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Rowan Sexe : Féminin
Esquisse
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MessagePosté le : 22 Jan 2005 23:37
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Chapitre 13 : Confiance et franchise


Manoir des Malfoy, avril 1997

La journée de samedi se déroula paisiblement au manoir des Malfoy. Lucius se chargea de raconter en détail à Draco son héroïque évasion de la prison d’Azkaban et comment il avait réussi en plus à y sortir ses amis Mangemorts. Il ne s’étendit cependant pas sur le ralliement des Mangemorts à Little Hangleton et le retour du Seigneur des Ténèbres, il ne voulait pas que Draco s’attire des ennuis s’il en savait trop.

L’après-midi, Draco erra dans l’immense bâtisse pensant à Hermione et se demandant ce qu’elle était en train de faire et si elle pensait à lui. En fin de soirée, il entendit ses parents se disputer et leurs cris lui donnèrent la nausée alors que des scènes similaires du passé lui revenaient en mémoire. Puis, le silence retomba et il savait qu’ils étaient en train de se réconcilier à leur manière. Finalement, il se coucha, sombrant dans un sommeil qui lui ferait oublier la lourde atmosphère familiale.

Il se réveilla à l’aube le dimanche matin et se leva sans tarder, appréciant le silence et le calme régnant dans le manoir. Ce fut lorsque ses parents se pointèrent pour le petit déjeuner qu’il se mit à souhaiter que ces deux jours passent le plus vite possible afin qu’il retourne à Poudlard.

-Tiens mon chéri, je t’ai pris un dragon en chocolat pour Pâques chez le meilleur chocolatier de Londres ! exulta Narcissa en déposant le paquet sur la table, à côté de Draco.
-Je n’aime pas le chocolat maman..., marmonna Draco sur un ton désolé.
-Depuis quand est-ce que tu n’aimes pas le chocolat ?! demanda-t-elle comme s’il s’agissait d’un caprice passager.
-Je n’ai jamais aimé le chocolat, répondit-il la voix toujours aussi basse.
-Par Merlin, Narcissa ! éclata Lucius. Tu devrais savoir que ton fils n’aime pas le chocolat !
-Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda-t-elle d’un air soupçonneux. Tu veux dire que j’ai mal élevé mon fils ? Ou devrais-je dire ton fils, Lucius ! Parce que tu le savais toi peut-être ?!
-Ca ne fait rien maman..., murmura Draco voyant que les choses s’envenimaient.
-Parce qu’on peut dire que tu as été présent peut-être pour l’éducation de ton fils ?! poursuivit-elle ignorant la remarque de Draco. Surtout après deux mois passés à Azkaban et huit mois en cavale Lucius !
-Ne recommence pas Narcissa, l’avertit dangereusement Lucius les dents serrées.
-Dix mois sans nouvelle Lucius ! Nous laissant avec les ennuis que tu t’étais créés !
-Ca ne fait rien maman ! répéta plus fort Draco captant enfin l’attention de ses parents. Je le donnerai à quelqu’un en rentrant à Poudlard...
-Voilà, tu pourras le donner à ta petite amie, Draco, acquiesça Lucius avec un sourire en coin.
-Je n’ai pas de petite amie, mentit Draco en regardant la table.
-Allons, ne me raconte pas d’histoire Draco... Tu es devenu un homme maintenant, je me suis aperçu que tu avais changé.
-Bien sûr qu’il a changé ! renchérit Narcissa qui ne semblait pas avoir décoléré. On change en dix mois !
Lucius jeta un regard noir à sa femme mais prit le parti de l’ignorer, préférant continuer d’interroger Draco.
-Tu peux nous le dire, Draco. Que l’on sache au moins si elle appartient à une bonne famille.
-Laisse-le Lucius ! Tu ne vois pas que tu le mets mal à l’aise ! aboya à nouveau Narcissa.
-Je ne le mets pas mal à l’aise ! Je suis son père, je m’intéresse à lui et à sa vie de laquelle j’ai été éloigné pendant dix mois comme tu dis !

Sur ces mots, Hedwige, la chouette au pelage blanc d’Harry, entra dans un bruissement d’ailes dans la salle à manger, et se posa délicatement sur la table, à côté de Draco. Narcissa et Lucius regardèrent d’un air médusé Draco qui détacha de la patte de l’animal la lettre qui lui était destinée avant de la lire et d’arborer un franc sourire.

« Passe un bon dimanche de Pâques. J’espère que tout se passe bien pour toi. Donne-moi de tes nouvelles. Je t’aime. Tu me manques... »

Elle n’avait pas signé le mot mais il trouva que c’était dans un sens plutôt intelligent.

-Un mot de ta petite amie ? demanda Lucius avec un sourire en coin alors que Narcissa soupira le fusillant une fois de plus du regard.
-Est-ce que je peux sortir de table ? demanda Draco tournant un regard implorant et plein d’espoir en direction de sa mère.
-Oui, mon chéri, tu peux sortir de table, accorda Narcissa soutenant le regard froid et meurtrier de son mari.
-Merci..., souffla Draco, soulagé, en se levant sans tarder afin de rejoindre sa chambre au plus vite.

Il inspira profondément en refermant la porte derrière lui. Il se sentait étouffé, comme s’il avait un étau qui lui enserrait les poumons. Il s’installa à son bureau et lut à nouveau trois fois de suite le mot que venait de lui envoyer Hermione. Il se demanda si elle irait finalement se promener au bord du lac cet après-midi, et avec qui... En songeant à l’éventualité qu’elle pourrait y aller avec Potter ou Weasley, son cœur se serra et il fut heureusement sorti de ses sombres pensées par un petit bruit derrière lui. Il se retourna et aperçut Hedwige qui donnait des coups de bec contre le carreau. Il se leva pour aller lui ouvrir et la chouette se mit à hululer bruyamment en volant dans sa chambre.
-Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Elle a exigé une réponse, n’est-ce pas ? demanda-t-il en riant.

Il prit un morceau de parchemin et écrivit de son écriture large et ronde ces quelques mots : « Passe un bon dimanche toi aussi, et fais-moi plaisir, vas faire un tour au bord du lac cet après-midi et pense à moi. Je penserai à toi au même moment, ce sera un peu comme si on était ensemble. Tout va bien, ne t’inquiète pas. Tu me manques aussi. Je t’aime encore plus. »

Il ne signa pas non plus et relut trois fois le mot, se demandant si ce n’était pas trop empreint de sentimentalité et de mièvrerie mais il ne changea rien, il était sûr qu’elle apprécierait, les filles adorent après tout qu’on leur envoie ce genre de lettre d’amour. Il roula le morceau de parchemin et y glissa une petite rose blanche avant d’attacher le tout solidement à la patte d’Hedwige. Il donna quelques miettes de brioche à la chouette et lui ouvrit la fenêtre pour qu’elle s’envole jusqu'à Poudlard.

Il resta enfermé tout le reste de la matinée dans sa chambre, ayant peur de descendre au salon et affronter une nouvelle fois l’orage qui tournait et qui menaçait d’éclater à chaque instant entre ses parents. Aux alentours de midi, Narcissa frappa doucement à la porte de sa chambre et entra après qu’il l’ait invitée. Elle avait l’air assez triste et il remarqua qu’elle avait les yeux rougis par des larmes récemment versées. Il soupira légèrement et eut une soudaine envie de la prendre dans ses bras mais il ne le fit pas, il ne le faisait jamais, il ne l’avait jamais fait finalement. Les marques de tendresse et d’affection n’avaient pas lieu d’être au sein de la famille. Il avait du mal à se souvenir de moments joyeux, des cris revenaient le plus souvent, des cris, des insultes, de la haine contre le pouvoir en place et contre les Moldus, de l’agressivité et parfois même de la brutalité. Mais toujours une certaine prestance, un respect et une dignité dont il fallait faire preuve au sein d’une famille noble de sang pur comme la leur.

-On va passer à table, Draco, déclara faiblement Narcissa. Ton père a voulu qu’on mange de la dinde...

Et elle accentua bien sa prononciation sur la volaille avec quelque peu d’amertume et de dégoût dans la voix. Draco soupira à nouveau, le déjeuner allait de toute évidence être joyeux, il espérait en tout cas pouvoir l’avaler et il essaya de mettre toute la bonne volonté du monde pour se rappeler de bons souvenirs passés en famille.

Le déjeuner se déroula contre toute attente plutôt bien et dans une atmosphère quelque peu détendue. Lucius et Narcissa faisaient visiblement des efforts pour que ce week-end ne tourne pas au désastre et Draco leur en était reconnaissant pour ça. Il se mit à se demander en regardant ses parents faire des efforts de politesse si ils s’étaient réellement aimés un jour… Il ne les avait jamais vus faire preuve de démonstrations d’amour et il avait toujours cru qu’ils réservaient ces moments pour leur intimité, mais maintenant qu’il avait assez de maturité, il avait un sérieux doute sur la profondeur des sentiments unissant ses parents.

Le déjeuner s’éternisa et Draco se surprit à passer tout de même un bon moment en compagnie de ses parents. Le fait que Narcissa avait les joues légèrement rosies par le vin, qu’elle n’avait pourtant pas bu en grande quantité, ne devait pas être étranger à sa bonne humeur. Devant l’insistance de Lucius, Draco lui raconta le déroulement de cette année scolaire à Poudlard et Lucius ne fut pas mécontent des résultats plutôt honorables de son fils. Il parut fort intéressé quand Draco lui parla des collaborations Inter-Maisons et du fait qu’il devait faire équipe avec Hermione Granger. Il fut incapable d’expliquer la raison qui le poussa à ne pas en dire davantage, mais il jugea préférable à cet instant de ne pas mentionner à son père les bouleversements dans la vie de cette dernière. Et il fut surpris que son père ne crache pas sa haine contre les Moldus en apprenant la nouvelle, il ne daigna même pas relever le fait qu’il devait avoir énormément de mal à collaborer avec une Sang de Bourbe. Au contraire, son regard s’était illuminé et un léger sourire en coin n’avait fait qu’accentuer la confusion dans l’esprit de Draco.

Il s’échappa finalement dans l’après-midi et alla marcher seul dans le grand parc entourant le Manoir avant de s’asseoir au pied d’un chêne centenaire, fermer les yeux et se concentrer pour visualiser le visage d’Hermione.

***

-Hermione ? demanda Ginny s’arrêtant en même temps que son amie sur le chemin rocailleux et la regardant d’un air interrogatif.
Après quelques secondes d’absence et un léger étourdissement, Hermione cligna des yeux, se mit à sourire et regarda finalement Ginny.
-Quoi ?
-Rien, t’es bizarre..., répondit la rouquine lui attrapant le bras afin qu’elles se remettent à avancer.
-Hey les filles ! s’exclama Ron. Faudrait peut-être penser à accélérer le pas ou on y est encore au milieu de la nuit à faire le tour de ce lac !
-J’étais en train de penser Gin’... que je ferais bien un concours de ricochet !! déclara Hermione avec enthousiasme courant avec Ginny pour rejoindre Harry, Ron, Luna et Neville qui avaient pris de l’avance.
-Quoi ? demanda Ron la regardant comme si elle venait de proposer d’aller sur la Lune.
-Je suis partant ! répondit Harry se mettant entre Hermione et Ginny les prenant toutes les deux dans ses bras. Hermy, Ginny et moi contre vous trois !
-Vous êtes morts ! ajouta Luna qui commença à ramasser des cailloux plats.
-Vous êtes tarés..., déclara Ron platement regardant ses amis un à un.

***


Poudlard, avril 1978

Ses pas résonnaient dans les couloirs, Sirius la rattrapait, il fallait qu’elle rejoigne son dortoir au plus vite, il ne pourrait pas l’y rejoindre et elle disposerait ainsi de plus de temps pour réfléchir, et pour que la colère de son compagnon s’atténue quelque peu. Elle gagna les escaliers et pensa arriver à ses fins lorsque l’escalier dont elle avait monté la première marche se mit à pivoter, lui faisant perdre l’équilibre. Elle cria de surprise, mêlée à la peur, mais une main ferme la retint par le bras la faisant gagner le palier et l’attira vers le couloir le plus proche. L’étreinte n’avait rien d’amicale, il lui broyait littéralement le bras, il la mena sans un mot dans la première salle vide qu’il trouva, l’y fit rentrer sans ménagement et claqua la porte. Il prit appui un instant sur sa main qu’il avait posée sur la porte, il essayait de se calmer et respirait profondément.
Elle ne bougeait pas, elle était restée debout près du bureau, les larmes avaient cessé, mais elle avait cette boule au fond de la gorge qui l’empêchait de respirer correctement. Elle savait qu’elle perdait le contrôle de la situation et elle détestait ça. Elle ne savait pas comment réagir, elle angoissait, elle en tremblait même.
Il se retourna et la regarda dans les yeux, elle put lire toute la colère qu’il essayait de contenir. Le silence pesant qui s’installait entre eux n’augurait rien de bon, elle fit alors un pas vers lui, mais son regard lui transperça le cœur.
« Tu m’a menti », articula-t-il difficilement.
« Non Sirius », souffla-t-elle, « je ne savais pas pourquoi la fête était donnée, tu te souviens ? »
« Mais tu ne m’as rien dit le lendemain ».
« Tu ne m’as rien demandé. »
« Tu aurais dû Eléa ! » s’emporta-t-il.
« Que voulais-tu que je te dise ? Au fait Sirius, la fiesta d’hier soir, c’était pour fêter les attentats et tous les morts qu’il y a eus ! » Elle monta le ton.
Il eut un petit rire cynique.
« Quand tu as su, tu n’aurais même pas dû rester… ne serait-ce que par respect pour moi, ou pour Lily. »
« Je suis désolée Sirius… j’ai fait des efforts, j’ai été gentille et amicale, mais je ne peux pas changer entièrement… »
« Je ne te l’ai jamais demandé. »
Elle fit quelques pas, se rapprochant de lui.
« Pourtant tu me reproches mes amitiés, mes idées… »
« Putain Eléa !!! Tu as fêté la mort de centaines de personnes !! Tu le réalises ? »
Elle ouvrit la bouche pour répondre mais se ravisa et ne dit rien.
« Dis ce que tu penses », lui ordonna Sirius.
« Non, je ne crois pas que ça résoudrait les choses. »
« Peut-être que si en fait », répondit-il sèchement.
« Non Sirius, je t’en prie, non… » le supplia-t-elle.
Il s’écarta d’elle et grommela quelque chose qui ressemblait à un juron.
« Tu vas me dire que ce n’était que des Moldus ? »
« Arrête… »
« Qu’ils étaient sans importance c’est ça ?? »
« Sirius, je t’en prie… »
« Qu’un bon Moldu est un Moldu mort ? »
« Ne rejette pas ta haine de tes parents sur moi !! » cria-t-elle
« Pourtant plus je te connais et plus je me rends compte que tu es comme eux ! »
« Tu le savais ! On en avait parlé, tu savais à quoi t’attendre ! »
« Et bien je ne peux plus ! Je ne peux plus supporter que la femme que j’aime boive à la santé de morts et à la victoire des Mangemorts ! » aboya-t-il.

Ils s’arrêtèrent un instant. Eléa sentait ses larmes chaudes baigner ses joues, Sirius avait du mal à se contenir aussi, un mélange de tristesse et de colère.
« C’est fini », se contenta-t-il de dire.
Eléa releva brusquement la tête vers lui.
« Non… non, ne dis pas ça… » Elle s’approcha de lui et lui caressa le visage. « Ne dis pas ça, je t’en prie. »
« Eléa… »
Une larme coula délicatement sur sa joue, Eléa l’essuya de sa main et l’embrassa tendrement.
« Sirius, je peux changer, je ferai tout ce que tu voudras », sanglota-t-elle entre deux baisers.
Il essaya de se dégager doucement. « Eléa, ce n’est plus possible… »
« Je t’en prie, ne me quitte pas », pleura-t-elle. Elle l’embrassa passionnément et il lui rendit son baiser. « Je t’aime Sirius, ne m’abandonne pas… », supplia-t-elle.
Ils s’embrassèrent à nouveau, puis il détacha en douceur les bras qu’elle avait enlacés autour de son cou.
« Je t’aime aussi. » Il tenait ses mains dans les siennes. « Mais ça ne suffit pas. »

Il tourna les talons et ferma la porte derrière lui. Elle se précipita alors sur elle et sentit encore sa présence. Il était derrière elle, sûrement la tête appuyée contre le bois massif, en se concentrant elle arrivait à entendre sa respiration. Elle posa sa main contre la porte, comme pour caresser Sirius au travers de la matière. Soudain, elle ne le sentit plus. Il venait de partir, il l’avait quittée. Elle se laissa glisser le long de la porte et fondit en larmes, désespérée.


***

Little Hangleton, dimanche 13 avril 1997

Eléa était assise dans le petit salon du premier étage, confortablement installée dans un fauteuil, les jambes repliées pour servir appui à son morceau de parchemin vierge, et elle tournait sa plume entre ses doigts, réfléchissant à la manière dont elle allait lui tourner habilement l’idée du rendez-vous. Elle commença à écrire alors que les mots lui venaient et défilaient naturellement dans son esprit, elle était tellement prise dans sa lettre qu’elle n’entendit pas Bellatrix entrer et elle s’aperçut finalement qu’elle se tenait devant elle, les bras croisés.

-Qu’est-ce que tu veux ? demanda Eléa froidement levant finalement la tête.
-Et toi, qu’est-ce que tu fais ? Tu écris à Lucius ? Tu ne crois pas que tu devrais lui fiche la paix cinq minutes ?! Il est avec sa famille en ce moment Eléa, il n’a pas besoin que tu lui écrives un pavé mielleux qui pourrait lui attirer des ennuis avec sa femme !! rua Bellatrix, et Eléa se demanda pendant quelques secondes si Bellatrix avait envie de se prendre une raclée ou autre chose.
-Qu’est-ce que ça peut bien te foutre ?? Pourquoi est-ce que tu viens me faire chier là alors que je ne t’ai rien demandé et que je suis tranquille ?! aboya en retour Eléa légèrement dubitative.

Et alors qu’elle ne s’y attendait pas du tout, Bellatrix lui arracha la lettre des mains et se précipita au fond du salon, près de la bibliothèque. Eléa se leva d’un bond et fouilla un instant dans ses poches.
-C’est ça que tu cherches ? demanda ironiquement Bellatrix brandissant dans sa main la baguette d’Eléa. Règle numéro un, Eléa, ne jamais laisser traîner sa baguette !
-Règle numéro deux, conasse, apprendre à se passer d’une baguette si on veut être une sorcière digne de ce nom ! répliqua Eléa levant une main et projetant Bellatrix contre la bibliothèque derrière elle.

Sous la violence du choc, Bellatrix lâcha la baguette d’Eléa que cette dernière s’empressa de récupérer par télékinésie.
-Et maintenant quoi Eléa ? demanda Bellatrix en se relevant difficilement.
-Et maintenant, rends-moi cette lettre, tout de suite, ordonna Eléa d’une voix calme mais ferme.
Bellatrix eut un sourire mauvais et commença à déplier le morceau de parchemin.
-N’y songe même pas Bellatrix…, l’avertit Eléa d’un air dangereux faisant un pas dans sa direction.
Mais Bellatrix ignora cette remarque et commença à lire à haute voix :
-« Mon Cher Severus- »
-Incendia !
Le parchemin se consuma sous la force d’une flamme puissante. Bellatrix n’eut pas le temps de continuer sa lecture et dut lâcher la lettre pour ne pas se brûler.
-Sale garce…, fulmina Bellatrix devant le sourire narquois de son adversaire, alors comme ça on écrit aux traîtres ?
-Ça ne te regarde pas.
-Je me demande ce qu’en penserait le Maître…, dit-elle pensive.
-Fais ça et je te jure que tu vas regretter amèrement d’être en vie, la menaça Eléa.
Bellatrix eut un rire dément et sans crier gare…
-Viscerem ! dit-elle en faisant un geste circulaire de sa baguette.
Eléa s’écroula en se tordant de douleur, elle avait l’impression que ses entrailles se retournaient en elle. La douleur s’arrêta et elle vit Bellatrix, un sourire aux lèvres qui la regardait, elle avait toujours adoré regarder ses victimes souffrir à ses pieds. Eléa se releva d’un bond comme si rien ne s’était passé.
-Tu vas prendre la raclée de ta vie ! Elle l’envoya valser contre la bibliothèque qui perdit sous le choc quelques livres poussiéreux. Depuis le temps que j’attends de te faire la peau….Elle poussa d’un geste les fauteuils et tables qui lui entravaient le chemin.
-Ne rêve pas… Endoloris !
-Protego !

Le sort se répercuta sur un des murs dans un bruit sourd. Les maléfices fusèrent à une cadence infernale, cassant vases, lustres et mobilier avec fracas. Eléa sentait toute la haine cumulée depuis plus de seize ans se libérer. Plus que des sorts, elle avait vraiment envie de l’étrangler à mains nues. Elles entendirent des pas et virent Rodolphus et Rabastan se ruer vers les portes vitrées du petit salon, Eléa jeta rapidement un sort d’entrave qui les empêcha d’entrer, ils essayèrent de forcer les portes, mais Eléa ne voulait pas être dérangée.
-Claudate !
Les portes vitrées furent immédiatement remplacées par des murs. Elle eut un sourire victorieux qui s‘effaça aussitôt. Bellatrix avait profité de la diversion pour lui enchaîner magiquement les mains.
-Un petit problème chatooooon ?? dit-elle d’un air dégoûté alors qu’Eléa tirait sur ses liens en s‘énervant.
-Mais pas du tout…, dit-elle alors que son visage s’éclaira. Elle ouvrit ses mains, les paumes jointes dans sa direction, et dit avec un sourire sadique : Nebulla.

Sous les yeux effarés de Bellatrix, une sorte de spirale de feu sortit de ses mains, Bellatrix eut le réflexe de se baisser à terre et d’éviter de recevoir la spirale de plein fouet. Elle s’écrasa sur le mur et y laissa un énorme cratère et une partie du mur s’écroula sur Bellatrix, qui lâcha sa baguette et libéra Eléa. Elle en profita pour s’avancer vers son adversaire qui tentait de se relever, elle la prit par les cheveux et la souleva pour la jeter la tête la première dans les étagères de la bibliothèque qui cédèrent sous le choc. Bellatrix essayait de se relever, le nez en sang, elle tendit sa main vers sa baguette qui gisait à un mètre d’elle, mais Eléa écrasa la baguette de son pied gauche sous le regard furieux de sa propriétaire.
-Un petit problème Bellaaaaaa ?? railla-t-elle avant de lui asséner un coup de pied magistral dans le visage.

Bellatrix était à bout de force, Eléa s’approcha d’elle lentement, se délectant de ce moment si souvent rêvé et saisit sa baguette pour lui donner le coup de grâce en la décapitant. Elle leva sa baguette et commença son mouvement lorsqu’elle sentit quelque chose de glacé lui saisir le poignet si fort que le sang n’arrivait plus à l’extrémité de ses doigts.
Elle se retourna vivement et se trouva face au Maître qui la regardait dans les yeux. Il n’eut pas besoin de paroles, elle pâlit sous son regard et ses pensées qui lui parvenaient. Il la lâcha et retourna, sans un regard à Bellatrix, vers ses appartements. Eléa soupira, la tentation était forte, mais si elle Lui désobéissait, Il la tuerait.
Elle regagna alors sa chambre et saisit une feuille de parchemin.

« Cher Severus,
J’aimerais te rencontrer, j’ai besoin de te voir.
Je te propose de profiter de l’absence de Dumbledore pour te rencontrer demain dans tes appartements à 18h.
Ne réponds qu’en cas d’empêchement.
Tendrement,
E.D. »


***

Poudlard, lundi 14 avril 1997

Il entra dans ses appartements et fut surpris par la chaleur qui y régnait, il tourna la tête vers la cheminée d’habitude éteinte où dansaient d’énormes flammes. Elle était devant l’âtre, vêtue d’une fine robe de soie rouge qui ne masquait rien de ses formes voluptueuses, sa peau pâle prenait les couleurs du feu. Elle était de dos, mais il aurait pu la reconnaître entre mille et ses longs cheveux noirs y étaient, il devait l’avouer, pour beaucoup. Elle les avait gardés longs finalement, elle devait s’être réconciliée avec elle-même alors… Il se souvenait comme si c’était hier de sa crise de démence la veille de sa fuite et c’était alors la dernière fois qu’il l’avait vue. Elle hurlait, littéralement, et elle avait des ciseaux dans la main et une femme enceinte de cinq mois qui hurle avec des ciseaux à la main n’augure en général rien de bon alors que l’hystérie l’avait de toute évidence gagnée à l’époque… Elle avait saisi une mèche de ses cheveux sur le côté et l’avait coupée d’un geste rapide et sûr, avant de retourner le ciseau en direction de son ventre légèrement arrondie. Elle tremblait, elle hésitait, elle les testait, les jaugeait, guettant leurs réactions, mais que pouvaient-ils faire ? Elle les avait avertis que s’ils faisaient un geste de plus, elle n’hésiterait pas à la tuer, désignant son ventre, même s’il fallait qu’elle en meure aussi… Alors, ils s’étaient mis à prier silencieusement, de concert, sans se consulter, pour qu’elle retrouve un semblant de raison et lâche l’arme tranchante et coupante qu’elle avait dans les mains. Ils avaient retenu leurs souffles quand elle avait une nouvelle fois levé le ciseau et coupé une autre mèche de ses cheveux, de l’autre côté cette fois. Puis, il l’avait regardée fixement et avait fait un pas dans sa direction, malgré les récriminations de ses camarades. Mais il savait ce qu’il faisait, elle était affaiblie par son état et elle ne pourrait pas le contrer. Elle avait levé les yeux vers lui et son regard s’était troublé alors qu’elle le suppliait faiblement de ne pas faire ça. Elle avait réussi en luttant de tout son être à retourner une fois de plus le ciseau en direction de son ventre, mais elle s’était saisie maladroitement de la lame aiguisée et du sang perlait de sa main droite. Il avait continué à avancer, confiant, sachant qu’elle ne pourrait plus rien tenter à présent, et il lui avait arraché l’arme de la main la jetant à l’autre bout de la pièce pour pouvoir la rattraper alors qu’elle s’effondrait sur le sol, les yeux baignés de larmes et injectés de sang.

Il frissonna en repensant à ce triste souvenir qu’il avait dû garder d’elle, regrettant de ne pas voir pu l’aider davantage.

Elle se retourna enfin et le regarda dans les yeux. Elle était encore plus belle qu’à Grimmauld Place, les années de prison n’avaient pas fané sa peau, ni son regard d’un bleu étincelant, elle avait encore ce visage enfantin qu’elle avait adolescente. Elle paraissait plus reposée que la fois où elle avait surgi pendant la réunion de l’Ordre, il y a quelques mois. Il n’avait pas pensé que la voir à nouveau le chamboulerait autant, mais après tout, même s’il avait gardé un infime espoir, il la croyait morte, comme tous d’ailleurs. Il n’avait pas su dire si il avait été content ou affolé de la voir si vivante et si déterminée. Les souvenirs avaient refait surface alors qu’il pensait avoir franchi une étape dans son processus de réconciliation avec lui-même et son passé bancal. Il avait fallu qu’il la voit à peine une minute pour que des années de thérapie introspective tombent à l’eau et rien que pour ça, il lui en voulait.

-Tu es en retard Severus, dit-elle faussement agacée.

Il s’avança vers elle, déposant au passage sa cape sur un des fauteuils. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Il avait l’impression qu’elle lui parlait comme s’ils étaient un couple marié depuis des années. Les fossettes qui se creusèrent dans ses joues quand elle se mit à sourire en voyant son regard glacial la déshabiller le replongèrent à nouveau dans leur passé chaotique et leur amitié ambiguë, et il ne put contenir un soupir d’agacement.
-Tu ne devrais pas être là, on aurait pu se voir ailleurs, ton père pourrait rentrer plus tôt que prévu.

Il jouait bien le jeu finalement, entrant dans sa mini scène de ménage théâtrale improvisée. Recevoir son stupide hibou pour ce stupide rendez-vous l’avait déstabilisé et agacé, mais il pouvait jouer finalement si c’était ce qu’elle voulait. La comédie et les faux-semblant étaient dans ses cordes et il en connaissait même un rayon en la matière, ayant expérimenté dans le passé toutes les facettes possibles et inimaginables du mensonge et de l’apparence.
-Tu sais très bien que ce genre de réunion dure des siècles, dit-elle d’un ton nonchalant, et tu sais que j’aime prendre des risques…, sourit-elle.
-Je sais, soupira-t-il.

C’était bien plus que des risques à son niveau, et dans son cas, elle avait joué avec sa vie et avait défié la mort plus d’une fois. Il devait admettre qu’il en avait fait autant finalement, mais elle remportait incontestablement et sans discussion la palme dans ce domaine-là.
Ils s’observèrent quelques minutes en silence, il se demanda ce que celle qui fut jadis sa meilleure amie lui réservait, mais il décida de rompre le silence qui devenait de plus en plus pesant en abordant un événement qui lui tenait à cœur. Pas sur le fond, et cette admission le fit tressaillir, mais sur la forme…
-Je me suis rendu chez les médecins après votre passage le mois dernier…
-Oh ! L’Ordre du Phénix, oui, évidemment… Les Aurors ne se sont pas déplacés ? demanda-t-elle surprise.
-Si, mais ils ont eu du mal à supporter le… spectacle.

Il choisit consciencieusement le mot le plus approprié à la petite mise en scène dont il avait reconnu instantanément la signature. Elle avait décidément le sens de la représentation et du divertissement et il se mit à songer, gardant son sourire intérieurement, qu’elle aurait fait une excellente meneuse de revue.
-Ils étaient beaucoup moins fragiles à l’époque…, railla-t-elle, en s’asseyant sur son bureau.
-Il faut dire qu’il y avait de quoi être choqué, répondit-il sèchement.
-Je t’en prie Severus, ne me fais pas croire que la vue de ces pauvres petits Moldus assassinés t’a fait de la peine… Si ? s’amusa-t-elle.

Elle eut un petit rire moqueur devant le silence qu’elle eut en gage de réponse. Elle avait vraiment un sens de l’humour douteux, et il en avait un peu marre de faire la conversation avec l’impression de réciter des lignes déjà écrites à l’avance.
-Pourquoi voulais-tu me voir, Eléa ?
-Pourquoi ? Mais pour connaître la cause de ta trahison, voyons. Elle sauta du bureau et avança vers lui doucement, comme un félin se préparant à attaquer sa proie. Comment Severus Snape, faisant partie de l’élite des Mangemorts et grand défenseur du sang pur, a pu retourner sa veste et faire partie de l’Ordre du Phénix ?
-C’est une longue histoire, se contenta-t-il de répondre, trop longue. C’est en partie à cause de Sarah.

Si elle se proposait à cet instant de jouer le rôle de la psy, elle pouvait repasser, il n’avait aucune envie de déballer des sentiments trop profondément enfouis. Et surtout pas à elle. Il ne lui devait rien après tout.
-Je vois… L’amour fait vraiment faire des choses stupides…
-Tu sais de quoi tu parles, n’est-ce pas…

Elle retourna vivement son regard vers lui, empli de colère puis soudain il se transforma en regard joueur, séducteur. Elle continua de s’avancer vers lui à pas feutrés. Il n’aimait cette façon qu’elle avait de passer d’une émotion à une autre en une fraction de seconde, ça la rendait insaisissable et quelque peu dérangeante.
-Dis-moi, chuchota-t-elle, dis-moi que cela ne te manque pas. Elle était à présent si proche de lui qu’il pouvait sentir son parfum ambré. Elle s’approcha, lui murmurant à l’oreille : l’odeur du sang, sentir la peur des victimes devant ton pouvoir. Elle l’embrassa dans le cou et poursuivit : leurs cris de douleur… Elle lui mordit le lobe de l’oreille et le sentit frissonner. Sentir leur cœur s’arrêter sur tes simples paroles… Elle l’embrassa sur la bouche et lui caressa le bas du dos. Dis-le moi Severus, que les torturer ne te manque pas. Elle passa ses bras autour de son cou et le regarda dans les yeux.

Elle se pressa langoureusement contre lui et sentit naître son érection, elle le caressa à travers son vêtement et l’embrassa. Il glissa sa langue entre ses lèvres offertes, caressant la sienne avec douceur, puis plus durement. Il la poussa contre le bureau, lui remonta sa robe tout en l’embrassant, et fit glisser sa main sous sa culotte, trouvant son point le plus sensible et la caressa frénétiquement. Il glissa un doigt en elle, puis deux et les bougea tout en caressant son clitoris de plus en plus gonflé, ses gestes étaient précis, de plus en plus rapides, elle gémissait à son oreille puis elle s’accrocha à son cou et lui mordit la lèvre en jouissant.
Il retira sa main humide de son intimité et elle le repoussa vers sa chambre tout en lui enlevant sauvagement sa veste noire, arrachant au passage quelques boutons. Il la serra dans ses bras forts et enleva d’un geste rapide sa robe, elle frissonna et ses seins se dressèrent sous les caresses brutales de son amant. Elle lui déboutonna son pantalon en gémissant et libéra son sexe dressé de sa prison d’étoffe. Elle le caressa dans un mouvement de va-et-vient lascif, insistant sur son extrémité si réceptive, il grogna de plaisir et elle le poussa sur le lit. Il saisit ses seins qu’il pétrit sans ménagement en même temps qu’elle s’empalait sur lui. Alors qu’elle commençait à bouger ses hanches, il la souleva et la renversa sur le lit, la tenant par les poignets, au-dessus de sa tête, face à lui, littéralement clouée. Elle essaya de se débattre mais de sa main libre, il écarta ses cuisses fébriles et la pénétra d’une seule poussée, entrant dans son intimité brûlante et humide.
Elle haletait sous les coups de reins de son amant, il ne l’avait pas lâchée, elle aurait pu se libérer par télékinésie, mais elle ne voulait pas, elle était complètement à sa merci. Elle essaya de l’embrasser mais il recula, plongeant son regard noir dans le sien, elle gémit de plaisir et il accentua le rythme, la sentant se perdre sous lui. Il relâcha ses poignets, mais comme elle voulut se libérer, il resserra son étreinte, lui arrachant un cri de douleur. Elle lui jeta un regard courroucé mais il lui donna un puissant coup de rein qui, cette fois, la fit crier de plaisir. Elle le regardait à présent, ses yeux mêlés de plaisir et d’incompréhension. C’est alors qu’elle le sentit brusquement dans ses pensées, il lisait en elle, elle n’arrivait pas à se défendre sous ses caresses, son bas ventre était en feu, des vagues de plaisir commençaient à l’envahir. Elle secoua la tête, « arrête, Severus » mais elle vit défiler les images du Maître, des pièces du Manoir, l’image de Lucius à la dernière réunion, les parchemins et les livres éparpillés sur la table, elle essayait de se défendre mentalement mais elle n’y arrivait pas, les meubles autour d’eux commencèrent à trembler, un verre sur la table de chevet explosa violemment. « Severus, Non ! » Le discours du Maître lui revint à l’esprit, les créatures marines, les négociations avec les géants, il accéléra son rythme, leur plaisir s’intensifia et elle s’arqua noyée par les ondes traversant son corps se mordant la lèvre jusqu’au sang, il sentait tout en Eléa se contracter et il se répandit en elle dans un dernier soubresaut.
Il resta en elle quelques secondes, reprenant son souffle, puis il se retira. Elle le poussa violemment, visiblement très en colère, les meubles recommencèrent leur danse dans un bruit sourd.
-Mais t’es complètement malade ou quoi ?
Il se contenta de lui sourire sournoisement.
-J’aurais pu te tuer, tu en es conscient ?
-Mais tu ne l’as pas fait, répondit-il calmement tout en se levant pour se rhabiller, tu as voulu jouer Eléa et tu as perdu. Il arborait un sourire triomphal.
Elle était furieuse, plus que tout, c’est ce sourire qui la faisait enrager.
-J’espère que tu as eu ce que tu voulais ! cria-t-elle tout en retournant les draps à la recherche de sa petite culotte, qu’elle trouva finalement à un mètre du lit.
-Et toi ? Que cherchais-tu exactement ? demanda-t-il sèchement alors qu’elle remettait sa robe.
-Ce que je cherchais ? Baiser Severus, c’est tout ce que je voulais !
-Dans ce cas tu as eu ce que tu voulais !
Ils se toisèrent quelques secondes, elle essaya de se calmer en inspirant profondément. Il s’approcha d’elle en se rhabillant, levant un sourcil en constatant les boutons arrachés qu’il répara d’un coup de baguette magique.
-Je ne peux pas retourner avec les Mangemorts Eléa, d’une part parce qu’Il me tuerait, d’autre part parce que je n’en ai pas envie. Son ton était sec et cassant. Les choses ont changé, je ne suis plus celui que tu as connu il y a seize ans, s’emporta-t-il, et même si je regrette notre amitié, comme je regrette celle de Lucius, nous sommes en guerre et nous sommes ennemis.
-Dans ce cas, nous n’avons plus rien à nous dire… Sa voix se brisa.

Elle fit volte-face et se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit à la volée avant de se transformer en chat et courir hors du château pour pouvoir transplaner et regagner Little Hangleton.

Severus Snape se regarda dans un miroir en soupirant. Il fut incapable de dire s’il avait bien agi, s’il avait bien fait de faire ce qu’il venait de lui infliger. Il n’avait finalement aucun remord envers elle, c’est son reflet qu’il ne pouvait pas supporter, il allait devoir encore prendre sur lui pour ne pas flancher et tout envoyer balader. Il sortit de la salle de bain et regarda, dépité, son appartement qui semblait avoir été visité par une tornade. C’était presque le cas. Il répara et rangea tout de quelques gestes gracieux de sa baguette. Il avait appris quelques informations intéressantes et avait mis fin à une amitié à laquelle il tenait beaucoup, bouclant ainsi une partie de son passé. C’était toujours ça de gagné, il venait de mettre une pierre de plus à l’édifice de la reconstruction de lui-même. Il fut tiré de ses pensées par quelqu’un qui frappa à sa porte.
-Severus ! C’est Rémus, ouvre-moi !
Severus leva les yeux au ciel avant de lui ouvrir brusquement la porte. Rémus entra légèrement nerveux.
-Eléa est dans le châ-
Il s’interrompit, dévisageant son interlocuteur, empli d’incompréhension.
-Ne joue pas avec le feu Severus…
-J’ai joué… et je l’ai éteint.

***

Poudlard, avril 1978

Il était sûrement tard, elle ne savait pas exactement. Assise contre la porte, la tête dans les genoux, elle avait cessé de pleurer, ses pensées se bousculaient dans son esprit, le temps semblait s’être arrêté. Elle s’en voulait, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle si il l’avait quittée. Elle était vraiment bonne à rien, incapable de garder un homme à ses côtés, un homme qui l’aimait qui plus est. Elle savait où elle avait fauté. Devait-elle renier ses convictions et celle qu’elle était pour rester avec Sirius ? Elle avait fait beaucoup d’efforts et cela avait apporté ses fruits dernièrement, alors elle pourrait peut-être en faire d’avantage.
Comment en étaient-ils arrivés là ? Comment ? Elle l’aimait et il avait les mêmes sentiments pour elle, pourquoi cela ne suffisait-il pas ?

Elle se sentait seule, plus seule que jamais et en colère. Très en colère en fait. Elle releva la tête et ses yeux s’enflammèrent d’une nouvelle étincelle. Elle se leva d’un bond. Rien ne serait arrivé si Lucius n’avait pas parlé, il était parfaitement conscient de ce que ses paroles auraient comme impact.
Elle claqua la porte derrière elle et se dirigea vers les cachots, essuyant les dernières traces de larmes de ses yeux du revers de sa main.
La colère commençait à la submerger comme une immense vague. Elle atteignit les couloirs sombres des sous-sols, elle avait du mal à se calmer, les flammes vacillèrent sur son passage, les armures et les tableaux tremblèrent. Elle fit un entrée fracassante dans la salle commune des Serpentards. Ils arrêtèrent tous leurs activités, les regards d’appréhension se croisèrent.
Elle le vit, il se leva de son grand fauteuil et la fixa froidement. Les meubles bougèrent comme si une secousse sismique remuait le château.
« Tout le monde dehors », dit-elle en serrant les dents.
Personne ne bougea, surpris d’un tel ordre, venant d’une intruse dans leur Maison.
« DEHORS !! » hurla-t-elle alors que les portes de la salle commune s’ouvrirent à la volée d’un geste d’Eléa.
Ils se pressèrent tous vers la sortie, laissant Eléa et Lucius l’un en face de l’autre, comme pour un duel.
« Tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ? » railla-t-il.
« Ferme-la ! » cria-t-elle. « Je ne te permets pas de te moquer de moi, Lucius, j’espère que tu es content de toi ! Tu es content d’avoir brisé la seule chose qui me rendait heureuse ? »
« Je t’en prie Eléa, tu croyais vraiment que ça allait durer longtemps ? Sois réaliste ! » cracha-t-il.
« Ça aurait pu marcher, mais évidemment tu n’as pas pu supporter l’idée que j’en aime un autre ! » Elle le pointait d’un doigt accusateur en s’approchant de lui.
« Là n’est pas la question ! »
« Si ! Si c’est là toute la question. » Plusieurs verres éclatèrent alors qu’elle déversait toute sa colère.
« Par Merlin, calme-toi ! » s’énerva-t-il.
« Pourquoi tu leur as dit ? Je n’ai pas fait mon choix, je ne veux pas le faire ! » continua-t-elle sur le même ton, ignorant sa remarque.
« Au fond de toi tu l’as déjà fait depuis longtemps ce choix », dit-il sèchement, elle fronça les sourcils. « Tu crois que je n’ai pas compris que c’est à cause de LUI si tu ne t’es pas engagée ? » dit-il à voix basse.
« En partie », répondit-elle sombrement.
« Tu l’aimes tant que ça ? » Devant son silence il poursuivit : « il y a encore quelques mois tu me disais que jamais tu ne pourrais aimer un autre que moi ».
« Il y a quelques mois tu ne t’apprêtais pas à épouser une blondasse sans personnalité… »
« Ce qui aurait pu être évité si tu m’avais parlé de ta fichue famille ! » s’emporta-t-il.
« Crois-moi Lucius, ça n’aurait rien arrangé, au contraire », répliqua-t-elle.
« Je te veux à MES côtés », ordonna-t-il.
« Non… » Elle secoua la tête. « Non, je ne suis pas un assassin, je ne suis pas comme ça. »
Il eut un petit rire glacial. « Bien sûr que si tu l’es, amour. » Il s’approcha doucement d’elle. « On est pareil tous les deux, le même sang pur dans nos veines, la même rage, la même détermination… » Il prit son visage dans ses mains comme il avait fait tant de fois.
« Non… », finit-elle par lui dire en s’écartant de lui.
« Putain Eléa ! » explosa-t-il. « Tu ne te rends pas compte de ce qu’il se passe dehors ! C’est la guerre ! Si tu ne t’engages pas, tu mourras ! Il te connaît, Il te veux dans ses rangs ! »
« Quoi ? » souffla-t-elle, incrédule.
« Qu’est-ce que tu crois ? Tu ne passes pas inaperçue avec ton pouvoir, il a déjà entendu parler de toi », expliqua-t-il comme s’il s’adressait à un enfant. « Si tu ne t’engages pas pour Lui, il te tuera, il ne prendra pas le risque que tu ailles dans l’autre camp. »

Ils restèrent un moment en silence, Eléa était surprise et étonnée de cette révélation. Elle en était même flattée.
Il se rassit dans son fauteuil moelleux et alluma une cigarette en contemplant le feu de cheminée, pensif. Elle s’était assise non loin de lui et réfléchissait à ce que serait son avenir. Que devait-elle faire ? Elle était beaucoup trop jeune pour prendre ce genre de décision et refuser de s’engager la mènerait à demander la protection de son père, peut-être même de vivre à l’Ordre du Phénix. Cette idée ne la faisait pas sauter de joie, mais elle pourrait voir Sirius et essayer de sauver leur relation. Mais si elle faisait ce choix, cela signifierait ne plus voir Lucius et cela était impensable. Elle tourna son regard vers lui, il était de profil, ses longs cheveux lâchés couvraient ses épaules, les yeux clos, il semblait si paisible.
« Qui est ton père ? » demanda-t-il soudainement, la tirant de ses pensées.
Eléa sursauta. Elle le regarda, étonnée de sa question, cherchant une réponse adéquate, mais il y en avait pas. Il la regardait de ses yeux d’aciers, attendant une réponse.
« Je ne peux pas te le dire ».
Il détourna la tête et soupira profondément.

« Il faudra bien que tu me le dises un jour, amour… »
Les mots planèrent dans le silence de la salle commune alors qu’Eléa remontait vers sa chambre.


***

Manoir des Malfoy, lundi 14 avril 1997

Alors que la soirée du lundi commençait à s’installer en même temps que le jour déclinait, Draco se chargea d’entretenir le feu dans le Grand Salon. Le week-end touchait à sa fin, il rejoindrait demain Poudlard et ne pouvait s’arrêter de sourire à l’idée de revoir Hermione. Trois jours loin d’elle lui avaient paru une éternité et il se mit à avoir peur en songeant aux vacances d’été qui se profilaient doucement. Il n’entendit pas Narcissa arriver près de lui et sursauta quand elle mit une main sur son épaule.
-Draco..., commença-t-elle faiblement.
-Oui ? répondit-il se retournant pour faire face à sa mère.
-Ton père voudrait te voir. Il est au sous-sol, il t’attend, déclara Narcissa sur un ton monocorde et vide d’expression.
-D’accord, j’y vais tout de suite, répondit le Serpentard tout en se frottant les mains afin d’en faire tomber la poussière et la suie.
-Draco ! l’interpella Narcissa avant qu’il ne quitte la pièce.
Il se retourna et la regarda d’un air interrogatif, fronçant les sourcils en voyant son regard inquiet.
-Fais attention à toi..., murmura-t-elle.
Il fut surpris mais hocha la tête avec un petit sourire de réconfort, comprenant dans cette phrase bien plus qu’un simple avertissement de complaisance et de prudence.

Il ouvrit la porte conduisant aux sous-sols du manoir et fut saisi par l’air glacial qui s’échappa en contrebas et lui enveloppa tout le corps insidieusement. L’escalier était dans la pénombre et il redoubla de vigilance pour ne pas rater une marche alors qu’il frissonnait. Il marcha d’un pas rapide dans l’étroit couloir conduisant aux appartements souterrains de Lucius et frappa finalement avec force contre la lourde porte en bois avant de l’ouvrir et d’entrer dans une large pièce circulaire. Lucius se leva de son bureau et fit signe à son fils de s’asseoir dans un fauteuil près du feu. Draco accueillit avec soulagement la chaleur qui remplaçait peu à peu l’humidité qui lui collait à la peau et regarda son père refermer un dossier et s’approcher avant de finalement poser son regard sur lui.

-Draco, commença-t-il d’une voix calme. Est-ce que tu te souviens il y a trois ans que tu m’as demandé si tu ne pouvais pas nous aider en collaborant activement afin d’atteindre nos idéaux ?
-Je me souviens, Père, répondit Draco en acquiesçant.
-Tu étais alors motivé, prêt à t’investir, peu importait le travail, les dangers encourus et les missions à parfaire. Je t’avais répondu que c’était trop tôt, que tu étais trop jeune mais que le moment arriverait où tu pourrais être utile et t’engager au sein de notre organisation et servir notre cause. Je crois que ce moment est venu Draco, déclara Lucius avec un large sourire.

Draco regarda son père longuement. Il se souvenait bien avoir souhaité plus que tout aider son père dans ses activités alors que tous les honneurs revenaient toujours à Harry Potter et qu’il ne supportait plus l’attitude supérieure en classe d’Hermione Granger qui l’avait un jour menacé avec sa baguette magique avant de le frapper violemment au visage. Mais tout avait changé à présent et même si Hermione n’était finalement pas une Sang de Bourbe, il avait pourtant bien pensé être tombé amoureux de l’une d’elle il y a quelques mois... Mais il ne pouvait pas décevoir son père non plus, il se devait d’être un digne héritier des Malfoy pour que son père soit fier de lui.

-Qu’est-ce que je dois faire ? demanda-t-il soutenant le regard d’acier de Lucius dont le sourire ne fit que s’élargir voyant que son fils était prêt à coopérer.
-C’est simple Draco. Je te demande d’être attentif à tout ce qui se passe à Poudlard, aux discussions que tu pourrais entendre et aux agissements de tous, Dumbledore, Snape, les professeurs, Potter, Granger, les Weasley. Tu gardes un œil sur tout ce monde et tu me rapportes ce que tu pourras tirer de tes observations, expliqua Lucius. Il faudrait que tu explores également le château pendant tes rondes de nuit pour y situer tous les passages secrets et mission plus délicate mais tu peux toujours essayer... Potter possède une carte, qu’il a probablement dû hériter de son père, intitulée la Carte des Marauders. Elle a l’apparence d’un simple parchemin vierge, si tu peux par un moyen ou à un autre te la procurer, elle nous serait d’une grande utilité. Des questions ?
-Dois-je vous donner des nouvelles par hibou, Père ?
-Oui, mais ne le fais trop souvent, à moins d’une information essentielle et utilise un hibou de l’école, et jamais le même... Lucius hésita mais poursuivit tout de même : en cas d’urgence, je me trouve à Little Hangleton, Manoir des Jédusor, celui à l’apparence d’une ruine en haut de la colline...

Draco acquiesça et Lucius s’éloigna un court instant avant de revenir avec deux verres à la main et en tendre un à son fils.
-Bienvenue parmi nous fils !
-Merci Père...

Ils trinquèrent et Draco porta le verre à ses lèvres et il sentit l’alcool lui brûler la gorge avant de descendre lentement dans son estomac et lui procurer une intense chaleur pas désagréable du tout.
-Maintenant qu’on est tous les deux, entre hommes, tu peux me le dire Draco... Elle est jolie ?
-C’est la plus belle..., répondit Draco soutenant le regard d’acier de son père.

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MessagePosté le : 22 Jan 2005 23:43
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Poudlard, mardi 15 avril 1997

Mardi arriva enfin et Draco sauta avec agilité de la calèche en arrivant à Poudlard avant de courir jusqu’au château et monter les marches quatre à quatre qui conduisaient à la Tour d’Astronomie. Il ouvrit la porte d’un geste brusque et Hermione posa rapidement ses mains sur ses morceaux de parchemin pour éviter qu’ils ne s’envolent.
-Heureusement que j’ai des réflexes ! s’exclama-t-elle et il lui adressa un large sourire.

Elle fit mine de se lever lentement avec nonchalance et s’élança finalement dans ses bras. Il la serra fort contre lui, s’imprégnant du parfum de ses cheveux et la souleva de quelques centimètres du sol avant de la faire tourner. Elle se mit à rire et il songea à cet instant qu’il ne se lasserait jamais de l’entendre rire. Il la reposa finalement sur le sol et dégagea ses cheveux de son visage, plongeant ses yeux gris dans les siens.
-Tu m’as tellement manqué !
-Tu m’as manqué aussi, répondit-elle et ils s’embrassèrent langoureusement.

-Comment ça s’est passé ? demanda-t-elle finalement.
-Bien..., répondit-il brièvement. Comme une réunion de famille. Il était là si tu veux savoir...

Hermione acquiesça lentement et se dégagea de son étreinte afin d’aller ranger ses affaires. Elle s’efforçait de refouler son envie de lui poser des questions auxquelles elle savait bien qu’elle n’aurait pourtant aucune réponse mais elle se retint, ne voulant pas provoquer une dispute stérile. Il était un peu mal à l’aise et il s’avança vers elle, tentant de trouver les mots justes.

-Hermione...
-Ne dis rien, le coupa-t-elle. Je savais qu’il serait là de toute manière, c’était couru d’avance. C’est ton père après tout Draco et j’ai appris à mes dépens qu’on ne choisissait pas ses parents... N’en parlons plus, d’accord ? Je ne veux pas me disputer avec toi...
Il acquiesça et déposa un baiser dans ses cheveux alors qu’elle lui adressa un faible sourire avant de reprendre :
-Puisqu’on est dans le registre des parents, je vais certainement aller revoir Eléa...
-Quoi ? Quand ? demanda-t-il surpris.
-Je ne sais pas encore, il faut que je lui envoie un hibou, probablement cette semaine, je profite qu’on soit encore en vacances, répondit-elle alors qu’il soupira.
-Qu’est-ce qu’il y a Draco ? Tu as le droit d’aller voir tes parents et je n’ai pas le droit d’aller voir ma mère ??! demanda-t-elle sur un ton un peu vif.
-Non, ce n’est pas ça... Je m’inquiète pour toi, vu dans quel état tu es revenue après...
-Tu n’as pas aimé la nuit qui a suivi ? demanda-t-elle un sourire en coin.
Il leva les yeux au ciel et lui rendit son sourire en coin.
-Tu sais ce que je veux dire...
-Ca ira, je t’assure, répondit-elle passant ses bras autour de sa taille et caressant son dos. Je veux la revoir, j’ai besoin de la revoir, j’ai encore tellement de questions à lui poser...
-Je sais, répondit-il avant de l’embrasser tendrement.

***

Les deux jours qui suivirent semblèrent passer comme au ralenti. Ils avaient certes des devoirs à faire mais tout de même moins que durant les vacances de Noël. Ils avaient espacé leurs réunions de travail à la bibliothèque et étaient quelque peu dépités de ne rien trouver qui pourrait les aider.

Le mercredi, Hermione envoya un hibou à Eléa pour lui fixer un rendez-vous le vendredi soir, à 18h, aux Trois Balais, sous le regard inquiet de Draco qui se forçait visiblement à lui sourire et à l’encourager. Elle avait en effet aperçu ce week-end une petite chatte noire dans le château et elle était persuadée qu’il s’agissait d’Eléa et qu’elle avait essayé d’entrer en contact avec elle mais au sein de Poudlard, elle avait certainement dû rencontrer des difficultés. Quelques minutes plus tard, elle avait reçu une réponse d’Eléa qui lui proposait plutôt qu’elles se rencontrent à la Cabane Hurlante, ce qui n’avait fait qu’accentuer l’inquiétude de Draco, surtout quand Hermione lui avait répondu qu’elle était d’accord. Il se proposa même de l’accompagner au moins jusqu’à Pré-au-Lard mais Hermione refusa arguant du fait que quitter à deux le château risquerait d’attirer davantage l’attention au sein et en dehors de Poudlard.

Hermione essayait de passer le plus de temps possible avec Draco mais ça lui était plus difficile en cette période de relâchement sans attirer l’attention de ses amis qui se demandaient à chaque fois où elle se trouvait. Alors, elle se glissait le plus souvent jusqu’à la chambre du jeune Serpentard. Au moins, elle savait que ses amis ne la chercheraient pas ici. Le jeudi, cependant, Draco s’était énervé et lui avait reproché de le délaisser, préférant passer du temps avec ses amis plutôt qu’avec lui. Elle lui avait expliqué que c’était difficile pour elle de se partager et qu’elle faisait son possible mais il était resté borné et s’était même montré agressif lui demandant amèrement si elle ne voulait pas mettre fin à leur relation et sauter directement dans les bras de Potter ou Weasley. Elle ne s’était pas pour autant démontée et lui avait rétorqué que lui préférait le soir faire ses stupides rondes de Préfets, presque jusqu’à l’aube, et qu’il fallait qu’il le dise franchement s’il ne rejoignait pas plutôt une autre fille et pourquoi pas Pansy Parkinson, en guise d’exemple. Il était devenu rouge de colère et elle avait fait un pas en arrière avant de fondre en larmes. Plus que coupable, il s’était senti minable et s’était haï de l’avoir fait pleurer comme ça. Il avait voulu la prendre dans ses bras mais elle s’était dégagée et avait reculé encore lui soufflant qu’elle le détestait. Il s’était raidi se sentant blessé et il avait essayé de capter son regard pour tenter d’y lire si elle était sérieuse ou juste en colère également. Les larmes coulaient toujours sur ses joues mais elle était restée immobile et impassible, jaugeant sa réaction face à cette attaque et elle s’était demandée pendant un instant s’il n’allait pas lui aussi se mettre à pleurer. Puis il avait levé les yeux pour regarder derrière elle. Elle s’était retournée pour se rendre compte qu’il s’agissait de la porte de sa chambre et il lui avait alors dit froidement mais calmement, serrant les poings, que si elle le pensait réellement et sérieusement, elle ferait bien de franchir cette porte pour la dernière fois. Elle était allée lentement ramasser tout ce qu’il avait balayé sur son bureau d’un revers de la main durant son excès de colère, puis elle s’était déshabillée avant de se coucher dans son lit en petites tenues. Il l’avait rejoint et alors qu’elle lui tournait le dos, il s’était rapproché et l’avait prise dans ses bras avant qu’elle ne se retourne finalement et ils étaient restés longtemps enlacés avant de faire l’amour tendrement. Draco lui avait dit qu’il l’aimait mais elle n’avait pas répondu et s’était endormie dans ses bras.

***

Little Hangleton, avril 1997

Le soleil était généreux mais le froid sec qui menaçait de s’installer jusqu'à la fin du mois d’avril fit frissonner Lucius qui poussa les grilles grinçantes du manoir des Jédusor. Il regarda un instant l’immense bâtisse qui avait vraiment de l’allure alors que les Moldus ne devaient y voir que des ruines. Il hésita à entrer, de peur de trouver l’intérieur plus glacial encore que l’extérieur, et il décida de s’asseoir dans le jardin, sur une des chaises en fer forgé qu’Eléa avait repeintes en noir, d’une manière moldue... Elle ne s’était en effet pas servie de la magie et avait passé un après-midi à repeindre à la main les chaises et la table sous le regard amusé de Lucius. Elle avait été couverte de peinture mais n’avait pu s’empêcher de rire aux éclats, s’amusant à en projeter sur Lucius qui avait fini par abandonner le nettoyage magique avant de savourer une douche qu’ils avaient finalement partagée pour faire partir le carnage.

Il alluma une cigarette et regarda, l’air songeur, la fumée pourpre qui s’échappait de ses lèvres à chaque bouffée. Il n’entendit pas Eléa arriver derrière lui, il n’était pas assez concentré, surtout quand elle se déplaçait avec une telle légèreté. Elle posa ses mains sur ses yeux et il les ferma, savourant la sensation de sa peau douce contre la sienne. Il lui attrapa finalement une de ses mains et l’attira à lui, embrassant sa paume et accueillant son parfum ambré avec soulagement et délectation. Elle s’assit sur ses genoux et enfuit sa tête dans son cou, s’imprégnant à son tour de son odeur. Il s’aperçut que sa cape fine dans les tons rouges ne devait pas lui tenir bien chaud et déploya sa sienne afin de la couvrir pour ne pas qu’elle prenne froid. Ils restèrent un moment ainsi, Eléa savourant ses bras l’entourant, avant qu’elle ne prenne la deuxième cigarette qu’il venait de s’allumer pour en tirer quelques bouffées s’amusant à dessiner des ronds de fumée.

-Comment s’est passé ton week-end ? demanda-t-elle enfin d’un air détaché.
-Bien, répondit-il laconiquement évitant de croiser son regard.
-Comment va Draco ?
-Il a changé..., répondit-il en soupirant légèrement. C’est un homme à présent, et il est amoureux. J’espère que ça ne va pas le rendre stupide..., mais en tout cas, il est prêt à coopérer.
Elle acquiesça et poursuivit sur le même air détaché.
-Et comment va-t-elle ?
-Tu n’as pas réellement envie de le savoir, n’est-ce pas ? déclara Lucius éludant et renversant la question.
-Non, répondit-elle froidement en se levant, je m’en contrefous.
Et sur ces mots, elle retourna de son pas félin jusqu’au manoir, ses longs cheveux volant dans son dos.

Les deux jours qui suivirent furent aussi glacials que l’air qui semblait être descendu directement du Pôle Nord alors que les scientifiques annonçaient pourtant la fonte de la calotte glaciaire et le réchauffement de la planète depuis déjà plusieurs années. Lucius et Eléa ne s’étaient pas vraiment retrouvés depuis le retour de Lucius et ils n’avaient pas fait l’amour, et ce qui inquiétait le plus Eléa, c’est qu’il n’avait rien tenté. Il faut dire qu’elle ne l’avait pas encouragé non plus, se couchant bien avant lui et prétendant être endormie, lui tournant le dos dans le lit. Les conversations se limitaient à des politesses forcées et ils paraissaient aussi gênés l’un que l’autre.

Il jouait du piano dans le petit salon du premier étage et elle écoutait d’une oreille distraite, bien plus préoccupée par son morceau de parchemin. Quand il referma le piano d’un geste brusque en le claquant, elle sursauta, et en le voyant s’approcher vers elle, elle ne put s’empêcher de frémir captant son regard mauvais.

-A qui écris-tu ? demanda-t-il brusquement d’un air soupçonneux qu’elle n’apprécia pas.
-Tu t’intéresses enfin à moi ?! répondit-elle durement.
-Tu n’as pas répondu !
-A mon amant ! C’est la réponse que tu attends, n’est-ce pas ?! aboya-t-elle en se levant.
-Eléa ! l’avertit-il d’un air dangereux, je n’ai pas envie de jouer !
Il lui attrapa le poignet et elle fit une grimace de douleur essayant de se dégager.
-Comment tu t’es fait ça ? demanda-t-il en fronçant les sourcils, voyant les marques et les bleus sur ses deux poignets.

Il fallait qu’elle réfléchisse vite, elle avait complètement oublié de faire disparaître les traces douloureuses que lui avait laissées Severus après leurs intenses retrouvailles.
-Je me suis battue avec Bellatrix, mentit-elle à moitié.
Il la regarda en coin, l’air toujours soupçonneux.
-Si tu ne me crois pas, tu n’as qu’à aller lui demander ! Et tu sais quoi ?! Va te faire foutre Malfoy ! cria-t-elle les larmes aux yeux lui jetant les parchemins au visage avant de sortir d’un pas rapide.

Il entra dans leur chambre et la trouva allongée sur le lit, en train de pleurer. Il posa les morceaux de parchemin sur la table de nuit avant de s’asseoir sur le rebord du lit.
-Je suis désolé chaton... Je t’avais bien dit qu’elle te recontacterait... Tu devrais lui suggérer un autre lieu de rendez-vous, les Trois Balais à cette heure-ci, c’est risqué, il y a du monde, déclara Lucius alors qu’Eléa ne bougea pas et ne se retourna pas.
-Eléa...

Elle ne bougea pas davantage bien qu’elle semblait s’être arrêtée de pleurer. Il avança sa main, hésitant à lui caresser les cheveux. Il ne le fit finalement pas et proposa d’une voix douce :
-Ca te dirait d’aller à Londres ce soir, juste toi et moi ? On pourrait aller au restaurant et je te laisse décider du reste de la soirée... Ca te dit Eléa ?

Elle se retourna enfin et il fut soulagé de voir le large sourire qui illuminait ses yeux clairs toujours baignés de larmes alors qu’elle acquiesça avec enthousiasme à sa proposition. Il l’embrassa tendrement, l’aida à se relever et ils descendirent au salon pour assister à une réunion organisée par Lord Voldemort.

***

Poudlard, avril 1978

Durant la semaine qui suivit, Eléa se sentit incroyablement déprimée. Elle avait l’impression de se retrouver quelques mois auparavant, après l’incident du Grand Hall. Elle était triste et ne savait pas vers qui aller pour parler ou se faire consoler, elle ne savait même pas si elle en avait envie. Sirius ne quittait plus James et à chaque fois que leurs yeux se croisaient, elle ressentait son cœur se serrer et les larmes monter aux yeux.
Lucius lui avait proposé plusieurs fois de se joindre à la table des Serpentards pour les dîners mais elle avait refusé, elle ne se sentait pas prête à supporter certaines conversations et certaines personnes.
Elle passait la plus grande partie de ses journées à travailler, plongée dans les livres, cela lui faisait penser à autre chose et atténuait un moment la douleur. Elle se surprenait à fondre en larmes assez souvent, sans raison apparente.
Après un cours de Défense Contre Les Forces du Mal, elle était retournée dans la salle de classe car elle avait oublié un livre. En le prenant elle fit un geste maladroit et fit tomber le reste de ses affaires, elle poussa un juron et s’énerva à tenter de les ramasser, elle éclata en sanglots cinq secondes après avoir fait tomber son livre pour la deuxième fois. Elle resta assise par terre à pleurer, jusqu’à ce que Rémus rentre récupérer lui aussi un manuel qu’il avait oublié. Il la prit alors dans ses bras et la consola longuement, ils furent interrompus par James et Sirius qui se demandaient ce qu’il pouvait bien faire. Sirius resta interdit un moment, ému, ses yeux commencèrent à briller aussi, James le prit alors par le bras et le conduisit dehors, loin d’Eléa.

Le soir, Lily la rejoignit dans sa chambre et elle semblait s’inquiéter pour elle. Leur relation était tellement étrange, elles donnaient souvent l’impression de ne pas se supporter mais elles ne pouvaient se passer l’une de l’autre. Eléa la trouvait souvent exaspérante et le fait d’avoir James Potter en tant que petit ami, toujours collé à elle, ne devait pas être étranger à cette impression. Mais elle ressentait vraiment de l’amitié pour elle et elle était sa seule amie. Elle était aussi une sang de bourbe et ce facteur n’était pas à négliger et c’est ce qui faisait qu’Eléa était si souvent désagréable avec elle et elle savait que Lily se méfiait d’elle. Mais elle n’arrivait pas à la détester et s’en voulait presque de la malmener parfois, Lily était quelqu’un de foncièrement gentil et elle avait toujours été agréable et amicale avec elle. Et elle était sa seule confidente.

Eléa était allongée sur son lit, plongée dans un livre. Lily s’approcha et décida de s’asseoir près d’elle sur le lit.

« Tu n’es pas venue dîner », lui reprocha-t-elle presque essayant en vain de capter son attention. Elle se rendit compte qu’entamer une conversation sur des reproches n’était pas la meilleure des entrées en matière et elle décida d’aborder un sujet qui passionnait Eléa.
« Qu’est-ce que tu lis ? »
Le poisson venait de mordre à l’hameçon et Eléa leva enfin la tête tandis que Lily s’efforça de garder son petit sourire victorieux pour elle.
« Les pactes de sang. »
Lily fut surprise et leva un sourcil interrogateur : « Comment as-tu eu l’autorisation de l’emprunter ? »
« Hmm... euh... je ne l’ai pas eue », répondit Eléa un peu gênée.
« Oh ! » s’exclama Lily, finalement guère surprise avant de reprendre : « Je t’ai apporté un encas... »
« Merci Lily, mais tu sais, je n’ai pas vraiment faim... »
« C’était juste au cas où... », répondit Lily en haussant les épaules.

Elles restèrent quelques minutes silencieuses. Eléa semblait être en train de lire mais son regard perdu dans le vide attestait du contraire et ne trompa pas Lily tandis que cette dernière hésitait à aborder le sujet douloureux qui semblait faire sombrer Eléa depuis quelques jours.

Eléa rompit finalement le silence et déclara, les yeux toujours dans le vague :
« Est-ce que tu ne t’es jamais sentie prise entre deux forces opposées, attirée aussi fort vers l’une que l’autre, sans qu’à aucun moment l’une ne prenne le dessus, et te laissant avec ce sentiment... d’incertitude, de solitude, de rejet et d’abandon... ? »
« Si, mais certainement pas de la même manière que toi, ni pour les mêmes raisons... », répondit Lily comprenant où elle voulait en venir.
« Comment va Sirius ? » demanda finalement Eléa s’étonnant elle-même et regardant cette fois Lily.
« Il a du mal à accuser le coup. Ne crois pas qu’il a le bon rôle Eléa, il souffre aussi. »
« Je sais... Tout est de ma faute, je n’aurais jamais dû aller à cette fête... J’aurais dû partir, j’aurais dû... », s’embrouilla Eléa, confuse. « Mais je me sentais tellement... »
« Toi. »

Eléa la regarda, acquiesçant lentement et s’efforçant de retenir ses larmes alors qu’elle avait déjà les yeux qui brillaient.
« J’ai remarqué tes efforts Eléa, avec James, avec moi et je ne te cache pas que ça m’a fait plaisir, mais tu n’étais pas vraiment toi... »
« Si... je... je le voulais, j’essayais, mais... » Elle se redressa et prit une profonde inspiration. « Je dois toujours faire attention à ce que je dis quand je suis avec vous, c’est épuisant de vouloir toujours garder le contrôle, mais j’aime être avec vous ! Mais avec les Serpentards, c’est différent... Je peux dire tout ce qui me passe par la tête, sans réfléchir, je suis plus directe, plus spontanée, plus... »
« Plus toi. Je comprends Eléa », sourit Lily. « Est-ce que Lucius t’a fait des avances depuis la rupture ? »
« Non, c’est encore trop frais, il sait qu’il n’a pas intérêt. »
« Non, je veux dire votre rupture... »
« Oh. » Eléa se mit à rougir légèrement. « Oui... Il est jaloux et puis, il y a certains regards... », avoua-t-elle sombrement. « Il m’a fait des avances, oui, il m’a même embrassé... », poursuivit Eléa en fronçant les sourcils, « ... mais je l’ai repoussé. »
« Il n’a pas dû apprécier », déclara Lily en faisant une petite grimace.
« Visiblement non... »
« Sois honnête avec toi-même Eléa. Tu n’as jamais cessé d’aimer Lucius, n’est-ce pas ? »

Eléa sursauta. Dire qu’elle fut surprise par la question était faible mais venant de Lily, c’était franchement surréaliste.
« J’aime Sirius, je l’ai aimé, sincèrement, de tout mon cœur et de toute mon âme », répondit Eléa sur la défensive.
« Je n’en doute pas mais je te parle de Lucius, Eléa... Tu ne pourras jamais te séparer de lui et c’est pour cette raison que ton histoire avec Sirius s’est terminée, tu en es consciente, n’est-ce pas ? Pourquoi es-tu allée à cette fête ? Tu t’es déjà posée cette question ? Parce qu’en fait, Eléa, pour être vraiment honnête cette fois, de toi à moi, il n’est pas question d’idéologie, de Mangemorts, de sangs purs et ou de Moldus sans Lucius, n’est-ce pas ? Le lien, c’est l’amour, non ? Depuis le début, c’est Lucius et ce sera toujours Lucius, et c’est ce qui te fera choisir et t’en aller », déclara Lily prenant soin de ne pas choisir l’expression « t’engager ».
« Le lien, c’est le sang Lily ! Les idées sont séduisantes... », déclara Eléa un peu sous le choc et totalement abasourdie. « Je suis capable de faire preuve de discernement toute seule... »
« Les idées sont séduisantes parce que Lucius les a rendues ainsi ! »
« Je ne serai jamais comme toi Lily... », murmura Eléa, exténuée physiquement et nerveusement.
« Une sang de bourbe, tu veux dire ? Bien sûr que non ! Aucune chance ! » Et Lily eut un petit rire. « Mais je suis en attendant ta seule amie. »
« Et je tiens à ton amitié, je tiens à te garder... »
« Je suis une sang de bourbe Eléa. »
« C’est toi qui le dis, pas moi. »
« C’est ce que tu as toujours pensé, tu peux vivre avec ça ? Avoir une sang de bourbe pour amie ? »

Eléa fut incapable de se retenir davantage et elle éclata cette fois en sanglots. Lily l’avait poussée à bout, au-delà du supportable et sa confusion ne faisait que s’accentuer.
« Arrête, je t’en prie... », souffla-t-elle. « Il me manque Lily, c’est affreux... »

Et Lily fut incapable à cet instant de dire si elle parlait de Sirius ou de Lucius, et elle doutait qu’Eléa le sache elle-même. Elle l’attira à elle et Eléa posa sa tête sur ses genoux, pleurant longuement alors que Lily lui caressait les cheveux.
« Tu devrais me détester... », déclara finalement longtemps après Eléa alors que les larmes roulaient toujours sur ses joues.
« Je ne suis pas comme toi, Eléa, je ne serai jamais comme toi, mais je tiens à toi aussi et à ton amitié... »


***

Poudlard, vendredi 18 avril 1997

Le vendredi arriva enfin et Hermione se prépara psychologiquement toute la matinée à, d’une part, demander à nouveau la cape à Harry et, d’autre part, rencontrer pour la deuxième fois Eléa en fin de journée. Elle avait quitté la chambre de Draco à l’aube alors que ce dernier dormait encore pour rejoindre la bibliothèque et se plonger pour une fois dans un roman d’aventure, délaissant les ouvrages plus sérieux.

En fin de matinée, elle ferma son livre d’un geste sûr et monta à la Tour de Gryffondor plutôt sereine. Elle trouva Ron, seul, assis avec un air dépité alors qu’il regardait d’un air absent par la fenêtre.
-Salut Ron ! s’écria avec entrain Hermione.
-‘lut ‘mione…, répliqua le rouquin sans enthousiasme.
-Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle fronçant les sourcils. Où est Harry ?
-A l’infirmerie…
-Quoi ? Qu’est-ce qu’il a ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
En guise de réponse, Ron lui désigna un paquet vide de chocolats trônant encore sur la table parmi d’autres paquets éventrés.
-Oh, comprit Hermione faisant une grimace.
-Il a été malade toute la nuit, c’était pas beau à voir…, expliqua Ron esquissant finalement un petit sourire que lui rendit Hermione.
-Viens, on descend le voir…, dit-elle finalement attrapant un paquet de chocolats au passage et Ron acquiesça la suivant.

Mme Pomfresh leur désigna le lit du malade en soupirant et secouant la tête d’un air désolé, et Ron et Hermione se retinrent pour ne pas éclater de rire. Ils s’approchèrent du lit sur lequel était allongé Harry, un peu pâle, et il parut content de les voir alors qu’il se redressa s’efforçant de leur sourire.
-Je t’ai amené des chocolats pour te réconforter, déclara Hermione essayant de garder son sérieux.
-Très drôle…, déclara Harry en faisant une grimace. Je crois que je ne mangerai plus jamais de chocolat de ma vie !
-Paroles d’ivrogne ! se mit à rire Hermione avant de s’asseoir sur le rebord de son lit et le prendre dans ses bras.
-Je t’aime aussi Hermy, mais tu es en train de m’étouffer là, déclara finalement Harry après quelques secondes.
-Oh, désolée, répondit-elle avec un petit sourire.
-Tu aimerais à nouveau la cape, n’est-ce pas ? demanda-t-il après un court silence.
-Oui, si ça ne te gêne pas… Et le câlin, ce n’était pas pour la cape ! se défendit-elle.
-Je sais ! se mit-il à rire. Tu peux aller la chercher, elle est à toi, tu la trouveras dans la malle.
-Merci Harry.
-On peut savoir où est-ce que tu vas à chaque fois avec cette cape ‘mione ?? demanda tout à coup Ron s’asseyant finalement de l’autre côté du lit.
-Ron, laisse-la, la défendit Harry avant qu’elle ne réponde.
-Quoi ? Elle peut nous le dire, on est ses amis, non ?! C’est pour un rendez-vous amoureux ‘mione ? demanda Ron avec un petit sourire en coin.
-Ron ! râla Harry. C’est pour ça Hermy ? ne put s’empêcher de demander Harry à son tour.
-Oooh, ‘mione a un amoureux secret !! la taquina Ron en riant.
-Vous êtes deux idiots ! grogna Hermione en faisant une moue boudeuse.
-Ah, tu vois, elle ne nie pas, c’est ça Harry !! ‘mione a un amoureux secret ! se mit à chanter Ron. Ne me dis pas que c’est Malfoy !
-Je t’en prie Ron ! Malfoy ?! Qui voudrait de cette cloche ?? déclara avec véhémence Hermione en levant les yeux au ciel.
-Pansy Parkinson ! se mit à rire plus fort Ron. Deux cloches ensemble tu me diras… Nan, sérieux Hermy, c’est qui ?
-Ce n’est pas pour un rendez-vous amoureux, répondit-elle redevenant sérieuse. C’est pour aller voir ma mère…
-Quoi ?? demandèrent d’une même voix Harry et Ron.

Et Hermione leur raconta tout d’une traite, soulagée de pouvoir enfin avouer à ses meilleurs amis le poids d’un secret qu’elle leur avait caché trop longtemps.
-Wow…, souffla finalement Ron. Tu aurais dû nous le dire avant ‘mione, il ne fallait pas garder tout ça pour toi pendant tout ce temps…
Hermione se contenta d’hausser les épaules, se gardant bien de leur dire qu’elle avait déjà un confident à qui elle avait déjà déversé ses larmes, ses peurs et ses doutes.
-Et pour ton père ? demanda Harry.
Hermione leva les yeux vers Harry, hésitante. Elle ne pouvait pas, elle n’y arrivait pas, le nom de James Potter restait bloqué au creux de son estomac, lui bloquant presque la respiration. Et la présence de Ron ne lui facilitait pas les choses, elle aurait voulu être seule avec Harry pour lui révéler quelque chose d’aussi important.
-Je ne sais pas…, répondit-elle d’une voix faible. Je n’ai pas eu le courage de lui demander…

Et sur ces mots, elle fondit en larmes. Harry l’attira à lui et ils restèrent un moment enlacés avant que les garçons ne réussissent quand même à la faire rire. Elle alla ensuite récupérer la cape jusqu’à la chambre d’Harry, et descendit finalement avec Ron, Luna, Neville et Ginny déjeuner dans la Grande Salle. Elle croisa le regard de Draco qui était assis à la table de sa Maison mais il ne lui fit pas un clin d’œil comme à sa habitude et elle fronça les sourcils en voyant son regard glacial.

Après le déjeuner, ils regagnèrent la salle commune des Gryffondors et Harry les rejoignit dans l’après-midi, toujours un peu pâle, et avec une Potion, selon lui absolument infecte, à prendre toutes les deux heures jusqu’à ce soir. Hermione, avec l’aide d’Harry et de Ron, raconta à nouveau son histoire afin de mettre au courant Ginny, Luna et Neville sur son lien de parenté avec Dumbledore et Eléa. Elle leur fit part de ses peurs et de son appréhension à l’idée de revoir cette dernière dans moins de deux heures, et ils se montrèrent plutôt compréhensifs et ils lui témoignèrent tout leur soutien et toute leur amitié.

Elle ne fut pas accueillie avec la même ferveur quand elle monta jusqu’à la Tour d’Astronomie. Draco arborait ce même regard glacial qu’il lui avait réservé tout à l’heure durant le déjeuner. Elle n’avait aucune idée de ce qui pouvait bien le préoccuper et elle s’approcha de lui en souriant, mais au moment où elle leva la tête pour l’embrasser, il s’écarta lui jetant toujours ce regard noir et quelque peu agressif.
-Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle en soupirant.
-Je t’ai vue Hermione, souffla-t-il les dents serrées.
-Quoi ? Tu m’as vue où ? Je ne comprends pas, répondit Hermione réellement confuse.
-A l’infirmerie, avec Potter, clarifia-t-il sur le même ton qui se voulait plutôt calme tout en laissant deviner le volcan qui menaçait d’entrer en éruption.
-Ah non, ne recommence pas Draco, pas maintenant, pas ce soir…, le pria-t-elle en hochant la tête.
-Putain Hermione, comment veux-tu que je réagisse ?! Tu étais dans ses bras !! se mit-il à crier.
-Tu fais chier ! jura-t-elle à son tour. Tu veux que je te dise ? J’en ai marre de tes conneries…, dit-elle tournant les talons.
Elle se dirigea d’un pas rapide vers la sortie mais il la rattrapa par le bras.
-Lâche-moi ! se débattit-elle.
-Pourquoi est-ce que tu veux fuir ? Tu as quelque chose à te reprocher peut-être ??!
-Tu me fais mal Draco !! cria-t-elle et il lui lâcha le bras.
-Tu n’as qu’à être honnête Hermione, c’est tout ce que je te demande !! Je ne fais que constater et j’ai l’impression que tu me prends pour un con, alors explique-moi ce que j’ai vu ce midi !!! Parce que si tu veux vraiment être avec Potter, tu n’as-
-Harry est mon frère !! cria-t-elle plus fort que lui et il s’arrêta net, écarquillant les yeux. Tu es content ?! Voilà, je l’ai dit, Harry est mon frère ! Mon père s’appelle James Potter, Eléa me l’a dit lors de notre première rencontre mais j’avais trop mal au ventre pour pouvoir l’avouer à quiconque… Même Harry n’est pas au courant ! Tu es le premier à le savoir, satisfait ???
Elle était amère, et s’efforça de refouler ses larmes mais elle les sentit quand même rouler sur ses joues.
-Hermione…, commença Draco avec toujours une expression de choc sur son visage.
-Non Draco, pas d’Hermione qui tienne ! J’en peux plus… Harry aurait dû le savoir le premier, tu m’as poussé à bout, bravo ! Tu sais quoi ? Va te faire foutre Malfoy !

Et sur ces mots, elle sortit et claqua la porte derrière elle, laissant un Draco complètement décomposé dans la Tour d’Astronomie. Elle décida de sécher ses larmes et de ne pas pleurer pour cet abruti qui n’en valait finalement pas la peine. Elle sentait que leur couple battait de l’aile depuis un moment, ils se disputaient plus fréquemment et chaque cri, chaque parole blessante, chaque moment où il doutait d’elle ne faisaient qu’accroître sa confusion. Mais chaque caresse, chaque baiser, chaque mot d’amour balayaient d’un coup ses doutes et elle oubliait presque pourquoi elle l’avait détesté la seconde d’avant. Elle savait qu’elle retournerait dans la Tour d’Astronomie après sa rencontre avec Eléa, et elle savait qu’elle le trouverait là-haut. Et son regard triste, ses supplications pour qu’elle lui pardonne, ses bras autour d’elle, ses lèvres sur les siennes, ses yeux dans les siens, ses mains la parcourant, ses doigts frôlant son corps, ses lèvres les remplaçant contribueraient à ce qu’elle finisse une fois de plus à lui pardonner.

Elle se dissimula sous la cape d’invisibilité et prit la direction du passage secret qui devait l’amener à Pré-au-Lard. Elle marcha ensuite lentement jusqu’à la Cabane Hurlante, elle n’avait pas besoin de se presser, elle était en avance et elle essayait d’oublier les paroles de Draco pour se concentrer sur sa rencontre avec sa mère et les questions qu’elle allait lui poser. Elle entra finalement dans la vieille cabane et monta à l’étage par l’escalier pourri qui menaçait de s’écrouler à chacun de ses pas. Les toiles d’araignée s’étaient définitivement installées dans l’endroit à l’abandon et elle toussa alors que la poussière se soulevait à chacun de ses pas. Elle entreprit de faire disparaître d’un coup de baguette magique les toiles d’araignée et elle ouvrit la fenêtre afin de laisser entrer un peu d’air frais dans l’endroit confiné. La pièce était assombrie par les planches cloutées devant les fenêtres et elle fit apparaître une bougie sur la table qui projeta des ombres mystérieuses sur les murs. Elle répara les quatre chaises qu’elle rangea autour de la table et s’assit sur l’une d’elle, attendant, les bras croisés sur la table. L’air était un peu frais, et quand elle s’aperçut qu’elle frissonnait, elle se leva pour refermer la fenêtre avant de se rasseoir et remettre la cape d’invisibilité sur elle. Elle posa à nouveau ses bras sur la table, puis elle mit sa tête sur ses bras et attendit dans le silence en fermant les yeux. Eléa ne tarda pas à arriver, elle entra dans la pièce éclairée par la seule bougie et les derniers rayons du soleil qui filtraient, et elle regarda un peu dubitative tout autour d’elle, visiblement perplexe de ne pas voir Hermione malgré le fait que tout attestait de sa présence dans la pièce. Hermione esquissa un petit sourire, consciente du pouvoir que la cape d’invisibilité procurait compte tenu du fait que l’on pouvait voir sans être vu… Eléa portait une jupe longue noire avec un corset rouge, elle apparut encore plus belle aux yeux d’Hermione que la première fois où elle l’avait vue. Hermione, quant à elle, avait pris soin cette fois-ci de soigner sa toilette et son apparence, et avait mis la robe près du corps avec les motifs égyptiens. Elle avait attaché ses cheveux en queue de cheval et se mit à sourire davantage en s’apercevant qu’Eléa avait fait de même avec sa longue chevelure épaisse et bouclée. Elle déposa sa cape noire sur la chaise en face d’Hermione et s’assit sur celle à sa droite. Elle regarda longuement l’endroit où était assise Hermione et la jeune sorcière se demanda un instant si elle avait détecté sa présence. Eléa esquissa un petit sourire mais soupira légèrement, passant son doigt à travers la flamme de la bougie d’un air absent. Hermione décida de finalement enlever la cape et Eléa étouffa un petit cri quand elle découvrit Hermione assise non loin d’elle.

-Je suis désolée, s’excusa Hermione en roulant en boule l’étoffe de soie sur ses genoux.
-Non, non, qu’est-ce que…, bafouilla Eléa désignant la cape.
-Oh, c’est une cape d’invisibilité, expliqua Hermione avec un petit sourire. Elle appartient à Harry, il me l’a prêtée, elle était à son père, enfin, à mon père, notre père…, s’embrouilla Hermione en fronçant les sourcils.
-C’est difficile, n’est-ce pas ? demanda Eléa d’une manière qui se voulait plus affirmative et Hermione acquiesça lentement.
-Comment ça se passe avec Harry ? poursuivit Eléa.
-Bien, si on considère le fait que je ne lui ai encore rien dit…, répondit Hermione.
-Oh, s’exclama Eléa en levant un regard surpris vers sa fille.
-Je n’ai pas pu, c’est difficile… J’appréhende beaucoup sa réaction, il admire énormément James…
-Je comprends.
-Mais je me fais tout doucement au fait qu’il soit mon demi-frère en plus d’être mon meilleur ami, il y a donc du progrès, ajouta Hermione en souriant.
Eléa acquiesça en lui rendant son sourire et elles restèrent quelques secondes silencieuses.
-Est-ce que-
-Comment-
-Toi d’abord…, déclara Eléa amusée par la synchronicité.
-Franchise ? demanda la jeune sorcière en préambule.
-Franchise, répondit Eléa. Tu peux tout me demander, si je peux y répondre, j’y répondrai avec sincérité.
Hermione acquiesça et poursuivit.
-Est-ce que tu es toujours avec les Mangemorts ?
-Oui.
-Depuis quand ? Et pourquoi ? Je suis désolée d’insister, déclara Hermione, mais ça me tient vraiment à cœur et je voudrais comprendre.
-Depuis l’été 1978, juste après Poudlard en fait, répondit Eléa.
-Pourquoi ? demanda à nouveau Hermione.
-Par amour, répondit Eléa spontanément, et Hermione ne put s’empêcher de lâcher un petit rire devant cette réponse.
-Amour malheureux ? Une déception qui a amené une vengeance ou quelque chose comme ça ??
-Oui, peut-être un peu de ça aussi en fait…, répondit Eléa en fronçant les sourcils après un court délai de réflexion. Ce qui est fait est fait, Hermione.
-Ce qui est fait peut être défait, même si ça fait cliché. On peut toujours changer d’avis et de camp, d’autres l’ont fait, tu peux le faire si tu le veux vraiment…
-C’est trop tard pour moi Hermione…
-Tu ne le veux pas vraiment, n’est-ce pas ?
-C’est trop tard, répéta Eléa. Il n’y a pas de billet retour pour moi cette fois-ci. Je n’ai pas su utiliser celui que j’avais à l’époque, il m’a brûlé entre les doigts, c’est fini… Ils me tueraient tu sais…
-Qui « il » ? Voldemort ?
-« Ils », au pluriel…

Hermione acquiesça tristement même si elle ne comprenait pas vraiment son attitude. Elle se sentit tout à coup fatiguée et ne trouva pas la force et le courage nécessaire pour lui parler des attentats de la Saint Sylvestre et de ses parents. Elle choisit de garder ce sujet pour une autre fois, et fixa la bougie qui dansait devant elle et qui semblait un peu l’hypnotiser.
-Comment se passent les cours ? demanda finalement Eléa changeant de sujet de conversation.
-Bien, mieux qu’il y a quelques semaines pour tout avouer… J’ai eu une période de flottement mais ça va mieux…
-C’est en partie ma faute, avoua Eléa d’une voix faible, et Hermione haussa les épaules.
-C’est une accumulation de différentes choses dans ma vie qui m’a quelque peu déstabilisée, mais ça va maintenant.
-Je suis contente que tu m’aies recontactée tu sais… Je voulais le faire mais je ne voulais pas te presser non plus, et te déstabiliser davantage…, déclara Eléa.
-Je voulais le faire depuis un moment déjà en fait, mais je repoussais à chaque fois l’échéance… Je suis contente de l’avoir enfin fait, répondit Hermione.
-Ce sont les vacances en ce moment, non ? réalisa soudainement Eléa.
-Oui ! Et ce break me fait vraiment du bien, on n’a pas trop de devoir en plus, pour une fois ! J’ai le temps de voir mes amis et me détendre, ces vacances m’auront vraiment fait du bien. Les cours reprennent la semaine prochaine.
-Est-ce que tu as un petit ami ?
Hermione leva un sourcil interrogateur vers sa mère et réfléchit un instant à la question plutôt pertinente compte tenu de son dernier face à face avec Draco.
-Tu n’es pas obligée de répondre, s’empressa d’ajouter Eléa voyant le malaise d’Hermione, je suis juste curieuse…
-Oui, j’ai un petit ami, se mit à sourire Hermione, qui doit d’ailleurs se ronger les sangs en voyant que l’heure tourne et que cette entrevue se prolonge…
-Il est au courant pour moi ? demanda un peu surprise Eléa.
-Oui, il a été le premier au courant en fait…
-Est-ce que tu l’aimes ?
Hermione se mit à rire.
-Ne me dis pas que c’est le moment où tu me fais le plan de la mère ultra protectrice qui me demande si j’ai pris mes précautions et tout le bla bla ??! demanda Hermione en fronçant les sourcils, toujours avec un air amusé.
Ce fut au tour d’Eléa d’éclater de rire.
-Non, rassure-toi. Je suis sûre que ta mère s’est chargée de t’expliquer tout ça avant…
Hermione fut surprise de sa réponse mais touchée aussi.
-Elle l’a fait, sourit-elle et Eléa acquiesça.

Eléa raccompagna Hermione jusqu’à l’entrée de Pré-au-Lard et lui avoua avant qu’elles ne se disent au revoir.
-J’ai oublié de te dire que ta robe est très jolie… Tu es vraiment très belle Hermione.
-Merci, se mit à rougir légèrement Hermione, j’ai de qui tenir je crois…
Elles s’échangèrent un regard complice et Eléa tenta d’aller plus loin voyant qu’Hermione était plus détendue.
-Est-ce que je peux te serrer dans mes bras ?
Hermione sembla hésiter un instant mais acquiesça timidement et quand elle sentit les bras d’Eléa la serrer, sa chaleur, son parfum qui ressemblait au sien, elle se perdit dans son étreinte, fermant les yeux et la serrant à son tour. Elles se séparèrent un peu à contrecœur mais en se promettant de se revoir très bientôt.

***

Poudlard, avril 1978

La bibliothèque était bien calme en ce vendredi après-midi, le soleil brillait haut dans le ciel et les étudiants avaient profité de ce beau temps pour aller dans le parc. Eléa était assise à sa table habituelle, plongée sous une pile impressionnante de vieux livres et parchemins.
« Salut ! »
« Rémus ! » sourit-elle. « Tu n’es pas dehors avec les autres ? »
« J’irai tout à l’heure… Tu as eu le droit de revenir ici ? » s’étonna-t-il.
« Oui… tu sais bien qu’on ne me refuse rien ! »
« Je vois… » Il eut un petit rire. « Tu as demandé à ton père ? »
« Euh… oui. » Ils rirent de bon cœur.
« « Les pactes de sang », « Secrets et magie » , « Protection de l’inconscient » », lut-il en parcourant les livres posés sur la table. « Eléa… aurais-tu quelque chose derrière la tête ? » s’inquiéta-t-il.
« Non », mentit-elle, « non… pas de complot, ne t’inquiète pas ! »
Il ne sembla pas apaisé pour autant mais continua. « Tu travailles beaucoup en ce moment, tu es sûr que ça va aller ? »
« Oui… Il me manque, alors je préfère m’occuper plutôt que broyer du noir… Je me trouve des occupations… »
« Je vois… mais n’oublie pas que je suis là si tu as besoin de me parler… »
« Merci Rémus. »
Il se leva, lui adressa un dernier regard et lui fit un clin d’œil avant de se diriger vers la sortie.

Elle se replongea dans ses livres afin de tout contrôler, les ingrédients, la date, l’heure, la position de la lune et ses rayons. C’était le sort le plus puissant qu’elle avait trouvé mais malgré cela elle se demandait si elle faisait le bon choix. Elle avait encore du temps devant elle avant de l’accomplir. Tout dépendrait de Sirius, de ses choix à lui. Après quelques heures, elle décida de tout ranger et de remonter dans sa chambre pour prendre de quoi se couvrir.

La chambre était vide, tout comme la salle commune. Lentement, elle s’approcha de sa malle et en caressa du bout des doigts le bois sculpté. Elle soupira et en sortit un gros rouleau de parchemin. Elle le déroula en partie par la fin et observa un instant d’un air perplexe les noms, les fines branches qui en descendaient ou qui en montaient, leurs ramifications, leurs unions. Ce rouleau avait des milliers d’années, transmis de génération en génération et le dernier nom inscrit était le sien.
Eléa Perséphone Demeteriem.


***

Poudlard, vendredi 18 avril 1997

Hermione rentra au château avec une drôle d’impression mêlée de manque et d’interrogations qui persistaient. Elle monta jusqu’à la Tour d’Astronomie et ne fut pas surprise d’y trouver Draco, se demandant s’il était resté là depuis son départ. Il était assis à une table de cours et leva les yeux vers Hermione qui posa la cape sur une table avant de s’asseoir à côté de lui. Ils restèrent un moment silencieux et Hermione déclara finalement :
-Tu es pardonné.
-Quoi ? demanda Draco surpris.
-Je n’ai aucune envie d’avoir cette discussion stérile où tu me présentes tes plates excuses bidons…, répondit-elle sur un ton plus dur qu’elle ne l’aurait voulu.
-Hermione, écoute-moi au moins… Je suis jaloux, possessif, gâté, colérique, intolérant, parfois agressif, pas vraiment le petit ami idéal et je comprendrais que tu ne veuilles plus de moi…
-Tu es aussi adorable quand tu veux, gentil, amusant, doux, prévenant et je t’aime pour toutes ces raisons, avec tes défauts et tes qualités, déclara-t-elle le regardant finalement. Je ne suis pas facile non plus des fois, j’en suis consciente…
-Non, tu es parfaite, je ne suis qu’un con…
-J’ai dit que tu étais pardonné, ne me fais pas douter, ne m’oblige pas à y réfléchir, je pourrais changer d’avis, l’avertit-elle avec un sourire en coin.

Il lui rendit son sourire et elle remonta sa robe jusqu’en haut de ses cuisses pour venir s’asseoir à califourchon sur ses genoux.
-Tu n’es pas censée faire ça avec cette robe ! se mit-il à rire caressant ses cuisses. Je t’ai déjà dit que j’aimais cette robe ? demanda-t-il mordillant le bout de ses seins qui pointaient au travers de sa robe moulante.
-Oui, je crois, souffla-t-elle alors que sa respiration s’était accélérée.

Il glissa sa main dans sa culotte et s’aperçut avec satisfaction qu’elle était déjà prête pour lui alors qu’il commença à exercer une légère pression sur son clitoris et elle se mit à gémir avant de glisser sa langue dans sa bouche en même temps qu’elle déboutonna son pantalon pour caresser son sexe déjà dur. Il arracha finalement d’un coup sec sa culotte qui commençait sérieusement à entraver ses mouvements.
-Draco ! s’exclama Hermione surprise.
-Quoi ? Tu y tenais ? demanda-t-il avec un sourire narquois.

Elle ne répondit pas et souleva son bassin gémissant en le sentant s’enfoncer en elle. Elle entama un mouvement circulaire et de va et vient plutôt lent dans un premier temps et ferma les yeux de contentement en découvrant de nouvelles sensations au plus profond d’elle qu’elle n’avait pas soupçonnées jusque là. Elle se pencha finalement vers Draco, glissa ses bras autour de son cou et il se mit à l’embrasser dans le cou d’une manière qu’il savait qu’elle aimait tout particulièrement lui arrachant des soupirs de plaisir. Il l’aida finalement à adopter un rythme plus rapide et elle ne tarda pas à ressentir une nouvelle jouissance expérimentée par une position qui était nouvelle pour elle. Il la suivit peu de temps après et la serra fort dans ses bras alors qu’il se vida en elle étouffant un cri dans son cou. Ils restèrent un moment dans les bras l’un de l’autre, haletant et reprenant leurs souffles et il détacha ses cheveux avant de capturer ses lèvres.
-J’aurais à chaque fois droit à une compensation orgasmique après avoir été voir ma mère ? demanda-t-elle avec un petit sourire.
-Ne lui dis surtout pas ça ! se mit-il à rire avant de l’embrasser à nouveau.

***

Poudlard, avril 1978

Eléa marchait doucement en direction du lac, profitant de l’air pur et frais de cette fin d’après-midi. Le vent commençait à se lever, faisant danser les arbres de la forêt interdite et amenant des nuages menaçants. Elle détacha d’un geste nonchalant ses cheveux relevés qui s’éparpillèrent dans son dos en longues boucles épaisses. Elle se baissa, cueillit une fleur sauvage dont elle éparpilla les pétales dans la brise et les regarda un instant s’envoler. Elle sortit de sa rêverie et reprit son chemin, les yeux dans le vague, perdue dans ses pensées. Elle arriva au lac sans s’en rendre compte et commença à le longer jusqu’à ce qu’elle sente une présence. Elle leva les yeux et le vit, assis sur un gros rocher, pensif. Elle pensa un instant à repartir vers le château, à fuir, encore, mais il la vit. Il se leva et resta debout à la regarder s’avancer, le visage fermé, le regard froid. Eléa sentit son estomac se retourner, elle ne savait pas si elle était prête à avoir cette conversation maintenant, pourtant c’était peut-être le seul moment où ils pourraient l’avoir.
« Salut », dit-elle hésitante.
« Salut », répliqua-t-il.
Ils s’observèrent un instant. Il était tellement beau, ses yeux sombres la transperçaient, ses cheveux longs volaient comme les siens dans le vent. Elle captura son regard et se lança.
« Sirius, laisse-moi une deuxième chance. »
Il parut étonné de la spontanéité de cette demande. « C’était ta deuxième chance Eléa. »
« Non, tu ne peux pas mettre fin à notre histoire sur un coup de tête. Parlons-en… tu me manques et je sais que je te manque aussi… »
« C’est vrai que tu me manques. Mais c’est la Eléa du début de l’année qui me manque et pas celle que j’ai devant moi maintenant. » Elle fronça les sourcils. « Celle d’avant l’incident du Hall, celle d’avant Malfoy », dit-il amèrement. « Celle d’avant la magie noire… »
« Je n’ai pas changé Sirius, j’ai toujours été la même, c’est toi qui n’as pas réalisé cela ! »
« Peut-être. » Il se retourna vers le lac et y jeta des pierres, les faisant ricocher. « J’ai été aveugle et stupide. Stupide de croire que notre amour, MON amour, aurait pu tout changer. »
Il lança une dernière pierre assez fort. « Je suis vraiment con ! » Il se retourna et la regarda.
« Je t’aime Sirius, je t’en prie… on pourrait repartir à zéro… »
Elle fit un pas vers lui, il ne bougea pas mais ses yeux commençaient à briller.
« Non, je ne peux pas faire comme si rien ne s’était passé. »
« Moi je le peux », le supplia-t-elle. « Je suis prête à tout sacrifier, à faire tout ce que tu voudras Sirius. »
« Sacrifier quoi ? Ton avenir chez les Mangemorts ? Ta formidable carrière d’assassin ? »
« ARRETE ! » cria-t-elle. « Tu sais que je ne me suis pas engagée, pourquoi tu ressasses toujours ça ? C’est pas une preuve de mon amour ce que j’ai fait ? »
« Une preuve d’amour… » Il eut un petit rire cynique.
Elle le regarda, dubitative.
« J’allais te demander en mariage … », dit-il d’un ton las.
« Pardon ?? »
Elle venait de ressentir en quelques secondes le plus grand sentiment de joie qu’elle n'avait jamais eu, suivi d’une très grande douleur qui lui étreignit le cœur.
« Oui… ou du moins de vivre avec moi, de faire des enfants… »
« On peut le faire, je ne vois pas où est le problème Sirius, je t’ai dit que je ferai des efforts, je suis prête à tout ! »
Il eut un faible sourire. « Je ne peux pas prendre le risque. Je ne peux pas prendre le risque de fonder une famille en te demandant de changer, de ne pas être toi-même… »
« Sirius… »
Elle s’approcha de lui, mit ses bras autour de son cou, elle ouvrit la bouche pour continuer mais il l’en empêcha de son index posé sur ses lèvres.
« Tu ne serais pas heureuse… et un jour ou l’autre on se séparerait, sauf que là, il y aurait des enfants en jeu. »
« On se donnera ce qu’il faut pour réussir Sirius… » Elle l’embrassa doucement du bout des lèvres.
« Je refuse que la mère de mes enfants ait autant de haine en elle. »
Elle recula d’un pas. Une fine pluie commença à tomber silencieusement.
« Tout ce que je peux ressentir, toutes les promesses que je ferais ne changeront rien, n’est-ce pas ? Tu as déjà pris ta décision. » Il acquiesça. « Je vois… »
Elle ne put retenir des larmes qui se mêlèrent à la pluie sur son visage. Elle ne pourrait rien y changer, il ne céderait pas.
Il refoula ses larmes et la regarda un moment avant de partir sans un mot.

Elle resta debout, face au lac qui recevait l’eau du ciel dans un bruit de plus en plus fort. En quelques minutes venait de se jouer son avenir et elle n’en avait pas été la décisionnaire. Elle s’assit par terre, les yeux dans le vide, elle devait réfléchir à ce qui l’attendait, à ce qu’elle devait faire, mais elle ne fit qu’une chose, écouter la pluie.

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MessagePosté le : 23 Jan 2005 01:22
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ooooooh, comme c'était émouvant !!!!!! :(

Citation :
« C’est fini », se contenta-t-il de dire
(...)
Elle se laissa glisser le long de la porte et fondit en larmes, désespérée.


Toute cette scène (je mets que le début et la fin hein), elle est parfaite... elle est tellement bien décrite que j'avais l'impression de la voir devant mes yeux, comme dans un film !!!
Mais que c'est triste :bluecry: (et pourtant, je préfère le couple Lucius/Eléa !)

Citation :
-Règle numéro deux, conasse, apprendre à se passer d’une baguette si on veut être une sorcière digne de ce nom ! répliqua Eléa levant une main et projetant Bellatrix contre la bibliothèque derrière elle.


Allez valse Bellatrix, valse :evil:

Citation :
Elle se retourna vivement et se trouva face au Maître qui la regardait dans les yeux. Il n’eut pas besoin de paroles, elle pâlit sous son regard et ses pensées qui lui parvenaient.


Toooooom...on t'as jamais dit que tu étais contrariant parfois à sauver la vie à Bellatrix !!!! :boude:


Le passage entre Eléa et Snape (je peux même pas prendre qu'un petit bout tant tout est intense dans ce passage)... J'ADOREUH !!!!! :evil:

Citation :
-Non, ce n’est pas ça... Je m’inquiète pour toi, vu dans quel état tu es revenue après...
-Tu n’as pas aimé la nuit qui a suivi ? demanda-t-elle un sourire en coin.


Je ne dirais que :tourni: :D

Citation :
C’était le sort le plus puissant qu’elle avait trouvé mais malgré cela elle se demandait si elle faisait le bon choix.


elle va faire quoi au juste ? (pourquoi je parie que vous allez pas me le dire ?)

Citation :
Elle le déroula en partie par la fin et observa un instant d’un air perplexe les noms, les fines branches qui en descendaient ou qui en montaient, leurs ramifications, leurs unions. Ce rouleau avait des milliers d’années, transmis de génération en génération et le dernier nom inscrit était le sien.


de plus en plus mysterieux tout ça... J'aime quand c'est mysterieux, mais ça donne encore plus envie de savoir la suite !

Citation :
« J’allais te demander en mariage … », dit-il d’un ton las.


:eek:
:(

La fin aussi, elle est triiiiiiiiste :bluecry:

Il me faut la suite là, où je vais déprimer moi ! :o
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MessagePosté le : 23 Jan 2005 19:53
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eilane a écrit :

Toute cette scène (je mets que le début et la fin hein), elle est parfaite... elle est tellement bien décrite que j'avais l'impression de la voir devant mes yeux, comme dans un film !!!
Mais que c'est triste :bluecry: (et pourtant, je préfère le couple Lucius/Eléa !)

:oops: merci beaucoup c'est un trés beau compliment :kiss:

Citation :

Toooooom...on t'as jamais dit que tu étais contrariant parfois à sauver la vie à Bellatrix !!!! :boude:

a qui le dis-tu :blase:

Citation :
Le passage entre Eléa et Snape (je peux même pas prendre qu'un petit bout tant tout est intense dans ce passage)... J'ADOREUH !!!!! :evil:

re-:oops: merci encore...je savais que tu aimerais :rolleyes:

Citation :
elle va faire quoi au juste ? (pourquoi je parie que vous allez pas me le dire ?)

bahhhhhh tu connais Eléa...alors essaie de deviner...:evil: j'ai laissé des indices :evil: dans tout le chapitre en plus :rolleyes:

:bisou::bisou: ma Eily
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MessagePosté le : 23 Jan 2005 20:13
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J'ai la flemme de rechercher dans tous les chapitre pour trouver les citations, je vais donc m'en passer pour commenter :o

- :bluecry: :bluecry: Eléa/Sirius :cry:

- :boude: pourquoi elle s'en sort l'autre garde de bellatrix (elle mérite même pas de majuscule tiens ! :o)

- Hermione et draco qui s'engueulent c'est mal :o

- Eléa et Lucius qui s'engueule, c'est cool :evil:

- Dramione, ça devient de mieux en mieux (quand ils s'engueulent pas :o ) :evil:

- Snape/Eléa :tourni: Intense comme passage, comme le dit ma frangine :evil:

- Pourquoi elle leur a dit à Harry et Ron pour sa mère ? :boude: c'est mieux de les laisser dans l'ignorence :evil:

Citation :
-Je t’ai amené des chocolats pour te réconforter, déclara Hermione essayant de garder son sérieux.
Je pouvais pas ne pas citer là :crazy: Super hermione :tourni:

- l'est fourbe en fait Lily quand elle veut :evil: :evil: J'aime ça :evil:

Vala :o
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MessagePosté le : 23 Jan 2005 23:24
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Drith' : me rappelle quelque chose cette review ! :D :kiss:

Eily : :merci: :bisou:

:o Poulette, je t'avais dit pour Eléa/Siri que tu avais fait du bon boulot et tu as brisé le pitit coeur de tout le monde... :( :cry:

Pour Eléa/Snape : :evil: Une de mes scènes préférées, dans mon top 5, incontestablement... :venere:

Je reviewe ma propre fic !! :crazy: :gni: :blase:
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MessagePosté le : 24 Jan 2005 17:23
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Cette fanfiction est tout simplement GENIAL :smile:
je l'adore perso et j'en ai pas manquée un seul chapitre, même quand j'ai été hospitalisée je me suis débreouillée pour imprimer les news chaps et tranquilement lire dans mon lit^^ !!!
franchement, continuaient car elle trop trop bien^^

j'adore le couple draco/hermione surtout :p et j'adore le perso d'éléa, je ne demande qu'une chose (et oui je suis embétante^^) c'est qu'il y ai plus de scènes où hermione et éléa sont ensemble^^ et j'attend avec impatience le moment où Harry va découvrir qu'Hermione est sa soeur :D
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MessagePosté le : 24 Jan 2005 18:33
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@Rowy, ouais, mais j'ai changé quelques trucs :cool: Mais je m'en suis inspiré c'est vrai :o
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MessagePosté le : 24 Jan 2005 20:36
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ayuluna a écrit :

j'adore le couple draco/hermione surtout :p et j'adore le perso d'éléa, je ne demande qu'une chose (et oui je suis embétante^^) c'est qu'il y ai plus de scènes où hermione et éléa sont ensemble^^ et j'attend avec impatience le moment où Harry va découvrir qu'Hermione est sa soeur :D


merci Ayuluna :bisou:
Je suis contente que tu aprécie Eléa c'est vraiment un perso qui nous tient à coeur. Les scènes Hermione/Eléa il y en aura pleins d'autres et toutes mieux les unes que les autres, Rowy est trés douée. Pour l'explosion mentale d'Harry....ça va pas tarder :wink:
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ayuluna 
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MessagePosté le : 24 Jan 2005 22:28
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yepaaaaaaaaaaa :D !lol !

Nan, c'et vraiment super le travail que vous faites, non seulement vont chapitres sont longs mais en plus l'attente est vraiment minime. :smile:

J'attend avec impatince de voir la tête d'Harry :D !!!
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MessagePosté le : 15 Fév 2005 15:29
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:evil: NC-17 !!!! :evil:

Citation :

Chapitre 14 : Enchaînements et conséquences


Poudlard, mai 1978

Il fallait vivre comme si rien ne s’était passé, paraître attentive et participer en cours, faire comme si tout allait bien. Elle ne voulait pas que tout le monde connaisse ce qu’elle vivait, la douleur, la tristesse, le tiraillement. Elle ne se confiait qu’à Lily, elle seule savait que Sirius avait définitivement mis fin à leur relation, qu’il lui avait brisé le cœur quand il lui avait dit qu’il comptait l’épouser. Aurait-elle accepté ? Elle en était presque certaine. Même si elle n’avait jamais cessé d’aimer Lucius, elle aimait profondément Sirius et elle aurait dit oui, pour tenter d’avoir une vie normale, construire une famille.
Elle s’en voulait énormément, elle avait tout mis par terre. Lily avait raison, s’il n’y avait pas Lucius il n’y aurait pas de choix à faire, il n’y aurait pas d’histoire de Mangemort, de bien, de mal… Elle ne comprenait pas comment elle pouvait aimer deux hommes en même temps, deux hommes si différents l’un de l’autre mais qui avaient le même pouvoir sur elle.

Une semaine s’était déjà écoulée depuis que Sirius avait pris sa décision au lac. Ils s’étaient vus pendant les cours, il semblait en souffrir autant qu’elle, ce qui la rassurait quelque peu. Elle ne se joignait pas à lui et ses amis bien que Rémus l’ait conviée plusieurs fois, mais il était trop tôt à son goût. James était particulièrement gentil et bizarrement, Eléa pensait qu’il était sincère, elle le devait certainement à Lily qui avait dû lui parler de certaines choses sans pour autant dévoiler tout ce qu’elle lui avait dit.
Eléa restait la plupart du temps seule, excepté le soir où elle rejoignait Lily et elles parlaient pendant des heures. De temps en temps, elle rejoignait les Serpentards. Elle restait toujours avec Severus, elle ne voulait pas rester seule avec Lucius, elle ne s’en sentait pas capable, il lui jetait certains regards qui la troublaient et il s’en délectait.

Un soir, elle resta à discuter avec Severus au coin du feu. Malgré la douceur du temps extérieur, un feu brûlait toujours dans la salle commune où le froid régnerait certainement jusqu’au mois de juin. Allongée sur le canapé, la tête sur les jambes de Severus qui lui caressait doucement les cheveux, elle était silencieuse depuis quelques minutes.
« Tu l’as vraiment aimé ? » se risqua-t-il. « Je veux dire… Black ? » Il prit un air dégoûté.
« Je l’aime toujours… », murmura-t-elle.
« Et Lucius ? » fronça-t-il les sourcils.
« Je l’ai toujours aimé… et ça ne changera pas… par Merlin Severus, je suis amoureuse de deux hommes que tout oppose ! » soupira-t-elle.
« J’ai toujours dit que tu étais tordue… »
« Oui c’est vrai », rit-elle.
« C’est à cause de lui que tu ne t’es pas engagée ? » reprit-il plus sérieusement.
« Pour lui Severus… »
« Pour ce que ça t’a apporté… »
Eléa lui jeta un regard mauvais et il inclina la tête en guise d’excuse.
« Est-ce que tu as des doutes ? » lui demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
« Par rapport à quoi ? »
« Aux Mangemorts… Je veux dire, est-ce que tu te demandes si tu as fait le bon choix ? »
« A vrai dire… non. Je veux me battre pour cette cause, ça a toujours été mon but. »
« Et ça ne te fait rien de devoir tuer des gens… Enfin… C’est pas anodin, c’est… »
« La guerre. Nous sommes des soldats Eléa, c’est toi ou eux, point barre. »
« Ils ne font pas que tuer, ils torturent aussi… et pas que des Moldus. »
« Je ne te savais pas aussi sensible… » railla-t-il.
« Sev ! » Elle se redressa et s’assit en face de lui. « C’est pas que je sois sensible, je me demande juste si je serais capable de le faire… »
« Bien sûr que oui. » Il haussa les épaules. « Pourquoi n’en serais-tu pas capable ? »
« J’en sais rien… » Son regard s’assombrit. « En ce moment je ne suis pas capable de grand chose… » rajouta-t-elle en baissant la tête.

De sa main, il lui releva son visage dont les yeux étaient embués de larmes.
« Ne dis pas ça », dit-il durement. « C’est une mauvaise période, c’est tout… », ajouta-t-il avant de l’entourer de ses bras alors qu’elle pleurait sur sa poitrine.

Il détestait la voir dans une telle détresse, la voir fragile alors qu’elle pouvait être si forte, la voir pleurer alors que tant de choses s’offraient à elle.
Il détestait Black et quand il voyait quel effet il avait sur elle, il avait envie de l’étrangler à mains nues.
La porte de la salle commune s’ouvrit, il était tard, il n’y avait qu’un préfet pour se promener à cette heure-ci. Lucius se planta devant eux, il avait l’air fatigué, mais quand il vit Eléa pleurer dans les bras de Severus, il reprit toute sa prestance.
« Ne me dis pas que tu pleures encore pour lui », dit-il exaspéré.
Elle fronça les sourcils sous les soupirs de Severus, prit toutes ses affaires et partit de la salle commune sans un regard ni un mot au préfet.

C’était à croire qu’il aimait remuer le couteau dans la plaie, qu’il aimait la voir souffrir. Des larmes chaudes remplirent à nouveau ses yeux, elle n’avait pas envie de rentrer dans sa chambre. Elle n’avait envie de rien, elle était totalement perdue et errait dans les couloirs, avant de finalement finir dans sa salle commune, assise dans un coin, par terre.

Elle détestait être dans cet état, de solitude, de faiblesse, elle était incapable de réfléchir posément. Il fallait qu’elle reprenne le dessus, pour pouvoir réussir ses examens, pour continuer tout simplement et suivre le chemin qui lui était destiné. Ce n’était qu’un homme, se disait-elle. Mais c’était Sirius, disait une petite voix en elle. Il aurait pu être celui avec qui elle aurait eu la famille dont elle rêvait, la famille qu’ils n’avaient jamais eu tous les deux. Elle savait qu’elle avait la faculté de pouvoir aller mieux, de se reprendre et de faire comme si rien n’était, d’occulter la douleur. Elle s’était rendue compte tôt dans son enfance qu’elle possédait ce don, quand elle restait seule à la maison avec sa nourrice et qu’elle ne voyait jamais sa mère.
Soudain, elle se leva et se regarda dans un miroir près de la cheminée. Il lui arrivait de rester devant un miroir pour réfléchir, en s’observant dans les yeux. Elle décida qu’elle avait assez pleuré et prit une grande inspiration avant de monter les escaliers conduisant à sa chambre.


***

Poudlard, mai 1997

Le mois d’avril s’inclina enfin, laissant sa place au mois de mai qui, promettant pourtant des journées plus agréables, commença sous la pluie. Pas une pluie fine dont l’Angleterre était familière mais une pluie forte et soutenue qui perdurait maintenant depuis trois jours, engourdissant autant les Professeurs de Poudlard que les élèves.

Le lundi 12 mai, d’une heure très matinale, Hermione poussa les portes d’entrée du château et rentra, essoufflée par sa course, dans le Grand Hall, accueillant le fait de se retrouver au sec avec un long soupir. Elle leva un sourcil interrogateur en direction de Draco qui revenait des sous-sols et qui dissimula son morceau de parchemin quand il l’aperçut, dégoulinante d’eau. Il s’approcha d’elle lentement et la regarda des pieds à la tête.

-D’où tu viens ? Tu es trempée ! s’exclama-t-il en fronçant les sourcils.
-Bonjour à toi également…, répondit-elle sombrement en tremblant de froid. Et toi, d’où est-ce que tu viens ? Qu’est-ce que tu caches derrière ton dos ?
-Une lettre…, répondit-il après avoir déposé un rapide baiser sur ses lèvres. Pour mon père…
-Oh… Je suis allée faire un tour, la pluie m’a surprise, répondit-elle à son tour.
-Faire un tour ? A l’aube ? Sous la pluie ?
-La pluie m’a surprise !! répéta-t-elle, commençant à être agacée par son interrogatoire.
-Tu étais seule ? Je croyais qu’on ne pouvait pas sortir seul…
-Qu’est-ce que tu lui racontes à ton père ? demanda-t-elle à son tour avec un regard de défi.
-Je vais prendre mon petit déjeuner…, soupira-t-il.
-Je vais me changer…, soupira-t-elle à son tour et elle le laissa dans le hall, prenant la direction de la Tour Gryffondor.
-On se retrouve en Potions ? lui demanda-t-il.
-Bien sûr, comme tous les lundis matins…, répondit-elle et il fronça les sourcils en voyant son manque d’enthousiasme.

***

Le Professeur Snape arpentait l’ancien cachot sombre et humide en dictant son cours sur un ton las alors qu’il semblait s’ennuyer ferme. Hermione fronça les sourcils en ouvrant son manuel et en y découvrant un petit mot plié en deux. Elle l’ouvrit et se mit à sourire en y découvrant ces trois mots : « Je t’aime. » Elle se tourna discrètement, regardant sur sa droite et vit Draco lui adresser un clin d’œil complice. Harry lui fit à son tour glisser un mot et elle se retint pour ne pas éclater de rire en lisant son message désespéré : « Je crois que je vais mourir si ce cours ne se termine pas bientôt… »

-Je vais rendre à présent le devoir de la semaine dernière…, poursuivit Snape scrutant les visages éteints. Ce n’est pas brillant pour certains, d’autres se maintiennent et semblent se complaire dans la médiocrité et c’est mieux pour quelques élèves, à ma grande surprise et à ma satisfaction dissimulée, déclara Snape d’un ton monocorde, ne lâchant pas le moindre sourire.

Harry et Hermione s’échangèrent un regard inquiet avant qu’Hermione ne se retourne à nouveau et croise le regard confiant de Draco, et elle s’efforça de lui adresser un timide sourire. Harry donna un coup de coude à Ron qui, d’un geste vague de la main, marmonna d’un air dépité :
-Je suis sûr de l’avoir raté ce devoir de toute façon…
-Mr Weasley, un commentaire ? demanda Snape d’une voix faussement mielleuse.
-Non, Professeur…
-Il n’y a pas de quoi en effet… Quand on ne se souvient plus de la Potion, Mr Weasley, on ne l’invente pas ! rua Snape jetant son morceau de parchemin sur son pupitre.
Hermione tenta de voir sa note mais il plia son parchemin d’un air rageur en le fourrant dans son manuel.
-Mr Londubat, dans la même veine que votre camarade, quand on ne se souvient plus d’un ingrédient, on ne le remplace pas par le premier qui nous tombe sous la main…, soupira Snape. Encore heureux que cette Potion n’était pas à réaliser, vous auriez fait sauter tout Poudlard…
-Mr Malfoy, toujours aussi bien, Mr Goyle, légère baisse mais maintien honorable. Mr Crabbe, idem. Mr Potter, c’est pas mal…, admit-il d’un air méprisant qui sembla lui écorcher les lèvres en jetant leurs devoirs aux intéressés sans un regard.
Harry arbora un large sourire en découvrant sa note, tandis que Ron le regardait d’un air nonchalant, soutenant sa tête avec sa main.
-Miss Granger, c’est nettement mieux ! finit Snape le regard différent et légèrement brillant qui agaça Hermione. Ouvrez vos livres page 228, on corrige, Mr Londubat, je vous écoute !

Hermione savait pertinemment pourquoi Snape agissait ainsi avec elle, et ce changement de comportement l’énervait, même si elle comprenait qu’il pouvait à présent la percevoir autrement. Elle était différente, c’était incontestable. Harry s’aperçut aussi que Snape avait agi différemment avec Hermione alors qu’il était resté égal à lui-même envers lui, mais il se jura de ne rien à dire à Hermione, il ne comprenait pas tout finalement, et il ne voulait pas la déstabiliser et la mettre mal à l’aise face au Professeur de Potions.

Le cours de Potions se termina enfin, et les Gryffondors quittèrent ensuite les Serpentards pour rejoindre le cours du Professeur McGonagall qui se déroula dans une atmosphère plus détendue. A la fin du cours, Ron semblait porter le poids du monde sur ses épaules alors qu’il songeait avec une certaine panique à tous les devoirs qu’ils avaient à faire pour cette semaine et la semaine prochaine.

-Je vais à la bibliothèque, je n’ai pas commencé le devoir pour le cours d’Histoire de la Magie... Vous venez ? demanda Hermione visiblement de bonne humeur.
-Je vais aller encadrer mon devoir de Potions dans ma chambre et je viens dans un petit moment, répondit Harry avec un grand sourire.
-Je vais sûrement y aller aussi..., répondit à son tour Ron, de moins bonne humeur. Je vais chercher Luna dans la serre n°4 d’abord...
-Tu diras à Gin’ que je suis à la bibliothèque Ron s’il te plaît ? demanda Harry.
-Ouais, pas de problème, répondit le rouquin en sortant de la salle de cours en traînant les pieds.
-Optimal Harry ! exulta à nouveau Hermione, une fois que Ron fut sorti, en brandissant son devoir comme s’il s’agissait du Prix Nobel.
-Bien joué Herm’ ! E, ce n’est pas mal non plus, tu ne trouves pas ?
-Si, si, c’est super ! acquiesça Hermione en prenant ses affaires.

Ils sortirent à leur tour de la salle de cours et se séparèrent dans le Grand Hall, Harry prenant la direction de la Tour Gryffondor et Hermione celle de la bibliothèque. Harry ne put s’empêcher de sourire quand il entendit son amie, qui avait rattrapé Neville, lui déclamer :
-Optimal Neville, j’ai eu un Optimal en Potions !

Hermione et Neville s’installèrent autour d’une table ronde dans la bibliothèque et Hermione resta quelques minutes à admirer son devoir, un sourire béat sur les lèvres.
-Tu as eu quelle note Neville ? demanda-t-elle levant finalement la tête vers son camarade.
-D..., marmonna Neville en haussant les épaules.
-Oh...
-Ca ne fait rien..., continua-t-il. Je n’ai jamais eu de bonnes notes de toute manière en Potions, je suis habitué... Ce n’est pas une matière que je continuerai l’année prochaine...
-Tu devrais, c’est une matière très importante. Snape est ce qu’il est mais il faut reconnaître que c’est un excellent professeur, répondit Hermione sur un ton pédagogique.
-Il me fait peur..., souffla Neville, gêné. Dès le dimanche, j’ai des sueurs froides à l’idée du cours de Potions du lundi matin... Je n’ai même pas noté les devoirs pour la semaine prochaine tellement je tremblais...

Hermione parut peinée pour son camarade, elle lui adressa un sourire de réconfort en lui donnant une feuille de papier sur lequel étaient griffonnées quelques notes.
-Tiens, ce sont les devoirs pour lundi prochain. Je vais chercher le livre qu’il nous faut, on va les faire ensemble nos devoirs, ok ?
Neville acquiesça et réussit à déglutir lui murmurant un « merci » étouffé.

Elle se leva et prit la direction du rayon des livres de Potions. Son sourire s’élargit davantage quand elle vit Draco lui aussi en train d’examiner les ouvrages sur les étagères. Il tourna la tête dans sa direction et se mit à son tour à sourire quand il la vit s’approcher de lui la mine rayonnante. Elle lui sauta au cou et l’embrassa rapidement.
-Optimal Draco ! J’ai eu un Optimal en Potions !
-J’ai cru comprendre, oui, se mit-il à rire. Félicitations !
-C’est grâce à toi !
-Tout le mérite te revient, tu l’as fait seule ce devoir...
-C’est grâce à toi, tu le sais ! répéta-t-elle l’embrassant à nouveau.
Il lui rendit son baiser, glissant ses bras autour de sa taille avant de la regarder en fronçant les sourcils.
-Tu n’as pas peur qu’on nous surprenne ? On n’est pas dans le rayon d’Histoire de la Magie...
-Tu as raison, réalisa-t-elle s’écartant de son étreinte.
-Enfin, tu sais, je disais juste ça comme ça..., continua-t-il voulant la reprendre dans ses bras.
-Draco...
-Hey, c’est grâce à moi, tu l‘as dit, j’a le droit à une récompense.

Elle se mit à sourire, regarda si personne ne pouvait les voir et entreprit de l’embrasser à nouveau, cette fois plus intensément. Elle sursauta soudainement et ils rompirent le baiser quand ils entendirent un bruit lourd comme s’ils venaient de faire tomber une étagère de livres. Puis, elle réalisa l’origine du bruit, écarquilla les yeux et repoussa Draco. Ron venait de faire tomber sa pile de livres et avait la bouche ouverte et les yeux ronds comme des billes. Harry se tenait à ses côtés, une expression de choc et d’incrédulité sur son visage. Draco soupira et enfonça ses mains dans les poches de son pantalon, regardant les livres éparpillés par terre, sans réellement les voir.

***

Poudlard, mai 1978

« Bonjour ! » s’exclama-t-elle à ses amis endormis au dessus de leur bol de céréales.
Ils la regardèrent tous, étonnés de la voir de si bonne humeur, Sirius lui sourit faiblement tandis que Rémus se réjouit de la voir aussi en forme.
« Tu as l’air… rayonnante, je crois que c’est le mot », dit Lily.
« Merci ! » fit Eléa sur un ton enjoué tout en se servant un grand verre de jus d’orange.
« Qu’est-ce que tu as fait ? Tu as même des couleurs au visage ! »
« Une petite promenade dans la forêt interdite… »
« Qui est interdite… », l’interrompit James.
« J’avais besoin d’herbes que je n’ai trouvé que là-bas… »
« Tu ne peux pas faire comme tout le monde et les commander ? » s’exaspéra Rémus, « ça éviterait que tu brises les règles de l’école tous les 2 du mois… »
« Rémus », soupira-t-elle, « à quoi serviraient les règles si on ne pouvait pas s’amuser à les briser ? »
« T’exagères quand même… », bouda Lily.
« Que vas-tu faire ? M’enlever des points ? » railla-t-elle.
« Elle devrait ! Il y a du favoritisme ici ! » dit James d’un air sérieux.
« Tu es bien placé pour le savoir… », ironisa Eléa.
« Tu n’as pas de preuves ! » répliqua Sirius, tentant de se mêler à la plaisanterie tout en observant la réaction d’Eléa.
« Mmmmh je pourrais en avoir tu sais », continua-t-elle, « je pourrais torturer Peter pour qu’il me les donne ! »
« Heyyyyy !! » s’opposa Peter.
« Ne fais pas ton outré, je suis sûre que tu aimerais ça ! » rajouta-t-elle en lui faisant un clin d’œil, avant d’éclater de rire avec toute la table.

Ils quittèrent la Grande Salle dans les rires. Lily se tourna vers elle, un sourire aux lèvres.
« Ça fait plaisir de te voir comme ça ! »
« Merci Lily. »
« Tu prends donc le parti « restons bons amis » ? »
« Oui… pour l’instant, je ne vois pas comment réagir autrement, je m’imagine pas couper les ponts avec lui, il me manquerait trop. Peut-être qu’avec le temps on pourra envisager de reprendre une relation… »
« J’espère ! »
Elles se dirigèrent vers la serre pour le cours d’Herbologie.
« Hier soir, comme tu n’étais pas là, j’ai pas pu te donner ça. » Elle lui tendit un parchemin tout en prenant place.
« Qu’est-ce que c’est ? » interrogea-t-elle tout en reconnaissant l’écriture de son père.
« Une convocation pour ton orientation professionnelle. Tu y as réfléchi, n’est-ce pas ? » s’inquiéta la préfète devant l’air dubitatif de sa camarade.
« En fait, non. J’ai une idée, mais pas très… enfin tu vois quoi. »
« Eléa… Avec tes résultats, tu peux faire ce que tu veux… mais il faut que tu choisisses maintenant si tu veux continuer ou non. »
« Je vais y penser… »
« Et jeudi prochain il y a la photo de la promotion, dans le parc. »
« Ce jeudi ou le jeudi de la semaine prochaine ? »
« Jeudi de la semaine prochaine, sinon, je t’aurais dit jeudi tout court. »
« Ok, c’était juste pour clarifier… »

Elles se turent alors que le Professeur Sprout commençait son cours.


***

Poudlard, mai 1997

-Harry..., commença Hermione, tremblante.

Mais Harry ne lui laissa pas l’occasion d’en dire davantage et tourna les talons sans un mot. Ron réalisa quelques secondes plus tard que son ami venait de s’en aller et jeta un dernier regard dégoûté à Hermione et Draco avant de le suivre.
Hermione s’autorisa à respirer à nouveau et s’élança sur leurs pas quand Draco lui attrapa le poignet.
-Qu’est-ce que tu vas leur dire ?
-La vérité..., souffla-t-elle se dégageant et se mettant à leur poursuite.

Elle passa devant la table ronde où Neville, Luna et Ginny la regardèrent passer en courant avec des visages interrogatifs compte tenu du fait qu’Harry et Ron venaient d’en faire autant à quelques secondes d’intervalle...

-Harry ! cria Hermione en vain alors qu’il s’apprêtait à sortir de la bibliothèque en compagnie de Ron.
-Shhh !!! râla Mrs Pince le regard noir.
-Désolée, s’excusa Hermione sortant à son tour.
-Ron ! Harry ! cria-t-elle à nouveau dans le couloir marchant plus vite pour les rattraper.
-Laisse-nous..., déclara Ron lui jetant un regard mauvais mais elle insista et se posta devant eux.
-Harry...
-Oui, laisse-nous Hermione, ça vaut mieux je crois..., rétorqua Harry sur un ton étrangement calme. Tu ferais mieux de rejoindre ton petit ami..., ajouta-t-il amèrement.
-Non, pas avant qu’on ait parlé, il faut qu’on en parle, insista-t-elle.
-Il n’y a rien à dire !
Harry éleva le ton et voyant qu’Hermione n’allait pas se contenter de ça, il leur fit signe d’entrer dans la salle de classe vide la plus proche.

-Je ne voulais pas que vous l’appreniez comme ça..., commença-t-elle.
-Draco Malfoy, Hermione ! éclata Harry. Je ne comprends pas ! Il t’insulte depuis cinq ans, il me déteste, il nous déteste ! Son père est un Mangemort, ils ont tué mes parents Hermy !
-Voldemort a tué tes parents..., corrigea-t-elle.
-Ils ont tué Sirius, Hermy...
-Draco Malfoy n’est pas Lucius Malfoy, Harry. Il a changé...
-Il a changé ?! Je t’en prie Hermione ! Tu sais très bien ce qu’il veut ! Tu ne peux pas lui faire confiance !
-Je peux essayer, je veux essayer, il m’a prouvé que je pouvais essayer Harry... Il s’est excusé pour tout ce qu’il a dit.
-Et tu crois qu’il était sincère ?! Tu crois qu’il t’aime ?! Il t’a dit qu’il t’aimait ?
-Oui...
-Hermione, redescends sur Terre, c’est de Draco Malfoy que l’on parle !
-Je sais que tu ne comprends pas... et je savais que tu n’approuverais pas mais c’est ma vie Harry, je n’ai pas de permission à te demander...
-Tu l’aimes ?
-Oui, je... je crois, je suis bien avec lui...
-Tu as couché avec lui ? demanda plus durement Harry alors que le regard de Ron allait de Hermione à Harry.
-Quoi ? Ca ne te regarde pas..., murmura-t-elle choquée alors qu’elle baissa les yeux sentant qu’ils commençaient à être envahis par ses larmes contenues jusqu'à présent.
-Ron, dis quelque chose..., soupira Harry en baissant les bras en signe d’impuissance.
-Je.. euh..., bafouilla Ron ayant du mal à réaliser la situation et ne voyant pas quoi ajouter d’autre. Draco Malfoy, ‘mione ?!
-Oui, Draco Malfoy, Ron ! Je ne vous demande rien... Juste de ne pas me rejeter, vous êtes mes amis, je ne veux pas vous perdre...
-Je ne sais pas, Hermy..., déclara Harry et elle sentit son cœur se serrer en même temps que ses larmes roulaient sur ses joues.
-Quoi ? Harry...
-Tu aurais dû nous le dire, tu nous l’as caché, tu nous as menti... En ce qui me concerne, j’ai besoin de temps...
-Harry n’a pas tort, ‘mione. Tu aurais dû nous le dire, acquiesça Ron qui avait du mal à supporter de voir Hermione si malheureuse.
-Pourquoi ? Ca aurait changé quelque chose ? Vous auriez accepté ? Vous l’auriez accueilli les bras grands ouverts ?! se mit-elle à rire amèrement entre ses larmes.
-Peut-être pas, mais ça aurait tout changé. Je n’aurais pas eu cette impression d’être trahi, déçu... et de dégoût, lâcha Harry avec amertume. J’aurais essayé de comprendre, là je n’ai même pas envie. J’ai même du mal à te regarder en face Hermione...

Sur ces mots, Harry la laissa en train de pleurer dans la salle et sortit en compagnie de Ron qui n’ajouta rien à part la regarder d’un air désolé.

***

Poudlard, mai 1978

Eléa se rendit dans le bureau de son père, un peu angoissée, elle n’avait pas vraiment pensé à son avenir professionnel et avait un peu honte de l’avouer à son père. Elle salua d’un signe de la tête les portraits qui lui dirent bonjour, puis alla caresser Fumseck qui la reconnut. Son père n’était pas encore arrivé, elle prit un livre de la bibliothèque et s’installa dans le confortable fauteuil qui faisait face au bureau du directeur. Son attente ne fut pas longue, Dumbledore arriva quelques minutes après, le regard malicieux.
« Désolé pour le retard Eléa, un petit souci à régler. »
« Rien de grave ? »
« Non, ne t’inquiète pas. » Il observa quelques secondes sa fille avant de reprendre : « nous sommes là pour parler de ton avenir professionnel…As-tu des idées de carrière ? »
« Pas vraiment, j’avoue que je n’y ai pas pensé. »
« Avec de tels résultats, tu as le choix… »
« Je sais, c’est ce que tout le monde me dit… J’aimerais travailler au Ministère, dans la justice. »
« Comme ta mère... »
« Comme maman oui, dans les relations judiciaires internationales. »
Il prenait des notes de son écriture fine, semblant réfléchir sur ce qu’elle disait.
« Tu es consciente, que le dossier scolaire compte beaucoup pour rentrer dans le ministère, et le tien n’est pas sans tâches… »
« Je sais… »
« Je te ferai un lettre de recommandation, je pense que ton dossier ne sera pas regardé de près. »
« Tu n’es pas obligé de faire ça… »
« Je te le dois bien. »
Sa voix se fit plus faible alors qu’il prononçait ces mots, comme une confession. Un silence gêné s’installa, qu’il rompit, le regard inquiet.
« J’ai cru comprendre que toi et Sirius aviez rompu ? »
Eléa leva subitement la tête et le regarda dans les yeux, surprise de la question.
« Oui, un… différend d’opinion. »
« C’est dommage, j’apprécie beaucoup Sirius. »
« C’est lui qui a décidé », dit-elle comme pour se justifier.
« J’ai cru comprendre… » Eléa fronça les sourcils. « Je sais beaucoup de choses… »
« Je vois ça. »
« Est-ce que tu vas bien ? Je veux dire… Il me semble que tu étais très attachée à lui.»
« En effet oui. Ça va, je crois, j’ai eu du mal à m’en remettre mais ça va beaucoup mieux », hésita-t-elle.
C’était le première fois qu’elle avait ce genre de conversation avec son père et elle ne savait pas quoi lui dire. Il était évident qu’il aimait la voir avec Sirius plutôt qu’avec Lucius. Connaissait-il la raison de leur rupture ? Savait-il vraiment tout ce qui se passait dans le château ?
« J’espère que cela s’arrangera », finit-il par dire avec un sourire bienveillant.
« Merci, moi aussi », dit-elle même si, au fil des jours, elle n’y croyait plus.

Elle se leva de son fauteuil et se dirigea vers la porte. Elle pensait que leur entretien durerait plus longtemps mais plus le temps passait et plus elle avait l’impression que le fossé qui la séparait de son père s’élargissait.
Elle descendit le grand escalier en colimaçon, perdue dans ses pensées et percuta quelqu’un. Elle s’excusa avant de s’apercevoir qu’elle connaissait cette odeur, ce parfum. Sirius la regardait, étonné de la voir si confuse.
« Tu vas bien ? » s’inquiéta-t-il.
« Oui, je pensais à autre chose… », répondit-elle en le regardant droit dans les yeux.
Un petit silence gêné s’installa mais Sirius le brisa rapidement.
« Orientation ? »
« Orientation. Toi aussi ? »
« Oui. Qu’est-ce que tu as choisi ? »
« Ministère de la Justice. »
« Oh… bien. »
« Et toi ? Auror je suppose ? »
« Tu supposes bien. Je pense que je n’aurais pas de problèmes pour accéder à ces études. »
« Je ne pense pas, tu es doué. »
« Merci. »
Eléa lui sourit puis il s’excusa, il devait monter pour ne pas être en retard. Elle se dirigea vers les cachots, tout en repensant à Sirius avec un pincement au cœur. Le fait de l’avoir revu et d’avoir reparlé avec lui, même si ce n’était que quelques minutes, avait quelque peu rallumé ses sentiments pour lui.

---------

Elle entra dans la salle commune des Serpentards sous le regard assassin de Bellatrix, qui ouvrit sa bouche pour cracher son venin. « Ta gueule », lança Eléa tout en se dirigeant vers le canapé. Rabastan empêcha Bellatrix de se lever et de se ridiculiser une nouvelle fois.
« Ravi de te voir en si bonne forme », déclara Snape de sa voix froide et ironique.
« Merci », répondit-elle d’un ton joyeux tout en s’affalant à côté de lui.
« Dure journée ? »
« Non, ça peut aller… J’ai eu mon rendez-vous d’orientation avec le directeur. »
« Qu’as-tu choisi ? » demanda une voix traînante derrière eux. « Une brillante carrière d’Auror ? »
« Très marrant Lucius », dit-elle blasée.
Il s’assit nonchalamment en face d’eux avec un sourire mauvais aux lèvres.
« Que veux-tu, avec tes fréquentations, je ne sais que penser », ajouta-t-il mielleux.
« Tu commences à me faire chier avec tes réflexions Lucius », siffla-t-elle.
Sur ces mots, elle se leva et quitta la salle commune tout en se disant que c’était déjà la deuxième fois qu’il lui faisait quitter la pièce et qu’à la troisième elle ne se laisserait pas faire.
Elle pressait le pas pour remonter quand elle sentit qu’il était sur ses talons, elle se retourna vivement vers lui et il la plaqua d’une main contre la paroi rocheuse des sous-sols.
Il planta ses yeux froids dans les siens et une de ses mains se glissa sous sa robe et parcourut une de ses cuisses. Il l’embrassa dans le cou, elle pouvait sentir son souffle chaud sur elle.
« Pourquoi ? » murmura-t-il entre deux baisers. « Pourquoi tu ne me fais pas confiance ? »
« Lucius », dit-elle exaspérée.
« Je veux savoir, je veux comprendre. » Il l’embrassa enfin tendrement sur les lèvres.
« Tu sauras, laisse-moi du temps. »
Elle le repoussa doucement malgré ses protestations et se dirigea sans un dernier regard vers sa chambre. Elle était fatiguée et décida après avoir pris un bain des plus décontractants de se coucher tôt.


***

Poudlard, mai 1997

Ca ne pouvait pas être vrai, elle ne pouvait pas avoir perdu ses deux meilleurs amis à cause d’une stupide histoire de fierté. Parce qu’il ne s’agissait ni plus, ni moins que d’une histoire de fierté, au-delà de tous ces arguments qu’Harry venait de lui servir sur les Mangemorts, ses parents et son parrain tués… Jusqu’à preuve du contraire, Draco ne faisait pas parti des Mangemorts et n’avait tué personne. Draco ne faisait pas parti des Mangemorts… Elle fronça les sourcils et se rappela qu’il avait vu il y a moins d’un mois son père et que depuis, il mettait plus d’ardeur dans ses rondes de nuit à Poudlard. Et s’il cherchait quelque chose… Elle chassa rapidement ces pensées négatives de son esprit et se mit à maudire intérieurement Harry pour l’avoir poussée à penser de telles extrémités. Elle fut soudainement envahie d’une colère qui balaya sa tristesse. Elle avait décidé de faire confiance à Draco et si Harry et Ron ne pouvaient pas le supporter, elle n‘avait après tout rien à se reprocher, elle ne leur devait rien et ils pouvaient bien aller au diable. Non, elle ne le pensait pas, elle les aimait trop eux aussi et elle ne pouvait supporter l’idée d’avoir perdu leur amitié. Et Harry… Elle ne lui avait pas encore dit. Une crampe nerveuse lui bloqua la respiration et elle mit une main sur son ventre en songeant à la réaction qu’il allait avoir quand elle lui dirait qu’il est son frère. Elle trouva plus sage de s’asseoir et s’effondra sur la table, pleurant doucement. Comment sa vie était-elle devenue tout à coup si misérable alors qu’elle avait réussi, il lui semblait, à maintenir un certain équilibre depuis quelques semaines ? Elle fut incapable de dire combien de temps elle resta là sans bouger. Elle sentit une main lui caresser les cheveux et elle releva la tête pour apercevoir son visage triste et préoccupé, et son regard si désolé. Elle se réfugia dans ses bras et ils restèrent un moment enlacés et silencieux jusqu’à ce que Draco prenne finalement la parole.

-Je suis désolé, avoua-t-il doucement.
-Ce n’est pas ta faute, il fallait bien qu’ils l’apprennent à un moment ou à un autre de toute manière…
-Peut-être, mais c’était un peu brutal je crois… Tu l’as dit à Potter ? demanda Draco.
-Il l’a vu tout seul il me semble, répondit Hermione en fronçant les sourcils.
-Non, je veux dire, est-ce que tu lui as dit qu’il était ton frère ?
-Non… Je n’y arrive pas, et je ne suis plus sûre d’en avoir envie, vu sa réaction…
-Il faut que tu lui dises bébé. Je lui dirais aujourd’hui si j’étais toi, il est prêt là, histoire d’en rajouter une couche… Je crois que ça ne peut pas être pire de toute manière et on l’a bien conditionné dans l’esprit « révélations-fracassantes-à-tomber-à-la-renverse ». Tu pourrais peut-être même l’achever, ce qui ne serait, pour tout avouer, pas une mauvaise chose vu que-
-Arrête ! le coupa Hermione en lui donnant une claque sur la cuisse. Je n’ai pas envie de rire…
-Désolé…, répéta-t-il en soupirant et il l’embrassa sur le front alors qu’elle avait toujours sa tête posée contre sa poitrine.

-Est-ce que tu m’aimes ? reprit Draco et Hermione releva la tête pour le regarder, visiblement surprise.
-C’est quoi cette question ? Oui, tu le sais. Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?
-Pour savoir, pour me rassurer…, répondit-il en haussant les épaules.
-Tu ne crois tout de même pas que je vais te quitter pour faire plaisir à Harry et Ron ?! demanda-t-elle, fronçant les sourcils.
-Je ne sais pas, je suppose que non, j’espère que non… Je m’inquiète, c’est tout. Je ne sais pas si tu te rappelles il y a deux ans quand toute l’école a appris pour Flora Danes et Derreck Torn… Elle était à Serdaigle et il était à Serpentard, on a eu droit à un mini scandale et Danes a largué Torn dans la semaine sous la pression de sa Maison…
Hermione fronça davantage les sourcils.
-Je me souviens, et c’est Torn qui a abandonné cette pauvre Flora sous la menace de sa propre Maison, ta Maison Draco ! rétorqua-t-elle plus durement.
Il regretta finalement de lui avoir rappelé cet épisode digne d’un roman-photo et leva les yeux au ciel.
-Bref, peu importe… Tu as compris l’idée quoi…
-Je ne te quitterai pas pour faire plaisir à qui que ce soit ! Si je devais te quitter, c’est parce que je l’aurais décidé pour des raisons qui m’appartiendraient et pas pour des stupides querelles de Maisons ! Et puis, Harry et Ron ne sont pas bêtes au point de eux aussi céder à ce cloisonnement, ils sont juste en colère, ça leur passera ! Et oui, je t’aime ! cria-t-elle presque, des éclairs dans les yeux.
-D’accord, je t’aime aussi…, sourit Draco, amusé par son brusque emportement.

Elle soupira et reposa sa tête contre sa poitrine, fermant les yeux alors qu’il lui avait pris sa main dans la sienne.
-On va déjeuner ? demanda finalement Draco alors que son estomac commençait à crier famine.
-Ouais, on va déjeuner... Je n’ai pas faim, mais il faut que je les vois, acquiesça Hermione en se levant.

Elle laissa Draco rejoindre la Grande Salle en premier et descendit tout en pensant à ce qu’elle allait bien pouvoir leur dire pour essayer d’arranger les choses. Elle les vit dans le Grand Hall, ils s’apprêtaient à entrer à leur tour dans la Grande Salle et elle les appela, les faisant se retourner. Harry n’attendit pas qu’elle les rejoigne et poussa les portes de la Grande Salle, suivi par ses amis, sous le regard désespéré d’Hermione.
-Ginny…, tenta-t-elle s’efforçant de ne pas fondre encore une fois en larmes.

La rouquine s’arrêta quand même et se retourna à nouveau, attendant qu’Hermione s’approche, ce que fit cette dernière avec une lueur d’espoir malgré le visage fermé de sa meilleure amie. Ginny croisa les bras et regarda Hermione avec une mine emplie de colère et de déception.
-Tu m’as menti Hermione.
-Gin’, attends, laisse-moi t’expliquer…
-Je t’ai dit des choses que je n’ai dites à personne… Je t’ai confié mes secrets les plus intimes, et toi…, toi, tu ne m’as rien dit, et pire, tu m’as menti… Je croyais que j’étais ta meilleure amie Hermione…, déclara Ginny au bord des larmes.
-Tu es ma meilleure amie Gin’ ! s’exclama Hermione. Mais j’avais peur, essaie de comprendre, c’est Draco Malfoy et puis…, bafouilla Hermione.
-Et puis quoi, Hermione ? Ce n’est pas Draco Malfoy le problème ! enfin si, aussi… mais… je ne sais pas… Tu nous as menti, ça fait des semaines que tu nous mens, je comprends Ron et Harry. Cette fois, je ne te défendrais pas Hermione…

Hermione acquiesça lentement, la gorge serrée, mais décidée à ne pas pleurer. Elle regarda Ginny entrer dans la Grande Salle et resta assise un moment sur les marches du grand escalier avant de les rejoindre.

Elle s’avança lentement vers la table de sa Maison, elle savait que Draco la suivait du regard mais elle se força à ne pas le regarder, se concentrant sur ses amis, rien que sur ses amis. Ron, Harry et Ginny étaient assis sur le banc du fond et elle choisit de s’asseoir en face, à côté de Luna qui était une fois de plus plongée dans la Gazette du sorcier. Elle n’avait pas faim, et pinaillait dans son assiette, jouant avec ses petits pois à l’aide de sa fourchette. Le silence était lourd et pesant, les regards fuyants. Elle essayait de capter leurs regards mais voyant qu’ils ne levaient pas le nez de leurs assiettes, elle replongea son attention sur son assiette pleine et prit finalement une bouchée de poulet à la moutarde qui lui donna instantanément la nausée et elle regretta de s’être forcée.

-Oh ! Les Wodahs sont en concert à Londres cet été ! J’aimerais trop les voir, commenta Luna alors que personne ne releva. Ces Gobelins sont vraiment des arrivistes… Ils ont fait grève à Gringotts la semaine dernière, poursuivit-elle visiblement peu consciente du malaise ambiant. Tu es de quel signe Hermione ?
-Quoi ? demanda la jeune sorcière regardant Luna avec surprise et incompréhension.
-Ton signe zodiacal…, clarifia Luna.
-Oh… Vierge, répondit platement Hermione.
Harry se racla la gorge exprès en entendant cette réponse et Hermione lui jeta un regard triste, gêné et mauvais à la fois mais préféra ne pas relever.
-« Vous êtes aussi agité mentalement que sentimentalement. Vous avez la tête dans le cœur, l’esprit ailleurs, et plus de peur que de mal », lut Luna en fronçant les sourcils. Ca ne veut rien dire cette phrase, mais qui écrit de telles conneries…, soupira Luna en regardant la page principale avant de plier son journal et attaquer son dessert.
-Tu ferais tout aussi bien d’aller déjeuner à la table des Serpentards, Hermione…, déclara finalement Harry froidement.

Hermione leva les yeux vers Harry et sentit comme un coup de poignard lui transpercer les entrailles alors qu’elle avait mal dans tous les muscles de son corps. Elle se leva, les larmes aux yeux, réellement bouleversée, et n’ayant pas envie de s’humilier davantage en pleurant devant ses amis, elle sortit rapidement de la Grande Salle la tête basse. Draco se leva à son tour sous les regards stupéfaits de son propre clan et jeta un regard noir à Harry avant de s’apprêter à aller retrouver Hermione pour la consoler une fois de plus. Enfin, Harry se leva lui aussi et suivit Draco qui sortait de la Grande Salle. Ron, Ginny, Neville et Luna se jetèrent des regards inquiets, appréhendant et imaginant d’avance ce qui allait suivre à l’extérieur, loin des regards des Professeurs.

-Malfoy ! commença Harry interpellant le Serpentard qui était au milieu des escaliers.
-Quoi Potter ? se retourna Draco qui ne fut pas surpris de voir Harry armé de sa baguette. Vas-y Potter, tu en meurs d’envie, lance-moi un de tes sorts sur lequel tu veux t’entraîner !
-Furunculus ! cria Harry et une étincelle bleutée sortit de sa baguette en direction de Draco qui évita le sort de justesse.
-T’es malade Potter ! Je ne veux pas me battre avec toi, range ça ! répondit Draco se retournant et recommençant à monter à l’étage.
-Dommage, j’ai très envie de me battre moi, mais tu peux assister en spectateur à ta propre douleur Malfoy, ça ne me dérange pas ! Locomotor Mortis ! insista Harry et Draco tomba à genoux, incapable de faire un pas de plus.
-Expelliarmus ! se défendit Draco, désarmant Harry avant d’annuler tout entrave de ses mouvements par « finite incantatem » qu’il murmura les dents serrées.
Il descendit les quelques marches qui le séparaient d’Harry et se posta devant le Gryffondor, toujours armé, alors que ce dernier le regardait avec des yeux remplis de haine. Sa baguette était toujours levée, mais il soutint le regard d’Harry et la rangea finalement dans sa poche en même temps qu’Harry se jeta sur lui, le saisissant à la gorge. Ils reculèrent et le dos de Draco heurta violemment la rampe d’escalier alors qu’il attrapa les cheveux d’Harry.
-Tu commences à me faire chier Potter ! rua le Serpentard faisant tourner Harry de manière à lui cogner la tête contre la rampe.

Harry étouffa un cri de douleur et décocha une bonne droite dans la mâchoire de Draco qui s’effondra sur les escaliers alors qu’Harry l’attrapa par le col, prêt à continuer à le ruer de coups.
-J’avais bien dit à Hermione que tu ne finirais pas l’année sans recevoir à nouveau mon poing sur la gueule Malfoy !
-Putain Potter ! Arrête tes conneries ! se défendit Draco envoyant un coup de pied dans le ventre d’Harry qui s’étala sur le sol, haletant.
Ils restèrent quelques secondes tous les deux à terre, Draco couché dans les escaliers, essuyant le sang qui coulait de sa lèvre inférieure, et Harry allongé sur les dalles froides du Grand Hall, tenant son ventre douloureux de ses deux mains.

-T’es vraiment con Potter, tu le sais ça ? On se bat pourquoi au juste ? On a les mêmes intérêts et on est d’accord sur un point il me semble, on aime tous les deux Hermione…
-Tu aimes Hermione, Malfoy ?! se mit à rire Harry qui avait pris une position assise. J’ t’en prie ! Elle t’a dit qu’elle n’était finalement pas une Sang de Bourbe et tu as revu ta position, c’est ça ?! cria-t-il.
-Pense ce que tu veux Potter, je m’en fous… Pose-toi seulement les bonnes questions. Tu es sûr qu’Hermione t’a tout dit ?
-Qu’est-ce que tu veux dire Malfoy ? demanda Harry en se relevant, tenant toujours son ventre d’une main alors qu’il alla ramasser sa baguette.
-Rien… Hermione est ta meilleure amie, pas la mienne… Tu ferais bien d’aller lui parler, ou tu préfères peut-être que j’y aille ?! rétorqua Draco qui s’était lui aussi relevé.
Harry monta lentement les premières marches jusqu’à se trouver à la hauteur de Draco.
-Je te jure Malfoy que si tu la fais souffrir, je te tue, l’avertit dangereusement Harry rangeant sa baguette dans sa poche sans quitter du regard Draco.
-Ce n’est en attendant pas moi qui l’ai fait pleurer toute la matinée…, répondit Draco sur le même ton.
Harry ne répondit pas et commença à monter lentement les marches s’arrêtant un instant mais sans se retourner quand Draco termina la conversation sur ces indications :
-Tour d’Astronomie, Potter…

***

Poudlard, mai 1978

Elle avait dormi longtemps et se sentait reposée. Elle rejoignit Lily et les garçons pour le petit déjeuner, qui furent surpris de la voir se lever si tard.
« Tu es malade ? » s’enquit Peter.
« Non, juste fatiguée, mais ça va mieux merci. »
« Tu es souvent fatiguée en ce moment tu devrais aller voir madame Pomfresh », s’inquiéta Rémus.
« Non ça ira. Pourquoi y a plus de jus d’orange ? » bougonna-t-elle.
« Parce que tu t’es levée beaucoup trop tard », s’amusa James.
« Comment s’est passé ton entretien avec le directeur, Sirius ? » demanda-t-elle.
« Très bien », répondit-il en reposant la Gazette du Sorcier. « C’est en bonne voie. »
« Quoi de neuf pour les nouvelles ? » s’enquit Rémus en mangeant son dixième petit pain.
« Pas grand chose… » Il reprit son journal. « Dumbledore sera absent ce week-end, il sera en Irlande pour des réunions… Pas de nouvelles des Mangemorts… Bref, rien de passionnant. »
« C’est assez récurrent en ce moment », soupira Lily.
« C’est mieux que des mauvaises nouvelles non ? » râla Eléa.
« Oui, ou ça cache quelque chose », répondit James.
« Parano… » Elle leva les yeux au ciel.
« Tu es de mauvaise humeur non ? » ironisa James.
« J’ai pas mon jus d’orange ! » articula-t-elle.
Sirius lui tendit son verre en soupirant, elle le saisit avec un grand sourire innocent.

A la fin du cours de Sortilège de ce jeudi matin, elle glissa subtilement un mot à Lucius.

« Si tu veux des réponses, samedi, Tour d’Astronomie, minuit.
E. »


***

Poudlard, mai 1997

Harry ne se pressa pas pour rejoindre la Tour d’Astronomie, il n’avait en fait aucune idée de ce qu’il allait dire à Hermione. Il ne voulait pas non plus perdre son amitié et surtout pas à cause de Malfoy, il refusait que le Serpentard soit la cause de la fin de leur amitié, il n’en valait pas la peine. D’un autre côté, il bouillonnait intérieurement ; bien plus le fait que ce soit Malfoy qu’Hermione ait choisi, il ne pouvait admettre qu’elle leur ait menti et n’ait pas trouvé le courage de leur dire la vérité avant. Mais elle était malheureuse, il n’avait pas mâché ses mots et l’avait fait pleurer, il en était conscient et il s’en voulait…

Il entra finalement dans la plus haute tour de Poudlard et la trouva assise sur une vieille malle, le regard dans le vide, les cheveux lui tombant dans les yeux alors qu’elle avait pleuré, c’était incontestable, mais elle semblait à présent trop fatiguée émotionnellement pour laisser encore couler ses larmes. Elle releva la tête et écarta ses cheveux de ses yeux pour croiser son regard. Il avait l’air moins en colère, c’était déjà ça, mais elle n’avait pas l’intention de dire quoi que ce soit avant qu’il ne lui présente ses excuses pour l’avoir fait autant souffrir. Il s’approcha de l’endroit sombre, dans le recoin où elle était assise, et se posta devant elle.

-Je suis désolé, déclara-t-il calmement et elle se demanda s’il était capable de lire dans ses pensées. Je n’y suis pas allé de main morte, je ne voulais pas te rendre aussi malheureuse, mais ça ne change rien. Draco Malfoy, je ne peux pas Hermione…
-Personne ne vous demande d’être amis…, répondit-elle haussant les épaules. Je suis désolée aussi de ne pas t’en avoir parlé, je ne pouvais pas… C’était trop dur, tout était trop dur, mes parents, Draco, Eléa, Dumbledore …
-Malfoy, Hermione ! Explique-moi…
-Je ne sais pas quoi te dire… On se voit tous les jours, les sentiments se sont développés, il a commencé à se livrer, à me faire confiance, puis il s’est excusé pour tout ce qu’il avait dit avant, il a toujours été là et a toujours été gentil quand tout m’est tombé dessus, et même avant…, expliqua-t-elle observant les réactions d’Harry qui s’efforçait de cacher ses sentiments.
-C’est depuis Noël, n’est-ce pas ? J’aurais dû m’en douter avec tout ce cirque auquel tu m’as forcé à assister…, déclara amèrement Harry en soupirant.
-Non, c’est depuis la Saint Valentin, mais les sentiments étaient là avant, c’est vrai, expliqua-t-elle.
-La cape, c’était pour rejoindre Malfoy j’imagine !
-Non ! se défendit instantanément Hermione. C’était bien pour aller voir ma mère, je ne t’ai pas menti sur ce point Harry, mais je ne t’ai pas tout dit, c’est vrai…, continua-t-elle et son cœur s’accéléra alors qu’elle savait qu’elle devait lui dire pour leur lien si spécial.
-Vas-y, ça ne peut pas être pire…, soupira Harry en ajustant machinalement ses lunettes.
Hermione hésita et fit une petite grimace, ayant du mal à se lancer et Harry se rendit compte de son trouble.
-Quoi… Ne me dis pas que tu es enceinte…, soupira-t-il à nouveau en faisant à son tour une grimace.
-Quoi ? Non ! répondit Hermione surprise, réalisant qu’Harry était toujours bloqué sur Draco.
-Alors, ça ne peut pas être pire, vas-y…
-C’est au sujet de mon père, Eléa m’a dit dès notre premier rendez-vous qui est mon père, avoua Hermione.
-Ah ? Harry sembla soulagé que le sujet Draco Malfoy soit clos pour le moment.
-C’est James, Harry… Mon père est James Potter…, souffla-t-elle retenant sa respiration.
Harry se figea et sembla enregistrer l’information en même temps qu’il l’analysait.
-Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes Hermione ?! C’est impossible ! Il semblait être persuadé qu’une telle chose était inenvisageable et il paraissait être sur le point de lui expliquer et lui démontrer que c’était impossible.
-Je sais Harry que ça paraît fou, mais je te le jure, Eléa me l’a dit…
-Tu mens ! s’emporta-t-il. Elle t’a menti, c’est tout ! Elle n’a certainement aucune idée de qui est ton père et elle a trouvé amusant de te dire ça ou je ne sais pas, réfléchis Hermione, c’est impossible !
-Ma mère n’est pas une traînée, Harry, déclara Hermione s’efforçant de rester calme mais avec des éclairs dans les yeux. Elle ne m’a pas menti, ton père est aussi le mien.
-Je ne te crois pas, c’est impossible ! répéta Harry, borné. Mes parents étaient mariés, mon père aimait ma mère, ça voudrait dire que ma mère et la tienne sont tombées enceinte en même temps et du même homme, on a deux mois d’écart Hermione !!
-Je sais Harry…, déclara Hermione en se levant. Je ne connais pas les circonstances de ma conception, Eléa ne m’en a pas parlé… Je suis persuadée que James aimait Lily, Harry, mais il est aussi mon père, je n’y peux rien…
-Ne dis pas ça ! James est MON père !! cria Harry en reculant d’un pas alors qu’Hermione en avait fait un dans sa direction.
-Harry, je t’en prie… Tu es mon frère, je t’aime plus que tout…, murmura-t-elle alors qu’elle sentait que ses yeux étaient à nouveau en train de s’embuer de larmes.
-Plus que Malfoy, Hermione ??!

Il semblait à présent réellement bouleversé et elle se demanda un instant s’il n‘allait pas à son tour se mettre à pleurer. Elle combla l’espace entre eux et tenta de le prendre dans ses bras mais il se dégagea.
-Ne me touche pas !

Elle insista et il la repoussa à nouveau. Ils se débattirent quelques instants et il se dégagea soudainement, lui faisant perdre l’équilibre tandis qu’elle tomba à genoux par terre, se mettant à pleurer de plus belle. Harry ne put se retenir davantage et il éclata à son tour en sanglots avant de s’agenouiller et la prendre finalement dans ses bras.

***

Poudlard, mai 1978

C’était une nuit sans lune et la Tour, de par sa hauteur, était plongée dans l’obscurité que seules les quelques bougies qu’elle avait disposées à l’intérieur de la tour et sur le balcon éclairaient faiblement. Une brise légère mais fraîche soufflait tandis que des nuages sombres commençaient à envahir le ciel.
Elle était nerveuse et jouait distraitement avec une mèche de ses cheveux. Tout était prêt dehors et elle appréhendait sa réaction, après tout elle ne savait pas si il accepterait de signer. Elle avait tout prévu, c’était le bon soir, l’absence de son père n’avait fait qu’accentuer son désir de réaliser ce sort. Elle se remémora le déroulement du charme et fut tirée de ses pensées par Lucius qui entra sans bruit dans la tour. Elle se retourna vers lui, son visage s’éclaira quand il croisa son regard. Il s’avança vers elle doucement, un sourire aux lèvres.
« Je suis contente que tu sois venu », finit-elle par lui dire alors qu’il était à quelques centimètres d’elle.
« Ton invitation m’a intrigué… », souffla-t-il.
Il s’approcha un peu plus d’elle, s’enivrant de son parfum, rapprochant ses lèvres des siennes, les effleurant, elle pouvait sentir son souffle et son désir brûlant, aussi brûlant que le sien. Elle se recula un peu et le regarda dans les yeux.
« Dis-le moi Lucius, tu ne me l’as jamais dit… »
« Quoi donc ? » Puis réalisant de quoi elle parlait, il sourit faiblement avant de lui murmurer à l’oreille : « Tu le sais déjà. »
« Je veux te l’entendre dire. »
Ses lèvres effleurèrent à nouveau les siennes puis il chuchota un « je t’aime » avant de l’embrasser profondément.
Il lui avait manqué. Elle avait presque oublié l’effet que sa peau, ses mains, avaient sur elle, mais son corps, lui, s’en souvenait. Chacun de ses gestes provoquaient en elle comme un électrochoc qui lui parcourait le corps. Elle se laissa aller sous ses caresses, mais soudain elle reprit ses esprits et le repoussa doucement alors qu’il se faisait plus pressant.
Il la regarda, intrigué, mais sans un mot elle lui prit la main et le conduisit sur le grand balcon de la Tour d’Astronomie.
Au sol, gisaient divers objets dont des bougies de couleur sombre, des rouleaux de parchemin, une plume. Elle lui fit signe de s’asseoir face à elle, il la regardait dans les yeux, guettant le moindre indice, la moindre pensée aussi. Elle lui sourit timidement, elle n’était pas sûre d’elle cette fois-ci. Signerait-il les yeux fermés ? Avait-il assez confiance en elle ? L’aimait-il suffisamment ?
« Lucius », finit-elle par dire, « tu m’as souvent posé des questions sur mes origines… »
« Je croyais que tu ne voulais pas en parler », la coupa-t-il étonné.
« J’aurais aimé… je ne pouvais pas », hésita-t-elle, « mais j’ai trouvé une solution. »
Elle lui tendit un parchemin dont seuls les derniers centimètres n’étaient pas enroulés.
« J’ai rédigé ce pacte, je ne dirais rien si tu ne le signes pas. »
« Un pacte ? » souffla-t-il assez décontenancé. « Tu ne me fais pas confiance ? »
« Ce n’est pas en toi que je n’ai pas confiance, c’est en Voldem… »
« Ne prononce pas son nom ! » s’énerva-t-il.
« Comment veux-tu que je l’appelle ? » Elle leva les yeux au ciel.
« Comme tu veux, le Seigneur des Ténèbres, le Maître… »
« Il n’est pas le mien. »
« Pas encore. »
Un silence tendu s’installa entre eux. Lucius la regardait ainsi que le parchemin qu’elle avait déposé devant lui.
« Est-ce vraiment si important pour que je signe ce pacte ? »
« Tu sais quoi ? » Eléa reprit le parchemin et commença à ranger ses affaires. « Je crois que je me suis trompée… »
« Attends ! »
Il lui arrêta les mains et saisit le parchemin, finalement sa curiosité fut plus forte. Il essaya de le dérouler, mais il ne pouvait pas.
« Je lui ai jeté un charme, tu ne peux pas lire ce qu’il y a dessus… »
« Tu veux que je signe ce pacte sans savoir de quoi il retourne ? » fit-il indigné.
« Oui, et de ton sang… »
Il resta silencieux et interdit.
« Tu ne me fais pas confiance ? » ironisa-t-elle.
« Bien », soupira-t-il.
Elle lui tendit une dague en argent qu’il saisit sans hésiter et s’entailla le bout du doigt, les quelques gouttes de sang tombèrent dans un petit récipient. Il prit la plume qui était au sol, une longue plume noire qui n’avait jamais servi et trempa le bout de la plume dans son sang pour y puiser son encre. Il signa le parchemin de son écriture élégante et posa le tout devant Eléa qui lui souriait.
Elle prit le rouleau et déposa dans son sang un mélange d’herbe et une poudre jaunâtre en psalmodiant en grec. Du sang s’échappa une vapeur rouge, suivi de petites étincelles qui enflammèrent le tout d’une flamme rouge. Lucius regardait Eléa d’un œil admiratif et fasciné. Elle brûla le parchemin, toujours en récitant dans la langue ancienne et attendit que le papier se consume entièrement.
Une fois le parchemin devenu cendre, elle fit tout disparaître d’un geste élégant de sa baguette, ne laissant que les bougies et un gros rouleau de parchemin vieilli. Elle s’appuya contre le balcon en prenant une grande inspiration, cherchant les mots adéquats sans faire attention à Lucius qui s’impatientait. Finalement, elle tapota le vieux rouleau de sa baguette « reverso ».
« Ceci », finit-elle par dire, « est mon arbre généalogique… on va commencer par le « moins » important, le côté de ma mère. J’ai inversé le sens du parchemin, tu n’as qu’à l’ouvrir pour connaître le nom de la personne qui a commencé cet arbre. »
Elle lui donna le parchemin qu’il prit avec curiosité, le déroula sur une dizaine de centimètres et lut le premier nom, en fronçant les sourcils.
« Demeter. » Il la regarda, incrédule, réfléchissant à ce qu’il venait de lire. « LA Demeter ? » Elle acquiesça. « Alors c’est donc vrai ? »
« Oui. Je suis étonnée que personne n’ait fait le rapprochement avec mon nom de famille… mais oui. Je suis descendante de la « déesse » Demeter, et oui, les dieux et déesses antiques étaient en fait de puissants sorciers qui régnaient sur les humains. »
Il s’adossa à son tour contre le balcon, les yeux dans le vide.
« Tu es descendante d’une déesse… »
Elle eut un petit rire.
« Oui, mais c’était il y a des milliers d’années… »
« Tu as son pouvoir… »
« Si on veut… Il est difficile de juger du pouvoir qu’ils avaient à l’époque, les Moldus ont sûrement exagéré pas mal de choses, pour le mythe… »
« C’est vrai… mais quand même… » sourit-il.
« Oui… pour mon père, continua-t-elle hésitante, elle tapota le parchemin à nouveau, je te laisse découvrir par toi-même… »
Il déroula le parchemin, cette fois-ci par la fin. Ses yeux s’agrandirent et il pâlit à mesure qu’il enregistrait et comprenait l’information.
« Dumbledore », souffla-t-il, « tu es la fille de Dumbledore… » Il la dévisageait, choqué. « Comment la fille de Dumbledore peut adhérer à nos idées ? » s’enquit-il.
« C’est une longue histoire... » Il l’encouragea d’un regard. « Ma mère a quitté l’Angleterre avec moi pour retourner en France et organiser une résistance là-bas. Elle travaillait aussi pour le Ministère à Paris, mais entre son travail et ses missions, elle n’était pas vraiment présente. Pas plus que mon père qui venait nous rendre visite de temps en temps.
A onze ans je suis entrée à Beauxbâtons, inutile de te dire que je les voyais encore moins, je n’ai jamais été une priorité, même si je sais que ma mère m’adorait et je l’adorais aussi. Mais une fois à l’école, je me suis rendue compte que j’étais bien plus forte que les autres élèves, j’avais déjà développé des dons comme la télékinésie, je me passais de baguette de temps en temps. En troisième année, je maîtrisais le feu et le vent, en quatrième année je maîtrisais tous les éléments et leurs dérivés. »
Lucius l’écoutait, buvant ses paroles, comprenant peu à peu ce qu’avait été son passé.
« Mes professeurs me surveillaient de près et certains étaient même inquiets. C’est là que j’ai compris que si je n’avais pas de tels parents, je n’aurais pas eu ces pouvoirs, c’est là que j’ai compris l’importance du sang et la valeur de notre statut. J’ai commencé à détester les Moldus, je ne comprenais pas pourquoi nous vivions cachés alors que nous devrions avoir le monde à nos pieds, ni pourquoi mes parents les défendaient autant.
L’été, je revenais chez moi pour découvrir une maison remplie d’objets moldus, j’ai commencé à les haïr, ma mère m’obligeait souvent à sortir comme une Moldue, sans baguette, nous nous sommes beaucoup disputées à ce sujet.
Puis l’an dernier, elle s’est entichée d’un Moldu. Un médecin. »
Elle prit quelques secondes de réflexion, ses yeux s’étaient assombris subitement. Lucius lui caressa la main en signe d’encouragement. Elle leva les yeux vers lui et lui sourit faiblement.
« C’est à cause de lui si ma mère est morte. Ils étaient allés en promenade et elle s’est faite renverser par un de leurs objets… une voiture… Cet idiot l’a fait conduire dans un de leurs hôpitaux et s’est cru assez fort pour essayer de la soigner. Elle en est morte », dit-elle amèrement.
Des larmes s’échappèrent de ses yeux bleus, elle les essuya du revers de sa main.
« Je n’ai jamais détesté autant un homme de ma vie », articula-t-elle. « Lui et ceux de sa race. Il a eu le culot de venir à son enterrement et le soir même il a sonné à la porte de la maison. J’étais seule. Je l’ai invité à rentrer et il a été mon premier. » Elle regarda Lucius durement. « C’est sur lui que j’ai jeté mon premier sortilège impardonnable. Je l’ai torturé, j’ai failli le tuer, mais je n’ai pas pu, va savoir pourquoi…»
« Qu’est-il devenu ? »
« J’en sais rien. Je lui ai lancé un sortilège d’oubliettes et il est parti. Ensuite, mon père m’a amené ici, tu connais la suite. Tu sais maintenant pourquoi je ne peux pas m’engager à la légère. Si Voldem… » Elle se reprit. « Si Il sait qui je suis, je suis morte, je dois faire attention, en principe personne ne peut savoir qui je suis… Comprends ma position, par rapport à mon père… Je ne suis pas encore prête… Je ne peux pas Lucius… » Sa voix se brisa alors qu’elle essayait de refouler ses sanglots.

Il la prit dans ses bras dans lesquels elle pleura un moment alors que le vent commençait à se lever. Il l’embrassa avec tendresse, celle qu’il gardait uniquement pour elle, puis il descendit sur ses lèvres avec douceur avant de caresser doucement sa langue. Eléa sentit des frissons lui parcourir le dos, elle avait envie de lui et sentait son corps le réclamer. Elle approfondit le baiser et il grogna de plaisir, tout en l’emmenant sur lui.
Il glissa ses mains sous sa jupe et parcourut ses cuisses alors qu’elle commençait à onduler langoureusement, serrée contre lui. De fines gouttes de pluie tombèrent sans pour autant éteindre leur envie. Il lui mordilla le cou, puis descendit sur ses seins qu’il caressa au travers de sa robe moulante, insistant sur les bouts de mamelons qui pointaient au travers du tissu et qui la faisaient gémir. Il lui caressa le bas du dos et glissa ses mains sur ses fesses, puis ses cuisses, il lui retira sa culotte et constata avec satisfaction qu’elle était déjà prête à l’accueillir. Elle lui déboutonna avec empressement son pantalon et libéra son sexe dressé qu’elle caressa de bas en haut tout en embrassant son amant passionnément.
La pluie se fit plus intense alors qu’elle le sentit enfin en elle, il la saisit par les fesses afin de la serrer encore plus contre lui et aller plus profond en elle. Il l’aidait dans ses mouvements, leurs respirations étaient saccadées, il lui mordait le cou, la serrait encore plus fort. Elle renversa sa tête, la pluie tombait à verse maintenant, les baignant de sa fraîcheur, sa robe blanche en était devenue transparente et collait à sa peau, elle plongea ses mains dans les cheveux blonds mouillés de son amant puis se redressa, l’embrassant à nouveau et accélérant le rythme de ses coups de reins. Une douce chaleur envahit son bas ventre et des ondes de plaisir commencèrent à la parcourir, il la plaqua brusquement contre lui, la faisant crier alors qu’il se répandit en elle. Ils restèrent quelques secondes enlacés, savourant cet orgasme partagé, un des plus forts qu’ils aient vécu l’un avec l’autre.
Il l’embrassa à nouveau tendrement et elle se releva doucement, fit disparaître les bougies éteintes et regagna la salle de cours. Ils étaient littéralement trempés. Elle allait se sécher quand elle le sentit derrière elle, il la saisit par la taille et l’embrassa dans le cou, elle ferma les yeux, sentant ses mains la toucher, lui pétrir les seins. Elle pencha sa tête pour rencontrer ses lèvres qu’elle mordilla, il remonta sa robe et fit glisser un de ses doigts sur son clitoris encore gonflé de leur étreinte, elle gémit alors qu’il la pressa contre le bureau. Il continuait de caresser son intimité et elle passa une de ses mains derrière elle, le caressant à son tour le faisant se durcir encore, puis il la pénétra. Il la posséda à nouveau, allant et venant en elle, tout en maltraitant son clitoris, lui arrachant rapidement des cris de plaisir, malaxant ses seins, promenant un doigt sur ses lèvres, qu’elle suça longuement avant de le rediriger vers sa poitrine. Ses assauts se firent un peu plus violents, obligeant Eléa à se tenir au bureau devant elle et dans un dernier soubresaut ils jouirent à nouveau, haletants, épuisés.
Il se retira et s’appuya contre le meuble, reprenant sa respiration et ses esprits, il prit Eléa dans ses bras, lui caressant les cheveux. Il avait attendu leurs retrouvailles depuis tellement longtemps, elle lui avait manqué, son parfum, sa douceur, le goût de sa peau… Elle frissonna, ils n’avaient pas remarqué que la température avait considérablement baissé. Il prit sa baguette magique et d’un geste circulaire la sécha entièrement. Il fit de même pour lui. Elle fit disparaître les dernières bougies et autres affaires qui pourraient attester de leur présence, puis elle le regarda dans les yeux.
« Je veux te revoir » dit-il sérieusement.
« Je ne sais pas Lucius… » hésita-t-elle.
« Non, ne me dis pas ça, pas avec ce qu’on vient de vivre. Je veux te revoir… et je sais que tu le veux aussi. »
« C’est vrai », avoua-t-elle en s’approchant de lui et réclamant un dernier baiser.
« Vas-y la première… sois prudente. »
« D’accord… à demain ? »
« A demain », sourit-il.

Ils échangèrent un dernier baiser et elle quitta la Tour d’Astronomie. Elle n’en revenait pas d’avoir fait l’amour avec lui, cela faisait tellement longtemps. Mais elle se sentait soulagée aussi, il savait à présent et il comprenait. Elle n’était pourtant pas sûre d’avoir fait un bon choix en décidant de tout lui dire, c’était lui montrer que finalement il avait raison, elle finirait avec lui, à ses côtés. Elle regagna enfin son lit, essayant de ne pas réveiller ses camarades, il était deux heures du matin, le réveil serait très difficile, mais pour la première fois depuis plusieurs jours, elle n’avait pas peur de se réveiller.

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MessagePosté le : 15 Fév 2005 15:35
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Pré-au-Lard, mai 1997

La vie avait repris son cours à Poudlard. Harry était distant avec Hermione, Ginny lui parlait à peine et Ron semblait passer plus de temps avec Luna afin d’éviter les tensions existantes au sein du groupe. Seul Neville se montrait toujours aussi gentil avec elle, il ne lui avait pas parlé de Draco et semblait avoir pris le parti d’ignorer cet état de fait et respecter la vie privée d’Hermione. Draco n’avait pas eu le temps de dissimuler sa blessure et Hermione avait à nouveau éclaté en sanglot en découvrant la lèvre fendue de son petit ami. Draco ne lui avait pas raconté les circonstances de la bagarre et s’était retenu avec un effort considérable de lui dire que c’était Harry qui avait lancé les hostilités. Il aurait pourtant savouré de dénoncer le Gryffondor mais il savait qu’Hermione tenait à son frère et il ne voulait pas la faire souffrir davantage. Il ne la quittait plus, refusant de la voir pleurer et s’efforçant de trouver toujours quelque chose à faire pour lui changer les idées et lui éviter de penser à Harry. Il y réussissait plutôt pas trop mal et retirait une satisfaction évidente à chaque sourire et chaque éclat de rire. Hermione envoya un hibou à Eléa dans la semaine et elles se mirent d’accord pour se voir le samedi 17 mai. Il fallait qu’elle sache pour ses parents et Draco, en insistant tout un après-midi, avait fini par la convaincre de le laisser l’accompagner vu qu’il était mort d’inquiétude de la voir partir seule pour rencontrer sa mère.

Après avoir laissé Draco à Pré-au-Lard qui ne voulait plus la lâcher, Hermione courut jusqu’à la Cabane Hurlante, y entra sans autre préambule et monta les marches en courant afin de rejoindre Eléa qui l’attendait déjà.

-Bonjour, déclara Hermione essoufflée. Je suis désolée, je suis en retard...
-Ce n’est pas grave, lui sourit Eléa en retour.

Hermione lui rendit son sourire et posa son sac sur la chaise la plus proche, hésitant à faire un pas en direction d’Eléa. Cette dernière sembla percevoir sa confusion et vint à sa rencontre, la prenant dans ses bras avant d’oser déposer un baiser sur sa tête. Hermione ne la repoussa pas mais elle sentit son cœur se serrer et s’emballer alors qu’elle mit tout de même ses bras autour de sa taille. Elle prit soin de ne pas lui montrer son trouble et elle prirent finalement place autour de la vieille table en bois. Il fallait qu’elle lui parle de ses parents, si elle ne le faisait pas aujourd’hui, elle n’aurait pas le courage de le faire plus tard. Il fallait qu’elle sache et qu’en retour, elle lui raconte sa vie, celle d’avant, celle d’aujourd’hui, cette vie dont elle se sentait dépossédée.

-Je l’ai enfin dit à Harry, commença Hermione rompant le silence. Ce n’était pas le thème qu’elle s’était promise d’aborder mais c’était déjà un début.
-Ah ? répondit Eléa levant la tête. Comment a-t-il réagi ?
-Mal... Et les circonstances n’étaient pas les meilleures..., répondit Hermione en fronçant les sourcils. On s’était disputés et je lui ai lâché ça au milieu d’autres tensions...
-Pourquoi vous êtes-vous disputés ? demanda Eléa, curieuse.
Pour toute réponse, Hermione haussa les épaules.
-Peu importe, vieilles querelles et jalousies ancestrales..., marmonna-t-elle. Je crois qu’il s’est vraiment pris une grande claque. Il m’a dit que ce n’était pas vrai, que je lui mentais, que ce n’était pas possible... Et puis, je pense qu’il s’est rendu compte que je ne pouvais pas lui mentir sur quelque chose d’aussi important, mais il a continué de s’énerver, me reprochant de ne pas lui avoir dit avant... Et il n’a pas tort sur ce point... Il était très en colère, mais il a fini par s’excuser et je crois qu’on s’est en quelque sorte réconciliés... Nos relations sont étranges depuis, il est distant et évite de croiser mon regard, je le vois bien… Il n’y a de toute façon pas que cette histoire de fraternité... Et il a réalisé qu’il ne connaissait pas du tout ses parents, et c’est ça qui lui a fait le plus mal je crois. Il n’aura jamais la chance de les connaître et leur parler, contrairement à moi..., termina Hermione d’un air navré.
-Il pourrait venir me voir un jour avec toi, je pourrais lui expliquer certaines choses s’il le souhaite, tenta Eléa et Hermione leva un sourcil interrogateur, la surprise se lisant dans ses yeux.
-Il ne faut pas y compter, il ne voudra jamais ! s’exclama Hermione prête à rire mais elle se retint. Et je ne lui ferais jamais courir ce risque non plus...
-Tu n’as pas confiance en moi ? demanda Eléa légèrement déstabilisée.
-Tu es avec les Mangemorts, et Voldemort ! s’exclama une nouvelle fois Hermione, d’une manière plus véhémente. Harry Potter n’est pas un nom qui revient souvent ?! Il n’est pas écrit en gros sur le tableau noir ?! ironisa Hermione.
Elle s’en voulut de lui répondre sur ce ton en même temps que les mots sortaient de sa bouche mais il ne fallait tout de même pas qu’Eléa s’attende à ce qu’elle lui fasse une quelconque faveur en acquiesçant sur ses choix qu’elle ne comprenait pas.
Eléa ne répondit pas et réalisa pour la première fois depuis sa sortie le nouvel enjeu de la guerre et sa position stratégique. Et si finalement Voldemort avait gagné… S’il était sur le point d’obtenir ce à quoi il avait pris tant soin d’années en années à construire pierre par pierre…
-Tu ferais mieux de t’éloigner de moi toi aussi alors Hermione..., déclara sombrement Eléa.
Hermione sursauta légèrement en entendant ces mots, surprise et choquée qu’Eléa puisse proposer quelque chose d’aussi extrême qui mettrait fin à leurs rencontres et à la relation qu’elles essayaient d’établir.
-Quoi ? Pourquoi ?
-Je pourrais très facilement te ramener auprès de Voldemort, puis il ferait chanter ton frère qui ne perdrait pas une seconde pour venir te chercher...
-Mais tu ne le feras pas...
-Je pourrais le faire contre ma volonté…
Et Hermione réalisa à son tour le danger qu’elle leur faisait courir à elle et Harry en rencontrant Eléa dans un endroit aussi isolé. Elle se félicita d’avoir pour une fois cédé à Draco qui savait où elle était et qui n’était pas loin en cas de problème.
-Et s’il te demandait de le faire, de ta propre volonté, qu’est-ce que tu ferais ? poursuivit Hermione.
-Il ne me le demandera pas, répondit fermement et sans hésiter Eléa. Il connaît déjà la réponse.

Hermione acquiesça et le silence retomba un instant.
-J’ai eu une enfance heureuse tu sais, déclara Hermione soudainement, se forçant à aborder le sujet qui lui tenait le plus à cœur. Même si mes parents étaient des Moldus, je tiens à te rassurer, je n’ai manqué de rien.
Eléa perçut clairement de l’amertume dans la voix d’Hermione et elle acquiesça.
-Je suis contente alors. Que tu aies été heureuse est le plus important..., déclara-t-elle tristement se retenant de faire une remarque désagréable sur les Moldus et leur manière de vivre. Parle-moi de ton enfance, comment t’es-tu aperçue que tu étais une sorcière ?
-Très tôt en fait, mes parents n’ont jamais essayé de me le cacher, mais ils m’ont expliqué que je ne devais pas faire certaines choses en public... Je n’ai cependant pas pu me retenir en primaire quand cet abruti de Mark Smith m’a dit que j’avais des dents de castor..., sourit-elle.
-Qu’est-ce que tu as fait ? demanda Eléa esquissant un sourire.
-Je lui ai fait agrandir ses oreilles... Je ne le voulais pas, mais j’ai dû le penser trop fort je crois ! se mit à rire Hermione, imitée par Eléa. Quand j’ai appris que j’étais admise à Poudlard, reprit Hermione, c’était le plus beau jour de ma vie, mais le plus terrifiant aussi. Je savais que j’aurais un retard énorme en étant fille de Moldus, alors j’ai lu tous les livres que j’ai pu trouver sur le monde des Sorciers pendant les grandes vacances !

Eléa se forçait à sourire, mais elle bouillonnait et fulminait intérieurement contre son père. Hermione redevint sérieuse et ouvrit son sac, en sortant une petite photo qu’elle posa sur la table, devant Eléa.
-Ce sont tes parents ?
-Etait... Ils sont morts, déclara sans ciller Hermione et Eléa parut choquée par la révélation.
-Je... je suis désolée, je l’ignorais, bafouilla-t-elle un peu gênée. Ca fait longtemps ?
-Non, cet hiver. Ils fêtaient le Nouvel An dans un restaurant. A Londres. Le restaurant a explosé. C’était un attentat, déclara Hermione regardant Eléa dans les yeux.

Eléa rassembla et enregistra les informations et fut bientôt incapable de respirer, fixant la photo et sentant son regard se brouiller. Elle ne pourrait jamais lever les yeux pour la regarder, c’était impossible, elle ne se sentait pas capable de la regarder en face.
-Est-ce que tu étais dans ce restaurant cette nuit-là, Eléa ? demanda Hermione en retenant son souffle.

Les rôles s’étaient soudainement inversés, Hermione semblant être le parent qui interroge son enfant en faute, pris sur le fait.
Eléa acquiesça lentement, fixant toujours la photo comme hypnotisée et Hermione s’efforça de respirer et retenir ses larmes et sa colère.
-Mais je n’ai tué personne ce soir-là !! s’exclama finalement Eléa avant de froncer les sourcils. A part peut-être le type à l’entrée qui ne voulait pas nous laisser entrer… J’étais venue pour m’amuser et j’ai un peu trop bu de champagne, tout me semble si loin…
-Qui a tué mes parents ? insista Hermione.
-Je ne sais pas, je ne me souviens pas…
-Fais un effort je t’en prie ! Regarde bien la photo. Je dois savoir…

Eléa respira bien à fond et se concentra sur la photo. Elle avait été tellement saoul ce soir là, elle avait vraiment trop bu mais les visages lui paraissaient familiers. Elle reçut finalement de plein fouet le flash révélateur, et Hermione eut un léger mouvement de recul quand elle vit son regard d’habitude si bleu passer au noir en une fraction de seconde avant de reprendre sa couleur naturelle.
-Ils étaient assis à la table juste à côté de la mienne… C’est Bellatrix Lestrange qui leur a jeté le sort fatal, déclara sombrement Eléa.
-Quoi ? Bellatrix Lestrange ? Encore ?! C’est pas vrai…, se mit à pleurer Hermione tout de même soulagée que ce ne soit pas Eléa, ou même Lucius Malfoy.
-Comment ça encore ? demanda Eléa dont les yeux s’étaient assombris en même temps qu’elle retrouvait tous ses moyens.
-C’est elle aussi qui a tué Sirius… Sirius, et maintenant mes parents, continua de pleurer Hermione doucement. Sirius Black, clarifia-t-elle inutilement, c’était le parrain d’Harry…
-QUOI ?! Ce fut au tour d’Eléa de recevoir un électrochoc en apprenant cette nouvelle.
Son regard devint à nouveau noir et elle se mit à trembler de tout son corps alors qu’Hermione devinait qu’elle était en proie à une lutte intérieure pour se maîtriser et se calmer. La Cabane Hurlante, peu stable depuis de nombreuses années, se mit à trembler et tanguer encore plus qu’à l’accoutumée et des fissures s’ajoutèrent à celles déjà existantes sur les murs. De la poussière tomba du plafond et Hermione sursauta quand la chaise en face d’elle se brisa jusqu’à ce qu’il n’en résulte plus que du petit bois bon pour allumer un feu dans la cheminée. Elle regarda Eléa d’un air surpris, mesurant toute la puissance que sa mère détenait.
-Tu le connaissais bien ? se risqua-t-elle à lui demander bien que la réponse était évidente.
-On peut dire ça, oui, nous étions très proches…, souffla-t-elle en se maîtrisant. Dis-moi ce qui s’est passé.

Hermione lui raconta tout, finissant par la triste disparition de Sirius au Ministère de la Magie, dans le Département des Mystères. Elles restèrent un moment silencieuses après ces confidences, Hermione pleurant en silence et Eléa n’en étant pas loin si la colère n’avait pas pris le dessus.
-Tu comprendras que la réponse est définitivement non alors…, déclara finalement Hermione.
-A quel sujet ? demanda Eléa légèrement dubitative.
-Harry ne voudra jamais te rencontrer, répéta-t-elle.
Eléa baissa la tête et ne répondit pas.
-Je vais y aller, poursuivit Hermione en se levant.
-Je vais te raccompagner…, déclara Eléa en se levant à son tour.
-Non, ça va aller. Mon copain m’attend à l’entrée du village, ça ira…
-Je suis désolée, Hermione…, s’excusa sincèrement Eléa.
-Ce qui est fait est fait, c’est toi-même qui l’a dit. Tout reste à faire cependant… A toi de décider maintenant, déclara Hermione enfilant sa cape et prenant son sac.

La jeune sorcière hésita un instant et fouilla finalement dans son sac tout en revenant vers Eléa avant de lui tendre un paquet de lettres. Eléa prit le paquet relié par un cordon rouge et lui jeta un regard interrogateur.
-Ce sont des lettres que j’ai écrites à ma mère depuis qu’elle est morte. J’ai pensé que tu aimerais les lire… Elles te permettront de mieux me connaître, peut-être…, expliqua d’un air timide et toujours bouleversé Hermione.
-Merci, souffla Eléa regardant le paquet lié comme s’il s’agissait d’un précieux trésor. Ca me touche beaucoup…
-Ca ne veut pas dire que je te fais confiance, j’ai fait un pas, c’est tout. A toi d’en faire un…

Eléa acquiesça et fit un pas. Même si ce n’était pas celui qu’attendait Hermione et elle le savait, elle la prit dans ses bras et elle sentit Hermione étouffer un autre sanglot alors que cette dernière lui murmura :
-Je suis tellement soulagée que ce ne soit pas toi…

Eléa la serra plus fort, laissant enfin couler ses larmes et toute la détresse qui l’avait envahie en apprenant les faits tragiques dont venait de lui faire part Hermione. Elle se rendit compte à quel point ça devait être difficile pour sa fille de faire face à tous ces bouleversements dans sa vie. Elle n’avait pas dix sept ans et la vie n’avait pas été tendre avec elle et elle ne put s’empêcher de s’en vouloir. La vie ne l’avait pas épargnée elle non plus et elle avait, elle aussi, dû faire face aux injustices de l’existence dès son plus jeune âge. Mais elle s’était promise qu’elle ne ferait pas vivre ça à sa fille, elle s’était promise de ne pas reproduire le même schéma, et lui offrir une vie meilleure, heureuse et insouciante. C’était son but quand elle s’était enfuie alors enceinte de cinq mois… Mais elle avait échoué, lamentablement, et Hermione devait payer à présent les erreurs de son passé et elle ne pouvait pas le supporter. Elle lui avait dit qu’elle avait été heureuse pourtant, et elle la croyait, elle était équilibrée et forte malgré les circonstances. Est-ce qu’elle continuait de commettre des erreurs ? Si elle n’était pas sortie d’Azkaban et n’avait pas essayé de la retrouver, Hermione n’aurait probablement jamais rien su et aurait continué à vivre sa vie de fille de Moldus. Si elle n’avait pas rejoint les Mangemorts, ses parents adoptifs seraient peut-être certainement toujours en vie. Pour la première fois de sa vie, elle se mit à regretter la mort de Moldus… Cette réalisation était un choc pour elle et elle se demanda à nouveau si elle n’était pas encore et toujours en train de commettre des erreurs ? Etait-elle à sa place ? Faisait-elle les bons choix ? Elle avait l’impression d’avoir fait un retour de quinze ans dans le passé. Le visage de Sirius lui apparut et ses pleurs ne firent que s’accentuer alors qu’Hermione avait resserré son étreinte comme pour l’apaiser.

Elles se séparèrent enfin et se dirent au revoir tout en séchant respectivement leurs larmes. Eléa regarda Hermione quitter la Cabane Hurlante serrant les lettres contre son cœur.

***

Hermione retourna lentement en direction de Pré-au-Lard avant de subitement se mettre à courir pour rejoindre la butte où l’attendait Draco. Elle accéléra encore sa course quand elle le vit assis dans l’herbe et il se leva pour l’accueillir alors qu’elle lui sauta dans les bras, reprenant sa respiration.

-T’es folle d’avoir couru comme ça ! dit-il lui caressant le dos de ses deux mains. Comment ça s’est passé ? demanda-t-il quand elle fut capable de respirer à nouveau normalement.
-Bien, je crois… En fait, je… j’ai appris une bonne nouvelle si on peut considérer ça comme une bonne nouvelle…, hésita Hermione, toujours un peu confuse.
-Ah oui ? Laquelle ? demanda-t-il curieux. Après avoir récolté Potter en frangin, tu as appris aujourd’hui que Weasley était ton cousin ?? railla-t-il plutôt fier de sa répartie en se mettant à rire bêtement.
-Non, déclara platement Hermione lui jetant un regard navré. J’ai appris que toi et moi étions également frère et sœur. Draco, ta mère n’est pas Narcissa, c’est Eléa…
Draco cessa d’un coup de rire et il blêmit, regardant Hermione avec des yeux ronds. Cette dernière ne put se retenir davantage et éclata de rire.
-Si tu voyais ta tête !! hoqueta-t-elle ayant mal au ventre.
-Ce n’est pas drôle, on ne plaisante pas avec ces choses-là ! déclara-t-il sur un ton outré.
-J’ t’en prie ! Ca t’apprendra à dire des âneries ! Tu vois ce que c’est maintenant, hein ?! Tu es pris à ton propre jeu !

Elle se tordit à nouveau en deux de rire, prenant appui sur lui alors qu’elle n’arrivait pas à s’arrêter et se calmer. Elle relâchait de toute évidence la pression.
-C’est bon, t’as fini ? s’impatienta Draco, visiblement vexé.

Elle échoua par deux fois dans ses tentatives pour se calmer alors que Draco s’était rassis sur la butte, passablement agacé, attendant que sa crise de fou rire passe. Elle s’était assise à côté de lui, s’efforçant de respirer profondément alors qu’un hoquet semblait décider à ne pas la laisser tranquille. Elle avait la main devant sa bouche, luttant contre les soubresauts convulsifs qui commençaient à l’énerver. Draco lui jeta un regard navré et blasé avant de lui tendre une petite bouteille d’eau d’un air désabusé.
-Merci-hips ! hoqueta-t-elle à nouveau d’un air amusé qui ne semblait pas faire rire Draco.

Elle but de longues gorgées d’eau et réussit enfin au bout de quelques minutes à se calmer totalement.
-C’était bien plus grave tu sais…, dit-elle enfin après un long silence.
Il se tourna vers elle et l’encouragea à poursuivre voyant son air sérieux.
-Mes parents sont morts dans un attentat la nuit de la Saint Sylvestre, Draco… Un attentat commandité par Voldemort et exécuté par les Mangemorts…, expliqua Hermione guettant les réactions de Draco qui baissa la tête, attendant et appréhendant la suite. J’avais peur que ce soit Eléa qui ait tué mes parents, poursuivit-elle. Je lui ai demandé, elle m’a dit que non… C’est une bonne nouvelle dans le sens où le soulagement d’apprendre que ma mère biologique n’avait pas tué mes parents adoptifs a été libérateur…

Draco releva la tête et la regarda l’air inquiet, et Hermione, comprenant sa crainte, le rassura.
-Ce n’est pas ton père non plus, Draco…
Il acquiesça et déclara sincèrement :
-Je suis désolé…
-Tout le monde est désolé ! C’est gentil, oui, mais ça ne fera pas revenir mes parents…, déclara-t-elle tristement avant d’ajouter en soupirant : allez viens, on rentre…

Il ne trouva pas nécessaire de lui demander qui avait tué ses parents, il ne voulait pas discuter de ça avec elle. Il lui cachait lui-même des choses et ça le tuait de devoir lui mentir par omission. Il se leva et lui tendit une main qu’elle saisit pour se relever, et ils prirent lentement la direction du village en silence.
-Qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ? lui demanda-t-elle prenant un ton plus léger. Tu as profité de la cape j’espère !
Il eut un petit sourire en coin et sortit de son sac un gros paquet de friandises venant de chez Honeydukes. Hermione écarquilla les yeux.
-Je le crois pas ! Tu les as volés ??!
-Non, je les ai achetés, et un élève de Poudlard, habillé en tenue de Serpentard, ça n’a absolument pas éveillé les soupçons ! railla-t-il levant les yeux au ciel.
-Draco ! râla Hermione d’un air choqué.
-Ils ont une remise au sous-sol très intéressante…
-Draco !!
-Quoi ? Tu n’en veux pas ? Tant pis pour toi…
-Tu as pris des Chocogrenouilles ? Peut-être pas remarque, tu n’aimes pas le chocolat c’est vrai… J’adore les Chocogrenouilles…, geignit Hermione.
-Tu veux parler de ça ? demanda Draco avec un sourire en coin en sortant un Chocogrenouille du sac.
-Tu y as pensé ! s’exclama Hermione avalant la friandise en une bouchée.
-Après t’avoir vu dévorer le dragon en chocolat que j’avais eu à Pâques, je ne pouvais pas passer à côté !
-T’es un amour !
-J’espère bien ! Avec tous les risques que j’ai pris ! se mit-il à rire.
-Il était très bon ce dragon en chocolat au fait, avoua Hermione.
-Il pouvait ! Vu le prix que ma mère a dû y mettre ! « Il vient d’un des meilleurs chocolatiers de Londres ! » s’amusa-t-il à imiter sa mère.

Hermione éclata de rire et ils mirent la cape d’invisibilité sur eux alors qu’ils rejoignirent le cœur du village dans les bras l’un de l’autre.

***

Poudlard, mai 1978

Eléa sortit de sa douche enroulée dans sa serviette en chantonnant.
« Tu as passé une bonne soirée ? » la surprit Lily, alors qu’Eléa fit un bond de trente centimètres.
« T’es dingue ? Heureusement, je ne suis pas cardiaque ! »
Lily rit de bon cœur, pendant qu’Eléa s’habillait.
« Alors ? Raconte-moi, tu étais où ? »
« Je suis juste allée me promener Lily », mentit-elle.
« Eléa, me prends pas pour une demeurée, à une heure tu n’étais pas encore couchée, tu chantes sous ta douche et tu arbores le sourire « spécial lendemain ». Avec qui tu étais ? »
« Espèce d’espionne », dit-elle en plissant les yeux, « bon, j’avoue… j’étais avec Peter, je suis folle de lui. »
« Eléa…. » Elle rit à nouveau. « T’es méchante. »
« Non, je te jure, ce type est un Dieu… »
« Sois sérieuse. Je sais que ce n’était pas Sirius, donc je suppose que c’était Lucius… »
« En effet. » Elle s’assit à côté de la préfète en soupirant.
« Il va rompre avec Narcissa ? »
« Oh non, je ne crois pas », répondit-elle amèrement.
« Mais… c’était juste une nuit comme ça, ou autre chose ? »
« Je ne sais pas Lily, c’est tellement compliqué. Il veut me revoir… »
« Et toi ? C’est vraiment ce que tu veux ? Rester sa maîtresse ? »
« Je n’en sais rien. D’un côté je sais que je ne pourrais pas être autre chose… Je sais aussi que je l’aimerai toujours, mais… »
« Mais tu ne vas pas gâcher ta vie Eléa ! Tu es belle, douée, tu vas rencontrer d’autres hommes, il y a Sirius aussi. »
« Sirius. Je ne sais même pas si il me reste une chance avec lui. »
« Tu ne dois pas abandonner Eléa. »
« Je ne veux pas me faire de faux espoirs, j’ai assez souffert comme ça ! »
« Je comprends, mais je ne sais pas si revoir Lucius est une bonne idée. »
« Je sais », dit-elle sombrement. « Promets-moi de ne rien dire aux garçons, même à James. S’il te plaît. »
« Promis, mais fais attention ok ? »
« Oui, ne t’inquiète pas. »


***

Little Hangleton, samedi 17 mai 1997

Elle s’arrêta un moment aux grilles du Manoir. Elle était en proie à une rage intérieure qui lui donnait l’impression de bouillir, elle tremblait de tout son corps. Elle ne savait même pas pourquoi elle était revenue à Little Hangleton alors qu’elle n’avait qu’une envie, tuer Bellatrix et tuer Lucius pour ses mensonges.
Il avait « omis » de lui dire qui avait tué Sirius car il savait très bien quelle serait sa réaction. Son estomac était complètement retourné et elle dut courir vers le premier buisson pour vomir. Elle reprit ses esprits et se retrouva quelques secondes plus tard dans le corridor qui menait à sa chambre, elle marchait d’un pas déterminé qui trahissait sa colère. Elle ouvrit la porte en grand et se dirigea avec hâte vers la salle de bain, elle avait besoin de se rafraîchir. Lucius, allongé sur le lit en train de lire un vieil ouvrage, se leva d’un bond et la rejoignit, étonné qu’elle ne lui ait pas accordé un regard.
-Bonsoir, dit-il d’un ton charmeur.
Eléa ne répondit pas et continua de se brosser énergiquement les dents.
-Comment s’est passé ton rendez-vous ?
Elle l’ignora et elle sentit qu’il commençait à s’énerver.
-Eléa, dit-il sèchement.
Elle lui adressa un regard noir et sortit de la salle de bain en vitesse, mais il lui saisit le bras au passage.
-Je t’interdis de me toucher ! cracha-t-elle, avant de lui faire lâcher prise.
-Je peux savoir ce qu’elle t’a dit qui te mette dans un tel état, soupira-t-il alors qu’elle cherchait un pull dans l’armoire.
-Elle m’a dit ce que tu aurais dû me dire. Elle se retourna vers lui, le regard sombre. N’aurais-tu pas omis de me dire quelque chose Lucius ?
Il resta de marbre, un tic nerveux agitant sa mâchoire, ses yeux d’acier la transperçaient à la recherche d’un indice.
-Je déteste que tu me mentes Lucius ! cria-t-elle laissant exploser sa colère.
-Baisse d’un ton, tu vas réveiller le manoir, ordonna-t-il les dents serrées.
-J’en ai rien à foutre de réveiller le manoir, que crois-tu sauver ? Ta foutue réputation ? Elle est déjà au placard depuis longtemps !! Un jour, tu m’as dit que tu ne supportais pas que je te mente, c’est la même chose pour moi, je ne l’accepte pas !
-Insonnorium, souffla-t-il accompagné d’un geste rapide de sa baguette. Maintenant Eléa, reprit-il plus menaçant que jamais, tu vas me dire de quoi tu parles, j’en ai assez de ce petit jeu stupide.
-Moi aussi j’en ai assez ! hurla-t-elle.
Ils se toisèrent quelques secondes tels deux animaux prêts à se battre. Eléa, toujours tremblante de colère, finit par rompre le silence pesant.
-Sirius… Lucius leva un sourcil interrogateur. Tu ne m’as pas dit qu’il avait été assassiné.
-Oh… Il avait légèrement pâli et semblait chercher une réponse adéquate. C’est donc ça, reprit-il. Lorsque j’ai entrepris de combler ces seize ans en te racontant ce qui s’est passé, je n’ai pas voulu te le dire, tu étais trop fragile…
-Cesse de me considérer comme une enfant ! le coupa-t-elle. Tu ne m’as rien dit pour la simple raison que tu savais quelle serait ma réaction ! Elle pointait vers lui un doigt accusateur. Tu savais que je voudrais venger sa mort et tu savais que cela mettrait en jeu ma position dans les Mangemorts !
Elle sortit sa baguette, se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit et qui fut violemment refermée par Lucius. Il la retourna et la plaqua douloureusement dos à la porte.
-Reste ici ! ordonna-t-il.
-Laisse-moi passer, articula-t-elle.
Il ne bougea pas d’un pouce. Elle essaya de se dégager mais il fit en sorte de maintenir sa pression sur elle pour qu’elle ne lui échappe pas, il n’avait jamais utilisé autant de force sur elle, il était furieux et se contenait tant bien que mal.
-Ne m’oblige pas à utiliser la force, dit-elle au bord des larmes.
-Comme si tu le pouvais, murmura-t-il longeant sa main contre son bras et se saisissant de sa baguette.
Elle fondit en larmes et se mit à tambouriner de ses poings contre sa poitrine, en utilisant toute sa force « humaine ».
-Je te hais, pourquoi tu m’as menti, pourquoi tu ne m’as rien dit ! pleura-t-elle.
-Eléa, chérie…

Il voulut la prendre dans ses bras mais elle se débattit si fort qu’il en perdit l’équilibre. Elle en profita pour se diriger à nouveau vers la porte en murmurant : « je vais la tuer ». Il fut très rapide, il saisit son bras et la jeta littéralement sur le lit.
-Si tu ne veux plus que je te traite en enfant, arrête de te comporter comme tel ! hurla-t-il. Qu’est-ce que tu crois pouvoir faire, Eléa ? Tuer Bellatrix ?! Ca n’arrangera rien, au contraire, et tu le sais !
-Ne me parle pas comme ça ! Je ne suis pas à tes ordres, je ne suis pas ta femme !
-Tu ne l’es pas en effet, mais tu as toujours été à mes ordres et tu le sais très bien.
Elle s’était remise debout et il s’avançait vers elle.
-Tu n’as jamais pu aller contre ma volonté…
Il la saisit par le menton, d’une main forte et la fit reculer, descendant sa main sur son cou, la serrant douloureusement.
-Laisse-moi… Elle baissa les yeux dont s’échappèrent à nouveau des larmes.
-Tu n’as jamais pu te battre contre moi, je suis ta faiblesse Eléa…
-LAISSE-MOI !
Elle le frappa au visage, il riposta violemment, la faisant tomber à terre.
-Tu perds la tête ! hurla-t-il, pense à ta fille, tu veux faire d’elle une orpheline ?

Elle était toujours à terre, secouée de sanglots. Jamais il n’avait levé la main sur elle, jamais. Ils avaient déjà eu de violentes disputes par le passé, elle l’avait déjà frappé, mais il n’avait jamais rendu la pareille. Plus que le mal physique, c’est le geste qui la faisait souffrir, le fait que peut-être il ne la respectait plus, qu’il ne l’aimait plus autant qu’avant. Elle leva la tête vers lui. Il s’était assis sur le lit, la tête dans ses mains, reprenant son calme.
-Personne ne m’a fait autant de mal que toi, souffla-t-elle.
A ces mots, il la regarda durement.
-Je t’ai tout donné, continua-t-elle. Je me suis livrée à toi, je t’ai suivi, je me suis engagée, j’ai supporté de n’être que ta maîtresse, je t’ai aimé comme jamais je n’ai aimé et tu m’as fait souffrir à en mourir. Si tu m’aimes réellement, tu me dois la vérité…
-Ne me dis pas que tu doutes de mon amour…
-Si…, dit-elle à voix basse, détournant son regard de ses yeux glacials. Tu es ma faiblesse, apparemment je ne suis plus la tienne, dit-elle à voix basse. Dans le temps, tu n’aurais jamais protégé Bella, jamais tu ne m’aurais caché des choses, jamais tu ne m’aurais frappé, souffla-t-elle.
-Les temps ont changé Eléa, dit-il fermement en se levant, je ne suis plus le même… et j’ai agi pour le mieux. Je ne peux pas te laisser tuer cette idiote, je ne peux pas te laisser ruiner nos plans et ta vie.
Il se leva et lui caressa doucement la joue, l’aidant à se relever.
-Ma vie est déjà ruinée depuis longtemps, Lucius… De quelle vie veux-tu parler ? Je n’ai pas de vie, je n’en ai plus, tout ce qui me reste, c’est Hermione.
Il leva un sourcil interrogateur et elle leva les yeux au ciel en se dirigeant lentement vers la fenêtre, ne voulant pas lui donner ce soir la satisfaction qu’il attendait, même si elle savait au plus profond d’elle-même qu’il avait déjà gagné ce bras de fer, comme d’habitude.
-Si tu attends que je te dise qu’il ne me reste plus que toi également, tu peux toujours rêver… Je ne t’ai jamais eu vraiment, Lucius…
Le temps s’était couvert, à présent on ne distinguait plus la lune sous les nuages épais. Un silence lourd pesait dans la pièce, elle vit le reflet de Lucius dans la vitre qui la dévisageait.
-La nuit où j’ai été enfermée…, reprit-elle hésitante. J’allais te quitter. J’avais pris toutes mes affaires, je suis retournée là-bas pour récupérer quelques effets et ils m’ont coincé.
-Tu allais me quitter ? répéta-t-il incrédule, mais pourquoi ? Tu étais en sécurité, j’aurais pris soin de toi….
-Comment ? Elle eut un petit rire ironique. Tu venais de te marier, tu allais avoir un fils, dit-elle, amère. Je ne voulais pas risquer la vie de ma fille.
-En effet, tu as réussi ton coup…, siffla-t-il.
-J’avais raté la moitié de ma vie, j’ai laissé passer la seule chance de fonder une famille « normale », s’énerva-t-elle. J’ai tenté le tout pour le tout.
-Ne me dis pas que tu pensais fonder une famille avec ce traître !
-Je t’interdis de parler de lui comme ça !
-Evidemment… Il leva les yeux au ciel. Ce cher Sirius Black, ne me dis pas que tu repenses encore à votre amourette ?
-Amourette ? Elle se retourna brusquement. Une amourette, c’est ce que tu penses ?
-Ce n’était pas ça ? Un joyeux mélange de faux sentiments et de parties de jambes en l’air ? cracha-t-il.
-Tu te trompes… Si tu savais… Elle eut un petit rire ironique.
-SI JE SAVAIS QUOI ?
Elle avança vers lui. Ses yeux la foudroyaient, Sirius avait toujours été un sujet délicat.
-Il allait me demander en mariage, dit-elle durement, mais bien sûr il a fallu que tu sortes cette connerie au lac et tout était fichu.
-Serait-ce des regrets que je perçois ?
-Oui. Franchement Lucius, je me suis souvent posée la question.
Il s’avança à son tour, ses yeux plantés dans les siens.
-Vraiment ? Pourquoi n’as-tu pas essayé de le récupérer alors ? s’emporta-t-il.
Eléa se troubla et repensa au jour où elle avait pratiquement supplié Sirius de recommencer à zéro et ses yeux se remplirent de larmes. Il l’observa et comprit aussitôt.
-Je vois… Et c’est toi qui doutes de mon amour ? Pourtant tu ne m’as rien dit à ce sujet…
-Que voulais-tu que je te dise ? De toute façon notre relation s’est terminée ce jour là, par TA faute, et tu en étais conscient, ne le nie pas ! Tu n’avais pas le droit de faire ça Lucius, tu m’as enlevé la seule chose qui aurait pu me rendre heureuse !
-Tu aurais été heureuse avec lui ? Vraiment ? Tu aurais fait une magnifique épouse, rangée, dans l’Ordre du Phénix avec Potter et sa bande ? Il rit avec éclat. Tu crois que j’ai été heureux moi, Eléa ? Je n’ai jamais aimé Narcissa. Je n’ai jamais cessé de penser à toi, à ce que tu étais devenue, si tu étais toujours vivante… Tu as hanté mes nuits et habité mes jours. Il n’y a pas eu une seule journée sans que je ne pense à toi ! Aurais-tu été vraiment heureuse avec lui ? Sans passion, sans… moi ?
Elle se contenta de le regarder, les yeux toujours embués. Sa colère était tombée. Crier, pleurer, frapper lui avait fait du bien, elle se sentait fatiguée, exténuée, vidée. Reparler du passé lui faisait mal, révéler les choses cachées n’était pas évident, mais elle en avait besoin. Leur relation était beaucoup trop tendue en ce moment et ces seize année de séparation n’avaient pas arrangé les vieilles rancœurs. Ses paroles étaient pourtant touchantes, rassurantes, presque réconfortantes.
-Tu ne me réponds pas, Eléa ?
Il s’approcha doucement d’elle, lui caressant le visage, puis il la saisit brusquement par les cheveux, arrachant à Eléa un cri de surprise, et il lui murmura :
-Je suis le seul à pouvoir te satisfaire, tu l’as dit toi-même…
Il força l’entrée de ses lèvres et l’embrassa profondément. Il avait raison. Il était le seul à la connaître aussi bien, le seul à connaître ses désirs et à les satisfaire instinctivement. Elle savait qu’elle n’aurait pas pu être complètement épanouie avec Sirius, mais elle aurait pu faire semblant…

Elle ne pouvait pas se battre contre lui, elle ne pouvait pas user de ses pouvoirs pour lui faire mal, elle était faible. Il avait eu le dernier mot, comme toujours, il avait gagné. Contre lui elle ne pouvait rien, il en était ainsi depuis le jour où elle avait croisé son regard à Poudlard.

Elle s’écarta doucement de son étreinte brutale. Une larme roula sur sa joue pâle, Lucius l’effaça du revers de sa main qu’elle saisit pour la garder dans la sienne.
-Ce n’est pas tout… A la Saint-Sylvestre, tu te rappelles la femme que Bellatrix a torturé au début du massacre ?
-Oui…, dit-il hésitant, vaguement… Tu sais, on avait déjà bien arrosé la soirée ici….
-C’était la mère adoptive d’Hermione. Nous avons tué ses parents.
-Ce n’était que des Moldus, amour, la rassura-t-il en fronçant les sourcils.
-Ils ont élevé ma fille, Lucius, et ils ont fait du bon boulot ! Nous les avons assassinés !
-Tu n’as rien fait, tu n’as tué que le majordome ce soir là…
-C’est pareil, j’étais là et je m’en suis amusée, dit-elle tristement.
-Tu ne peux pas t’en vouloir pour ça, tu ne pouvais pas savoir…, dit-il agacé.

Il caressa son visage et lui sourit faiblement. Il s’allongea sur le lit et elle le suivit alors qu’il avait saisi sa main dans la sienne. Elle posa sa tête contre sa poitrine et écouta les battements réguliers de son cœur, c’était dans ses moments-là, uniquement, qu’elle se sentait en sécurité. Dans ces moments, elle ne doutait pas et savourait sa présence et sa chaleur. Il l’entoura de ses bras et lui caressa doucement les cheveux.
-Je ne veux plus que tu me fasses mal…, murmura-t-elle.
-Je ne veux pas que tu doutes de mon amour…

***

Poudlard, mai 1978

Quelques jours s’étaient passés depuis la rencontre qu’elle avait eue avec Lucius dans la Tour d’Astronomie. Ils s’étaient croisés lors de certains cours, dans les couloirs, mais n’avaient pas eu l’occasion de se retrouver seuls. Elle aimait cela dans un certain sens, leurs retrouvailles n’en seraient que plus passionnées. Il l’observait, souvent elle pouvait sentir son regard sur elle, la déshabiller, la détailler. Elle n’hésitait pas à l’allumer d’un regard, ils se connaissaient bien et savaient comment interpréter leurs expressions. Il attisait sa jalousie aussi, mais il ne s’y risquait pas trop, il ne voulait pas jouer avec le feu.

Elle se rendait à son cours de Défense contre les Forces du Mal lorsqu’elle sentit un bras la retenir et la diriger vers un autre couloir. Lucius l’embrassa passionnément et la serra contre lui, l’embrassant dans le cou, la mordillant. Elle s’enivrait de son parfum tout en parcourant son dos de ses mains, puis elle les plongea dans ses cheveux soyeux. Elle gémit lorsqu’il lui caressa les seins.
« Eléa ! » interpella la voix de Lily.
Ils se séparèrent à contrecœur alors que celle-ci les retrouva et adressa un sourire forcé à Lucius.
« Eléa, on va être en retard, viens. »
« Elle a raison, je dois y aller. »
« Je dois y aller aussi, amour. »
Il l’embrassa tendrement avant de se diriger vers un autre couloir.

Lily la frappa du revers de la main.
« Tu es complètement inconsciente ou quoi ? » s’énerva-t-elle.
« Non, pourquoi tu dis ça ? »
« On va en cours de Défense contre les Forces du Mal ! »
« Et alors ? » répondit-elle ne comprenant pas visiblement l’hystérie de Lily.
« Avec les Gryffondors ! » ajouta Lily.
Eléa resta silencieuse. « Je ne vois toujours pas le problème… »
« Avec Rémus, idiote ! » dit-elle exaspérée.
Eléa écarquilla les yeux et se rendit compte qu’en effet il y avait un problème.
« J’y vais pas », paniqua-t-elle, marchant en reculant vers sa Maison. « Dis n’importe quoi, que je suis malade, que je me suis cassée une jambe, je vais prendre une douche ! »
« Trop tard », murmura Lily.
« Quoi ? » Elle se retourna et vit les garçons avancer vers elle. « Et merde ! » chuchota-t-elle.
« Ça va ? Tu fais une drôle de tête ! » demanda Peter.
« Oui, oui, ça va », répondit-elle faiblement alors que Rémus arrivait à son niveau et marqua un temps d’arrêt.
Il la regarda dans les yeux et la dévisagea, sans pour autant laisser paraître son étonnement, puis entra dans la salle de cours.

Le cours s’acheva enfin, au grand soulagement de la plupart des élèves qui étaient passionnés par la rétrospective de tous les sorts de défense qu’ils connaissaient. Ils se pressèrent vers la sortie, impatients de sortir dans le parc, prendre l’air et se détendre.
Rémus arriva derrière Eléa et lui murmura doucement qu’il souhaitait lui parler, comme elle pouvait s’en douter.
Ils se rendirent dans une salle de cours vide, elle appréhendait cette conversation, elle savait quelle serait sa réaction.
Ils s’assirent l’un en face de l’autre et elle attendit qu’il parle en premier.
« Depuis combien de temps t’es-tu remise avec lui ? »
« Samedi soir. »
« Je pensais que tu avais fait une croix sur lui. »
« Tu me connais Rémus. Sirius ne veut plus de moi, j’ai toujours des sentiments pour Lucius, il n’a pas eu grand chose à faire pour me récupérer », soupira-t-elle.
« Non, il s’est passé autre chose, je le sens. Il n’y a pas que ça, je me trompe ? »
Elle était incapable de lui mentir, il la connaissait mieux qu’elle ne le pensait.
« C’est vrai », reprit-elle faiblement. « Il sait tout Rémus », dit-elle, à peine audible.
« Tu es malade ? » s’emporta-t-il. « Tu lui as tout dit ? A Lucius Malfoy ? Tu es inconsciente ! »
« Ça va, j’ai tout prévu, tu me prends pour qui ? » s’indigna-t-elle.

Il la dévisagea et parut réfléchir un instant puis son visage s’éclaira. Il venait de se remémorer leur dernière discussion à la bibliothèque.
« Un pacte. Tu lui as fait signer un pacte de sang… »
« Oui. Il ne pourra jamais en parler, je lui ai jeté un sort. »
« Heureusement que je t’ai demandé si tu ne prévoyais rien d’idiot... »
« J’ai juste assuré mes arrières et à la base ce n’était pas vraiment pour lui, du moins il y avait une chance sur deux. »
« Je ne te suis pas. »
« Rémus », souffla-t-elle en se levant, « je n’ai pas très envie d’en parler. »
« Je crois que si », dit-il fermement.
Elle lui jeta une regard mauvais en se rasseyant.
« A la base, je voulais tout dire à Sirius. Je me renseignais juste sur les pactes, au cas où… Mais le jour même, Sirius m’a clairement fait comprendre que notre relation était terminée, alors je ne lui ai rien dit. »
« Et tu as préféré tout dire à Malfoy ! Tu aurais dû lui en parler, cela aurait peut-être arrangé les choses ! »
« Tu es assez bien placé pour savoir que ça n’aurait rien arrangé ! Je ne me suis pas dit en partant au lac, tiens je vais aller voir Lucius, puisque avec Sirius c’est fini ! »
« Je sais… Désolé. »
« C’est juste un concours de circonstances, j’ai décidé de lui dire, et c’est trop tard pour revenir en arrière. »
« Ton père le sait ? »
« Oh non, je tiens trop à ma vie », dit-elle avec un petit rire. « Je compte sur toi pour ne rien lui dire, ainsi qu’à Sirius. »
« Tu crois vraiment qu’il ne s’en rendra pas compte ? »
« Je l’espère… »
« Tu penses toujours le récupérer, n’est-ce pas ? »
« De l’espoir… si on veut, utopie serait plutôt le mot je crois ! »
Il ne répondit pas et se contenta de lui sourire.
« Bon », elle se leva d’un seul coup, « on va être en retard pour la photo. »
« Lily ne t’a pas dit ? C’est reporté à la semaine prochaine, le photographe est malade. »
« Ah d’accord. Bon je vais à la bibliothèque. »
« Sois prudente Eléa. »
« Ne t’inquiète pas, je ne pense pas que Mme Pince voudra m’attaquer. »
« Je voulais dire pour Lucius », clarifia Rémus en levant les yeux au ciel.
« Oh. Oui je le serai. »


***

Londres, Ministère de la Magie, samedi 24 mai 1997, 2h20

La nuit était douce, le vent était tombé et Londres, drapée de son manteau sombre, les aidait à dissimuler leurs pas en direction du Ministère de la Magie. Un week-end en pleine nuit faciliterait de toute évidence leur mission, mais ils savaient néanmoins que le temps leur était compté et que Lucius n’était plus le bienvenu au Ministère. Ils avançaient d’un pas rapide, Lucius marchait devant, ne prenant pas la peine de vérifier si elle le suivait. Il avait du mal à supporter le fait qu’il devait faire équipe avec elle ; et laisser celle qu’il aimait, amère, déçue et plutôt furieuse, le contrariait et l’inquiétait. Il savait que son retour ne serait pas évident et qu’elle lui en voudrait malgré les ordres qu’ils ne pouvaient discuter et les choix qui ne leur appartenaient pas. Il l’entendait marmonner derrière lui et s’efforçait de se contrôler pour ne pas l’envoyer balader. Ils entrèrent sans difficulté dans le grand hall du Ministère et elle s’arrêta un instant devant les immenses statues d’or qui semblaient les scruter d’un air désapprobateur.

-Dépêche-toi, Bella, on n’a pas toute la nuit…, râla Lucius se dirigeant vers les ascenseurs et lançant au passage, comme à son habitude, une Mornille dans la grande fontaine circulaire.

Bellatrix ne répondit pas, et se hâta d’entrer dans l’ascenseur que Lucius retenait d’une main. Il appuya sur le bouton du niveau 8 et quand ils atteignirent leur étage, la voix féminine annonça clairement et mécaniquement : « Niveau 8, Enseignement Magique, Bureaux des Recteurs et Administrateurs et Salle des Archives. » Ils sortirent prudemment et observèrent les alentours avant de se diriger ensuite rapidement dans le couloir de gauche dont Lucius remarqua en levant un sourcil le changement de couleur de la nouvelle moquette. Ils s’arrêtèrent devant la porte de la salle des archives et Lucius observa le pavé mural qui comportait sur chaque touche des symboles étranges. Il retint un instant sa respiration quand il tapa le code qu’il n’avait pas oublié et il s’autorisa à nouveau à respirer quand la porte s’ouvrit devant eux.

-Ils n’ont même pas pris la peine de changer le code, soupira-t-il en levant les yeux au ciel tandis qu’ils entraient dans une minuscule salle qui ne devait pas faire plus de 20 m².
-Quel tiroir ? demanda Bellatrix en observant les nombreux tiroirs qui lui parurent ridiculement minuscules compte tenu de la masse d’informations qu’ils devaient détenir.
-Comment veux-tu que je le sache…, répondit froidement Lucius en observant les étiquettes à la recherche d’un quelconque indice qui leur permettrait de trouver facilement les plans convoités.
-Tu cherches dans ceux-là, je m’occupe de ceux du fond, ajouta-t-il sur un ton dirigiste et Bellatrix obéit sans faire d’histoire.

Lucius fut surpris en ouvrant le premier tiroir de découvrir qu’il devait faire plus d’un mètre de profondeur et qu’une chronologie indiquait d’une manière ordonnée les archives rangées depuis des centaines d’années.
-Il y a un registre pour ceux-là, déclara Bellatrix, je crois que ces tiroirs renferment les bulletins scolaires archivés par années…
-Essaie ceux à gauche…, marmonna Lucius sans même se retourner.

Ils cherchèrent chacun de leur côté pendant plusieurs minutes quand Bellatrix s’exclama enfin, tirant Lucius de sa rêverie :
-Bingo !
-Fais-voir, dit-il d’un ton dur, plutôt déçu que ce soit elle qui ait trouvé les plans alors qu’il l’imaginait déjà s’en vantant et gloussant devant le Maître.
-On prend les originaux ? demanda Bellatrix alors que Lucius dépliait les larges parchemins pour s’assurer qu’elle ne s’était pas trompée.
-Le Maître n’a rien dit, je suppose que oui. Je doute que les plans de Poudlard soient consultés chaque jour, répondit-il à moitié sarcastique. Ils ne s’apercevront même pas de leur disparition, bande d’incapables qu’ils sont…

Il roula soigneusement les plans et les rangea dans un même tube.
-Mission accomplie, on se tire, dit-il se dirigeant vers la sortie.

Il composa le même code sur le pavé avec les mêmes symboles et fronça les sourcils quand le voyant s’alluma en rouge. Il recommença, persuadé de s’être trompé, et s’inquiéta quand le même voyant lumineux lui indiqua que le code était erroné. Il savait que sa troisième tentative devait être la bonne s’il ne voulait pas que le service de sécurité soit déclenché et il soupira en lâchant le tube et en se massant ses tempes qui commençaient à être douloureuses.
-Merde, ils ont changé le code de sortie, j’aurais dû m’en douter et me méfier, ça ne pouvait pas aussi simple, on est coincé à l’intérieur, plutôt judicieux…, déclara-t-il plus à lui-même qu’à sa co-équipière qui le regarda en ouvrant grand les yeux.
-Quoi ??
-Ils ont changé le code ! répéta-t-il commençant à être agacé.
-On n’a qu’à transplaner ! déclara-t-elle naturellement, tout à coup inquiète qu’il n’y ait pas pensé.
-Tu crois que je n’y ai pas songé, je ne suis pas stupide bon sang !! éclata-t-il. Dans ce genre de salle avec des codes de sortie, on ne peut pas transplaner ! Il nous faut sortir d’ici avant !
-Oh mon Dieu, on est fichus ! commença à paniquer Bellatrix.
-Ferme-la ! On va sortir, il doit y avoir un moyen. Au pire, je retente un code, s’il est faux, un Agent se pointe et on le refroidit…
-Et si une armée d’Agents se pointe Lucius ??! Je ne veux pas retourner à Azkaban, je ne veux pas finir ma vie dans cette prison de malheur !!! pleurnicha Bellatrix en tremblant.
-Putain, calme-toi ! Une crise de nerf ne va pas nous aider ! Le Maître aurait dû m’écouter et me laisser faire équipe avec Eléa, elle au moins sait garder son sang froid !
-Peut-être qu’Eléa est trop occupée à envoyer des messages secrets à ce traître pour jouer avec lui et son kit du parfait magicien expert en Potions ! répliqua Bellatrix avec un regard mauvais et une satisfaction de sa révélation non dissimulée.
-Quoi ?? hoqueta Lucius en écarquillant les yeux.
-Rien…, marmonna Bellatrix en composant un code au hasard. Mauvais code, dommage. Attendons l’armée qui nous conduira toi et moi à l’échafaud…
-Ne dis pas de connerie… J’ai une subite envie de meurtre, ça tombe bien…, répondit Lucius.

Ils attendirent une bonne demi-heure, assis contre la porte, et Lucius se releva finalement.
-Putain, c’est pas normal, ils devraient être là maintenant ! s’énerva-t-il, commençant à s’impatienter.
-C’est le week-end…, répondit Bellatrix d’un air étrangement calme. La grève de l’hiver dernier a peut-être porté ses fruits et les Agents de sécurité ne sont peut-être plus d’astreinte le week-end, ils n’auront qu’à nous cueillir lundi matin, à la première heure…, ajouta-t-elle en haussant les épaules.
-Dégage ! continua-t-il à s’énerver tout seul en observant la porte.

Il sortit sa baguette et la passa tout autour de la porte en fermant les yeux tandis que Bellatrix l’observait d’un air blasé et levant les yeux au ciel, les bras croisés sur sa poitrine. Elle suivit du regard le mouvement de la baguette de Lucius et quand elle fut en haut de la porte, elle observa plus consciencieusement le trait de lumière de l’extérieur qui filtrait distinctement. Elle poussa Lucius de devant la porte qu’elle ouvrit sans difficulté devant le regard abasourdi de ce dernier.
-Pas de code de sortie, déclara-t-elle fièrement s’écartant pour laisser passer un Lucius sans voix dont la fierté venait d’en prendre un coup.

Ils se dirigèrent vers les ascenseurs quand une voix derrière eux les arrêta dans leur élan.
-Vous deux, on ne bouge plus. Je me demandais combien de temps vous mettriez pour sortir de là-dedans… Baguettes à terre, puis les mains au-dessus de la tête, lentement, sans vous retourner ! ordonna l’Auror qui avançait dans leur direction.

Lucius et Bellatrix s’exécutèrent sans discuter et l’Auror ramassa les baguettes avant de se poster devant eux.
-Malfoy… Un retour aux sources ? Tu es venu chercher quoi ? demanda l’Auror avec un petit sourire en regardant le tube aux pieds de Lucius.
-Avada Kedavra…, répondit Lucius d’un ton calme.

Un bref jet vert sortit de son pendentif contenant la puce magique, véritable concentré de pouvoirs à l’état brut, et l’Auror eut à peine le temps de comprendre avant qu’un mince filet de sang ne sorte de sa bouche qui s’était transformée en un rictus d’horreur et qu’il ne s’écroule lourdement sur le sol, mort sur le coup. Lucius ramassa les baguettes et le tube contenant les plans, il tendit sa baguette à Bellatrix et se dirigea d’un pas rapide vers les ascenseurs lançant à sa co-équipière :
-Fais disparaître le corps, je vais appeler l’ascenseur et on transplanera du hall…

Une dizaine de minutes plus tard, ils étaient de retour au Manoir des Jédusor et tandis que Voldemort se penchait déjà sur les plans de Poudlard, Lucius se préparait psychologiquement à affronter Eléa qui n’était même pas venue l’accueillir à leur retour. Quand il entra dans leur chambre, il s’attendait à ce qu’elle soit endormie mais elle se tenait près de la fenêtre ouverte et semblait observer la nuit sans lune en fumant une des cigarettes de son amant. Il la rejoignit et elle lui tendit sans un mot la cigarette qu’il termina avant de se tourner vers elle.
-Tu m’en veux encore ? demanda-t-il enfin, rompant le silence.
-Non, je ne t’en veux pas à toi, je lui en veux à Lui, j’aurais voulu venir c’est tout…, répondit-elle en haussant les épaules. Je ne peux pas t’en vouloir pour ça, la décision ne t’appartenait pas…
-Pour quelle raison pourrais-tu m’en vouloir alors ? Si je reprenais contact avec un traître par exemple ? demanda-t-il regardant d’un air absent la nuit sombre tandis qu’elle tourna la tête vers lui, un regard surpris et suspicieux.

Elle ne trouva rien à répondre et songea avec amertume et méchanceté à Bellatrix et la langue trop pendue qu’elle avait dû avoir ce soir.
-Tu ne réponds pas amour ? insista Lucius se tournant finalement vers Eléa et plongeant son regard d’acier dans ses yeux clairs. La réponse est non alors je suppose ? Ca tombe bien mon cœur… parce que c’est pareil pour moi, je ne pourrais pas t’en vouloir pour ça…, ajouta-t-il d’un air séducteur avant de la mordiller un peu fort dans le cou et elle étouffa un gémissement mêlé de douleur et de plaisir.

Ils se couchèrent finalement et Lucius fit l’amour à Eléa un peu plus brutalement qu’à l’accoutumé, mais elle ne s’en plaignit pas et sembla même en retirer autant de plaisir, sinon plus, tandis qu’à l’aube, elle choisit de prolonger leurs ébats en prenant l’initiative et le contrôle de la situation. Lucius la laissa faire en esquissant un sourire séducteur mais en ne la quittant pas des yeux alors que son regard trahissait un feu qu’il retenait d’attiser, de peur de perdre le contrôle de lui-même et faire ou dire des choses qu’il regretterait par la suite.

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MessagePosté le : 21 Fév 2005 14:27
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Ah...enfin un peu de temps pour poster une longue review :smile:

Citation :
par Merlin Severus, je suis amoureuse de deux hommes que tout oppose !


ça me rappelle quelqu'un ça !! :rolleyes:

Citation :
« J’ai toujours dit que tu étais tordue… »


et 1 point pour Severus 1 :o

Citation :
Mr Potter, c’est pas mal…


:shock: il a du avoir du mal à le dire ça :D

Citation :
Ron venait de faire tomber sa pile de livres et avait la bouche ouverte et les yeux ronds comme des billes. Harry se tenait à ses côtés, une expression de choc et d’incrédulité sur son visage.


:eek:
voila qui devient fort interressant :p

Citation :
« Ne fais pas ton outré, je suis sûre que tu aimerais ça ! »


Peter aurait-il des tendances Sado Maso :blueturn:

Citation :
« Ta gueule »


J'aime quand Eléa s'adresse à Bellatrix !!!

Citation :
Elle était fatiguée et décida après avoir pris un bain des plus décontractants de se coucher tôt.


ahem...
:o non rien !

Citation :
« J’ai pas mon jus d’orange ! » articula-t-elle.


Mais c'est qu'elle est capricieuse en plus :evil:

Citation :
Ma mère n’est pas une traînée


:o Non, rien non plus

Citation :
mais oui. Je suis descendante de la « déesse » Demeter


:eek:
Décidément, on apprend beaucoup de choses !!!! Et ça explique la puissance d'Eléa :)

Citation :
Cet idiot l’a fait conduire dans un de leurs hôpitaux et s’est cru assez fort pour essayer de la soigner. Elle en est morte


et voila donc la raison de sa haine contre les medecins !!
Ca se précise...J'aime quand ça se précise :D

Citation :
il la saisit par les fesses afin de la serrer encore plus contre lui et aller plus profond en elle


:tourni:

Citation :
quand elle le sentit derrière elle


Très interressante cette position :evil:
(et non, je suis pas une dépravée :o )


Bon, je vais m'arreter là pour le moment...mais je reviendrais éditer mon message plus tard pour la suite de la review :o
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MessagePosté le : 22 Fév 2005 00:30
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spiss di fourbe :evil: tu poste quand la suiteuh ?
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MessagePosté le : 22 Fév 2005 13:22
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Oui, je suis fourbe et j'en suis fière ! :cool:

La suite de ma review ! :o

Citation :
C’est Bellatrix Lestrange qui leur a jeté le sort fatal


décidément, elle fait toujours ce qu'il faut pas celle là !!

Citation :
QUOI ?! Ce fut au tour d’Eléa de recevoir un électrochoc en apprenant cette nouvelle.


Eléa savait pas pour Sirius ? :gni:

Citation :
Je suis tellement soulagée que ce ne soit pas toi…


quelque part, je trouve la réaction d'Hermione bizarre...Eléa était là...d'accord, elle avait trop bu, mais si elle avait voulu, si elle avait été contre le massacre, elle aurait pu l'empecher non ?

Citation :
Après avoir récolté Potter en frangin, tu as appris aujourd’hui que Weasley était ton cousin ??


:lol: excellent

Citation :
J’ai appris que toi et moi étions également frère et sœur. Draco, ta mère n’est pas Narcissa, c’est Eléa…


:lol:
:gni:
aussi bien c'est vrai, par je sais pas quel moyen magique :gni:

Citation :
« Espèce d’espionne »


:shock: Lily devient fourbe !!

Citation :
« bon, j’avoue… j’étais avec Peter, je suis folle de lui. »


:mdr:

Citation :
mais tu as toujours été à mes ordres et tu le sais très bien.


macho !!

Citation :
Je ne peux pas te laisser tuer cette idiote


Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir la proteger :grr:

Citation :
Aurais-tu été vraiment heureuse avec lui ? Sans passion, sans… moi ?


Quand je dis que la relation Eléa/Lucius ressemble à la relation Eilane/Voldemort :o

Citation :
Peut-être qu’Eléa est trop occupée à envoyer des messages secrets à ce traître pour jouer avec lui et son kit du parfait magicien expert en Potions !


Pétasse :grr:
(ce qu'on l'adore Bella sur ce forum !!! :D )

Citation :
Lucius fit l’amour à Eléa un peu plus brutalement qu’à l’accoutumé, mais elle ne s’en plaignit pas et sembla même en retirer autant de plaisir, sinon plus


:evil: Eléa aime la brutalité... ça m'étonne pas :evil:
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MessagePosté le : 22 Fév 2005 17:57
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:lol: :lol: c'est bizarre je connaissais déjà toute des réactions, je dois lire dans tes pensées :evil:

sinon Eléa savait que Sirius était mort mais pas que Bellatruc l'avait tué :o faut suivre ! :evil:
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MessagePosté le : 22 Fév 2005 18:42
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Eléa a écrit :
:lol: :lol: c'est bizarre je connaissais déjà toute des réactions, je dois lire dans tes pensées :evil:


sors de ma tête :o

Citation :
sinon Eléa savait que Sirius était mort mais pas que Bellatruc l'avait tué :o faut suivre ! :evil:


ben oui, j'avais compris !!!! :gni: (pour une fois !)

(je retourne à mon écriture d'une scène des plus passionnante :tourni: :bisouevil:)
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Jaffa_meoth 
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MessagePosté le : 28 Fév 2005 19:27
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Chapitre 1 : Transparence, voyance et légèreté



……
Neville Londubat, dont les parents avaient perdu la tête depuis longtemps, vivait depuis lors chez sa grand-mère et il était plutôt rêveur et étourdi, perdant ses affaires régulièrement., mais ayant pris une nouvelle assurance fort remarquable depuis l’année dernière où il avait combattu les Mangemorts , fidèles serviteurs de Voldemort. Quelques dents avaient souffert durant la bataille mais il était fier d’avoir pu se rendre utile et combattre le Mal, pensant à ses parents et espérant leur rendre leur honneur perdu devant tant de haine il y a quelques années. Les yeux brillants, il quitta la chambre précipitamment serrant le petit objet contre sa poitrine comme un joyau précieux.

………
- Donne-moi ta main ! Tu viens de me prédire brillamment mon avenir, à moi de te prédire le tien ! expliqua-t-il. Ses yeux grisés par la pénombre régnant dans le coin retiré de la petite bibliothèque devinrent soudainement plus glacials que l’automne naissant qui annonçait déjà un hiver certainement rigoureux.
- Non !
- Ta main !! ordonna-t-il lui faisant comprendre par le regard qu’elle ferait mieux d’obtempérer.

………

- Bon, tu vois quoi Malfoy ? Qu’une sang de bourbe comme moi n’a pas sa place ici parmi des sangs purs comme toi ? Que mes dents sont tellement longues qu’elles rayent le parquet ? Que je ferais bien mieux de-
- La ferme !, la stoppa net Draco paraissant plus sérieux qu’il ne l’avait jamais été.
- Alors quoi ??


Très intéressant !!!!!!!

Je n’ai pas fini mais il est intéressant !!!!!!!!!

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Vrischika 
Invité

MessagePosté le : 03 Mar 2005 12:26
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hello hello je viens de finir le dernier chapitre et j'attend le suivant bien entendu :smile:
mais je trouve cette fanfic super déchirante :D
en plus le coté nc:17 c pas pour me déplaire :lol: :evil:
franchement c vrai que sa démonte super l'histoire vu à travers hermionne et sa mère.
me demande juste si harry et drco von finir par s'entendre :aw:
en plus sèrieux vu que éléa/lucius et hermionne/draco c'est un peu le même couple a une génération différente je me demande si les deux dernier ne von pas s'opposer au deux parent aprés tout lucius a fait changer éléa et hermionne change draco( c trop super :smile: ).
alors alors ou va t'on aller? :cool:
salut
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Rowan Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 03 Mar 2005 12:43
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Merci, c'est super gentil, mais ce serait encore plus sympa si tu allais te présenter dans Présentations pour nous en dire un peu plus sur toi, choisir ta Maison et tout ça ! :wink:

Et n'oublie pas de lire les règles du forum, merci !! :D
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