoot ! Tu l’as trouvée ? »
« Oui. » Il se laissa tomber lourdement sur un des fauteuils près du feu « Elle se promenait ».
« Avec un temps pareil ? » Il haussa un sourcil. « Excuse-moi, mais cette fille est vraiment bizarre des fois ». Sirius leva les yeux au ciel. « Pas de câlin matinal alors ? » railla-t-il.
« Prongs… ferme-la »
James éclata de rire devant la mine blasée de son ami, puis jeta un dernier coup d’œil à la fenêtre avant de le rejoindre devant la cheminée.
« Quel temps pourri… on va s’amuser demain tiens… Vous venez au match ? »
« Il va falloir convaincre Eléa, mais après ce matin, elle va devoir se faire pardonner… »
Rémus et Peter les rejoignirent endormis et s’affalèrent à leur tour sur les fauteuils. Ils restèrent en silence quelques minutes.
« C’est quoi le programme aujourd’hui ? » bâilla Peter.
« On traîne jusqu’au déjeuner, puis les filles nous rejoignent, ensuite on est censé travailler cet aprèm. »
« Censé… Je ne suis pas motivé moi », râla Sirius.
« Moi non plus » répondit Rémus, les yeux fermés et somnolent.
« On verra avec les filles » ajouta Peter.
« Si vous voulez…»
James s’enfonça dans son fauteuil, la tête en arrière et ils restèrent tous à somnoler silencieusement.


***

Grimmauld Place, mars 1997

Les occupations diverses et variées des membres, leurs impératifs et obligations firent que la réunion de l’Ordre du Phénix ne put se tenir qu’un soir pluvieux du début du mois de mars. Etaient présents les Professeurs McGonagall, Lupin, Snape, Mr et Mrs Weasley, Kingsley Shacklebolt, Tonks, Hagrid, Emmeline Vance et Hestia Jones. Les visages étaient tendus et inquiets. Arthur Weasley venait de faire part à l’Ordre du déraillement d’un train transportant des Moldus en Chine et le Ministère de la magie à Hong Kong ne laissait aucun doute sur l’origine criminelle d’un tel désastre dans son pays : le groupuscule des Mangemorts qui jusqu’ici s’était montré plutôt discret et peu actif dans le pays venait d’agir de façon spectaculaire tel un coup de canon annonçant le début des hostilités.

Dumbledore prit ensuite la parole et lut le compte rendu du Ministère de la magie concernant les attentats perpétués en Angleterre depuis plusieurs semaines. Il s’attarda longuement sur celui commis le soir de la Saint Sylvestre dans un restaurant en plein cœur de Londres tuant de nombreux Moldus venus alors réveillonner, parmi lesquels les parents d’Hermione. A l’évocation de ce souvenir funeste, Mrs Weasley étouffa un sanglot et son mari fut obligé de lui faire apparaître une boîte de mouchoirs. Il en arriva tout naturellement à Eléa et rappela sa venue à la dernière réunion de l’Ordre, fin décembre. Il sembla tout à coup fatigué et fut contraint de s’asseoir pour poursuivre son récit. Avouer une partie de sa vie et qui plus est une partie de sa vie dont il n’était pas particulièrement fier fut de toute évidence plus difficile qu’il ne l’aurait pensé. Mais il y parvint, parlant lentement et doucement, ce qui contraignit les membres à faire le silence le plus total s’ils voulaient entendre. Il évoqua brièvement son épouse qui quitta l’Angleterre pour la France alors que sa fille, Eléa, n’avait que deux ans. Son visage montra une réelle tristesse quand il déclara qu’elle se tua dans un tragique accident, laissant Eléa seule et en pleine adolescence, mais sa tristesse ne fit que s’accentuer en relatant le retour d’Eléa en Angleterre, sa scolarité à Poudlard et ses mauvaises fréquentations sur lesquelles il n’eut aucun contrôle. Il raconta enfin la naissance sordide d’Hermione dans un cachot sombre d’Azkaban et son déchirement en la confiant à un couple de Moldus, les Granger, mais surtout sa détresse en enfermant sa fille unique dans la terrible prison du pays. Mrs Weasley avait regardé le Directeur de Poudlard avec des yeux écarquillés, une main sur sa bouche, avant de se remettre à pleurer de plus belle plaignant la malheureuse Hermione. Hagrid avait le front plus ridé qu’à l’accoutumé et les cheveux de Tonks étaient passés par toutes les couleurs.

Il insista enfin sur la nécessité de mettre en place un véritable plan d’action face à la menace réelle d’une guerre qui allait de toute évidence se déclencher dans les mois à venir, avant la fin de l’année scolaire. Arthur Weasley prit encore la parole pour exprimer son mécontentement face au peu d’implication du Ministère et en particulier de Fudge. Le Directeur termina la réunion en informant qu’il se chargeait personnellement d’Eléa avec l’aide des Professeurs Lupin et Snape qui acquiescèrent d’un air entendu. Il pria tout le monde de garder la plus grande discrétion pour le moment et la séance fut levée avec la promesse d’une prochaine réunion rassemblant les membres de l’Ordre au complet.

Après la réunion, le Professeur Dumbledore invita Snape et Lupin à le rejoindre, dès leur arrivée à Poudlard, dans son bureau afin de mettre en place une stratégie pour retrouver Eléa.

***

Poudlard, mars 1997

- Comment allons-nous nous y prendre ? commença Snape le regard froid. Ca fait des semaines qu’elle est dans le château et personne n’a jamais rien remarqué de suspect !
- Ou personne n’est venu nous le rapporter..., ajouta mystérieusement Dumbledore. Ne perdons pas de vue qu’Eléa n’est pas stupide et qu’elle est sûrement ici sous une forme non humaine... Rémus, une suggestion ?
- Pas vraiment..., avoua Lupin d’un air songeur. J’ai senti Eléa sur Hermione quand elle est venue me voir, elle a donc forcément été en contact avec elle même si elle ignore qu’elle est sa fille... Si je me concentre suffisamment, je devrais, je pense, pouvoir la localiser dans le château.
- Très bien ! acquiesça Dumbledore. Je propose que nous allions dîner, nous attendrons bien évidemment que tous les élèves aient rejoint leurs dortoirs respectifs. Et d’ici là, gardez bien les yeux ouverts mes amis...

Snape quitta le bureau le premier en lançant un regard mauvais à Lupin.

- Rémus..., reprit Dumbledore une fois que Snape fut hors de vue. Je crois qu’il serait assez judicieux que vous demandiez à Monsieur Potter de nous prêter la carte... comment l’avez-vous appelée déjà ?... Ah oui, la carte des Marauders !

Lupin regarda le directeur d’un air interloqué.
- Comment savez-vous ? souffla-t-il réellement surpris.
- Vous devriez savoir depuis le temps que rien ne m’échappe, Rémus..., sourit le vieil homme. Brillante invention je dois l’avouer... Ne vous inquiétez pas, Rémus, vous pourrez rendre la carte à Harry, elle lui revient de droit. Je ne crois pas que Severus aurait approuvé, voyez-vous...

Lupin se détendit alors et ne fut finalement pas étonné. Il vouait réellement une grande admiration au Directeur de Poudlard. Il acquiesça en souriant et déclara avant de sortir du bureau :
- La carte est une excellente idée, Professeur, et pour tout avouer, elle était déjà prévue comme devant être mon outil de concentration !

Le vieux sorcier eut un petit rire en regardant Lupin sortir du bureau.

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Poudlard, mars 1978

Après le déjeuner, Lily et Eléa se rendirent à la tour de Gryffondor muées par le même enthousiasme que des condamnés à morts se dirigeant vers leur bourreau. Elles trouvèrent les quatre garçons assis à la grande table de chêne, la tête dans les livres, littéralement pour Peter qui s’était endormi sur son livre de Métamorphose. Elles prirent place près de leurs petits amis respectifs. Sirius se pencha vers Eléa et l’embrassa dans le cou.
« Tu sens bon… »
Elle sourit et l’embrassa à son tour.
« Alors Eléa, tu as réussi ta potion ? » s’enquit James.
« Oui, oui, j’ai réussi. »
« Et puis-je savoir quelle potion m’a privé de toi ce matin ? » demanda Sirius, ironique. Eléa rougit, légèrement embarrassée.
« A moins que ce soit de la magie noire », plaisanta James, un brin provoquant.
Elle eut un sourire forcé à son attention. « Non James, ce n’était pas de la magie noire ».
« Alors dis-nous ce que c’était », s’amusa Rémus, ce qui étonna Eléa qui attendait un peu plus de soutien de sa part.
« Hum » Elle se racla la gorge : « un shampooing… »
« Pardon ? Tu peux répéter plus fort ? » rit Lily.
« Un shampooing », soupira Eléa. Sirius s’écarta d’elle avec un air vexé.
« Si je comprends bien… je récapitule… Ce matin, tu m’as dit non, pour fabriquer un shampooing ? » Il n'en revenait pas.
« Oui…. Je suis désolée, j’en avais plus. » Elle était confuse. « Et puis je sens bon non ? »
Il la regarda, incrédule et émit une sorte de grognement.
« Sirius… ne recommence pas ça… » Elle fronça les sourcils, ennuyée. « Je ferais tout ce que tu voudras pour me faire pardonner ».
Sirius releva la tête vivement vers elle sous les regards des quatre autres élèves.
« Tout ce que je veux ? » dit-il malicieusement.
« Oui, tout », sourit-elle, tout en jouant avec une plume.
« Très bien… » Il s’enfonça dans sa chaise avec nonchalance un sourire narquois aux lèvres, il leva les yeux au ciel, faisant mine de réfléchir. « Mmm… demain après-midi tu m’accompagnes au match de Quidditch… » Le sourire d’Eléa s’effaça instantanément. « … et tu supporteras les Gryffondors… » Eléa laissa tomber la plume avec laquelle elle jouait. « … et tu porteras une jolie écharpe aux couleurs de l’équipe ! » Il regarda son amie avec un large sourire, Eléa était décomposée.
« Tu plaisantes là ? » Elle était sidérée, comment pouvait-il lui demander une pareille horreur ?
« Non je suis sérieux ! » rit-il, accompagné des quatre autres élèves qui pouffaient de rire.
« Sirius… » supplia-t-elle.
« Tu as dit tout ce que je voulais non ? »
« Mais… » Elle était horrifiée, toute la table était prise d’un fou rire.
« Mais… non… je… »
« Eléa…. »
« D’accord, » soupira-t-elle tout en se prenant désespérément la tête dans les mains.
Sirius se pencha vers elle et l’embrassa.
« Et tout ça pour un shampooing… la coquetterie te perdra… »


***

Poudlard, mars 1997

- Harry..., commença Ron d’un air interrogatif.
- Hmm ? répondit Harry alors qu’il venait de s’enfiler une cuillerée de ragoût de mouton avec des champignons.
- A quoi ça sert une télévision ? demanda le rouquin plissant les yeux.
Harry avala ce qu’il avait dans la bouche avant de répondre par deux autres questions.
- Quoi ? Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?
- Pour savoir..., répondit Ron en haussant les épaules.
- Les Moldus aiment se distraire avec... Elles ont une forme carrée, généralement de cette taille-là, et des images défilent à l’intérieur, avec le son. Tu peux y voir des films, des fictions jouées par des acteurs ou des émissions particulièrement stupides, si tu veux mon avis, où on t’explique comment faire cuire un œuf au plat... Ce n’est pas bien passionnant Ron, mais ça fait passer le temps quand tu n’as rien de mieux à faire, expliqua Harry.
- La télévision ne diffuse pas que des émissions stupides, Harry..., intervint Hermione. Il suffit simplement de regarder les bons programmes...
- Est-ce qu’il faut toujours que tu écoutes nos conversations, mione ??! s’indigna Ron.
- Tu as sans doute raison, Hermy, mais quand c’est Dursley Dudley qui choisit, il ne peut rien en sortir de bon..., ajouta Harry en faisant une grimace. Une fois, j’ai eu le privilège de regarder une émission passionnante sur le câble sur les ours polaires...
- Oui ! Sur Discovery Channel, je l’ai vue aussi ! ! Ils y passent d’excellents reportages ! déclara Hermione.
- Ca va, on ne vous dérange pas ?? toussa Ron.
- Désolé, répondirent Harry et Hermione d’une seule voix.

Ron jeta un œil sur le morceau de parchemin de son amie.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je termine mon rapport pour le compte rendu dans le cadre des collaborations Inter-Maisons ! déclara Hermione avec fierté.
- « La Magie Noire, entre danger et utilité » ? lut Ron levant un sourcil interrogateur.
- Oui, Hermione, comment ça se fait que Dumbledore ait autorisé la Magie Noire au sein de Poudlard ? demanda Luna levant la tête de son dessert au fromage.
- Il n’a rien autorisé du tout ! Il sait très bien que les Malfoy ont des connaissances étendues en matière de Magie Noire. Quand il nous a suggéré les thèmes à notre disposition, il a proposé la Magie Noire d’un air détaché mais en connaissance de cause. Malfoy a haussé les épaules prétextant qu’il n’y connaissait pas grand chose mais on s’est quand même mis d’accord sur ce thème. Le professeur Dumbledore m’a avoué après qu’il espérait que j’en apprenne davantage sur l’étendue des pouvoirs des Malfoy à ce sujet et que j’étais la plus qualifiée pour cette tache, et qu’il avait toute confiance en moi, expliqua Hermione d’un ton supérieur.
- Est-ce... qu’il t’a montré des sorts ? demanda Ginny avec curiosité.
- Non, mentit Hermione. Il ne connaît que des choses basiques que je maîtrise déjà, mais son père possède une belle bibliothèque sur le sujet de toute évidence et j’ai réussi à lui soutirer quelques infos sur de rares ouvrages.
- Ouais, rien d’intéressant quoi ! s’exclama Ron. Toi et les bouquins..., soupira-t-il.

Hermione préféra ignorer la remarque de Ron et les rires de ses amis qui suivirent. Elle jeta un coup d’œil à la table des Serpentards et croisa le regard de Draco qui lui fit un rapide clin d’œil.

- Il règne une joyeuse ambiance ici ! s’exclama Lupin s’arrêtant près des Gryffondors.
- Bonsoir Professeur ! déclarèrent Ginny, Harry, Luna et Ron d’une même voix tandis qu’Hermione, un peu gênée depuis que le professeur les avait surpris Draco et elle en sortant de la Tour d’Astronomie il y a quelques jours, se tassa sur le banc faisant mine d’être absorbée par son morceau de parchemin.
- Bonsoir les jeunes. Harry, je peux te voir un moment ? demanda Lupin le sourire aux lèvres.
- Bien sûr, répondit Harry en se levant et s’éloignant avec le Professeur jusqu’au Grand Hall.

- Harry, j’ai besoin de ton aide..., commença Lupin qui avait repris son sérieux. Il faudrait que tu me prêtes la carte des Marauders... Je te la rendrai bien évidemment...
Harry fut légèrement décontenancé par la brusque réquisition.
- Bien sûr, mais-
- Ne pose pas de questions, s’il te plaît, Harry... Je te demande juste d’accorder une faveur à un ami...
- Bien entendu, je vous l’apporte dans une dizaine de minutes à votre bureau. Vous n’avez pas d’ennui au moins ? Il y a un danger ? On devrait s’inquiéter ? demanda Harry ne pouvant résister au flot de questions qui le submergeait.
- Non, ne t’inquiète pas, je n’ai pas d’ennui..., répondit succinctement Lupin.
- Voldemort ? souffla Harry d’une manière à peine audible en faisant une grimace.
Lupin eut un petit sourire qui réconforta le jeune sorcier.
- Fais-moi juste confiance Harry...
- Elle est à vous, je vais vous la chercher..., répondit Harry en hochant la tête et en souriant à son professeur en retour.

***

Poudlard, mars 1978

Ils travaillaient depuis environ une heure lorsque Eléa ferma sans délicatesse son livre de Sortilèges en faisant sursauter ses camarades.
« J’en ai marre, j’arrête… je ne sais pas ce que j’ai, je n’ai pas envie de travailler. »
Ils échangèrent des regards furtifs puis, d’un commun accord ils fermèrent en chœur leurs livres, même Rémus, qui d’habitude encourageait ses amis au travail semblait vidé de tout enthousiasme.
Eléa se leva brusquement.
« Qui m’accompagne ? »
« Où ça ? » demanda Lily.
« A Pré-au-Lard. »
Ils la regardèrent tous, étonnés.
« Tu sais, la sortie est prévue que dans quinze jours… » remarqua Peter.
« Je ne veux pas y aller dans quinze jours, je veux y aller maintenant ! »
« Eléa, il est trois heures, tu ne crois pas qu’on va nous remarquer ? » demanda James.
« Tu as peur Potter ? » le défia-t-elle.
Elle avait appuyé là où il fallait et elle vit l’étincelle « honneur des Gryffondor » s’allumer dans le regard de James.
« Tu aimerais bien ? » Il se leva. « Il me faut bien plus que ça pour m’effrayer… »
Sirius se leva à son tour, approuvant l’idée d’Eléa et tout le reste de la table suivit, ils se donnèrent rendez-vous au quatrième étage un quart d’heure plus tard, dans une salle de classe, ils emprunteraient un passage secret dissimulé derrière le grand miroir de cet étage. Eléa et Lily se rendirent dans leurs chambres pour prendre leurs manteaux, Lily ne disait rien, mais Eléa savait qu’elle n’approuvait pas son idée, et qui plus est James avait relevé le « défi ».
Quinze minutes plus tard, elles retrouvèrent les garçons au rendez-vous. Ils regardèrent la Carte des Maraudeurs afin de voir si Rusard n’était pas dans les parages, sous les yeux éberlués de Lily et Eléa, qui comprirent enfin, comment ils pouvaient connaître aussi bien le château.
« C’est tout simplement génial ! » s’exclama Eléa tout en observant la carte de plus près.
« Merci » dit James. « C’était mon idée… » Il lui décocha un sourire en coin.
Bien que très tentée de répliquer quelque chose de plus ou moins blessant, elle ne dit rien et se contenta de regarder la Carte. C’était très ingénieux et vraiment pratique. Ils sortirent de la salle et se dirigèrent vers le grand miroir. Rémus tapa cinq fois du bout de sa baguette une des pierres près de celui-ci, et il bougea sur le côté, libérant une porte étroite par laquelle ils entrèrent un par un.

Ils arpentaient à présent un long couloir froid et difficile, après une dizaine de minutes de marche, il s’élargit et Eléa put se réchauffer dans les bras de Sirius, ils continuèrent ainsi encore quinze minutes et finirent par arriver dans une sorte de cave, quand ils en sortirent, ils montèrent des marches et se retrouvèrent à la gare de Pré-au-Lard.
Ils passèrent alors une très bonne après-midi, malgré les giboulées. Ils firent quelques achats, Lily et Eléa avaient besoin de plumes, puis ils se promenèrent dans les rues du village, courant toutes les dix minutes pour s’abriter de la pluie en riant. Puis ils burent des bièreaubeurre au Trois Balais, les conversations allaient bon train, sans accrochage, c’était la première fois qu’ils s’entendaient aussi bien, et même Lily avoua que finalement l’idée n’était pas mauvaise, et James ne se montra pas désagréable, ni Eléa. Peter les amusait avec ses imitations des professeurs et ils oublièrent leurs révisions, leurs cours et les examens qui se profilaient à grands pas.
Quand ils sortirent du pub, ils firent une dernière promenade et au loin, Eléa aperçut la Cabane Hurlante, découvrant ainsi, où Sirius et ses amis passaient une nuit par mois. Elle avait une folle envie de s’y rendre et de visiter l’endroit, elle observait la masure avec envie et se sentait prête à escalader les barrières pour s’y rendre. Comme s’il lisait dans ses pensées, Rémus s’approcha d’elle.
« Si tu fais ça, nous ne pourrons plus nous y réfugier, si les gens te voient y rentrer, ils n’en auront plus peur… sois raisonnable », lui chuchota-t-il à l’oreille.
Elle le regarda dans les yeux et acquiesça, se promettant qu’un jour elle irait voir la Cabane de plus près.
Ils décidèrent de rentrer lorsqu’ils se rendirent compte que le soleil n’allait pas tarder à se coucher, surpris du temps qui avait si vite défilé. Ils firent donc le chemin inverse, dans le couloir glacial, ils s’arrêtèrent devant l’entrée du passage secret afin de vérifier que personne n’était dans le couloir, espérant que ni les professeurs ni leurs camarades n’avaient remarqué leur absence. Ils sortirent enfin et se dirigèrent vers les escaliers, Lily et Eléa cachèrent leurs achats dans leurs poches lorsqu’un « Stop ! » retentit dans le couloir. Ils se figèrent tous et se retournèrent pour découvrir le Professeur McGonagall à l’autre bout du couloir, les lèvres pincées, pressant le pas vers eux.
« Elle est bidon ta carte Potter…. », murmura Eléa.
« Ferme-la…. »
Elle allait encore répliquer lorsqu’elle sentit Sirius lui serrer très fort la main, lui faisant mal même, pour qu’elle se taise.
McGonagall s’approcha d’eux, elle était furieuse.
« Les meilleurs élèves de l’école ! Deux préfets ! Je n’arrive pas à y croire ! Quel exemple pour les autres élèves ! » Elle s’arrêta et les regarda.
Lily baissait les yeux, penaude, Sirius et James regardaient des mouches invisibles, Rémus était visiblement embêté mais pas trop, Peter regardait le dallage du couloir comme s’il s’agissait d’une œuvre d’art et Eléa la regardait dans les yeux. Elle n’avait pas peur, elle s’en moquait, McGonagall le savait et cela l’agaçait au plus haut point.
« Je crois qu’un petit tour chez le Directeur ne vous ferait pas de mal », dit-elle sèchement en regardant particulièrement Eléa.

Le chemin vers le bureau de Dumbledore fut assez tendu, Lily pestait contre James et son « foutu orgueil Gryffondorien », ce qui n’aidait pas James à se calmer, Sirius et Peter se taisaient, Rémus la regardait un sourire aux lèvres, il n’était pas inquiet, ils avaient fait bien pire et Eléa rigolait intérieurement pour ne pas s’attirer les foudres de McGonagall. Son père ne lui reprocherait pas de se rapprocher des Gryffondors et il ne pouvait pas la renvoyer, donc en fait, elle se moquait complètement du futur entretien. Elle n’avait pas croisé son père depuis au moins quinze jours, si ce n’était de loin, à l’heure des repas, avec les événements extérieurs il s’absentait souvent pour se rendre au Ministère.
Ils arrivèrent dans le bureau dans les murmures des tableaux, Dumbledore était assis à son bureau et les observait de ses yeux perçants, il dévisagea sa fille et eut un sourire en coin, qui disparut vite, laissant place à un air grave.
Il ne demanda pas qui avait eu la merveilleuse idée de sortir de l’enceinte du château, il le savait déjà vu les regards qu’il lançait à Eléa, qui essayait de sourire innocemment, il ne manquait plus qu’une auréole au-dessus de sa tête. Il les sermonna sur les dangers de la situation actuelle et le risque qu’ils avaient couru en sortant sans protection. Eléa allait réagir sur le fait qu’ils savaient se défendre, mais le Directeur la devança, même pour des élèves aussi doués, ils avaient été imprudents. Ils étaient l’élite de l’école et ils se devaient de faire attention, ils devaient montrer l’exemple, c’est ce qu’il attendait d’eux. Ils enleva vingt points par élève et leur intima de rejoindre la Grande Salle, le repas allait bientôt être servi.

Ils descendirent vers la Grande Salle, les élèves les regardaient d’un air mauvais mais ils ne le remarquèrent pas. Lily était en colère, elle était restée un peu en arrière des garçons, avec Eléa.
« Avec toute cette histoire, on a fait perdre quarante points à Serdaigle ! » lui reprocha-t-elle.
« De quoi tu te plains ? » rit Eléa, « les Gryffondors en ont perdu le double ! »

Elles n’avaient pas remarqué que les garçons s’étaient arrêtés de marcher, elles les percutèrent. Ils étaient figés, regardant dans la même direction, James en colère et les trois autres contrariés. Elles se tournèrent et elles se rendirent compte de ce qui les affectaient. Les sabliers. Les compteurs des maisons. Avec les points que Gryffondor venait de perdre, Serpentard avait pris la tête du classement. Non loin d’eux, Lucius accompagné du groupe leader de Serpentard souriait, le reste du groupe se retourna dans leur direction, puis Lucius commença à applaudir, imité par tous les autres.
James poussa un juron et tourna les talons, suivi de ses trois amis aussi en colère que lui. Eléa fixait les sabliers elle ne put s’empêcher de rire, se félicitant de la bonne idée qu’elle avait eue.

Le dîner se passa assez froidement, apparemment les autres élèves leur en voulaient, ce qui, pour être honnête n’atteignait pas du tout Eléa. Dans la soirée, même Sirius avait été un peu froid à son égard, ce qu’elle n’accepta pas et ils eurent une petite dispute.
« Tu ne vas pas me reprocher ça ! Je ne vous ai pas obligés de m’accompagner que je sache ! »
« Je suis sûr qu’en fait ça te fait plaisir que Serpentard ait pris de l’avance sur nous ! » cracha-t-il.
« Oui ! Oui ça me fait plaisir » le provoqua-t-elle, alors qu’elle était dans la tour Gryffondor, tous les regards tournés vers eux, « ça me fait plaisir que votre arrogance mal placée en prenne un coup ! »
Sirius éclata de rire. « Tu parles d’arrogance, alors que tu en es l’incarnation ! » siffla-t-il.
« Oui », affirma-t-elle « Au vu des mes pouvoirs, il me semble bien que je puisse me le permettre », lâcha-t-elle sans ciller, le regard sombre. « Personne n’a aucune idée de ce que je suis capable de faire. »
Ils étaient debout, séparés par une table de chêne, un silence lourd plombait l’ambiance et les élèves suivaient leur dispute avec avidité.
« Je crois en avoir une vague idée », répliqua-t-il, se remémorant la puissance du sort qu’elle avait réalisé en décembre.
« Bien », soupira-t-elle. « Tu sais où me trouver pour me présenter tes excuses… » Elle prit ses affaires « En attendant, passe tes nerfs sur quelqu’un d’autre ! » Sur ces mots, elle quitta la pièce.


***

Poudlard, mars 1997

Après le dîner, les Gryffondors étaient remontés dans leur salle commune. Harry et Ron avaient entamé une partie d’échecs, Ginny et Luna avaient regagné leur chambre et Hermione peaufinait son rapport sur la magie noire. Les heures filèrent et le feu de cheminée commençait à faire sentir quelques faiblesses alors qu’Hermione s’endormait pratiquement sur la table.

- Echec et mat ! cria Ron pour la deuxième fois, ce qui fit sursauter Hermione.
- Bravo Ron, avoua Harry bon joueur. Mon cavalier n’a pas été à la hauteur ce soir, il a cassé une fois son épée et est même tombé de sa monture….
- Il fera mieux la prochaine fois, il était sûrement fatigué, répondit le rouquin en haussant les épaules.
- C’est surtout nous qui sommes fatigués si tu veux mon avis ! se mit à rire Harry. Personnellement, je vais me coucher…
- Mais j’y vais aussi ! déclara Ron en se levant pour suivre son ami.
- Hermy ? Tu ne vas pas te coucher ? demanda Harry s’arrêtant près de la grande table au bout de laquelle était installée la jeune sorcière.
- Si, si, dans un petit moment…, bâilla Hermione en faisant un vague signe de la main à ses amis.

Ron planta les mains dans les poches de son pantalon, se retenant de lui lancer une remarque sur ses trop longues heures passées à travailler, et Harry hocha un peu la tête lui souhaitant bonne nuit avant de prendre la direction du dortoir des garçons, Ron sur ses talons.

Il fallait vraiment qu’elle aille se coucher, elle ne tenait plus debout et n’était de toute manière plus bonne à rien.

- Hermione ? surgit une voix derrière elle.
- Parvati ? Il y a un problème ?
- Il faut que tu viennes voir…
- Voir quoi ? demanda Hermione se levant et rassemblant rapidement ses affaires.
- Laisse ça ! Et viens voir vite ! la pressa Parvati en chemise de nuit.

Elle suivit sa camarade jusqu’à leur chambre et fut surprise quand Parvati la poussa rapidement dans la chambre et que Lavande referma aussitôt la porte derrière elles.

- Mais enfin, qu’est-ce qui se passe ?? demanda à nouveau Hermione, surprise.
- C’est ta chatte, elle n’arrête pas de miauler et on dirait qu’elle veut sortir…, expliqua Lavande désignant la boule de poils noire qui se frottait contre les jambes d’Hermione.
- Ce n’est pas ma chatte…, commença Hermione regardant l’animal d’un air dubitatif.
- Justement, elle est là depuis plusieurs semaines et je te rappelle que l’on a le droit de posséder qu’un seul animal à Poudlard, continua Parvati.
- Si elle veut sortir, on a qu’à juste la laisser s’en aller, elle veut peut-être rentrer chez elle, déclara Hermione en haussant les épaules ne voyant pas où était le problème.
- Si elle a un chez elle, oui, bien sûr, répondit Lavande. Dans le cas contraire, elle voudra revenir et elle finira par se faire remarquer et nous aussi, et je n’ai aucune envie d’affronter McGonagall !
- Ok… je vais la suivre alors…
- Hermione, il est près de minuit !
- Et alors ? Je suis préfète, je n’aurais qu’à dire que je faisais une ronde…
- Comme tu veux…, accorda Parvati alors que Lavande, tremblante de froid, s’était recouchée.

Hermione ouvrit la porte et la petite chatte s’élança à l’extérieur, ne se faisant pas prier pour prendre la poudre d’escampette.

***

Poudlard, mars 1978

Elle était debout près du feu, dans « leur » chambre, lorsqu’il s’approcha d’elle, lui enserra la taille en lui embrassant le cou.
« Dégage », le repoussa-t-elle méchamment.
« Je suis désolé », soupira-t-il, « je n’avais pas à te parler comme ça, je ne le pensais pas, excuse-moi ».
« Si tu le pensais », lui reprocha-t-elle « ce qu’on dit sous le coup de la colère est toujours vrai ».
« Je n’aurais pas dû te reprocher la perte de nos points… et oui, des fois je te trouve arrogante... Désolé de t’avoir agressée. »
« Je suis arrogante. Je suis la meilleure élève de l’école, la plus puissante et sûrement la plus crainte… et j’en suis fière. » Elle le toisait.
« Je sais… seulement j’ai peur que ça te joue des tours, c’est tout. »
Il s’approcha d’elle tendrement, elle ne le rejeta pas.
« Tu dis ça parce que tu le penses vraiment ou tu veux juste un câlin ? » demanda-t-elle timidement.
« Je le pense », il lui donna un baiser, « et je veux un câlin. » Il l’embrassa plus profondément.
« Il va falloir que tu te fasses pardo… oooooh ! » Il venait de glisser sa main sur une partie particulièrement sensible de son intimité.
« De cette manière-là ? » répondit-il lui mordillant le cou, la caressant plus intensément.

En guise de réponse elle eut un gémissement, il l’allongea sur le tapis, près du feu et bientôt leurs corps nus s’enlacèrent, tandis que la peau nacrée d’Eléa reflétait les couleurs de l’âtre.

***

Le lendemain fut une journée assez pénible pour Eléa.
Tout d’abord, Sirius avait eu l’idée lumineuse de la réveiller vers onze heures au son d’une corne de brume, façon très douce de se réveiller, ce qui lui valut d’être éjecté du lit sans ménagement sous les injures. Une fois remise de son réveil « dynamique » elle constata avec horreur que Sirius ne plaisantait pas la veille.
Il lui avait apporté la panoplie du parfait petit supporter, chapeau, écharpe, drapeau, Eléa se sentit soudainement nauséeuse et elle dut user de ses charmes pour éviter de porter le chapeau aux couleurs de Gryffondor.
Ils étaient allés ensuite déjeuner amoureusement en compagnie des Gryffondors, certains élèves étaient étonnés, voir déçus de les voir réunis, certaines filles n’avaient pas caché leur étonnement et leur jalousie, ce qui enflamma Eléa qui embrassa son amant avec passion, les mains outrageusement baladeuses, ce qui lui valut cinq points de moins par Flitwick qui n’approuvait pas un comportement aussi libertin en public.
« Qu’est ce qu’il t’as pris ? » s’étonna Sirius.
« Je ne sais pas… les hormones tu sais… » mentit-elle avec un sourire innocent.

Ils gagnèrent alors le terrain de Quidditch, Eléa affublée de son attirail, Rémus, Peter, Sirius et Lily pouffaient de rire devant la tête de celle-ci, blasée. Malheureusement, en arrivant sur le terrain, les Serpentards étaient là et Bellatrix ne se gêna pas pour se moquer ouvertement d’elle, elle récolta un « Stupéfix » qui valut à Eléa encore dix points de moins. A Lucius qui lui demanda si elle était souffrante, elle répondit en serrant les dents : « J’ai perdu un pari » avant de se rendre dans la tribune des Gryffondors en maudissant le nom de Sirius Black, qui se tenait les côtes un mètre derrière elle.

Le match fut rapide, heureusement, et encore, une heure et quart, c’était une éternité aux yeux de la Serdaigle, surtout lorsque Sirius l’obligea à crier « Allez Gryffondor » et pire, « Vas-y Potter » toutes les deux minutes. Il le paierait, pensa Eléa. Très cher.
James attrapa finalement le vif d’or, Eléa crut le supplice fini, mais Sirius n’était pas de cet avis, elle devait assister à la fête de la victoire et voir James dans sa gloire.
Enfin, vers vingt heures, elle alla dîner à sa table et crut sa journée de torture terminée en regagnant sa chambre. C’était sans compter sur sa « camarade » de chambre, Selenna, qui jetée par son petit ami le soir même réussit une parfaite imitation de Mimi Geignarde toute la nuit, Eléa fut stoppée par Dolorès alors qu’elle se jetait sur elle pour l’étouffer avec son oreiller. Finalement elle opta pour un sortilège de sommeil et put s’endormir vers trois heures du matin, en espérant vraiment que la journée suivante serait moins pire que celle achevée.


***

Poudlard, mars 1997

Snape, Lupin et Dumbledore s’étaient donnés rendez-vous dans le Grand Hall, à une heure tardive où ils ne risquaient plus de croiser des élèves qui pourraient entraver leur recherche. Le vieux sorcier regarda les alentours, observant les flammes des torches qui dansaient alors que les courants d’air réussissaient toujours à s’infiltrer insidieusement dans le château qui était plus vieux que lui. Il posa finalement son regard perçant d’un bleu sombre en raison de la luminosité sur les deux professeurs en face de lui.

- J’adore la château à cette heure-ci, quand tous les élèves dorment enfin et que l’on entend que le vent s’engouffrer dans chaque recoin. Il faudra d’ailleurs que je vois avec Hagrid pour isoler mieux certaines portes. On dit que le bois ne meurt jamais mais il s’élime, et les courants d’air sont parfois désagréables, surtout pour un vieil homme…

Snape le regarda d’un air froid et fit un effort visiblement considérable pour ne pas soupirer d’ennui.

- Bien ! Rémus, que nous suggérez-vous ? demanda-t-il abordant enfin la raison de leur présence ici, à une heure indue.
- Je propose la Tour des Gryffondors…, répondit Lupin et Snape leva vers lui un regard interrogateur.
- Ca me paraît plutôt judicieux. Mais j’ai cependant toujours un doute qui me tiraille et je suggère que vous alliez à tout hasard jeter un œil chez les Serpentard, Severus, avant que vous nous retrouviez en haut…

Snape acquiesça et sans un mot, tourna les talons afin de redescendre dans les sous-sols du château, maudissant intérieurement le Directeur alors qu’il aurait très bien pu se charger de cette mission plus tôt, avant de monter les rejoindre. Lupin et Dumbledore prirent quant à eux le chemin de la Tour des Gryffondors.
- Vous avez la carte Rémus ? demanda à mi-voix le directeur.
- Oui, et Eléa est chez les Gryffondors…, répondit Lupin accélérant le pas en s’assurant que le vieil homme le suivait sans peine.
- Mais… elle ne sait pas pourtant, Rémus, c’est impossible… Elle n’a pas pu savoir…, bafouilla Dumbledore un peu décontenancé par la nouvelle.
- Vous n’aviez pas dit qu’il était impossible qu’elle sorte d’Azkaban, professeur ? Alors, maintenant… Hasard ? Heureuse et agaçante coïncidence ? Sixième sens ? Instinct maternel ? Magie noire…, suggéra Lupin en s’arrêtant soudain entre deux étages pour reprendre son souffle et jeter à nouveau un coup d’œil à la carte.

- Elle a bougé…, remarqua-t-il étouffant un juron. Elle est au-dessus… et elle n’est pas seule, Hermione est avec elle…
- Voilà qui ne va pas faciliter nos affaires, Rémus…, soupira Dumbledore. Elle sait que je suis là, que je suis proche et que j’arrive. Je peux la sentir comme elle peut me sentir. Elle a peur… mais elle est déterminée et en colère…
- Qu’est-ce qu’on fait, professeur ?
- Etage du dessus vous dîtes ? Dépêchons-nous…, déclara le directeur.
- Attendez, l’arrêta Lupin quand ils atteignirent le quatrième étage. Elles se sont arrêtées…

***

- Attends ! chuchota Hermione reprenant son souffle. Tu vas trop vite pour moi… Est-ce que tu sais au moins où tu vas ? Il me semble que non… Je ne connais pas par là, on va se perdre…

La petite chatte noire lâcha un miaulement aigu et reprit sa course dans le couloir où Hermione, qui n’avait aucune envie d’y mettre les pieds, la suivit en soupirant.

***

- Elles sont reparties… vers le Nord…
- Bien, décida Dumbledore. Vous prenez à gauche, je prends à droite. Quand vous verrez les dalles changer de couleur, prenez en face, vers le Nord, on ne peut que les coincer de cette manière…

Lupin acquiesça, fourra la carte dans sa poche et ils se séparèrent.

***

- Je n’en peux plus, je fais demi-tour…, déclara Hermione reprenant son souffle et regardant avec une certaine appréhension la statue d’un armurier qui venait, elle en était sûre, de bouger.

Elle commença à rebrousser chemin et s’aperçut, un peu étonnée, que la chatte la suivait.
- Si c’était juste pour faire une petite promenade nocturne dans le château, tu aurais pu le dire…

***

Lupin consulta une fois encore la carte et comme il s’en doutait, Eléa avait encore changé d’avis, préférant revenir sur ses pas. Il ne comprenait pas vraiment quelle était sa stratégie, si tenté d’ailleurs qu’elle en avait une…

- Merde…, souffla-t-il faisant lui aussi demi-tour et espérant que le professeur Dumbledore en ferait autant.

***

Le professeur Dumbledore s’arrêta, eut un petit sourire en coin et fit demi-tour lentement marchant d’un pas calme et assuré.
- Tu n’y arriveras pas Eléa, pas cette fois…, murmura-t-il sentant qu’elle ne pourrait plus lui échapper.

***

Est-ce qu’il avait prévu quelque chose d’aussi extrême ? D’aussi violent ? D’aussi inattendu ? Il n’avait rien pu contrôler, tout s’était soudainement accéléré, comme une image qui défile trop vite pour que l’on puisse saisir les détails du premier coup d’œil. Elles avaient été cernées, et ils avaient surgi de toute part : en haut de l’escalier, Lupin d’un côté et Dumbledore de l’autre ; et en bas de l’escalier, Snape qui n’avait pas eu le temps de monter les quelques marches qui lui restait et qui avait semblé assister à la scène en spectateur, impuissant et horrifié, sa baguette magique comme collée au fond de sa poche avant qu’il n’ait eu le temps de la sortir pour éviter le pire et amortir la chute. Dans le capharnaüm qui régnait dans la nuit trop calme de Poudlard, Hermione avait pourtant tenté d’apaiser la situation mais elle n’avait semblé pas être entendue alors qu’elle avait crié qu’on ne fasse pas de mal à sa petite chatte noire. Elle s’était alors avancée pour prendre l’animal qui essayait de fuir par les escaliers mais voyant Snape prêt à la cueillir si elle prenait cette voie, elle fit tout à coup demi-tour surprenant Hermione qui n’eut pas le temps d’arrêter son élan et qui se prit malgré elle les pieds dans le félin, tombant alors lourdement dans les escaliers pour les dévaler jusqu’en bas, quasiment aux pieds du directeur de Serpentard. Trois voix s’élevèrent en même temps criant son nom, parmi elles une voix féminine, alors que Snape fut incapable de dire quoi que ce soit, regardant comme pétrifié le corps immobile de la jeune sorcière en bas des escaliers. Eléa avait repris sa forme humaine et s’était élancée en courant, dévalant les marches avant de s’agenouiller aux côtés de sa protégée.

- Je ne voulais pas ça…, murmura-t-elle découvrant avec horreur le sang qui coulait de l’arcade sourcilière de l’adolescente.
Elle approcha une main tremblante de la plaie et essuya maladroitement le sang qui coulait sur la tempe droite d’Hermione, et au moment où sa main entra en contact avec le sang de la jeune sorcière, elle écarquilla alors les yeux et leva un regard vers son père qui s’était approché en compagnie de Lupin.

- Ecarte-toi Eléa, elle est blessée, il faut la conduire à l’infirmerie…
- Papa, je t’en prie, c’est elle…, se mit à pleurer Eléa. Le sang, tout n’est toujours qu’une question de sang, n’est-ce pas…
Elle s’efforçait d’écarter les cheveux d’Hermione de son visage pour mieux cerner ses traits et éviter qu’ils ne soient maculés de sang.

- Je ne le répèterai pas Eléa, écarte-toi…, tenta à nouveau Dumbledore d’une voix calme.

Snape réagit enfin et n’attendit pas que la colère contenue du directeur éclate, il attrapa Eléa par le bras et la releva de force.
- Lâche-moi ! cracha-t-elle se dégageant brutalement de ce dernier.

Elle regarda les trois hommes, son visage baigné de larmes, et se mit à trembler quand Dumbledore se pencha vers Hermione s’assurant que son état n’était pas trop grave compte tenu du fait qu’elle était inconsciente.
- Rémus, conduisez Hermione jusqu’à l’infirmerie, je vous prie…, le pria le directeur. Lupin s’exécuta sur le champ faisant apparaître une civière qui lévitait toute seule pour transporter Hermione auprès de Madame Pomfresh.

Eléa regarda sa fille s’éloigner avec un désespoir visible alors que ses larmes ne semblaient pas vouloir se tarir. Elle regarda alternativement Snape et Dumbledore face à elle et se transforma à nouveau en chat s’enfuyant avant que les deux hommes ne décident de son sort.

***

Snape et Lupin étaient retournés chacun dans leurs appartements alors que Dumbledore attendait que Madame Pomfresh lui donne des nouvelles d’Hermione avant de pouvoir à son tour aller se coucher tout à fait tranquillisé sur l’état de la jeune sorcière. Il ne savait pas vraiment ce qu’Hermione avait compris de la scène qui s’était jouée ce soir devant ses yeux et où elle avait été malgré elle la victime malheureuse. Il n’avait pas empêché la fuite d’Eléa, il ne voyait de toute manière pas l’utilité de la manœuvre, il avait déjà perdu sa fille depuis longtemps, il ne voyait pas à présent comment la récupérer… Il espérait en tout cas de ne pas perdre Hermione, et il ne voulait pas qu’Eléa gâche la vie de sa fille après avoir ruiné la sienne de façon si magistrale. Madame Pomfresh mit fin à ses réflexions en allant à sa rencontre alors qu’il se trouvait dans le couloir.

- Elle s’en remettra, ne vous inquiétez pas…, déclara-t-elle voyant le visage soucieux du vieux sorcier. Elle risque d’être courbaturée pendant quelques jours, j’ai fait en sorte qu’elle ne ressente pas trop les effets de sa chute par un remède qui devrait la soulager. Pour ce qui est de son arcade sourcilière, j’ai refermé la coupure, la cicatrice devrait être à peine visible, il faut qu’elle se repose quelques jours ici, je compte sur vous pour la convaincre, elle n’est pas une malade facile…
- Je vous remercie Pompom… Je vous assure qu’elle restera ici aussi longtemps qu’il faut pour qu’elle soit tout à fait en forme pour reprendre les cours, répondit Dumbledore tout le visage avait repris une expression plus tranquille.
- Vous pouvez aller la voir si vous voulez, mais elle est endormie, j’ai fait en sorte qu’elle reste endormie jusqu’à demain matin pour ressentir le moins possible les effets douloureux des traitements, termina l’infirmière prenant finalement congé.

Dumbledore acquiesça, remercia Madame Pomfresh et la regarda s’éloigner avant d’entrer à son tour dans l’infirmerie plongée dans une lumière rosée tamisée qui se voulait apaisante. Il s’approcha du lit d’Hermione avec un sentiment étrange et il comprit son trouble quand il la vit. Hermione était allongée paisiblement, elle semblait dormir et malgré le fait que son sommeil était artificiel, il n’en serait pas moins réparateur, mais elle était là aussi, et il était partagé. La petite chatte noire était là, couchée en rond au bout du lit, l’air triste et malheureux. Devait-il lui intimer l’ordre de partir sur le champ, de la laisser en paix et de ne plus jamais revenir ? Ou au contraire, devait-il l’autoriser à rester pour la nuit, juste cette nuit, et s’assurer qu’elle aurait bien quitté le château à l’aube ? Il posa ses yeux sur l’animal et la petite chatte leva les siens d’un bleu profond vers lui, les clignant de toutes ses forces dans un message qui se voulait de toute évidence suppliant et conciliateur. Il soupira légèrement, et tourna les talons, refermant doucement la porte derrière lui avant de se diriger vers ses appartements.

***

Le lendemain matin, Dumbledore convoqua dans son bureau Ron et Harry afin de les mettre au courant concernant le petit accident d’Hermione. Il n’expliqua bien évidemment pas en détail les tenants et les aboutissants de la soirée mais il les rassura sur l’état de santé de la jeune sorcière, et les chargea d’avertir Malfoy qu’il allait devoir se passer d’elle pendant quelques jours le temps qu’elle se remette. Seule cette dernière nouvelle sembla réjouir Ron qui se fit un réel plaisir d’aller mettre au courant Draco, mais à son grand étonnement et à sa plus grande déception également, Malfoy ne trouva rien à y redire, haussant les épaules et s’éloignant laissant le Gryffondor avec sa frustration. Harry s’inquiéta davantage pour sa meilleure amie. Elle n’avait vraiment pas de chance depuis ces derniers mois et il fut attristé quand le directeur lui apprit qu’ils ne pourraient lui rendre visite que dans deux jours. Dumbledore considéra en effet que c’était non seulement un délai minimum pour qu’elle se remette physiquement mais aussi le temps nécessaire pour qu’elle digère ce qu’il s’apprêtait à aller lui révéler concernant son passé.

Il entra doucement dans l’infirmerie, s’assurant qu’Hermione n’était pas endormie bien qu’il était déjà dix heures. Elle était allongée, le regard dans le vide tandis qu’elle caressait machinalement et comme une automate la chatte noire qui était blottie contre elle. Il posa son regard sur le plateau posé sur la table de chevet et constata en secouant la tête qu’elle n’avait pas touché à la nourriture qui constituait pourtant un excellent petit déjeuner nutritif et énergétique.

- Si vous ne mangez pas, vous n’allez pas reprendre vos forces aussi vite que je l’aurais pensé…, déclara doucement Dumbledore qui se tenait à présent à côté de son lit.

Hermione ne bougea pas pour le regarder et au contraire, tourna la tête de l’autre côté. Il soupira d’un air triste mais insista, s’asseyant sur le bord du lit qui grinça légèrement.
- Elle était là hier soir, n’est-ce pas ? Avant que je ne perde connaissance, je l’ai vue, penchée sur moi… C’était elle, n’est-ce pas ? demanda Hermione dont la voix s’était brisée et dont on devinait les larmes qui coulaient sur ses joues.
- C’est vrai, avoua Dumbledore jetant un coup d’œil au chat. Elle était là, elle a réussi à s’introduire dans le château…
- Pourquoi ? Elle n’y a pas droit de séjour ?
- Eléa s’est échappée d’Azkaban, Hermione…

La jeune sorcière tourna violemment la tête pour enfin regarder le vieux sorcier, une expression de surprise, de peur et d’incompréhension sur son visage baigné de larmes.
- Je veux tout savoir, je veux la vérité, je ne veux plus de mensonge…, déclara-t-elle des éclairs dans les yeux qui lui rappelèrent le regard qu’avait si souvent eu Eléa elle-même.
- Je comprends, la vérité ne va pas être facile à entendre Hermione… et elle n’est pas facile à raconter me concernant, elle fait remonter beaucoup de moments douloureux…
- Pour vous ou pour moi ??! Ma vie n’est qu’un leurre, un mensonge, une tromperie ! Je ne sais pas qui je suis et d’où je viens et tout ça est de votre faute ! se mit à crier Hermione réellement hors d’elle.

Dumbledore prit une profonde inspiration et commença son récit dont il s’efforça de trouver les mots les plus justes possible afin de ne pas trop fausser les évènements, dans un sens ou dans un autre…

- Il faut que tu saches tout d’abord, Hermione, qu’Eléa est ma fille…, déclara le directeur faisant ensuite une pause.
Hermione écarquilla grands les yeux, réalisant rapidement ce qu’une telle révélation impliquait pour elle et son arbre généalogique qui était en train de se reconstituer petit à petit. Dumbledore s’efforça de sourire timidement mais elle garda son regard dur et froid, attendant qu’il poursuive le récit de sa vie.

- Je n’ai pas été un bon père, tu sais… Mais avant ça, je n’ai pas été un bon mari… Et la naissance d’Eléa n’a fait qu’accroître le fossé qui me séparait déjà de ma femme avant… Je ne les voyais jamais, mes occupations au Ministère me prenaient tout mon temps et mon épouse ne voulait pas rester passive et n’être que la femme d’Albus Dumbledore, elle ne voulait pas être dans l’ombre mais voulait se rendre utile et agir dans son pays de la même manière que j’agissais dans le mien. Elle est donc retournée en France, Eléa n’avait que deux ans et je peux dire que je n’ai pratiquement pas connu et élevé ma fille… Nous étions séparés mais nous n’avons jamais divorcé… Elizabeth est morte dans un tragique accident, renversée par une voiture. Eléa avait alors seize ans, et elle est bien entendu revenue vivre en Angleterre et a terminé ses études à Poudlard. Elle était brillante, comme toi Hermione, mais aussi impulsive, passionnée et ayant une certaine propension à aller contre l’autorité et les règlements qui n’étaient là, selon son point de vue, que pour être violés…

- Je sais déjà tout ça…, marmonna Hermione par simple esprit de contradiction.
- Eléa n’a pas fréquenté les bonnes personnes durant sa scolarité, poursuivit le directeur ignorant cette remarque et préférant poursuivre sur sa lancée de peur de ne pas pouvoir continuer s’il s’arrêtait. Elle était puissante, elle était convoitée et partageait les idées des Serpentards qui l’ont menée petit à petit doucement, insidieusement mais en connaissance de cause, vers Voldemort. Elle a choisi, librement, et s’est engagée auprès des Mangemorts… Je n’ai rien pu faire tu sais, même si j’ai essayé, je n’ai rien pu faire… Elle est tombée enceinte dans sa vingtième année, sa grossesse l’a quelque peu affaiblie et disons pour faire court que j’ai réussi à l’arrêter pour l’enfermer à Azkaban…
- Je suis née à Azkaban…, déclara platement Hermione. Je suis née dans une prison, d’une mère Mangemort… Comment la fille du Grand Professeur Dumbledore a-t-elle pu devenir une Mangemort ?? demanda ironiquement Hermione les yeux toujours aussi rouges.
- Il est possible de pratiquement tout contrôler avec la magie, Hermione, sauf les personnes et leurs sentiments… C’est ce qu’il y a de plus difficile, je l’aimais trop et pas assez à la fois, mais en tout cas je l’ai aimée trop tard… Elle était aussi passionnée que je l’étais, sûrement un trait de caractère dans la famille, se mit à sourire le vieil homme.

Hermione se contenta d’hausser les épaules. La réponse n’était visiblement pas satisfaisante mais il n’en avait pas une meilleure à lui fournir à cet instant…
- Je t’ai confiée à un couple de Moldus qui t’a aimée et t’a élevée le mieux possible compte tenu des circonstances. Je voulais que tu sois en sécurité, que tu apprennes la tolérance et la différence. Je ne voulais pas que tu sois élevée dans la haine des Moldus. Eléa était dangereuse, dangereuse pour les autres, dangereuse pour elle-même. Je n’ai pas pu empêcher sa passion destructrice, la manière dont elle s’est détruite elle-même et je ne voulais pas qu’elle te détruise… J’ai sûrement commis des erreurs, Hermione, j’en suis conscient mais je crois qu’au bout du compte, je ne regrette rien…

Il prit finalement une profonde inspiration, observant le visage impassible d’Hermione qui ne trahissait aucune émotion, à part au travers ses yeux brillants et si tristes.

- Qui est mon père ? demanda-t-elle finalement regardant Dumbledore dans les yeux.
- Je ne pourrais pas t’empêcher d’aller voir Eléa si tu le souhaites Hermione, je le sais, je ne suis pas stupide et je le comprends. Je ne l’accepte pas, mais je ne l’empêcherai pas non plus, quel que ce soit le moyen que tu utiliseras. J’ai confiance en toi, j’ai toujours eu confiance en toi. Je souhaite simplement te mettre en garde, Eléa est telle qu’on a pu te la décrire, et même pire. Elle est séductrice et manipulatrice, Hermione, mais je sais que tu es forte, aussi forte qu’elle, et même peut-être plus forte…

Sur ces mots, le Directeur se leva et attrapa le chat fermement dans ses bras.
- Il est temps de rendre cet animal à son propriétaire à présent…, déclara Dumbledore autorisant Hermione à lui donner une dernière caresse. Et je souhaite que tu manges un peu si tu veux rapidement retourner en cours… Tes amis, Harry et Ron, sont également impatients de te voir, je ne voudrais pas les décevoir en leur apprenant une mauvaise nouvelle demain matin, ajouta-t-il un regard malicieux.

Il quitta l’infirmerie emportant la petite chatte noire qui ne fit aucun effort pour se débattre tandis qu’Hermione essuya les dernières larmes qui coulaient sur ses joues avant de prendre, l’air pensif, une brioche sur son plateau.

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